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AVERTISSEMENT

LA FACULTE N’ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION NI


IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS CE MEMOIRE, CES
OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES COMME PROPRES AUX
AUTEURS

1
DEDICACE 1

Je dédie ce travail à :
 Mes parents Iréné Josias AGOSSA et Line Dédé D’ALMEIDA ;
 Ma famille ;
 Mes amis.
Pour votre amour, votre soutien et tous les sacrifices consentis.

AGOSSA Karelle Stécy

2
DEDICACE 2

Je dédie ce travail à :
 Mes parents Modeste HOUEPKON et Nathalie AHOGAN ;
 Ma famille ;
 Mes amis.
Pour votre amour, votre soutien et tous les sacrifices consentis.

HOUEPKON Parménide

3
REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier toutes les personnes qui, d’une manière ou d’une autre,
ont contribué à la réussite de ce travail. Ainsi, nous témoignerons notre profonde
gratitude :
 Au doyen de la faculté des Sciences Juridiques de l’UCAO-UUC,
Professeur Augustin Foster CHABOSSOU ;

 Au vice doyen de la faculté de Droit et d’Economie de l’UCAO-UUC,


Professeur Expédit Léon DOHOU ;

 Au Professeur M. Emmanuel OPITA, notre maître mémoire, pour ses


conseils et pour toute l’aide dont il nous a gratifiés. Puisse l’ETERNEL
TOUT PUISSANT vous bénisse ainsi que votre famille ;

 A Mme la Juge Sènamè Geneviève SOHOU, pour l’entretien


enrichissant qu’on a eu avec elle ;

 Aux enseignants de l’UCAO-UUC, en particulier ceux intervenant en


Droit, les professionnels, pour les efforts et sacrifices consentis dans le
souci de notre formation ;

 A tout le personnel administratif de l’UCAO-UUC ;

 A nos chers parents qui ont toujours été présents et nous ont soutenus à
chaque étape de notre évolution ;

 A tous ceux qui, de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce


mémoire de licence ;

 A Tous les membres du Jury, merci pour votre présence et pour votre
attention afin que nous puissions donner le meilleur de nous-mêmes et
finir cette présentation en beauté. Que Dieu vous bénisse !

4
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

UCAO-UUC : Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest-Unité


Universitaire de Cotonou.
Art. : Article
Al. : Alinéa
C.civ. : Code Civil
Coll. : Collection
CPF : Code des Personnes et de la Famille du Bénin
CRDE : Convention Relative au Droit des Enfants
Ed : Edition
Ibid. : Au même endroit
In : Dans
N° : Numéro
Op.cit. : opere citato (cité précédemment)
P. : Page
PP : Pages
PUF : Presse Universitaire de France

5
SOMMAIRE
AVERTISSEMENT ………………………………………………………… 1
DEDICACE 1 ………………………………………………………………… 2
DEDICACE 2 ………………………………………………………………… 3
REMERCIEMENTS ………………………………………………………….. 4
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS …………………………………. 5
SOMMAIRE ………………………………………………………………….. 6
INTRODUCTION GENERALE……………………………………………… 8
1ERE PARTIE : LE CADRE JURIDIQUE D’ATTRIBUTION DE LA GARDE
D’ENFANT APRES LE DIVORCE …………………………………………. 12
CHAPITRE 1 : LE DROIT DE GARDE APRES LE DIVORCE …………… 14
SECTION 1 : CRITERE POUR ETABLIR LA GARDE DE L’ENFANT ….. 14
SECTION 2 : ATTRIBUTION DE LA GARDE …………………………….. 20
CHAPITRE 2 : CONSEQUENCES SUR L’EXERCICE DE L’AUTORITE
PARENTALE ………………………………………………………………… 25
SECTION 1 : MODALITE DE L’EXERCICE DE L’AUTORITE
PARENTALE ………………………………………………………………… 25
SECTION 2 : EVICTION DE L’EXERCICE UNILATERAL DE
L’AUTORITE PARENTALE ………………………………………………. 30
2IEME PARTIE : MESURE PATIMONIALES ET FINANCIERES
CONCERNANT L’ENFANT ……………………………………………… 35
CHAPITRE 1 : LA CONTRIBUTION DES EPOUX A L’ENTRETIEN ET A
L’EDUCATION DES ENFANTS ………………………………………… 37
SECTION 1 : OBLIGATIONS FINANCIERES RELATIVES A L’ENFANT..
37
SECTION 2 : CONTENTIEUX LIES A L’OBLIGATION D’ENTRETIEN
APRES LE DIVORCE ……………………………………………………….. 43
CHAPITRE 2 : PROTECTION DU PATRIMOINE DE L’ENFANT ……… 47
SECTION 1 : LES DIFFERENTES FORMES D’ADMINISTRATION DES
BIENS DE L’ENFANT APRES LE DIVORCE ……………………………... 47

6
SECTION 2 : DROIT DE JOUISSANCE LEGALE ………………………… 53
CONCLUSION GENERALE ………………………………………………... 57
BIBLIOGRAPHIE …………………………………………………………… 58
TABLE DES MATIERES …………………………………………………… 61

7
INTRODUCTION GENERALE

Selon la tradition africaine, l’enfant est considéré comme le trésor le plus


important dans la vie d’un individu1. L’Union légale entre un homme et une
femme débouche souvent sur la procréation d’un enfant. Cependant, le divorce
est un problème juridique mais aussi un problème de société 2, c’est une étape
difficile de la vie, qui l’est d’autant plus lorsqu’il y a des enfants en jeu. Dans la
mesure où ce dernier n’a pas demandé à naître, il ne doit pas endurer les
souffrances qu’engendre le divorce de ses parents3.Le prononcé du divorce ne
manque jamais de rejaillir sur l’enfant du couple 4. Ceci dit, le législateur et les
juges font de leurs mieux pour limiter les traumatismes .Les enfants mineurs
sont les plus grandes victimes « car leurs rapports avec les pères et mères sont
nécessairement affectés par la dissolution du lien matrimonial et la disparition
de la communauté de vie »5.
En outre, l’intention première de la loi serait de faire en sorte que les enfants
restent dans l’ignorance totale des circonstances du divorce. Malheureusement,
ceux-ci se retrouvent impliqués dans la procédure de divorce indépendamment
de leur volonté.
En effet, le divorce peut avoir un effet profond sur la vie des enfants due aux
conflits entre les parents et également aux grands changements que
l’aboutissement de cette procédure apportera dans leur vie, notamment en ce qui
concerne leur garde. L’une des conséquences visant directement l’enfant en cas
de divorce est la question de sa garde. C’est cette préoccupation fondamentale
qui justifie le choix et l’intérêt du présent thème :
« La garde d’enfants en cas de divorce en droit positif béninois ».
L’enfant, est défini par Gérard CORNU dans son vocabulaire juridique comme
« Un descendant au premier degré, fils ou fille, sans considération d’âge »6.
D’un point de vue juridique le droit considère l’enfant comme un être humain
ayant des droits qui doivent être respectés et protégés et les parents ont
l’obligation de subvenir à leurs besoins.
1
Edouard BEHANZIN et Rémi BEHANZIN, réflexion sur la notion de garde d’enfant en droit positif béninois,
Université d’Abomey Calavi, 2006, p.3.
2
Brigitte HESS-FALLON et Anne-Marie SIMON, droit de la famille, Paris, Sirey, 4e éd, 2002, p.128.
3
Jean CARBONNIER, droit civil introduction les personnes la famille, l’enfant, le couple, Paris, PUF, coll.
« Thémis », 2004, p.1377.
4
Patrick COURBE, le divorce, Paris, DALLOZ, p.93.
5
Mylène DAYATO et Grâce CODJIA,la protection des droits des enfants de parents divorcés, Université
d’Abomey Calavi,2005,p.9 , tiré de Jean CARBONNIER, droit civil II, la famille,Paris,PUF,p.263.
6
Gérard CORNU, vocabulaire juridique, p.350.

8
Selon Eric MONTCHO AGASSA, « on note que la grande majorité des pays
de la planète ainsi que la plupart des normes juridiques internationales
désignent sous le terme « enfant »toute personne âgée de moins de 18ans»7.
La garde quant à elle est définie dans le lexique des termes juridiques comme
une prérogative essentielle de l’autorité parentale. Elle confère à son titulaire le
pouvoir de contraindre ses enfants mineurs à vivre sous son toit, mais aussi de
décider plus généralement du mode de vie de l’enfant, de ses relations et de ses
activités8. Pour Gérard CORNU, la garde d’un mineur est « le droit et devoir de
garder un enfant sur sa protection, c’est-à-dire de fixer sa résidence et de
veiller sur sa santé, sa sécurité, et sa moralité »9.
En ce qui concerne la notion de divorce, David BAKOUCHE le défini comme
« la dissolution d’un mariage valable, prononcée par décision judiciaire du
vivant des époux, pour certaines causes prévues par la loi. »10. On relève de
cette définition que la décision, tant bien qu’elle soit judiciaire doit être
prononcée du vivant des époux. Pour Gérard CORNU, le divorce est « la
dissolution du mariage prononcée à la demande des époux ou de l’un d’eux, par
le tribunal de grande instance, dans les cas et selon les formes déterminées par
la loi »11.
La notion de garde, renvoie à l’action de veiller sur une personne ou une chose.
C’est un attribut de l’autorité parentale.
S’agissant de la garde d’enfant, elle relève d’un attribut de l’autorité parentale.
C’est le droit et devoir de garder un enfant mineur ou non sous sa protection.
C’est-à-dire de fixer sa résidence et de veiller sur sa santé, sa sécurité et sa
moralité. Cette mission normalement exercée sous la responsabilité commune
des père et mère légitimes se retrouve compromise en cas de divorce, on
distingue l’exercice unilatéral de l’autorité parentale ou l’exercice conjoint de
celle-ci.
Pour mieux comprendre la question de la garde, il serait nécessaire de connaitre
son évolution en droit positif béninois au fil des années.
Avant l’adoption de la loi N.2002-07 portant code des personnes et de la famille,
la question de la garde des enfants était régie par le droit coutumier.
Historiquement, le coutumier du Dahomey en son point 156 accorde
systématiquement au père le droit de la garde de l’enfant. Cependant, il émet

7
Eric MONTCHO-AGBASSA, « l’enfant et la famille », in, la personne la famille et le droit en république du
bénin, juris ouanilo, 2007, p.135, tiré de l’art.1 de la Convention des Nations Unies Relative aux Droits de
l’Enfant.
8
Lexique des termes juridiques, Paris, DALLOZ, 27e éd, 2019-2020, p.521.
9
Gérard CORNU, vocabulaire juridique, p.429.
10
David BAKOUCHE, droit civil les personnes la famille, Paris, Hachette Supérieur, 2005, p.155.
11
Gérard CORNU, vocabulaire juridique, p.318.

9
une exception .C’est le cas du nouveau-né qui est confié à la mère jusqu’à la
période de sevrage12.
Au fil des temps, la législation en matière de garde d’enfants en cas de divorce à
évoluer pour mieux protéger les intérêts des enfants et pour offrir des solutions
aux situations complexes de la vie familiale. Cette perfection de la législation
en matière de divorce et par ricochet de la garde d’enfant a conduit à
l’aménagement. Antérieurement à la loi N .70-459 du 04 Juin 1970 en France, la
décision du juge en ce qui concerne la garde des enfants était dans l’intérêt de
l’époux innocent. Avec l’adoption de cette loi, l’idée de récompenser l’époux
innocent a disparu faisant place à l’intérêt de l’enfant. Le législateur français
prévoit à l’art. 287 du code civil français que : « le juge désigne à défaut
d’accord amiable ou si cet accord lui apparait contraire à l’intérêt de l’enfant, le
parent chez lequel les enfants ont leur résidence habituelle. Si l’intérêt de
l’enfant le commande, le juge peut confier l’exercice de l’autorité parentale à
l’un des deux parents »13. Dans le code des personnes et de la famille du
Bénin, le législateur a introduit des dispositions précises sur la question. Selon
ces dispositions, l’attribution de la garde des enfants est désormais décidée en
fonction de l’intérêt supérieur des enfants et non plus en fonction de celui des
parents ou du sexe de ceux-ci. En effet l’art. 265 du code des personnes et de la
famille prévoit que : « la garde des enfants issus du mariage est confiée à l’un ou
l’autre des époux, en tenant compte uniquement de l’intérêt des enfants »14.
Ce sujet présente un double intérêt : théorique et pratique.
Sur le plan théorique, l’étude de notre sujet permet de comprendre les principes
et les règles juridiques qui régissent la protection de l’intérêt de l’enfant en
droit positif béninois. En effet, la question de la garde d’enfant en cas de divorce
touche directement l’intérêt supérieur de l’enfant. Ainsi, l’analyse des
dispositions normatives de la législation béninoise en matière de garde d’enfant
permet de comprendre les différentes modalités de la garde d’enfant, les critères
utilisés par les juges pour décider de l’attribution de la garde, et les droits et les
obligations des parents divorcés.
Sur le plan pratique, notre sujet est d’une importance capitale notamment pour
les familles béninoises très souvent confrontées à une procédure de divorce. Les
parents peuvent être informés de leurs droits et de leurs obligations, ainsi que les
conséquences juridiques et financières en matière de garde d’enfants. De même,
la compréhension des règles et des procédures de garde des enfants peut
permettre d’éviter les situations de conflits’ et de traumatisme pour l’enfant.
Notre thème est d’autant plus utile pour les professionnels du droit notamment
les avocats, les juges spécialisés en la matière d’avoir une connaissance plus
12
Xavier Prime VIDEHOUDENOU, la protection des intérêts de l’enfant à la suite du divorce des parents,
mémoire pour l’obtention de maitrise es-science juridiques, FADESP, 2005, p.2-3.
13
Art.287 du C.civ français.
14
Art. 265 du CPF.

