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1
DEDICACE 1
Je dédie ce travail à :
Mes parents Iréné Josias AGOSSA et Line Dédé D’ALMEIDA ;
Ma famille ;
Mes amis.
Pour votre amour, votre soutien et tous les sacrifices consentis.
2
DEDICACE 2
Je dédie ce travail à :
Mes parents Modeste HOUEPKON et Nathalie AHOGAN ;
Ma famille ;
Mes amis.
Pour votre amour, votre soutien et tous les sacrifices consentis.
HOUEPKON Parménide
3
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier toutes les personnes qui, d’une manière ou d’une autre,
ont contribué à la réussite de ce travail. Ainsi, nous témoignerons notre profonde
gratitude :
Au doyen de la faculté des Sciences Juridiques de l’UCAO-UUC,
Professeur Augustin Foster CHABOSSOU ;
A nos chers parents qui ont toujours été présents et nous ont soutenus à
chaque étape de notre évolution ;
A Tous les membres du Jury, merci pour votre présence et pour votre
attention afin que nous puissions donner le meilleur de nous-mêmes et
finir cette présentation en beauté. Que Dieu vous bénisse !
4
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
5
SOMMAIRE
AVERTISSEMENT ………………………………………………………… 1
DEDICACE 1 ………………………………………………………………… 2
DEDICACE 2 ………………………………………………………………… 3
REMERCIEMENTS ………………………………………………………….. 4
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS …………………………………. 5
SOMMAIRE ………………………………………………………………….. 6
INTRODUCTION GENERALE……………………………………………… 8
1ERE PARTIE : LE CADRE JURIDIQUE D’ATTRIBUTION DE LA GARDE
D’ENFANT APRES LE DIVORCE …………………………………………. 12
CHAPITRE 1 : LE DROIT DE GARDE APRES LE DIVORCE …………… 14
SECTION 1 : CRITERE POUR ETABLIR LA GARDE DE L’ENFANT ….. 14
SECTION 2 : ATTRIBUTION DE LA GARDE …………………………….. 20
CHAPITRE 2 : CONSEQUENCES SUR L’EXERCICE DE L’AUTORITE
PARENTALE ………………………………………………………………… 25
SECTION 1 : MODALITE DE L’EXERCICE DE L’AUTORITE
PARENTALE ………………………………………………………………… 25
SECTION 2 : EVICTION DE L’EXERCICE UNILATERAL DE
L’AUTORITE PARENTALE ………………………………………………. 30
2IEME PARTIE : MESURE PATIMONIALES ET FINANCIERES
CONCERNANT L’ENFANT ……………………………………………… 35
CHAPITRE 1 : LA CONTRIBUTION DES EPOUX A L’ENTRETIEN ET A
L’EDUCATION DES ENFANTS ………………………………………… 37
SECTION 1 : OBLIGATIONS FINANCIERES RELATIVES A L’ENFANT..
37
SECTION 2 : CONTENTIEUX LIES A L’OBLIGATION D’ENTRETIEN
APRES LE DIVORCE ……………………………………………………….. 43
CHAPITRE 2 : PROTECTION DU PATRIMOINE DE L’ENFANT ……… 47
SECTION 1 : LES DIFFERENTES FORMES D’ADMINISTRATION DES
BIENS DE L’ENFANT APRES LE DIVORCE ……………………………... 47
6
SECTION 2 : DROIT DE JOUISSANCE LEGALE ………………………… 53
CONCLUSION GENERALE ………………………………………………... 57
BIBLIOGRAPHIE …………………………………………………………… 58
TABLE DES MATIERES …………………………………………………… 61
7
INTRODUCTION GENERALE
8
Selon Eric MONTCHO AGASSA, « on note que la grande majorité des pays
de la planète ainsi que la plupart des normes juridiques internationales
désignent sous le terme « enfant »toute personne âgée de moins de 18ans»7.
La garde quant à elle est définie dans le lexique des termes juridiques comme
une prérogative essentielle de l’autorité parentale. Elle confère à son titulaire le
pouvoir de contraindre ses enfants mineurs à vivre sous son toit, mais aussi de
décider plus généralement du mode de vie de l’enfant, de ses relations et de ses
activités8. Pour Gérard CORNU, la garde d’un mineur est « le droit et devoir de
garder un enfant sur sa protection, c’est-à-dire de fixer sa résidence et de
veiller sur sa santé, sa sécurité, et sa moralité »9.
En ce qui concerne la notion de divorce, David BAKOUCHE le défini comme
« la dissolution d’un mariage valable, prononcée par décision judiciaire du
vivant des époux, pour certaines causes prévues par la loi. »10. On relève de
cette définition que la décision, tant bien qu’elle soit judiciaire doit être
prononcée du vivant des époux. Pour Gérard CORNU, le divorce est « la
dissolution du mariage prononcée à la demande des époux ou de l’un d’eux, par
le tribunal de grande instance, dans les cas et selon les formes déterminées par
la loi »11.
La notion de garde, renvoie à l’action de veiller sur une personne ou une chose.
C’est un attribut de l’autorité parentale.
S’agissant de la garde d’enfant, elle relève d’un attribut de l’autorité parentale.
C’est le droit et devoir de garder un enfant mineur ou non sous sa protection.
C’est-à-dire de fixer sa résidence et de veiller sur sa santé, sa sécurité et sa
moralité. Cette mission normalement exercée sous la responsabilité commune
des père et mère légitimes se retrouve compromise en cas de divorce, on
distingue l’exercice unilatéral de l’autorité parentale ou l’exercice conjoint de
celle-ci.
Pour mieux comprendre la question de la garde, il serait nécessaire de connaitre
son évolution en droit positif béninois au fil des années.
Avant l’adoption de la loi N.2002-07 portant code des personnes et de la famille,
la question de la garde des enfants était régie par le droit coutumier.
Historiquement, le coutumier du Dahomey en son point 156 accorde
systématiquement au père le droit de la garde de l’enfant. Cependant, il émet
7
Eric MONTCHO-AGBASSA, « l’enfant et la famille », in, la personne la famille et le droit en république du
bénin, juris ouanilo, 2007, p.135, tiré de l’art.1 de la Convention des Nations Unies Relative aux Droits de
l’Enfant.
8
Lexique des termes juridiques, Paris, DALLOZ, 27e éd, 2019-2020, p.521.
9
Gérard CORNU, vocabulaire juridique, p.429.
10
David BAKOUCHE, droit civil les personnes la famille, Paris, Hachette Supérieur, 2005, p.155.
11
Gérard CORNU, vocabulaire juridique, p.318.
9
une exception .C’est le cas du nouveau-né qui est confié à la mère jusqu’à la
période de sevrage12.
Au fil des temps, la législation en matière de garde d’enfants en cas de divorce à
évoluer pour mieux protéger les intérêts des enfants et pour offrir des solutions
aux situations complexes de la vie familiale. Cette perfection de la législation
en matière de divorce et par ricochet de la garde d’enfant a conduit à
l’aménagement. Antérieurement à la loi N .70-459 du 04 Juin 1970 en France, la
décision du juge en ce qui concerne la garde des enfants était dans l’intérêt de
l’époux innocent. Avec l’adoption de cette loi, l’idée de récompenser l’époux
innocent a disparu faisant place à l’intérêt de l’enfant. Le législateur français
prévoit à l’art. 287 du code civil français que : « le juge désigne à défaut
d’accord amiable ou si cet accord lui apparait contraire à l’intérêt de l’enfant, le
parent chez lequel les enfants ont leur résidence habituelle. Si l’intérêt de
l’enfant le commande, le juge peut confier l’exercice de l’autorité parentale à
l’un des deux parents »13. Dans le code des personnes et de la famille du
Bénin, le législateur a introduit des dispositions précises sur la question. Selon
ces dispositions, l’attribution de la garde des enfants est désormais décidée en
fonction de l’intérêt supérieur des enfants et non plus en fonction de celui des
parents ou du sexe de ceux-ci. En effet l’art. 265 du code des personnes et de la
famille prévoit que : « la garde des enfants issus du mariage est confiée à l’un ou
l’autre des époux, en tenant compte uniquement de l’intérêt des enfants »14.
Ce sujet présente un double intérêt : théorique et pratique.
