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D’EXPERTISE COMPTABLE
Épreuve de déontologie de mai 2013
Proposition de corrigé
1ère partie
Proposition de corrigé rédigé par Thierry Molle, ancien premier correcteur de France des examens de
l'expertise comptable.
La forme du corrigé
Le corrigé fournit des éléments indicatifs de réponse aux questions de l'examen. Ce n'est pas un
corrigé type. Nous vous rappelons que les correcteurs apprécient et notent, votre opinion, vos
réactions professionnelles même si votre exposé n'est pas exhaustif voire s'écarte de la proposition
de correction qu'ils détiennent.
Ce corrigé s'adresse à tous les candidats et particulièrement aux candidats éloignés du système de
formation et présentant les diplômes de l'expertise comptable en candidat libre (Etat de santé ;
Raisons financières ; Causes familiales ; Lieux d'installation).
C'est pourquoi, il revêt une forme particulière sans oublier l'essentiel : la réponse au cas pratique.
La proposition de corrigé est décomposée pour chacune des questions en trois parties :
L'objectif du corrigé
Les plus aguerris consultent directement la solution présentée. Les néophytes s'informent du
raisonnement pris dans son ensemble tandis que les curieux piochent les informations qu'ils
recherchent.
Les questionnements
N°
Thème. Etudes, Commentaires et développements.
question.
Révélation d'une
1 information secrète et
sanctions applicables
Exercice de l'activité Sociétés Civiles, sociétés commerciales. Les conditions à
d'expertise comptable sous respecter et formes juridiques ne pouvant accueillir les
2
la forme d'une société et professionnels de l'expertise comptable. Les règles
conditions à remplir. particulières dérogeant au droit des sociétés.
Qualité d'expert-comptable Distinction entre un diplômé d'expertise comptable et un
3 et Direction d'une société expert-comptable. Qualité d'associé d'une société civile ou
d'expertise comptable. commerciale d'expertise comptable. Cas particuliers.
Activités compatibles avec
Activités interdites, accessoires ou réalisées à titre
4 l'activité d'expert-
secondaire.
comptable
1.1. Problématique
La divulgation d’une information à caractère secret dont l’expert-comptable est dépositaire
constitue-t-elle une infraction et une entorse aux devoirs et obligations des professionnels du
chiffre ?
Au titre de cette question, nous analysons la nature des sanctions encourues par le professionnel du
chiffre en fonction de la sensibilité des informations qu’il a rendues publiques.
L’activité d’expert-comptable peut être exercée sous la forme d’une société civile à l’exception d’une
société civile professionnelle restant interdite pour le professionnel du chiffre faute de la publication
d’un décret d’application. En revanche, les commissaires aux comptes ont la possibilité d’utiliser les
sociétés civiles professionnelles pour exercer en groupe l’activité d’audit légal.
Si les experts-comptables se regroupent pour exercer leur profession sous la forme d’une société
civile professionnelle, ils doivent respecter une double condition afin que la société puisse être
inscrite au Tableau :
2.2.2.1. Principes.
Les experts-comptables peuvent exercer leur profession sous la forme d’une société commerciale à
condition qu’ils détiennent directement ou indirectement plus de la moitié du capital social et 2/3
des droits de vote.
L’expert-comptable ne peut choisir une entité dans laquelle il aurait la qualité d’associé commerçant
pour l’exercice de sa profession.
L’activité de réviseur contractuel ne peut donc être exercée au travers de sociétés en commandite ou
de sociétés en nom collectif qui confèrent à leurs associés la qualité de commerçant.
2.2.2.2.2.1. Les sociétés anonymes exerçant une activité autre que l’expertise comptable.
Un salarié d’une société d’expertise comptable peut être nommé administrateur par l’AGO si
Si le rapport sur la participation salariale au capital social fait part d’une détention par le personnel
supérieure à 3% du capital, les organes de direction présentent à la plus prochaine assemblée, la
nomination d’un ou plusieurs salariés actionnaires (article L225-23 du Code de Commerce).
Les administrateurs salariés ne sont pas retenus pour le calcul du nombre d’administrateurs et pour
le calcul du tiers.
Qui emploient à la clôture de deux exercices successifs, au moins 500 salariés permanents et
dont le siège social est situé en France ou qui emploient 10000 salariés dans le monde et
dont le siège social est fixé à l’étranger ;
Qui ont pour obligation de mettre en place un comité d’entreprise.