10
approfondie de la législation en matière de garde d’enfants. Cette connaissance
leur permettra de mieux régler les litiges sur la question tout en assurant la
protection des droits et intérêts des enfants.
La question de garde d’enfants en cas de divorce soulève d’importants
problèmes.
Ce sujet pose une question principale à savoir : Quelles sont les dispositions
normatives d’attribution de la garde ?
Outre cette question principale découle deux problèmes à savoir : Comment les
textes organisent l’attribution de la garde d’enfants en cas de divorce ?
Comment le juge applique-t-il efficacement ces textes ?
Dans une approche analytique, nous allons analyser les textes et lois qui
régissent le divorce en droit béninois ; la doctrine et la jurisprudence seront
également exploitées. Nous nous baserons sur les ouvrages généraux et
spécialisés traitants des questions de garde d’enfant en cas de divorce. Nous
allons exploiter aussi un certain nombre d’articles ainsi que des anciens
mémoires et thèses déjà soutenus abordant cette thématique. Avec l’avènement
de l’Internet, il y a eu beaucoup d’écrits sur ce thème. Ces écrits sur l’Internet
nous servirons de ressources dans le cadre de ce travail afin que nous
appréhendions tous les aspects concernant la protection des intérêts de l’enfant
en cas de divorce.
Dans une approche comparative, nous ferons également recours à certaines
dispositions internationales dans le but de confronter les réalités béninoises au
droit international.
Cependant, la détermination du cadre juridique d’attribution de la garde
d’enfants en cas de divorce est essentielle pour comprendre comment la garde
d’enfant est attribuée dans le système juridique béninois. Il fournit les critères
clairs et spécifiques pris en compte pour prendre les décisions de garde.
Quant à la réponse à la deuxième question, elle est d’ordre capital car, la mise en
œuvre des mesures à un impact direct sur le bien-être et l’avenir de l’enfant et
sur la protection des droits de l’enfant.
Notre mémoire s’évertuera à présenter dans une première partie le cadre
juridique d’attribution de la garde d’enfant après le divorce puis dans une
deuxième partie à montrer les mesures patrimoniales et financières
concernant l’enfant.

11
1ére PARTIE : LE CADRE JURIDIQUE D’ATTRIBUTION DE LA
GARDE D’ENFANT APRES LE DIVORCE

12
Assurez l’épanouissement des enfants est l’une des priorités qui découle du
traitement de la garde d’enfant par le législateur. Tout en dissociant le lien
conjugal, le divorce tente à mettre en péril les droits attachés à la personne de
l’enfant.
Toutefois, l’intérêt de l’enfant étant compromis, le législateur béninois ménage
un effort considérable dans le but de protéger celui-ci .C’est dans cette optique
que bon nombre de textes et mesures ont été prévus par le législateur. La loi
n.2002-07 portant code des personnes et de la famille à apporter plus d’éclairage
sur le droit de garde.
De même, l’autorité parentale étant directement reliée à la question de garde,
connait également une réorganisation faite par le juge au cours de la procédure
de divorce.
C’est pourquoi, Il importe de connaitre les conséquences de l’exercice de
l’autorité parentale après le divorce afin de garantir l’intérêt de l’enfant et
également la préservation des liens familiaux. Pour ce faire, nous étudierons le
droit de garde après le divorce (Chapitre 1) et les conséquences sur l’exercice de
l’autorité parentale (Chapitre 2).

13
CHAPITRE 1 : LE DROIT DE GARDE APRES LE DIVORCE

Le droit de garde après le divorce est un aspect important dans la procédure


de divorce.
De ce fait, il détermine, qui aura la garde des enfants après la séparation des
parents. En effet, les parents ont tous deux le droit de garder l’enfant car ils sont
tous deux considéré égaux devant la loi grâce au droit moderne. De ce fait, un
parent n’a donc pas plus le droit que l’autre de vivre avec les enfants. L’art 265
du CPF dispose que : « la garde des enfants issus du mariage est confié à l’un ou
l’autre des époux, en tenant compte uniquement de l’intérêt des enfants. A titre
exceptionnel, et si l’intérêt des enfants l’exige, la garde peut être confié, soit à
une autre personne choisi de préférence dans leurs parentés, soit si cela s’avérait
impossible à tout autre personnes physique ou morale», et ce à certaines
conditions prévues par ce même code.
En outre, ce droit est protégé par d’éventuelles sanctions pénales qui pourraient
frapper, soit les parents qui l’exerceraient mal, soit les tiers qui porteraient
atteinte au pouvoir parental. Ce chapitre aborde les critères pour établir la garde
de l’enfant (Section 1) et l’attribution de la garde (Section 2).

SECTION 1 : Critère pour établir la garde de l’enfant

La garde d’enfant renvoie au fait de prendre en charge un enfant en


assurant sa sécurité, son bien-être et ses besoins fondamentaux tels que : la
nourriture, le logement, la santé, éducation et l’activité de loisirs. En effet, la
détermination des critères d’attribution de la garde a pour but de déterminer ce
qui est dans l’intérêt supérieur de l’enfant. C’est une prérogative accordée au
juge.
Celui-ci prend en compte plusieurs conditions prévues par la loi pour établir la
garde de l’enfant. Elles sont d’ordres primaires (paragraphe 1) et d’ordres
secondaires (paragraphe 2).

PARAGRAPHE 1 : Les conditions primaires

14
Ici, le juge prend en compte essentiellement l’intérêt de l’enfant (A) et le
recours aux sentiments exprimés par l’enfant (B).

A-Intérêt de l’enfant

L’enjeu considéré comme le plus important dans la procédure de divorce est


sans doute le sort des enfants. L’intérêt supérieur de l’enfant est donc considéré
comme la priorité dans les décisions de garde. Il s’agit avant tout du bien-être de
l’enfant. Pour prendre sa décision le juge doit s’inspirer uniquement de l’intérêt
de l’enfant15. Selon Jean CARBONNIER, la notion de « l’intérêt de l’enfant,
c’est la notion magique, rien de plus fuyant »16.
L’intérêt de l’enfant est un principe qui guide toutes les interventions en
direction de l’enfant et qui s’applique à toutes les questions le concernant 17. Ce
principe est en quelque sorte « le soubassement du système de protection de
l’enfant »18 .
Par ailleurs, au plan international, l’art.3 al.1 de la convention relative au droit
de l’enfant dispose que : « Dans toutes les décisions qui concerne les enfants,
qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale,
des tribunaux ,des autorités administratives ou des organes législatives, l’intérêt
de l’enfant doit être une considération primordiales »19.
En General, la doctrine et la jurisprudence, s’accordent à dégager deux critères
principaux d’appréciation de l’intérêt de l’enfant : les critères moraux et les
critères matériels20.
Tout d’abord, les critères matériels sont les éléments concrets qui visent à mettre
l’enfant dans de bonnes conditions visibles et indispensables à sa survie, ses
besoins vitaux (se nourrir, se vêtir, se soigner). Ces critères incluent, la situation
financière des parents et leurs capacités à subvenir aux besoins de l’enfant, la
qualité du logement, l’environnement géographique (quartier salubre ou
15
Art.265 du CPF.
16
Mylène DAYATO et Grâce CODJIA, la protection des droits des enfants de parents divorcés, Université
d’Abomey Calavi, 2004, p.34.
17
Eric MONTCHO-AGBASSA, « l’enfant et la famille », in, la personne la famille et le droit en république du
bénin, juris ouanilo, 2007, p.141, tiré de Sabine MIRCHAUD, op.cit.p.5.
18
Eric MONTCHO-AGBASSA, « l’enfant et la famille », in, la personne la famille et le droit en république du
bénin, juris ouanilo, 2007, p.141.
19
Art.3 al.1 de la CRDE.
20
Eric MONTCHO-AGBASSA, « l’enfant et la famille », in, la personne la famille et le droit en république du
bénin, p.141, tiré de Jean CARBONNIER, op.cit., p.104.

15
insalubre, bruyant ou propice au repos et à la réflexion) dans lequel l’enfant aura
à évoluer. Il apparait contraire à l’intérêt de l’enfant de le confier au parent qui
ne dispose ni d’une profession, ni de ressources21. Ces éléments d’appréciation
sont aussi pris en compte dans le droit comparé.
Quant aux critères moraux, ils visent à protéger l’intérêt moral et phycologique
et physique de l’enfant, les liens affectifs et éducationnels de celui-ci. En
France, l’intérêt de l’enfant doit être la considération primordiale dans toutes les
décisions relatives à sa garde, à son éducation et à son développement 22.
De même, l’enfant doit être soumis à une éducation stable et adéquate
compatible avec les bonnes mœurs, d’où une telle éducation nécessite la stabilité
de l’éducateur. Les tribunaux, dans leurs décisions en ont déduit qu’un parent
constamment en voyage ne peut souscrire aux exigences de donner une bonne
éducation, pas plus que celui qui s’adonnent à l’alcool au point de déraisonner,
d’où, l’intérêt de l’enfant ne peut se trouver de son côté23.
Nonobstant ce critère que le juge prend en compte pour déterminer qui aura la
garde de l’enfant, il peut également faire recours aux sentiments exprimés par
l’enfant.

B-Recours aux sentiments exprimés par l’enfant

L’opinion des enfants dans la procédure de divorce est un élément important


tout comme délicat à utiliser. Souvent, il arrive que l’enfant exprime ses
sentiments par rapports à la situation auquel il fait face. Aux termes de l’art.388
al.1 du C.civ français « dans toutes procédure le concernant, le mineur capable
de discernement peut, sans préjudice des dispositions prévoyant son intervention
ou son consentement, être entendu par le juge ou la personne désignée par le
juge à cet effet »24, notamment une assistante sociale dans le cadre d’une
enquête social, un avocat ou une personne de son choix.
De même, l’art.12 al.1 de la CRDE dispose que : « l’enfant qui est capable de
discernement a le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question
l’intéressant »25.

21
Nounagnon Ghislaine DOHOU,le tiers en droit africain de la famille, Thèse de doctorat unique en droit privé,
Faculté de droit et des sciences politiques,2015,p.88, tiré de C.SANDRAS, l’intérêt de l’enfant dans le droit des
personnes et de la famille,Th.Paris II,2000,p.255.
22
Art.371-1 du C.civ français.
23
Nounagnon Ghislaine DOHOU, le tiers en droit africain de la famille, Thèse de doctorat unique en droit privé,
Faculté de Droit et des Sciences Politiques, 2015, p.89.
24
Art.388-1 du C.civ français.
25
Art.12 al.1 de la CRDE.

16
Il est bien évident que en parlant de critère pour fixer la garde et l’exercice de
l’autorité parentale sur l’enfant, le juge doit prendre en compte les sentiments
exprimés par l’enfant.
Si la discorde entre les parents est de mise, le juge peut s’inspirer des sentiments
personnels de l’enfant. Il y parvient en procédant à l’audition de l’enfant. C’est
la loi française de 1975 qui a institué la possibilité pour l’enfant d’être entendu 26.
C’est-à-dire qu’on auditionne les mineurs capables de discernement, on les
écoute puisque ça ne sert à rien de confier l’enfant à l’un des parents et qu’il
commence à fuguer.
Cette audition de l’enfant est ainsi un droit lorsque l’enfant en fait la demande
expresse, tandis qu’elle reste facultative lorsqu’elle est demandée par un des
parents27.On accorde une attention particulière pour comprendre son point de
vue et son ressentie par rapport à la situation.
Dans toute procédure le concernant, le mineur capable de discernement peut se
faire entendre par le juge suivant les dispositions prévues ou avec son
consentement. Il se peut que l’enfant refuse d’être entendu et le juge apprécie le
bien être fondé de ce refus.
De plus, il faut s’assurer que l’audition et la prise de parole de l’enfant ne soit
pas influencer ou manipuler par l’un des parents.
Selon l’art.388 al.1 du C.civ français « l’audition du mineur ne lui confère par la
qualité de partie à la procédure. Le juge s’assure que le mineur a été informer
de son droit à être assister par un avocat »28.
Par ailleurs, il convient de préciser que la volonté de l’enfant ne veut pas dire
que le juge doit prendre une décision en sa faveur.
En effet, le juge est le seul à prendre la décision. Il peut décider de ne pas suivre
la demande de l’enfant s’il estime que cela ne correspond pas à son intérêt.
Cependant, d’autres conditions considérées comme secondaires sont analysé par
le juge.

Paragraphe 2 : Conditions secondaires

Outre la prise en compte de l’intérêt de l’enfant, d’autres conditions sont prises


en comptes par le juge pour statuer sur sa décision. Il s’agit notamment des

26
Mylène DAYATO et Grâce CODJIA, la protection des droits des enfants de parents divorcés, Université
d’Abomey Calavi, 2004, p.35.
27
Pierre-Jean CLAUX et Stéphane DAVID, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ, 1e éd, 2010/2011, p.687.
28
Art.388-1 du C.civ français.

17
accords antérieurement conclut entre les parents (A) et la prise en compte des
résultats des enquêtes sociales (B).

A-Accords antérieurement conclut entre les parents

Les accords antérieurement conclut entre les parents sont des accords
généralement convenus au temps du mariage réglant toutes les conséquences
futures en cas de divorce. Ces accords concernent les modalités d’exercice de
l’autorité parentale, le parent qui aura la garde de l’enfant, les droits de visite du
parent non gardien.
Au terme de l’art. 267 du CPF : « le juge tient compte des accords passés entre
les époux et des renseignements qui ont été recueillis dans l’enquête sociale » 29.
Au prime abord, l’enquête sociale ordonnée par le juge lui permet de savoir si
d’éventuels accords ont été passés entre les parents. Au vu des renseignements
recueillis, le juge peut statuer sur sa décision finale en prenant en compte les
dispositions prises par les parents dans l’accord. Il entend ainsi privilégier une
certaine continuité dans la vie de l’enfant 30. Le législateur juge nécessaire de
privilégier le statu quo dans la vie d’un enfant plutôt qu’un changement qui
pourrait encore plus bousculer sa vie en mesurant déjà la souffrance
qu’engendre la séparation de ses parents31.
Toutefois, le juge n’est pas lié par ces accords et peut les modifier s’il estime
que cela est dans l’intérêt supérieur de l’enfant. Si l’un des parents conteste
l’effectivité de ces accords ou souhaite le changement de ces derniers, le juge
prend également cela en compte. On retient donc que la seule limite à la
validation de l’accord établit par les parents est le respect de l’intérêt de
l’enfant qui doit l’emporter sur l’accord des époux 32. Pour pouvoir décider du
meilleur sort de l’enfant, le juge peut ordonner de faire une enquête sociale.