Sur le plan théorique, l’étude de notre sujet permet de comprendre les principes
et les règles juridiques qui régissent la protection de l’intérêt de l’enfant en
droit positif béninois. En effet, la question de la garde d’enfant en cas de divorce
touche directement l’intérêt supérieur de l’enfant. Ainsi, l’analyse des
dispositions normatives de la législation béninoise en matière de garde d’enfant
permet de comprendre les différentes modalités de la garde d’enfant, les critères
utilisés par les juges pour décider de l’attribution de la garde, et les droits et les
obligations des parents divorcés.
Sur le plan pratique, notre sujet est d’une importance capitale notamment pour
les familles béninoises très souvent confrontées à une procédure de divorce. Les
parents peuvent être informés de leurs droits et de leurs obligations, ainsi que les
conséquences juridiques et financières en matière de garde d’enfants. De même,
la compréhension des règles et des procédures de garde des enfants peut
permettre d’éviter les situations de conflits’ et de traumatisme pour l’enfant.
Notre thème est d’autant plus utile pour les professionnels du droit notamment
les avocats, les juges spécialisés en la matière d’avoir une connaissance plus
12
Xavier Prime VIDEHOUDENOU, la protection des intérêts de l’enfant à la suite du divorce des parents,
mémoire pour l’obtention de maitrise es-science juridiques, FADESP, 2005, p.2-3.
13
Art.287 du C.civ français.
14
Art. 265 du CPF.
10
approfondie de la législation en matière de garde d’enfants. Cette connaissance
leur permettra de mieux régler les litiges sur la question tout en assurant la
protection des droits et intérêts des enfants.
La question de garde d’enfants en cas de divorce soulève d’importants
problèmes.
Ce sujet pose une question principale à savoir : Quelles sont les dispositions
normatives d’attribution de la garde ?
Outre cette question principale découle deux problèmes à savoir : Comment les
textes organisent l’attribution de la garde d’enfants en cas de divorce ?
Comment le juge applique-t-il efficacement ces textes ?
Dans une approche analytique, nous allons analyser les textes et lois qui
régissent le divorce en droit béninois ; la doctrine et la jurisprudence seront
également exploitées. Nous nous baserons sur les ouvrages généraux et
spécialisés traitants des questions de garde d’enfant en cas de divorce. Nous
allons exploiter aussi un certain nombre d’articles ainsi que des anciens
mémoires et thèses déjà soutenus abordant cette thématique. Avec l’avènement
de l’Internet, il y a eu beaucoup d’écrits sur ce thème. Ces écrits sur l’Internet
nous servirons de ressources dans le cadre de ce travail afin que nous
appréhendions tous les aspects concernant la protection des intérêts de l’enfant
en cas de divorce.
Dans une approche comparative, nous ferons également recours à certaines
dispositions internationales dans le but de confronter les réalités béninoises au
droit international.
Cependant, la détermination du cadre juridique d’attribution de la garde
d’enfants en cas de divorce est essentielle pour comprendre comment la garde
d’enfant est attribuée dans le système juridique béninois. Il fournit les critères
clairs et spécifiques pris en compte pour prendre les décisions de garde.
Quant à la réponse à la deuxième question, elle est d’ordre capital car, la mise en
œuvre des mesures à un impact direct sur le bien-être et l’avenir de l’enfant et
sur la protection des droits de l’enfant.
Notre mémoire s’évertuera à présenter dans une première partie le cadre
juridique d’attribution de la garde d’enfant après le divorce puis dans une
deuxième partie à montrer les mesures patrimoniales et financières
concernant l’enfant.
11
1ére PARTIE : LE CADRE JURIDIQUE D’ATTRIBUTION DE LA
GARDE D’ENFANT APRES LE DIVORCE
12
Assurez l’épanouissement des enfants est l’une des priorités qui découle du
traitement de la garde d’enfant par le législateur. Tout en dissociant le lien
conjugal, le divorce tente à mettre en péril les droits attachés à la personne de
l’enfant.
Toutefois, l’intérêt de l’enfant étant compromis, le législateur béninois ménage
un effort considérable dans le but de protéger celui-ci .C’est dans cette optique
que bon nombre de textes et mesures ont été prévus par le législateur. La loi
n.2002-07 portant code des personnes et de la famille à apporter plus d’éclairage
sur le droit de garde.
De même, l’autorité parentale étant directement reliée à la question de garde,
connait également une réorganisation faite par le juge au cours de la procédure
de divorce.
C’est pourquoi, Il importe de connaitre les conséquences de l’exercice de
l’autorité parentale après le divorce afin de garantir l’intérêt de l’enfant et
également la préservation des liens familiaux. Pour ce faire, nous étudierons le
droit de garde après le divorce (Chapitre 1) et les conséquences sur l’exercice de
l’autorité parentale (Chapitre 2).
13
CHAPITRE 1 : LE DROIT DE GARDE APRES LE DIVORCE
14
Ici, le juge prend en compte essentiellement l’intérêt de l’enfant (A) et le
recours aux sentiments exprimés par l’enfant (B).
A-Intérêt de l’enfant
15
insalubre, bruyant ou propice au repos et à la réflexion) dans lequel l’enfant aura
à évoluer. Il apparait contraire à l’intérêt de l’enfant de le confier au parent qui
ne dispose ni d’une profession, ni de ressources21. Ces éléments d’appréciation
sont aussi pris en compte dans le droit comparé.
Quant aux critères moraux, ils visent à protéger l’intérêt moral et phycologique
et physique de l’enfant, les liens affectifs et éducationnels de celui-ci. En
France, l’intérêt de l’enfant doit être la considération primordiale dans toutes les
décisions relatives à sa garde, à son éducation et à son développement 22.
De même, l’enfant doit être soumis à une éducation stable et adéquate
compatible avec les bonnes mœurs, d’où une telle éducation nécessite la stabilité
de l’éducateur. Les tribunaux, dans leurs décisions en ont déduit qu’un parent
constamment en voyage ne peut souscrire aux exigences de donner une bonne
éducation, pas plus que celui qui s’adonnent à l’alcool au point de déraisonner,
d’où, l’intérêt de l’enfant ne peut se trouver de son côté23.
Nonobstant ce critère que le juge prend en compte pour déterminer qui aura la
garde de l’enfant, il peut également faire recours aux sentiments exprimés par
l’enfant.
21
Nounagnon Ghislaine DOHOU,le tiers en droit africain de la famille, Thèse de doctorat unique en droit privé,
Faculté de droit et des sciences politiques,2015,p.88, tiré de C.SANDRAS, l’intérêt de l’enfant dans le droit des
personnes et de la famille,Th.Paris II,2000,p.255.
22
Art.371-1 du C.civ français.
23
Nounagnon Ghislaine DOHOU, le tiers en droit africain de la famille, Thèse de doctorat unique en droit privé,
Faculté de Droit et des Sciences Politiques, 2015, p.89.
24
Art.388-1 du C.civ français.
25
Art.12 al.1 de la CRDE.
16
Il est bien évident que en parlant de critère pour fixer la garde et l’exercice de
l’autorité parentale sur l’enfant, le juge doit prendre en compte les sentiments
exprimés par l’enfant.
Si la discorde entre les parents est de mise, le juge peut s’inspirer des sentiments
personnels de l’enfant. Il y parvient en procédant à l’audition de l’enfant. C’est
la loi française de 1975 qui a institué la possibilité pour l’enfant d’être entendu 26.
C’est-à-dire qu’on auditionne les mineurs capables de discernement, on les
écoute puisque ça ne sert à rien de confier l’enfant à l’un des parents et qu’il
commence à fuguer.
Cette audition de l’enfant est ainsi un droit lorsque l’enfant en fait la demande
expresse, tandis qu’elle reste facultative lorsqu’elle est demandée par un des
parents27.On accorde une attention particulière pour comprendre son point de
vue et son ressentie par rapport à la situation.
Dans toute procédure le concernant, le mineur capable de discernement peut se
faire entendre par le juge suivant les dispositions prévues ou avec son
consentement. Il se peut que l’enfant refuse d’être entendu et le juge apprécie le
bien être fondé de ce refus.
De plus, il faut s’assurer que l’audition et la prise de parole de l’enfant ne soit
pas influencer ou manipuler par l’un des parents.
Selon l’art.388 al.1 du C.civ français « l’audition du mineur ne lui confère par la
qualité de partie à la procédure. Le juge s’assure que le mineur a été informer
de son droit à être assister par un avocat »28.
Par ailleurs, il convient de préciser que la volonté de l’enfant ne veut pas dire
que le juge doit prendre une décision en sa faveur.