Les règles de droit commun s’appliquent aux sociétés anonymes d’expertise comptable à
l’exception :
De la participation des salariés aux organes de gestion des sociétés dont les titres sont admis
à la négociation sur un marché réglementé. Les sociétés d’expertise comptables ne peuvent
offrir leurs titres au public si les instruments financiers donnent accès directement ou
indirectement au capital de la société. En conséquence, l’impossibilité, que les titres d’une
société d’expertise comptable soient cotés empêche l’application des dispositions de l’article
L225-23 du Code de Commerce relatives à la participation des salariés aux organes de
gestion des sociétés dont les titres sont admis à la négociation sur un marché réglementé.
Du nombre d’administrateurs siégeant au conseil liés par un contrat de travail. Les
administrateurs liés par un contrat de travail dans les sociétés anonymes d’expertise
comptables peuvent représenter plus du 1/3 des administrateurs ayant un siège au conseil
d’administration.
Pour exercer leur profession, les experts-comptables peuvent constituer des sociétés civiles ou des
sociétés commerciales de toutes formes.
En revanche l’accès aux sociétés civiles professionnelles leur est interdit puisque le législateur a omis
de publier le décret d’application leur permettant d’adopter cette forme sociale dans le cadre de
l’exercice de leur profession.
Tout comme il ne leur est pas permis de choisir une société commerciale dans laquelle l’expert-
comptable aurait la qualité d’associé commerçant. En conséquence les professionnels du chiffre ne
peuvent se regrouper pour exercer leur profession sous la forme d’une société en commandite ou
d’une société en nom collectif puisque leurs associés possèdent le statut de commerçant.
Si les experts-comptables constituent une société pour exercer leur profession, ils doivent détenir :
La totalité du capital et des droits de vote s’il s’agit d’une société civile ;
La moitié du capital social et 2/3 des droits de vote s’il s’agit d’une société commerciale ;
3.1. Problématique
La direction d’une société civile ou d’une société commerciale d’expertise comptable doit-elle être
exclusivement exercée par des dirigeants possédant le titre d’expert-comptable et la qualité
d’associé au sein de la structure d’exercice professionnel ?
Les personnes non inscrites au Tableau portent le titre de diplômé d’expertise comptable (article 3
de l’ordonnance du 19 septembre 1945)
Un diplômé d’expertise comptable peut être inscrit au Tableau de l’Ordre s’il exerce à titre individuel,
ou s’il salarié d’un membre de l’Ordre ou futur dirigeant d’une société d’expertise comptable elle-
même inscrite au Tableau. Il porte alors le titre d’expert-comptable.
3.2.2. Etre expert-comptable et associé conditions sine qua non pour diriger une société
d’expertise comptable.
Les dirigeants des sociétés civiles ou des sociétés commerciales doivent être des experts comptables
membres de la société ou membres d’une autre société d’expertise comptable détenant une
participation dans la société d’expertise comptable dans laquelle ils postulent aux fonctions de
direction. (article 7.1 alinéa 4 et 5 de l’ordonnance du 19 septembre 1945)
Pour être dirigeant d’une société d’expertise comptable, la combinaison des textes implique qu’il
faut être :
inscrit au Tableau ;
et associé de la société ou d’une société d’expertise comptable détenant une participation
dans la société dans laquelle l’expert-comptable postule aux fonctions de direction.
3.2.3.1. Principe.
Tous les dirigeants des sociétés civiles et des sociétés commerciales sont concernés par le dispositif.
Il s’agit notamment des gérants, du Président du Conseil d’administration du président de la Société
par Actions simplifiée et des membres du Directoire.
Une personne physique ou morale peut assurer les fonctions de direction dans une société par action
simplifiée.
Dans les sociétés d’expertise comptable, pour être dirigeant, il faut conjointement réunir deux
qualités celle d’être expert-comptable et d’être associé.
En conséquence, seules les personnes physiques occupant des fonctions de direction dans une
société par action simplifiée peuvent assurer la gouvernance de l’entité.
En plus, le futur dirigeant doit être associé soit de la société soit d’une autre société d’expertise
comptable ayant la qualité d’associé de la société dans laquelle il postule aux fonctions de direction.
Agent d’affaires ?
