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PRESENTATION GENERALE DE L’AUDIT

DEFINITION

L ’audit est un examen critique, mené par un professionnel, en


toute indépendance, afin d ’évaluer l ’adéquation, la
pertinence, la sécurité du fonctionnement de tout ou d’une
partie des actions menées dans une organisation, par référence
à des normes.
CARACTÉRISTIQUES DE L’AUDIT

 L ’audit est une activité indépendante,

 L ’audit est un examen qui repose sur une méthodologie, des normes
professionnelles de travail garantissant l ’objectivité de son opinion ;

 L ’audit n ’évalue pas les hommes mais les systèmes et les actions
menées par une organisation : il est tendu vers la recherche
d ’améliorations et de progrès ;
 Portant sur des informations : historiques /prévisionnelles ;
quantitatives/qualitatives ; formalisées/informelles

 L’audit conduit à des recommandations par :


 l’identification des risques en prévoir leur récurrence
 la correction des dysfonctionnements
Audit et inspection :

Beaucoup de confusion entre ces deux missions :

Mais, l ’inspection :
• N ’a pas pour vocation d ’interpréter ou de remettre
en cause les règles et directives.
• Réalise des contrôles exhaustifs plutôt que des
tests aléatoires.
LES DIFFÉRENTS TYPES D’AUDIT

Plusieurs classifications sont proposées :

 Par le champ d’application : audit de régularité ou de


conformité, d’efficacité et de management ;

 Par le statut : audit interne, audit externe

 Au regard de la loi : audit légal, audit contractuel

 Par domaine audité : audit opérationnel (audit fiscal, audit


social, audit des systèmes d’information...), audit comptable et
financier
1- Selon le champ d’application :

1-1 L ’audit de régularité ou de conformité


Démarche simple et traditionnelle de l ’auditeur : vérification
de la bonne application des règles, procédures,
organigrammes, circuits d ’information, etc... Analyse par
rapport à un référentiel : comparaison de la règle à la réalité.

1- 2 L ’audit d ’efficacité ou de performances


Evolution dans le rôle de l ’auditeur qui émet une opinion, non pas
uniquement sur l ’application des procédures, mais également sur
leur qualité.
Le référentiel devient plus abstrait et il est la résultante de
l ’expérience cumulée de l ’auditeur : jugement des procédures par
rapport à ce que l ’auditeur considère comme efficace et efficient.
1-3 L ’audit de management.
Dimension nouvelle qui constitue le stade ultime de développement de la
fonction. Trois façons de le pratiquer :
 Vérification que la politique de chaque fonction est en ligne
avec la stratégie de l ’entreprise ou avec les politiques qui en
découlent (entretien/investissement, publicité/marketing,..).
 Vérification de la façon dont les politiques sont conçues,
transmises et exécutées tout au long de la chaîne hiérarchique.
 Audit du processus d ’élaboration de la stratégie, surtout
utilisé dans les filiales de groupes pour s ’assurer du respect
du processus stratégique édicté par la maison mère.
2- Selon le statut :

2-1 L ’audit externe


un examen auquel procède un professionnel externe, compétent et
indépendant en vue d’exprimer une opinion motivée

2-2 L ’audit interne


L’audit interne est une fonction d ’évaluation indépendante
exercée au sein de l’entreprise pour assister les responsables et leur
permettre d ’avoir une meilleure maîtrise de leurs activités
Les différences portent essentiellement sur :

• Statut et responsabilités
• Bénéficiaires de l ’audit
• Objectifs de l ’audit
• Champ d’application
• Indépendance
• Périodicité.

Deux domaines qui sont toutefois complémentaires


3 – Au regard de la loi :
3-1 L ’audit légal
Il existe un intérêt collectif pour l’information comptable
(investisseurs, personnel, actionnaires, dirigeants...). C’est la
raison pour laquelle la loi a institué un contrôle légal à caractère
permanent des comptes des entreprises par un ou plusieurs
commissaires au comptes.
Le commissariat aux comptes est un audit financier externe rendu
obligatoire par la loi sur les sociétés commerciales.

3-2 L ’audit contractuel


L’audit contractuel est la résultante de la volonté des parties
(organisation - auditeur), il peut être décidé de manière
occasionnelle ou permanente.
La mission conseil peut être une mission d’audit externe

Une mission de conseil se caractérise par cinq spécificités :


• Problème particulier
• Propose des solutions au problème posé
• Objectif précis et durée fixée
• Travail fait pour un responsable déterminé
• Rôle varie selon les termes de la mission
4 - Selon le domaine audité :

4 -1 L ’audit comptable et financier


« Un examen, par sondages, des éléments probants justifiant les
données contenues dans les comptes. Il consiste également à
apprécier les principes comptables suivis et les estimations
significatives retenues pour l’arrêté des comptes et à apprécier
leur présentation d’ensembles »