En effet, le juge est le seul à prendre la décision. Il peut décider de ne pas suivre
la demande de l’enfant s’il estime que cela ne correspond pas à son intérêt.
Cependant, d’autres conditions considérées comme secondaires sont analysé par
le juge.
26
Mylène DAYATO et Grâce CODJIA, la protection des droits des enfants de parents divorcés, Université
d’Abomey Calavi, 2004, p.35.
27
Pierre-Jean CLAUX et Stéphane DAVID, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ, 1e éd, 2010/2011, p.687.
28
Art.388-1 du C.civ français.
17
accords antérieurement conclut entre les parents (A) et la prise en compte des
résultats des enquêtes sociales (B).
Les accords antérieurement conclut entre les parents sont des accords
généralement convenus au temps du mariage réglant toutes les conséquences
futures en cas de divorce. Ces accords concernent les modalités d’exercice de
l’autorité parentale, le parent qui aura la garde de l’enfant, les droits de visite du
parent non gardien.
Au terme de l’art. 267 du CPF : « le juge tient compte des accords passés entre
les époux et des renseignements qui ont été recueillis dans l’enquête sociale » 29.
Au prime abord, l’enquête sociale ordonnée par le juge lui permet de savoir si
d’éventuels accords ont été passés entre les parents. Au vu des renseignements
recueillis, le juge peut statuer sur sa décision finale en prenant en compte les
dispositions prises par les parents dans l’accord. Il entend ainsi privilégier une
certaine continuité dans la vie de l’enfant 30. Le législateur juge nécessaire de
privilégier le statu quo dans la vie d’un enfant plutôt qu’un changement qui
pourrait encore plus bousculer sa vie en mesurant déjà la souffrance
qu’engendre la séparation de ses parents31.
Toutefois, le juge n’est pas lié par ces accords et peut les modifier s’il estime
que cela est dans l’intérêt supérieur de l’enfant. Si l’un des parents conteste
l’effectivité de ces accords ou souhaite le changement de ces derniers, le juge
prend également cela en compte. On retient donc que la seule limite à la
validation de l’accord établit par les parents est le respect de l’intérêt de
l’enfant qui doit l’emporter sur l’accord des époux 32. Pour pouvoir décider du
meilleur sort de l’enfant, le juge peut ordonner de faire une enquête sociale.
Principalement utilisée dans les cas de divorce et par ricochet sur la question de
garde d’enfant, l’enquête sociale est une mesure ordonnée par le juge à toute
personne qualifiée dans le but d’établir une enquête approfondie sur la situation
29
Art.267 du CPF.
30
Pierre-Jean et Stéphane David, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ, 1e éd, 2010/2011, p.686.
31
Ibid.
32
Adeline DASTE et Aude MORGEN-GUILLEMIN, divorce séparations de corps et de fait, Paris, Delmas, 21e éd,
2010/2011, pp.207-208.
18
de la famille et les conditions dans lesquelles vivent et sont élevées les enfants
concernés. Pour Patrick Courbe, « cette enquête sociale revêt, en pratique, une
grande importance, car c’est bien souvent le seul élément de décision dont
dispose le juge quand les époux ne sont pas d’accord »33.
De même, le législateur prend en considération les renseignements recueillis au
cours de l’enquête sociale prévu à l’art. 266 du CPF qui stipule que : « avant de
statuer sur la garde provisoire ou définitive des enfants et sur le droit de visite, le
juge peut donner mission, à toute personne qualifiée, d’effectuer une enquête
sociale. Celle-ci a pour but de recueillir des renseignements sur la situation
matérielle et morale de la famille, sur les conditions dans lesquelles vivent et
sont élevées les enfants, et sur les mesures les mesures qu’il y a lesquelles vivent
et sont élevées les enfants, et sur les mesures qu’il y a lieu de prendre dans leur
intérêt »34.Le juge confère à l’enquêteur social toute la liberté possible afin qu’il
puisse mener à bien son enquête. Lors de sa mission, l’enquêteur social
rencontre les parents ainsi que l’enfant, il peut également rencontrer les autres
membres de la famille comme les grands-parents ou même les tiers. Celui-ci
visite le domicile de la famille pour analyser les conditions et l’environnement
dans lesquelles vit l’enfant.
En droit français, il est possible pour l’un des parents de contester le rapport
établi par l’enquêteur social à la fin de son enquête. L’art. 373-2-12 du C.civ
français dispose que : « si l’un des parents conteste les conclusions de l’enquête
sociale, une contre-enquête peut à sa demande être ordonnée »35.
Toutefois il est capital de noter que même si le juge s’inspire fortement du
résultat de l’enquête sociale, il n’est tout de même pas tenu de suivre les
recommandations de ce rapport36.
33
Patrick COURBE, le divorce, Paris, DALLOZ, 4e éd, 2004, p.101.
34
Art.266 du CPF.
35
Art.373-2-12 du C.civ français.
36
Pierre-Jean CLAUX et Stéphane DAVID, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ ,1e éd, 2010/2011, p.688.
19
SECTION 2 : Attribution de la garde
A-Garde partagée
20
sans une décision de justice. Quant à celui qui n’a pas la garde, il veut la garde
ou le parent qui a la garde de fait voudrait avoir la garde réellement. Il saisit le
tribunal en adressant une requête au président du tribunal.
En effet, le président du tribunal affecte la demande à un juge des Affaires
matrimoniales et de l’enfance(AME). Celui-ci reçoit les deux parents et ceux-ci
pose leurs problèmes et il revient au juge au vu de tous les éléments et dans
l’intérêt de l’enfant, de décider lequel des parents aura la garde de fait.
En France, on parle de la garde partagée (aussi appelée « garde alternée »), ici,
la garde des enfants est partagée entre les deux parents. Ce type de garde est
accordé quand l’intérêt de l’enfant y est des deux côtés, les enfants sont
alternativement chez l’un et l’autre des parents, c’est-à-dire 40% et 60% avec
chacun des parents (entre 146 et 219 jour par année) 39 .La durée de chaque
période peut varier en fonction des accords concluent entre les parents et des
besoins de l’enfant. Ce type de garde est très rare au Bénin, puisque le fait que
l’enfant soit alternativement chez l’un et l’autre des parents peut le perturber. De
même, ce type de garde consiste à avoir une bonne entente et une bonne
communication entre les deux parents et un certain niveau d’organisation pour
qu’il puisse vivre dans des conditions similaires chez chacun des parents. Les
deux parents ont l’obligation de prendre ensemble des décisions importantes
concernant l’enfant.
Cependant, la garde partagée est la meilleure option favorable pour les enfants
car elle leur permet de maintenir des liens affectifs avec les deux parents.
Ceux-ci doivent être en mesure d’assurer à l’enfant une stabilité souhaitable
pour son développement, être tous les deux aussi compétents et capable de
s’occuper de lui et avoir des domiciles rapprochés l’un de l’autre.
Tous deux exercent l’autorité sur la personne de l’enfant. Dans le cadre du
divorce, la garde partagée est celle conseillé et adapté à l’enfant, mais, il y a une
autre forme de garde qui est celle exclusive et qui est le plus ancien.
39
https://educaloi.qc.ca/caspules/la-garde-des-enfants-determinee-par-un-juge/ ,consulté le 14 mars 2023 à
9h38mn
21
B- Garde exclusive
Tout d’abord, on parle de garde exclusive lorsque les enfants passent plus de
60% de leur temps chez un des parents c’est-à-dire plus de 219 jours de
l’année40.
Ici, contrairement à la garde partagée, c’est un type de garde dans lequel l’enfant
réside en permanence chez l’un des parents, la garde est confiée à un seul des
parents qui est considérée comme le plus apte à s’occuper de l’enfant. C’est le
mode de garde le plus ancien et encore aujourd’hui le plus répandu. Seul le
parent qui a obtenu la garde exclusive exerce l’autorité parentale sur l’enfant, il
est le principal gardien de l’enfant.
En effet, c’est par parce que l’autre parent n’a pas eu la garde qu’il n’a pas le
droit de voir ses enfants. Le juge peut lui accorder des droits et devoirs envers
l’enfant afin d’avoir des contacts avec celui-ci sauf si des motifs sérieux s’y
opposent.
Le juge accorde la garde exclusive lorsqu’il considère qu’il n’est pas dans
l’intérêt de l’enfant de partagée la garde entre les deux parents.
Maintenant que nous avons évoqué les différents types de garde, intéressons-
nous à la fixation de la résidence de l’enfant.