Salarié à temps partiel d’une entreprise à caractère industriel ? (2 points)
4.1. Problématique
4.2. Textes et développement
L’activité d’expert-comptable est-elle compatible avec l’exercice d’une activité d’agent d’affaires ou
avec l’exercice d’une activité salariée ?
De salarié dès lors qu’elle est réalisée chez un membre autre qu’une personne inscrite au
Tableau ou sur la liste des commissaires aux comptes ;
d’auto-entrepreneur ;
d’agent d’affaires ;
de cautionnement pour un client ou de commissionnement ;
de comptable dans les entités où le professionnel du chiffre possède directement ou
indirectement des intérêts substantiels ;
de représentation de ses clients devant les Cours et les tribunaux de l’ordre administratif et
de l’ordre judiciaire.
A titre accessoire ou secondaire sans qu’il s’agisse de son activité principale, un expert-comptable a
la possibilité de réaliser les prestations suivantes :
1
Notamment en matière d’assurances par la dispense de conseils dans la couverture des risques de leurs
clients.
Concernant l’activité d’agent d’affaires exercée simultanément avec l’activité libérale d’expertise
comptable, ce cumul constitue une situation prohibée par les textes.
En conséquence, l’activité d’expert-comptable est incompatible avec l’exercice d’une activité d’agent
d’affaires ou une activité salariée effectuée pour une personne physique ou morale non inscrite à
l’Ordre où à la Compagnie
5.1. Problématique
Ce point ne nécessite pas de développements particuliers. Il est demandé au candidat d’énumérer
deux cas au titre desquels l’expert-comptable se trouve délié de son secret des affaires. Il nous est
apparu opportun de dresser une liste des situations pour lesquelles le professionnel de l’expertise-
comptable n’a plus la possibilité d’opposer le secret professionnel pour s’émanciper des demandes
qui lui sont faites. Si dès le départ, le législateur a eu la volonté d’octroyer au professionnel de
l’expertise comptable un secret des affaires absolu, aujourd’hui de nombreuses exceptions
constituent des brèches malmenant les fondements de ce principe comportemental du
professionnel de l’expertise comptable.
Dans le cadre d’enquêtes de flagrance, préliminaires ou d’instruction (article 60-1, 77-1-1 et 99-3 du
Code de Procédure Pénale), le Procureur de la République, le juge d’instruction et dans les cas
prévus par la loi l’officier de police judiciaire, peuvent par tout moyen requérir auprès du
professionnel de l’expertise comptable tous les documents intéressant l’enquête sans que le
professionnel libéral puisse s’opposer à leur transmission même si les pièces remises aux autorités
judiciaires sont couvertes par le sceau du secret. Si le professionnel de l’expertise comptable justifie
de l’existence de justes motifs, il peut opposer le secret des affaires l’empêchant ainsi de répondre à
la demande des autorités.
Néanmoins, la notion de justes motifs doit être entendue de manière très restrictive et leur
constatation permettant de s’opposer à la communication d’informations ne s’applique pas aux
professionnels du chiffre.
En conséquence, la levée du secret des affaires s’impose vis-à-vis du droit de communication exercé
par les autorités pénales.
2
Même pour les informations couvertes par le secret professionnel.
Préalablement à la saisie et à la perquisition, les Officiers de Police Judiciaires doivent prendre toutes
les mesures utiles pour que soient assurés le respect du secret professionnel et les droits de la
défense (articles 57, 95, 96 du Code de Procédure Pénale).
Les textes ne prévoient pas l’obligation pour le professionnel du chiffre qu’un représentant de sa
profession puisse l’assister au moment de la perquisition mais il a tout intérêt à se faire épauler par
un élu du Conseil Régional.
Si le commissaire aux comptes a l’obligation de révéler les faits délictueux qu’il soulève dans
l’accomplissement de sa mission, les textes délestent le professionnel de l’expertise comptable de
cette contrainte.
5.2.2.1.1. Droit de communication de l’administration fiscale (article L81 du Code des procédures
fiscales)
Les agents de l’administration fiscale ont le droit d’obtenir des documents détenus par l’expert-
comptable concernant ses clients. Il ne peut leur opposer son secret des affaires pour éluder les
demandes des agents de l’Administration.
