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Plusieurs définitions ont été données à l’audit opérationnel, mais nous allons citer les plus manifestes
pour comprendre la notion de l’audit opérationnel puisqu’il reste toujours un concept flou dans l’esprit des
tiers, malgré qu’il soit un domaine en pleine expansion:
Selon P. Laurent et P. Tcherkawsky (1992) « l'audit opérationnel est l'intervention dans l'entreprise
sous forme d'un projet, de spécialistes utilisant des techniques et des méthodes spécifiques, ayant pour
objectifs d'établir les possibilités d'amélioration du fonctionnement et de l'utilisation des moyens, à partir
d'un diagnostic initial autour duquel le plus large consensus est obtenu ; et de créer au sein de l'entreprise
une dynamique de progrès selon les axes d'amélioration arrêtés ».
Henri Bouquin (1997), propose la définition suivante: « l’audit opérationnel se concentre sur
l’évaluation des dispositifs organisationnels visant à l’économie, à l’efficience, et à l’efficacité des choix
effectués par l’entreprise à tous les niveaux et l’évaluation des résultats obtenus de ces dispositifs ».
A cet égard, le support d’analyse de l’audit opérationnel est le contrôle interne dans son ensemble, et
non pas les seules procédures qui ont un impact sur le patrimoine et la situation financière de l’entreprise. Pour
cela, H. Bouquin et Jean-Charles Becour (2008) se sont basés dans leur analyse sur le découpage proposé par
R.N Anthony (1965). Ce dernier a dispatché les processus de fonctionnement des organisations en trois
niveaux : la stratégie, la gestion courante et les opérations élémentaires. Ces niveaux exigent trois processus
qui permettent la maîtrise et le contrôle pour atteindre les objectifs de l’entreprise et qui sont: la planification
stratégique, le contrôle de gestion, et le contrôle opérationnel. Ces processus sont définis comme suit:
« la planification stratégique est le processus qui consiste à décider des buts de l’organisation et des
stratégies à employer pour atteindre ces buts (...) le contrôle de gestion (management control) est le
processus par lequel les dirigeants s’assurent que l’organisation met en œuvre ses stratégies de manière
efficace et efficiente. (...) le contrôle opérationnel est le processus qui consiste à garantir que les tâches
spécifiques sont mises en œuvre de manière efficace et efficiente »
Henri Bouquin a trouvé de ce fait, trois subdivisions de l’audit: audit opérationnel, audit de gestion et
audit stratégique ou de direction.
Le but de l’audit des contrôles opérationnels est d’aboutir à une opinion et des recommandations sur
la qualité des procédures. Celui de l’audit des contrôles de gestion est de porter un jugement sur les décisions
et l’efficacité de la gestion. Enfin l’audit stratégique permet de juger la qualité de la stratégie appliquée.
Financier
Comptable
Contrôle Audit du
Stratégique Contrôle
Stratégique
Contrôle Audit
Interne Opérationnel
Audit du Contrôle
Opérationnel
Contrôle de de Gestion ou
audit
Gestion
com
Contrôles Audit
Opérationnels Opérationnel
Contrôle au sens étroit
Interne Audit
Source: Yves Simon, Patrick Joffre, (1997), Encyclopédie de gestion, Vol. 1,2, Edition-Economica, P. 204.
Nous allons mettre en exergue le cadre conceptuel de l’audit opérationnel, qui reste assez nouveau
dans les organisations et peu développé par les chercheurs.
Suite à notre lecture sur l’audit financier et l’audit opérationnel, nous avons constaté qu’il existe trois
principaux points qui distinguent l’audit financier de l’audit opérationnel:
•Deuxièmement, la mission de l’audit financier peut être légale exercée par les
commissaires aux comptes, visant à certifier la régularité et l’image fidèle des états financiers, ou bien une
mission contractuelle confiée à des experts comptable, portant sur la révision comptable. Par ailleurs, la
mission de l’audit opérationnel ne correspond pas à un cadre légal, elle est exercée par des professionnels
indépendants des autres services de l’entreprise. Ils n'ont pas la possibilité de certifier les comptes. Ils sont
spécialisés dans l’audit des opérations non spécifiquement liées aux processus comptables.