40
Ibid.
22
A- Résidence habituelle
41
Art.371-5 du C.civ français.
42
Pierre-jean CLAUX et Stéphane DAVID, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ, 1e éd ,2010/2011, p.688.
43
Art.268 du CPF.
23
B- La résidence alternée.
La résidence alternée est une option de garde qui implique que l’enfant réside
alternativement chez chacun des parents selon un calendrier fixé à l’avance.
Cette option a vu le jour en droit français grâce à la loi du 04 mars 2002. De ce
fait le législateur français prévoit que « la résidence de l’enfant peut être fixée en
alternance au domicile de chacun des parents ou au domicile de l’un d’eux» 44.
Ainsi, il entend favoriser la stabilité dans la vie quotidienne de l’enfant et lui
permettra également de maintenir des liens étroits avec les deux parents. Cette
option n’a pas été consacrée comme un principe, mais comme une possibilité
offerte au juge ou aux parents dans l’organisation juridique de la résidence de
l’enfant45.
Pour ce faire, les parents doivent être en mesure de collaborer efficacement. La
bonne entente entre les deux favorisera la stabilité émotionnelle de l’enfant.
Ensuite pour que l’option de garde alternée soit viable pour la personne de
l’enfant, il est nécessaire que les deux parents ne résident pas dans des localités
trop éloignées. De ce fait, l’enfant doit pouvoir aller dans la même école et
éviter des longs trajets pouvant l’affaiblir mentalement et physiquement.
Toutefois, ce mode de garde de l’enfant n’est pas très fiable. Si les deux parents
inculquent une éducation différente à l’enfant, cela pourrait affecter l’enfant. Il
revient donc au juge de bien analyser la situation avant de prendre la décision
qui convient à l’enfant. Notons aussi que ce mode de garde n’est pas encore
reconnu au Bénin.
44
Art.373-2-9 du C.civ français.
45
Pierre-Jean CLAUX et Stéphane DAVID, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ, 1e éd ,2010/2011, p.689.
24
Chapitre 2 : Conséquences sur l’exercice de l’autorité parentale
Le législateur béninois, bien qu’il ait consacré un titre entier sur l’exercice de
l’autorité parentale dans le code des personnes et de la famille, il n’y donne pas
une définition significative de la notion 1. Cependant l’art. 407 du CPF dispose
que : « L’autorité parentale a pour but d’assurer la sécurité de l’enfant, sa santé,
son plein épanouissement »46.
Gérard CORNU le définit dans son vocabulaire juridique comme « l’ensemble
des droits et des devoirs qui appartiennent aux père et mère en vertu de la loi et
que ceux-ci exercent en commun pendant le mariage » 47. Par ailleurs en cas de
divorce, l’exercice de l’autorité parentale subit une réorganisation prévue par le
législateur. Ce chapitre abordera les modalités d’exercice de l’autorité parentale
(Section 1) et l’éviction de l’exercice de l’autorité parentale par les parents
(Section 2).
46
Art.407 du CPF.
47
Gérard CORNU, vocabulaire juridique, p.95.
25
A-En absence d’une convention
Ici, les parents peuvent élaborer une convention à soumettre au juge pour
validation s’ils sont en mesure de s’entendre sur l’exercice de l’autorité
parentale. Le juge a pour mission d’homologuer cette convention par laquelle les
parents organisent les modalités d’exercice de l’autorité parentale et fixent la
contribution à l’entretien et à l’éducation de l’enfant 49.Dans tous types de
divorce, les parents ont le droit d’organiser par eux-mêmes ces modalités dans
une convention.
Cependant, le législateur français confère au juge le pouvoir d’homologuer ou
de ne pas homologuer cette convention. En effet, si le juge constate que l’intérêt
de l’enfant n’a pas suffisamment été préservé ou que le consentement des
parents n’a pas été donné librement il peut ne pas homologuer la convention.
Ajouter à cela, le juge peut toutefois modifier ou compléter les dispositions de la
convention et ce à la demande de l’un des parents.
Il est toujours capital de rappeler que les parents doivent convenir ensemble des
décisions concernant l’enfant. Cela suppose que le parent gardien de l’enfant
doit obtenir l’accord de l’autre parent avant de prendre une décision et
également le tenir au des moments importants de la vie de l’enfant 50. Le parent
48
Sabrina DELRIEU et Vivien ZALEWSKI, droit des mineurs et des majeurs protégés, Paris, ellipses, 2010, p.39.
49
Sabrina DELRIEU et Vivien ZALEWSKI, droit des mineurs et des majeurs protégés, Paris, ellipses, 2010, p.40.
50
Adeline DASTE et Aude MORGEN-GUILLEMIN, divorce séparations de corps et de fait, Paris, Delmas, 21e
éd ,2010/2011, p.198.
26
chez qui l’enfant ne réside pas doit quant à lui prendre part à l’éducation de
l’enfant sans en être empêché par l’autre parent.
L’article 264 du CPF dispose que : « Le divorce laisse subsister les droits et les
devoirs des pères et mères à l’égard de leurs enfants »51. L’exercice unilatéral est
la situation dans laquelle l’un des parents exerce seul, toutes les prérogatives de
l’autorité parentale. En effet, il convient à lui seul de prendre les décisions
importantes concernant la vie de l’enfant. C’est une mesure prise par le juge
lorsque l’intérêt de l’enfant le commande. Le parent gardien dispose par ailleurs
de certains droits et devoirs sur l’enfant (A) de même que le parent qui ne peut
exercer l’autorité parentale (B).
51
Art.264 du CPF.
52
Sabrina DELRIEU et Vivien ZALEWSKI, droit des mineurs et des majeurs protégés, Paris, ellipses, 2010, p.40.
53
Art.303 du code civil BOUVENET.
54
Dania ALAO et Edwige AMETONOU, l’enfant dans le divorce en droit béninois, Université Catholique de
l’Afrique de l’Ouest, 2019, p.15.
27
Il est important de préciser que les droits et devoirs des parents disposant de
l’autorité parentale doivent être pris dans l’intérêt supérieur de l’enfant.
Cependant, le pouvoir du parent gardien comporte également des obligations
corrélatives que la loi lui impose. Par exemple, « les enfants comme personne
ont droit aux soins de leurs parents jusqu’à ce qu’ils soient capable de se
conserver eux même ».C’est-à-dire que même si les enfants sont mineurs ou
majeurs, ils resteront à la charge de leurs parents tant qu’ils n’ont pas une
profession qui leurs permettent de subvenir à leurs besoins fondamentaux55.
Quant au parent qui n’a pas l’autorité parentale, il doit être tenu informé en
conséquence des choix importants relatif à la vie de l’enfant.
De plus, le parent gardien doit encourager l’enfant à maintenir des relations avec
l’autre parent, sauf si cela est contraire à l’intérêt supérieur de l’enfant.
Cependant, il est également important de considérer les droits et devoirs du
parent qui n’a pas obtenu la garde de l’enfant.
55
Dania ALAO et Edwige AMETONOU, l’enfant dans le divorce en doit béninois, Université Catholique de
l’Afrique de l’Ouest, 2019, p.16.
56
Adeline DASTE et Aude MORGEN-GUILLEMIN, divorce séparations de corps et de fait, Paris, Delmas, 21e éd,
2010/2011, p.205.
57
Patrick COURBE, le divorce, Paris, DALLOZ, 4e éd, 2004, p.97.
28
- Accorde à Mme X1, le droit de visite et d’hébergement de l’enfant
notamment :
Les premiers et troisièmes week-ends de chaque mois ;
La moitié des congés et vacances scolaires, le choix des périodes appartenant
au père les années paires et à la mère les années impaires ;
Le tribunal a accordé un droit de visite et d’hébergement à Mme X1 puisqu’il
est dans l’intérêt de l’enfant qu’il ait malgré la séparation de ses parents un
développement affectif et psychologique et pour ce faire, il a besoin de
l’affection et de l’amour de leurs deux parents58.
Au Bénin comme en France, la législation prévoit que « le droit de visite et
d’hébergement ne peut lui être refusé que pour des motifs graves »59 .Le droit
permet à ce parent de maintenir une relation avec son enfant en passant du temps
avec lui que ce soit en le recevant chez lui ou en l’emmenant en vacances.
