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EXCELLENCE -PROBITE – CREATIVITE

ANNEE ACADEMIQUE 2022- 2023


EMAIL : cbs.secretariat.academique@gmail.com

MODULE : INITIATION A L’AUDIT COMPTABLE ET FINANCIER


THEME 2 : CADRE LEGAL ET INSTITUTIONNEL
Le Commissaire aux Comptes (CAC) est un auditeur légal et externe à l’entreprise. Il
intervient pour vérifier la sincérité et la conformité des données financières de
l’entreprise avec les normes en vigueur. Il réalise pour cela un audit légal, dont la
procédure est strictement définie par la loi (article 695 et 734 du Code OHADA).

Les missions exercées par le commissaire aux comptes dans les entreprises et les
structures des secteurs associatifs, syndicaux, et publics reposent sur une obligation
légale. Les organisations qui font contrôler leurs comptes alors qu’elles n’y sont pas
soumises par la loi expriment de ce faisant une volonté de transparence
indispensable au bon fonctionnement des échanges et à la confiance.

La mission du commissaire aux comptes est d’intérêt général puisqu’il est à même
de certifier les comptes annuels d’une entreprise pour l’administration fiscale et
pour l’État. De fait, la mission du Commissaire Aux Comptes (CAC) diffère de celle
de l’expert-comptable dont l’intervention auprès du dirigeant est quotidienne, plus
proche et plus axée sur le conseil. L’intervention d’un CAC peut être obligatoire dans
certains cas.

1. UN COMMISSAIRE AUX COMPTES : QUELLE APPRECIATION ?

Le Commissaire Aux Comptes (CAC) a le rôle d’auditeur légal. Il vérifie la sincérité et


la conformité de la comptabilité de l’entreprise avec les normes en vigueur. La
mission du commissaire aux comptes est d’intérêt général puisqu’il certifie les
données financières de l’entreprise auprès de l’administration fiscale et de l’État.
Le commissariat aux comptes est un métier réglementé, ce qui signifie que seuls les
professionnels inscrits à l’Ordre des Commissaires aux Comptes peuvent l’exercer.

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2. Les missions du commissaire aux comptes

Le Commissaire Aux Comptes (CAC) a pour mission principale de certifier les


comptes annuels de l’entreprise qui fait appel à lui, en réalisant un audit légal, dont
la procédure est strictement définie par la loi et en accord avec les normes en
vigueur.

Notez que la certification des comptes par le CAC consiste à valider la sincérité, la
régularité et la véracité des données financières fournies dans la comptabilité et les
comptes annuels de l’entreprise (bilan, compte de résultat, annexe légale).
Le commissaire aux comptes peut aussi intervenir pour :

• Émettre son avis sur un document comptable, une stratégie financière


adoptée par l’entreprise
• Fournir des attestations pour le Tribunal dans le cadre d’une procédure
collective ou pour les financeurs en cas de recherche de fonds
• Prévenir le Procureur de la République en cas de constatation de fraude au
cours de son intervention pour une entreprise
• Etc...

3. Vue d’ensemble (Une mission gouvernée par l'intérêt général)

Parce que le commissaire aux comptes assure cette responsabilité forte de


certification des comptes, son audit est soumis à des principes d'indépendance et
d'éthique. Il s'agit d'un service d'intérêt général et non d'une mission contractuelle
guidée par le droit privé. Sa mission consiste notamment en :

• L’expression d'une opinion sur la régularité, la sincérité et l'image fidèle des


comptes annuels et consolidés ;
• La vérification de la sincérité et de la concordance avec les comptes annuels
des informations financières fournies à l'assemblée générale ;
• La révélation au Procureur de la République des faits délictueux dont il a eu
connaissance ;
• Le cas échéant, l'émission d'attestations à la demande de l'entité ; la
prévention des difficultés dans le cadre de la procédure d'alerte dans
certaines entités.

