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COMPTES
SOMMAIRE
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CHAPITRE 3 : LES RELATIONS DU CAC AVEC LES ORGANES
SOCIAUX ……………………………………………………………… 18
Section 3 : Rôle du CAC dans la prévention des difficultés des entreprises ………… 27
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1- Historique du commissariat aux comptes
L’historique du commissariat aux comptes est très lié à celles des sociétés par
actions, et son évolution à travers le temps, a été dicté par le développement
qu’a connu le droit commercial, et principalement le droit des sociétés dans les
pays industrialisés.
A l’origine, les commissaires aux comptes étaient nommés pour une mission de
contrôle pour une courte période qui précède généralement l’assemblée des
actionnaires ; leur rôle consistait essentiellement (et très souvent) à établir une
brève approbation des comptes comptables, sans aucun contrôle approfondi.
C’est après la grande crise économique et financière de 1929 qui a frappé le
monde capitaliste, que le commissariat aux comptes va connaître un grand
essor. De ce fait, il va devenir un instrument de contrôle efficace et permanent,
et désignées par les actionnaires des entreprises dans le but principal de
sauvegarder leurs intérêts.
Nombreux sont les pays occidentaux et africains qui ont élaborés des lois et des
règlementations destinées à améliorer l’efficacité du contrôle qui devrait être
exercé par le commissaire aux comptes.
Le commissariat aux comptes est une profession exercée par des professionnels
agréés assermentés, compétents et indépendants, désignés par les actionnaires de
l’entreprise contrôlée pour vérifier, contrôler et émettre un avis (certificat) sur la
sincérité et la régularité des états financiers et des documents de l’entreprise.
Aux termes de l’article 695 de l’Acte Uniforme de l’OHADA relatif au droit des
sociétés commerciales et du DIE, seuls les experts-comptables inscrits au
tableau de l’ordre des experts –comptables peuvent exercer les fonctions de
commissaires aux comptes.
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Il s’agit donc d’un contrôle légal exercé par des professionnels dûment
habilités, à l’exclusion de toute immixtion dans la gestion, pour certifier la
régularité et la sincérité des états et documents annuels d’une entreprise tels que,
l’inventaire, le compte de résultat et le bilan.
a- L’aspect économique
En certifiant les comptes d’une société ou d’un organisme quelconque, le
commissaire aux comptes leur confère un caractère de fiabilité et de crédibilité.
Comme s’il s’agissait d’un fournisseur et toute tierce personne intéressée se
trouvent plus confiants et rassurés devant des états financiers ‘’authentifiés’’ par
ce professionnel libéral plutôt que s’ils ne portent que la griffe du comptable ou
du gérant.
Ce dispositif est une garantie supplémentaire pour tous les ‘’consommateurs’’ de
l’information financière et comptable ; il tend de ce fait à sécuriser les rapports
entre divers intervenants économiques.
b- L’aspect social
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A l’occasion de l’examen de la comptabilité d’une entité, le commissaire aux
comptes dispose de par son expérience, d’un certain nombre de paramètres qui
renseignent sur la santé financière de l’entité. Ainsi, lorsque certains indicateurs
virent au rouge, le commissaire aux comptes prévient les dirigeants du risque
encouru par leur société.
Il en est de même lorsqu’il est relevé une utilisation irrationnelle des ressources
ou que la trésorerie accuse un déséquilibre compromettant.
On rassemble tous ces facteurs sous le vocable de ‘’procédure d’alerte’’ qui
couve parfois un conflit latent avec le principe de non immixtion dans les actes
de gestion, également consacré par la loi.
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CHAPITRE 1 : LE COMMISSAIRE AUX COMPTES (CAC) :
RÉGLEMENTATION PROFESSIONNELLE, DÉSIGNATION
ET CESSATION DES FONCTIONS
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nommés, il est procédé à leur nomination ou à leur remplacement par
ordonnance du président de tribunal de siège de la société à la requête de conseil
d’administration ou du directoire.
Cette demande peut être présentée par tout intéressé et dans les sociétés qui font
publiquement appel à l’épargne par l’autorité chargée de l’organisation et de la
surveillance des opérations de bourse.
