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Introduction

Les experts-comptables et les commissaires aux comptes, sont bien souvent l’objet de critiques
sourdes, de rancœurs larvées et de moqueries jalouses. Pourtant, eux aussi sont confrontés à des
risques, à la pénibilité du travail, au danger permanent. Mais quels sont les risques réels de ces
métiers

Expert-comptable et ses missions

Les experts-comptables conseillent au quotidien près de 2 millions d’entreprises en France,


principalement des TPE et PME. Comptable, fiscale, sociale, juridique... Ils apportent à leurs
clients les solutions les plus adaptées en fonction des besoins spécifiques de chacun. L’expert-
comptable est le bras droit du chef d’entreprise et ce tout au long de leur histoire.

Un expert-comptable est un professionnel, titulaire du diplôme français d’expertise


comptable, obtenu après un cursus de 8 ans dont 3 ans de stage en cabinet :

 il est inscrit au tableau de l’Ordre des experts-comptables


 il prête serment lors de son inscription
 il est soumis à un code de déontologie et à des normes professionnelles
 il fait l’objet de contrôles réguliers sur son activité professionnelle
 il est soumis à une obligation d’assurance civile professionnelle.

Les missions d’un expert-comptable :

L’Expert-comptable est missionné par l’entreprise. Il a pour tâche d’accompagner le gérant dans la
comptabilité du quotidien.

L’Expert-Comptable est principalement chargé de l’établissement des comptes : il tient la


comptabilité de l’entreprise (saisie, lettrage, rapprochement et révision) et établit en fin d’année,
avec le chef d’entreprise, les travaux de bilan comptables, compte de résultat de la société et
annexes (ce qu’on appelle la « liasse fiscale »).

Il fournit un suivi chiffré, actualisé, précis et fiable, dont le chef d’entreprise peut difficilement se
passer. Mais au-delà de la tenue de comptes, il peut réaliser un grand nombre de missions
complémentaires.

En effet, pour le dirigeant d’entreprise, il peut s’avérer difficile de faire les bons choix stratégiques
tout seul, notamment lorsqu’il s’agit d’élaborer sa stratégie budgétaire, de développer son
optimisation fiscale, ou de trouver les bonnes informations sur derniers textes de loi. L’Expert-
comptable aide l’entrepreneur à démêler un grand nombre de situations complexes, et l’oriente vers
les meilleures stratégies pour piloter son activité :

 Comptabilité analytique : l’Expert-Comptable apporte son savoir-faire financier en matière de


tableaux de bord, préparation d’états de trésorerie, budgets prévisionnels, Business Plan, recherche
de financement, et bien sûr, il conseille le dirigeant sur les orientations budgétaires à prendre.
 Droit des sociétés : l’Expert-Comptable apporte ses conseils sur toutes les opérations liés à la vie de
l’entreprise (création, reprises, transmission, cessions de parts), il informe le chef d’entreprise des
dernières nouveautés réglementaires et législatives et rédige les documents juridiques (statuts,
contrats, PV de Conseil ou d’Assemblées générales, annonces légales…).
 Droit fiscal : l’Expert-comptable prépare les déclarations fiscales et télé-règlements (TVA, DSI, CFE,
TVS, CVAE, DAS2, IS…). D’une manière générale, il apporte à l’entrepreneur tous les conseils
nécessaires à la bonne compréhension des mécanismes fiscaux. Et surtout il l’assiste en cas de
contrôle fiscal !
 Gestion sociale : il peut gérer la préparation, le contrôle, la transmission des bulletins de paie, les
virements aux salariés, des bordereaux de l’URSAFF… La gestion sociale est un processus qui
nécessite un savoir-faire, une très grande rigueur, une expérience et beaucoup d’organisation.

L’Expert-comptable a une mission contractuelle et intervient au nom de l’entreprise

Commissaire aux comptes et ses missions


Personne exerçant une profession réglementée à titre libéral dont le rôle est de contrôler la
régularité des écritures des sociétés et la véracité de leurs constatations comptables.

Le commissaire aux comptes, nommé par l'assemblée des associés et, en cas de carence, par
voie de justice, a pour mission permanente de vérifier et de certifier les comptes de la société, en
vue d'émettre son avis sur leur régularité, sincérité et image fidèle. Il est également chargé par la
loi de certaines vérifications spécifiques et de certaines missions connexes.