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4. ORGANISATION DE LA PROFESSION

Le commissaire aux comptes est un professionnel indépendant exerçant une


profession règlementée en intervenant auprès des personnes morales.

Il doit pour exercer sa profession, satisfaire à des conditions de compétences


techniques, de qualités personnelles et d’inscription au sein d’un ordre
professionnel reconnu par l’Etat. Au Tchad, il s’agit de l’Ordre National des Experts
Comptables et des Comptables agréés.

Sa désignation, mission légale, déontologie de la profession et le cadre d’exécution


de celles-ci sont strictement définies par la loi et se rapportent souvent à la situation
financière et du patrimoine de l’entreprise (694-734).

Lorsqu’il n’existe pas un Ordre des Experts comptables, seuls peuvent exercer les
fonctions de commissaires aux comptes, les experts comptables inscrits
préalablement sur une liste établie par une commission siégeant auprès d’une cour
d’appel dans le ressort de l’Etat, partie du siège de la société, objet du contrôle
(article 696).

Cette organisation est composée de 04 membres :

- Un magistrat du siège à la cour d’appel qui préside avec voix


prépondérante ;
- Un professeur de droit, de sciences économiques ou de gestion ;
- Un magistrat de la juridiction compétente en matière commerciale ;
- Un représentant du Trésor public.

L’organisation de la profession de commissaire aux comptes a pour objet le bon


exercice de la profession, sa surveillance ainsi que la défense de l’honneur, de
l’indépendance de ses membres.

Il va sans dire que le métier de commissaire aux comptes se destine tout d’abord à
ceux qui aiment les chiffres et l’analyse. Mais encore pour devenir CAC, il convient
d’avoir suivi l’une des voies ci-après :

- Titulaire d’un diplôme d’Expertise Comptable (DEC) et stagiaire de


deux ans chez un CAC habilité ;
- Obtenir un master 2 en comptabilité, contrôle de gestion, audit ou
finances et avoir validé un stage de trois ans auprès d’un CAC ;
- Disposer d’un master 2 dans une filière et avoir validé le CPFCAC un
stage de trois ans chez un CAC ainsi que le CPFCAC.
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D’autres qualités sont également requises pour devenir un commissaire aux
comptes. Il importe ainsi de faire preuve de discipline, de rigueur, d’intégrité et
d’adaptation. De plus, il faut justifier de bonnes capacités de rédaction et
d’analyses. En outre une inscription à l’ordre des commissaires aux comptes se
révèle incontournable.

5. LES PREROGATIVES ET LES RESPONSAILITES D’UN CAC

Les entreprises sont dans l'obligation de nommer un Commissaire aux Comptes


(CAC) en fonction de leur statut juridique et de leur taille, en termes de chiffre
d'affaires, de bilan, et d'effectif salarié.

Les seuils ont été relevés dans le cadre de la loi PACTE 2019.

Les commissaires aux comptes ont pour mission principale de certifier les comptes
annuels des entreprises, en réalisant un audit légal, dont la procédure est strictement
définie par la loi et en accord avec les normes en vigueur.

Si en grande majorité, le CAC est aussi expert-comptable, le Code de déontologie lui


interdit d'exercer les deux fonctions pour une même société.

L'ensemble du territoire national compte 18 681 professionnels au service des


entreprises, dont 66% sont des Personnes physiques.

La profession est réglementée et régie par la Compagnie nationale des Commissaires


aux comptes (CNCC).

Les activités du commissaire aux comptes sont régies par des normes d'audit.

Rattaché au ministère de la justice, la durée d'un mandat d'audit égal est de 6 exercices
pendant lesquels le CAC a de larges prérogatives, notamment celle de pouvoir faire
des contrôles à tout moment.

