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EXAMEN FINAL

D’EXPERTISE COMPTABLE
Épreuve de déontologie de mai 2013
Proposition de corrigé
1ère partie
Proposition de corrigé rédigé par Thierry Molle, ancien premier correcteur de France des examens de
l'expertise comptable.

Vous trouvez ci après une proposition de correction de la première partie de l'épreuve de


déontologie du DEC session mai 2013 consacrée à la révision contractuelle des comptes. (Questions
1 à 10). C'est une version actualisée (2014) qui vous est proposée.

La forme du corrigé

Le corrigé fournit des éléments indicatifs de réponse aux questions de l'examen. Ce n'est pas un
corrigé type. Nous vous rappelons que les correcteurs apprécient et notent, votre opinion, vos
réactions professionnelles même si votre exposé n'est pas exhaustif voire s'écarte de la proposition
de correction qu'ils détiennent.

Ce corrigé s'adresse à tous les candidats et particulièrement aux candidats éloignés du système de
formation et présentant les diplômes de l'expertise comptable en candidat libre (Etat de santé ;
Raisons financières ; Causes familiales ; Lieux d'installation).

C'est pourquoi, il revêt une forme particulière sans oublier l'essentiel : la réponse au cas pratique.
La proposition de corrigé est décomposée pour chacune des questions en trois parties :

Une reformulation de la question ;

Un rappel des textes applicables et des éléments théoriques.

La solution du cas pratique.

L'objectif du corrigé

Les plus aguerris consultent directement la solution présentée. Les néophytes s'informent du
raisonnement pris dans son ensemble tandis que les curieux piochent les informations qu'ils
recherchent.

Les questionnements


Thème. Etudes, Commentaires et développements.
question.
Révélation d'une
1 information secrète et
sanctions applicables
Exercice de l'activité Sociétés Civiles, sociétés commerciales. Les conditions à
d'expertise comptable sous respecter et formes juridiques ne pouvant accueillir les
2
la forme d'une société et professionnels de l'expertise comptable. Les règles
conditions à remplir. particulières dérogeant au droit des sociétés.
Qualité d'expert-comptable Distinction entre un diplômé d'expertise comptable et un
3 et Direction d'une société expert-comptable. Qualité d'associé d'une société civile ou
d'expertise comptable. commerciale d'expertise comptable. Cas particuliers.
Activités compatibles avec
Activités interdites, accessoires ou réalisées à titre
4 l'activité d'expert-
secondaire.
comptable

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Etude sur la levée du secret professionnel :

-à l'égard des magistrats et des OPJ intervenant dans le


cadre de procédures pénales ;

Levée absolue ou limitée du


secret des affaires du -vis-à-vis des agents des différentes administrations (fisc,
5
professionnel de l'expertise douanes, consommation, concurrence, travail et sécurité
comptable sociale) ;

- au titrevdes échanges d'informations entre les différents


membres des professions libérales (expert-comptables,
commissaires aux comptes, avocats, mandataires et
liquidateurs judiciaires).
Recours aux procédures
amiables devant le
Etude comparative entre la procédure de conciliation et
6 président de l'Ordre des
d'arbitrage.
experts-comptables avant
tout recours contentieux.
Distinction entre les informations couvertes du sceau du
Transmission d'informations
secret de celles relevant d'une obligation de discrétion ou de
7 secrètes ou confidentielles
confidentialité. Sanctions pénales, civiles et disciplinaires
et sanctions applicables
fonction de la nature de l'information révélée au public.
Liens entravant
8 l'indépendance des experts- Liens personnels, financiers et professionnels.
comptables
Exonération totale ou partielle.
Exonération et clause
9
limitative de responsabilité. Public concerné : particulier ou professionnel. Plafonnement
des dédommagements et limitation de la durée.
Missions exercées par
10 l'Ordre des Experts-
Comptables

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QUESTION 1
Quelles sont les sanctions, autres que civiles, encourues par un expert-comptable qui révèle une
information à caractère secret dont il est dépositaire en tant qu’expert-comptable ? (2 points)

1.1. Problématique
La divulgation d’une information à caractère secret dont l’expert-comptable est dépositaire
constitue-t-elle une infraction et une entorse aux devoirs et obligations des professionnels du
chiffre ?

1.2. Textes, développement et cas pratique


La divulgation d’informations à caractère secret dont l’expert-comptable est le dépositaire, l’expose à
des sanctions pénales, civiles et disciplinaires.

Nous demandons au lecteur de se reporter à la question 7 où nous traitons de la transmission aux


tiers d’informations couvertes par le secret professionnel où pour lesquelles l’expert-comptable a
une obligation de confidentialité et un devoir de discrétion.

Au titre de cette question, nous analysons la nature des sanctions encourues par le professionnel du
chiffre en fonction de la sensibilité des informations qu’il a rendues publiques.

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QUESTION 2
Quels sont les minima de capital et de droit de vote qui doivent être détenus par un expert-
comptable dans une société d’expertise comptable (2 points)

2.1. Problématique, et cas pratique


Les experts-comptables peuvent-ils organiser leurs activités sous la forme de sociétés civiles ou de
sociétés commerciales et si oui à quelles conditions ?

2.2. Textes et développement


2.2.1. Les sociétés civiles.

L’activité d’expert-comptable peut être exercée sous la forme d’une société civile à l’exception d’une
société civile professionnelle restant interdite pour le professionnel du chiffre faute de la publication
d’un décret d’application. En revanche, les commissaires aux comptes ont la possibilité d’utiliser les
sociétés civiles professionnelles pour exercer en groupe l’activité d’audit légal.

Si les experts-comptables se regroupent pour exercer leur profession sous la forme d’une société
civile professionnelle, ils doivent respecter une double condition afin que la société puisse être
inscrite au Tableau :

 Que tous les associés soient individuellement membres de l'ordre ;


 Que les sociétés ainsi constituées soient reconnues comme pouvant exercer la profession
d'expert-comptable par le conseil de l'ordre

2.2.2. Les sociétés commerciales

2.2.2.1. Principes.

Les experts-comptables peuvent exercer leur profession sous la forme d’une société commerciale à
condition qu’ils détiennent directement ou indirectement plus de la moitié du capital social et 2/3
des droits de vote.

2.2.2.2. Cas particuliers.

2.2.2.2.1. Les sociétés commerciales dans lesquelles l’expert-comptable a le statut de commerçant.

L’expert-comptable ne peut choisir une entité dans laquelle il aurait la qualité d’associé commerçant
pour l’exercice de sa profession.

L’activité de réviseur contractuel ne peut donc être exercée au travers de sociétés en commandite ou
de sociétés en nom collectif qui confèrent à leurs associés la qualité de commerçant.

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2.2.2.2.2. Les sociétés anonymes : l’application des règles de droit commun en matière aux sociétés
d’expertise comptable de cumul d’un mandat social avec un contrat de travail.