Ce droit porte exclusivement sur les sommes versées par le client et aux documents qui ont un lien
avec ces versements (factures) reçus en contrepartie des prestations réalisées pour la mission
confiée par son donneur d’ordre au professionnel de l’expertise comptable (article L86 du Code des
procédures fiscales)
Bien que l’article 16B du Code des Procédures Fiscales se cache sous la dénomination « dispositions
particulières à l’impôt sur le revenu ou sur les bénéfices et à la TVA », il s’agit en fait de la possibilité
offerte aux agents de l’administration fiscale d’un droit de visite et de perquisitions en tous lieux
(sous autorisation judiciaire) où des documents, preuves d’une infraction économique présumée
pourraient se trouver. Les lieux d’investigation des saisies et des perquisitions englobent les locaux
Les agents des douanes disposent d’un droit de communication étendu concernant les opérations
intéressant leur service.
Ici aussi, l’expert-comptable ne peut opposer le secret des affaires pour refuser de se soumettre à la
requête des agents agissant dans le cadre de cette procédure (article L65 du Code des douanes)
Sur autorisation d’un magistrat, des agents habilités accompagnés d’un officier de police judiciaire
sont compétents pour procéder à la recherche et à la constatation de certaines infractions en
matière douanière et fiscale.
Ces agents bénéficient d’un droit de visite en tous lieux et vis-à-vis de tous les détenteurs de pièces,
de documents, d’objets, de marchandises d’avoirs et de biens se rapportant directement ou
indirectement aux infractions poursuivies (article L38 du Code des procédures fiscales).
Le secret des affaires du professionnel de l’expertise comptable ne constitue pas un motif légitime
pour que le réviseur contractuel puisse s’opposer à la saisie des documents et à la transmission des
informations prouvant la constatation des infractions recherchées par les services de
l’Administration.
Ces agents bénéficient d’un droit de communication vis-à-vis de tous les détenteurs des pièces
nécessaires au bon accomplissement de leurs missions (article L215-3 et 4 du Code de la
consommation). Il suffit qu’un lien existe entre la société soupçonnée de fraudes et falsifications et
la personne détenant les documents recherchés. Cette situation peut s’appliquer à l’expert-
comptable d’une entité poursuivie en matière de fraudes et falsifications sanctionnées par les
dispositions du droit à la consommation.
3
Cassation criminelle 22 février 2001, n° 99-30.041/99-30.042
A côté de la procédure administrative, une procédure judiciaire peut être ouverte. Ici encore, le
secret des affaires ne peut faire obstacle à la divulgation d’informations (en vue de prévenir un
danger grave et immédiat pour la santé des consommateurs) de la part du professionnel de
l’expertise comptable (article L216-10 du Code de la Consommation)
Les agents de la DGCCRF peuvent procéder à des enquêtes simples ou sous contrôle judiciaire en
matière de répression de pratiques économiques illicites (articles L 450-3 et 4 du Code de la
Consommation).
Les agents peuvent accéder aux locaux à usage professionnel, demander la communication de tous
les documents et ceci quel qu’en soient les détenteurs (parmi lesquels peuvent figurer les
professionnels de l’expertise comptable) et recueillir des renseignements sur place ou sur
convocation auprès des professionnels des entreprises (article L450-3 du Code de la Consommation).
L’expert-comptable détenteur de documents en relation avec l’infraction visée par l’enquête ne peut
opposer le secret des affaires pour refuser aux agents de l’Administration leur transmission.
Les enquêtes sous contrôle judiciaire permettent aux agents de l’Administration accompagnés d’un
Officier de Police Judiciaire de procéder aux visites en tous lieux ainsi qu’à la saisie de tous
documents et de tous supports d’informations.
Les locaux renfermant les documents en relation avec les infractions poursuivies sont susceptibles
d’être visités et les supports d’informations saisis sans que les détenteurs des pièces ne puissent se
soustraire à leur obligation de délivrance en invoquant le secret professionnel (article L450-4 du Code
de la Consommation).
Les dispositions du Code du Travail se contentent de prévoir un droit de communication au profit des
agents habilités du Ministère du Travail et de l’emploi concernant la lutte contre le travail
illégal englobant les infractions suivantes :
Elles n’envisagent pas la levée du secret professionnel de ceux qui en sont les dépositaires dans le
cadre de la poursuite ou de la détection des fraudes et infractions en la matière.
