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COURS LEGISLATION DES MARCHES PUBLICS – DIC 3 2022

PREMIERE PARTIE

INTRODUCTION
La commande publique est un levier économique qui peut promouvoir le développement du
secteur public au regard des importantes ressources financières mises en jeu. Toutefois,
pour augmenter les possibilités d’accès aux marchés, le secteur privé doit suivre des
procédures qui requièrent un formalisme exigé par l’acheteur public et destiné à garantir
une saine mise en concurrence encadre les principes essentiels de la commande publique :

- La liberté d’accès
- L’égalité de traitement des candidats
- La transparence des procédures
En outre, la participation aux marchés publics nécessite une connaissance précise du cadre
législatif, réglementaire ainsi que du dispositif institutionnel qui régit la commande publique.

I. LE CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE

Le système qui régit la commande publique au Sénégal a fait l’objet d’une réforme qui avait
pour objet de mettre en place un instrument permettant à l’Administration et ses
démembrements d’acquérir des biens et services dans des conditions d’efficacité, de
transparence et d’économie.

La mise en œuvre de la réforme a été consacrée par la transposition des directives 04 et 05


de 2005 de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) relatives à
l’harmonisation des marchés publics des états membres. La directive°04/2005/CM/UEMOA
porte sur les procédures de passation, d’exécution et de règlement des marches publics et
des délégations de service public tandis que la directive 05 a trait au contrôle et à la
régulation des marchés. Cette directive a prévu au plan institutionnel la mise en place
d’entités administratives centrales et décentralisées pour le contrôle des marchés publics et
des délégations de service public, mais également des mécanismes institutionnels et
opérationnels de régulation qui ne peuvent pas être dévolus aux entités administratives
chargées des fonctions de contrôle des marchés publics et des délégations de service public.
Ces mécanismes doivent garantir une régulation indépendante des marchés publics et des
délégations de service public et une représentation tripartite et paritaire de l’Administration,
du secteur privé et de la société civile.

Ainsi, les directives 04 et 05 ont comporté d’importantes innovations par rapport à la


réglementation antérieure en ce qu’elle consacre la régulation, institue le recours suspensif
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des soumissionnaires au stade de passation de marchés, rationalise le contrôle a priori,
supprime définitivement les régimes dérogatoires, responsabilise davantage les ministères
et organismes dépensiers et systématise le contrôle a posteriori.

Afin d’internaliser les directives, le Sénégal a procédé à la modification de la loi portant Code
des Obligations de l’Administration. La modification du COA a permis de mettre les
dispositions y relatives en harmonie avec le CMP en tenant compte des meilleures pratiques
actuellement reconnues.

Le décret n° 2007-545 du 25 avril 2007 portant Code des Marchés a alors été signé puis,
après trois ans de mise en œuvre, modifié en septembre 2010, ensuite en janvier 2011, par
la suite abrogé et remplacé par le décret 2011-1048 du 27 juillet 2011 qui, à son tour, a été
abrogé et remplacé par le décret 2014-1212 du 22 septembre 2014.

Au plan institutionnel, les modifications ont permis de créer l’Autorité de Régulation des
Marchés publics (ARMP) et la Direction centrale des Marchés publics (DCMP). Les missions
assignées à ces deux organes sont précisées par le décret n°2007-546 du 25 avril 2007
portant organisation et fonctionnement de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics
(ARMP) et le décret n° 2007- 547 du 25 avril 2007 portant création de la Direction centrale
des Marchés publics (DCMP).

Aujourd’hui, sur le plan des textes, la commande publique qui résulte de la transposition des
directives 04 et 05/2005 de l’UEMOA est régie par :

- Une loi : le Code des Obligations de l’Administration porté par la loi modifiée

- Des décrets d’application : Code des Marchés publics

- La loi sur les contrats de partenariat public-privé : Loi n° 2021-23 du 02 mars 2021

- Décret n°2021-1443 du 27 octobre 2021 portant application de la loi sur les PPP

Au plan institutionnel

- Pour les marchés publics et DSP : ARMP et DCMP

- Pour les Contrats de partenariat : Unité nationale d'Appui aux Partenariats public-
privé (UNAPP), Comité interministériel, ARMP, DCMP

La commande publique est donc constituée par les Marchés publics et contrats de
partenariat public-privé

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DEFINITIONS DE QUELQUES CONCEPTS CLES

Marchés publics : contrat écrit, conclu à titre onéreux par une autorité contractante pour
répondre à ses besoins en matière de travaux, de fournitures ou de services, ou à des
besoins combinant ces différentes catégories. Les marchés publics sont des contrats
administratifs à l'exception de ceux passés par les sociétés nationales et les sociétés
anonymes à participation publique majoritaire qui demeurent des contrats de droit privé.
(Définition code des marchés publics)

Contrat de partenariat public-privé : contrat écrit conclu à titre onéreux pour une durée
déterminée entre une autorité contractante et un opérateur économique, qui est, selon son
objet, les modalités de rémunération du titulaire et les risques transférés, qualifié de contrat
de partenariat public-privé à paiement public ou de contrat de partenariat public-privé à
paiement par les usagers

Contrat de partenariat public-privé à paiement public : contrat de partenariat public-privé


par lequel une autorité contractante confie, à un opérateur économique, dont la
rémunération provient essentiellement de versements de l'autorité contractante pendant
toute la durée du contrat, tout ou partie des missions ayant pour objet, la conception, la
construction ou la transformation, l'entretien, la maintenance, l'exploitation ou la gestion
d'ouvrages, de services, d'équipements où de biens immatériels nécessaires à l'intérêt
général dont l'autorité contractante a la charge, ainsi que tout ou partie de leur
financement.

Contrat de partenariat public-privé à paiement par les usagers : contrat de partenariat


public-privé par lequel une autorité contractante confie la gestion d'un service d'intérêt
général dont elle a la responsabilité, ou la conception, le financement, la réalisation, la
réhabilitation, l'exploitation, l'entretien et la maintenance d'ouvrages, d'équipements ou de
biens immatériels à un opérateur économique dont la rémunération provient
essentiellement de versements des usagers. La concession, l'affermage et la régie intéressée
sont des contrats de partenariat public-privé à paiement par les usagers.

Exemples de PPP à paiement usagers

Affermage : contrat par lequel une autorité contractante confie, à un opérateur


économique, l'exploitation, l'entretien et la maintenance d'un ouvrage existant afin qu'il
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assure la fourniture d’un service d'intérêt général. Le cocontractant de l'autorité
contractante ne prend pas en charge les investissements initiaux. Il peut être chargé de
travaux de modernisation, d'extension ou de réhabilitation de l'ouvrage.