Le droit de visite et d’hébergement doivent être respecté comme il se doit. Dans
ce sens, la période et la date prévues ne doit pas changer sauf avec l’accord des
deux. Le non-respect de ses obligations a une conséquence plus ou moins grave
au niveau des parents60. Ce parent peut aussi contester les décisions prise par
l’autre parent s’ils ne garantiront par l’intérêt des enfants. C’est pour cela que les
époux doivent être d’accords sur les modalités de ce droit de surveillance et
d’entretien, alors dans ce cas, le juge ne fera qu’entériner leur convention si elle
ne comporte rien de contraire à l’intérêt supérieur de l’enfant. C’est la meilleure
solution pour éviter dans la mesure du possible, des conflits irritants61.
On peut lui refuser ses droits en cas de motifs graves tels que en cas de violence
sur l’enfant, condition matérielle ou morale d’accueil de l’enfant désastreuse,
risque d’enlèvement national, maltraitance, brutalité du parent envers l’enfant,
danger pour la santé, abus, négligence.
Pour le bien moral de l’enfant, le parent qui n’exerce pas l’autorité parentale doit
maintenir des relations positives avec l’autre parent.
En sommes, ce droit de visite et d’hébergement est l’un des droits les plus
importants du parent qui n’a pas la garde de l’enfant car il permet de maintenir
le lien familial et assure une stabilité affective de l’enfant.
Section 2 : Eviction de l’exercice de l’autorité parentale
58
Voir jugement N°033/2022-2éme CH.AME DU 03 MAI 2022.
59
Art.268 al.2 du CPF et Art.288 al.2 du C.civ français.
60
https://ledroit.fr/obligation-du-parent-qui-a-la-garde/ , consulté le 20 avril 2023 à 9h02mn.
61
Adeline DASTE et Aude MORGEN-GUILLEMIN, divorce séparations de corps et de fait, Paris, Delmas, 21e éd,
2010/2011, p.205.
29
En droit, l’éviction désigne une situation ou une personne qui a un droit est
empêchée de l’exercer ou en est privé de façon illicite par une autre personne.
Dans ce contentieux, cette perte peut être au profit d’une tierce personne.
C’est une procédure judiciaire qui permet de retirer l’autorité parentale à l’un ou
aux deux parents. Cette éviction peut subvenir pour plusieurs motifs, comme par
exemple lorsque l’intérêt de l’enfant est compromis, les parents sont incapables
de remplir leurs obligations, il y a abus ou négligences envers l’enfant, il y a un
danger grave qui peut nuire au bien être de l’enfant.
Lorsque cela ce produit, le juge suspend ou retire l’autorité parentale.
Cependant, dans certains cas lorsque les deux parents sont évincés la garde de
l’enfant peut être confié à un tiers (paragraphe 1) et des situations graves
pouvant mettre en danger l’intérêt de l’enfant peuvent conduire au retrait de
l’autorité parentale (paragraphe 2).
Ceci implique qu’une personne autre que les parents est responsable de
l’éducation et de la protection de l’enfant. Il peut être confié aux ascendants(A)
ou aux tiers(B) si cela est conforme à son intérêt.
A-Aux ascendants
Si les parents ne sont pas en mesure d’assurer la garde de leurs enfants après le
divorce, il est possible que la garde soit confiée à un membre de la famille, tel
qu’un ascendant notamment ses grands-parents ou un ascendant proche.
Souvent, ce sont les grands parents qui peuvent être designer pour en assumer la
charge. Le législateur prévoit que l’enfant doit entretenir des relations
personnelles avec d’autres personnes que ses parents. Au tribunal, le juge peut
décider de confier la garde des enfants aux grands-parents. Selon l’art.302 du
Code civil BOUVENET, « les enfants seront confiés à l’époux qui a obtenu le
divorce, à moins que le tribunal, sur la demande de la famille, ou du ministère
public, et au vu des renseignements recueillis en application de l’art.238 al 3,
n’ordonne pour le plus grand avantages des enfants, que tous ou quelques-uns
d’eux seront confiés aux soins soit de l’autre époux soit d’une tierce
personne »62. Pour ce faire, le tribunal prend en compte l’intérêt des enfants.
62
Art.302 du code civil BOUVENET.
30
Cependant, pour l’attribution de la garde aux ascendants, le juge doit déterminer
si l’ascendant est la meilleure option pour l’enfant tout en s’assurant que cette
personne soit en mesure de fournir aux enfants une vie stable et sécurisante.
Toutefois, lorsqu’ils y a des difficultés familiales, entre les grands parents et les
parents, ils peuvent faire une demande en justice pour avoir un droit d’accès, ce
qui leur permettra d’être en contact avec cet enfant63.
En effet, le juge doit toujours prendre en compte l’intérêt des enfants et non
celui des grands parents. Il doit aussi analysé le but de leur demande. Selon la
loi, l’objectif doit être de permettre aux petits enfants d’avoir des relations avec
d’autres personnes que leurs parents.
Cette solution est souvent choisie lorsque l’intérêt de l’enfant est considéré
comme étant mieux préservé chez les grands parents ou chez un autre ascendant
proche.
Par ailleurs, nous avons aussi la garde d’enfants confié à un tiers, c’est-à-dire
une personne autre que les parents ou les grands parents.
B- Aux tiers
31
- A un autre membre de la famille ou à un tiers digne de confiance ;
- A un service ordinaire ou spécialisé ou à un établissement sanitaire ou
d’éducation »66.
En France, quand l’enfant est confié à un tiers, celui-ci a le droit d’accomplir
tous les actes usuels relatifs à sa surveillance et à son éducation et les parents, ils
conservent l’exercice de l’autorité parentale 67. Cette mesure peut être prise par le
juge, elle peut l’être par l’un des époux, également soit par le ministère public,
soit par la famille, c’est-à-dire par un parent quelconque.
Enfin, pour prendre sa décision, le juge statue à l’aide des résultats de l’enquête
sociale prévue à l’art. 266 al.2 du CPF 68. Il peut se prononcer aussi en l’absence
de tout enquête puisque cette disposition n’est pas d’ordre public, ou à la suite
d’une enquête prévue par lui.
Outre la délégation de l’autorité parentale, les parents peuvent se voir retiré
totalement ou partiellement leur droits d’autorité parentale sur l’enfant.
A-Décision pénale
Le retrait total ou partiel de l’autorité parentale peut être prononcé par une
juridiction pénale. A cet effet, le législateur prévoit deux (02) cas dans lesquels
les parents peuvent être déchus de l’autorité parentale. L’art. 438 du CPF
dispose que : « peuvent être totalement ou partiellement déchu de l’autorité
parentale par une disposition expresse du jugement pénal les personnes qui
auront été condamnées soit :
66
Art.428 du CPF.
67
Art 373-4 al.1 du C.civ français.
68
Art.266 al.2 du CPF.
32
- Comme auteur, coauteurs ou complices d’un crime ou délit, commis sur la
personne d’un enfant à l’égard duquel elles sont investies de l’autorité
parentale ;
- Comme coauteurs ou complices d’un crime ou délit commis sur un enfant
à l’égard duquel elles sont investies de l’autorité parentale »69.
En effet, lorsque l’infraction pénal reprochée aux parents atteints directement
l’enfant, la sanction qui s’impose est le retrait totale ou partielle de l’autorité
parentale de ces parents sur la personne de l’enfant. Cependant, le législateur
français introduit un autre cas qui stipule que si la condamnation est intervenue à
titre de « coauteurs ou complices d’un crime ou délit commis par l’enfant »,
l’autorité parentale peut leur être retirée car il estime que ceux-ci méconnaissent
de façon suffisamment grave leur droit de surveillance et d’éducation, leur
obligation de veiller à la moralité de l’enfant 70. Dans les cas ci-dessus cités, le
retrait est prononcé uniquement par un jugement pénal. Par contre le juge pénal
n’est pas le seul à prononcer le retrait de l’autorité parentale.
B-Décision civile
Le retrait total ou partiel de l’autorité parentale peut être prononcé par une
juridiction civile. De ce fait, le législateur béninois prévoit les cas précis dans
lesquels la juridiction civile intervient. L’art. 439 du CPF dispose que :
« peuvent être totalement ou partiellement déchues de l’autorité parentale, en
dehors de toute condamnation pénale, les personnes exerçant l’autorité parentale
qui mettent en danger la sécurité, la santé ou la moralité de l’enfant, soit :
- Par de mauvais traitements,
- Par des exemples péri ici eux d’ivrognerie habituelle, d’inconduite notoire
ou de délinquance,
71
- Par un défaut de soins ou un manque de direction » .