Par analogie, si les magistrats devraient se prononcer sur la levée du secret des affaires du
professionnel de l’expertise comptable vis-à-vis des agents de l’Administration dans le cadre de la
lutte contre le travail illégal, nous pouvons raisonnablement penser qu’ils seraient susceptibles de
statuer en faveur des agents de l’Administration.
Les agents de la sécurité sociale possèdent un droit de communication défini par l’article L.114-19 du
code de la sécurité sociale
Les agents des organismes de sécurité sociale ont donc les mêmes prérogatives que les agents du fisc
(article L.114-20 du code de la sécurité sociale)
Si une information est ouverte, des poursuites sont engagées à son encontre par les pouvoirs publics
ou des actions en responsabilité civile sont intentées par ses clients ou par des tiers, le
professionnel de l’expertise comptable dans le cadre « des droits de la défense » peut lever le secret
professionnel auquel il est astreint.
Dans le cadre des contrôles qualité définis par l’Ordre, le professionnel de l’expertise comptable ne
peut opposer le secret professionnel aux demandes de ses confrères, eux-mêmes sont soumis au
secret des affaires (article 171 du décret du 30 mars 2012) chargés de vérifier la bonne mise en
œuvre des normes édictées par les instances ordinales.
L’obligation du devoir de se taire s’applique entre les professionnels de l’expertise comptable. Une
levée du secret professionnel demeure possible lorsque deux experts-comptables appartiennent à un
même cabinet et interviennent conjointement sur une même mission. Ils sont déliés du secret
professionnel l’un envers l’autre pour les besoins exclusifs de la mission.
Dans ce sens, l’article L823-14 du Code de Commerce affirme cette règle en disposant que le
commissaire aux comptes dans le cadre de son pouvoir d’investigation a la possibilité de recueillir
des informations auprès des tiers ayant accompli des opérations auprès de l’entité parmi lesquels
figure l’expert-comptable de la société
En outre la norme d’exercice professionnel 630 des commissaires aux comptes précise les modalités
d’utilisation des travaux du réviseur contractuel dans le cadre de la mission légale de certification.
Les professionnels de l’expertise comptable peuvent informer les commissaires aux comptes et les
professionnels du droit sur l’existence et le contenu de la déclaration TRACFIN qu’ils ont établie à
condition que tous les professionnels libéraux interviennent pour le même client et pour une même
opération
Ce devoir d’information mutuel a été étendu aux transactions au titre desquelles les professionnels
libéraux n’interviennent pas directement.
Le professionnel de l’expertise comptable ne peut opposer le secret des affaires à la remise des
documents et des livres comptables à l’administrateur ou au mandataire judiciaire en vue de leur
examen.
La levée du secret professionnel vis-à-vis des organes d’assistance dans le cadre des procédures
collectives concernent exclusivement la transmission des documents décrits dans l’article L622-5 du
Code de commerce.
aux sommes versées par le client et aux documents qui ont un lien avec ces versements
(factures) dans le cadre du droit de communication exercé par l’administration fiscale et les
organismes de sécurité sociale ;
aux documents nécessaires à la manifestation de la vérité et en relation directe avec
l’infraction objet de la poursuite :
o dans le cadre de perquisitions et saisies pénales, fiscales ou douanières ;
o dans le domaine du droit à la consommation et de la concurrence, du droit du travail
notamment afin de lutter contre le travail illégal.
aux livres et documents comptables que le professionnel de l’expertise comptable se doit de
remettre dès le début de la procédure collective au mandataire ou au liquidateur judiciaire.
6.1. Problématique
L’expert-comptable peut-il utiliser un recours contentieux sans envisager de proposer à son client
une procédure amiable de résolution lorsque le litige « porte sur la contestation des conditions
d’exercice de la mission ou sur les honoraires » ?
Si, non, une procédure contentieuse succède-t-elle obligatoirement à l’échec d’une procédure
amiable ?
Définition
Procédé par lequel les parties Procédé par lequel les parties décident de
arrivent à un accord mettant fin à confier à un tiers le soin de trancher leur litige.
leur litige.
Conditions préalables pour recourir aux procédures devant le Président du Conseil régional de l’Ordre des
Experts-Comptables.