Un point important de distinction entre les deux activités d’audit tient, au fait, que l’audit financier
dispose de références précises et générales, qui définissent ce qu’il faut attendre d’un système comptable
adéquat. Alors que, l’audit opérationnel s’inscrit dans une perspective spécifique au domaine, à l’entreprise,
à l’environnement. C’est là son paradoxe et le défi majeur qu’il doit relever. Cependant, ces deux activités ont
des points communs.
L’audit financier et l’audit opérationnel sont, enfin, complémentaires. La pratique moderne tend à le
reconnaître. Leur spécificité reste cependant, liée à la nature de leur objet, la comptabilité et ses productions,
pour l’un, les autres aspects du fonctionnement des organisations pour l’autre, et s’explique en partie par des
considérations historiques.
Dans le même contexte, le tableau suivant nous résume la comparaison de l’audit financier et l’audit
opérationnel selon Poisson Michel:
Source: Poisson M., (1989), L'audit: Un outil de progrès au service du secteur public, La Revue administrative, n°250,
P. 373.
Oui
L’efficacité : c’est la capacité à se comporter d’une manière conforme aux objectifs de l’entreprise.
L’audit stratégique « concerne les dispositifs qui permettent aux dirigeants d’arrêter leurs choix
stratégiques et d’être à même d’en maîtriser les performances et d’opérer les corrections nécessaires. A cet
égard encore, une conception moins formelle existe : celle de l’audit de stratégie, qui consiste en une
appréciation critique des choix stratégique des dirigeants ».
Egalement, l’audit stratégique (ou l’audit de stratégie) « est conçu comme une confrontation de
l’ensemble des politiques et des stratégies de l’entreprise avec le milieu dans lequel elles se situent pour en
vérifier la cohérence globale. Le rôle de l’auditeur est donc orienté vers une vérification des incohérences.
Pour cela, il peut mettre en place un référentiel en fonction des caractéristiques de l’environnement et de
l’entreprise, qui lui servira de repère pour examiner la cohérence des décisions ».
Egalement, l’audit stratégique (ou l’audit de stratégie) « est conçu comme une confrontation de
l’ensemble des politiques et des stratégies de l’entreprise avec le milieu dans lequel elles se situent pour en
vérifier la cohérence globale. Le rôle de l’auditeur est donc orienté vers une vérification des incohérences.
Pour cela, il peut mettre en place un référentiel en fonction des caractéristiques de l’environnement et de
l’entreprise, qui lui servira de repère pour examiner la cohérence des décisions ».
Ainsi, l’audit stratégique « consiste à procéder à l’examen critique d’une entité administrative d’une
structure opérationnelle, d’un circuit administratif ou de la mise en œuvre d’une décision importante sous ses
divers aspects avec l’intention de répondre aux questions posées explicitement ou implicitement par l’autorité
qui l’a demandé ». Ces définitions montrent que l’audit stratégique a pour but de répondre aux questions
suivantes:
Les résultats obtenus sont-ils conformes aux objectifs ou aux performances caractéristiques de la branche?
Henri Bouquin propose la définition suivante: « le contrôle de gestion est formé des processus et des
systèmes qui permettent aux dirigeants d’avoir l’assurance que les choix stratégiques et les actions courantes
seront, sont et ont été cohérents, notamment grâce au contrôle d’exécution.»
•D’orienter et adapter en permanence les comportements du personnel et des partenaires extérieurs sur
lesquels l’entreprise peut avoir une influence.
•De permettre à la hiérarchie de s’assurer que les résultats attendus sont obtenus, même si ces résultats
sont confiés à des procédures supposées laisser peu d’initiative aux personnes, comme celles qui sont
habituellement utilisées pour l’organisation des tâches répétitives.
Le processus de contrôle contient toutes les étapes qui préparent, coordonnent, vérifient les décisions et les
actions d’une organisation. Le processus comprend donc en général trois phases:
1- Une phase de finalisation: quels objectifs? Quelles ressources? comment employer au mieux ces
ressources? comment évaluer les résultats?
2-Une phase de pilotage: pendant l’action, quelles corrections mettre en place si nécessaire pour réorienter
le déroulement en fonction des finalités choisies?
3-Une phase d’évaluation: quelle mesure des résultats? Quelle efficience? Quelle efficacité?
