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SUP SAINT’THOM – DCG – UE 10 : COMPTABILITE APPROFONDIE

PARTIE I – PROFESSION ET NORMALISATION COMPTABLE

CHAPITRE 1 : PROFESSION COMPTABLE

Notions à retenir : Expert-Comptable – Présentation des comptes – Examen limité – Audit


contractuel – Commissaire aux comptes - Comptable salarié – Comptable public – Éthique –
Déontologie – Code de déontologie – Loi Pacte

I. La profession d’expert-comptable

L’expert-comptable est un professionnel indépendant inscrit au tableau de l’Ordre des Experts-


Comptables (OEC) et est titulaire du diplôme d’expertise-comptable (DEC). Il peut exercer sa
profession en tant que travailleur indépendant ou associé dans une société commerciale (SARL,
SA, SAS) ou de personnes (SEL), il peut également être salarié d’un autre expert-comptable.

Il intervient de façon contractuelle dans les entreprises. Il tient ou surveille la comptabilité, assure
la révision comptable et effectue des missions de conseil. Ses missions sont normalités par l’OEC.

A. Les missions d’assurance et les autres missions de l’expert-comptable

Le cadre d’exercice des missions du professionnel de l’expertise-comptable est régit par l’OEC
dont le référentiel est conforme avec celui de l’IFAC (International Federation of Accoutants).

Ce référentiel définit des normes applicables aux différentes missions réalisées par l’expert-
comptable qui sont organisées en trois grandes familles :

- Les missions d’assurance sur les comptes complets historiques ;


- Les autres missions d’assurance ;
- Les missions hors assurance.

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1. La mission de présentation des comptes

La mission de présentation des comptes consiste, pour le professionnel de l’expertise-comptable,


sur la base des diligences ne mettant pas en œuvre toutes les procédures requises pour un audit
ou un examen limité, à conclure qu’il n’a pas relevé d’éléments de nature à remettre en cause la
cohérence et la vraisemblance des comptes annuels de l’entité établis sous la responsabilité de la
direction conformément au référentiel comptable qui lui est applicable.

A l’issue de la mission, l’expert-comptable atteste qu’il n’a pas relevé d’anomalies. Cette mission
est prévue en particulier pour les petites entreprises de type PME (Petites et Moyennes
Entreprises). Une attestation est jointe aux comptes annuels.

2. La mission d’examen limité des comptes

La mission d’examen limité consiste, pour le professionnel de l’expertise-comptable, sur la base


de diligences ne mettant pas en œuvre toutes les procédures requises pour un audit, à conclure
qu’il n’a pas relevé d’éléments le conduisant à considérer que ces comptes ne sont pas établis,
dans tous leurs aspects significatifs, conformément au référentiel comptable qui leur est applicable.

Cette mission peut être réalisée par l’expert-comptable ou le commissaire aux comptes et
s’adresse à des entreprises de taille plus importante. Une attestation est également établie par
l’expert-comptable qui précise qu’il n’a pas constaté d’éléments remettant en cause la régularité et
la sincérité du patrimoine de l’entité.

3. La mission d’audit des comptes

La mission d’audit contractuel, ne constitue pas une mission d’audit légal. L’audit contractuel peut
être confié à l’expert-comptable alors que l’audit légal est forcément confié à un commissaire aux
comptes. L’audit contractuel s’articule autour de diverses diligences au travers de contrôles variés.

Les diligences à accomplir sont adaptées à la société auditée, à l’objectif de l’audit et également
aux procédures de contrôle interne en vigueur dans l’entreprise. A l’issue de sa mission d’audit,
l’expert-comptable exprime son assurance sur la régularité, la sincérité et l’image fidèle des
comptes annuels audités.

4. Les autres missions

Les autres missions ne sont pas normalisées. L’expert-comptable peut assister un client dans les
domaines suivants : contrôle de gestion, droit des affaires, droit fiscal, droit social, assistance au
comité d’entreprise, gestion du patrimoine, conseil à l’export et l’informatique de l’entreprise.