Concession : contrat par lequel une autorité contractante confie au concessionnaire la


mission soit d'exécuter un ouvrage public ou de réaliser des investissements relatifs à un tel
ouvrage et de l'exploiter en vue d'assurer un service d'intérêt général. Dans tous les cas, le
concessionnaire exploite le service en son nom et à ses risques et périls en percevant des
rémunérations sur les usagers de l'ouvrage ou des bénéficiaires du service concédé.

Régie intéressée : contrat par lequel une autorité contractante confie l'exploitation d'un
service d'intérêt général à un opérateur économique qui en assume la gestion pour le
compte de ladite autorité contractante et reçoit de cette autorité contractante une
rémunération calculée en fonction des revenus ou des résultats de l'exploitation ainsi que
des objectifs de performance du service. Le risque d'exploitation est substantiellement
transféré à l'opérateur.

Caractéristiques comparées des marchés publics et contrat de partenariat public-privé

Types de contrat Objet Financement Qui paye le Risques


cocontractant d'exploitation

Marché public Fourniture de biens, Fonds publics Acheteur public Acheteur public
services ou travaux

Concession Soit: Investissement + Concessionnaire les usagers Concessionnaire


exploitation d'un SP au
nom du Soit:
concessionnaire investissements et
exploitation
Soit:
Soit: frais
Exploitation seule d'un d'exploitation seule
SP au nom du
concessionnaire

Régie intéressée Exploitation complète Personne publique La personne Co-contractant


d'un SP pour le publique sur la base pour l'essentiel
compte et au nom de des sommes payées
l'administration par les usagers

Contrat de partenariat Réalisation d'ouvrages Co-contractant La personne Répartis


à paiement public ou projets sans gestion publique
complète du SP

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TD

Cas 1 : L’Etat souhaite construire une autoroute à péage. Il demande à


un opérateur privé de financer le projet, de concevoir l’infrastructure et
de l’exploiter pendant la durée d’amortissement fixé à 20 ans.
L’opérateur est rémunéré par les usagers du péage sur la base de
l’exploitation du service.

Cas 2 : L’état décide de construire des résidences universitaires pour les


étudiants. Il envisage de sélectionner un opérateur privé qui devra
apporter le financement nécessaire, faire la conception, la construction,
l’équipement et l’entretien des bâtiments pendant la durée du contrat. En
contrepartie, l’opérateur perçoit une rémunération de l’Etat de façon
périodique (chaque année) à compter de la livraison des résidences, un
montant lui est alloué dans le cadre du budget.

Cas 3 : Pour l’alimentation en eau potable des populations en milieu


rural, l’Etat décide de réaliser lui-même toutes les infrastructures
hydrauliques (usines d’eau, château d’eau, canalisation, équipements de
pompage etc...). Ensuite, l’Etat décide de confier la gestion et
l’exploitation des ouvrages à un opérateur privé qui devra, sur la base
d’obligations de performance, produire l’eau et le distribuer aux
populations. En contrepartie, l’opérateur perçoit des populations une
rémunération dont une certaine partie revient à l’Etat. L’opérateur est
chargé d’effectuer la maintenance des ouvrages.

Cas 4 : L’Etat a emprunté des fonds à un bailleur pour réaliser un pont. Il


a sélectionné une entreprise chargée de concevoir et de réaliser le pont.
Au fur et à mesure de l’évolution, l’entreprise est rémunérée directement
par l’Etat. La réception définitive du pont marque la fin des obligations
contractuelles et, en ce moment, l’entreprise a reçu intégralement sa
rémunération.

Cas 5 : Pour l’exploitation de l’ouvrage, l’Etat a recruté un opérateur qui


assure l’entretien, la maintenance et la gestion de l’ouvrage sous forme
de pont à péage. En contrepartie, l’opérateur reçoit des usagers une
rémunération qu’elle reverse à l’Etat. De son côté, l’Etat lui assure un
revenu minimal et des recettes additionnelles qui dépendent des
résultats de l’exploitation
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I. LES DIFFERENTES ETAPES D’UNE PROCEDURE DE
PASSATION DE MARCHE

1. Identification des besoins

2. Budgétisation et planification

3. Etudes préalables : de faisabilité

4. Préparation des dossiers de consultations : DAO et ses parties (IS, CCAG, CCAP, CCTG, CCTP,
Devis quantitatif estimatif, BPU, plans

5. Lancement des dossiers :

6. Réception des offres, évaluation et attribution du marché

7. Signature du contrat

8. Exécution du contrat

Présentation du cycle achat

Le cycle achat

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II. LES TYPES DE MARCHES
III.1 Marchés de travaux
Définition : Travaux : Opérations de construction, reconstruction, démolition, réparation ou
rénovation de tout bâtiment ou ouvrage, y compris la préparation du chantier, les travaux de
terrassement, l'installation d'équipements ou de matériels, la décoration et la finition, ainsi
que les services accessoires aux travaux, si la valeur de ces services ne dépasse pas celle des
travaux eux-mêmes

Spécificités :
- Conditions de participation
Les entreprises éligibles sont celles qui sont réputées être qualifiées disposant à cet égard
de l’attestation de qualification et de classification dans le secteur du BTP
Les entreprises doivent remplir les critères de qualification : moyens matériels, humains,
financiers, expérience similaire
La durée des marchés de travaux es plus longue en général que les marchés de fourniture

III.2 Marchés de fournitures

Définition : Biens mobiliers de toutes sortes y compris des matières premières, produits,
équipements et objets sous forme solide, liquide ou gazeuse et l'électricité, y compris
également les biens acquis par crédit-bail ou location-vente et les services accessoires à la
fourniture des biens, si la valeur de ces derniers services ne dépasse pas celle des biens eux-
mêmes

Spécificités : critères de qualification plus souples


Durée plus courte en général
Usage d’incoterm
Rémunération en général à prix unitaire

III.3 Marchés de service courants

Le marché qui n’est ni un marché de travaux ni un marché de fournitures. Il comprend


également le marché de prestations intellectuelles, c'est-à-dire le marché de services dont
l’élément prédominant n’est pas physiquement quantifiable.

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III.4 Marchés de prestations intellectuelles (consultants)

Définitions
Prestations consistant principalement en la réalisation de prestations, telles que des études,
des travaux de recherche, des services de conseils, des prestations d'ingénierie ou
d'assistance qui ne se traduisent pas par un résultat physiquement mesurable ou apparent
Spécificités :
- pas d’exigence de garantie de soumission
- Evaluation en deux étapes : offre technique puis offre financière
-Obligation de mener des négociations avant signature du contrat
- Mode de rémunération forfaitaire ou au temps passé
- Rémunération en fonction des livrables

Modes de sélection dans le cadre des marchés de prestations intellectuelles

Dans le cadre d’un marché de consultants (firmes ou individuels), le titulaire peut être
sélectionné par trois modes :
- soit sur la base de la qualité technique de la proposition, résultant en
particulier de l’expérience du candidat, de la qualification des experts et de la
méthode de travail proposée, ainsi que du montant de la proposition ;
- soit sur la base d’un budget prédéterminé dont le candidat doit proposer la
meilleure utilisation possible ;
- soit sur la base de la meilleure proposition financière soumise par les
candidats ayant obtenu une note technique minimum ;

- soit, dans les cas où les prestations sont d’une complexité exceptionnelle ou d’un
impact considérable ou encore lorsqu’elles donneraient lieu à des propositions
difficilement comparables, exclusivement sur la base de la qualité technique
de sa proposition. Dans ce dernier cas, l'exécution du marché doit donner lieu à un
contrôle des prix de revient.