4 -2 L ’audit opérationnel
Il est maintenant utilisé dans une telle variété de domaines que
l’audit est devenu, dans un langage quotidien, le synonyme
« d’examen critique  » appliqué a divers domaine et qu’il convient
donc d’y adjoindre un qualificatif pour déterminer le type d’audit
dont il s’agit : audit social, audit fiscal, audit des système
d’information, audit de sécurité...
audit de régularité

AUDIT INTERNE Audit d’efficacité

Audit de management

AUDIT

audit opérationnel

AUDIT EXTERNE Audit légal


( Commissariat aux
comptes )

Audit financier

Audit contractuel
L’AUDIT COMPTABLE

DEFINITIONS
« un examen auquel procède un professionnel compétent et
indépendant en vue d’exprimer une opinion motivée sur la
régularité et la sincérité du bilan et le compte de résultat »
L’OECCA

« un contrôle de l’information financière émanant d’une


entité juridique effectué en vue d’exprimer une opinion sur
cette information » L’IFAC

« un examen, par sondages, des éléments probants justifiant


les données contenues dans les comptes. Il consiste également
à apprécier les principes comptables suivis et les estimations
significatives retenues pour l’arrêté des comptes et à
apprécier leur présentation d’ensembles » La CNCAC
La mission d’Audit comptable et financier n’est pas...

Une mission d’expertise comptable


Audit légal et expertise comptable :
Beaucoup de confusion entre ces deux missions :

Mais, l ’expertise comptable est :

• Assistance : missions comptables, missions d’organisation,


missions juridiques et fiscales

• Conseil : dans différents domaines notamment la gestion


financière et le contrôle de gestion

• Expertise judiciaire : les experts comptables peuvent être


commis par les tribunaux pour vérifier un compte litigieux

• Révision : les experts comptables peuvent être appelés à


effectuer des missions de révision, à l’issue desquelles ils
donnent leur opinion sur la fiabilité des comptes.
La mission d’Audit comptable et financier peut être ...

Une mission de commissariat aux


comptes
Le commissariat est une mission d’audit comptable à caractère légal dans la
mesure où elle est imposée par la loi sur les sociétés. Le commissaire aux
comptes a pour mission permanente de vérifier les comptes de la société , en vue
d’émettre son avis sur leur régularité, la sincérité. Il est également chargé par
la loi de certaines vérifications spécifiques et de certaines missions connexes.
Voir art 159 à 181 de la loi N° 17/ 95 relatives aux SA
L’audit légal est :

La mission de certification consiste à :


La certification proprement dite :
Le CAC certifie que les comptes annuels sont réguliers et sincères et
donnent une image fidèle du résultat, de la situation financière et du
patrimoine de la société.
Contrôle d’informations :
Des informations données dans le rapport de gestion
Des documents adressés aux actionnaires sur la situation financière
et des comptes annuels.
Contrôle de la légalité :
En signalant à la prochaine AGO sur les irrégularités et
inexactitudes relevées par eux au cours de leur mission
En révélant au tribunal, les faits délictueux dont il a eu
connaissances sans que sa responsabilité puisse être engagée par
cette révélation
Procédure d’alerte :
En signalant aux dirigeants de la société les faits de nature à
compromettre la continuité d’exploitation
Missions particulières confiées à un CAC :
Commissariat aux apports ;
Commissariat à la fusion ;
Commissariat à la transformation ;
Etc...
OBJECTIFS DE L’AUDIT FINANCIER

 La fiabilisation de l’information comptable et financière :


 La régularité ;
 La sincérité ;
 Le respect à l’image fidèle ;

 Le respect d’un référentiel comptable prédéfini :


 Le dispositif de forme (organisation comptable et liste des comptes) ;
 Le dispositif de fond (principes comptables et méthodes d’évaluation).
L’auditeur doit poser sept questions clés qui en cas de vérification permettent de
penser que les comptes sont réguliers et sincères.

Les opérations réalisées ont – elles


L’objectif est de vérifier
fait l’objet d’un enregistrement
l’exhaustivité des enregistrements
dans les comptes ?

Les enregistrements sont – ils


L’objectif est de vérifier la réalité
la traduction correcte
des enregistrements
d’une opération réelle ?