De plus :

> Au minimum 1 mois avant l'assemblée, la société auditée doit lui mettre à
disposition les comptes annuels, le rapport de gestion, les comptes consolidés et le
rapport sur la gestion du groupe ;

> Il doit participer à la réunion de toutes les assemblées d'associés, du conseil


d'administration ou du directoire qui arrête les comptes ;

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> Il a le droit d'investigation, il doit pouvoir avoir accès à tout moment, à tous les
comptes sociaux, aux documents des sociétés mères et des filiales des sociétés
contrôlées, etc.

> Il a le droit de convoquer les assemblées d'associés et d'interroger les tiers en


relation avec l'entreprise.

En principe, seuls les auxiliaires de justice et l'administration fiscale peuvent lui


opposer le secret professionnel.

Le commissaire aux comptes peut également mettre en œuvre une procédure d'alerte
lorsqu'il a connaissance de faits susceptibles de compromettre la continuité de
l'exploitation.

Toutes ces prérogatives lui permettent d'analyser le contrôle interne de façon à


pouvoir communiquer des recommandations d'amélioration et garantir aux associés
et aux actionnaires la sincérité des comptes audités et le respect des obligations
légales et réglementaires.

Plusieurs principes directeurs encadrent la mission du commissaire aux comptes :


Intégrité, impartialité, compétence, indépendance, confraternité et discrétion.

Dans la conduite de ses missions, le commissaire aux comptes doit veiller au respect
de ces principes, mais également des règles régissant la conduite de sa mission et
définies notamment par les Normes d’Exercice Professionnel.

De plus, le commissaire aux comptes est soumis au respect d'un certain nombre
d'obligations :
- Souscrire une assurance responsabilité civile spécifique ;
- Participer à des formations techniques permanentes ;
- D’accepter un contrôle qualité de ses travaux par la Compagnie des
Commissaires aux Comptes
-
• Responsabilité disciplinaire

Le commissaire aux comptes s'expose à une sanction disciplinaire dans les cas
suivants :
- Infraction aux lois, règlements et normes professionnelles, au code de
déontologie de la profession et aux bonnes pratiques,
- Négligence grave,
- Fait contraire à la probité, à l'honneur ou à l'indépendance (même ne se
rattachant pas à l'exercice de la profession).

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Les sanctions sont graduelles et peuvent être les suivantes : avertissement, blâme,
interdiction temporaire d’exercer, radiation.

• Responsabilité civile

Le commissaire aux comptes est responsable, à l'égard de la personne (ou de l'entité)


et des tiers, des conséquences dommageables des fautes et négligences qu'il peut
commettre dans l'exercice de ses fonctions (investigation insuffisante, certification
d'un bilan inexact, etc.)

Il n'est pas responsable des infractions commises par les dirigeants de l'association,
sauf s'il ne les signale pas. Ainsi, il doit procéder à la révélation de faits délictueux
au Procureur de la République.

L'action en responsabilité peut être exercée devant le tribunal de grande instance


(TGI) dans les 3 années suivant les faits.

• Responsabilité pénale (emprisonnement + amende)

Le commissaire aux comptes est responsable en cas d'infractions commises dans


l'exercice de sa mission et notamment :
- Rapport sur les comptes annuels incomplet ;
- Information mensongère sur la situation de l’entité ;
- Défaut de révélation de faits délictueux ;
- Violation du secret professionnel
A retenir que :

L'Expert-Comptable a un rôle d'accompagnement tant au niveau de la création


d'entreprise que du suivi tout au long de la vie d'une entité (Etablissement des
documents comptables et fiscaux, liquidation, etc.…). Ce professionnel est agréé
pour la réalisation de prestations comptables, mais il s'agit également d'un
professionnel du droit.

Le Commissaire aux Comptes (CAC) est un auditeur légal et externe à l’entreprise.


Il intervient pour vérifier la sincérité et la conformité des données financières de
l’entreprise avec les normes en vigueur. Il réalise pour cela un audit légal, dont la
procédure est strictement définie par la loi. La mission du commissaire aux comptes
est d’intérêt général puisqu’il est à même de certifier les comptes annuels d’une
entreprise pour l’administration fiscale et pour l’État. De fait, la mission du
Commissaire Aux Comptes (CAC) diffère de celle de l’expert-comptable dont
l’intervention auprès du dirigeant est quotidienne, plus proche et plus axée sur le
conseil. L’intervention d’un CAC peut être obligatoire dans certains cas.