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III. LES MODES DE PASSATION

IV. 1 Appel d’offres ouvert


L’appel d’offres ouvert est le mode de passation auquel les autorités contractantes
doivent, par principe.

C’est une procédure par laquelle le marché est at


tribué: au candidat qualifié, qui remet l’offre conforme évaluée la moins disante; sur
la base de critères d’évaluation quantifiés en termes monétaires, suite à un appel à la
concurrence ouvert, Sans négociation;

L’appel d’offres ouvert permet de garantir la liberté et l’égalité d’accès à la


commande publique, la transparence et l’économie. En effet, en favorisant une
concurrence large, l’autorité contractante accroit les chances d’obtenir la meilleure
offre selon le rapport qualité/coût

L’appel d’offres ouvert peut comprendre:

- une phase de pré-qualification

- Il peut également comporter deux étapes

A. Appel d'offres précédé d'une préqualification

Conditions:
Réalisation de travaux importants ou complexes exceptionnellement, marchés de
fournitures de matériels devant être fabriqués sur commande services spécialisés
Il est publié un avis d’appel public à candidature qui mentionne la liste des
renseignements que les candidats devront joindre à leur candidature et précise la
date limite de remise des candidatures.

Procédure
La phase de pré-qualification, première phase de la procédure, va permettre à l’AC
d’établir une liste de candidats ayant des capacités jugées suffisantes et satisfaisantes
pour l’exécution conforme du marché public concerné
Pour établir cette liste, l’AC doit faire exclusivement porter ses vérifications sur les
critères suivants:
- références aux marchés analogues
- moyens matériels et humains des candidats

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-capacité financière
Les candidats qui sont jugés comme ayant apporté des garanties et réponses
satisfaisantes sont invités, dans la 2ème phase, à déposer une offre complète selon
les procédures utilisées pour l’AO

Les lettres d'invitation à remettre une offre sont adressées aux candidats 30 jours au
moins avant la date fixée pour le dépôt des offres.

B. Appel d'offres en deux étapes

Dans le cas de marchés d’une grande complexité ou lorsque la personne responsable


du Marché souhaite faire son choix sur la base de critères de performance et non de
spécifications techniques détaillées, le marché peut faire l’objet d’une attribution en
deux étapes.
Les candidats sont d’abord invités à remettre des propositions techniques, sans
indication de prix, sur la base de principes généraux de conception ou de normes de
performance, et sous réserve de précisions et d’ajustements ultérieurs d’ordre
technique aussi bien que commercial.
Lorsqu'elle a identifié la ou les solutions qui sont susceptibles de répondre à ses
besoins, l'autorité contractante informe les candidats de la fin de cette première
étape.
Lors de la seconde étape, les candidats sont invités à présenter des propositions
techniques définitives assorties de prix, sur la base du dossier d'appel à la
concurrence établi ou révisé par la personne responsable du marché en fonction des
informations recueillies au cours de la première étape

IV. 2 Appel d’offres restreint


L’appel d'offres est dit restreint lorsque seuls peuvent remettre des offres les candidats que
la personne responsable du marché a décidé de consulter.
Un appel d’offres restreint requiert l’autorisation de la DCMP et doit résulter des situations
suivantes:
- les marchés pour lesquels, en raison des circonstances particulières, une action
rapide de l’autorité contractante est nécessaire, justifiant la réduction des délais de
réception des candidatures et des offres, afin de prévenir un danger ou un retard
préjudiciel qui n’est pas provoqué par l’autorité contractante. En ce cas, le délai de
réception des offres est au moins égal à dix (10) jours pour l’appel d’offres national et
quinze (15) jours pour l’appel d’offres international
- Les marchés de travaux, fournitures ou services qui ne sont exécutés qu’à titre de
recherches, d’essais, d’expérimentation ou de mise au point ;

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- Les marchés que l’autorité contractante doit faire exécuter en lieu et place des
titulaires défaillants et à leurs frais et risques ;
- Les marchés qui ont donné lieu à un appel d’offres infructueux.

IV .3 Marchés par entente directe


Les marchés sont passés par entente directe lorsque l’autorité contractante engage
directement les discussions avec un ou plusieurs opérateurs économiques et attribue le
marché au candidat qu’elle a retenu.

Un marché par entente directe ne peut être passé qu’avec des entrepreneurs, fournisseurs
ou prestataires de services qui acceptent de se soumettre à un contrôle des prix spécifiques
durant l’exécution des prestations.

Il ne peut être passé de marchés par entente directe qu’après :

1. autorisation de la Direction chargée du contrôle des marchés publics dans les


cas suivants :

a) pour les marchés destinés à répondre à des besoins qui, pour des raisons
tenant à la détention d’un droit d’exclusivité, ne peuvent être satisfaits que par un
cocontractant déterminé ;

b) pour des fournitures, services ou travaux qui complètent ceux ayant fait
l’objet d’un premier marché exécuté par le même titulaire, à la condition que le
marché initial ait été passé selon la procédure d’appel d’offres et que le marché
complémentaire ne porte que sur des fournitures, services ou travaux qui ne figurent
pas dans le marché initial conclu mais qui sont devenues nécessaires, à la suite d’une
circonstance imprévue et extérieure aux parties, et que ces fournitures, services ou
travaux ne peuvent être techniquement ou économiquement séparés du marché
principal. Le montant cumulé des marchés complémentaires ne doit pas dépasser un
tiers du montant du marché principal, avenants compris ;

2. avis de la Direction chargée du contrôle des marchés publics dans les cas
suivants :

a) Pour les marchés de travaux, fournitures ou services considérés comme secrets


ou dont l’exécution doit s’accompagner de mesures particulières de sécurité ou
pour lesquels la protection des intérêts essentiels de l’Etat l’exige
b) Les marchés pour lesquels, l’urgence impérieuse, résultant de circonstances
imprévisibles, irrésistibles et extérieurs à l’autorité, n’est pas compatible avec les

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délais et règles de forme exigés par la procédure d’appel d’offres ouvert ou
restreint ;
c) les marchés passés dans le cadre des mesures de mobilisation générale et de mise
en garde.