Les opérations réalisées durant L’objectif est de vérifier que le


l’exercice concernent – elles principe de spécialisation des
le même exercice? exercices est respecté
Les soldes de bilan représentent – ils L’objectif est de vérifier
des éléments existant réellement? l’existence des soldes (stocks,
créances…)

Les éléments du bilan sont – ils


L’objectif est de vérifier
évalués correctement?
l’évaluation des soldes

Les documents financiers sont – ils


L’objectif est de vérifier le respect
correctement présentés?
des règles de présentation

L’objectif est de vérifier


Ces documents sont –ils l’existence des informations
accompagnés d’autres annexes nécessaires à la bonne
informations nécessaires? compréhension des documents
financiers
Toutes les opérations sont correctement
enregistrées et présentées

Exhaustivité : Réalité :
Toutes les opérations sont Toutes les opérations
enregistrées Enregistrées sont réelles

Respect des principes et méthodes


Comptables et des règles de présentation

Comptabilisées dans Correctement présentées


la bonne période dans les comptes annuelles

Enregistrées dans les comptes


Correctement évaluées
appropriés
Les Normes d’Audit

Les normes d’audit ont pour objectifs de :


 Définir les principes fondamentaux
 Définir les procédures essentielles
 Rappeler les obligations légales ou réglementaires
 Préciser les modalités d’application et les conditions de mise en
oeuvre
Les Normes d’Audit

Inspirées fortement des normes IFAC, les


normes marocaines d’audit sont de 3 types :
 Les normes de comportement
 Les normes de travail
 Les normes de rapport
NORMES DE COMPORTEMENT

COMPETENCE :
Pour exercer les fonctions d’auditeur, les loi 15/89 et 17/95 ont
défini les qualifications requises. A cet effet, L’expert
comptable est seul habilité à :
 Attester la régularité et la sincérité des bilans et des comptes de
résultat des états comptables et financiers,
 Exercer la mission de commissaire aux comptes.
L’auditeur et ses collaborateurs complètent régulièrement et
mettent à jour leurs connaissances.
NORMES DE COMPORTEMENT

INDEPENDANCE (Article 161 et 162 de la loi 17/95) :

 Obligation d’être et de paraître indépendant ;


 Conservation d’une attitude d’esprit indépendante
lui permettant d’effectuer sa mission avec intégrité
et objectivité ;
 Liberté de tout lien entravant son intégrité et son
objectivité ;
 Règles applicables également aux collaborateurs.
Dispositions de la loi 17/95
Article 161: Ne peuvent être désignés comme commissaires aux comptes:

1) Les fondateurs, apporteurs en nature, bénéficiaires d' avantages particuliers


ainsi que les administrateurs, les membres du conseil de surveillance ou du
directoire de la société ou de l' une de ses filiales ;
2) les conjoints, parents et alliés jusqu'au 2e degré inclusivement des personnes
visées au paragraphe précédent;) 
3) ceux qui reçoivent des personnes visées au paragraphe 1 ci-dessus, de la
société ou de ses filiales, une rémunération quelconque à raison de fonctions
susceptibles de porter atteinte à leur indépendance ;  
4) les sociétés d' experts-comptables dont l' un des associés se trouve dans l' une
des situations prévues aux paragraphes précédents.  

Si l' une des causes d' incompatibilité ci-dessus indiquées survient en cours de
mandat, l' intéressé doit cesser immédiatement d' exercer ses fonctions et en
informer le conseil d' administration ou le conseil de surveillance, au plus tard
quinze jours après la survenance de cette incompatibilité .
Dispositions de la loi 17/95
Article 162 : Les commissaires aux comptes ne peuvent être désignés
comme administrateurs, directeurs généraux ou membres du directoire
des sociétés qu'ils contrôlent qu'après un délai minimum de 5 ans à
compter de la fin de leurs fonctions. Ils ne peuvent, dans ce même
délai, exercer lesdites fonctions dans une société détenant 10% ou plus
du capital de la société dont ils contrôlent les comptes.
 
Les personnes ayant été administrateurs, directeurs généraux, membres du
directoire d' une société anonyme ne peuvent être désignées
commissaires aux comptes de cette société dans les cinq années au
moins après la cessation de leurs fonctions. Elles ne peuvent, dans ce
même délai, être désignées commissaires aux comptes dans les
sociétés détenant 10% ou plus du capital de la société dans laquelle
elles exerçaient lesdites fonctions.
NORMES DE COMPORTEMENT

• QUALITE DU TRAVAIL: L’auditeur


exerce ses fonctions avec conscience
professionnelle et avec la diligence
permettant à ses travaux d’atteindre un
degré de qualité suffisant compatible avec
son éthique et ses responsabilités.
NORMES DE COMPORTEMENT
• SECRET PROFESSIONNEL:

• Article 177 : Les commissaires aux comptes ainsi


que leurs collaborateurs sont astreints au secret
professionnel pour les faits, actes et renseignements
dont ils ont pu avoir connaissance à raison de leurs
fonctions.