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6. LES MODALITES D’EXERCICE DE LA PROFESSION

❖ LE MANDAT DU COMMISSAIRE AUX COMPTES

La mission du commissaire aux comptes démarre à partir de l’exercice social suivant


celui où les seuils ont été dépassés. Le CAC et au moins un suppléant sont désignés
en assemblée générale de société, selon les modalités statutaires. Ils prennent leurs
fonctions pour 6 années (renouvelables une seule fois), même si l’entreprise ne
répond plus aux critères pour faire appel à un CAC durant cette période sauf pour
les sociétés faisant appel public à l’épargne, l’intervention peut être interrompu à
tout moment :

- Soit par l’entité ou la justice : on parle de la révocation ;


- Soit par les commissaires aux comptes, on parle alors de démission.

Les associés prennent la décision de le renouveler ou non après que les comptes du
6e exercice soient arrêtés et dévoilés. À noter qu’ils ont le droit de ne plus le
renouveler si les seuils légaux ne sont plus atteints durant les 2 exercices précédant
la fin du mandat. Le Commissaire aux comptes doit faire ses 6 ans même si
l’entreprise n’atteint plus les seuils obligatoires.

En France, on peut citer la loi du 24 juillet 1966 qui intègre l’activité du CAC dans le
code de commerce et le décret du 12 août 1969, relatif à l’organisation de la
profession et au statut professionnel des CAC des sociétés. Le droit OHADA qui
s’inspire fortement du droit français n’est pas en reste dans la logique de contrôle
des sociétés commerciales. A cet effet, à travers l’Acte Uniforme relatif au droit des
sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique adopté le 17 avril
1997, le CAC de la SA s’est vu investie d’une mission. Cette mission repose
concrètement sur trois piliers essentiels : un devoir de contrôle, un devoir
d’information et un devoir d’alerte.

La principale mission du commissaire aux comptes est le contrôle des comptes


annuels qui comprennent, de façon indissociable : le bilan, le compte de résultat et
l’annexe.

Elle consiste à certifier que les comptes annuels sont réguliers et sincères et
donnent une image fidèle du résultat, de la situation financière et du patrimoine de
l’entreprise. La régularité est appréciée au regard des règles et procédures en
vigueur. La sincérité est l’application de bonne foi des règles et procédures, en
fonction de la connaissance que les responsables des comptes doivent
normalement avoir de la réalité et de l’importance des opérations, événements et
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situations. L’image fidèle est un principe utilisé si les règles sont inexistantes ou
insuffisantes pour traduire la réalité économique. Le commissaire aux comptes, doit
se forger une opinion – et la formuler – sur le point de savoir si les comptes reflètent
bien la situation économique de l’entreprise : l’exactitude des comptes n’est pas
certifiée.

Dans son rapport général, le commissaire aux comptes présente à l’assemblée


générale ses conclusions. La forme de ce rapport est prévue par les normes
professionnelles et les informations qui y figurent sont fixées par la loi. Il comporte
trois parties :

• Opinion sur les comptes annuels : l’on y distingue la référence aux contrôles
effectués et l’expression de l’opinion sur les comptes annuels ;
• Justification des appréciations portées sur les comptes : pour argumenter
l’opinion exprimée ;
• Vérifications et informations spécifiques prévues par la loi et les règlements :
pour s’assurer de la sincérité des informations fournies par les dirigeants et
de leur concordance avec les comptes.