La décision
4
Les parties perdent la prérogative d’exiger la stricte application des règles de droit et les arbitres reçoivent le
pouvoir de modifier ou de modérer les conséquences des stipulations contractuelles dès lors que l’équité et
l’intérêt commun des parties l’exigent. (Paris 28 novembre 1996, Rev. Arb.1997, 380, note Loquin)
Voies de recours
En cas d’échec Les parties peuvent saisir la justice La sentence arbitrale est rendue en dernier
ressort sans recours possible autres que le
recours en annulation5, la tierce opposition et la
révision6.
L’appel est possible si les parties l’ont prévu dans
la convention d’arbitrage
6.4. Pour aller plus loin : un expert-comptable peut-il refuser une mission à un client ?
Quel que soit le motif (à l’exception de l’empêchement), un expert-comptable ne saurait refuser le
dossier d’un client sous peine de s’exposer à un refus de réaliser une prestation de services, situation
interdite par la Direction de la Concurrence et de la Répression des Fraudes.
Cependant, le professionnel du chiffre a la possibilité d’émettre toutes les réserves auprès de son
client et d’avertir le Président du Conseil Régional de l’Ordre des Experts-Comptables de cette
situation.
5
Le recours en annulation n’est ouvert que dans les cas suivants :
Le tribunal arbitral s’est déclaré à tort compétent ou incompétent ;
Le tribunal arbitral a été irrégulièrement constitué.
Le tribunal a statué sans se conformer à la mission qui lui a été confié
Le principe du contradictoire n’a pas été respecté
La sentence est contraire à l’ordre public
La sentence est nulle car elle ne respecte pas les conditions fixées par le Code de procédure civile
(datée, signée et la sentence se doit d’être motivée.
6
Le recours en révision permet la rectification totale ou partielle d’une sentence en cas de fraude ou de faux.
7.1. Problématiques
Le professionnel de l’expertise comptable a une obligation de se taire pour les informations
couvertes par le secret professionnel et une obligation de confidentialité et de discrétion pour les
autres informations qu’il a recueillies au cours de sa mission.
Sans l’autorisation de son client, la divulgation des informations couvertes par le secret
professionnel ou à caractère confidentiel expose-t-elle le professionnel de la comptabilité à des
sanctions pénales, civiles et disciplinaires ?
Il convient de distinguer les informations couvertes par le secret professionnel des autres
informations qui font l’objet de la part du professionnel du chiffre d’une obligation de discrétion et
de confidentialité.
Une information a un caractère secret si elle est inconnue du public ou s’il s’agit d’une information
qui a été confiée à titre de confidence qu’en raison de la profession exercée par l’expert-comptable.
Même si le client autorise son expert-comptable à rendre public une information à caractère secret,
le professionnel engage sa responsabilité s’il donne acte à la demande de son client.
Le droit pénal va s’imposer au droit civil selon la règle que le criminel tient le civil en l’état.
Ainsi tant que le juge pénal n’a pas statué sur la violation du secret professionnel les conséquences
civiles des actes dommageables ne peuvent être appréhendées devant les juridictions civiles.
Néanmoins, l’action civile peut être engagée devant la juridiction pénale. Cette dernière évaluera les
dommages et intérêts à verser au client du professionnel compensant le préjudice qu’il a subi suite à
la divulgation d’informations à caractère secret qu’il avait confiées à son conseiller. Cette réparation
ne pourra avoir lieu qu’après que le tribunal ait jugé l’expert-comptable pour violation du secret
professionnel et l’ait condamné.
L’expert-comptable engage sa responsabilité civile pour avoir failli à son devoir de se taire (articles
11347 et 11358du Code Civil) chaque fois qu’il ne peut prouver que l’inexécution de son obligation ne
provient pas d’une cause qui lui est étrangère.
L’action en responsabilité civile sera engagée par les représentants légaux de l’entité afin de réparer
un préjudice subi par cette dernière ou par tous tiers intéressés afin qu’ils puissent demander
réparation vis-à-vis de la faute commise par le professionnel de l’expertise comptable.
Les sanctions disciplinaires sont indépendantes des sanctions pénales et civiles. Elles n’entrainent pas
le versement de dommages et intérêts. Elles visent à faire répondre le professionnel du chiffre de
son comportement fautif devant ses pairs :
Devant les juridictions ordinales, le professionnel s’expose à des sanctions graduées selon la gravité
des faits qui lui sont reprochés allant de la simple réprimande à la radiation définitive du Tableau.