Ses missions :
La mission du commissaire aux comptes vise les éléments suivants :

Contrôle légal qui englobe :

 La vérification des livres et valeurs de l'entité


 Le contrôle de la régularité et la sincérité des comptes,
 S’assurer de la sincérité des informations données dans le rapport de gestion et dans les
documents adressés aux associés sur la situation financière et les comptes de l'entité,
 La vérification dans les SA, que l'égalité des associés a été respectée.
 Information : Les CAC doivent communiquer le résultat de leurs investigations
 Aux dirigeant sociaux : les contrôles et les vérifications procédés, les modifications
proposées pour les méthodes d'évaluation, les irrégularités découvertes,
 Aux associés : à l'AGO, les CAC établissent et présentent un rapport général relatant
l'accomplissement des missions générales, et un rapport spécial sur les conventions
conclues entre la société et ses dirigeants, dans le cadre de la procédure d'alerte, sur
certaines opérations particulières (fusions, réduction du capital...).
 Prévention des difficultés : le CAC intervient en tant qu'observateur de l'entreprise afin de
prévenir ses difficultés. Il contrôle le plan de financement et les documents prévisionnels. Le
CAC engage une procédure d'alerte s'il décèle des faits de nature à compromettre la
continuité de l'exploitation.

Différence entre un expert-comptable et un Commissaire aux comptes:

Expert-comptable et Commissaire aux comptes sont deux professions intimement liées.

Il est d’ailleurs commun que les Experts-comptables soient également Commissaires aux

comptes et vice-versa. Derrière ces similitudes, il existe pourtant quelques différences

fondamentales qui distinguent ces deux professions.

-Pour exercer en tant qu’expert-comptable, il faut être obligatoirement titulaire du diplôme d’expert-

comptable et être inscrit au sein de l’ordre de la profession. Alors que le commissaire aux

comptes, est un titre qui est délivré après un concours professionnel, ponctué par un stage pratique.

Un expert-comptable peut être automatiquement commissaire aux comptes sans passer le concours

professionnel. Alors que le commissaire aux comptes ne peut devenir expert-comptable, sans en
avoir

le diplôme.

- L’expert-comptable a fondamentalement une mission d’assistance et de conseil auprès des

entreprises, tandis que le commissaire aux comptes a une mission de contrôle. En outre, les
conditions

d’intervention du commissaire aux comptes, sont obligatoirement de prescription légale, alors que

l’expert-comptable peut intervenir soit dans un cadre légal, soit dans un cadre contractuel.

- A aucun moment de son intervention, le CAC ne peut s’immiscer dans la gestion de l’entreprise.

Cette frontière n’est cependant pas opposable à l’expert-comptable qui peut, selon les besoins de sa
mission, la franchir.

- L’expert-comptable intervient au nom de l’entreprise tandis que le CAC intervient au nom des

partenaires de l’entreprise que sont l’état, les associés, entre autres.

- La finalité de la mission du CAC est d’intérêt général, car elle consiste à contribuer à la fiabilité de

l’information financière. Quant à celle de l’expert-comptable, elle est de portée individuelle, car elle

consiste à apporter de la valeur ajoutée à l’entreprise.

-Un commissaire aux comptes doit être indépendant alors qu’un Expert-Comptable pas vraiment.

Relations entre le commissaire aux comptes et l'expert-comptable


Les relations entre le commissaire aux comptes et l'expert-comptable doivent obéir à quatre
principes fondamentaux :

 Etant investis l'un et l'autre d'une mission spécifique, le commissaire aux comptes et l'expert-
comptable assument des fonctions qui doivent rester entièrement indépendantes: de ce fait,
en particulier, le commissaire aux comptes ne peut rétribuer, directement ou indirectement,
l'expert-comptable de l'entreprise contrôlée ou l'un de ses collaborateurs.
 Le commissaire aux comptes et l'expert-comptable doivent normalement échanger leurs
informations. Le commissaire aux comptes n'est pas pour autant en droit, par application des
principes gouvernant le secret professionnel, de demander à l'expert-comptable de lui donner
des informations qui entreraient dans le champ de son secret professionnel.
 Le commissaire aux comptes ne doit pas se considérer comme dégagé, en tout ou partie, de
ses propres responsabilités par suite de l'intervention d'un expert-comptable.
Il lui appartient d'effectuer lui-même les contrôles suffisants pour forger sa conviction en fonction
de la nature et de l'étendue des travaux effectués par l'expert-comptable.

 Appartenant l'un et l'autre à une profession libérale, le commissaire aux comptes et l'expert-
comptable doivent déterminer leurs relations en fonction des règles de confraternité et de
courtoisie qui régissent les deux professions ; il convient en particulier qu'ils s'informent
mutuellement de leur démission.