B-Résultats des enquêtes sociales

Principalement utilisée dans les cas de divorce et par ricochet sur la question de
garde d’enfant, l’enquête sociale est une mesure ordonnée par le juge à toute
personne qualifiée dans le but d’établir une enquête approfondie sur la situation

29
Art.267 du CPF.
30
Pierre-Jean et Stéphane David, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ, 1e éd, 2010/2011, p.686.
31
Ibid.
32
Adeline DASTE et Aude MORGEN-GUILLEMIN, divorce séparations de corps et de fait, Paris, Delmas, 21e éd,
2010/2011, pp.207-208.

18
de la famille et les conditions dans lesquelles vivent et sont élevées les enfants
concernés. Pour Patrick Courbe, « cette enquête sociale revêt, en pratique, une
grande importance, car c’est bien souvent le seul élément de décision dont
dispose le juge quand les époux ne sont pas d’accord »33.
De même, le législateur prend en considération les renseignements recueillis au
cours de l’enquête sociale prévu à l’art. 266 du CPF qui stipule que : « avant de
statuer sur la garde provisoire ou définitive des enfants et sur le droit de visite, le
juge peut donner mission, à toute personne qualifiée, d’effectuer une enquête
sociale. Celle-ci a pour but de recueillir des renseignements sur la situation
matérielle et morale de la famille, sur les conditions dans lesquelles vivent et
sont élevées les enfants, et sur les mesures les mesures qu’il y a lesquelles vivent
et sont élevées les enfants, et sur les mesures qu’il y a lieu de prendre dans leur
intérêt »34.Le juge confère à l’enquêteur social toute la liberté possible afin qu’il
puisse mener à bien son enquête. Lors de sa mission, l’enquêteur social
rencontre les parents ainsi que l’enfant, il peut également rencontrer les autres
membres de la famille comme les grands-parents ou même les tiers. Celui-ci
visite le domicile de la famille pour analyser les conditions et l’environnement
dans lesquelles vit l’enfant.
En droit français, il est possible pour l’un des parents de contester le rapport
établi par l’enquêteur social à la fin de son enquête. L’art. 373-2-12 du C.civ
français dispose que : « si l’un des parents conteste les conclusions de l’enquête
sociale, une contre-enquête peut à sa demande être ordonnée »35.
Toutefois il est capital de noter que même si le juge s’inspire fortement du
résultat de l’enquête sociale, il n’est tout de même pas tenu de suivre les
recommandations de ce rapport36.

33
Patrick COURBE, le divorce, Paris, DALLOZ, 4e éd, 2004, p.101.
34
Art.266 du CPF.
35
Art.373-2-12 du C.civ français.
36
Pierre-Jean CLAUX et Stéphane DAVID, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ ,1e éd, 2010/2011, p.688.

19
SECTION 2 : Attribution de la garde

L’attribution de la garde a un caractère essentiellement judiciaire. Au moment


de la procédure de divorce, les deux parents ont le droit d’avoir la garde des
enfants puisqu’ils sont égaux selon la loi. Les parents peuvent décider entre eux
lequel des deux aura la garde des enfants ou en cas de désaccord il peut être
décidé par le juge.
En effet, le juge peut le confier à l’un ou l’autre des parents contrairement à ce
que prescrit le code civil BOUVENET à l’art.302 qui « confiais la garde à
l’époux qui avait obtenu le divorce »37.En cas de mérite égal des deux parents ,le
juge « peut diviser la garde des enfants »38.
Toutefois, le juge peut décider d’attribuer la garde à une tierce personne si
l’intérêt de l’enfant ne sera pas assurez chez l’un comme chez l’autre parent.
Enfin, dans tous les cas, le juge doit tenir compte des besoins et de l’intérêt de
l’enfant avant de prendre sa décision. Mais, la décision de garde d’enfant peut
être modifiée si les circonstances changent.
Cette section abordera la question des différents types de garde (Paragraphe 1) et
celle de la fixation de la résidence (Paragraphe 2).

PARAGRAPHE 1 : Les différents types de garde

Lors d’une procédure de divorce, la question de la garde de l’enfant est souvent


l’une des plus importantes à régler, le juge doit toujours accorder le type de
garde qui correspond au meilleur intérêt de l’enfant. Nous avons deux types de
garde : la garde partagée (A) et la garde exclusive(B).

A-Garde partagée

La procédure dans la législation béninoise, consiste à ce que lors de la


séparation, l’un des parents ait la garde de fait : c’est le fait de garder les enfants
37
Art.302 du Code civil BOUVENET.
38
Eric MONTCHO-AGBASSA, « l’enfant et la famille », in, la personne la famille et le droit en république du
bénin, juris ouanilo, 2007, p.143, tiré de Youssoupha NDIAYE, op.cit., p.104. Cette « solution ne doit être prise
qu’en dernière extrémité. En effet, le divorce ayant disloqué la famille, il serait souhaitable de regrouper tous
les enfants autour d’un seul parent qui pourrait assurer l’unité de direction et de pédagogie ».

20
sans une décision de justice. Quant à celui qui n’a pas la garde, il veut la garde
ou le parent qui a la garde de fait voudrait avoir la garde réellement. Il saisit le
tribunal en adressant une requête au président du tribunal.
En effet, le président du tribunal affecte la demande à un juge des Affaires
matrimoniales et de l’enfance(AME). Celui-ci reçoit les deux parents et ceux-ci
pose leurs problèmes et il revient au juge au vu de tous les éléments et dans
l’intérêt de l’enfant, de décider lequel des parents aura la garde de fait.
En France, on parle de la garde partagée (aussi appelée « garde alternée »), ici,
la garde des enfants est partagée entre les deux parents. Ce type de garde est
accordé quand l’intérêt de l’enfant y est des deux côtés, les enfants sont
alternativement chez l’un et l’autre des parents, c’est-à-dire 40% et 60% avec
chacun des parents (entre 146 et 219 jour par année) 39 .La durée de chaque
période peut varier en fonction des accords concluent entre les parents et des
besoins de l’enfant. Ce type de garde est très rare au Bénin, puisque le fait que
l’enfant soit alternativement chez l’un et l’autre des parents peut le perturber. De
même, ce type de garde consiste à avoir une bonne entente et une bonne
communication entre les deux parents et un certain niveau d’organisation pour
qu’il puisse vivre dans des conditions similaires chez chacun des parents. Les
deux parents ont l’obligation de prendre ensemble des décisions importantes
concernant l’enfant.
Cependant, la garde partagée est la meilleure option favorable pour les enfants
car elle leur permet de maintenir des liens affectifs avec les deux parents.
Ceux-ci doivent être en mesure d’assurer à l’enfant une stabilité souhaitable
pour son développement, être tous les deux aussi compétents et capable de
s’occuper de lui et avoir des domiciles rapprochés l’un de l’autre.
Tous deux exercent l’autorité sur la personne de l’enfant. Dans le cadre du
divorce, la garde partagée est celle conseillé et adapté à l’enfant, mais, il y a une
autre forme de garde qui est celle exclusive et qui est le plus ancien.

39
https://educaloi.qc.ca/caspules/la-garde-des-enfants-determinee-par-un-juge/ ,consulté le 14 mars 2023 à
9h38mn

21
B- Garde exclusive

Tout d’abord, on parle de garde exclusive lorsque les enfants passent plus de
60% de leur temps chez un des parents c’est-à-dire plus de 219 jours de
l’année40.
Ici, contrairement à la garde partagée, c’est un type de garde dans lequel l’enfant
réside en permanence chez l’un des parents, la garde est confiée à un seul des
parents qui est considérée comme le plus apte à s’occuper de l’enfant. C’est le
mode de garde le plus ancien et encore aujourd’hui le plus répandu. Seul le
parent qui a obtenu la garde exclusive exerce l’autorité parentale sur l’enfant, il
est le principal gardien de l’enfant.
En effet, c’est par parce que l’autre parent n’a pas eu la garde qu’il n’a pas le
droit de voir ses enfants. Le juge peut lui accorder des droits et devoirs envers
l’enfant afin d’avoir des contacts avec celui-ci sauf si des motifs sérieux s’y
opposent.
Le juge accorde la garde exclusive lorsqu’il considère qu’il n’est pas dans
l’intérêt de l’enfant de partagée la garde entre les deux parents.
Maintenant que nous avons évoqué les différents types de garde, intéressons-
nous à la fixation de la résidence de l’enfant.

Paragraphe 2 : Fixation de la résidence.

La fixation de la résidence de l’enfant est l’une des décisions les plus


importantes dans la procédure de garde. Dans la plupart des cas déterminée par
le juge, fixer la résidence de l’enfant reviens à choisir l’environnement dans
lequel il grandira et continuera son épanouissement. En tout état de cause, cette
décision est prise en fonction de l’intérêt supérieur de l’enfant dans le but de
garantir sa sécurité, son bien-être et son développement sain et heureux. Il
convient donc aux parents ou au juge de déterminer si l’enfant aura une
résidence habituelle (A) ou une résidence alternée (B).

40
Ibid.

22
A- Résidence habituelle

La résidence habituelle désigne le lieu où l’enfant résidera à titre principal tout


au long de son enfance. Il est tout d’abord important de rappeler que la
détermination de la résidence de l’enfant doit se faire en fonction de l’intérêt de
celui-ci car c’est son avenir qui est en jeu.
Cependant plusieurs critères sont pris en compte pour déterminer la résidence
habituelle de l’enfant. On note entre autre la stabilité de l’environnement dans
lequel vie l’enfant et aussi la possibilité pour l’enfant de préserver une relation
stable avec les deux parents. La loi prévoit un autre critère essentiel dans la
détermination de la résidence de l’enfant. De ce fait, en cas d’existence d’une
fratrie, le juge tient compte du lieu de résidence des frères et sœurs de l’enfant.
L’art. 371-5 du C.civ français prévoit que : « l’enfant ne doit pas être séparé de
ses frères et sœurs, sauf si cela n’est pas possible ou si son intérêt commandé
une autre solution. S’il y a lieu, le juge statue sur les relations personnelles avec
les frères et sœurs »41.
Cependant le juge, a toute latitude sur la question sous couvert de l’intérêt de
l’enfant42. Par ailleurs le parent qui obtient l’autorité parentale exclusive sur
l’enfant devient automatiquement le parent gardien.
Notons tout de même que choisir le parent chez qui l’enfant résidera à titre
principale est un choix difficile pour le juge si l’on part du principe sur lequel un
parent n’a pas plus de droit que l’autre pour vivre avec l’enfant. Seul les critères
énumérer ci-dessus peuvent amener le juge à prendre une décision plus éclairée.
Le législateur béninois prévoit tout de même un soulagement à la douleur du
parent non gardien de l’enfant. En effet l’art. 268 du CPF dispose : « l’époux à
qui la garde n’a pas été confiée conserve le droit de surveiller leur entretien et
leur éducation. Un droit de visite et d’hébergement ne peut lui être refusé que
pour des motifs graves »43.
La résidence habituelle n’est pas la seule option que le législateur met à
disposition du juge pour fixer la résidence de l’enfant.

41
Art.371-5 du C.civ français.
42
Pierre-jean CLAUX et Stéphane DAVID, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ, 1e éd ,2010/2011, p.688.
43
Art.268 du CPF.

23
B- La résidence alternée.

La résidence alternée est une option de garde qui implique que l’enfant réside
alternativement chez chacun des parents selon un calendrier fixé à l’avance.
Cette option a vu le jour en droit français grâce à la loi du 04 mars 2002. De ce
fait le législateur français prévoit que « la résidence de l’enfant peut être fixée en
alternance au domicile de chacun des parents ou au domicile de l’un d’eux» 44.
Ainsi, il entend favoriser la stabilité dans la vie quotidienne de l’enfant et lui
permettra également de maintenir des liens étroits avec les deux parents. Cette
option n’a pas été consacrée comme un principe, mais comme une possibilité
offerte au juge ou aux parents dans l’organisation juridique de la résidence de
l’enfant45.
Pour ce faire, les parents doivent être en mesure de collaborer efficacement. La
bonne entente entre les deux favorisera la stabilité émotionnelle de l’enfant.
Ensuite pour que l’option de garde alternée soit viable pour la personne de
l’enfant, il est nécessaire que les deux parents ne résident pas dans des localités
trop éloignées. De ce fait, l’enfant doit pouvoir aller dans la même école et
éviter des longs trajets pouvant l’affaiblir mentalement et physiquement.
Toutefois, ce mode de garde de l’enfant n’est pas très fiable. Si les deux parents
inculquent une éducation différente à l’enfant, cela pourrait affecter l’enfant. Il
revient donc au juge de bien analyser la situation avant de prendre la décision
qui convient à l’enfant. Notons aussi que ce mode de garde n’est pas encore
reconnu au Bénin.

44
Art.373-2-9 du C.civ français.
45
Pierre-Jean CLAUX et Stéphane DAVID, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ, 1e éd ,2010/2011, p.689.

24
Chapitre 2 : Conséquences sur l’exercice de l’autorité parentale

Le législateur béninois, bien qu’il ait consacré un titre entier sur l’exercice de
l’autorité parentale dans le code des personnes et de la famille, il n’y donne pas
une définition significative de la notion 1. Cependant l’art. 407 du CPF dispose
que : « L’autorité parentale a pour but d’assurer la sécurité de l’enfant, sa santé,
son plein épanouissement »46.
Gérard CORNU le définit dans son vocabulaire juridique comme « l’ensemble
des droits et des devoirs qui appartiennent aux père et mère en vertu de la loi et
que ceux-ci exercent en commun pendant le mariage » 47. Par ailleurs en cas de
divorce, l’exercice de l’autorité parentale subit une réorganisation prévue par le
législateur. Ce chapitre abordera les modalités d’exercice de l’autorité parentale
(Section 1) et l’éviction de l’exercice de l’autorité parentale par les parents
(Section 2).