• Il s’assure également que ses collaborateurs sont


conscients des règles de secret professionnel et les
respectent.
NORMES DE COMPORTEMENT

• ACCEPTATION ET MAINTIEN DES


MISSIONS: Toute mission proposée à l’auditeur fait
l’objet, avant acceptation du mandat, d’une appréciation de
sa part de la possibilité d’effectuer cette mission. Il doit, en
outre, examiner périodiquement pour chacun de ses
mandats, si des événement remettent en cause le maintien
de sa mission.
NORMES DE TRAVAIL

1. Définition de la stratégie de révision et plan de mission,


2. Évaluation du contrôle interne,
3. Obtention des éléments probants,
4. Délégation et supervision,
5. Tenue des dossiers de travail,
6. Utilisation des travaux des auditeurs internes,
7. Utilisation des travaux de l’expert comptable
8. Coordination des travaux avec les auditeurs,
9. Application des normes de travail aux petites entreprises.
Les différentes phases de la mission d’audit

Une mission d’audit s’organise dans la durée. Les travaux à réaliser sont
répartis sur plusieurs mois, avant et après la date de clôture de l’exercice
de l’entreprise auditée.
Les auditeurs ne travaillent pas au hasard au gré de leur inspiration. Il
respectent une méthodologie qui comprend des étapes de travail et des
techniques à mettre en oeuvre lors de chacune de ces étapes.
Acceptation de la mission Début de la
mission ou de
l’exercice
Orientation et planification

Intervention
Préparation des Appréciation du intérimaire : En
Inventaire physique cours de
travaux finaux contrôle interne
l’exercice

Contrôle direct des comptes


Date de
disponibilités
des comptes
Revue des événements
postérieurs à la clôture

Date de
Emission des rapports l’approbation
d’audit des comptes
Etape 1 : prise de connaissance

Acceptation de la mission

Prise de connaissance
générale de l’entreprise

Orientation et planification
 Acceptation de la mission

L’objectif de première étape est de permettre à l’auditeur de se rendre


compte s’il est en mesure d’accomplir la mission qui lui est proposée.
L’acceptation implique également le respect d’une procédure :
notification à l’OEC, publication dans un journal d’annonces légales...
L’acceptation de la mission suppose l’établissement d’un document
contractuelle dénommée « lettre de mission » ou pour, le commissaire
aux comptes un « programme de travail et budget d’honoraires »
La lettre de mission :
Dans ce contrat chacune des deux parties décrit ses droits et obligations,
le travail accompli, le coût qui sera facturé, la durée de la mission, les
éléments que le client doit mettre à la disposition de l’auditeur.

Le programme de travail et budget d’honoraires


La mission du CAC ayant un fondement légal, son exécution ne peut
restreinte contractuellement.
Néanmoins, il est souhaitable d’obtenir des dirigeants un accord écrit
sur le contenu du programme de travail et du budget d’honoraires.
Le programme de travail et budget d’honoraires doit comprendre :
 Noms des collaborateurs appeler à intervenir ;
 Description des normes de travail et des normes applicables à
l’entité auditée
 Calendrier des interventions
 Estimation du temps total d’intervention et des honoraires
 Orientation et planification de la mission

Cette approche a pour objectif d’identifier les risques pouvant avoir une
incidence significative sur les comptes et conditionne ainsi la
programmation initiale des contrôles et la planification ultérieure de la
mission.
L’auditeur doit lors de cette étape :
 Acquérir une connaissance générale de l’entreprise et de son
environnement, avec pour objectif d’identifier les risques propres à
cette entreprise
 Identifier les systèmes et les domaines significatifs, avec pour
objectif de déterminer les éléments sur lesquelles l’auditeur doit
concentrer ses travaux
 Rédiger un plan de mission, avec pour objectif de préciser et de
formaliser la nature, l’étendue et le calendrier des travaux.
1 - Connaissance générale de l’entreprise et de son environnement :

Collecte de l’information

Outils et techniques utilisés

Approche méthodologique
adoptée
Collecte de l’information :

Lors de cette étape, l’auditeur ne cherche pas à fonder son opinion mais
à collecter un maximum d’informations sur l’entreprise et son
environnement afin de détecter les risques sur l’analyse desquels il
orientera sa mission.
Les informations à collecter concernent notamment :
 Informations générales
 Informations relatives au groupe et à la branche professionnelle
 Autres informations relatives à l’environnement externe
 Informations juridiques
 Informations comptables et financiers
 Informations sur la politique générale de l’entreprise
Outils et techniques de collecte de l’information :

Les techniques utilisées relèvent essentiellement des techniques suivantes :


