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Comptabilité et Audit

Audit
Principes fondamentaux de comportement
Cas ABC - Corrigé

1. Quelles sont les missions du Haut Conseil au Commissariat aux Comptes ?

Le législateur l'a investi de deux missions essentielles :


- assurer la surveillance de la profession ;
- veiller au respect de la déontologie et notamment de l’indépendance des commissaires aux comptes ;

Pour l’accomplissement de cette mission, le Haut Conseil :

- procède à l'inscription des commissaires aux comptes et des contrôleurs de pays tiers et tient les listes
afférentes ;

- adopte les normes relatives à la déontologie des commissaires aux comptes, au contrôle interne de qualité et
à l'exercice professionnel ;

- définit les orientations générales et les différents domaines sur lesquels l'obligation de formation continue
peut porter et veille au respect des obligations des commissaires aux comptes dans ce
domaine ;

- prend des mesures spécifiques prononcées par son bureau (voir ci-avant) ;

- définit le cadre et les orientations des contrôles, il en supervise la réalisation et peut émettre des
recommandations dans le cadre de leur suivi ;

- diligente des enquêtes et prononce des sanctions ;

- statue comme instance d'appel sur les décisions prises par les commissions régionales en matière de
contentieux des honoraires ;

- coopère avec ses homologues ;

- suit l'évolution du marché de la réalisation des missions de contrôle légal des comptes des entités d'intérêt
public.

Par ailleurs, depuis la loi sur la sécurité financière, la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes
élabore et publie :

- des « pratiques professionnelles », c'est-à-dire des recommandations sur la bonne application de certaines
règles ;
- des « avis techniques ».

Ces textes ne faisant pas l’objet d’un arrêté ministériel sont du domaine de la doctrine et sont donc
hiérarchiquement inférieurs aux normes d’exercice professionnel. Cependant, en cas de non application, le
commissaire aux comptes est susceptible d’engager sa responsabilité professionnelle.

2. En quoi consistent l’impartialité et l’indépendance du commissaire aux comptes ?

Les principes fondamentaux de comportement posés par le Code de déontologie s’appliquent à l’ensemble des
commissaires aux comptes, quel que soit leur mode d’exercice professionnel et quelle que soit la nature
juridique de l’entité dans laquelle ils exercent leurs activités.

Extrait du Code déontologie des commissaires aux comptes

Impartialité

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Art. 4

Dans l'exercice de ses missions, le commissaire aux comptes conserve en toutes circonstances une attitude
impartiale. Il fonde ses conclusions et ses jugements sur une analyse objective de l'ensemble des données dont
il a connaissance, sans préjugé ni parti pris.

Il évite toute situation qui l'exposerait à des influences susceptibles de porter atteinte à son impartialité.

Indépendance
Art. 5

Le commissaire aux comptes doit être indépendant de la personne ou de l'entité dont il est appelé à certifier les
comptes.

L'indépendance du commissaire aux comptes se caractérise notamment par l'exercice en toute liberté, en
réalité et en apparence, des pouvoirs et des compétences qui lui sont conférés par la loi.

3. Quelle est l’étendue de l’obligation au secret professionnel du commissaire aux comptes ? Dans
quels cas le commissaire aux comptes n’est-il pas lié par le secret professionnel ?

Etendue de l’obligation
Les commissaires aux comptes ainsi que leurs collaborateurs et experts sont astreints au secret professionnel
pour les faits, actes et renseignements dont ils ont pu avoir connaissance à raison de leur fonction (c. com. art.
L. 822-15).

Le secret professionnel s’impose au commissaire aux comptes. Détenteur d’informations essentielles pour
l’entreprise, il est tenu à une obligation rigoureuse de confidentialité. Le respect du secret professionnel est une
règle de protection de la société ou de la personne morale contrôlée. Il est évident que le commissaire aux
comptes ne pourrait être le confident, voire le confesseur des dirigeants s’ils n’étaient assurés que les éléments
majeurs de leurs choix industriels, commerciaux et financiers pouvaient être impunément divulgués.