Section 1 : Modalités d’exercice de l’autorité parentale

Les modalités d’exercice de l’autorité parentale sont déterminées en fonction de


l’intérêt de l’enfant. Le juge a pour rôle de désigner qui du père ou de la mère ou
des deux parents exerceront l’autorité parentale sur l’enfant. Ici, deux
possibilités sont offertes au juge par le législateur : il peut soit ordonner
l’exercice en commun de l’autorité parentale par les deux parents (Paragraphe 1)
ou l’exercice unilatéral de celle-ci (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Exercice en commun de l’autorité parentale.

Le principe de l’exercice en commun de l’autorité parentale a pour but de


permettre aux deux parents d’avoir les mêmes droits et devoirs sur leurs enfants
même si ces derniers sont séparés. Le législateur a prévu des disposions pour
exercer l’autorité parentale en absence d’une convention (A) et en présence
d’une convention (B).

46
Art.407 du CPF.
47
Gérard CORNU, vocabulaire juridique, p.95.

25
A-En absence d’une convention

En droit français, la règle est en premier lieu l’exercice en commun de l’autorité


parentale. Ici, le principe est que l’exercice conjoint se déroule sans heurts et
que par conséquent les parents parviennent à se mettre d’accord 48. En effet, le
juge n’a point besoin d’intervenir cas l’on présume que les parents se sont mis
d’accord pour prendre ensemble les décisions relatives à la personne de l’enfant.
Il est donc important que les deux parents aient une bonne entente pour que les
choix importants concernant l’enfant soient prises conjointement et en parfaite
harmonie.
Par ailleurs, le juge n’intervient qu’à titre secondaire à défaut d’accord ou
lorsque l’intérêt de l’enfant est menacé. L’intervention du juge devient donc
nécessaire lorsque les parents n’arrivent plus à se mettre d’accord sur les
décisions concernant l’enfant. Le juge est amené dans ce cas à trancher le litige
entre les parents en tenant compte de l’intérêt de l’enfant.

B- Présence d’une convention

Ici, les parents peuvent élaborer une convention à soumettre au juge pour
validation s’ils sont en mesure de s’entendre sur l’exercice de l’autorité
parentale. Le juge a pour mission d’homologuer cette convention par laquelle les
parents organisent les modalités d’exercice de l’autorité parentale et fixent la
contribution à l’entretien et à l’éducation de l’enfant 49.Dans tous types de
divorce, les parents ont le droit d’organiser par eux-mêmes ces modalités dans
une convention.
Cependant, le législateur français confère au juge le pouvoir d’homologuer ou
de ne pas homologuer cette convention. En effet, si le juge constate que l’intérêt
de l’enfant n’a pas suffisamment été préservé ou que le consentement des
parents n’a pas été donné librement il peut ne pas homologuer la convention.
Ajouter à cela, le juge peut toutefois modifier ou compléter les dispositions de la
convention et ce à la demande de l’un des parents.
Il est toujours capital de rappeler que les parents doivent convenir ensemble des
décisions concernant l’enfant. Cela suppose que le parent gardien de l’enfant
doit obtenir l’accord de l’autre parent avant de prendre une décision et
également le tenir au des moments importants de la vie de l’enfant 50. Le parent
48
Sabrina DELRIEU et Vivien ZALEWSKI, droit des mineurs et des majeurs protégés, Paris, ellipses, 2010, p.39.
49
Sabrina DELRIEU et Vivien ZALEWSKI, droit des mineurs et des majeurs protégés, Paris, ellipses, 2010, p.40.
50
Adeline DASTE et Aude MORGEN-GUILLEMIN, divorce séparations de corps et de fait, Paris, Delmas, 21e
éd ,2010/2011, p.198.

26
chez qui l’enfant ne réside pas doit quant à lui prendre part à l’éducation de
l’enfant sans en être empêché par l’autre parent.

Paragraphe 2 : Exercice unilatéral de l’autorité parental

L’article 264 du CPF dispose que : « Le divorce laisse subsister les droits et les
devoirs des pères et mères à l’égard de leurs enfants »51. L’exercice unilatéral est
la situation dans laquelle l’un des parents exerce seul, toutes les prérogatives de
l’autorité parentale. En effet, il convient à lui seul de prendre les décisions
importantes concernant la vie de l’enfant. C’est une mesure prise par le juge
lorsque l’intérêt de l’enfant le commande. Le parent gardien dispose par ailleurs
de certains droits et devoirs sur l’enfant (A) de même que le parent qui ne peut
exercer l’autorité parentale (B).

A-Les droits et devoirs des parents disposant de l’autorité parentale

Le parent disposant de l’autorité parental est le seul investi du pouvoir de


décider du mode de vie du mineur, de son éducation, de ses relations 52. Il a le
droit et le devoir de prendre toutes les décisions importantes concernant la vie de
l’enfant. Il a seul le pouvoir d’agir quel que soit la décision considéré et la
nature du lien de filiation. Il à la charge d’exercer son autorité sur son enfant
afin de veiller à son éducation et à son développement.
En effet, les parents même s’ils sont divorcés, cela ne veut pas dire qu’ils ont
divorcés avec les enfants. Les parents sont l’un et autre responsable des enfants.
Ceci en vertu de l’art.303 du Code civil BOUVENET qui stipule que : « quelles
que soit la personne à laquelle les enfants seront confiés, les pères et mères
conserveront respectivement le droit de surveiller l’entretien et l’éducation de
leurs enfants et seront tenus de contribuer à proportion de leurs facultés »53. Le
parent gardien a une direction générale sur l’enfant. Il veille à son éducation à sa
santé, son orientation professionnelle et aussi, il contrôle ses relations. Quant à
l’enfant, il est tenu d’avoir un devoir d’obéissance54.

51
Art.264 du CPF.
52
Sabrina DELRIEU et Vivien ZALEWSKI, droit des mineurs et des majeurs protégés, Paris, ellipses, 2010, p.40.
53
Art.303 du code civil BOUVENET.
54
Dania ALAO et Edwige AMETONOU, l’enfant dans le divorce en droit béninois, Université Catholique de
l’Afrique de l’Ouest, 2019, p.15.

27
Il est important de préciser que les droits et devoirs des parents disposant de
l’autorité parentale doivent être pris dans l’intérêt supérieur de l’enfant.
Cependant, le pouvoir du parent gardien comporte également des obligations
corrélatives que la loi lui impose. Par exemple, « les enfants comme personne
ont droit aux soins de leurs parents jusqu’à ce qu’ils soient capable de se
conserver eux même ».C’est-à-dire que même si les enfants sont mineurs ou
majeurs, ils resteront à la charge de leurs parents tant qu’ils n’ont pas une
profession qui leurs permettent de subvenir à leurs besoins fondamentaux55.
Quant au parent qui n’a pas l’autorité parentale, il doit être tenu informé en
conséquence des choix importants relatif à la vie de l’enfant.
De plus, le parent gardien doit encourager l’enfant à maintenir des relations avec
l’autre parent, sauf si cela est contraire à l’intérêt supérieur de l’enfant.
Cependant, il est également important de considérer les droits et devoirs du
parent qui n’a pas obtenu la garde de l’enfant.

B- Les droits et devoirs du parent qui n’exerce pas l’autorité parentale

Parallèlement aux droits et devoirs du parent disposant de l’autorité parentale,


celui qui n’a pas l’exercice, conserve néanmoins certains droits et devoirs envers
son enfant.
Tout d’abord, le parent non gardien conserve le droit et le devoir de surveiller
l’entretien et l’éducation de l’enfant.
A cet effet, il a le droit de participer et d’être tenu informé des décisions
importantes concernant les enfants. N’oublions pas que même s’il n’exerce pas
l’autorité parentale il n’en reste pas moins titulaire56.
Le droit de surveillance s’analyse en un droit d’être informé, consulté, de
proposer, de surveiller l’entretien de celui-ci, correspondre par lettre ou par
téléphone, sans pouvoir s’immiscer dans sa vie. Le parent qui n’a pas l’exercice
de l’autorité parentale, bénéficie d’un droit de visite et d’un droit d’hébergement
de l’enfant exercé en général en fin de semaine sur deux et pendant la moitié des
vacances scolaires57. Prenons le cas de la requête en date à Cotonou du 03 Mai
2022, Mme X1 a saisi le tribunal d’une action en réclamation d’un droit de visite
et d’hébergement contre Mr X2. Il ressort de cette affaire la décision ci-après :

55
Dania ALAO et Edwige AMETONOU, l’enfant dans le divorce en doit béninois, Université Catholique de
l’Afrique de l’Ouest, 2019, p.16.
56
Adeline DASTE et Aude MORGEN-GUILLEMIN, divorce séparations de corps et de fait, Paris, Delmas, 21e éd,
2010/2011, p.205.
57
Patrick COURBE, le divorce, Paris, DALLOZ, 4e éd, 2004, p.97.

28
- Accorde à Mme X1, le droit de visite et d’hébergement de l’enfant
notamment :
Les premiers et troisièmes week-ends de chaque mois ;
La moitié des congés et vacances scolaires, le choix des périodes appartenant
au père les années paires et à la mère les années impaires ;
Le tribunal a accordé un droit de visite et d’hébergement à Mme X1 puisqu’il
est dans l’intérêt de l’enfant qu’il ait malgré la séparation de ses parents un
développement affectif et psychologique et pour ce faire, il a besoin de
l’affection et de l’amour de leurs deux parents58.
Au Bénin comme en France, la législation prévoit que « le droit de visite et
d’hébergement ne peut lui être refusé que pour des motifs graves »59 .Le droit
permet à ce parent de maintenir une relation avec son enfant en passant du temps
avec lui que ce soit en le recevant chez lui ou en l’emmenant en vacances.
Le droit de visite et d’hébergement doivent être respecté comme il se doit. Dans
ce sens, la période et la date prévues ne doit pas changer sauf avec l’accord des
deux. Le non-respect de ses obligations a une conséquence plus ou moins grave
au niveau des parents60. Ce parent peut aussi contester les décisions prise par
l’autre parent s’ils ne garantiront par l’intérêt des enfants. C’est pour cela que les
époux doivent être d’accords sur les modalités de ce droit de surveillance et
d’entretien, alors dans ce cas, le juge ne fera qu’entériner leur convention si elle
ne comporte rien de contraire à l’intérêt supérieur de l’enfant. C’est la meilleure
solution pour éviter dans la mesure du possible, des conflits irritants61.
On peut lui refuser ses droits en cas de motifs graves tels que en cas de violence
sur l’enfant, condition matérielle ou morale d’accueil de l’enfant désastreuse,
risque d’enlèvement national, maltraitance, brutalité du parent envers l’enfant,
danger pour la santé, abus, négligence.
Pour le bien moral de l’enfant, le parent qui n’exerce pas l’autorité parentale doit
maintenir des relations positives avec l’autre parent.
En sommes, ce droit de visite et d’hébergement est l’un des droits les plus
importants du parent qui n’a pas la garde de l’enfant car il permet de maintenir
le lien familial et assure une stabilité affective de l’enfant.
Section 2 : Eviction de l’exercice de l’autorité parentale

58
Voir jugement N°033/2022-2éme CH.AME DU 03 MAI 2022.
59
Art.268 al.2 du CPF et Art.288 al.2 du C.civ français.
60
https://ledroit.fr/obligation-du-parent-qui-a-la-garde/ , consulté le 20 avril 2023 à 9h02mn.
61
Adeline DASTE et Aude MORGEN-GUILLEMIN, divorce séparations de corps et de fait, Paris, Delmas, 21e éd,
2010/2011, p.205.

29
En droit, l’éviction désigne une situation ou une personne qui a un droit est
empêchée de l’exercer ou en est privé de façon illicite par une autre personne.
Dans ce contentieux, cette perte peut être au profit d’une tierce personne.
C’est une procédure judiciaire qui permet de retirer l’autorité parentale à l’un ou
aux deux parents. Cette éviction peut subvenir pour plusieurs motifs, comme par
exemple lorsque l’intérêt de l’enfant est compromis, les parents sont incapables
de remplir leurs obligations, il y a abus ou négligences envers l’enfant, il y a un
danger grave qui peut nuire au bien être de l’enfant.
Lorsque cela ce produit, le juge suspend ou retire l’autorité parentale.
Cependant, dans certains cas lorsque les deux parents sont évincés la garde de
l’enfant peut être confié à un tiers (paragraphe 1) et des situations graves
pouvant mettre en danger l’intérêt de l’enfant peuvent conduire au retrait de
l’autorité parentale (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : La garde d’enfant confié à un tiers

Ceci implique qu’une personne autre que les parents est responsable de
l’éducation et de la protection de l’enfant. Il peut être confié aux ascendants(A)
ou aux tiers(B) si cela est conforme à son intérêt.

A-Aux ascendants

Si les parents ne sont pas en mesure d’assurer la garde de leurs enfants après le
divorce, il est possible que la garde soit confiée à un membre de la famille, tel
qu’un ascendant notamment ses grands-parents ou un ascendant proche.
Souvent, ce sont les grands parents qui peuvent être designer pour en assumer la
charge. Le législateur prévoit que l’enfant doit entretenir des relations
personnelles avec d’autres personnes que ses parents. Au tribunal, le juge peut
décider de confier la garde des enfants aux grands-parents. Selon l’art.302 du
Code civil BOUVENET, « les enfants seront confiés à l’époux qui a obtenu le
divorce, à moins que le tribunal, sur la demande de la famille, ou du ministère
public, et au vu des renseignements recueillis en application de l’art.238 al 3,
n’ordonne pour le plus grand avantages des enfants, que tous ou quelques-uns
d’eux seront confiés aux soins soit de l’autre époux soit d’une tierce
personne »62. Pour ce faire, le tribunal prend en compte l’intérêt des enfants.

62
Art.302 du code civil BOUVENET.

30
Cependant, pour l’attribution de la garde aux ascendants, le juge doit déterminer
si l’ascendant est la meilleure option pour l’enfant tout en s’assurant que cette
personne soit en mesure de fournir aux enfants une vie stable et sécurisante.
Toutefois, lorsqu’ils y a des difficultés familiales, entre les grands parents et les
parents, ils peuvent faire une demande en justice pour avoir un droit d’accès, ce
qui leur permettra d’être en contact avec cet enfant63.
En effet, le juge doit toujours prendre en compte l’intérêt des enfants et non
celui des grands parents. Il doit aussi analysé le but de leur demande. Selon la
loi, l’objectif doit être de permettre aux petits enfants d’avoir des relations avec
d’autres personnes que leurs parents.
Cette solution est souvent choisie lorsque l’intérêt de l’enfant est considéré
comme étant mieux préservé chez les grands parents ou chez un autre ascendant
proche.
Par ailleurs, nous avons aussi la garde d’enfants confié à un tiers, c’est-à-dire
une personne autre que les parents ou les grands parents.