Le troisième niveau est l’audit opérationnel au sens étroit, c’est-à-dire l’audit de l’organisation des
fonctions de l’entreprise (imprimés, circuits de documents, procédures). Il est le domaine le plus ancien de
l’audit opérationnel. On peut considérer que l’audit financier, lorsqu’il s’appuie sur un examen du contrôle
interne (procédures comptable), appartient de fait à cette branche de l’audit opérationnel.
L’audit des opérations comprend généralement des procédures pour vérifier l'intégrité des comptes, les
rapports réglementaires, les systèmes d'information de gestion et d'autres aspects des opérations dans le cadre
de l'examen d'un département spécifique. Ce type de vérification comprend un examen des politiques, des
procédures et des contrôles opérationnels pour déterminer si la gestion du risque, les contrôles internes et les
processus internes sont adéquats et efficaces.
L’audit opérationnel est considéré comme le domaine principal des auditeurs internes. Son expansion a incité
les managers à faire appel à des spécialistes dans les différents domaines tels que le marketing,
l’informatique… tandis que, dans ses débuts était assuré par des auditeurs financiers. En effet « L’acquisition
d’une entreprise peut être précédée d’un audit de gestion réalisé par un professionnel indépendant. Il semble
que la tendance soit désormais à la fois à une diversification des activités et à un renforcement du rôle des
auditeurs externes. Il ressort que le rôle croissant des commissaires aux comptes est un second élément à
considérer. Ils sont appelés à examiner les comptes prévisionnels, ils auront probablement à étudier de
beaucoup plus près qu’ils ne le faisaient jusqu’ici le contrôle interne dans ses aspects non comptables. En
somme, l’audit opérationnel, s’il est le fait de personnes extérieures au personnel de l’entreprise, intervient
dans un cadre contractuel. Son objet est plus large que celui de l’audit financier ».
La différence entre l’audit interne et l’audit externe peut se situer à plusieurs niveaux à savoir :
Le statut de l’auditeur
L’auditeur interne exerce ses missions pour bénéficier les responsables de l’entreprise tels que les dirigeants,
le comité d’audit et les managers. Alors que l’auditeur externe exerce des tâches en certifiant les comptes à
l’intention de ceux qui en ont besoin, notamment, les actionnaires, les banquiers, clients et fournisseurs ...
L’objectif primordial de l’auditeur interne est d’apprécier le système du contrôle interne, et faire des
recommandations afin d’améliorer les anomalies détectées. Bien que l’objectif ultime de l’auditeur externe
est de certifier les états financiers en vérifiant leur régularité et leur sincérité pour donner une image fidèle de
la situation financière.
Le champ d’application de l’audit externe est concentré sur la détermination des résultats et l’élaboration des
états financiers de toutes les fonctions de l’entreprise, sans limiter ses investigations à la fonction comptable.
Autrement dit, l’auditeur externe doit intervenir également à l’évaluation de système d’information qui
contribue à la détermination des résultats. En revanche, le champ d’investigation de l’auditeur interne est aussi
large car il intervient non seulement dans toutes les fonctions mais aussi dans toutes leurs dimensions.
La prévention de la fraude
L’auditeur externe s’intéresse à toute fraude ayant une incidence sur les comptes. Mais l’auditeur interne
s’intéresse toute fraude qui touche la confidentialité des dossiers du personnel.
L’indépendance de l’auditeur
L’indépendance de l’auditeur externe s’inscrit dans un cadre juridique et statutaire, par contre, celle de
l’auditeur interne réside dans son indépendance de tous les services de l’entreprise.
L’auditeur externe accomplit généralement ses travaux dans des moments privilégiés pour la certification des
comptes, notamment, à la fin de trimestre et à la fin d’année. Mais il peut aussi réaliser ses travaux en dehors
de ces périodes, dans des grandes entreprises qui exigent des audits permanents. Quant à l’auditeur interne, il
réalise ses travaux d’une façon permanente en détectant les risques pour les améliorer tout au long de l’année.
L’auditeur externe exerce ses missions à travers des méthodes qui ont fait ses preuves, à base de
rapprochements, analyses, inventaires. Mais, la méthode de l’auditeur interne est spécifique et originale.
Les différences entre les deux fonctions sont donc précises et bien connues comme le montre le Tableau
suivant:
Source: Schick Pierre, (2007), Mémento d’audit interne: Méthode de conduite d’une mission, Dunod, Paris,
P.52.