2.2.2.2.2.1. Les sociétés anonymes exerçant une activité autre que l’expertise comptable.

2.2.2.2.2.1.1. Un salarié de la société peut devenir administrateur ou membre du conseil de


surveillance.

Un salarié d’une société d’expertise comptable peut être nommé administrateur par l’AGO si

 Son contrat e travail est antérieur à son mandat social ;


 Il occupe un travail effectif ;
 Le nombre d’administrateurs liés à un contrat de travail ne dépasse pas le tiers des
administrateurs en fonction (article L225-22 du Code de Commerce).

2.2.2.2.2.1.2 Un ou plusieurs administrateurs (ou membres du Conseil de surveillance) salariés


participant aux organes de gestion d’une société dont les titres sont admis à la négociation sur un
marché réglementé.

Si le rapport sur la participation salariale au capital social fait part d’une détention par le personnel
supérieure à 3% du capital, les organes de direction présentent à la plus prochaine assemblée, la
nomination d’un ou plusieurs salariés actionnaires (article L225-23 du Code de Commerce).

2.2.2.2.2.1.3 Un administrateur élu par les salariés.

Les salariés de la société peuvent élire un ou plusieurs administrateurs à condition :

 que Les statuts prévoient cette possibilité ;


 qu’il s’agisse d’une société anonyme du secteur privé. C’est obligatoire dans le secteur
public.
 Les salariés éligibles doivent être titulaires d’un contrat de travail depuis au moins deux ans
et ils ne doivent être titulaire d’un mandat de représentation du personnel (délégué syndical,
membre du comité d’entreprise… ;
 Leur nombre ne peut être supérieur à 4, ni exècre le tiers des administrateurs élus.

(articles L225-27 et suivants du Code de Commerce).

Les administrateurs salariés ne sont pas retenus pour le calcul du nombre d’administrateurs et pour
le calcul du tiers.

2.2.2.2.2.1.4 La représentation obligatoire des salariés au Conseil d’administration ou au Conseil de


Surveillance dans les sociétés de grande taille.

Cette obligation concerne les sociétés anonymes

 Qui emploient à la clôture de deux exercices successifs, au moins 500 salariés permanents et
dont le siège social est situé en France ou qui emploient 10000 salariés dans le monde et
dont le siège social est fixé à l’étranger ;
 Qui ont pour obligation de mettre en place un comité d’entreprise.

(Article L225-27-1 du Code de Commerce)

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2.2.2.2.2.1.5 Un administrateur peut devenir salarié

Un administrateur peut devenir salarié de la société à condition :

 Que la société qui l’emploie ait la qualité de PME européenne ;


 Que son contrat de travail corresponde à un emploi effectif (article 225-21-1 du Code de
Commerce).

2.2.2.2.2.2. Les sociétés anonymes d’expertise comptable.

Les règles de droit commun s’appliquent aux sociétés anonymes d’expertise comptable à
l’exception :

 De la participation des salariés aux organes de gestion des sociétés dont les titres sont admis
à la négociation sur un marché réglementé. Les sociétés d’expertise comptables ne peuvent
offrir leurs titres au public si les instruments financiers donnent accès directement ou
indirectement au capital de la société. En conséquence, l’impossibilité, que les titres d’une
société d’expertise comptable soient cotés empêche l’application des dispositions de l’article
L225-23 du Code de Commerce relatives à la participation des salariés aux organes de
gestion des sociétés dont les titres sont admis à la négociation sur un marché réglementé.
 Du nombre d’administrateurs siégeant au conseil liés par un contrat de travail. Les
administrateurs liés par un contrat de travail dans les sociétés anonymes d’expertise
comptables peuvent représenter plus du 1/3 des administrateurs ayant un siège au conseil
d’administration.

2.3. Cas pratique


2.3.1. L’exercice de la profession sous la forme d’une société.

Pour exercer leur profession, les experts-comptables peuvent constituer des sociétés civiles ou des
sociétés commerciales de toutes formes.

En revanche l’accès aux sociétés civiles professionnelles leur est interdit puisque le législateur a omis
de publier le décret d’application leur permettant d’adopter cette forme sociale dans le cadre de
l’exercice de leur profession.

Tout comme il ne leur est pas permis de choisir une société commerciale dans laquelle l’expert-
comptable aurait la qualité d’associé commerçant. En conséquence les professionnels du chiffre ne
peuvent se regrouper pour exercer leur profession sous la forme d’une société en commandite ou
d’une société en nom collectif puisque leurs associés possèdent le statut de commerçant.

2.3.2. Les contraintes.

Si les experts-comptables constituent une société pour exercer leur profession, ils doivent détenir :

 La totalité du capital et des droits de vote s’il s’agit d’une société civile ;
 La moitié du capital social et 2/3 des droits de vote s’il s’agit d’une société commerciale ;

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QUESTION 3
Quelles sont les fonctions de direction d’une société d’expertise comptable qui ne peuvent être
exercées que par un expert-comptable ? (2 points)

3.1. Problématique
La direction d’une société civile ou d’une société commerciale d’expertise comptable doit-elle être
exclusivement exercée par des dirigeants possédant le titre d’expert-comptable et la qualité
d’associé au sein de la structure d’exercice professionnel ?

3.2. Textes et développement


3.2.1. La distinction entre les diplômés d’expertise comptable et les experts-comptables.

Les personnes non inscrites au Tableau portent le titre de diplômé d’expertise comptable (article 3
de l’ordonnance du 19 septembre 1945)

Un diplômé d’expertise comptable peut être inscrit au Tableau de l’Ordre s’il exerce à titre individuel,
ou s’il salarié d’un membre de l’Ordre ou futur dirigeant d’une société d’expertise comptable elle-
même inscrite au Tableau. Il porte alors le titre d’expert-comptable.

3.2.2. Etre expert-comptable et associé conditions sine qua non pour diriger une société
d’expertise comptable.

Les dirigeants des sociétés civiles ou des sociétés commerciales doivent être des experts comptables
membres de la société ou membres d’une autre société d’expertise comptable détenant une
participation dans la société d’expertise comptable dans laquelle ils postulent aux fonctions de
direction. (article 7.1 alinéa 4 et 5 de l’ordonnance du 19 septembre 1945)

Pour être dirigeant d’une société d’expertise comptable, la combinaison des textes implique qu’il
faut être :
 inscrit au Tableau ;
 et associé de la société ou d’une société d’expertise comptable détenant une participation
dans la société dans laquelle l’expert-comptable postule aux fonctions de direction.

3.2.3. Les dirigeants concernés.

3.2.3.1. Principe.

Tous les dirigeants des sociétés civiles et des sociétés commerciales sont concernés par le dispositif.
Il s’agit notamment des gérants, du Président du Conseil d’administration du président de la Société
par Actions simplifiée et des membres du Directoire.