B- Aux tiers

L’art.265 al 2 du CPF dispose que : « A titre exceptionnelle, si l’intérêt


des enfants l’exige, la garde peut être confiée, soit à une autre personne choisie
de préférence dans leur parenté, soit si cela s’avérait impossible, à toute
personne physique ou morale »64.
De même, le droit aux relations personnelles de l’enfant ne concerne plus
seulement les ascendants mais également les tiers tels que le beau parent ou
toutes personnes avec qui l’enfant a pu nouer des liens affectifs65.
Lorsque, les deux parents sont incapables de s’occuper de l’enfant, le juge peut
décider de confier la garde à un tiers .De même dans le cas où les deux parents
consentent volontairement à confier l’enfant à un tiers, ils peuvent déléguer
l’autorité parentale à une tierce personne. C’est une situation qui survient
généralement lorsque, les deux parents ont des difficultés financières.
Selon l’art.428 du CPF, « s’il est nécessaire de retirer l’enfant de son milieu
actuel, le président du tribunal peut décider de le confier, selon l’ordre ci-après :
- A celui des pères et mères qui n’en avaient pas la garde ;
63
Dania ALAO et Edwige AMETONOU, l’enfant dans le divorce en droit béninois, Université Catholique de
l’Afrique de l’Ouest, 2019, p.22.
64
Art.265 al.2 du CPF.
65
Adeline DASTE et Aude MORGEN-GUILLEMIN, divorce séparations de corps et de fait, Paris, Delmas, 21e éd,
2010/2011, p.204.

31
- A un autre membre de la famille ou à un tiers digne de confiance ;
- A un service ordinaire ou spécialisé ou à un établissement sanitaire ou
d’éducation »66.
En France, quand l’enfant est confié à un tiers, celui-ci a le droit d’accomplir
tous les actes usuels relatifs à sa surveillance et à son éducation et les parents, ils
conservent l’exercice de l’autorité parentale 67. Cette mesure peut être prise par le
juge, elle peut l’être par l’un des époux, également soit par le ministère public,
soit par la famille, c’est-à-dire par un parent quelconque.
Enfin, pour prendre sa décision, le juge statue à l’aide des résultats de l’enquête
sociale prévue à l’art. 266 al.2 du CPF 68. Il peut se prononcer aussi en l’absence
de tout enquête puisque cette disposition n’est pas d’ordre public, ou à la suite
d’une enquête prévue par lui.
Outre la délégation de l’autorité parentale, les parents peuvent se voir retiré
totalement ou partiellement leur droits d’autorité parentale sur l’enfant.

Paragraphe 2 : Le retrait de l’autorité parentale.

Le retrait de l’autorité parentale est une mesure exceptionnelle qui consiste à


priver l’un ou les deux parents de leur autorité parentale sur leurs enfants. Le
législateur a prévu des dispositions afin que les parents qui sont incapables de
mener à bien leur responsabilité envers l’enfant soient déchus de cette
prérogative. Ce retrait peut se faire par décision pénale (A) ou par décision civile
(B).

A-Décision pénale

Le retrait total ou partiel de l’autorité parentale peut être prononcé par une
juridiction pénale. A cet effet, le législateur prévoit deux (02) cas dans lesquels
les parents peuvent être déchus de l’autorité parentale. L’art. 438 du CPF
dispose que : « peuvent être totalement ou partiellement déchu de l’autorité
parentale par une disposition expresse du jugement pénal les personnes qui
auront été condamnées soit :

66
Art.428 du CPF.
67
Art 373-4 al.1 du C.civ français.
68
Art.266 al.2 du CPF.

32
- Comme auteur, coauteurs ou complices d’un crime ou délit, commis sur la
personne d’un enfant à l’égard duquel elles sont investies de l’autorité
parentale ;
- Comme coauteurs ou complices d’un crime ou délit commis sur un enfant
à l’égard duquel elles sont investies de l’autorité parentale »69.
En effet, lorsque l’infraction pénal reprochée aux parents atteints directement
l’enfant, la sanction qui s’impose est le retrait totale ou partielle de l’autorité
parentale de ces parents sur la personne de l’enfant. Cependant, le législateur
français introduit un autre cas qui stipule que si la condamnation est intervenue à
titre de « coauteurs ou complices d’un crime ou délit commis par l’enfant »,
l’autorité parentale peut leur être retirée car il estime que ceux-ci méconnaissent
de façon suffisamment grave leur droit de surveillance et d’éducation, leur
obligation de veiller à la moralité de l’enfant 70. Dans les cas ci-dessus cités, le
retrait est prononcé uniquement par un jugement pénal. Par contre le juge pénal
n’est pas le seul à prononcer le retrait de l’autorité parentale.

B-Décision civile

Le retrait total ou partiel de l’autorité parentale peut être prononcé par une
juridiction civile. De ce fait, le législateur béninois prévoit les cas précis dans
lesquels la juridiction civile intervient. L’art. 439 du CPF dispose que :
« peuvent être totalement ou partiellement déchues de l’autorité parentale, en
dehors de toute condamnation pénale, les personnes exerçant l’autorité parentale
qui mettent en danger la sécurité, la santé ou la moralité de l’enfant, soit :
- Par de mauvais traitements,
- Par des exemples péri ici eux d’ivrognerie habituelle, d’inconduite notoire
ou de délinquance,
71
- Par un défaut de soins ou un manque de direction » .
Certains parents ne s’abstiennent pas à maltraiter leur enfant et mettent en péril
la santé de celui-ci. C’est un fait qui se remarque de plus en plus dans la société.
Ces parents sont dans l’incapacité d’exercer l’autorité parentale sur l’enfant.
Pour que la juridiction civile soit saisie, il faut que certains comportements
parentaux, qu’il s’agisse d’action ou d’abstention, dirigés contre l’enfant ou non,
aient pour effet de mettre en danger l’intérêt de l’enfant72.

69
Art.438 du CPF.
70
Dominique FENOUILLET, droit de la famille, Paris, DALLOZ, 2e éd, 2008, pp.443-444.
71
Art.439 du CPF.
72
Dominique FENOUILLET, droit de la famille, Paris, DALLOZ, 2e éd, 2008, p.444.

33
Il n’est pas rare également de constater que certains parents délaissent ou
s’abstiennent volontairement d’exercer les prérogatives d’autorité parentale.
L’autorité parentale peut leur être retirée si cela perdure plus de deux (02) ans 73.
Cette action est portée devant le tribunal civil du domicile du mineur par un
membre de la famille ou non ou par le ministère public74.

73
Dominique FENOUILLET, droit de la famille, Paris, DALLOZ, 2e éd, 2008, pp.444.
74
Art.440 du CPF.

34
2iéme PARTIE : MESURES FINANCIERES CONCERNANT L’ENFANT

La procédure de garde d’enfant en cas de divorce ne se limite pas à


l’attribution de la garde et au contrôle de l’exercice de l’autorité parentale sur la

35
personne de l’enfant. Lorsqu’ils divorcent, les parents doivent également se
soucier du bien-être financier de l’enfant. Le législateur béninois a pris les
dispositions nécessaires pour que les parents respectent leur obligation de
contribuer financièrement à l’entretien et à l’éducation de celui-ci.
En effet, les mesures prises par le législateur visent à garantir que les besoins de
l’enfant en termes de logement, d’alimentation, de vêtements, d’éducation sont
pris en compte par le juge lors de la procédure. Ces mesures visent également à
protéger le patrimoine de l’enfant.
Nous consacrerons cette deuxième partie à la contribution des époux à
l’entretien et à l’éducation des enfants (Chapitre 1) et à l’analyse des effets sur le
patrimoine de l’enfant (Chapitre 2).

Chapitre 1 : La contribution des époux à l’entretien et à l’éducation des


enfants

36
La contribution des époux à l’entretien et à l’éducation des enfants est un
devoir qui fait partie du champ conventionnel75. Le législateur en a fait une
préoccupation principale dans la loi n°2002-07 portant code des personnes et de
la famille. Ce devoir découle du lien du mariage et se poursuit même après le
divorce.
Il revient donc aux parents, si filiation établie avec l’enfant, de contribuer à
l’entretien et l’éducation de celui-ci. Cette contribution a pour but d’assurer une
qualité de vie meilleure à l’enfant. Il n’est évidemment pas rare de constater que
des désaccords ou des conflits naissent entre les parents suite au nom respect des
modalités de cette contribution.
Ce chapitre aborde les obligations financières relatives à l’enfant (Section 1) et
le contentieux lié à l’obligation d’entretien après le divorce (Section 2).

Section 1 : Obligations Financières relative à l’enfant

Après l’attribution de la garde, la question majeure qui se pose est :


Comment subvenir aux besoins de l’enfant ? Pour ce faire, le législateur a prévu
plusieurs dispositions dans le CPF afin que chaque parent connaisse les
responsabilités qu’il a à l’égard de son enfant. Ces responsabilités concernent les
dispositions financières que ces derniers doivent prendre pour assurer le
développement et l’épanouissement de leur enfant.
Nous aborderons donc dans cette section l’obligation d’entretien (Paragraphe 1)
et la pension alimentaire (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : l’obligation d’entretien

L’obligation d’entretien est une obligation qui pèse sur les parents envers leurs
enfants mineurs et dans certains cas les enfants majeurs. En cas de divorce, les
droits des parents à entretenir leurs enfants diffèrent de ce qui était initialement
prévu quand ceux-ci étaient toujours mariés.
Nous examinerons en premier lieu le fondement juridique de l’obligation
d’entretien (A) et en second lieu son contenu (B).

75
Pierre-Jean CLAUX et Stéphane DAVID, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ, 1e éd ,2010/2011, p.701.

37
A-Fondement juridique

Selon l’art.158 du CPF : « le mariage crée la famille légitime. Les époux


contractent ensemble, par leur mariage l’obligation de nourrir, entretenir, élever,
et éduquer leur enfant »76. De cette disposition, il relève que l’obligation
d’entretien est une prérogative reconnue aux parents dès que ceux-ci sont
mariés. En droit français, le législateur prévoit à l’art 371-2 que « chacun des
parents contribue à l’entretien et à l’éducation des enfants à proportion de ses
ressources, de celles de l’autre parent, ainsi que des besoins de l’enfant »77.
L’obligation d’entretien est un principe qui s’exerce depuis la contraction du
mariage. Cette obligation est donc indépendante de la situation conjugale des
parents et s’applique même si ces derniers sont mariés ou non. Il implique que
les parents doivent subvenir aux besoins de leurs enfants en leur fournissant
nourriture, logement, vêtement, soins médicaux, et éducation.
En effet la loi prévoit que « l’époux à qui la garde n’a pas été confié contribue à
proportion de ces facultés à l’entretien et à l’éducation des enfants »78. Le parent
qui à la garde de l’enfant doit donc en plus de ses responsabilités, percevoir de
l’aide du parent non gardien afin d’assurer l’entretien de l’enfant.
Cependant, le juge est amené, à défaut d’accord entre les parents, de statuer sur
la fixation de l’obligation d’entretien.

B-Contenu

Le devoir d’entretien est une obligation qui lie les parents à leurs enfants. Les
dispositions de l’art.203 du code civil français définissent clairement les trois
objectifs principaux de cette obligation : nourrir, entretenir et élever79. Lorsque
l’enfant est habituellement hébergé chez l’un de ses parents, ce dernier remplit
son obligation par la satisfaction quotidienne des besoins de l’enfant 80. Le parent
qui n’a pas la garde apporte une contribution. Elle se traduit généralement par le
versement d’une pension alimentaire au parent chez qui l’enfant réside. Dans la
mesure où certains enfants vivent avec le père et d’autres avec la mère, les

76
Art.158 du CPF.
77
Art.371-2 du C.civ français.
78
Art.269 du CPF.
79
Art.203 du C.civ français.
80
Pierre-Jean CLAUX et Stéphane DAVID, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ, 1e éd ,2010/2011, p701.

38
contributions peuvent être payés des deux côtés et ne doivent pas être
nécessairement identiques81.
Lorsque les parents perçoivent des revenus équivalents et partagent la prise en
charge des besoins de l’enfant, aucune contribution n’est prévue pour l’un d’eux
par loi ; par contre, la disparité des ressources peut amener le juge ou les parents
à fixer une contribution à la charge de l’un d’eux82.
Il est important de noter que l’établissement d’un lien de filiation entre le père et
l’enfant est prioritaire. Si le père prouve que l’enfant n’est pas le sien, il n’est
pas tenu d’assurer l’obligation d’entretien. Même si la décision du juge est
formée en statuant que le père doit verser une contribution à la mère, ce dernier
peut toujours faire disparaitre l’obligation d’entretien en prouvant que l’enfant
n’est pas le sien83.

Paragraphe 2 : La pension alimentaire

En cas de divorce, l’obligation d’entretien s’exécute sous forme d’une pension


alimentaire. Pour fixer cette pension, le juge évalue certains critères (A) et suit
la procédure (B) prévue par le législateur.

A-Critères de fixation de la pension alimentaire

La contribution financière que le parent qui n’a pas la garde de l’enfant apporte
à l’entretien de celui-ci s’appelle une pension alimentaire tel qu’il est prévu à
l’art.269 al.2 du CPF qui dispose que : « ladite contribution prend la forme
d’une forme d’une alimentaire versée à la personne qui a la garde de
l’enfant »84. En effet, le législateur rend le parent non gardien de l’enfant
débiteur d’une obligation alimentaire envers le parent qui a la garde.
Cependant, il revient au juge de fixer les modalités et les garanties de cette
pension. De ce fait, plusieurs critères sont établis pour fixer la pension
alimentaire. Le premier critère et le plus important est la prise en compte des
besoins de l’enfant. Il est important d’analyser les besoins de l’enfant avant de
81
Ibid.
82
Ibid.
83
Adeline DASTE et Aude MORGEN-GUILLEMIN, divorce séparations de corps et de fait, Paris, Delmas, 21e éd,
2010/2011, p.215.
84
Art.269 al.2 du CPF.