Visites des installations : la visite des locaux (bureaux, usines...) n’a pas pour objet
d’aller au coeur du processus de production mais seulement de faire toucher du
doigt les réalités qui existent derrière les chiffres.
Entretiens avec les responsables : ils permettent de donner la possibilité à
l’auditeur de compléter sa prise de connaissance de l’entreprise; l’auditeur
permet de mener des entretiens avec les différentes personnes qui sont
susceptibles de fournir une information appropriée ( expert comptable, dirigeants,
auditeur interne...
Revue analytique : il s’agit de l’analyse de l’évolution de l’entreprise sur les trois
derniers exercices des éléments issus des comptes de l’entreprise par le calcul des
ratios, comparaison des résultats avec les budgets, comparaison avec le secteur
d’activité... Cette technique permet de mettre en relief les aspects qui nécessitent
un audit approfondi et ceux sur lesquels on peut alléger les tests.
2- Identifier les systèmes et les domaines significatifs :

Pour le CGNC « le seuil de signification est la mesure que peut faire le
CAC du montant à partir duquel une erreur , une inexactitude ou une
omission peut affecter la régularité et la sincérité des comptes annuels
ainsi que l’image fidèle du résultat des opérations, de la situation
financière et du patrimoine de l’entreprise ».

L’évaluation du caractère significatif d’une constatation faite par


l’auditeur est sans doute l’une des tâches les plus délicates de sa mission.
C’est avant tout laissée au jugement d’un professionnel qui se doit d’être
indépendant et compétant.
La fixation du seuil de signification permet :

 De mieux orienter et planifier la mission en concentrant les travaux


sur des éléments significatifs et sur les chiffres qui qui dépassent le seuil
de signification ;
 D’éviter les travaux inutiles lors de la recherche d’éléments probants,
par exemple éviter de longues recherches sur un poste mineur car,
même s’il recèle des erreurs, celle-ci seront de toutes façons inférieures
au seuil de signification ;
 De justifier les décisions concernant l’opinion émise : fiabilité ne
signifie pas exactitude.
La fixation du seuil de signification doit être fait par rapport aux
domaines et systèmes de signification :
Les domaines significatifs concernent les comptes qui peuvent receler
des erreurs supérieures au seuil de signification :
 Comptes par lesquels transitent des mouvements importants ;
 Comptes importants par rapport aux critères juridiques et
économiques ;
 Comptes affectés par les jugements et les estimations ;
 Comptes qui font appel à une technique comptable complexe ;
 Comptes qui, par leur nature, sont porteurs de risques.

Les systèmes significatifs concernent le traitement de l’information


comptable : système de paie, de traitement des achats, système
informatique...
3 – Plan de mission :

La connaissance générale de l’entreprise et de son environnement et


l’identification des domaines et des systèmes significatifs, font l’objet d’une
analyse dont les résultats doivent être formalisés dans une document dénommé
plan de mission.
Son contenu peut comprendre les éléments suivants :
• Présentation de l’entreprise ;
• Informations comptables ;
• Définition de la mission ;
• Domaines et systèmes significatifs ;
• Orientations du programme de travail ;
• Equipe et budget ;
• Planification de la mission.
③ Appréciation du contrôle interne

Définition :

Le contrôle interne est l ’ensemble des mesures d’auto


contrôle, comptables ou autres, que la direction définit,
applique (et fait appliquer) et surveille sous sa responsabilité
afin d ’assurer la maîtrise de ses opérations et la sauvegarde du
patrimoine de l ’entreprise .

Le contrôle interne est un processus mis en œuvre par le


conseil d ’administration, les dirigeants et le personnel d ’une
organisation, destiné à fournir une assurance raisonnable
quant à la réalisation des objectifs fixés
Contrôle interne - Les termes utilisés :

 le contrôle interne est un processus. Il constitue un moyen


d ’arriver à ses fins et non une fin en soi.

 Un processus est une séquence d’actions qui associe étroitement des


opérations physiques et des systèmes d’information.

 Les processus sont d ’autant mieux effectués que des dispositifs


adéquats viennent en assurer la maîtrise et le contrôle. Ces
dispositifs sont désignés sous le vocable de systèmes tels que :
 Règlements internes, procédures
 Systèmes d ’information
 Objectifs individuels ou collectifs,
 Structure organisationnelle, définition des tâches et des postes
 le contrôle interne est mis en œuvre par des personnes. Ce
n ’est pas simplement un ensemble de manuels de
procédures et de documents; il est assurée par des
personnes à tous les niveaux de la hiérarchie. C’est une
préoccupation, une volonté de tous les responsables,
qui doivent prévoir, dans chacune des modalités qui
concourent à la gestion de l’entreprise, les sécurités
qui permettent d ’en assurer, autant que possible,
l ’autorégulation et l ’auto-contrôle.
 le management ne peut attendre du contrôle interne
qu ’une assurance raisonnable, et non une assurance
absolue.
 Le contrôle interne est axé sur la réalisation d ’objectifs
dans un ou plusieurs domaines qui sont distincts mais
qui se recoupent permettant d’atteindre :
 La pertinence des politiques : la direction est à
même de définir la politique la mieux adaptée aux
objectifs et moyens de l ’entreprise;
 L’efficacité : la politique décidée par la direction
est respectée ;
 L’efficience : les ressources nécessaires pour la
mise en œuvre de cette politique sont obtenues au
moindre coût.
Objectifs du Contrôle interne