Les risques des métiers CAC et expert-comptable


Si le commissaire aux comptes constate des faits délictueux en effectuant une mission
chez l'un de ses clients, il est tenu d'en informer le procureur de la République
compétent et attirer l'attention de la direction de l'entreprise sur le caractère illicite d'un
agissement pour que la correction nécessaire soit immédiatement effectuée Le non-
respect de cette obligation expose le commissaire aux comptes à des sanctions pénales.
En outre, s'il est gérant de son cabinet le commissaire aux comptes est responsable
pénalement pour tout délit imputable à un dirigeant tel que l'abus de biens sociaux.
Dans le cadre de ses missions, le commissaire aux comptes engage sa responsabilité
pénale s'il se rend complice d'une infraction commise par l'un de ses clients telle que :

 Présentation de comptes sociaux inexacts (il en est ainsi si le commissaire aux


comptes certifie un bilan annuel alors qu'il sait que ce bilan contient des chiffres
mensongers ou s'il donne des indications en vue de favoriser la réalisation de ce délit)
 Abus de biens sociaux
 Abus de confiance ou escroquerie (par exemple si le commissaire aux comptes
fournit une aide aux artifices employés par un cédant d'entreprise pour surévaluer un
fonds de commerce)
 Infractions fiscales ou douanières

Enfin, le commissaire aux comptes peut être poursuivi par le procureur de la République
s'il viole le secret professionnel, s'il exerce une mission en étant dans un cas
d'incompatibilité qui compromettrait son indépendance d'esprit, s'il donne des
informations mensongères sur la situation de l'un de ses clients ou s'il omet de déclarer
des soupçons de blanchiment d'argent provenant d'activités criminelles.

Les risques du métier d’un Expert-Comptable :

L’INSOMNIE MATHÉMATIQUE AIGÜE

On imagine assez mal, quand on est chef d’entreprise, que le métier de comptable comporte

un risque aussi abstrait, aussi élitiste, que celui de l’insomnie mathématique aigüe. Mais

mettez-vous quelques instants à la place du comptable : seul, face à des chiffres, toute la

journée, à manipuler des créances, des dettes, des intérêts, de la TVA, des charges sociales,

des amortissements, etc. Eh bien le soir, quand encore seul, il tente de trouver le sommeil, lui

ne peut pas compter les moutons. Son cerveau s’y refuse, assailli par les chiffres manipulés la

journée, qui se mélangent, s’entrechoquent, changent de numéro de compte, de ligne,

suscitant chez le comptable une angoisse insurmontable qui l’empêche de se lover dans les

bras de Morphée. Le lendemain, c’est donc l’œil hagard, le cerveau embrumé et l’âme

torturée qu’il doit reprendre sa dure tâche. Ayez donc un peu d’empathie…

LA DÉPRESSION POST-BILAN
Il est des moments clés pour le chef d’entreprise qui sont traumatisants pour les comptables.

Le bilan en fait partie. Car à l’approche du bilan, le comptable a la délicate mission « d’optimiser » les
comptes, de justifier l’injustifiable, d’enjoliver la réalité ou au contraire la rendre plus triste qu’elle
n’est. Bref, à l’heure du bilan, le comptable se fait prestidigitateur, artiste, acrobate et jongleur. Et il
n’aime pas ça, au fond de lui. Sa rigueur, sa discipline, sa formation d’homme de droit, de loi, de
règle, s’opposent dans un violent combat aux exigences pratiques des entrepreneurs. Aussi, à l’issue
du bilan, le comptable se plonge à corps perdu dans le Lexomil, le Xanax, le Tranxene, souvent même
l’alcool, et parfois tous à la fois. Il ne faut pas sous-estimer le blues de l’expert-comptable, tout juste
compensé par ses honoraires…

LES TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES DU COMPTABLE

C’est physiquement aussi, que le comptable souffre de son travail. Car si les entrepreneurs du

BTP soulèvent de lourdes charges, tombent, se blessent, le comptable, lui, met ses articulations et
ses muscles des mains, des poignets, des avant-bras, à rude épreuve. Clavier, calculatrice, souris,
stylo et crayon sont les instruments diaboliques qui agressent chaque jour le corps fluet du
comptable dans sa tâche quotidienne. Or, ces heures et ces heures passées devant un écran et au
téléphone provoquent des tendinites et parfois même de l’arthrite. Si l’esprit du comptable est en
peine, son corps aussi est en danger.

LE RISQUE PÉNAL

Véritable épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête des experts comptables, la


responsabilité pénale de ces derniers pèse lourd sur leur moral. En effet, n’oublions pas que, si
c’est le chef d’entreprise qui reste responsable des fautes de gestion et des fraudes, le
comptable peut d’une part, être considéré comme complice. D’autre part, s’il effectue mal son
travail de conseil et de garant de la règle fiscale, le chef d’entreprise peut également se
retourner contre lui. En réalité, le comptable est effectivement dans une situation
inconfortable quand il conseille son client, le chef d’entreprise, sur la meilleure manière de
gérer son entreprise. S’il est trop intrusif, le client s’en va ; s’il ne l’est pas assez, le client
peut commettre une erreur et, in fine, attaquer son comptable… Le métier de comptable est
donc loin d’être aussi tranquille qu’il y paraît...
Conclusion.
Le commissaire aux comptes et l’expert-comptable est en effet un métier à risques où une erreur
peut se traduire par une peine de prison pour les métiers………

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