L’opinion sur les comptes est clairement exprimée en première partie du rapport
général et ne peut être que l’une des suivantes :

- Certification pure et simple : les comptes sont certifiés réguliers et


sincères et donner une image fidèle de la situation financière, du
résultat et du patrimoine de l’entreprise ;
- Certification avec réserve(s) ; la réserve est l’absence de certification
de la régularité, de la sincérité et de l’image fidèle, limitée à un point
particulier des comptes ; elle est formulée si :
• Des erreurs, anomalies ou irrégularités existent dans l’application des règles
et principes dont l’incidence, bien que significative, est insuffisante pour
rejeter l’ensemble des comptes ;
• Une ou des incertitudes affectent les comptes dont la résolution dépend
d’événements futurs mais dont l’incidence est insuffisante pour refuser de
certifier ; le commissaire qui formule une réserve en précise clairement les
raisons, avec des éléments chiffrés, si possible ;
- Refus de certification, si le commissaire a constaté :
• Des erreurs, anomalies ou irrégularités dans l’application des règles et
principes comptables, suffisamment importantes pour affecter la validité
d’ensemble des comptes ;

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• Des incertitudes affectant les comptes dont la résolution dépend
d’événements futurs et dont l’importance est telle qu’il ne lui est pas possible
de se faire une opinion sur l’ensemble des comptes.

La responsabilité du commissaire aux comptes ne se confond pas avec celle des


dirigeants qui ont la charge d’établir les comptes selon les règles, d’informer
correctement les membres, de veiller au bon fonctionnement des services et de
contrôler l’activité du personnel. Le commissaire aux comptes n’est pas responsable
des irrégularités commises dans l’entreprise qu’il contrôle, sa responsabilité ne
jouant qu’en cas de faute dans l’exercice de ses fonctions avec un lien de causalité
direct entre la faute commise et le préjudice subi. Il est soumis à une obligation de
moyen et non de résultat. Il n’a pas à rechercher les erreurs ou irrégularités de façon
systématique qui pourraient entacher les opérations contrôlées. Il doit mettre en
œuvre des diligences – que les normes professionnelles précisent – pour forger son
opinion.

Les conventions réglementées

Le commissaire aux comptes présente à l’assemblée générale annuelle son rapport


spécial sur les conventions réglementées qui ont produit un effet.

Rappelons simplement ici que les conventions réglementées sont celles conclues
entre l’association et ses dirigeants, directement ou indirectement et qui sont
soumises à différentes règles faisant appel au commissaire aux comptes[5].
La procédure d’alerte

L’article L. 612-3 du code de commerce prévoit que cette procédure est déclenchée
si le commissaire aux comptes relève des faits de nature à compromettre la
continuité de l’exploitation.

Les faits concernent la situation financière, économique et sociale de l’entreprise et


sont des événements objectifs, survenus ou pouvant survenir, susceptibles
d’affecter la poursuite de l’activité dans un avenir prévisible. Ces faits constituent
généralement un ensemble d’événements convergents suffisamment préoccupants
compte tenu du contexte de l’entreprise.

Dans les associations, la procédure d’alerte peut comprendre 4 phases[6].


• Le commissaire attire l’attention des dirigeants sur tout fait relever, de nature
à compromettre la continuité de l’exploitation. En pratique, avant de
déclencher l’alerte, le commissaire aura un entretien préalable avec les
dirigeants. Il demande, par écrit, des explications et doit exposer les faits et
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préciser pourquoi ils affectent la continuité de l’exploitation. La réponse des
dirigeants doit intervenir sous quinzaine, par lettre recommandée avec
accusé de réception. Elle doit contenir l’analyse des difficultés et indiquer,
éventuellement, les mesures envisagées. Si cette réponse est satisfaisante, la
procédure prend fin.
• À défaut de réponse, ou si elle n’est pas satisfaisante, le commissaire invite,
par écrit, les dirigeants à réunir l’organe collégial pour statuer sur les faits
relevés.

Innovation de la loi de sauvegarde des entreprises, une information est alors


donnée de la situation au président du tribunal de grande instance (par une copie
de la lette invitant les dirigeants à réunir leur organe collégial).