CAS SPECIFIQUES DES CONTRATS FIDIC

 La FIDIC (Fédération internationale des ingénieurs conseils)


 Fondé en 1913 par des ingénieurs français, belges et suisses
 1945 : Intégration de 40 Associations Nationales d’ingénieurs Conseils
 UK est devenu membre en 1949, USA en 1958
 1957 Publication de la première édition des Conditions de Contrat pour Travaux de
Génie Civil, connues sous le nom de Livre Rouge
 Le Livre Rouge, basé sur le modèle Britannique de contrats utilisé par l’« Institution of
Civil Engineers », reflète les traditions, le langage et le système juridique Britannique
 FIDIC réunit régulièrement des Commissions chargées d’améliorer ses documents et
d’ajouter de nouvelles conditions de contrat pour d’autres types de construction
 Bien connue des organismes clients pour son travail de préparation et de publication
de contrats types ("l'arc-en-ciel FIDIC")

Livre rouge FIDIC

 Contrat de construction pour des projets classiques traditionnels (Infrastructure,


bâtiments, hydroélectricité …)
 Conditions : Conception fournie par le Maitre d’Ouvrage
 L‘Ingénieur- maitre d’Œuvre administre le contrat, surveille les travaux de
construction et certifie les paiements
 Le Maître d’ouvrage est informé de tous les détails et peut apporter des
changements liés à la conception
 Le marché est à prix unitaires
 Le paiement selon des devis quantitatifs ou selon des montants forfaitaires pour les
travaux approuvés
 Le conciliateur est permanent.

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LIVRE JAUNE

 Contrat de conception réalisation - pour des infrastructures électriques &mécaniques


& pour des travaux de construction & d’ingénierie conçus par l’entrepreneur
 Recommandées pour la fourniture d’infrastructures électriques et/ou mécaniques, et
pour la conception et la réalisation de travaux de construction ou d’ingénierie
 L’entrepreneur (ou fournisseur) se charge de la majeure partie de la conception, pour
satisfaire aux exigences / spécifications de rendement du Maître d’ouvrage
 L’ingénieur gère le contrat, surveille la fabrication et le montage sur place ou les
travaux de construction et certifie les paiements
 Contrat à prix forfaitaire dont les paiements sont effectués en fonction de l’atteinte
d’étapes sur la base de certifications (contrôles) réalisées par l’ingénieur

LIVRE D’ARGENT

 Le Maître d’Ouvrage passe un contrat avec l‘Entrepreneur de construction pour un


contrat EPC (Ingénierie, Fourniture, Construction)
 L’Entrepreneur est entièrement responsable de la conception et de la construction
 Le prix et le délai contractuels ne seront pas dépassés (prix forfaitaire)
 Il n’y a pas d’ingénieur
 Le conciliateur est had oc.

LIVRE OR

 Conçus pour les projets qui requièrent l’exploitation et la maintenance de l’ouvrage


et des équipements
 Les mêmes caractéristiques que le livre argent
 L’Entrepreneur est entièrement responsable de la conception et de la construction
 En cas de défaillance dans l’exploitation de l’ouvrage, l’entrepreneur encourt des
pénalités pour défaut de performance
 Le conciliateur est had oc

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IV. LA PREPARATION D’UNE SOUMISSION
Cas d’un marché de travaux
1. Recherche de l’information : Plan de passation de marchés, avis général et
avis spécifiques d’appel d’offres
Les projets de marché à lancer pendant l’année par les autorités contractantes doivent être
planifiés et inscrits dans un plan de passation des marchés (PPM).

Le PPM recense la liste de projets par catégories (fournitures, services, prestations


intellectuelles, travaux) qui doivent donner lieu à une procédure d’appel d’offres comportant
un appel public à la concurrence. Ce PPM est transmis à la DCMP au plus le 1 er décembre de
l’année prévue pour la passation des marchés et la DCMP en assure la publicité dans les trois
jours qui suivent la réception. Le PPM indique pour chaque marché, la nature, le mode de
passation, les dates prévisionnelles de lancement et d’attribution.

En plus du PPM, chaque autorité contractante publie avant le 15 janvier de l’année, dans un
journal quotidien de grande diffusion et sur le portail des marchés publics
(www.marchespublics.sn), un avis général qui recense l’ensemble des marchés figurant dans
le PPM.

Ainsi, une entreprise qui prévoit d’accéder aux marchés publics doit consulter le portail des
marchés publics ainsi que les journaux pour disposer en début d’années, d’informations
relatives aux marchés prévus par les autorités contractantes.
Chaque marché à lancer par appel d’offres, fera plus tard l’objet d’une publication spécifique
dans un journal quotidien de grande diffusion.

L’avis spécifique renseigne sur l’intitulé exact des travaux, la source de financement, les
conditions d’acquisition du dossier d’appel d’offres, les exigences en matière de
qualification, la date, l’heure limite et le lieu de dépôt des offres, le montant de la garantie
de soumission.
A partir de la lecture de l’avis spécifique, l’entreprise doit prendre les dispositions
nécessaires pour participer à l’appel d’offres en suivant la démarche suivante :
- Achat du dossier d’appel d’offres ou remise gratuitement sur demande
- Préparation des pièces administratives ou autorisations requises
- Visite des lieux
- Demande de renseignements ou d’éclaircissements
- Préparation des CV du personnel clé et actualisation
- Préparation des justificatifs du matériel
- Contact avec les établissements bancaires pour disposer de ligne de crédits, de
garantie de soumission
- Préparation de l’offre technique (référence au CCTP)
- Préparation de l’offre financière
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V. DE LA SOUMISSION A LA SIGNATURE DU MARCHE
V.1 Préparation de la soumission
A partir de la lecture de l’avis spécifique, l’entreprise doit prendre les dispositions nécessaires pour
participer à l’appel d’offres en suivant la démarche suivante :

- Achat du dossier d’appel d’offres ou remise gratuitement sur demande

- Préparation des pièces administratives ou autorisations requises

- Visite des lieux

- Demande de renseignements ou d’éclaircissements

- Préparation des CV du personnel clé et actualisation

- Préparation des justificatifs du matériel

- Contact avec les établissements bancaires pour disposer de ligne de crédits, de garantie de
soumission

- Préparation de l’offre technique (référence au CCTP)

- Préparation de l’offre financière

Usage des dossiers standards (dossiers-type) adopté par résolution du Conseil de Régulation de
l’ARMP. Le dosser-type comprend :

 Les Instructions aux soumissionnaires

 Les données particulières de l’Appel d’offres

 Les formulaires types (lettre de soumission, modèle de garantie de soumission,


formulaire de renseignements sur le candidat, formulaires sur le matériel, les
moyens financier…)

 Critères de Pré / post qualification

 Cadre de devis quantitatif et estimatif, cadre du bordereau des prix unitaires

 Prescriptions techniques : Cahier des Clauses techniques particulières

 Plans et Dessins de réalisation

 Modèle de marché.

o Clauses générales (CCAG)

o Clauses particulières (CCAP)


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Méthodologie de rédaction du CCTP

Le CCTP est un document qui fait partie intergrante du DAO et qui contient les clauses et dispositions
techniques concernant un marché public. Au lancement du DAO, Il permet aux candidats de disposer
de toutes les prescriptions techniques relatives au projet. Pendant l’execution, il permet au titulaire
d’avoir un repère technique pour se conformer aux exigences du maître d’ouvrage. Il permet
également au Maître d’Oeuvre et au Maitre d’ouvrage de vérifier le respect du cahier des charges.