3.2.3.2. Exception : la Présidence des sociétés par action simplifiée.

Une personne physique ou morale peut assurer les fonctions de direction dans une société par action
simplifiée.

Dans les sociétés d’expertise comptable, pour être dirigeant, il faut conjointement réunir deux
qualités celle d’être expert-comptable et d’être associé.

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Or, Selon L’article 7 I 4° de l’Ordonnance du 19 septembre 1945, les personnes morales ne peuvent
avoir la qualité d’expert-comptable.

En conséquence, seules les personnes physiques occupant des fonctions de direction dans une
société par action simplifiée peuvent assurer la gouvernance de l’entité.

3.3. Cas pratique


Pour être dirigeant d’une société d’expertise comptable, le candidat doit être diplômé d’expertise
comptable et être inscrit au tableau.

En plus, le futur dirigeant doit être associé soit de la société soit d’une autre société d’expertise
comptable ayant la qualité d’associé de la société dans laquelle il postule aux fonctions de direction.

Sont concernés par le dispositif :

 Les gérants des sociétés civiles et des Sociétés à Responsabilité Limitée.


 Le Président du conseil d’administration et les membres du Directoire pour les sociétés
anonymes

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QUESTION 4
Les experts-comptables sont-ils autorisés à exercer, outre leur activité d’expertise comptable l’une
ou l’autre des deux activités suivantes :

 Agent d’affaires ?
 Salarié à temps partiel d’une entreprise à caractère industriel ? (2 points)

4.1. Problématique
4.2. Textes et développement
L’activité d’expert-comptable est-elle compatible avec l’exercice d’une activité d’agent d’affaires ou
avec l’exercice d’une activité salariée ?

4.2.1. Les activités interdites.

Sont interdites avec l’activité d’expert-comptable, l’exercice d’une activité :

 De salarié dès lors qu’elle est réalisée chez un membre autre qu’une personne inscrite au
Tableau ou sur la liste des commissaires aux comptes ;
 d’auto-entrepreneur ;
 d’agent d’affaires ;
 de cautionnement pour un client ou de commissionnement ;
 de comptable dans les entités où le professionnel du chiffre possède directement ou
indirectement des intérêts substantiels ;
 de représentation de ses clients devant les Cours et les tribunaux de l’ordre administratif et
de l’ordre judiciaire.

4.2.2. Les activités réalisées à titre accessoire ou secondaire.

A titre accessoire ou secondaire sans qu’il s’agisse de son activité principale, un expert-comptable a
la possibilité de réaliser les prestations suivantes :

 activités commerciales ou d’intermédiaires1 à condition que ces activités ne mettent pas en


péril la profession, l’indépendance des experts comptables associés ainsi que les règles
inhérentes à leur statut et à leur déontologie.
 consultations juridiques, fiscales et sociales ainsi que la rédaction d’actes juridiques ;
 conseils en investissement financier peuvent être exercées pour un client ou un non client
sans adopter le statut de conseiller en investissements financiers ;
 activités d’enseignement professionnel ou public à condition pour l’enseignement public
d’adopter le statut de la fonction publique.

1
Notamment en matière d’assurances par la dispense de conseils dans la couverture des risques de leurs
clients.

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4.3. Cas pratique
Tout salariat effectué, dans une entité autre qu’une entreprise ou une société inscrite à l’Ordre ou à
la Compagnie, demeure incompatible avec l’exercice de l’activité d’expert-comptable.

Concernant l’activité d’agent d’affaires exercée simultanément avec l’activité libérale d’expertise
comptable, ce cumul constitue une situation prohibée par les textes.

En conséquence, l’activité d’expert-comptable est incompatible avec l’exercice d’une activité d’agent
d’affaires ou une activité salariée effectuée pour une personne physique ou morale non inscrite à
l’Ordre où à la Compagnie

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QUESTION 5
Citer au moins deux cas dans lesquels l’expert-comptable est délié du secret professionnel. (2 points)

5.1. Problématique
Ce point ne nécessite pas de développements particuliers. Il est demandé au candidat d’énumérer
deux cas au titre desquels l’expert-comptable se trouve délié de son secret des affaires. Il nous est
apparu opportun de dresser une liste des situations pour lesquelles le professionnel de l’expertise-
comptable n’a plus la possibilité d’opposer le secret professionnel pour s’émanciper des demandes
qui lui sont faites. Si dès le départ, le législateur a eu la volonté d’octroyer au professionnel de
l’expertise comptable un secret des affaires absolu, aujourd’hui de nombreuses exceptions
constituent des brèches malmenant les fondements de ce principe comportemental du
professionnel de l’expertise comptable.

5.2. Textes et développement


5.2.1. La levée du secret professionnel en matière pénale.

5.2.1.1. Droit de communication dans le cadre d’enquêtes pénales.

Dans le cadre d’enquêtes de flagrance, préliminaires ou d’instruction (article 60-1, 77-1-1 et 99-3 du
Code de Procédure Pénale), le Procureur de la République, le juge d’instruction et dans les cas
prévus par la loi l’officier de police judiciaire, peuvent par tout moyen requérir auprès du
professionnel de l’expertise comptable tous les documents intéressant l’enquête sans que le
professionnel libéral puisse s’opposer à leur transmission même si les pièces remises aux autorités
judiciaires sont couvertes par le sceau du secret. Si le professionnel de l’expertise comptable justifie
de l’existence de justes motifs, il peut opposer le secret des affaires l’empêchant ainsi de répondre à
la demande des autorités.

Néanmoins, la notion de justes motifs doit être entendue de manière très restrictive et leur
constatation permettant de s’opposer à la communication d’informations ne s’applique pas aux
professionnels du chiffre.

Contrairement au médecin, au journaliste et à l’avocat, l’expert-comptable ne peut invoquer pour


s’opposer à la communication des pièces requises par les autorités judiciaires, l’intimité du patient
(médecin) l’exercice du droit de la défense (avocat) ou la liberté de la presse (journaliste).

En conséquence, la levée du secret des affaires s’impose vis-à-vis du droit de communication exercé
par les autorités pénales.

5.2.1.2 Les perquisitions et les saisies pénales.

5.2.1.2.1. La levée du secret professionnel sous certaines conditions.

En matière de perquisitions et de saisies pénales dans les enquêtes de flagrance, préliminaires ou


d’instruction (articles 56,81,92 à 96 du code de procédure pénale), la jurisprudence se prononce pour
une levée du secret professionnel2 par analogie aux droits de communication accordés à certaines

2
Même pour les informations couvertes par le secret professionnel.

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administrations à condition que les perquisitions et les saisies pénales concernent des documents
nécessaires à la manifestation de la vérité et sont en relation directe avec l’infraction objet de la
poursuite.