7.2.3. Les informations comptables ne sont pas couvertes par le secret professionnel : une
obligation de confidentialité et de discrétion s’impose au professionnel.
7.2.3.1. Principe.
Pour les informations ne relevant pas du secret professionnel, l’expert-comptable a une obligation de
discrétion et de confidentialité pour toutes les informations dont il a eu connaissance dans le cadre
de sa mission (article 147 du Code de déontologie). Ces informations ne pourront être divulguées
qu’avec l’accord de son client et devront être utilisées exclusivement dans le cadre des missions
confiées par son donneur d’ordre.
7Article 1134. Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. Elles ne peuvent être
révoquées que de leur consentement mutuel ou les causes que la loi autorise. Elles doivent être exécutées de bonne foi.
8 Article 1135. Les conventions obligent non seulement à ce qui y est exprimé, mais à toutes les suites que l’équité l’usage ou
la loi donnent à l’obligation d’après sa nature.
9Article 1142.Toute obligation de faire ou de ne pas faire se résout en dommages et intérêts, en cas d’inexécution de la
part du débiteur.
10Article 1147. Le débiteur est condamné, s’il y a lieu, au paiement de dommages et intérêts, soit à raison de l’inexécution
de l’obligation, soit à raison du retard dans l’inexécution, toutes les fois qu’il ne justifie pas que l’inexécution provient d’une
cause étrangère qui ne peut lui être imputée, encore qu’il y ait aucune mauvaise foi de sa part.
Si l’expert-comptable révèle une information couverte par son obligation de discrétion ou son devoir
de confidentialité sans autorisation de son client, il s’expose à des sanctions civiles et disciplinaires.
L’article 141 du décret 2012-432 du 30 mars 2012 dispose que les experts-comptables évitent toute
situation qui pourrait faire présumer d’un manque d’indépendance. Ils doivent être libres de tout lien
extérieur d’ordre personnel, professionnel ou financier qui pourrait être interprété comme
constituant une entrave à leur intégrité ou à leur objectivité. »
Il s’agit :
9.1. Problématique
La lettre de mission, contrat passé entre le professionnel du chiffre et son client définit les
obligations réciproques de chacune des parties ainsi que les honoraires correspondants.
Il paraît impossible de prévoir dans la lettre de mission une clause limitant l’obligation essentielle
auquel le professionnel de l’expertise comptable est tenu et ainsi vider le contrat de toute sa
substance.
9.2.2.2.1. Pour un particulier, les clauses limitatives de responsabilité sont considérées comme
étant réputées abusives.
Une clause est dite abusive lorsqu’elle créée au détriment du particulier un déséquilibre significatif
entre les droits et obligations des parties au contrat.
Une liste noire pour lesquelles la présomption est irréfragable et entraînant l’interdiction de
la clause ;
Une liste grise dans laquelle il figure les clauses présumées abusives.
Parmi les clauses figurant sur la liste noire, nous trouvons la clause qui réduit ou supprime le droit à
réparation du non professionnel en cas de manquement par l’expert-comptable de l’une de ses
obligations.
La clause est valide à condition qu’elle ne vienne pas en contradiction avec une des obligations
essentielles du contrat et qu’elle puisse rendre le montant de l’indemnité réparatrice contenue dans
Des prescriptions spécifiques relatives aux missions sociales et fiscales exercées par le professionnel
de l’expertise comptable peuvent allonger le délai de prescription générale.
Les prescriptions « générale et spéciale » s’ajoutent sans pouvoir excéder une durée de 20 ans à
compter du jour où le client a eu connaissance de son préjudice.
Les clauses limitatives ou extensives de responsabilité contenues dans la lettre de mission régissant
les rapports entre le professionnel du chiffre et son client ne sont pas opposables aux tiers.
Entre les parties du contrat, ces clauses ne s’appliquent pas en cas de dol ou de faute lourde sauf si le
juge en décide autrement.
Elles ne peuvent s’appliquer en cas de dol ou de faute lourde sauf si le magistrat saisit de l’affaire le
décide.
10.1. Problématique
Ce point ne soulève pas de problématiques, ni de développements particuliers. Il s’agit d’une
question de cours fourmillant dans les premières sessions de l’épreuve de déontologie consacrée à
la révision contractuelle des comptes.