Le contrôle interne est défini comme l ’ensemble des moyens


humains et techniques, tels que l ’organisation, les
procédures, les systèmes, ayant pour objectifs :

 la protection et la sauvegarde du patrimoine ;


 la réalisation et l ’optimisation des opérations ;
 la fiabilité des informations financières ;
 la conformité aux lois et aux réglementations en vigueur ;
 le respect des objectifs et des règles fixés par la direction
générale.
Les concepts du Contrôle interne

– un dispositif au coeur de l’entreprise

– un ensemble d’outils d’auto-contrôle

– une finalité : la fiabilisation de la gestion


Principe de contrôle interne
Principe d’organisation :
Le conseil des experts comptables estime que l’organisation doit être
préalable, adaptée, adaptable, vérifiable, formalisée et comporter une
séparation convenable des fonctions.
Principe d’auto – contrôle ou d’intégration :
Le recoupement consiste à comparer des informations qui doivent
semblables alors qu’elles figurent dans des documents différents.
Principe de permanence :
Les procédures utilisées par l’entreprise doivent être pérennes
Principe d’universalité :
Ce principe signifie que le contrôle interne concerne toutes les personnes
dans l’entreprise en tout temps et en tout lieu.
Principe d’indépendance :
Ce principe implique que les objectifs du contrôle interne sont à
atteindre indépendamment des méthodes, procédés et moyens de
l’entreprise.
Principe d’information :
L’information qui chemine dans les circuits du contrôle interne doit être
pertinente, utile, objective, communicable et vérifiable.
Principe d’harmonie :
Le contrôle interne n’implique en aucun cas une multiplication aussi
inutile que coûteuse de procédures lourdes et redondantes, il doit être
adapté à l’entreprise et à son environnement en fonction de
l’importance des risques et du coût de sa mise en oeuvre.
Principe de la qualité du personnel :
Tout contrôle interne est, sans un personnel compétent est voué à échec.
Approche méthodologique : approche par les risques
L’idée de base est que chaque activité comprend des zones sensibles présentant
des risques plus ou moins importants qui se traduisent par une déformation de
l’information.

Qu’est ce qu’un risque?


Possibilité de réalisation d’un événement redouté pouvant avoir des
conséquences néfastes.
l ’évaluation des risques consiste en l ’identification et l ’analyse des facteurs
susceptibles d ’affecter la réalisation des objectifs de l ’entreprise.
Pourquoi une approche par les risques ?

Il n ’existe aucun moyen d ’éliminer tous les risques. Les risques sont
inhérents aux affaires. Il convient cependant de déterminer le niveau de
risques acceptable et de le maîtriser
 Mieux orienter les travaux d’audit vers les zones de risques :
efficacité de la mission d’audit.
 Optimiser le temps en dosant le programme de contrôle en
fonction de l’importance des risques : efficience de la mission
d’audit.
Les trois constituants d’un risque :

Manifestation du risque Impact du risque Facteur du risque


Incident Incidence Causes
S’exprime par un fait, Préjudice financier ( perte Liés à l’environnement
une anomalie concrète réelle ou manque à interne ou externe à
souvent chiffrable gagner ) l’entreprise
Exemple : Exemple :
Factures clients impayés Exemple : Faiblesse de la
Coûts et pertes financiers procédure du crédit
clients
Non suivi du
recouvrement
Exemples :

Manifestation du Impact du risque Facteur du Recommandations


risque Incidence risque
Incident Causes
1- Ruptures de stocks
de matières premières
fréquentes

2- avoirs pour retours


de produits finis
importants

3- RRR en
augmentation constante
d’environ 15% chaque
exercice
Classification des risques :

Plusieurs classifications complémentaires sont possibles :


1- Classification selon les niveaux d’occurrence
 Risques potentiels : risques théoriques présentant un haut niveau
d’occurrence dû à la nature de l’opération si aucun système de contrôle
n’est mis en place.
 Risques possibles : risques probables dû à l’absence ou à l’insuffisance du
système de contrôle en place
 Risques réels : risques effectivement constatés
2- Classification selon l’origine des risques

 Risques liés aux secteurs d’activité : concurrence, réglementation


spécifique, clients et fournisseurs...
 Risques liés à l’entité : perspectives de développement, produit, mode de
production, répartition géographique des unités opérationnelles, structure
du capital, organisation structure...
 Risques liés au système de contrôle : absence non application ou
inefficacité d’une procédure, complexité du système d’information...
 Risques liés à une opération : selon que l’opération est répétitive,
ponctuelles ou exceptionnelles et selon que l’opération a une valeur faible ou
élevée.
1- phase préliminaire Description du système