B- Autres sociétés
Les modalités de désignation des commissaires aux comptes sont celles
applicables aux sociétés par actions pour trois (03) exercices.
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- les administrateurs, les membres du directoire ou du conseil de
surveillance, le conjoint des administrateurs ainsi que les membres du
directoire ou du conseil de surveillance des sociétés possédant le 1/10 du
capital de la société.
C- Le nombre de commissaires
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- SARL : un CAC doit être désigné lorsque le capital social dépasse dix
millions (10 000 000) de francs CFA ou lorsque la société remplit l’une
des deux conditions suivantes :
Si les seuils ne sont pas atteint, la nomination d’un CAC peut être demandée en
justice par un ou plusieurs associés représentant au moins 1/10 e du capital.
Enfin, les associés peuvent toujours décider de la nomination d’un CAC à la
majorité simple.
- SNC et SCS : mêmes règles que dans la SARL. Cependant, la nomination
d’un CAC décidée par les associés doit être effectuée à l’unanimité, à
moins que les statuts en décident autrement.
- GIE : nomination obligatoire d’un CAC, au moins dans les GIE qui
comptent 100 salariés ou plus à la fin d’un exercice.
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+ Refus de société de tenir compte d’observations répétées ;
+ Impossibilité d’obtenir des honoraires jugés nécessaires pour accomplir
les diligences normales ou de non paiement de ses honoraires dus ;
Pour conclure sur ce point, il est à signaler que le CAC est censé, avant de
démissionner, d’informer la société et toutes les parties intéressées par ce départ.
CHAPITRE 2 : LES DIFFERENTES MISSIONS ET NORMES
PROFESSIONNELLES DU CAC
La mission de contrôle et de vérification confiée aux CAC est une tâche difficile
et délicate. La loi leur confère un pouvoir d’investigation afin qu’ils
s’acquittent de leurs obligations dans les meilleures conditions. Leur pouvoir
d’investigation est permanent. En effet, à toute époque de l’année, les CAC
peuvent procéder à toutes vérifications et contrôles qu’ils jugent opportuns.
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modifications leur paraissent devoir être apportés, en faisant toute
observation utiles sur les méthodes d’évaluation utilisées pour
l’établissement de ces documents, les irrégularités et inexactitudes
qu’ils auraient découvertes et les conditions auxquelles conduisent les
observations et rectifications ci-dessus sur les résultats de l’exercice
comparés à ceux du précédent exercice.
- La certification des comptes annuel et de leurs annexes : les CAC
certifient que les comptes annuels sont réguliers et sincères et donnent une
image fidèle du résultat, des opérations de l’exercice écoulé ainsi que de
la situation et du patrimoine de la société à la fin de l’exercice.
Les normes sont publiées par la CNCC. Elles sont réparties en quatre sous-
ensembles :
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mais non absolue que l’information contrôlée ne comporte pas
d’anomalies significatives.
- l’examen limité : l’objectif est de permettre au CAC, sur la base des
diligences de conclure qu’il n’a pas relevé d’éléments le conduisant à
considérer que ces comptes ne sont pas établis, dans tous leurs aspects
significatifs, conformément au référentiel comptable qui leur est
applicable.
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Section 3 : Permanence de la mission et pouvoir d’investigation
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Pour chaque société, il doit constituer un dossier de contrôle qui comprend les
informations permanentes et les éléments propres à chaque exercice.
Afin d’apprécier la sécurité que lui apporte le contrôle interne de la société, le
CAC examine les règles établies et leur fonctionnement, notamment :
- La documentation propre à l’entreprise (en matière d’informatique plus
particulièrement).
- La définition et la séparation des tâches et des responsabilités, les
procédures et circuits internes, facteurs essentiels de sécurité.
- Les applications qui doivent être réelles et efficace.
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- Le contrôle des changements et opérations intervenus depuis le ou les
contrôles intermédiaires
- L’examen de chacun des postes du bilan et du compte de résultat
- Les demandes de confirmation auprès des tiers
- la sincérité des documents adressés aux actionnaires
- La certification du montant global des rémunérations
- Le respect de l’égalité entre les actionnaires
- Le contrôle des actions de garantie
- Les opérations devant faire l’objet du rapport spécial prévu par la loi
Les CAC ainsi que leurs collaborateurs et experts sont astreints au secret
professionnel pour leurs faits, actes et renseignement dont ils ont pu avoir
connaissance en raison de leurs fonctions.