Le commissaire est convoqué à cette séance. Sa délibération est communiquée au


comité d’entreprise ou, à défaut, aux représentants du personnel ainsi qu’au
Président du tribunal de grande instance.

• En cas d’inobservation de ces dispositions, ou s’il constate qu’en dépit des


décisions prises, la continuité de l’exploitation demeure compromise, le
commissaire établit un rapport spécial, présenté à la prochaine assemblée
générale. Ce rapport est communiqué au comité d’entreprise ou aux délégués
du personnel. Le commissaire peut convoquer l’assemblée, après l’avoir
vainement requis des dirigeants.
• Si, à l’issue de l’assemblée générale, le commissaire constate que les
décisions prises n’assurent pas la continuité de l’exploitation, il informe de
ses démarches le Président du tribunal de grande instance et lui en
communique les résultats. Dans cette phase, l’information donnée au
président du tribunal de grande instance est complète, sans risque de
violation du secret professionnel.
Les limites de la mission du commissaire aux comptes

Le commissaire aux comptes est tenu au secret professionnel pour tous les faits,
actes et renseignements dont il a connaissance à raison de ses fonctions. Sauf
obligation légale ou réglementaire, il ne peut communiquer aucune information sur
l’entreprise qu’il contrôle à toute personne. Cette obligation fixe les modalités de
communication entre le commissaire aux comptes et l’entreprise :

• Le secret ne vaut pas pour les relations avec les organes de gestion de la
société ; le commissaire peut librement communiquer avec le représentant
légal de l’entreprise ou en séance du conseil d’administration ; il ne peut en
faire autant avec l’un des administrateurs, pris individuellement ;
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• L’assemblée générale ne peut se voir opposer ce secret professionnel pour
les seules conclusions du contrôle de l’information financière.

Le commissaire n’est délié du secret professionnel que vis-à-vis de certaines


personnes dont les autorités judiciaires (notamment le procureur de la République
en raison de l’obligation de lui révéler les faits délictueux dont il a eu connaissance)
dans les cas prévus par la loi ainsi que les Chambres régionales des comptes.

La loi interdit au commissaire d’une entreprise de prendre une part quelconque


dans sa gestion. Le but est de distinguer les fonctions et les responsabilités de
gestion et de contrôle assurées respectivement par les dirigeants et l’organe de
contrôle qu’est le commissaire aux comptes. Cette interdiction porte sur :

• L’accomplissement d’actes de gestion, directement ou indirectement non


plus que par association ou substitution aux dirigeants ;
• L’expression de jugements de valeur, critiques ou élogieux, sur la conduite de
la gestion en son ensemble ou dans ses opérations particulières.

Ce principe souffre d’exceptions de portée limitée ; il en va ainsi de l’appréciation


de la sincérité de certaines opérations ou du caractère délictueux de certains faits
que le commissaire aux comptes doit révéler au procureur de la République ou de
la convocation de l’assemblée générale en cas de carence des dirigeants…

Cette interdiction ne limite pas le droit du commissaire aux comptes d’être informé
de la gestion de la société. Cette information est nécessaire pour l’exercice de son
mandat légal, notamment pour la certification des comptes. En pratique, la
frontière entre gestion et contrôle est parfois délicate à tracer. Les conflits sur ce
point sont cependant rares.

Ce qu’il faut retenir

Le commissaire aux comptes est un professionnel de la comptabilité, indépendant


et dont la mission est strictement définie et encadrée par la loi. Lorsque les
associations comportent cet organe de contrôle, ses interventions principales sont :
la certification des comptes (il faut pouvoir se fier aux comptes produits par les
entreprises et c’est en cela que la mission relève de l’intérêt général) ; la
participation au contrôle des conventions conclues avec les dirigeants et l’alerte, en
cas de risque de défaillance économique. Pour autant, il ne participe nullement à la
gestion de l’entreprise qui relève de la seule responsabilité des dirigeants.

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