2- test de conformité Suivi de quelques transactions

3- mise en évidence des


Forces du système Faiblesses du système
forces et des faiblesses
4- établissement du programme
détaillé de révision
5- test de permanence Évaluation du contrôle interne

7- mise à jour du programme


détaillé de révision
6- émission de lettre de
Bonne Mauvaise
recommandation
1- Description du système :

Avant de pouvoir juger un système de contrôle interne, il es indispensable


que l’auditeur ait compris son fonctionnement par une description des
opérations telles qu’elles sont effectuées sur le terrain. Pour ce faire,
l’auditeur peut utiliser :
 Les procédures écrites de l’entreprise
 Les entretiens avec le personnel concerné par la mission d’audit
 Les dossiers des auditeurs précédents
L’auditeur peut recourir aux outils suivants :
 Les notes descriptives ou approche narrative
 Les diagrammes de circulation
 La grille de séparation des fonctions
 Le questionnaire de contrôle interne
1-1- Note descriptive ou Approche narrative :

Les notes descriptives ou approche narrative sont rédigées par l’auditeur afin
de fournir :
 Les responsabilités et les tâches
 Les circuits des documents
Cette technique présente les inconvénients majeurs :
 du style personnel de celui qui la rédige, style qui n’est pas
compréhensif par chacun (abréviation, annotations…)
 la mise à jour périodique demande souvent une longue recopie des
procédures, pour éviter d’avoir des textes embrouillés
1-2- diagramme de circulation ou la méthodes des Flow-charts :

Le diagramme de circulation de circuits des documents appelé encore


ordinogramme ou flow-chart représente graphiquement une suite
d’opérations dans lesquelles figurent les différents documents utilisées et les
centres de travail ou responsabilité.

L’étude du circuit de traitement des opérations permet de :


 Visualiser rapidement le circuit des documents et la localisation des
point de contrôle
 Relever les insuffisances et les surcharges d’information de certain
servies
 S’assurer d’une bonne séparation des tâches

La présentation des symboles peut varier selon les auteurs, mais dans
l’ensemble, on retient les symboles suivants :
Document extérieur à l’entreprise à préciser
Document crée par l’entreprise à préciser

Travail effectué sur un document

Classement temporaire

Classement définitif

Document sortant de l’entreprise

Document éventuel

Établissement d’une liasse

Tout livre : grand livre, livre


d’inventaire…
Le circuit des achats Services Services Réception Comptabilité
utilisateurs achats fournisseurs
BC créer suite à une DA et
signer par le resp achat

Contrôle des Qté et Qlité


BC-BL et préparation du BR

Détails du BR portés à la cde


notamment Qté encore en
attente

Apposition sur la facture d’un


tampon avec N° séquentiel ;
toute copie est marquée
duplicata

Comparaison mentions de la
facture avec BC et BR

Comptabilisation de la
facture au journal d’achats
après avoir préparé les
imputations comptables
Exemple :

La société X fabrique des jouets. La livraison des matières premières et des pièces
détachées diverses est effectuée par le responsable de magasin qui au vu de ses
stocks commande aux fournisseurs. La livraison des fournisseurs ne donne pas lieu
à un bon de réception, mais chaque service a l’habitude de conserver le bon de
livraison donné par le fournisseur. Les factures sont directement reçues par le
service comptabilité qui les enregistre en comptabilité et dans un échéancier puis
les classe dans des dossiers (un par fournisseur). Les paiements sont effectués par
des chèques préparés par le service comptabilité et signés par le PDG qui les remet
ensuite au service comptabilité ; celui-ci a ensuite la charge de les comptabiliser
puis de les envoyer au fournisseur.
1-3- Le questionnaire de contrôle interne :

Le QCI est une liste de questions préétablies permettant à travers des


réponses par « oui » ou « non » de :

 recenser les éléments du dispositif du contrôle interne


 ressortir les points de faiblesses du système représentés par les
réponses « négatives »
 ressortir les points de forces théoriques du système représentés par
les réponses « positives »
La structure du QCI est définie par le schéma suivant :

Objectif du contrôle :

Questions Ref oui non Commentaires Ref


diag PVP

Cocher le colonne
En fonction des concernée
grands objectifs de Pour vérifier que tous les points
l’audit : de contrôle ont fait l’objet d’un
Pour Programme de Vérification des
exhaustivité réalité faciliter les Procédures
recherches

En fonction des
différents éléments En particulier s’il y a
du système qui un contrôle alternatif
permettent de
remplir l’objectif
Objectif du contrôle : appréciation du contrôle interne de l’inventaire des stocks