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Les CAC sont liés vis-à-vis des tiers et des actionnaires. En revanche, ils ne sont
pas liés à l’égard des organes de direction d’une part, et dans certains cas à
l’égard de leurs confrères d’autre part. Cependant, le CAC n’a pas d’obligations
de secret à l’égard de l’AG pour ce qui concerne :
- Les irrégularités et inexactitudes qu’il est tenu de révéler
- Le contenu des rapports spéciaux, notamment sur les conventions, qu’il
est tenu de présenter
- Les éclaircissements demandés en séance sur le contenu de ces rapports
- Les informations sur la situation comptable et financière de la société
destinée à compléter ou à corriger le rapport du CAC lorsque la sincérité
l’oblige
- La rectification d’informations incomplètes ou erronées données
oralement par les dirigeants sur la situation complète de la société
- Les motifs de son éventuelle démission
Il n’y a pas de secret envers les collaborateurs et expert qu’il s’est adjoints, ni à
l’égard des CAC d’un même groupe, notamment lorsqu’il existe entre les
sociétés intéressées des comptes consolidés.
1) Le témoignage en justice
Le CAC appelé à témoigner en justice a l’obligation de comparaître et de prêter
serment mais il doit refuser de répondre si son témoignage peut constituer une
violation du secret professionnel.
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3) Le droit à la libre défense
Si le CAC est poursuivi par son mandant, ou par un tiers, il a le droit de se
défendre même en transgressant le secret professionnel mais il doit s’abstenir de
toute révélation inutile.
A– Programme de travail
Les travaux du CAC font l’objet d’un programme de travail établi par écrit. Ce
programme doit décrire les diligences estimées nécessaires au cours de
l’exercice compte tenu des prescriptions légales et des pratiques usuelles. Il
indique le nombre d’heures de travail affectées à l’accomplissement de ces
diligences et les honoraires correspondants.
Le nombre normal d’heures de travail de contrôle à effectuer est fixé en fonction
du montant total du bilan de la société, augmenté du montant des produits
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d’exploitation et des produits financiers hors taxes. Ce nombre d’heures est bien
entendu susceptible d’adaptation pour tenir compte de la situation de la société.
B – Rémunération
Elle est fonction du nombre d’heures déterminé sur la base du montant total du
bilan de la société, augmenté du montant des produits d’exploitations et des
produits financiers hors taxes et du montant de la vacation horaire.
Les frais de déplacement et de séjour engagés par les CAC dans l’exercice de
leurs fonctions sont remboursés par la société.
CHAPITRE 3 : LES RELATIONS DU CAC AVEC LES ORGANES SOCIAUX
Ces documents doivent être tenus à la disposition des CAC au siège social
quarante-cinq (45) jours avant la convocation de l’AG appelée à statuer sur
les comptes annuels de la société.
Comme le délai de convocation de l’AG est de 15 jours, le délai imposé pour
la communication de ces documents implique, en pratique, qu’ils aient été
arrêtés et établis au plus tard 45 jours avant l’assemblée.
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Le CAC doit particulièrement, dans son rapport, outre la certification des
comptes :
- relater l’accomplissement de sa mission permanente de vérification,
- faire état de ses observations sur la sincérité et la concordance avec
les comptes annuels des informations données dans le rapport de
gestion et dans les documents adressés aux actionnaires sur la
situation financières de la société.
- signaler les inexactitudes relevées par lui au cours de
l’accomplissement de sa mission.
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Le CAC effectue les communications aux administrateurs que la loi lui impose
au cours de cette réunion et notamment les communications sur les comptes.
La communication peut être orale en cas de certification pure et simple, en
l’absence de toutes réserves importante ou écrite si les constatations revêtent un
caractère significatif qu’il s’agisse des rectifications à apporter aux comptes,
d’irrégularités, d’observations relatives au contrôle interne.