Le ​secret professionnel est levé​ dans les cas suivants :

- Les commissaires aux comptes signalent à la plus prochaine assemblée générale ou réunion de l’organe
compétent, les irrégularités et inexactitudes qu’ils ont relevées au cours de leur mission (c. com., art. L 823-12)
;

- Ils révèlent au procureur de la République les faits délictueux dont ils ont eu connaissance, sans que
leur responsabilité puisse être engagée par cette révélation. » (c. com., art. L 823-12) ;

- Ils sont déliés du secret professionnel à l’égard du président du tribunal de commerce ou du tribunal de
grande instance lorsqu’ils font application des dispositions sur la procédure d’alerte ou sur la prévention des
difficultés des entreprises (c. com., art. L 822-15) ;

- Ils sont déliés du secret professionnel à l’égard de l’AMF, dans le cadre des contrôles et enquêtes (c.
mon. et fin., art. L 621-9-3).

- Les commissaires aux comptes doivent fournir, sans opposer le secret professionnel, les
renseignements et documents demandés lors des inspections et contrôles de qualité (c. com., art. L 821-12).

- les commissaires aux comptes sont également déliés du secret professionnel à l’égard de la Commission
nationale des comptes de campagne et des financements politiques et du juge de l’élection (loi art. 35 ; c.
com. ​art. L. 822-15​, al. 5 nouveau).

4. Quel est le problème déontologique soulevé par la saisine du Haut Conseil au Commissariat aux
Comptes ?

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Nous sommes en présence d’un conflit d’intérêts.

Conflit d'intérêts
Art. 5

Le commissaire aux comptes évite toute situation de conflit d'intérêts.

Tant à l'occasion qu'en dehors de l'exercice de sa mission, le commissaire aux comptes évite de se placer dans
une situation qui compromettrait son indépendance à l'égard de la personne ou de l'entité dont il est appelé à
certifier les comptes ou qui pourrait être perçue comme de nature à compromettre l'exercice impartial de cette
mission.

Les sociétés A, B et C interviennent sur un même marché et, selon les termes de la saisine, sont concurrentes.
- La société A a pour commissaire aux comptes le cabinet X,
- les sociétés B et C ont pour commissaire aux comptes le cabinet Y.

Au cours de l'année N, la société A a racheté, à la société B, 100 % des titres de la société C.

Il existe actuellement un litige entre la société A et la société B sur le prix d'acquisition des titres de la société
C.
Le cabinet X a été nommé co-commissaire aux comptes avec le cabinet Y de la société C.
Le cabinet X veut savoir si le cabinet Y n’est pas en situation de conflit d’intérêts.

Le Haut Conseil considère que l’indépendance d’un commissaire aux comptes et l’exercice impartial de sa
mission (dans le cas présent le cabinet Y) ne sont pas nécessairement compromises par l’existence du litige
impliquant les deux entités dont il certifie les comptes.
Cependant, si les travaux de ce commissaire aux comptes sont susceptibles d’avoir une incidence sur la
résolution du litige, le cabinet Y se place alors dans une situation qui est susceptible de conduire à un conflit
d’intérêts.
5. Dans quels cas le cabinet Y pourrait être amené A remettre en cause le maintien de son mandat ?

Le cabinet Y doit examiner si ses travaux sont susceptibles d’avoir une incidence sur la détermination du prix
d’acquisition des titres de la société C. Dans l’affirmative, il lui appartient de mesurer les risques d’influences de
la part de la société B de nature à compromettre l’exercice impartial de sa mission dans la société C et d’en
tirer, le cas échéant, les conséquences sur le maintien de son mandat (démission de son mandat de
commissaire aux comptes).

6. A votre avis, que doit répondre le cabinet X s’il est sollicité par la société A pour savoir comment
elle doit s’y prendre pour agir en justice contre la société B ?

Les pouvoirs importants conférés au commissaire aux comptes dans l'exercice de sa mission comportent
cependant des limites. Ainsi, s'il a une mission permanente de vérification et de contrôle, le commissaire aux
comptes ne peut, en revanche, s'immiscer dans la gestion de l'entreprise (c. com. art. L. 823-10).

Cette interdiction permet d'éviter toute confusion entre les fonctions, et donc les responsabilités, des dirigeants
et celles du contrôleur légal qu'est le commissaire aux comptes. C'est pourquoi le commissaire aux comptes ne
peut accomplir des actes de gestion ni directement ni par association ou substitution aux dirigeants. Le
commissaire aux comptes ne peut également exprimer des jugements de valeur, sur la conduite de la gestion
prise dans son ensemble ou dans des opérations particulières.

En conséquence, le cabinet X ne pourra répondre à la demande de la société A car il est commissaire aux
comptes de cette société.

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