V.2 SOUMISSION

La soumission est l’acte d’engagement écrit, au terme duquel un candidat fait connaître ses
conditions et s’engage à respecter les cahiers des charges applicables.

La soumission contient également :

- les rabais proposés par le candidat,

- l’engagement de ne pas octroyer ou promettre d’octroyer à toute personne intervenant à quelque


titre que ce soit dans la procédure de passation du marché, un avantage indu, pécuniaire ou autre,
directement ou par des intermédiaires, en vue d’obtenir le marché,

- le respect des dispositions de la Charte de transparence et d’éthique en matière de marchés publics


adoptée par décret n° 2005-576 du 22 juin 2005.

Les offres et soumissions doivent être signées par les candidats qui les présentent ou par leur
représentant dûment habilité, sinon elle sera rejetée. Les candidats doivent s’en tenir au modèle de
lettre de soumission figurant dans le dossier d’appel d’offres Une même personne ne peut
représenter plus d’un candidat pour un même marché.

Exception

Possibilité de proposer des variantes. Il peut être prévu que les candidats présentent une offre
comportant des variantes par rapport aux spécifications des cahiers des charges qui ne sont pas
désignées comme des exigences minimales à respecter.

Exemple : Offre de base : pont en béton armé

Variantes possibles : Pont mixte, pont métallique

V.3. ATTRIBUTION DU MARCHE

La procédure d’attribution d’un marché est effectuée au sein de chaque autorité contractante par la
Commission des marchés. Cette commission, constituée en début de chaque année, a pour rôle de :

- Recevoir les offres

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- Procéder à l’ouverture en séance publique aux date et heure limite prévues

- Evaluer les offres ou désigner un comité technique pour l’évaluation en fonction des critères
mentionnés dans le dossier d’appel à la concurrence.

- Proposer l’attribution du marché

Le candidat choisi doit être celui qui a l’offre conforme évaluée la moins-disante et qui est reconnu
réunir les critères de qualification mentionnés dans le dossier d’appel à la concurrence.

Attribution d'un marché à lot unique

Le candidat choisi doit être celui qui a l'offre conforme évaluée la moins-disante et qui est reconnu
réunir les critères de qualification mentionnés dans le dossier d'appel à la concurrence.

Première phase : Examen de la recevabilité de l'offre

Est-ce que les conditions d'éligibilité sont remplies : candidats en règles vis —à-vis des
administrations fiscales, sociales, ne pas faire l'objet de sanction d'exclusion dans les marchés
publics, ne pas être condamné, ne pas être en situation de faillite

2ᵉ phase : Examen de la conformité technique

L'offre doit être conforme aux exigences du dossier d'appel sans divergences ou réserves majeures.

Les divergences ou réserves sont celles :

- Dont l'acceptation compromet la performance ou le résultat attendu ;

- L’acceptation porte préjudice aux candidats qui ont fait l'effort de présenter des offres
conformes ;

- Limitent les droits du maître d'ouvrage ou les obligations de l'entreprise

Troisième phase : Analyse financière des offres conformes

Cette phase consiste à :

- corriger les erreurs arithmétiques,

-prendre en compte les rabais inconditionnels proposés, procéder aux ajustements pour les
variations mineures

- Appliquer s’il y a lieu la préférence

4ᵉ phase : classement des offres conformes ( de l’offre la moins disante à l’offre la plus chères)

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5e phase : examen de la qualification : pour le candidat ayant proposé l'offre la moins-disante. Si ce
dernier ne remplit pas les critères de qualification, la commission d'évaluation des offres passe au
second candidat

6e phase : Attribution du marché au candidat ayant proposé l'offre conforme, évaluée la moins
disante et qui remplit les critères de qualification prévus dans le dossier d'appel d'offres.

ATTENTION :

Ne pas confondre la conformité qui concerne l'offre et la qualification qui concerne le candidat

Attribution pour les marchés allotis

Dans le cas d'un marché à lots, l'attribution se fait par lots groupés ou séparés selon la combinaison
la plus avantageuse pour l'autorité contractante.

Exemples : Une autorité contractante lance un marché de construction de salle de classe, en trois lots

Lot 1 : 80 salles de classes et blocs d'hygiène dans la zone Nord (Saint Louis, Matam)

Lot 2 : 120 salles de classe dans la zone sud et sud-est (Ziguinchor, Sédhiou, Kolda, Tamba, Kédougou)

Lot 3 75 salles de classe dans la zone centre et centre ouest (Diourbel, Kaolack, Fatick, Kaffrine et
Thies

A l'ouverture des plis, quatre candidats ont déposé Ieur soumission au trois lots :

Soumissionnaires Lot 1 Lot 2 Lot 3

A 850 millions 1 350 millions 750 millions

B 780 millions 1 100 millions 690 millions

C 900 millions 1 200 millions 800 millions

D 800 millions 1 300 millions 775 millions

Après évaluation, les quatre offres sont déclarées conformes et aucune erreur arithmétique n'est
décelée.

Toutefois, la commission des marchés se rend compte que les moyens humains et matériels du
soumissionnaire B ne lui permettent d'être attributaire que de deux lots :

Proposer l'attribution selon la combinaison la plus avantageuse

Réponse : Nombre de combinaisons possible

18
Nous avons 3 combinaisons possibles

Combinaison 1 :

Lot 1 : 1er B : 780 millions ; lot 2 : 1er B : 1 100 millions ; Lot 3 : 2e A : 750 millions

Total : 780 +1 100+ 750 = 2 630 millions

Combinaison 2 :

Lot 1: 1er B: 780 millions ; lot 3: 1er B : 690 millions ; Lot 2 : 2e C : 1 200 millions

Total : 780+690+1200 = 2 670 millions

Combinaison 3 :

Lot 2 : 1er B : 1 100 millions ; lot 3: 1er B : 690 millions ; Lot 1 : 2e D : 800 millions

Total : 1 100+ 690+800 = 2 590 millions

La combinaison 3 est la plus avantageuse

CRITERES DE QUALIFICATION DANS UN MARCHE DE TRAVAUX

1. Critères financiers

- Chiffre d”affaires annuel des activités de construction

Exemple : Estimation du « chiffre d'affaires annuel moyen » minimum requis

Marché considéré

Description

Coût estimatif (imprévus compris) Durée

Installation portuaire

FCFA 25 milliards 3 ans

a) Montants annuels moyens facturés prévus sur la base d'une projection linéaire : FCFA 25 - 3 =
FCFA 8,3 milliards/an

b) Par application du coefficient multiplicateur normal de 1,5, le chiffre d'affaires minimum


requis s'établit ainsi FCFA 8,3 milliards/an x 1,5 = FCFA 12,5 milliards/an

- Capacité financière ou Iigne de crédits

La capacité financière vise à vérifier l'existence de moyens financiers de l'entreprises permettant de


réaliser les travaux dans l'attente de recevoir un décompte. Une entreprise de travaux doit disposer,
soit de liquidités propres ou d'une Iigne de crédits.