39
déterminer la part que devra payer le parent non gardien. La pension alimentaire
est fonction des besoins de l’enfant, compte tenu de son âge, de son état de
santé, des études qu’il poursuit, de son milieu social, de son train de vie avant le
divorce et chaque époux doit contribuer à l’entretien à proportion de ces
facultés85. Le but du législateur est donc de faire en sorte que le divorce des
parents ne change en rien le style de vie que menait l’enfant. En droit français,
une décision ne mentionnant pas la prise en compte des besoins de l’enfant sera
censurée par la cour de cassation86.
De plus, le parent non gardien n’assure pas seul les frais liés à l’éducation de
l’enfant. Généralement, le parent qui n’a pas la garde paie une pension plus
élevée que l’autre parent. Mais au vu des besoins de l’enfant, le juge attribue à
chaque parent la contribution qu’il devra apporter sans prendre en considération
le sexe des parents. C’est-à-dire que le père comme la mère peut être débiteur de
la pension alimentaire puisque les charges de l’enfant concernent les deux
parents. Ceci dit, la mère peut toutefois payer une pension plus élevée que le
père et vice-versa. Pour ce fait un autre critère essentiel est pris en compte par le
juge.
En effet, il s’agit des ressources des parents. Il est capital pour le juge de prendre
en compte les ressources dont disposent les parents et également les revenus
qu’ils perçoivent afin de fixer la pension. En ce qui concerne les ressources de
chaque parent, le législateur ne prévoit aucun barème dans le code des personnes
et de la famille pour apprécier le montant de la pension. La fixation de la
pension alimentaire est donc laisser à l’appréciation du juge en charge de
l’affaire.
En outre, il convient de retenir que le juge se base sur les différents facteurs ci-
dessus pour déterminer un montant suffisant pour subvenir aux besoins de
l’enfant tout en s’assurant de la capacité financière de chaque parent à payer la
pension alimentaire.
Pour enrichir cette analyse, prenons par exemple la requête en date à Cotonou du
15 février 2022, de Mme Y1 saisissant le tribunal de première instance de
Cotonou ayant pour objet la garde d’enfant. En ce qui concerne la pension
alimentaire, Mme Y1 sollicitait du tribunal de condamner Mr Y2 à lui verser la
somme de trente mille (30000) francs CFA outre les frais scolaires et médicaux.
Mr Y2 quant à lui, n’ayant pas la garde des enfants a proposé verser
mensuellement la somme de dix mille (10000) francs CFA. Cependant, « il
85
Adeline DASTE et Aude MORGEN-GUILLEMIN, divorce séparations de corps et de fait, Paris, Delmas, 21e éd,
2010/2011, p.216.
86
Adeline DASTE et Aude MORGEN-GUILLEMIN, divorce séparations de corps et de fait, Paris, Delmas, 21e éd,
2010/2011, p.216 ,tiré de Civ.1re ,6 févr. 2008,n°07-14.275,Juris-Data n°2008-042681.

40
convient, en tenant compte de la situation de chacun des parents et des besoins
des enfants » de condamner Mr Y2 à payer à Mme Y1 la somme mensuelle de
vingt mille (20000) francs CFA à titre de la pension alimentaire des enfants,
outre les frais scolaires et médicaux. Il ressort de l’affaire la décision ci-après :
Le tribunal condamne Mr Y2 à payer à Mme Y1, à titre de pension alimentaire
des enfants, la somme de francs CFA vingt mille (20.000) outre la moitié des
frais scolaires médicaux87.

B-Procédure de fixation de la pension alimentaire

La procédure de fixation de la pension débute généralement au cours de la


procédure de divorce. En effet, le législateur confère au juge le plein pouvoir
d’attribuer la garde et également de fixer la pension alimentaire .De ce fait, il
revient au juge d’analyser la situation de la famille et d’étudier les besoins de
l’enfant afin de prendre sa décision et de convenir de la part auquel chaque
parent devra contribuer. Pour s’y prendre, le juge ordonne une enquête sociale
initialement prévue à l’art.266 du CPF88.
De cette enquête, le juge pourra évaluer les besoins de l’enfant, c’est-à-dire,
prendre en compte son âge, son état de santé, les études qu’il poursuit, son
milieu social et aussi son train de vie. Cette même enquête révélera les
ressources dont disposent chaque parent et aussi les revenus que perçoivent les
deux parents. Cependant, avant de fixer la pension, le juge se réfère aux accords
concluent entre les parents. S’il constate que le choix des parents va à l’encontre
de l’intérêt de l’enfant, il n’y tient pas compte et décide lui-même de fixer les
modalités de la pension.
Fixer la pension alimentaire est une décision qui relève uniquement de
l’appréciation du juge. Sur ce, au vu des éléments qui lui sont présentés, le juge
décide si un parent doit payer une contribution plus élevée que celui de l’autre
parent ou si cette contribution devra être payé de façon équitable par les deux
parents. Il tient compte donc des revenus de chaque parent pour fixer la pension
en fonction des besoins de l’enfant.
Par ailleurs, il peut arriver qu’un parent ne soit pas d’accord avec la décision du
juge. Ce dernier dispose d’un droit de faire appel. Le juge analysera à nouveau
la situation de la famille et fixera la pension qu’il juge nécessaire. Le parent non

87
Voir jugement N°011/2022-2éme CH. AME DU 15 FEVRIER 2022.
88
Art.266 du CPF.

41
gardien de l’enfant versera au parent gardien de l’enfant, une pension mensuelle
qui recouvrera les besoins de l’enfant.
En cas de contentieux après le divorce, l’un des parents peut faire recours au
juge pour une révision de la pension alimentaire.

SECTION 2 : Contentieux lié à l’obligation d’entretien après le divorce

Le contentieux se produit lorsque, les ex-conjoints n’arrive pas à s’entendre


sur les modalités de la pension alimentaire. Ceci dit, il peut survenir aussi
lorsque l’un des époux estime que l’autre ne remplit pas ses obligations

42
financières à son égard ou à celui des enfants communs issus du mariage. Cela
inclut, la quantité de la pension alimentaire, la durée de son versement, le non-
paiement ou encore le retard dans le paiement de la pension alimentaire.
Plusieurs litiges sont observés après le divorce en ce qui concerne l’obligation
d’entretien. Ces différents litiges sont liés d’une part à sa révision (paragraphe
1) et d’autre part à son inexécution (paragraphe2).

PARAGRAPHE 1 : Révision de l’obligation d’entretien

Ici, nous devons déterminer, les conditions de la révision (A) et les effets (B).

A-Les conditions

L’obligation d’entretien peut être révisée dans certaines conditions.


S’agissant de pourvoir à l’entretien de l’enfant, la révision de la part contributive
ne souffre pas d’exception : son montant doit suivre l’évolution des besoins de
l’enfant et des ressources de ses parents89.
En effet, si la situation financière de l’un des ex conjoints évolue de manière
significative, il est possible de demander une révision de la pension alimentaire.
De même, le parent qui assume à titre principal la charge de l’enfant peut
demander au juge aux affaires familiales la modification de la contribution par
son ex-conjoint pour l’entretien de l’enfant qui ne peut subvenir à ses besoins 90.
Les décisions des tribunaux en matière de l’obligation d’entretien peuvent être
révisées ou modifiées en cas de changement de circonstance significative. La
recevabilité de la demande de modification implique l’existence de faits
nouveaux qui sont notamment, la modification des ressources du débiteur
(chômage, retraite, faillite, maladie, un remariage de l’un des parents,
licenciement ou promotion professionnelle, la naissance d’un nouvel enfant dans
le foyer) ou tout autre élément ayant une incidence financière
significative. Même si l’enfant est majeur, la révision est possible.

89
Patrick COURBE, le divorce, Paris, DALLOZ, 4e éd, 2004, p.104.
90
Art.373-2-5 du C.civ français.

43
En outre, la révision des modalités d’exercice de l’autorité parentale peut
également entrainer la révision de la contribution d’entretien de l’enfant 91.
Lorsque, le parent débiteur n’exerce pas le droit de visite et hébergement, ça
peut entrainer une augmentation des charges du créancier qui doit garder les
enfants, ce qui justifie une demande d’augmentation de la pension alimentaire.
Cette révision engendre des effets.

B- Effets

Lorsqu’une révision de l’obligation d’entretien est accordée, cela a des effets sur
la contribution financière des époux.
En effet, elle peut être augmentée, diminuée ou même supprimée. La
modification de la pension alimentaire peut constituer en une augmentation de
son montant(en cas d’augmentation des besoins de l’enfant ou de diminution des
ressources des parents hébergent), ou en une diminution (en cas de détérioration
de la situation économique des parents débiteur par exemple), voire en sa
suppression (si l’enfant n’est plus à la charge effectif du parent), suspension
(lorsque le débiteur est provisoirement démunie de ressources) ou de création 92.
C’est-à-dire en cas d’augmentation, cela entraine une augmentation de la
pension alimentaire, cela aura un impact financier sur le débiteur qui devra
verser une somme plus importante chaque mois. En revanche en cas de
diminution, cela aura un impact sur le créancier qui recevra une somme moindre
chaque mois.
Dans certain cas, la révision peut entrainer une modification de la durée de
l’obligation d’entretien. Par exemple, si la révision a pour conséquence de
réduire considérablement la pension alimentaire, le juge peut décider de
raccourcir la durée de l’obligation d’entretien.
Par ailleurs, la révision peut avoir des conséquences sur les relations entre les
ex-conjoints et leur enfant. C’est-à-dire, si la révision entraine une diminution
importante de la pension alimentaire, cela a des répercussions sur les conditions
de vie de l’enfant chez l’un de ses parents ce qui peut impacter négativement la
relation de l’enfant et le parent concerné.

PARAGRAPHE 2 : Inexécution de l’obligation d’entretien


91
Pierre-Jean CLAUX et Stéphane DAVID, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ, 1e éd, 2010/2011, p.705.
92
Ibid.

44
L’inexécution de l’obligation d’entretien a des causes (A) et des sanctions (B).

A-Causes

En pratique, il existe une corrélation entre l’inexécution des décisions relatives


aux obligations alimentaires et celles relatives à l’exercice de l’autorité
parentale93. C’est-à-dire que le parent qui n’a pas la charge de l’enfant se dit que
ce n’est pas à lui de payer la pension alimentaire mise à sa charge pour
l’entretien des enfants.
Le conflit conjugal peut se prolonger ou renaitre après le divorce en cas de non-
exécution des obligations pécuniaires mise à la charge du parent débiteur d’une
pension alimentaire envers ses enfants. Il n’est pas rare que le débiteur ne paie
pas la pension ou qu’il ne la paie que de manière irrégulière ou partielle 94.
L’inexécution de l’obligation d’entretien peut être causée par divers facteurs. En
effet, parmi les causes courantes nous pouvons citer, la perte d’emploi, la
situation financière du débiteur qui s’est dégradée depuis le divorce (maladie,
chômage, mauvaise affaire, nouvelles charges), mais aussi, la baisse des
revenus, les dépenses imprévus.
Dans certains cas, l’inexécution de l’obligation d’entretien peut également être
la mauvaise volonté du débiteur d’où un refus délibéré de payer la pension
alimentaire.
Enfin, quelle que soit la cause, l’exécution de l’obligation d’entretien doit être
respectée au risque d’avoir des conséquences graves pour les parents
bénéficiaires et les enfants concernés. Cette inexécution a des sanctions.

B- Les sanctions

L’inexécution de l’obligation d’entretien peut entrainer de lourdes sanctions


juridiques.

93
Pierre-jean CLAUX et Stéphane DAVID, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ, 1e éd ,2010/2011, p.706.
94
Pierre-jean CLAUX et Stéphane DAVID, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ, 1e éd ,2010/2011, p.705.

45
Tout d’abord, le parent créancier saisi le juge aux affaires familiales pour
demander l’exécution forcée de la décision de justice qui avait fixé le montant
de la pension alimentaire. Le juge peut alors ordonner des mesures d’exécution
forcées tels que les saisies sur les rémunérations ou autres revenus du débiteur 95.
En outre, l’inexécution de l’obligation d’entretien peut être considérée comme
une infraction pénale. L’époux divorcé qui s’abstient de verser à son conjoint ou
à ses enfants les pensions auxquelles il a été condamné, encourt les peines de
l’abandon de famille96et risque une peine d’emprisonnement et une amende.
De plus, l’inexécution de l’obligation d’entretien peut avoir des conséquences
sur le droit de visite et d’hébergement du parent défaillant. Le juge aux affaires
familiales peut restreindre ou suspendre ce droit, voire même prononcer un
retrait partiel ou total de l’autorité parentale si la situation perdure.

Chapitre 2 : Protection du patrimoine de l’enfant

La protection du patrimoine de l’enfant est un enjeu important dans les affaires


familiales, notamment en cas de divorce des parents. Lorsque les parents se

95
Pierre-Jean CLAUX et Stéphane DAVID, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ, 1e éd ,2010/2011, p.706.
96
Ibid.

46
séparent, il est nécessaire de protéger les biens de l’enfant et de veiller à ce que
ses intérêts soient préservés.
Pour protéger le patrimoine de l’enfant, il existe plusieurs mesures qui peuvent
être prises .Ce chapitre abordera les différentes formes d’administration des
biens de l’enfant après le divorce (section 1) et le droit de jouissance légale
(section 2).

Section 1 : Les différentes formes d’administration des biens de l’enfant


après le divorce

Après le divorce, les biens de l’enfant peuvent être administrés de différentes


manières selon les situations et les choix des parents ou du juge. C’est dans ce
sens que le législateur béninois prévoit que les père et mère ont l’administration
et la jouissance des biens de leurs enfants mineurs 97. En effet, il existe plusieurs
formes d’administration des biens de l’enfant après le divorce, notamment
l’administration légale pure et simple (paragraphe1) et l’administration légale
sous contrôle judiciaire (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Administration légale pure et simple

L’administration légale des biens du mineur est pure et simple quand les père et
mère exercent en commun l’autorité parentale 98. Il convient d’insister sur les
pouvoirs des administrateurs légaux (A) et sur son extinction (B).