B. L’organisation professionnelle et les modalités d’exercice de la profession

1. Les conditions d’exercice de la profession

Pour pouvoir exercer la profession d’expert-comptable, il faut respecter quatre conditions


cumulatives : être titulaire du diplôme d’expertise-comptable, être inscrit au tableau de l’OEC, jouir
de ses droits civiques et n’avoir subi aucune condamnation criminelle ou correctionnelle de nature
à entacher son honorabilité. Il doit présenter les garanties de moralités jugées suffisantes par
l’OEC.

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Les titulaires du diplôme d’expertise-comptable non-inscrits au tableau de l’OEC ne peuvent


exercer la profession d’expert-comptable et sont appelés « diplômés d’expertise-comptable ».

2. Les conseils régionaux de l’Ordre des experts-comptables

Chaque région dispose d’un conseil régional. Les membres du conseil régional sont élus pour une
durée de 2 ans par les membres inscrits au Tableau de l’Ordre.

Chaque région dispose d’un conseil régional. Il doit représenter la profession et défendre ses
intérêts. Il tient à jour le tableau régional répertoriant l’ensemble des membres de la compagnie et
surveille l’exercice de la profession d’expert-comptable dans sa circonscription.

3. Le conseil national de l’Ordre des experts-comptables

Le conseil national, anciennement, conseil supérieur, de l’Ordre est une institution nationale qui
regroupe en tant que membres l’ensemble des présidents et présidentes des conseils régionaux.

Il a pour mission d’administrer l’Ordre et d’assurer son fonctionnement. Il représente également


l’Ordre auprès des pouvoirs publics. Il délibère concernant toutes les questions intéressants la
profession. Il procède à toute étude relevant de sa compétence.

C. Les trois types de responsabilité de l’expert-comptable

1. La responsabilité civile

La responsabilité civile de l’expert-comptable peut être engagée :

- Sur le plan contractuel, dans le cadre de la mission souscrite avec son client ;
- Sur le plan délictuel, en cas de préjudice causé à un tiers.

2. La responsabilité pénale

L’expert-comptable peut engager sa responsabilité pénale s’il commet les infractions suivantes :

- Infractions de droit commun : Faux ou usage de faux, abus de confiance, escroquerie,


banqueroute, etc…) ;
- Infractions liées à ses fonctions : Violation du secret professionnel, exercice illégal de la
profession, usage abusif du titre d’expert-comptable, négligence ou inobservation des
règlements, omission d’écriture ou écritures inexactes ou fictives, fausse comptabilité,
fraude fiscale, etc…

3. La responsabilité professionnelle

En cas d’infraction aux règles professionnelles, manquement à la probité et à l’honneur, l’expert-


comptable s’expose à des sanctions disciplinaires.

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II. La profession de commissaire aux comptes

Le commissaire aux comptes est un professionnel indépendant, inscrit sur la liste tenue par la
commission de la cour d’appel dont ressort son domicile. Il est membre de la Compagnie régionale
des commissaires aux comptes (CRCC) et est titulaire du DEC ou du certificat d’aptitude aux
fonctions de commissaire aux comptes (CAFCAC). Il peut exercer sa profession en tant que
travailleur indépendant ou associé dans une société.

A. Les missions et activités professionnelles du commissaire aux comptes

1. La mission générale d’audit du commissaire aux apports (CAC)

La mission générale d’audit du CAC est régie par le Code de commerce.

Article L.823-9 du Code de commerce : « Les commissaires aux comptes certifient, en justifiant de leurs
appréciations, que les comptes annuels sont réguliers et sincères et donnent une image fidèle du résultat des
opérations de l’exercice écoulé ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la personne ou de l’entité
à la fin de cet exercice. »

2. Les activités professionnelles et services assurés par le CAC autres que le commissariat
aux comptes

Les services autres que la certification des comptes concernent notamment l’examen des comptes
prévisionnels, les attestations particulières, les tableaux d’activité, de résultats, les conventions
réglementées, les opérations relatives au capital, les opérations de transformations, les opérations
relatives aux dividendes, le commissariat aux apports, le commissariat à la fusion, etc…