19
Exemple : Estimation des « liquidités » minimales requises Prenons le marché considéré au
paragraphe 3.2 ci-dessus : Coût estimatif FCFA 25 milliards, Durée 3 ans

« Flux » moyens par mois : FCFA 25 milliards + 36 = FCFA 0,7 milliards

Détermination de la période écoulée (exemple)

a) période de travaux 1 mois


b) certificat de paiement délivré par l'Ingénieur 15 jours
c) règlement de la facture par le Maître d'Ouvrage 45 jours
d) période provisionnelle

« liquidités » requises pour quatre mois : 4 x FCFA 0,7 milliards = FCFA 2,8 milliards

2. Critère d'expérience

- Expérience générale de construction : exprimée en nombre d'années d'ancienneté de


l'entreprise dans le secteur de la construction de façon générale ;

- Expérience spécifique : exprimée en nombre de projets similaires

Le Candidat doit avoir exécuté des travaux similaires d'une ampleur au moins semblable à l'ensemble
des travaux faisant l'objet de l'appel d'offres. Selon la nature des travaux en question, le critère doit
avoir trait au fait que le Candidat doit avoir mené totalement ou substantiellement à bien, au cours
des trois à cinq dernières années, un ou plusieurs marchés représentant chacun une valeur (d'au
moins 80 %) par rapport au marché proposé.

NB : Des projets similaires sont de même nature, de même envergure et comportent la même
complexité de réalisation

Par exemple, s'il s'agit de gros travaux de terrassement, de percement de tunnels ou de coulage de
béton, le Candidat devra démontrer qu'il possède l'expérience nécessaire en la matière pour avoir
réalisé ces travaux selon des cadences correspondant à un pourcentage donné (par exemple, 80 %)
des taux mensuels et/ou annuels de pointe estimés pour le marché considéré.

3. Les moyens humains

- Directeur des travaux, Conducteur des travaux, chef de chantier, responsables de lots
techniques ayant l'expertise

Pour les travaux routiers : ingénieur routier, ingénieur géotechnicien,


topographe....

Pour les ouvrages d'art : spécialiste en structures

4. Les moyens matériels

Terrassement, routes : Engins de TP : Bulldozer, grader, compacteurs de différents types, dumper,


chargeur, camion bennes
20
Bâtiment : En fonction de la taille du marché (bétonnière, bétonnière portée, centrale à béton),
matériel de coffrage, lots étais métalliques, échafaudage, grue à tour et ou grue mobile s'il y a lieu
pour les constructions en hauteur.

Les variantes

La variante consiste en une modification, à l'initiative du candidat, de certaines spécifications des


prestations décrites dans le cahier des charges ou plus généralement dans le dossier de consultation.
Les variantes constituent des modifications, à l'initiative des candidats, de spécifications prévues
dans la solution de base décrite dans les documents de la consultation.

La variante permet aux candidats de proposer à l'autorité contractante une solution autre que celle
fixée dans le cahier des charges. Il s'agit d'une offre alternative.

La variante doit être expressément autorisée par le dossier d'appel d'offres (DAO) et présentée des
avantages économiques, financiers ou techniques évidents par rapport à la solution de base. Dans
tous les cas, le candidat doit répondre prioritairement aux spécifications techniques du DAO, appelé
offre de base. II ne faut jamais perdre de vue que l'évaluation va porter sur les offres de base. Une
fois un attributaire désigné, l'autorité contractante compare son offre de base à sa variante pour
faire son choix, à condition que l'offre variante ne soit pas plus onéreuse que l'offre de base du
candidat classé second. Donc, le candidat ne pas doit pas négliger la réponse à l'offre de base au
profit de la réponse concernant l'offre variante.

Comment bénéficier de la marge de préférence ?

Le régime préférentiel de 15% est fonction de la nature de l'appel d'offres. Pour un appel d'offres
international il est accordé par l'autorité contractante aux candidats de droit sénégalais ou de pays
membres de l’UEMOA et aux candidats dont les offres ne comportent que des produits d'origine
sénégalaise ou de pays membres de l’UEMOA.

Pour les appels d'offres nationaux le régime préférentiel est accordé par l'autorité contractante aux
groupements d'ouvriers, coopératives ouvrières de production, groupements et coopératives
d’artisans, coopératives d’artistes et artisans individuels, suivis par les chambres consulaires ainsi
aux organismes d'étude, d'encadrement ou de financement agrées. Pour bénéficier de cette marge
de préférence le candidat doit :

- Joindre aux justifications précitées une déclaration demandant de bénéficier de cette marge
et apporter la preuve qu'il exerce ses activités au Sénégal ou dans un pays membre de
l’UEMOA

- Justifier l'origine sénégalaise ou communautaire de ses produits

- Une marge d'au plus 5% cumulable avec la marge de 15% peut être accordée à un candidat
qui décide de sous-traiter au moins 30% du marché à une entreprise locale dans le cadre
d'un marché d'une collectivité locale ou d'un établissement public.

••Cas de marchés allotis

21
L'allotissement est la décomposition d'une commande en plusieurs lots distincts faisant chacun
l'objet d'un marché et dont l'ensemble permet de satisfaire la totalité du besoin exprimé par
l'autorité contractante.

Lorsque le marché comporte plusieurs lots, ces derniers peuvent faire l'objet de marchés séparés
attribués à des soumissionnaires distincts.

Tout candidat répondant aux critères de participation pour un lot peut soumissionner pour ce lot.

Le candidat qui soumissionne pour plusieurs lots, doit pour chaque lot satisfaire aux exigences
spécifiées dans le dossier d'appel d'offres (DAO) concernant :

- L’expérience

- La situation financière

- La capacité de financement le matériel à mobiliser,

- Et le personnel à affecter

Les marchés de prestations intellectuelles (consultants)

Définitions

Prestations consistant principalement en la réalisation de prestations, telles que des études, des
travaux de recherche, des services de conseils, des prestations d'ingénierie ou d'assistance qui ne se
traduisent pas par un résultat physiquement mesurable ou apparent.