Questions Ref oui non Commentaires Ref


diag PVP
1- le responsable des stocks est-il
une autre personne que comptable?
2- la protection contre les
mouvements physiques non
autorisés est-elle prévue?
3- un système d’inventaire
permanent est-il utilisé :
a) En quantité
b) En valeur
4- Des inventaires physiques
périodes sont-ils effectués?
5- Les résultats sont-ils rapprochés
avec l’inventaire permanent?
6- le responsables analyse-t-il les
différences? .....
1- 4 - La grille de séparation des fonctions :

La grille de séparation des fonctions est un tableau permettant de


vérifier l’existence d’une séparation suffisante entre les fonctions
fondamentalement incompatibles

La structure de la grille est schématisée par la représentation suivante :

Service 1 Service 2 Service 3 Service 4

Opération 1

Opération 2

Opération 3
Opérations Magasins Services comptabilité PDG

Passation de la
commande
Livraison des FRS

Réception des factures

Comptabilisation des
factures
Préparation des
chèques
Signature des chèques

Comptabilisation des
chèques
Envoi des chèques
Conclusion sur les outils :

Les outils ne sont pas utilisés de façon systématique :

 L’auditeur choisit l’outil le mieux approprié à l’objectif recherché

 Il prélève dans « sa boite à outil » celui qui permet de réaliser au


mieux le travail d’audit.
Les tests en contrôle interne :

La mise en œuvre des outils de contrôle interne ne suffit pas, il faut des tests
pour une meilleurs appréciation du contrôle interne :

1- Les tests de conformité ou d’existence :


Ces tests sont effectués afin de s’assurer de la bonne compréhension du
système. L’auditeur doit vérifier la réalité du déroulement des opérations
depuis le début jusqu’à la fin.
Par exemple, pour le circuits d’exploitation « ventes-clients-stocks »,
prendre quelques bons de commande et les suivre jusqu’à leur classement,
leur saisie, ou leur envoie à un tiers extérieur à l’entreprise. Toutes les
personnes qui interviennent dans le circuit sont identifiées.
2- Les pistes d’audit ou chemin d’audit :
A l’origine, outil de contrôle comptable, cette technique est utilisée
aujourd’hui de façon plus générale pour reconstituer une opération en
partant du traitement final d’un document pour remonter à sa source, en
passant par tous les stades intermédiaires.
La piste d’audit est un test de permanence mais réalisé en sens inverse du
déroulement du circuit.
3 – L’observation physique :
L’observation physique est un outil d’audit permettant de s’assurer de la
réalité d’un élément ou d’un fait par la constatation matérielle de son
existence. On peut observer :
Un élément physique du patrimoine, un processus, des documents, des
éléments immatériels.
4 - Les tests de permanence :
Ces tests permettent de s’assurer que les points forts, mis en évidences lors de
l’examen des procédures, sont efficacement et continuellement appliqués.
LE CONTRÔLE DES COMPTES

Le contrôle des comptes consiste à comparer les chiffres des comptes


annuels avec divers justificatifs qui vont servir de preuves : actes
notariés, factures d’achats ou de ventes, bon de commandes et de
livraison, relevés bancaires, fiches de paie...
Le contrôle des comptes revient toujours à justifier un chiffre par une
pièce comptable ou par tout autre élément probant.
La collecte d’éléments probants qui vont permettre au CAC de fonder
son opinion sur la régularité, la sincérité et l’image fidèle des comptes
annuels comprend les huit techniques suivantes :
 L’inspection physique et l’observation ;
 La confirmation directe ;
 L’examen des documents reçus par l’entreprise ;
 L’examen des documents crées par l’entreprise ;
 Les contrôles arithmétiques ;
 Les analyses, estimations, rapprochements et recoupements
effectués entre information ;
 L’examen analytiques ;
 Les informations verbales obtenues des dirigeants et salariés.
Approches de la révision des comptes :

1- approche traditionnelle :
Elle consiste à réviser les comptes dans l’ordre de la balance.
Bien que cette méthode est exhaustive, elle n’est cependant pas
pratique, dans la mesure où le contrôle de certains comptes de
situation engendre le contrôle d’autres comptes de gestion.
Exemple : examen d’un compte d’emprunt :
 La justification du solde du compte en conformité avec le
tableau d’amortissement (bilan)
 La ventilation de ce solde selon son exigibilité (ETIC)
 La justification des intérêts pris en charge au cours de l’exercice
(CPC)
 Les engagements donnés en garantie au profit du prêteur
(ETIC)
1- approche par cycle :
Elle consiste à réviser les comptes par cycle :
 Cycle de trésorerie/financement ;
Cycle des immobilisations/ investissement
Cycle des approvisionnement / FRS-achat
Cycle des ventes
Cycle des stocks
Cycle des frais de personnels

Cette méthode est plus logique pour le contrôleur : elle permet


d’optimiser le temps d’intervention et que l’essentiel a été fait.

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