5.2.1.2.2. Mais des mesures de sauvegarde prévues par la loi.

Préalablement à la saisie et à la perquisition, les Officiers de Police Judiciaires doivent prendre toutes
les mesures utiles pour que soient assurés le respect du secret professionnel et les droits de la
défense (articles 57, 95, 96 du Code de Procédure Pénale).

Les textes ne prévoient pas l’obligation pour le professionnel du chiffre qu’un représentant de sa
profession puisse l’assister au moment de la perquisition mais il a tout intérêt à se faire épauler par
un élu du Conseil Régional.

5.2.1.3. Dénonciation des infractions.

Si le commissaire aux comptes a l’obligation de révéler les faits délictueux qu’il soulève dans
l’accomplissement de sa mission, les textes délestent le professionnel de l’expertise comptable de
cette contrainte.

Cependant, dans le cadre de la prévention de l’utilisation du système financier aux fins de


blanchiment de capitaux ou de financement du terrorisme, le professionnel de l’expertise comptable
ne peut s’abstenir de déclarer les opérations suspectes à TRACFIN.

5.2.2. La levée du secret professionnel vis-à-vis des agents de l’administration.

5.2.2.1. L’administration fiscale.

5.2.2.1.1. Droit de communication de l’administration fiscale (article L81 du Code des procédures
fiscales)

Les agents de l’administration fiscale ont le droit d’obtenir des documents détenus par l’expert-
comptable concernant ses clients. Il ne peut leur opposer son secret des affaires pour éluder les
demandes des agents de l’Administration.

Ce droit porte exclusivement sur les sommes versées par le client et aux documents qui ont un lien
avec ces versements (factures) reçus en contrepartie des prestations réalisées pour la mission
confiée par son donneur d’ordre au professionnel de l’expertise comptable (article L86 du Code des
procédures fiscales)

Sont donc exclus du droit de communication :

 Les informations concernant l’acte ou la nature de la prestation effectuée (article L86A du


Code des procédures fiscales)
 La transmission des comptes annuels du client.

5.2.2.1.2. Droit de visite

Bien que l’article 16B du Code des Procédures Fiscales se cache sous la dénomination « dispositions
particulières à l’impôt sur le revenu ou sur les bénéfices et à la TVA », il s’agit en fait de la possibilité
offerte aux agents de l’administration fiscale d’un droit de visite et de perquisitions en tous lieux
(sous autorisation judiciaire) où des documents, preuves d’une infraction économique présumée
pourraient se trouver. Les lieux d’investigation des saisies et des perquisitions englobent les locaux

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professionnels, d’habitation du contribuable et de sa famille ainsi que les locaux de ses conseils
(avocat, expert-comptable) et des dirigeants de sociétés auxquelles le contribuable est lié (réseau)

Si les perquisitions et les saisies concernent des documents nécessaires à la manifestation de la


vérité et qui sont en relation directe avec l’infraction objet de la poursuite, l’expert-comptable ne
peut opposer le secret des affaires aux agents de l’administration fiscale dans le cadre de leur
mission.3

5.2.2.2. Les douanes.

5.2.2.2.1 Droit de communication des agents de l’administration des douanes.

Les agents des douanes disposent d’un droit de communication étendu concernant les opérations
intéressant leur service.

Ici aussi, l’expert-comptable ne peut opposer le secret des affaires pour refuser de se soumettre à la
requête des agents agissant dans le cadre de cette procédure (article L65 du Code des douanes)

5.2.2.2.2. Droit de visite et de perquisition des agents des douanes.

Sur autorisation d’un magistrat, des agents habilités accompagnés d’un officier de police judiciaire
sont compétents pour procéder à la recherche et à la constatation de certaines infractions en
matière douanière et fiscale.

Ces agents bénéficient d’un droit de visite en tous lieux et vis-à-vis de tous les détenteurs de pièces,
de documents, d’objets, de marchandises d’avoirs et de biens se rapportant directement ou
indirectement aux infractions poursuivies (article L38 du Code des procédures fiscales).

Le secret des affaires du professionnel de l’expertise comptable ne constitue pas un motif légitime
pour que le réviseur contractuel puisse s’opposer à la saisie des documents et à la transmission des
informations prouvant la constatation des infractions recherchées par les services de
l’Administration.

5.2.2.3. Consommation et Concurrence.

5.2.2.3.1. Droit de communication en matière de droit à la consommation : fraudes et falsifications

De nombreux agents de diverses administrations sont compétents pour procéder à la recherche et à


la constatation d’infractions en matière de fraudes et falsifications (article L215-1 du Code de la
Consommation)

Ces agents bénéficient d’un droit de communication vis-à-vis de tous les détenteurs des pièces
nécessaires au bon accomplissement de leurs missions (article L215-3 et 4 du Code de la
consommation). Il suffit qu’un lien existe entre la société soupçonnée de fraudes et falsifications et
la personne détenant les documents recherchés. Cette situation peut s’appliquer à l’expert-
comptable d’une entité poursuivie en matière de fraudes et falsifications sanctionnées par les
dispositions du droit à la consommation.

Si l’expert-comptable refuse de transmettre des informations ou de remettre des documents aux


agents de la répression des fraudes en leur opposant le secret des affaires (article L141-1 du Code de

3
Cassation criminelle 22 février 2001, n° 99-30.041/99-30.042

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la Consommation), il commet un délit d’opposition à fonction l’exposant à des sanctions identiques à
celles pouvant être appliquées à l’auteur de la fraude.

A côté de la procédure administrative, une procédure judiciaire peut être ouverte. Ici encore, le
secret des affaires ne peut faire obstacle à la divulgation d’informations (en vue de prévenir un
danger grave et immédiat pour la santé des consommateurs) de la part du professionnel de
l’expertise comptable (article L216-10 du Code de la Consommation)

5.2.2.3.2. Droit d’enquête des agents de la Direction de la Concurrence, de la Consommation et de


la répression des fraudes.

Les agents de la DGCCRF peuvent procéder à des enquêtes simples ou sous contrôle judiciaire en
matière de répression de pratiques économiques illicites (articles L 450-3 et 4 du Code de la
Consommation).

5.2.2.3.2.1. Enquête simple.

Les agents peuvent accéder aux locaux à usage professionnel, demander la communication de tous
les documents et ceci quel qu’en soient les détenteurs (parmi lesquels peuvent figurer les
professionnels de l’expertise comptable) et recueillir des renseignements sur place ou sur
convocation auprès des professionnels des entreprises (article L450-3 du Code de la Consommation).

L’expert-comptable détenteur de documents en relation avec l’infraction visée par l’enquête ne peut
opposer le secret des affaires pour refuser aux agents de l’Administration leur transmission.

Le refus de communiquer des documents relevant du secret professionnel constitue le délit


d’opposition aux fonctions passible de 6 mois d’emprisonnement et de 7500€ d’amende.