B. L’organisation professionnelle et les modalités d’exercice de la profession

1. Les conditions d’exercice de la profession

Le commissaire aux comptes doit :

- Être obligatoirement inscrit sur la liste des commissaire aux comptes auprès de la
Compagnie régionale dont il dépend ;
- Être de nationalité française ou ressortissant d’un état membre de l’UE ou d’un autre état
étranger si ce dernier autorise les nationaux français à exercer la certification légale des
comptes ;
- Être âgé de plus de 25 ans ;
- Être titulaire du certificat d’aptitude aux fonctions de CAC ou titulaire du DEC ;
- Présenter des garanties de moralité suffisantes.

2. Les conseils régionaux de CAC

Chaque région dispose d’un conseil régional appelé Compagnie Régionale des CAC. Elle doit
représenter la profession et défendre ses intérêts. Elle tient un fichier récapitulant l’ensemble des
membres de la compagnie et surveille l’exercice de la profession de commissaire aux comptes
dans sa circonscription.

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3. Le Conseil national des CAC

Il est composé de commissaires aux comptes délégués par les compagnies régionales. Il est
renouvelé par moitié tous les deux ans. Il en son sein et pour deux ans, un président, trois vice-
présidents et six membres qui constituent le bureau.

Il est chargé d’administrer la compagnie nationale et d’assurer son fonctionnement. Il représente


également la Compagnie nationale auprès des pouvoirs publics. Il délibère concernant toutes les
questions intéressants la profession. Il procède à toute étude relevant de sa compétence.

4. Le Haut Conseil du commissariat aux comptes (H3C)

Le H3C est une autorité publique, indépendante, dotée de la personnalité morale, instituée auprès
du garde des Sceaux, ayant pour mission d’assurer la surveillance de la profession avec le
concours de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC) et de veiller au
respect de la déontologie et de l’indépendance des commissaires aux comptes.

C. Les quatre types de responsabilité du commissaire aux comptes

1. La responsabilité civile

Article L.822-17 du Code de commerce : « Les commissaires aux comptes sont responsables tant à l’égard de la
personne ou de l’entité que des tiers, des conséquences dommageables des fautes et négligences par eux
commises dans l’exercice de leurs fonctions. »

2. La responsabilité pénale

La responsabilité pénale du CAC est engagée s’il commet les infractions suivantes : infractions
relatives aux incompatibilités, délit d’informations mensongères, délit de non-révélation de faits
délictueux, violation du secret professionnel, exercice illégal de la profession, utilisation abusive
d’informations privilégiées, complicité des délits commis, etc…

3. La responsabilité professionnelle

Le CAC peut faire l’objet de sanctions disciplinaires : avertissement, blâme, interdiction temporaire
d’exercice de la profession, radiation, retrait de l’honorariat, etc…

4. La responsabilité administrative

Les CAC qui exercent leurs activités dans des sociétés offrant leurs titres au public sont passibles
de sanctions prononcées par l’AMF (Autorité des Marchés Financiers). Le CAC, est passible, à
titre personnel de sanctions dès lors qu’il a délivré des informations inexactes lors de la publication
et de la certification des comptes.

III. Les autres professions comptables

A. Les modalités d’exercice et la responsabilité du comptable salarié

Les comptables salariés peuvent travailler dans tous les secteurs d’activité. Ils peuvent également
exercer dans des sociétés d’expertise-comptable et de commissariat aux comptes.

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1. La responsabilité civile

Le salarié qui agit dans la limite de ses fonctions et de la mission qui lui est impartie par son
employeur n’engage pas sa responsabilité à l’égard des tiers. C’est l’employeur qui est responsable
du dommage causé. Cela vise à préserver les tiers de l’insolvabilité du salarié.

En revanche, s’il démontre que le salarié a agi en dehors de sa fonction, sans autorisation et à des
fins étrangères à ses attributions, le salarié engage sa responsabilité civile.

