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Les experts-comptables et les commissaires aux comptes, sont bien souvent l’objet de critiques
sourdes, de rancœurs larvées et de moqueries jalouses. Pourtant, eux aussi sont confrontés à des
risques, à la pénibilité du travail, au danger permanent. Mais quels sont les risques réels de ces
métiers
L’Expert-comptable est missionné par l’entreprise. Il a pour tâche d’accompagner le gérant dans la
comptabilité du quotidien.
Il fournit un suivi chiffré, actualisé, précis et fiable, dont le chef d’entreprise peut difficilement se
passer. Mais au-delà de la tenue de comptes, il peut réaliser un grand nombre de missions
complémentaires.
En effet, pour le dirigeant d’entreprise, il peut s’avérer difficile de faire les bons choix stratégiques
tout seul, notamment lorsqu’il s’agit d’élaborer sa stratégie budgétaire, de développer son
optimisation fiscale, ou de trouver les bonnes informations sur derniers textes de loi. L’Expert-
comptable aide l’entrepreneur à démêler un grand nombre de situations complexes, et l’oriente vers
les meilleures stratégies pour piloter son activité :
Le commissaire aux comptes, nommé par l'assemblée des associés et, en cas de carence, par
voie de justice, a pour mission permanente de vérifier et de certifier les comptes de la société, en
vue d'émettre son avis sur leur régularité, sincérité et image fidèle. Il est également chargé par la
loi de certaines vérifications spécifiques et de certaines missions connexes.
Ses missions :
La mission du commissaire aux comptes vise les éléments suivants :
Il est d’ailleurs commun que les Experts-comptables soient également Commissaires aux
-Pour exercer en tant qu’expert-comptable, il faut être obligatoirement titulaire du diplôme d’expert-
comptable et être inscrit au sein de l’ordre de la profession. Alors que le commissaire aux
comptes, est un titre qui est délivré après un concours professionnel, ponctué par un stage pratique.
Un expert-comptable peut être automatiquement commissaire aux comptes sans passer le concours
professionnel. Alors que le commissaire aux comptes ne peut devenir expert-comptable, sans en
avoir
le diplôme.
entreprises, tandis que le commissaire aux comptes a une mission de contrôle. En outre, les
conditions
d’intervention du commissaire aux comptes, sont obligatoirement de prescription légale, alors que
l’expert-comptable peut intervenir soit dans un cadre légal, soit dans un cadre contractuel.
- A aucun moment de son intervention, le CAC ne peut s’immiscer dans la gestion de l’entreprise.
Cette frontière n’est cependant pas opposable à l’expert-comptable qui peut, selon les besoins de sa
mission, la franchir.
- L’expert-comptable intervient au nom de l’entreprise tandis que le CAC intervient au nom des
- La finalité de la mission du CAC est d’intérêt général, car elle consiste à contribuer à la fiabilité de
l’information financière. Quant à celle de l’expert-comptable, elle est de portée individuelle, car elle
-Un commissaire aux comptes doit être indépendant alors qu’un Expert-Comptable pas vraiment.
Etant investis l'un et l'autre d'une mission spécifique, le commissaire aux comptes et l'expert-
comptable assument des fonctions qui doivent rester entièrement indépendantes: de ce fait,
en particulier, le commissaire aux comptes ne peut rétribuer, directement ou indirectement,
l'expert-comptable de l'entreprise contrôlée ou l'un de ses collaborateurs.
Le commissaire aux comptes et l'expert-comptable doivent normalement échanger leurs
informations. Le commissaire aux comptes n'est pas pour autant en droit, par application des
principes gouvernant le secret professionnel, de demander à l'expert-comptable de lui donner
des informations qui entreraient dans le champ de son secret professionnel.
Le commissaire aux comptes ne doit pas se considérer comme dégagé, en tout ou partie, de
ses propres responsabilités par suite de l'intervention d'un expert-comptable.
Il lui appartient d'effectuer lui-même les contrôles suffisants pour forger sa conviction en fonction
de la nature et de l'étendue des travaux effectués par l'expert-comptable.
Appartenant l'un et l'autre à une profession libérale, le commissaire aux comptes et l'expert-
comptable doivent déterminer leurs relations en fonction des règles de confraternité et de
courtoisie qui régissent les deux professions ; il convient en particulier qu'ils s'informent
mutuellement de leur démission.
Enfin, le commissaire aux comptes peut être poursuivi par le procureur de la République
s'il viole le secret professionnel, s'il exerce une mission en étant dans un cas
d'incompatibilité qui compromettrait son indépendance d'esprit, s'il donne des
informations mensongères sur la situation de l'un de ses clients ou s'il omet de déclarer
des soupçons de blanchiment d'argent provenant d'activités criminelles.
On imagine assez mal, quand on est chef d’entreprise, que le métier de comptable comporte
un risque aussi abstrait, aussi élitiste, que celui de l’insomnie mathématique aigüe. Mais
mettez-vous quelques instants à la place du comptable : seul, face à des chiffres, toute la
journée, à manipuler des créances, des dettes, des intérêts, de la TVA, des charges sociales,
des amortissements, etc. Eh bien le soir, quand encore seul, il tente de trouver le sommeil, lui
ne peut pas compter les moutons. Son cerveau s’y refuse, assailli par les chiffres manipulés la
suscitant chez le comptable une angoisse insurmontable qui l’empêche de se lover dans les
bras de Morphée. Le lendemain, c’est donc l’œil hagard, le cerveau embrumé et l’âme
torturée qu’il doit reprendre sa dure tâche. Ayez donc un peu d’empathie…
LA DÉPRESSION POST-BILAN
Il est des moments clés pour le chef d’entreprise qui sont traumatisants pour les comptables.
Le bilan en fait partie. Car à l’approche du bilan, le comptable a la délicate mission « d’optimiser » les
comptes, de justifier l’injustifiable, d’enjoliver la réalité ou au contraire la rendre plus triste qu’elle
n’est. Bref, à l’heure du bilan, le comptable se fait prestidigitateur, artiste, acrobate et jongleur. Et il
n’aime pas ça, au fond de lui. Sa rigueur, sa discipline, sa formation d’homme de droit, de loi, de
règle, s’opposent dans un violent combat aux exigences pratiques des entrepreneurs. Aussi, à l’issue
du bilan, le comptable se plonge à corps perdu dans le Lexomil, le Xanax, le Tranxene, souvent même
l’alcool, et parfois tous à la fois. Il ne faut pas sous-estimer le blues de l’expert-comptable, tout juste
compensé par ses honoraires…
C’est physiquement aussi, que le comptable souffre de son travail. Car si les entrepreneurs du
BTP soulèvent de lourdes charges, tombent, se blessent, le comptable, lui, met ses articulations et
ses muscles des mains, des poignets, des avant-bras, à rude épreuve. Clavier, calculatrice, souris,
stylo et crayon sont les instruments diaboliques qui agressent chaque jour le corps fluet du
comptable dans sa tâche quotidienne. Or, ces heures et ces heures passées devant un écran et au
téléphone provoquent des tendinites et parfois même de l’arthrite. Si l’esprit du comptable est en
peine, son corps aussi est en danger.
LE RISQUE PÉNAL