Certains parents ne s’abstiennent pas à maltraiter leur enfant et mettent en péril
la santé de celui-ci. C’est un fait qui se remarque de plus en plus dans la société.
Ces parents sont dans l’incapacité d’exercer l’autorité parentale sur l’enfant.
Pour que la juridiction civile soit saisie, il faut que certains comportements
parentaux, qu’il s’agisse d’action ou d’abstention, dirigés contre l’enfant ou non,
aient pour effet de mettre en danger l’intérêt de l’enfant72.
69
Art.438 du CPF.
70
Dominique FENOUILLET, droit de la famille, Paris, DALLOZ, 2e éd, 2008, pp.443-444.
71
Art.439 du CPF.
72
Dominique FENOUILLET, droit de la famille, Paris, DALLOZ, 2e éd, 2008, p.444.
33
Il n’est pas rare également de constater que certains parents délaissent ou
s’abstiennent volontairement d’exercer les prérogatives d’autorité parentale.
L’autorité parentale peut leur être retirée si cela perdure plus de deux (02) ans 73.
Cette action est portée devant le tribunal civil du domicile du mineur par un
membre de la famille ou non ou par le ministère public74.
73
Dominique FENOUILLET, droit de la famille, Paris, DALLOZ, 2e éd, 2008, pp.444.
74
Art.440 du CPF.
34
2iéme PARTIE : MESURES FINANCIERES CONCERNANT L’ENFANT
35
personne de l’enfant. Lorsqu’ils divorcent, les parents doivent également se
soucier du bien-être financier de l’enfant. Le législateur béninois a pris les
dispositions nécessaires pour que les parents respectent leur obligation de
contribuer financièrement à l’entretien et à l’éducation de celui-ci.
En effet, les mesures prises par le législateur visent à garantir que les besoins de
l’enfant en termes de logement, d’alimentation, de vêtements, d’éducation sont
pris en compte par le juge lors de la procédure. Ces mesures visent également à
protéger le patrimoine de l’enfant.
Nous consacrerons cette deuxième partie à la contribution des époux à
l’entretien et à l’éducation des enfants (Chapitre 1) et à l’analyse des effets sur le
patrimoine de l’enfant (Chapitre 2).
36
La contribution des époux à l’entretien et à l’éducation des enfants est un
devoir qui fait partie du champ conventionnel75. Le législateur en a fait une
préoccupation principale dans la loi n°2002-07 portant code des personnes et de
la famille. Ce devoir découle du lien du mariage et se poursuit même après le
divorce.
Il revient donc aux parents, si filiation établie avec l’enfant, de contribuer à
l’entretien et l’éducation de celui-ci. Cette contribution a pour but d’assurer une
qualité de vie meilleure à l’enfant. Il n’est évidemment pas rare de constater que
des désaccords ou des conflits naissent entre les parents suite au nom respect des
modalités de cette contribution.
Ce chapitre aborde les obligations financières relatives à l’enfant (Section 1) et
le contentieux lié à l’obligation d’entretien après le divorce (Section 2).
L’obligation d’entretien est une obligation qui pèse sur les parents envers leurs
enfants mineurs et dans certains cas les enfants majeurs. En cas de divorce, les
droits des parents à entretenir leurs enfants diffèrent de ce qui était initialement
prévu quand ceux-ci étaient toujours mariés.
Nous examinerons en premier lieu le fondement juridique de l’obligation
d’entretien (A) et en second lieu son contenu (B).
75
Pierre-Jean CLAUX et Stéphane DAVID, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ, 1e éd ,2010/2011, p.701.
37
A-Fondement juridique
B-Contenu
Le devoir d’entretien est une obligation qui lie les parents à leurs enfants. Les
dispositions de l’art.203 du code civil français définissent clairement les trois
objectifs principaux de cette obligation : nourrir, entretenir et élever79. Lorsque
l’enfant est habituellement hébergé chez l’un de ses parents, ce dernier remplit
son obligation par la satisfaction quotidienne des besoins de l’enfant 80. Le parent
qui n’a pas la garde apporte une contribution. Elle se traduit généralement par le
versement d’une pension alimentaire au parent chez qui l’enfant réside. Dans la
mesure où certains enfants vivent avec le père et d’autres avec la mère, les
76
Art.158 du CPF.
77
Art.371-2 du C.civ français.
78
Art.269 du CPF.
79
Art.203 du C.civ français.
80
Pierre-Jean CLAUX et Stéphane DAVID, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ, 1e éd ,2010/2011, p701.
38
contributions peuvent être payés des deux côtés et ne doivent pas être
nécessairement identiques81.
Lorsque les parents perçoivent des revenus équivalents et partagent la prise en
charge des besoins de l’enfant, aucune contribution n’est prévue pour l’un d’eux
par loi ; par contre, la disparité des ressources peut amener le juge ou les parents
à fixer une contribution à la charge de l’un d’eux82.
Il est important de noter que l’établissement d’un lien de filiation entre le père et
l’enfant est prioritaire. Si le père prouve que l’enfant n’est pas le sien, il n’est
pas tenu d’assurer l’obligation d’entretien. Même si la décision du juge est
formée en statuant que le père doit verser une contribution à la mère, ce dernier
peut toujours faire disparaitre l’obligation d’entretien en prouvant que l’enfant
n’est pas le sien83.
La contribution financière que le parent qui n’a pas la garde de l’enfant apporte
à l’entretien de celui-ci s’appelle une pension alimentaire tel qu’il est prévu à
l’art.269 al.2 du CPF qui dispose que : « ladite contribution prend la forme
d’une forme d’une alimentaire versée à la personne qui a la garde de
l’enfant »84. En effet, le législateur rend le parent non gardien de l’enfant
débiteur d’une obligation alimentaire envers le parent qui a la garde.
Cependant, il revient au juge de fixer les modalités et les garanties de cette
pension. De ce fait, plusieurs critères sont établis pour fixer la pension
alimentaire. Le premier critère et le plus important est la prise en compte des
besoins de l’enfant. Il est important d’analyser les besoins de l’enfant avant de
81
Ibid.
82
Ibid.
83
Adeline DASTE et Aude MORGEN-GUILLEMIN, divorce séparations de corps et de fait, Paris, Delmas, 21e éd,
2010/2011, p.215.
84
Art.269 al.2 du CPF.
39
déterminer la part que devra payer le parent non gardien. La pension alimentaire
est fonction des besoins de l’enfant, compte tenu de son âge, de son état de
santé, des études qu’il poursuit, de son milieu social, de son train de vie avant le
divorce et chaque époux doit contribuer à l’entretien à proportion de ces
facultés85. Le but du législateur est donc de faire en sorte que le divorce des
parents ne change en rien le style de vie que menait l’enfant. En droit français,
une décision ne mentionnant pas la prise en compte des besoins de l’enfant sera
censurée par la cour de cassation86.
De plus, le parent non gardien n’assure pas seul les frais liés à l’éducation de
l’enfant. Généralement, le parent qui n’a pas la garde paie une pension plus
élevée que l’autre parent. Mais au vu des besoins de l’enfant, le juge attribue à
chaque parent la contribution qu’il devra apporter sans prendre en considération
le sexe des parents. C’est-à-dire que le père comme la mère peut être débiteur de
la pension alimentaire puisque les charges de l’enfant concernent les deux
parents. Ceci dit, la mère peut toutefois payer une pension plus élevée que le
père et vice-versa. Pour ce fait un autre critère essentiel est pris en compte par le
juge.
En effet, il s’agit des ressources des parents. Il est capital pour le juge de prendre
en compte les ressources dont disposent les parents et également les revenus
qu’ils perçoivent afin de fixer la pension. En ce qui concerne les ressources de
chaque parent, le législateur ne prévoit aucun barème dans le code des personnes
et de la famille pour apprécier le montant de la pension. La fixation de la
pension alimentaire est donc laisser à l’appréciation du juge en charge de
l’affaire.
En outre, il convient de retenir que le juge se base sur les différents facteurs ci-
dessus pour déterminer un montant suffisant pour subvenir aux besoins de
l’enfant tout en s’assurant de la capacité financière de chaque parent à payer la
pension alimentaire.
Pour enrichir cette analyse, prenons par exemple la requête en date à Cotonou du
15 février 2022, de Mme Y1 saisissant le tribunal de première instance de
Cotonou ayant pour objet la garde d’enfant. En ce qui concerne la pension
alimentaire, Mme Y1 sollicitait du tribunal de condamner Mr Y2 à lui verser la
somme de trente mille (30000) francs CFA outre les frais scolaires et médicaux.