5.2.2.3.2.2. Enquête sous contrôle judiciaire

Les enquêtes sous contrôle judiciaire permettent aux agents de l’Administration accompagnés d’un
Officier de Police Judiciaire de procéder aux visites en tous lieux ainsi qu’à la saisie de tous
documents et de tous supports d’informations.

Les locaux renfermant les documents en relation avec les infractions poursuivies sont susceptibles
d’être visités et les supports d’informations saisis sans que les détenteurs des pièces ne puissent se
soustraire à leur obligation de délivrance en invoquant le secret professionnel (article L450-4 du Code
de la Consommation).

5.2.2.4. Le ministère du Travail, de l’emploi et des affaires sociales.

5.2.2.4.1. Droit de communication dans le cadre de la lutte contre le travail illégal

Les dispositions du Code du Travail se contentent de prévoir un droit de communication au profit des
agents habilités du Ministère du Travail et de l’emploi concernant la lutte contre le travail
illégal englobant les infractions suivantes :

 Travail dissimulé (L 8271-9 du Code du Travail) ;


 Marchandage (L 8271-14 : du Code du Travail ;
 Prêt illicite de main d’œuvre (L8 271-16 du Code du Travail) ;
 Emploi d’étrangers sans titre de travail (article L 82714-17 du Code du travail).

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Elles permettent aux mêmes agents d’entendre en tous lieux toute personne susceptible de fournir
des informations sur le travail illégal et de se faire présenter et d’obtenir copie immédiate des
documents justifiant le respect des dispositions contenues dans le présent Code.

Elles n’envisagent pas la levée du secret professionnel de ceux qui en sont les dépositaires dans le
cadre de la poursuite ou de la détection des fraudes et infractions en la matière.

Pourtant, chaque fois qu’elle en a eu l’occasion, la jurisprudence a prononcé la levée du secret


professionnel de ceux qui en étaient les détenteurs vis-à-vis notamment des agents de
l’Administration fiscale, des douanes ou bien de la sécurité sociale pour la recherche et la
constatation des fraudes et des infractions.

Par analogie, si les magistrats devraient se prononcer sur la levée du secret des affaires du
professionnel de l’expertise comptable vis-à-vis des agents de l’Administration dans le cadre de la
lutte contre le travail illégal, nous pouvons raisonnablement penser qu’ils seraient susceptibles de
statuer en faveur des agents de l’Administration.

En conséquence, en la matière, le professionnel de l’expertise comptable ne pourrait opposer son


secret professionnel aux requêtes concernant la fourniture d’informations et à la remise de
documents émanant des services de l’Administration dans le cadre de la lutte contre le travail illégal.

5.2.2.4.2. Le droit de communication des agents de la sécurité sociale.

Les agents de la sécurité sociale possèdent un droit de communication défini par l’article L.114-19 du
code de la sécurité sociale

Les agents des organismes de sécurité sociale ont donc les mêmes prérogatives que les agents du fisc
(article L.114-20 du code de la sécurité sociale)

5.2.3. La levée du secret professionnel au regard de la situation personnelle du professionnel de


l’expertise comptable et en fonction des relations qu’il entretient avec les autres membres ds
professions libérales.

5.2.3.1. Mise en cause du professionnel de l’expertise comptable.

Si une information est ouverte, des poursuites sont engagées à son encontre par les pouvoirs publics
ou des actions en responsabilité civile sont intentées par ses clients ou par des tiers, le
professionnel de l’expertise comptable dans le cadre « des droits de la défense » peut lever le secret
professionnel auquel il est astreint.

L’article 21 de l’ordonnance du 19 septembre 1945 ouvre également cette possibilité lorsque le


professionnel de l’expertise comptable relève d’actions intentées devant les juridictions disciplinaires
de l’Ordre.

5.2.3.2. Dans le cadre d’un contrôle qualité.

Dans le cadre des contrôles qualité définis par l’Ordre, le professionnel de l’expertise comptable ne
peut opposer le secret professionnel aux demandes de ses confrères, eux-mêmes sont soumis au
secret des affaires (article 171 du décret du 30 mars 2012) chargés de vérifier la bonne mise en
œuvre des normes édictées par les instances ordinales.

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5.2.4. La levée du secret professionnel vis-à-vis des autres professionnels libéraux.

5.2.4.1. Echanges d’informations entre professionnels de l’expertise comptable.

L’obligation du devoir de se taire s’applique entre les professionnels de l’expertise comptable. Une
levée du secret professionnel demeure possible lorsque deux experts-comptables appartiennent à un
même cabinet et interviennent conjointement sur une même mission. Ils sont déliés du secret
professionnel l’un envers l’autre pour les besoins exclusifs de la mission.

5.2.4.2. Echanges d’informations entre professionnels libéraux.

5.2.4.2.1. L’expert-comptable et le commissaire aux comptes de la société.

Ainsi, l’expert-comptable ne peut opposer le sceau du secret au commissaire aux comptes de la


société ayant en charge la mission légale de certification.

Dans ce sens, l’article L823-14 du Code de Commerce affirme cette règle en disposant que le
commissaire aux comptes dans le cadre de son pouvoir d’investigation a la possibilité de recueillir
des informations auprès des tiers ayant accompli des opérations auprès de l’entité parmi lesquels
figure l’expert-comptable de la société

En outre la norme d’exercice professionnel 630 des commissaires aux comptes précise les modalités
d’utilisation des travaux du réviseur contractuel dans le cadre de la mission légale de certification.

5.2.4.2.2. L’expert-comptable et l’utilisation du système financier à des fins de blanchiment de


capitaux et e financement du terrorisme.

Les professionnels de l’expertise comptable peuvent informer les commissaires aux comptes et les
professionnels du droit sur l’existence et le contenu de la déclaration TRACFIN qu’ils ont établie à
condition que tous les professionnels libéraux interviennent pour le même client et pour une même
opération

Ce devoir d’information mutuel a été étendu aux transactions au titre desquelles les professionnels
libéraux n’interviennent pas directement.

5.2.4.2.3. Le mandataire et le liquidateur judiciaire.

Le professionnel de l’expertise comptable ne peut opposer le secret des affaires à la remise des
documents et des livres comptables à l’administrateur ou au mandataire judiciaire en vue de leur
examen.

La levée du secret professionnel vis-à-vis des organes d’assistance dans le cadre des procédures
collectives concernent exclusivement la transmission des documents décrits dans l’article L622-5 du
Code de commerce.