A-Pouvoirs des administrateurs légaux

Dans l’administration légale pure et simple, il y a deux administrateurs légaux,


qui sont les deux parents exerçant l’autorité parentale. Ceux-ci ont le pouvoir
d’effectuer certains actes pour assurer la protection et la gestion des biens de
l’enfant tout en prenant en compte l’intérêt de l’enfant. Hormis les cas où la loi
ou l’usage autorise les mineurs à agir eux même, les père et mère de l’enfant en

97
Art.444 du CPF.
98
Art.445 du CPF.

47
leurs qualités d’administrateurs le représente dans tous les actes de la vie
civile99. Chacun des administrateurs peut accomplir seul les actes pour lesquels
un tuteur n’aurait besoin d’aucune autorisation. Ce pouvoir d’agir concerne
surtout les actes d’administration. La présomption qui y est attachée est que
chacun d’eux est réputé à l’égard des tiers.
En effet, un tiers n’a pas à s’inquiéter de l’existence réelle ou non du
consentement à l’opération de l’autre administrateur 100. Cela signifie que chaque
administrateur peut agir seul pour les actes de gestion courante sans avoir besoin
de l’accord de l’autre.
De même, si tel n’était pas le cas, ceci n’affecterait pas la validité de l’acte, mais
la faute commise pourrait justifier un engagement de responsabilités envers
l’enfant101.
Cependant, pour les actes plus importants, les parents accomplissent ensemble
les actes qu’un tuteur ne pourrait faire qu’avec l’autorisation du conseil de
famille. Ces actes sont ceux relatifs à la vie courante, aux droits
extrapatrimoniaux de l’enfant qu’il s’agisse de son nom, du lieu de sa résidence,
de la protection de sa vie privée et les actes de disposition. A défaut d’accord,
l’acte doit être autorisé par le juge des tutelles 102. Il appartient à ce dernier d’en
apprécier la pertinence au regard de l’intérêt de l’enfant.
Lorsque les actes concernent les biens importants de l’enfant ,tels que la vente
de gré à gré , apport en société d’un immeuble ou d’un fonds de commerce
appartenant au mineur, le fait de contracter un emprunt en son nom, de renoncer
pour lui à un droit, même si c’est un accord commun entre les parents, ils ne
peuvent être accomplis que sur l’ordonnance du juge des tutelles. Cette mesure
permet de protéger l’intérêt de l’enfant en évitant que les administrateurs légaux
puissent agir sans contrôle. Mais si l’acte cause préjudice au mineur, les parents
en sont responsables solidairement103. Le juge des tutelles est chargé de vérifier
que l’acte est conforme à l’intérêt de l’enfant et que les droits de celui-ci sont
préservés.
De même, l’administration légale pure et simple peut s’éteindre. Il est important
de se pencher sur les causes et les conséquences de cette extinction.

99
Art.447 al.1 du CPF.
100
Sabrina DELRIEU et Vivien ZALEWSKI, droit des mineurs et des majeures protégés, Paris, ellipses, 2010, p.48.
101
Dania ALAO et Edwige AMETONOU, l’enfant dans le divorce en droit positif béninois, Université Catholique
de l’Afrique de l’Ouest, 2019, p42.
102
Art.450 al.1-2 du CPF.
103
Art.450 al.3-4 du CPF.

48
B- Extinction de l’administration légale pure et simple

Nous allons aborder ses causes et ses conséquences


 Causes
L’administration légale pure et simple peut prendre fin pour de différentes
raisons.
Tout d’abord, il cesse par la majorité ou l’émancipation de l’enfant 104, c’est à
dire à l’âge de 18ans. A ce moment-là, l’enfant devient capable d’administrer
ses biens lui mêmes.
Ensuite, l’administration légale pure et simple prend fin si l’enfant décède lequel
emporte dès l’instant du décès la disparition automatique du dispositif
protecteur105.
En outre, soit en raison des comportements des parents qui commettent des
fautes dans l’exercice de leurs fonction tout en mettent en danger les biens de
l’enfant. Il peut aussi s’éteindre soit pas décès du père ou de la mère ce qui
entraine l’ouverture de la tutelle.

 Conséquences
L’administration légale pure et simple peut avoir des conséquences importantes
pour l’enfant et son patrimoine en cas d’extinction.
En effet, en cas d’extinction, les administrateurs légaux doivent rendre des
comptes sur la gestion des biens de l’enfant et communiquer dans les 03 mois de
la cessation de leur fonction une copie du compte et des cinq précédents soit à
ses héritiers, soit aux tuteurs qui leur succèdent106.
De plus, le mineur bénéficie d’une garantie sous la forme d’une hypothèque
légale sur les immeubles appartenant aux administrateurs légaux 107.
L’hypothèque ne peut être accordée au mineur qu’avec l’autorisation du juge
des tutelles.

104
Art.452 du CPF.
105
Dania ALAO et Edwige AMETONOU, l’enfant dans le divorce en droit positif béninois, Université Catholique
de l’Afrique de l’Ouest, 2019, p.44.
106
Dania ALAO et Edwige AMETONOU, l’enfant dans le divorce en droit positif béninois, Université Catholique
de l’Afrique de l’Ouest, 2019, p.45.
107
Patrick COURBE, les personnes la famille les incapacités, Paris, DALLOZ, 5e éd, 2005, p.164.

49
Enfin, l’administration légale pure et simple peut être remplacée par
l’administration légale sous contrôle judiciaire lorsqu’un seul des parents
demeure titulaire de l’autorité parentale.

Paragraphe 2 : Administration légale sous contrôle judiciaire

L’administration est dite sous contrôle judiciaire lorsque l’un des parents est
privé de l’exercice de l’autorité parentale .En cas d’exercice unilatérale de
l’autorité parentale, les actes d’administration sur les biens des mineurs sont
alors exercés sous le contrôle du juge des tutelles. Nous aborderons ici, les
pouvoirs des administrateurs légaux(A) et son extinction(B).

A-Pouvoirs des administrateurs légaux

Dans l’administration légale sous contrôle judiciaire, l’administrateur doit se


pourvoir d’une autorisation du juge des tutelles pour accomplir les actes qu’un
tuteur ne pourrait faire qu’avec l’autorisation du conseil de famille. Il peut faire
seul les autres actes108.
En effet, l’administrateur légal sous contrôle judiciaire ne peut pas effectuer
d’actes importants sans l’autorisation du juge des tutelles. En Général, les actes
soumis à l’autorisation du juge des tutelles concernent les actes de disposition
tels que, la vente d’un bien immobilier ou la constitution d’une hypothèque sur
un bien.
Ici, le rôle du juge est plus important que dans le cadre de l’administration légal
pure et simple. Les pouvoirs des administrateurs légaux sous contrôle judiciaire
sont similaires à ceux de l’administration légal pure et simple, mais avec des
restrictions supplémentaires imposé par le juge des tutelles.
En outre, l’administrateur légal unique sous contrôle judiciaire a les mêmes
obligations qui pèsent sur les deux administrateurs légaux dans l’administration
légale pure et simple. Ces obligations sont similaires à celles d’un tuteur à
savoir, la tenue d’un inventaire des biens dés l’acquisition des biens par
successions, rendre des comptes annuels (à l’exception des fruits et revenus tant
que dure le droit de jouissance légale) et enfin la présentation d’un compte
général d’administration à la fin du régime de protection.
108
Art.451 du CPF.

50
La législation béninoise précise que l’administration légale ne porte pas sur les
biens qui auraient été donné où légués au mineur sous la condition qu’ils
seraient administrés par un tiers. Ce tiers administrateur aura les pouvoirs qui lui
auront été conféré par la donation ou le testament ; à défaut, ceux d’un
administrateur légal sous contrôle judiciaire 109. Cette administration peut
s’éteindre.

B- Extinction de l’administration légale sous contrôle judicaire

Intéressons nous à ses causes et aux conséquences


 Causes
L’administration légale sous contrôle judiciaire prend fin dans les mêmes
conditions que l’administration légale pure et simple, C’est à dire à la majorité et
à l’émancipation de l’enfant, ce qui provoque l’extinction naturelle de
l’administration légale sous contrôle judiciaire110.
En France, celle-ci peut s’éteindre si le juge décide de confier l’exercice en
commun de l’autorité parentale au père et à la mère. L’administrateur légal perd
son pouvoir et son autorité sur les biens de l’enfant.

 Conséquences
Ses conséquences sont similaires à celle de l’administration légale pure et
simple. Ainsi, l’administrateur doit rendre des comptes annuels et un compte
général d’administration à la fin de sa mission. Il doit communiquer dans les 03
mois de la cessation de sa fonction, une copie du compte et des cinq précédents
soit à l’enfant émancipé ou majeur, soit à ses héritiers, soit au second parent, soit
au tuteur111.
Enfin, les créances de l’enfant sous régime d’administration légal sous contrôle
judiciaire peuvent être assorties de gage ou d’hypothèque.

109
Art.448 du CPF.
110
Art.452 al.1 du CPF.
111
Dania ALAO et Edwige AMETONOU, l’enfant dans le divorce en droit positif béninois, Université Catholique
de l’Afrique de l’Ouest, 2019, p.48.

51
Section 2 : Droit de jouissance légale

En règle générale, pendant le mariage, les parents ont un droit de jouissance


légale sur les biens de l’enfant, tout au moins des biens que l’enfant a reçu par
donation ou par héritage112. Le droit de jouissance légale permet ainsi aux
parents de percevoir et de s’approprier les fruits des biens de leur enfant mineur.
A l’art.446 du CPF, il est prévu que : « la jouissance légale est attachée à
112
Adeline DASTE et Aude MORGEN-GUILLEMIN, divorce séparation de corps et de fait, Paris, Delmas, 21e éd,
2010/2011, p.214.

52
l’administration légale, elle appartient soit aux deux parents conjointement, soit
à celui des père et mère qui a la charge ».
Il convient donc de noter qu’une réadaptation est faite à ce droit en cas de
divorce. Nous étudierons dans cette section, l’étendue du droit de jouissance
légale (Paragraphe 1) et l’extinction de ce droit (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Étendue du droit de jouissance légale

Protéger le patrimoine d’un enfant mineur consiste pour le législateur, à choisir


le parent idéal d’obtenir le droit de jouissance légale sur les biens de l’enfant. Ici
nous aborderons la nature du droit de jouissance légale (A) et l’attribution de ce
droit (B).

A- Nature

La caractéristique essentielle du droit de jouissance légale est que, celui qui


dispose de ce droit dispose d’un usufruit sur les biens de l’enfant. C’est-à-dire
que celui qui en dispose à le droit d’utiliser et de percevoir les fruits des biens de
l’enfant car « l’usufruitier a le droit de jouir de toute espèce de fruits, soit
naturels, soit industriels, soit civils, que peut produire l’objet dont il a
l’usufruit »113. Cependant, quelques exceptions sont émises par le législateur.
En premier lieu, le détenteur du droit de jouissance légale dispense de
l’obligation de donner caution.
En second lieu, ce dernier est dans l’impossibilité de céder la jouissance légale.
Ici, à la différence de l’usufruit ordinaire où celui-ci se retrouve dans le
patrimoine de l’usufruitier et peut être céder à un tiers 114, le droit de jouissance
ne permet pas à l’usufruitier de faire pareil.
Enfin, certaines charges particulières s’ajoutent au simple droit de
l’usufruitier115. Le législateur béninois prévoit ces charges à l’art.454 du CPF.
En effet, ces charges sont celles auxquelles sont tenus en général les
usufruitiers ; la nourriture, l’entretien et l’éducation de l’enfant selon ses
ressources ; les dettes grevant la succession recueillie par l’enfant lorsqu’elles
doivent être acquittées sur les revenus 116. Il convient alors que le parent qui a ce
droit connaisse les charges de la jouissance prévue par le législateur.
113
Art.582 du C.civ français.
114
Patrick COURBE, les personnes la famille les incapacités, Paris, DALLOZ, 5e éd, 2005, p.265.
115
Ibid.
116
Art.454 du CPF.

53
Cependant, comment ce droit est-il attribuer ?

B- Attribution du droit de jouissance légale

La jouissance légale est avant tout un attribut de l’autorité parentale et est


également attachée à l’administration légale. Ce droit revient donc uniquement à
l’un ou aux deux parents d’où son caractère strictement familial.
L’administrateur légal est donc titulaire du droit de jouissance légale.
En outre, le droit de jouissance légale est déterminé suivant les législations aux
conditions suivantes :
- Si l’autorité parentale est exercée en commun après le divorce,
l’administration légale est exercée conjointement, et le droit de jouissance
appartient alors aux deux parents conjointement ;
- Si l’autorité parentale est exercée unilatéralement par le père ou la mère,
le droit de jouissance appartient de ce fait à celui des père et mère qui a la
charge de l’administration légale117.
Cependant, la jouissance légale porte en principe sur tous les biens de l’enfant.
Mais le législateur ajoute quelques exceptions à l’art.455 du CPF. De ce fait, les
biens de l’enfant dont les parents ne pourront pas avoir la jouissance légale sont
en premier lieu ceux que l’enfant acquiert par son travail. Ensuite, sont exclus
également les biens donnés ou légués sous la condition expresse que les pères et
mères n’en jouiront pas. Enfin, le législateur ajoute les biens recueillis dans une
succession dont le père ou la mère a été exclu comme indigne118.
Le droit de jouissance dispose néanmoins d’une durée limitée.
Paragraphe 2 : Extinction du droit de jouissance légale

Le droit élabore des dispositions précieuses pour protéger l’intérêt du mineur.


Par ailleurs, au fil de son évolution, le droit de l’enfant évolue également. La
jouissance légale est un droit qui dispose d’une certaine durée d’existence. Nous
étudierons les causes (A) et les conséquences (B) du droit de jouissance légale.

A-Causes
Le droit de jouissance légale peut être éteint pour maintes raisons. Les
principales causes d’extinction de ce droit sont énumérées par le législateur dans
117
Mylène DAYATO et Grâce CODJIA, la protection des droits des enfants de parents divorcés, Université
d’Abomey Calavi, 2004, p.60.
118
Art.455 du CPF.