Spécificités

- pas d’exigence de garantie de soumission


- Evaluation en deux étapes : offre technique puis offre financière
-Obligation de mener des négociations avant signature du contrat
- Mode de rémunération forfaitaire ou au temps passé
- Rémunération en fonction des livrables
- évaluation sur la base d’une notation

Modes de sélection dans le cadre des marchés de prestations intellectuelles

Dans le cadre d’un marché de consultants (firmes ou individuels), le titulaire peut être sélectionné
par les modes suivants :

22
- sur la base de la qualité technique de la proposition, résultant en particulier de
l’expérience du candidat, de la qualification des experts et de la méthode de travail
proposée, ainsi que du montant de la proposition/

QUALITE-COÛT

- sur la base d’un budget prédéterminé dont le candidat doit proposer la meilleure
utilisation possible / BUDGET FIXE

- sur la base de la meilleure proposition financière soumise par les candidats ayant obtenu
une note technique supérieure au minimum/ MOINDRE COÛT

- sur la base de qualité technique seulement , dans les cas où les prestations sont d’une
complexité exceptionnelle ou d’un impact considérable ou encore lorsqu’elles donneraient
lieu à des propositions difficilement comparables. Dans ce dernier cas, l'exécution du marché
doit donner lieu à un contrôle des prix de revient.

PROCESSUS

1. Lancement d’un avis d’appel public à manifestation d’intérêt

2. Evaluation des dossiers de candidatures et établissement d’une liste restreinte constituée


d’au moins trois cabinets
3. Préparation Demande de Propositions
- Termes de références
- Critères d’évaluation
Choix mode de sélection
- Fixation note technique minimale

4. Lettre d’invitation et envoi de la Demande de Propositions aux candidats invités

5. Ouverture des propositions en deux étapes


- Ouverture des propositions techniques
- Evaluation des propositions techniques
- Ouverture des propositions financières des candidats ayant obtenu une note supérieure au
minimum
- Evaluation des propositions techniques et financières combinées

6. Attribution du contrat

7. Invitation aux négociations

23
Evaluation des propositions

Exercice

Le Ministère des travaux publics a invité six cabinets pour une mission de contrôle et supervision des
travaux de construction d’une route : cabinet Alpha, Gamma, Delta, Lambda, Epsilon et Beta.

Dans la Demande de Propositions, la note technique minimale requise pour être qualifié a été fixé à
80 points. La note technique représente un poids de 75% tandis que la note financière représente
25%.

Le résumé de l’évaluation des offres techniques, faite par la commission a donné les résultats
suivants :
CABINETS ALPHA BETA GAMMA DELTA EPSILON LAMBDA

Qualification du consultant
15 10 5 13 12 15
( sur 15 pts )

Méthodologie de travail
20 22 20 15 20 24
(sur 25 pts )

Ingénieur en GC chef
18 15 14 20 18 17
de mission (sur 20)

Ingénieur Routier (sur


15 10 10 10 15 10
Personnel clé 15)

(sur 55 pts) Ingénieur


géotechnicien 10 5 7,5 13 12 10
(sur 15)

Technicien supérieur
5 3 2 4 5 4,5
topographe (sur 5)

Expérience dans la région (Afrique de


l’Ouest) 5 2,5 1,5 5 4 5
(5 points)

Note technique sur 100 points

Les candidats avaient proposé les offres financières suivantes :


CABINETS ALPHA BETA GAMMA DELTA EPSILON LAMBDA

Offre financière 545 325 175 325 127 430 315 000 750 375 475 000 310 750 500 435 175 450

24
(FCFA TTC)

Proposer un classement des offres et le cabinet qui serait invité aux négociations dans chaque cas :

1. Sélection basée sur la qualité technique et le coût


2. Sélection basée sur un budget cible de 5 00 millions
3. Sélection au moindre coût
4. Sélection basée sur la qualité.

Correction

VI. L’EXECUTION DES MARCHES PUBLICS

Compte tenu des nombreux intervenants, l’exécution d’un marché de travaux comporte plusieurs
risques dont la survenance peut compromettre l’atteinte des objectifs. La bonne exécution d’un
marché requiert la maîtrise des risques.

Pour ce faire, une approche basée sur la gestion rigoureuse du contrat est nécessaire sur le plan
administratif, financier et technique.

Différencier :

- Date de Signature : engagement des parties (acte d’engagement) ;

- Date d’approbation :

- Date de notification : Après l’approbation par l’autorité compétente, le marché est


notifié par l'autorité contractante à l'attributaire avant expiration du délai de validité
des offres.

La notification consiste en une remise au titulaire contre récépissé ou en un envoi par


lettre recommandée avec accusé de réception ou par tout moyen permettant de
donner date certaine à cet envoi. La date de notification est celle du récépissé ou de
l'avis de réception.

- Date d’entrée en vigueur: démarrage du chronomètre : en général, la date de notification


Date (précisée dans le contrat) ou évènement (prendre acte formel de l’évènement quand il arrive)

25
L’entrée en vigueur du Marché est subordonnée à la réalisation de celles des conditions suivantes, au
choix du maître de l’ouvrage :

- approbation des autorités compétentes ;

- mise en place du financement du Marché ;

- mise en place des garanties à produire par l’Entrepreneur ;

- versement de l’avance de démarrage et ;

- mise à la disposition du site par le Maître d’Œuvre à l’Entrepreneur.

Délai d’exécution

- Fixés par le marché et comptés à partir de la date d’entrée en vigueur du marché :


- Peut être exprimé en jours (jours calendaires) ou en mois (de quantième en quantième) ;
NB : En cas de jours calendaires, en prendre compte pour l’utilisation de MS Project
- Peuvent être prorogés, ou il peut y avoir report de début de comptage dans les cas suivants :
a. Changement de la masse des travaux ou modification de l’importance de la nature de
certains ouvrages ;
b. Substitution d’ouvrages initialement prévus par d’autres différents ;
c. Difficultés imprévues au cours du chantier ;
d. Ajournement de travaux décidé par le Chef de Projet ;
e. Retard dans l’exécution d’opérations préliminaires qui sont à la charge du Maître de
l’Ouvrage ;
f. Travaux préalables qui font l’objet d’un autre marché ;
g. Intempéries dépassant les seuils prévus par le marché ;
h. Cas de force majeure ;
i. Conclusion d’un avenant.