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- il peut être suivi lorsqu’il se trouve complice des dirigeants pour
escroquerie ou abus de confiance,
- la divulgation du secret professionnel.
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Elles peuvent également porter sur la présentation d’un élément :
- utilisation de rubriques trop générales
- mauvais classement d’une information (dettes sur immobilisations
classées en autres dettes fournisseur)
- omission d’une information
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comprises dans la consolidation à la fin de l’exercice, en formulant, s’il y
a lieu, toutes observations utiles
- soit assortir la certification de réserves
- soit refuser la certification des comptes
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- l’autre relative aux vérifications et informations spécifiques prévues par la
loi et les règlements
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CHAPITRE 7 : INTERVENTIONS CONNEXES DU CAC
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- Prévenir les éventuels abus des dirigeants qui, de par leur position
dans la société peuvent conclure des opérations dans leur intérêt
personnel.
1) Le rapport spécial
Il est distinct du rapport général. En l’absence de conventions, un rapport écrit
n’est pas nécessaire mais l’usage veut qu’il y ait en général un rapport négatif.
Le rapport spécial contient :
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- L’énumération des conventions soumises à l’approbation de l’AG
- Le nom des administrateurs ou directeurs généraux concernés
- La nature et l’objet des conventions
- Les modalités essentielles de ces conventions (prix, délais, intérêts…)
- L’importance des fournitures livrées ou des prestations de services
fournies ainsi que le montant des sommes versées ou revues au cours de
l’exercice lorsque l’exécution des conventions conclues et autorisées au
cours de l’exercice précédent a été poursuivie.
A la suite de ses travaux, le CAC doit établir un rapport dans lequel il donne son
avis sur les éléments de calcul retenus pour la fixation du prix d’émission et sur
les motifs invoqués de la demande de suppression du DPS.
Section 3 : Rôle du CAC dans la prévention des difficultés des entreprises
La loi relative à la prévention et au règlement amiable des difficultés des
entreprises a prévu une intervention accrue des CAC, en particulier dans deux
domaines : l’information comptable et financière et les procédures d’alerte.
2) Diligences du CAC
Le CAC doit formuler ses observations sur les documents concernés dans un
rapport écrit. Il n’est pas question de formuler une certification sur ces
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documents. En conséquence, les diligences du CAC seront celles de l’examen
limité.
Les diligences consisteront essentiellement à effectuer un examen analytique des
documents et à obtenir par entretien avec la direction de l’entreprise les
informations jugées utiles.
3) Le rapport du CAC
Il est établi en cas de non-respect des dispositions légales par l’entreprise ou
lorsque les documents prévues par le règlement appellent des observations de sa
part.
Le CAC ne doit pas établir de rapport lorsqu’il n’a aucune observation à
formuler sur ces documents.
Les observations du CAC pourront porter notamment sur :
- l’impossibilité pour le CAC de vérifier les modalités d’établissement des
documents prévisionnels (absence de documentation)
- l’incohérence des hypothèses retenues ou leur invraisemblance, compte
tenu du contexte de l’entreprise ou des contraintes externes
- l’insuffisance d’information dans le rapport analysant les documents
prévisionnels.
- la non-communication simultanée des documents et rapports au conseil de
surveillance, au Cac et au CE
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- le CAC informe le président du CA ou du directoire
- le président du CA ou du directoire répond par LRAR dans les 15 jours
qui suivent la réception de l’information du CAC
c- Alerte par le CE
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Lorsque le CE a connaissance de faits de nature à affecter de manière
préoccupante la situation économique de l’entreprise, il peut demander à
l’employeur de fournir des explications. S’il n’a pu obtenir de réponse ou si
celle-ci confirme le caractère préoccupant de la situation, il établit un rapport qui
est transmis à l’employeur et au CAC.
Les CAC révèlent au Procureur de la République les faits délictueux sans que
leur responsabilité puisse être engagée par cette révélation.
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- infractions relatives au contrôle de la société : violation des
incompatibilités, délit d’obstruction au contrôle des CAC.
C - La procédure de révélation
Dès que le CAC a réuni les éléments qui sont susceptibles de caractériser des
faits délictueux, il les révèle par écrit au procureur de la République.
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