5.3. Cas pratique


La levée du secret des affaires du professionnel de l’expertise comptable revêt un caractère absolu

 en matière d’enquêtes de flagrance, préliminaires ou d’instructions diligentées par les


autorités des juridictions pénales ;
 de la mise en cause de sa responsabilité pénale, civile et disciplinaire en vertu des droits de la
défense ;
 dans le cadre du contrôle qualité décidé par les instances ordinales ;

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 lors d’une déclaration de soupçon réalisée auprès de TRACFIN ;
 vis-vis-à-vis du commissaire aux comptes certifiant les comptes de l’entité cliente de l’expert-
comptable ;
 à l’égard d’un expert-comptable appartenant au même cabinet et intervenant conjointement
au titre d’une même mission.

En revanche, la levée du secret professionnel peut être limitée :

 aux sommes versées par le client et aux documents qui ont un lien avec ces versements
(factures) dans le cadre du droit de communication exercé par l’administration fiscale et les
organismes de sécurité sociale ;
 aux documents nécessaires à la manifestation de la vérité et en relation directe avec
l’infraction objet de la poursuite :
o dans le cadre de perquisitions et saisies pénales, fiscales ou douanières ;
o dans le domaine du droit à la consommation et de la concurrence, du droit du travail
notamment afin de lutter contre le travail illégal.
 aux livres et documents comptables que le professionnel de l’expertise comptable se doit de
remettre dès le début de la procédure collective au mandataire ou au liquidateur judiciaire.

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QUESTION 6
En cas de contestation par le client d’un expert-comptable des conditions d’exercice ou de différend
sur les honoraires, quelle procédure l’expert-comptable doit-il accepter avant tout action en justice ?
(2 points)

6.1. Problématique
L’expert-comptable peut-il utiliser un recours contentieux sans envisager de proposer à son client
une procédure amiable de résolution lorsque le litige « porte sur la contestation des conditions
d’exercice de la mission ou sur les honoraires » ?

Si, non, une procédure contentieuse succède-t-elle obligatoirement à l’échec d’une procédure
amiable ?

6.2. Textes et développement


Si un différend existe entre le professionnel de l’expertise comptable et son client sur les conditions
d’exercice de la mission ou sur le montant de ses honoraires, l’homme du chiffre essaie par tous
moyens de faire accepter à « son donneur d’ordre, adhérent ou client » la procédure de conciliation
ou d’arbitrage devant le Président du Conseil Régional de l’Ordre des Expert-comptable. Le tableau
synoptique compare les modalités et les conditions d’exercice des procédures amiables devant le
représentant de l’instance ordinale.

Procédure de conciliation Procédure d’arbitrage

Définition

Procédé par lequel les parties Procédé par lequel les parties décident de
arrivent à un accord mettant fin à confier à un tiers le soin de trancher leur litige.
leur litige.

Conditions préalables pour recourir aux procédures devant le Président du Conseil régional de l’Ordre des
Experts-Comptables.

Avant le litige Clause compromissoire contenue dans la lettre


de mission prévoyant l’arbitrage pour résoudre
leurs conflits à venir.
Après le litige Dans l’absence de clause compromissoire, un
compromis signé après la naissance du litige
prévoyant de confier au Conseil Régional de
l’Ordre des Experts-Comptables « la médiation ».
Seuil Les Conseils Régionaux peuvent soumettre à
condition de seuil le recours devant eux à la
procédure d’arbitrage.

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Caractéristiques des procédures

Procédures gratuites Principe : Les procédures de La consignation des sommes nécessaires au


ou payantes conciliation prévues par les textes fonctionnement du tribunal arbitral est
réglementaires devant les obligatoire auprès de l’instance ordinale.
instances ordinales sont en
principe gratuites.
En revanche, ces mêmes instances
ont la possibilité de prévoir que les
parties peuvent s’acquitter des
frais inhérents à l’examen et à
l’instruction du dossier.
Durée de la procédure Rien n’est prévu par les textes La durée de la mission du tribunal arbitral est en
principe de 6 mois à compter de sa saisine sauf si
les parties ou le juge d’appoint décident de la
prolonger.

Organe et rôle de l’instance de conciliation et d’arbitrage

Organe Le Président du Conseil Régional


Ou les membres du tribunal arbitral désignés en
nombre impair
Rôle Il oriente et structure les débats et Le tribunal arbitral est tenu au respect :
il essaie de trouver avec les parties Du principe du contradictoire ;
une solution à leur litige. Des droits de la défense ;
Et se doit de motiver sa sentence.
Il peut également se prononcer en tant
qu’amiable compositeur.4
Il ne peut statuer que sur les questions qui lui
sont soumises ou sur les points accessoires ou
indissociables des faits litigieux.

La décision

Nature C’est un accord contenu dans un C’est une sentence arbitrale.


procès-verbal de conciliation
Forme et contenu Il est daté et signé par les parties Elle est signée et datée par les membres du
et le conciliateur. Une copie est tribunal arbitral et la décision rendue se doit
conservée près du CROEC. d’être motivée sous peine de nullité.
Le procès-verbal de conciliation
peut contenir :
 Les modalités de
règlement des honoraires
 La nouvelle rédaction de
la lettre de mission
 La date d’effet de
cessation des relations
contractuelles
Effets La sentence arbitrale acquiert l’autorité de la
chose jugée dès qu’elle est rendue. Elle acquiert

4
Les parties perdent la prérogative d’exiger la stricte application des règles de droit et les arbitres reçoivent le
pouvoir de modifier ou de modérer les conséquences des stipulations contractuelles dès lors que l’équité et
l’intérêt commun des parties l’exigent. (Paris 28 novembre 1996, Rev. Arb.1997, 380, note Loquin)

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également une force probante et dans certains
cas elle peut être opposée aux tiers.
A partir du moment où la décision est rendue, le
tribunal arbitral est dessaisi. Néanmoins, à la
demande des parties et dans les trois mois de la
notification de la sentence, l’organe collégial
peut
réparer les erreurs et omissions matérielles
Interpréter la sentence ou la compléter.

Voies de recours

En cas d’échec Les parties peuvent saisir la justice La sentence arbitrale est rendue en dernier
ressort sans recours possible autres que le
recours en annulation5, la tierce opposition et la
révision6.
L’appel est possible si les parties l’ont prévu dans
la convention d’arbitrage

6.3. Cas pratique


Lorsqu’un différend naît entre l’expert-comptable et son client et porte soit sur les conditions
d’exercice de la mission soit sur les honoraires, le professionnel incite son client à accepter une
procédure amiable de résolution du conflit devant le représentant ordinal du Conseil régional.

Il peut s’agir d’une procédure de conciliation ou d’arbitrage.

L’expert-comptable saisit la justice :

 En cas d’échec des procédures amiables ;


 En cas de refus du client de recourir à la conciliation ou à l’arbitrage.
 En cas d’arbitrage, si l’appel a été prévu dans la convention par les parties.

6.4. Pour aller plus loin : un expert-comptable peut-il refuser une mission à un client ?
Quel que soit le motif (à l’exception de l’empêchement), un expert-comptable ne saurait refuser le
dossier d’un client sous peine de s’exposer à un refus de réaliser une prestation de services, situation
interdite par la Direction de la Concurrence et de la Répression des Fraudes.