Les garanties dans le cadre de l’exécution

Garantie de bonne exécution (garantie bancaire ou caution personnelle et solidaire)

La garantie de bonne exécution représente 5 % du montant du marché qui sera libéré à la réception
provisoire du marché, et, en cas d’ouvrages ou travaux sous garantie, majoré de 5% proportionnel à
chaque décompte. Ce qui représente la retenue de garantie qui sera libéré à la réception définitive,
mais qui peut être remplacé par une garantie bancaire d’égal montant
26
En conclusion : Garantie de 10%

Partie fixe de 5% libérée à la réception provisoire

- Partie proportionnelle à chaque décompte : 5% libéré à la réception définitive

- Garantie de remboursement d’avance : garantie bancaire ou garantie délivré par un


organisme financier agrée par le Ministère chargé des Finances ;

27
Exécution financière des contrats

- Paiement par avances, décomptes et acomptes ;


- Prix à payer est strictement ce qui est indiqué dans le contrat (en tenant compte de la
révision des prix le cas échéant) : Exceptions : Changement dans la règlementation relatif aux
taxes et impôts;

Avance de démarrage

L’entrepreneur peut bénéficier d’une avance forfaitaire de démarrage plafonné à 20% du montant du
marché, projeté sur un an ;

- Condition : une garantie d’un montant équivalent ;


- Remboursée par prélèvement de chaque décompte ou main levée pour couvrir un paiement.
Le remboursement commence lorsque les décomptes atteignent 40% et prennent fin à 80%
(CAS SENEGAL)
N.B: L’avance ne constitue un paiement qu’après main levée sur la garantie correspondante

28

avance C

Yn

B’ C’

O A 40% Xn 80% décompte

29
R montant de l’avance
Xn pourcentage décompte

Révision des prix, actualisation

PRIX FERMES ET PRIX RÉVISABLES

Les prix des marchés sont, soit, fermes pour la durée du marché́, soit, révisables.

Le prix est ferme lorsqu’il ne peut pas être modifié en cours d’exécution du marché́ à raison
des variations des conditions économiques.

Il est révisable lorsqu’il peut varier durant l’exécution du marché́, en fonction des
paramètres expressément prévus par la clause de révision du prix stipulée par le marché́.

REVISION DES PRIX

Les marchés prévoient une révision de prix lorsque leur durée dépasse douze mois, afin de
prendre en compte la variation du coût des éléments de la prestation concernée.

Dans ce cas, les cahiers des charges précisent la formule de révision du prix, ainsi que la
périodicité́ et les modalités de son application. La formule de révision du prix comporte
obligatoirement une partie fixe et une partie qui varie en fonction de paramètres
correspondant aux éléments les plus représentatifs des prix de revient, sans qu’il puisse être
fait état de paramètres n’ayant pas de rapport direct et immédiat avec l’objet du marché́.
30
Les prix sont révisables en application des coefficients “REV” calculés selon la formule de type
suivant :

REV = X + (a) T/To + (b) S/So + (c) F/Fo + ...

dans laquelle :

REV est le coefficient de révision qui s’appliquera à chaque paiement conformément aux modalités
d’application et de révision détaillées respectivement aux alinéas (b) et (c) du présent paragraphe.
Lors de chaque paiement, le montant à payer fera l’objet d’une révision par la multiplication du
coefficient REV.

X constitue la partie fixe non révisable des paiements et

(a), (b), (c), etc. représentent les paramètres de pondération des facteurs sujets à révision sur la base
des valeurs des indices, T, S, F, etc.

Les valeurs respectives des paramètres X, a, b, c, etc. sont fixées ci-dessous, étant précisé que
X + a + b + c + etc = 1.

T, S, F, etc., et To, So, Fo, etc. représentent la valeur des indices correspondants aux facteurs inclus
dans la formule; la définition et l’origine de ces indices sont spécifiées ci-dessous étant précisé que les
valeurs de T, S, F, etc. seront celles en vigueur au cours du mois où interviendra le fait générateur de
paiement, et les valeurs To, So, Fo, etc. sont celles en vigueur au cours du mois où se situe la date
limite fixée pour le dépôt des offres.

Modalités de révision
Il est fait mensuellement application des dispositions de révision de prix et le montant de cette
révision est réglé dans les mêmes conditions que le montant de l’acompte correspondant.

Dans le cas où les indices officiels devant servir à la révision de prix ne seraient connus qu’avec
retard, des révisions provisoires seront calculées sur la base des dernières valeurs connues desdits
indices ou à défaut sur des valeurs arrêtées d’un commun accord. Les révisions seront réajustées dès
la parution des valeurs relatives aux mois considérés.

[Insérer les valeurs de X, a, b, c, d, etc… et la définition spécifique des indices T, S, F etc..


utilisés dans la formule]

ACTUALISATION

Le montant d’un marché à prix ferme est actualisable, pour tenir compte des variations de
coûts entre la date limite de validité́ des offres et la date du début de l’exécution du marché́,
en appliquant au montant d’origine de l’offre la formule d’actualisation stipulée par les
cahiers des charges.

31
Si les prix du Marché sont fermes, le montant du marché est actualisable en application du coefficient
“ACT” calculé selon la formule suivante :

ACT = (a) T/To + (b) S/So + (c) F/Fo + ...

dans laquelle :

ACT est le coefficient d’actualisation qui s’appliquera au Montant du Marché. Le montant à payer fera
l’objet d’une actualisation par la multiplication du coefficient ACT.

(a), (b), (c), etc. représentent les paramètres de pondération des facteurs sujets à actualisation sur la
base des valeurs des indices, T, S, F, etc.

Les valeurs respectives des paramètres a, b, c, etc. sont fixées ci-après, étant précisé que
a + b + c + etc = 1.

T, S, F, etc., et To, So, Fo, etc. représentent la valeur des indices correspondants aux facteurs inclus
dans la formule; la définition et l’origine de ces indices sont spécifiées ci-dessous étant précisé que les
valeurs de T, S, F, etc. seront celles en vigueur à la date d’actualisation du prix, et les valeurs To, So,
Fo, etc. sont celles en vigueur à la date limite de validité des offres.

[Insérer les valeurs de a, b, c, d, etc… et la définition spécifique des indices T, S, F etc.. utilisés dans la
formule]

LES AVENANTS (article 23 du Code des Marchés publics)

Après sa conclusion, le marché n’est susceptible d’être modifié que par la conclusion
d’avenants écrits soumis à la même procédure que celle du Marché.

Sur quoi porte un avenant ?

Un avenant ne peut porter que sur les objets suivants :

- modification de clauses du marché initial sans incidence sur le montant ou sur le volume
des travaux mais nécessaires à l’exécution du contrat. Ces changements peuvent concerner,
l’autorité contractante ou la forme ou la structure juridique du titulaire ;

- l’augmentation ou la réduction de la masse des travaux excédant les variations maximales


prévues par le dossier d’appel à la concurrence ;

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- la réalisation de fournitures, services ou travaux non prévus au marché mais nécessaires à
l’exécution de son objet, du fait de la survenance de sujétions imprévues ;

- la prolongation ou la réduction du délai d’exécution du marché initial.

NB :

- Le montant des avenants ne peut dépasser 30% du marché de base ;

- Aucun avenant relatif à un marché ne peut être conclu après la réception provisoire des
fournitures, services ou travaux qui constituent son objet ;

- En cas d’avenant, la garantie de bonne exécution doit être complétée

VII. LE CAS DES CONTRATS DE PARTENARIAT

33

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