Mr Y2 quant à lui, n’ayant pas la garde des enfants a proposé verser
mensuellement la somme de dix mille (10000) francs CFA. Cependant, « il
85
Adeline DASTE et Aude MORGEN-GUILLEMIN, divorce séparations de corps et de fait, Paris, Delmas, 21e éd,
2010/2011, p.216.
86
Adeline DASTE et Aude MORGEN-GUILLEMIN, divorce séparations de corps et de fait, Paris, Delmas, 21e éd,
2010/2011, p.216 ,tiré de Civ.1re ,6 févr. 2008,n°07-14.275,Juris-Data n°2008-042681.
40
convient, en tenant compte de la situation de chacun des parents et des besoins
des enfants » de condamner Mr Y2 à payer à Mme Y1 la somme mensuelle de
vingt mille (20000) francs CFA à titre de la pension alimentaire des enfants,
outre les frais scolaires et médicaux. Il ressort de l’affaire la décision ci-après :
Le tribunal condamne Mr Y2 à payer à Mme Y1, à titre de pension alimentaire
des enfants, la somme de francs CFA vingt mille (20.000) outre la moitié des
frais scolaires médicaux87.
87
Voir jugement N°011/2022-2éme CH. AME DU 15 FEVRIER 2022.
88
Art.266 du CPF.
41
gardien de l’enfant versera au parent gardien de l’enfant, une pension mensuelle
qui recouvrera les besoins de l’enfant.
En cas de contentieux après le divorce, l’un des parents peut faire recours au
juge pour une révision de la pension alimentaire.
42
financières à son égard ou à celui des enfants communs issus du mariage. Cela
inclut, la quantité de la pension alimentaire, la durée de son versement, le non-
paiement ou encore le retard dans le paiement de la pension alimentaire.
Plusieurs litiges sont observés après le divorce en ce qui concerne l’obligation
d’entretien. Ces différents litiges sont liés d’une part à sa révision (paragraphe
1) et d’autre part à son inexécution (paragraphe2).
Ici, nous devons déterminer, les conditions de la révision (A) et les effets (B).
A-Les conditions
89
Patrick COURBE, le divorce, Paris, DALLOZ, 4e éd, 2004, p.104.
90
Art.373-2-5 du C.civ français.
43
En outre, la révision des modalités d’exercice de l’autorité parentale peut
également entrainer la révision de la contribution d’entretien de l’enfant 91.
Lorsque, le parent débiteur n’exerce pas le droit de visite et hébergement, ça
peut entrainer une augmentation des charges du créancier qui doit garder les
enfants, ce qui justifie une demande d’augmentation de la pension alimentaire.
Cette révision engendre des effets.
B- Effets
Lorsqu’une révision de l’obligation d’entretien est accordée, cela a des effets sur
la contribution financière des époux.
En effet, elle peut être augmentée, diminuée ou même supprimée. La
modification de la pension alimentaire peut constituer en une augmentation de
son montant(en cas d’augmentation des besoins de l’enfant ou de diminution des
ressources des parents hébergent), ou en une diminution (en cas de détérioration
de la situation économique des parents débiteur par exemple), voire en sa
suppression (si l’enfant n’est plus à la charge effectif du parent), suspension
(lorsque le débiteur est provisoirement démunie de ressources) ou de création 92.
C’est-à-dire en cas d’augmentation, cela entraine une augmentation de la
pension alimentaire, cela aura un impact financier sur le débiteur qui devra
verser une somme plus importante chaque mois. En revanche en cas de
diminution, cela aura un impact sur le créancier qui recevra une somme moindre
chaque mois.
Dans certain cas, la révision peut entrainer une modification de la durée de
l’obligation d’entretien. Par exemple, si la révision a pour conséquence de
réduire considérablement la pension alimentaire, le juge peut décider de
raccourcir la durée de l’obligation d’entretien.
Par ailleurs, la révision peut avoir des conséquences sur les relations entre les
ex-conjoints et leur enfant. C’est-à-dire, si la révision entraine une diminution
importante de la pension alimentaire, cela a des répercussions sur les conditions
de vie de l’enfant chez l’un de ses parents ce qui peut impacter négativement la
relation de l’enfant et le parent concerné.
44
L’inexécution de l’obligation d’entretien a des causes (A) et des sanctions (B).
A-Causes
B- Les sanctions
93
Pierre-jean CLAUX et Stéphane DAVID, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ, 1e éd ,2010/2011, p.706.
94
Pierre-jean CLAUX et Stéphane DAVID, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ, 1e éd ,2010/2011, p.705.
45
Tout d’abord, le parent créancier saisi le juge aux affaires familiales pour
demander l’exécution forcée de la décision de justice qui avait fixé le montant
de la pension alimentaire. Le juge peut alors ordonner des mesures d’exécution
forcées tels que les saisies sur les rémunérations ou autres revenus du débiteur 95.
En outre, l’inexécution de l’obligation d’entretien peut être considérée comme
une infraction pénale. L’époux divorcé qui s’abstient de verser à son conjoint ou
à ses enfants les pensions auxquelles il a été condamné, encourt les peines de
l’abandon de famille96et risque une peine d’emprisonnement et une amende.
De plus, l’inexécution de l’obligation d’entretien peut avoir des conséquences
sur le droit de visite et d’hébergement du parent défaillant. Le juge aux affaires
familiales peut restreindre ou suspendre ce droit, voire même prononcer un
retrait partiel ou total de l’autorité parentale si la situation perdure.
95
Pierre-Jean CLAUX et Stéphane DAVID, droit et pratique du divorce, Paris, DALLOZ, 1e éd ,2010/2011, p.706.
96
Ibid.
46
séparent, il est nécessaire de protéger les biens de l’enfant et de veiller à ce que
ses intérêts soient préservés.
Pour protéger le patrimoine de l’enfant, il existe plusieurs mesures qui peuvent
être prises .Ce chapitre abordera les différentes formes d’administration des
biens de l’enfant après le divorce (section 1) et le droit de jouissance légale
(section 2).
L’administration légale des biens du mineur est pure et simple quand les père et
mère exercent en commun l’autorité parentale 98. Il convient d’insister sur les
pouvoirs des administrateurs légaux (A) et sur son extinction (B).
97
Art.444 du CPF.
98
Art.445 du CPF.
47
leurs qualités d’administrateurs le représente dans tous les actes de la vie
civile99. Chacun des administrateurs peut accomplir seul les actes pour lesquels
un tuteur n’aurait besoin d’aucune autorisation. Ce pouvoir d’agir concerne
surtout les actes d’administration. La présomption qui y est attachée est que
chacun d’eux est réputé à l’égard des tiers.
En effet, un tiers n’a pas à s’inquiéter de l’existence réelle ou non du
consentement à l’opération de l’autre administrateur 100. Cela signifie que chaque
administrateur peut agir seul pour les actes de gestion courante sans avoir besoin
de l’accord de l’autre.
De même, si tel n’était pas le cas, ceci n’affecterait pas la validité de l’acte, mais
la faute commise pourrait justifier un engagement de responsabilités envers
l’enfant101.
Cependant, pour les actes plus importants, les parents accomplissent ensemble
les actes qu’un tuteur ne pourrait faire qu’avec l’autorisation du conseil de
famille. Ces actes sont ceux relatifs à la vie courante, aux droits
extrapatrimoniaux de l’enfant qu’il s’agisse de son nom, du lieu de sa résidence,
de la protection de sa vie privée et les actes de disposition. A défaut d’accord,
l’acte doit être autorisé par le juge des tutelles 102. Il appartient à ce dernier d’en
apprécier la pertinence au regard de l’intérêt de l’enfant.
Lorsque les actes concernent les biens importants de l’enfant ,tels que la vente
de gré à gré , apport en société d’un immeuble ou d’un fonds de commerce
appartenant au mineur, le fait de contracter un emprunt en son nom, de renoncer
pour lui à un droit, même si c’est un accord commun entre les parents, ils ne
peuvent être accomplis que sur l’ordonnance du juge des tutelles. Cette mesure
permet de protéger l’intérêt de l’enfant en évitant que les administrateurs légaux
puissent agir sans contrôle. Mais si l’acte cause préjudice au mineur, les parents
en sont responsables solidairement103. Le juge des tutelles est chargé de vérifier
que l’acte est conforme à l’intérêt de l’enfant et que les droits de celui-ci sont
préservés.