Cependant, le professionnel du chiffre a la possibilité d’émettre toutes les réserves auprès de son
client et d’avertir le Président du Conseil Régional de l’Ordre des Experts-Comptables de cette
situation.

5
Le recours en annulation n’est ouvert que dans les cas suivants :
 Le tribunal arbitral s’est déclaré à tort compétent ou incompétent ;
 Le tribunal arbitral a été irrégulièrement constitué.
 Le tribunal a statué sans se conformer à la mission qui lui a été confié
 Le principe du contradictoire n’a pas été respecté
 La sentence est contraire à l’ordre public
 La sentence est nulle car elle ne respecte pas les conditions fixées par le Code de procédure civile
(datée, signée et la sentence se doit d’être motivée.
6
Le recours en révision permet la rectification totale ou partielle d’une sentence en cas de fraude ou de faux.

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QUESTION 7
Si un professionnel de l’expertise comptable transmet des informations comptables sans
l’autorisation de son client, quels risques encourt-il et en vertu de quelles obligations ? (2 points)

7.1. Problématiques
Le professionnel de l’expertise comptable a une obligation de se taire pour les informations
couvertes par le secret professionnel et une obligation de confidentialité et de discrétion pour les
autres informations qu’il a recueillies au cours de sa mission.

Sans l’autorisation de son client, la divulgation des informations couvertes par le secret
professionnel ou à caractère confidentiel expose-t-elle le professionnel de la comptabilité à des
sanctions pénales, civiles et disciplinaires ?

7.2. Textes et développement


7.2.1. Préambule : le caractère des informations.

Il convient de distinguer les informations couvertes par le secret professionnel des autres
informations qui font l’objet de la part du professionnel du chiffre d’une obligation de discrétion et
de confidentialité.

7.2.2. Les informations comptables ont un caractère secret.

7.2.2.1 Les sanctions pénales.

Une information a un caractère secret si elle est inconnue du public ou s’il s’agit d’une information
qui a été confiée à titre de confidence qu’en raison de la profession exercée par l’expert-comptable.

La divulgation, par l’expert-comptable, d’informations couvertes par le secret professionnel dont il


est le dépositaire, est punie d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende (l'article 226-13
du Code Pénal)

Même si le client autorise son expert-comptable à rendre public une information à caractère secret,
le professionnel engage sa responsabilité s’il donne acte à la demande de son client.

7.2.2.2. Les sanctions civiles.

7.2.2.2.1. Principe : le criminel tient le civil en l’état.

Le droit pénal va s’imposer au droit civil selon la règle que le criminel tient le civil en l’état.

Ainsi tant que le juge pénal n’a pas statué sur la violation du secret professionnel les conséquences
civiles des actes dommageables ne peuvent être appréhendées devant les juridictions civiles.

Néanmoins, l’action civile peut être engagée devant la juridiction pénale. Cette dernière évaluera les
dommages et intérêts à verser au client du professionnel compensant le préjudice qu’il a subi suite à
la divulgation d’informations à caractère secret qu’il avait confiées à son conseiller. Cette réparation
ne pourra avoir lieu qu’après que le tribunal ait jugé l’expert-comptable pour violation du secret
professionnel et l’ait condamné.

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7.2.2.2.1. Les sanctions civiles.

L’expert-comptable engage sa responsabilité civile pour avoir failli à son devoir de se taire (articles
11347 et 11358du Code Civil) chaque fois qu’il ne peut prouver que l’inexécution de son obligation ne
provient pas d’une cause qui lui est étrangère.

Alors, la réparation du préjudice se réalise par le versement de dommages et intérêts conformément


aux articles 1142 9 et 114710 du Code Civil.

L’action en responsabilité civile sera engagée par les représentants légaux de l’entité afin de réparer
un préjudice subi par cette dernière ou par tous tiers intéressés afin qu’ils puissent demander
réparation vis-à-vis de la faute commise par le professionnel de l’expertise comptable.

7.2.2.2 Les sanctions disciplinaires.

Les sanctions disciplinaires sont indépendantes des sanctions pénales et civiles. Elles n’entrainent pas
le versement de dommages et intérêts. Elles visent à faire répondre le professionnel du chiffre de
son comportement fautif devant ses pairs :

 en première instance, devant le Chambre régionale de discipline du Conseil régional de


l’Ordre des Experts-Comptables ;
 en appel, devant la Chambre nationale de discipline près du Conseil Supérieur.

Devant les juridictions ordinales, le professionnel s’expose à des sanctions graduées selon la gravité
des faits qui lui sont reprochés allant de la simple réprimande à la radiation définitive du Tableau.

7.2.3. Les informations comptables ne sont pas couvertes par le secret professionnel : une
obligation de confidentialité et de discrétion s’impose au professionnel.

7.2.3.1. Principe.

La mission de l’expert-comptable relève sauf exception d’une obligation de moyens. La responsabilité


civile de l’expert-comptable est contractuelle dès lors que le professionnel comptable ne remplit pas
ses obligations consignées dans la lettre de mission (Article 151 du Code de Déontologie) qu’il a remis
à son client.

Pour les informations ne relevant pas du secret professionnel, l’expert-comptable a une obligation de
discrétion et de confidentialité pour toutes les informations dont il a eu connaissance dans le cadre
de sa mission (article 147 du Code de déontologie). Ces informations ne pourront être divulguées
qu’avec l’accord de son client et devront être utilisées exclusivement dans le cadre des missions
confiées par son donneur d’ordre.

7Article 1134. Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. Elles ne peuvent être
révoquées que de leur consentement mutuel ou les causes que la loi autorise. Elles doivent être exécutées de bonne foi.

8 Article 1135. Les conventions obligent non seulement à ce qui y est exprimé, mais à toutes les suites que l’équité l’usage ou
la loi donnent à l’obligation d’après sa nature.

9Article 1142.Toute obligation de faire ou de ne pas faire se résout en dommages et intérêts, en cas d’inexécution de la
part du débiteur.

10Article 1147. Le débiteur est condamné, s’il y a lieu, au paiement de dommages et intérêts, soit à raison de l’inexécution
de l’obligation, soit à raison du retard dans l’inexécution, toutes les fois qu’il ne justifie pas que l’inexécution provient d’une
cause étrangère qui ne peut lui être imputée, encore qu’il y ait aucune mauvaise foi de sa part.

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7.2.3.2. Les sanctions civiles et disciplinaires

Si l’expert-comptable révèle une information couverte par son obligation de discrétion ou son devoir
de confidentialité sans autorisation de son client, il s’expose à des sanctions civiles et disciplinaires.