54
le code des personnes et de la famille du Bénin. En effet, trois causes entraînent
la cessation du droit de jouissance légale.
En premier lieu, le droit de jouissance légale cesse dès que l’enfant atteint la
majorité ou dès que ce dernier s’émancipe grâce au mariage 119. Cette règle
permet à l’enfant qui atteint sa majorité la possibilité de commencer à gérer ses
propres biens car l’on considère qu’il en est désormais capable. De même pour
l’enfant qui s’émancipe en contractant le mariage car il dispose désormais d’une
famille propre à laquelle il doit subvenir aux besoins. Le droit offre donc cette
possibilité à l’enfant qui est dans la possibilité de gérer ces propres bien de par
son âge ou son émancipation.
En second lieu, les dispositions de l’art.456-2 du CPF indique également que le
droit de jouissance cesse par « les causes qui mettent fin à l’autorité parentale ou
par celles qui mettent fin à l’administration légale » 120. En effet, il s’agit du
décès de l’enfant ou du parent divorcé exerçant l’autorité parentale et ayant
l’administration légale.
Pour finir, le droit de jouissance cesse également par « les causes qui emportent
l’extinction de tout usufruit »121. Ces causes sont notamment la mort de
l’usufruitier, la perte totale du bien, la déchéance pour abus de jouissance.
La perte de ce droit entraîne par ailleurs des conséquences.

B- Conséquences

L’extinction du droit de jouissance légale à plusieurs conséquences. Tout


d’abord, le parent exerçant le droit de jouissance légale perd le droit de jouir des
biens de l’enfant et perd donc l’usufruit sur ces biens. Ensuite, l’enfant peut
disposer à présent de ces biens sans l’accord du parent exerçant auparavant le
droit de jouissance. En résumé l’enfant aura accès à l’ensemble de ces biens et
en jouira des fruits sans que les parents n’interviennent dans ses prises de
décisions.

119
Art.456 du CPF.
120
Art.456 al.2 du CPF.
121
Art 456 al.3 du CPF.

55
CONCLUSION GENERALE

En conclusion, l’étude de la garde d’enfants en cas de divorce en droit positif


béninois met en évidence plusieurs aspects importants.
Tout d’abord, le bien-être et l’intérêt supérieur de l’enfant sont au cœur des
décisions prises par le juge. Ceci dit, la loi reconnait l’importance d’assurer une
stabilité et un équilibre dans la vie de l’enfant en favorisant son épanouissement
et en préservant ses liens avec ses deux parents même en cas de divorce.

56
S’agissant des différentes formes de garde, le législateur béninois offre plusieurs
options pour déterminer la résidence de l’enfant après le divorce. Que ce soit la
garde exclusive, la garde alternée ou la garde confié à un tiers, le choix se fait en
fonction des circonstances spécifiques de chaque cas et dans l’intérêt supérieur
de l’enfant.
En droit positif béninois, on reconnait également l’importance de l’obligation
d’entretien envers l’enfant après le divorce. Les parents ont l’obligation de
subvenir aux besoins financiers et à l’entretien de leur enfant. En cas
d’inexécution de cette obligation, des mesures peuvent être prises pour
contraindre les parents à remplir leurs obligations financières.
Par ailleurs, l’administration légale et le droit de jouissance légale sont des
mécanismes importants pour protéger le patrimoine de l’enfant et veiller à sa
gestion adéquate après le divorce de ses parents. L’administration légale pure et
simple confère aux parents des pouvoirs étendus pour gérer les biens de l’enfant
tandis que l’administration légale sous contrôle judiciaire implique une
surveillance plus étroite de la part de l’autorité judiciaire.
En somme, il est nécessaire de continuer à améliorer le cadre juridique de la
protection de l’enfant en tenant compte des réalités spécifiques de chaque
situation afin que l’intérêt de celui-ci soit préservé au maximum tout en
garantissant une prise en charge optimale dans ces situations de divorce. C’est-à-
dire de garantir un environnement favorable, de veiller à l’épanouissement
affectif et l’équilibre émotif de l’enfant.

BIBLIOGRAPHIE

I- OUVRAGES

A-Ouvrages généraux

 AHOUANDJINOU-DJOSSINOU (Hospice), droit béninois de la famille, Cotonou, la


croix du bénin 1ére éd, 2011,247p.

 BAKOUCHE (David), droit civil les personnes la famille, Paris, HACHETTE


Supérieur, 2005,255p.

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 BATTEUR (Annick), droit des personnes et de la famille, Paris, LGDJ, 5e éd,
2010,522p.

 BUFFELAN-LANORE (Yvaine) et LARRIBAU-TERNEYRE (Virginie), droit civil


introduction biens personnes famille, Paris, DALLOZ, 18eéd, 2013,1104p.

 CARBONNIER (Jean), droit civil, volume1, introduction les personnes la famille,


l’enfant le couple, Paris, PUF, coll. « Thémis », 2004,1496p.

 COURBE (Patrick), droit de la famille, Paris, DALLOZ ,4e éd, 2005,516p.

 COURBE (Patrick), les personnes la famille les incapacités, Paris, DALLOZ ,5e éd,
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 CORNU (Gérard), vocabulaire juridique, Paris, PUf, 2006,970p.

 DELRIEU (Sabrina) et ZALEWSKI (Vivien), droit des mineurs et des majeurs


protégés, Paris, ellipses, 2010,185p.

 FENOUILLET (Dominique), droit de la famille, paris, DALLOZ, 2e éd, 2008,517p.

 HESS-FALLON (Brigitte) et SIMON (Anne-Marie), droit de la famille, Paris,


Sirey ,4e éd, 2002,234p.

 MALAURIE (Philippe) et AYNES (Laurent), la famille, Paris, Lextenso, 3e éd,


2009,743p.

B-Ouvrages spécialisés

 CLAUX (Pierre-Jean) et DAVID (Stéphane), droit et pratique du divorce, Paris,


DALLOZ, 1e éd, 2010/2011,934p.

 COURBE (Patrick), le divorce, Paris, DALLOZ, 4e éd, 2004,124p.

 DASTE (Adeline) et MORGEN-GUILLEMIN (Aude), divorce séparations de corps


et de fait, Paris, Delmas ,21e éd, 2010/2011,400p.

58
II-ARTICLES ET CONTRIBUTIONS

 CORPART (Isabelle), « Autorité parentale », in RUBELLIN-DEVICHI Jacqueline


(dir), droit de la famille, Paris, Dalloz, 1996, pp.581-587.

 MONTCHO-AGBASSA (Eric), « l’enfant et la famille », in, la personne la famille et


le droit en république du bénin, Juris Ouanilo, 2007, pp.133-144.

III- THESES ET MEMOIRES

 ALAO (Dania) et AMETONOU (Edwige), l’enfant dans le divorce en droit béninois,


Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest, 2019,54p.

 BEHANZIN (Edouard) et BEHANZIN (Rémi), réflexion sur la notion de garde de


l’enfant en droit positif béninois, Université d’Abomey Calavi, 2006,75p.

 DAYATO (Mylène) et CODJIA (Grâce), la protection des droits des enfants de


parents divorcés, Université d’Abomey Calavi, 2004,75p.

 DOHOU (Nounagnon Ghislaine), le tiers en droit Africain de la famille, Thèse de


doctorat unique en droit privé, Faculté de Droit et de Sciences Politiques, 2015,355p.

 VIDEHOUDENOU (Xavier prime), la protection des intérêts de l’enfant à la suite du


divorce des parents, mémoire pour l’obtention de maitrise es-science juridiques,
FADESP, 2005,89p.

V-WEBOGRAPHIE

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aux-droits-de-l-enfant-integral.pdf, consulté le 27 février 2023 à 14h17mn

 https://monexpertdudroit.com/garde-des-enfants/ , consulté le 21 février 2023 à


12h28mn

 https://www.village-justice.com/articles/garde-des-enfants-mineurs-cas-divorce-
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 https://www.cairn.info , consulté le 27 février 2023 à 8h50mn

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consulté le 14 mars 2023 à 9h38mn

 https://www.village-justice.com/articles/les-enjeux-juridiques-enquEte,19022.html ,
consulté le 19 avril 2023 à 12h20mn

 https://ledroit.fr/obligation-du-parent-qui-a-la-garde/, consulté le 20 avril 2023 à


09h02mn

V-TEXTES JURIDIQUES

 Loi n.2015-1-08 du 23 janvier 2015 portant code de l’enfant en république du bénin.

 Loi n.2002-07 portant code des personnes et de la famille et ses décrets d’Application.

 Code civil français.

 Code civil BOUVENET.

 Convention des droits des enfants.

TABLE DES MATIERES


AVERTISSEMENT ………………………………………………………… 1
DEDICACE 1 ……………………………………………………………….. 2
DEDICACE 2 ……………………………………………………………….. 3
REMERCIEMENTS ………………………………………………………… 4
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ………………………………… 5
SOMMAIRE …………………………………………………………………. 6

60
INTRODUCTION GENERALE ……………………………………………... 8
1ERE PARTIE : LE CADRE JURIDIQUE D’ATTRIBUTION DE LA GARDE
D’ENFANT APRES LE DIVORCE …………………………………………. 12
CHAPITRE 1 : LE DROIT DE GARDE APRES LE DIVORCE …………… 14
SECTION 1 : CRITERE POUR ETABLIR LA GARDE DE L’ENFANT ….. 14
PARAGRAPHE 1 : Les conditions primaires ……………………………… 14
A- Intérêt de l’enfant …………………………………………………….. 15
B- Recours aux sentiments exprimés par l’enfant …………………..…… 16
PARAGRAPHE 2 : Les conditions secondaires …………………………….. 17
A- Accords antérieurement conclut entre les parents …………………… 18
B- Résultats des enquêtes sociales …………….………………………… 18
SECTION 2 : ATTRIBUTION DE LA GARDE …………………………….. 20
PARAGRAPHE 1 : Les différents types de garde …………...……………… 20
A- Garde partagée ………………………………………………………… 20
B- Garde exclusive ……..………………………………………………… 22
PARAGRAPHE 2 : Fixation de la résidence ………...……………………… 22
A- Résidence habituelle …………………………………………................ 23
B- Résidence alternée ……………………………………………………. 24
CHAPITRE 2 : CONSEQUENCES SUR L’EXERCICE DE L’AUTORITE
PARENTALE ………………………………………………………………… 25
SECTION 1 : MODALITES DE L’EXERCICE DE L’AUTORITE
PARENTALE ……………………………………………………………… 25
PARAGRAPHE 1 : Exercice en commun de l’autorité parentale ………… 25
A- En absence de convention ………...………………………………… 26
B- En présence de convention ………………………………………….. 26
PARAGRAPHE 2 : Exercice unilatéral de l’autorité parentale …………….. 27
A- Les droits et devoirs du parent disposant de l’autorité parentale …… 27
B- Les droits et devoirs du parent qui n’exerce pas l’autorité parentale …. 28
SECTION 2 : EVICTION DE L’EXERCICE DE L’AURORITE PARENTALE
PAR LES PARENTS ……………………………………………………….. 30
PARAGRAPHE 1 : La garde d’enfant confié à un tiers ..............................…. 30

61
A- Aux ascendants ……..………………………………………………… . 30
B- Aux tiers ….…………………………………………………………… 31
PARAGRAPHE 2 : Le retrait de l’autorité parentale ………………………... 32
A- Décision pénale ……………………………………………………….. 32
B- Décision civile …………………………………………………… …... 33
2IEME PARTIE : MESURES PATRIMONIALES ET FINANCIERES
CONCERNANT L’ENFANT ……………………………………………… 35
CHAPITRE 1 : LA CONTRIBUTION DES EPOUX A L’ENTRETIEN ET A
L’EDUCATION DES ENFANTS …………………………………………. 37
SECTION 1 : OBLIGATION FINANCIERES RELATIVES A L’ENFANT ..37
PARAGRAPHE 1 : L’obligation d’entretien ………………………………… 37
A- Fondement juridique ………………………………………………… 38
B- Contenu ……………………………………………………………… 38
PARAGRAPHE 2 : La pension alimentaire ………………………………… 39
A- Critères de fixation de la pension alimentaire ………………………… 39
B- Procédure de fixation de la pension alimentaire ………………………. 41
SECTION 2 : CONTENTIEUX LIE A L’OBLIGATION D’ENTRETIEN
APRES LE DIVORCE ……………………………………………………….. 43
PARAGRAPHE 1 : Révision de l’obligation d’entretien ………………… 43
A- Les Conditions ……………………………………………………… 43
B- Effets ………………………………………………………………… 44
PARAGRAPHE 2 : Inexécution de l’obligation d’entretien …………………45
A- Causes …………………………………………………………………. 45
B- Sanctions ………………………………………………………………. 46
CHAPITRE 2 : PROTECTION DU PATRIMOINE DE L’ENFANT ………. 47
SECTION 1 : LES DIFFERENTES FORMES D’ADMINISTRATION DES
BIENS DE L’ENFANT APRES LE DIVORCE …………………………….. 47
PARAGRAPHE 1 : Administration légale pure et simple …………………… 47
A- Pouvoirs des administrateurs légaux ………………………………… .. 47
B- Extinction ……………………………………………………………… 49
PARAGRAPHE 2 : Administration sous contrôle judiciaire ………………… 50

62
A- Pouvoirs des administrateurs légaux …………………………………... 50
B- Extinction ……………………………………………………………… 51
SECTION 2 : DROIT DE JOUISSANCE LEGALE ………………………… 53
PARAGRAPHE 1 : L’étendue du droit de jouissance légale ………………..53
A- Nature ………………………………………………………………….. 53
B- Attribution …………………………………………………………… 54
PARAGRAPHE 2 : Extinction du droit de jouissance légale ……………….. 55
A- Causes …………………………………………………………………. 55
B- Conséquences …………………………………………………………. 56
CONCLUSION GENERALE ……………………………………………… 57
BIBLIOGRAPHIE …………………………………………………………… 58
TABLE DES MATIERES …………………………………………………… 61

63

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