2. La responsabilité pénale

Le salarié non titulaire d’une délégation de pouvoir doit répondre des infractions réprimandées par
le Code pénal commises dans le cadre de ses fonctions et qui lui sur imputables.

B. Les modalités d’exercice et la responsabilité du comptable public

Les comptables publics sont des fonctionnaires ou des agents habilités à titre principal au
maniement des deniers publics ou des deniers privés réglementés. Ils sont notamment chargés de
la tenue et de l’établissement des comptes de l’État et sont responsables de la sincérité des
enregistrements comptables et du respect des procédures.

Les comptables publics se composent des comptables du Trésor, de comptables des


administrations financières et d’autres comptables.

Ils sont responsables des actes et contrôles qui leur incombent.

IV. Les notions d’éthique et de déontologie et les principes fondamentaux

A. La notion d’éthique et de déontologie

La notion d’éthique désigne l’étude et la science de la morale. Il s’agit d’un ensemble de valeurs
morales auxquelles adhèrent la profession.

La déontologie regroupe l’ensemble des règles et des devoirs régissant une profession. Elle n’est
autre que l’expression opérationnelle d’une éthique professionnelle.

Les codes de déontologie constituent un ensemble de règles dont se dote une profession, ou une
partie de la profession, au travers d’une organisation professionnelle. Le code éthique d’une
profession formalise les valeurs les valeurs et principes qui guident l’action de ses membres.

B. Le code de déontologie des experts-comptables

L’expert-comptable doit respecter un certain nombre de règles régies par le code de déontologie.

Il regroupe 4 sections :

- Les devoirs généraux (indépendance, probité, honneur, dignité, discrétion, etc…) ;


- Les devoirs envers les clients ou adhérents (exercice de la mission, honoraires, etc…) ;
- Les devoirs de confraternité (courtoisie envers les confères) ;
- Les devoirs envers l’Ordre (informations, etc…).

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C. Le code de déontologie des commissaires aux comptes

Le code de déontologie de la profession de commissaire aux comptes comprend 7 titres :

- Principes fondamentaux du comportement (intégrité, impartialité, indépendance, conflits


d’intérêts, compétence, confraternité et discrétion) ;
- Interdictions, situations à risques et mesures de sauvegarde ;
- Acceptation, conduite et maintien de la mission de CAC ;
- Exercices en réseau ;
- Liens personnels, financiers et professionnels ;
- Honoraires ;
- Publicité.

1. Les interdictions

Elles sont définies par le Code de commerce et reprises par le Code de déontologie. Elles
concernent uniquement la certification des entités EIP (Entités d’Intérêt Public). Pour les autres
entités, le CAC doit identifier les risques, les prendre en compte ou ne pas accepter le mandat.

2. Les incompatibilités

Les incompatibilités concernent les situations de nature à biaiser l’indépendance du CAC. Elles
concernent principalement des liens :

- Personnels ou financiers avec l’entité auditée ou son dirigeant ;


- Professionnels concomitants antérieurs (être client de l’entreprise, etc…).

3. La non-immixtion dans la gestion

Il est interdit au CAC de fournir des prestations de conseil. En revanche, il est tenu d’émettre des
recommandations.

Informations importantes concernant la loi Pacte :

- Modifications de seuils d’audit


Elle prévoit de nouveaux seuils rendant un audit obligatoire en cas de dépassement de deux
des trois seuils suivants d’entre : 8 millions d’euros de chiffre d’affaires, 4 millions d’euros de
total bilan et un effectif moyen de 50 salariés.

- Création du statut d’expert-comptable en entreprise


Ce statut est accessible aux diplômés du DEC. Ils peuvent, avec l’autorisation de l’entreprise,
demander leur inscription au tableau de l’OEC. Ils ne deviennent pas membre de l’Ordre et ne
disposent pas des mêmes prérogatives des membres inscrits au tableau. En revanche, ils
s’engagent à respecter le cadre déontologique et disciplinaire de l’Ordre et doivent être à jour
de leurs cotisations.

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Schéma récapitulatif :

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