7.3. Cas pratique


Si les informations comptables sont couvertes par le secret professionnel, le non-respect de son
obligation de se taire entraîne des sanctions pénales, civiles et disciplinaires.

Si les informations comptables relèvent l’obligation de confidentialité du devoir de discrétion de


l’expert-comptable, leur transmission sans l’accord de son client entraîne pour le professionnel du
chiffre d’une part des sanctions civiles (versement de dommages et intérêts pour la violation d’une
obligation de ne pas faire) et d’autre part l’expose à des sanctions disciplinaires fonction de la faute
qu’il a commise.

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QUESTION 8
Quels sont les trois liens qui pourraient faire présumer un manque d’indépendance d’un expert-
comptable ? (2 points)

8.1. Problématique, textes développement et cas pratique


Ce point ne nécessite pas de développements particuliers. Il est demandé au candidat de citer la
nature des liens existant entre le professionnel du chiffre et l’entité dans laquelle il intervient
pouvant entraver son indépendance.

L’article 141 du décret 2012-432 du 30 mars 2012 dispose que les experts-comptables évitent toute
situation qui pourrait faire présumer d’un manque d’indépendance. Ils doivent être libres de tout lien
extérieur d’ordre personnel, professionnel ou financier qui pourrait être interprété comme
constituant une entrave à leur intégrité ou à leur objectivité. »

Il s’agit :

 des relations personnelles ou familiales entretenues par le professionnel ou ses


collaborateurs avec les membres de la direction de l’entreprise cliente
 des liens professionnels : interdiction d’exercer une fonction de salarié pour les Experts-
Comptables sauf chez un autre expert-comptable ou un commissaire aux comptes ;
 des liens financiers : Interdiction d’effectuer des missions comptables dans les entreprises
dans lesquelles les Experts-Comptables possèdent directement ou indirectement des intérêts
substantiels ».

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QUESTION 9
Un professionnel de l’expertise comptable peut-il s’exonérer de sa responsabilité civile
professionnelle par une clause limitative de responsabilité ? Peut-il délimiter sa responsabilité
professionnelle ? Si oui, comment ? (2 points)

9.1. Problématique

La lettre de mission, contrat passé entre le professionnel du chiffre et son client définit les
obligations réciproques de chacune des parties ainsi que les honoraires correspondants.

Les possibilités d’aménagement de la responsabilité contractuelle prévues par le Code Civil


s’appliquent-elles aux contrats conclus entre un expert-comptable et son client et si oui selon quelles
modalités et dans quelles conditions ?

9.2. Textes et développement

9.2.1. Les clauses exonérant complètement l’expert-comptable de sa responsabilité sont interdites.

Les clauses exonérant totalement la responsabilité civile de l’expert-comptable sont interdites.

9.2.2. Mais les clauses limitatives de responsabilité sont valables.

9.2.2.1. Elles ne portent pas sur les obligations principales du contrat.

Il paraît impossible de prévoir dans la lettre de mission une clause limitant l’obligation essentielle
auquel le professionnel de l’expertise comptable est tenu et ainsi vider le contrat de toute sa
substance.

9.2.2.2. Le plafonnement du dédommagement.

9.2.2.2.1. Pour un particulier, les clauses limitatives de responsabilité sont considérées comme
étant réputées abusives.

Une clause est dite abusive lorsqu’elle créée au détriment du particulier un déséquilibre significatif
entre les droits et obligations des parties au contrat.

Le législateur a établi deux listes contenant les clauses abusives :

 Une liste noire pour lesquelles la présomption est irréfragable et entraînant l’interdiction de
la clause ;
 Une liste grise dans laquelle il figure les clauses présumées abusives.

Parmi les clauses figurant sur la liste noire, nous trouvons la clause qui réduit ou supprime le droit à
réparation du non professionnel en cas de manquement par l’expert-comptable de l’une de ses
obligations.

9.2.2.2.2. Pour un professionnel.

La clause est valide à condition qu’elle ne vienne pas en contradiction avec une des obligations
essentielles du contrat et qu’elle puisse rendre le montant de l’indemnité réparatrice contenue dans

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la clause limitative dérisoire par rapport au préjudice subi du fait du non-respect par l’expert-
comptable de l’une de ses obligations.

Néanmoins, si le montant apparait dérisoire, le juge conserve la possibilité de réviser l’indemnité à la


hausse en cas de faute lourde du professionnel de l’expertise comptable.

9.2.3. La limitation de la durée.

L’action en responsabilité civile à l’encontre du professionnel de l’expertise comptable se prescrit par


5 ans à compter du jour où le titulaire du droit a connaissance ou aurait dû avoir connaissance des
faits lui permettant d’exercer son action. Cette durée générale peut être aménagée
contractuellement. Elle peut être réduite sans être inférieure à un an ou augmentée sans être
supérieure à 10 ans.

Des prescriptions spécifiques relatives aux missions sociales et fiscales exercées par le professionnel
de l’expertise comptable peuvent allonger le délai de prescription générale.

Les prescriptions « générale et spéciale » s’ajoutent sans pouvoir excéder une durée de 20 ans à
compter du jour où le client a eu connaissance de son préjudice.

Au-delà de ce délai aucune action n’est possible.

Les clauses limitatives ou extensives de responsabilité contenues dans la lettre de mission régissant
les rapports entre le professionnel du chiffre et son client ne sont pas opposables aux tiers.

Entre les parties du contrat, ces clauses ne s’appliquent pas en cas de dol ou de faute lourde sauf si le
juge en décide autrement.

9.3. Cas pratique


La clause limitative de responsabilité est admise si les conditions suivantes sont réunies :

 l’exonération de responsabilité est partielle


 le co-contractant est un professionnel
 elle est connue et acceptée du client
 elle ne porte pas sur l’inexécution d’une obligation essentielle du contrat liant l’expert-
comptable et son client.

Elles peuvent porter sur le plafonnement du dédommagement ou sur la durée de l’action en


responsabilité civile.

Elles ne peuvent s’appliquer en cas de dol ou de faute lourde sauf si le magistrat saisit de l’affaire le
décide.

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QUESTION 10
Quel est l’objet de l’Ordre des Experts-Comptables ? (2 points)

10.1. Problématique
Ce point ne soulève pas de problématiques, ni de développements particuliers. Il s’agit d’une
question de cours fourmillant dans les premières sessions de l’épreuve de déontologie consacrée à
la révision contractuelle des comptes.

10.2. Textes, développement et cas pratique


Comme la Compagnie Nationale des Commissaires aux comptes, l’Ordre des Experts-Comptables est
administré par un conseil dénommé « Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables ».

Il a pour objet d’assurer la défense, l’honneur et l’indépendance de la profession.

Il a la possibilité de présenter aux pouvoirs publics toute demande relative à la profession et de


recevoir de ces mêmes pouvoirs publics toute requête (article 1 de l’ordonnance du 19 septembre
1945)

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