De même, l’administration légale pure et simple peut s’éteindre. Il est important
de se pencher sur les causes et les conséquences de cette extinction.
99
Art.447 al.1 du CPF.
100
Sabrina DELRIEU et Vivien ZALEWSKI, droit des mineurs et des majeures protégés, Paris, ellipses, 2010, p.48.
101
Dania ALAO et Edwige AMETONOU, l’enfant dans le divorce en droit positif béninois, Université Catholique
de l’Afrique de l’Ouest, 2019, p42.
102
Art.450 al.1-2 du CPF.
103
Art.450 al.3-4 du CPF.
48
B- Extinction de l’administration légale pure et simple
Conséquences
L’administration légale pure et simple peut avoir des conséquences importantes
pour l’enfant et son patrimoine en cas d’extinction.
En effet, en cas d’extinction, les administrateurs légaux doivent rendre des
comptes sur la gestion des biens de l’enfant et communiquer dans les 03 mois de
la cessation de leur fonction une copie du compte et des cinq précédents soit à
ses héritiers, soit aux tuteurs qui leur succèdent106.
De plus, le mineur bénéficie d’une garantie sous la forme d’une hypothèque
légale sur les immeubles appartenant aux administrateurs légaux 107.
L’hypothèque ne peut être accordée au mineur qu’avec l’autorisation du juge
des tutelles.
104
Art.452 du CPF.
105
Dania ALAO et Edwige AMETONOU, l’enfant dans le divorce en droit positif béninois, Université Catholique
de l’Afrique de l’Ouest, 2019, p.44.
106
Dania ALAO et Edwige AMETONOU, l’enfant dans le divorce en droit positif béninois, Université Catholique
de l’Afrique de l’Ouest, 2019, p.45.
107
Patrick COURBE, les personnes la famille les incapacités, Paris, DALLOZ, 5e éd, 2005, p.164.
49
Enfin, l’administration légale pure et simple peut être remplacée par
l’administration légale sous contrôle judiciaire lorsqu’un seul des parents
demeure titulaire de l’autorité parentale.
L’administration est dite sous contrôle judiciaire lorsque l’un des parents est
privé de l’exercice de l’autorité parentale .En cas d’exercice unilatérale de
l’autorité parentale, les actes d’administration sur les biens des mineurs sont
alors exercés sous le contrôle du juge des tutelles. Nous aborderons ici, les
pouvoirs des administrateurs légaux(A) et son extinction(B).
50
La législation béninoise précise que l’administration légale ne porte pas sur les
biens qui auraient été donné où légués au mineur sous la condition qu’ils
seraient administrés par un tiers. Ce tiers administrateur aura les pouvoirs qui lui
auront été conféré par la donation ou le testament ; à défaut, ceux d’un
administrateur légal sous contrôle judiciaire 109. Cette administration peut
s’éteindre.
Conséquences
Ses conséquences sont similaires à celle de l’administration légale pure et
simple. Ainsi, l’administrateur doit rendre des comptes annuels et un compte
général d’administration à la fin de sa mission. Il doit communiquer dans les 03
mois de la cessation de sa fonction, une copie du compte et des cinq précédents
soit à l’enfant émancipé ou majeur, soit à ses héritiers, soit au second parent, soit
au tuteur111.
Enfin, les créances de l’enfant sous régime d’administration légal sous contrôle
judiciaire peuvent être assorties de gage ou d’hypothèque.
109
Art.448 du CPF.
110
Art.452 al.1 du CPF.
111
Dania ALAO et Edwige AMETONOU, l’enfant dans le divorce en droit positif béninois, Université Catholique
de l’Afrique de l’Ouest, 2019, p.48.
51
Section 2 : Droit de jouissance légale
52
l’administration légale, elle appartient soit aux deux parents conjointement, soit
à celui des père et mère qui a la charge ».
Il convient donc de noter qu’une réadaptation est faite à ce droit en cas de
divorce. Nous étudierons dans cette section, l’étendue du droit de jouissance
légale (Paragraphe 1) et l’extinction de ce droit (Paragraphe 2).
A- Nature
53
Cependant, comment ce droit est-il attribuer ?
A-Causes
Le droit de jouissance légale peut être éteint pour maintes raisons. Les
principales causes d’extinction de ce droit sont énumérées par le législateur dans
117
Mylène DAYATO et Grâce CODJIA, la protection des droits des enfants de parents divorcés, Université
d’Abomey Calavi, 2004, p.60.
118
Art.455 du CPF.
54
le code des personnes et de la famille du Bénin. En effet, trois causes entraînent
la cessation du droit de jouissance légale.
En premier lieu, le droit de jouissance légale cesse dès que l’enfant atteint la
majorité ou dès que ce dernier s’émancipe grâce au mariage 119. Cette règle
permet à l’enfant qui atteint sa majorité la possibilité de commencer à gérer ses
propres biens car l’on considère qu’il en est désormais capable. De même pour
l’enfant qui s’émancipe en contractant le mariage car il dispose désormais d’une
famille propre à laquelle il doit subvenir aux besoins. Le droit offre donc cette
possibilité à l’enfant qui est dans la possibilité de gérer ces propres bien de par
son âge ou son émancipation.
En second lieu, les dispositions de l’art.456-2 du CPF indique également que le
droit de jouissance cesse par « les causes qui mettent fin à l’autorité parentale ou
par celles qui mettent fin à l’administration légale » 120. En effet, il s’agit du
décès de l’enfant ou du parent divorcé exerçant l’autorité parentale et ayant
l’administration légale.
Pour finir, le droit de jouissance cesse également par « les causes qui emportent
l’extinction de tout usufruit »121. Ces causes sont notamment la mort de
l’usufruitier, la perte totale du bien, la déchéance pour abus de jouissance.
La perte de ce droit entraîne par ailleurs des conséquences.
B- Conséquences
119
Art.456 du CPF.
120
Art.456 al.2 du CPF.
121
Art 456 al.3 du CPF.
55
CONCLUSION GENERALE
56
S’agissant des différentes formes de garde, le législateur béninois offre plusieurs
options pour déterminer la résidence de l’enfant après le divorce. Que ce soit la
garde exclusive, la garde alternée ou la garde confié à un tiers, le choix se fait en
fonction des circonstances spécifiques de chaque cas et dans l’intérêt supérieur
de l’enfant.
En droit positif béninois, on reconnait également l’importance de l’obligation
d’entretien envers l’enfant après le divorce. Les parents ont l’obligation de
subvenir aux besoins financiers et à l’entretien de leur enfant. En cas
d’inexécution de cette obligation, des mesures peuvent être prises pour
contraindre les parents à remplir leurs obligations financières.
Par ailleurs, l’administration légale et le droit de jouissance légale sont des
mécanismes importants pour protéger le patrimoine de l’enfant et veiller à sa
gestion adéquate après le divorce de ses parents. L’administration légale pure et
simple confère aux parents des pouvoirs étendus pour gérer les biens de l’enfant
tandis que l’administration légale sous contrôle judiciaire implique une
surveillance plus étroite de la part de l’autorité judiciaire.
En somme, il est nécessaire de continuer à améliorer le cadre juridique de la
protection de l’enfant en tenant compte des réalités spécifiques de chaque
situation afin que l’intérêt de celui-ci soit préservé au maximum tout en
garantissant une prise en charge optimale dans ces situations de divorce. C’est-à-
dire de garantir un environnement favorable, de veiller à l’épanouissement
affectif et l’équilibre émotif de l’enfant.
BIBLIOGRAPHIE
I- OUVRAGES
A-Ouvrages généraux
57
BATTEUR (Annick), droit des personnes et de la famille, Paris, LGDJ, 5e éd,
2010,522p.
COURBE (Patrick), les personnes la famille les incapacités, Paris, DALLOZ ,5e éd,
2005,211p.
B-Ouvrages spécialisés
58
II-ARTICLES ET CONTRIBUTIONS
V-WEBOGRAPHIE
https:/www.humanium.org/fr/wp-content/uploads/convention-internationale-relative-
aux-droits-de-l-enfant-integral.pdf, consulté le 27 février 2023 à 14h17mn
https://www.village-justice.com/articles/garde-des-enfants-mineurs-cas-divorce-
separation,39351.html , consulté le 21 février 2023 à 10h12mn
59
https://www.cairn.info , consulté le 27 février 2023 à 8h50mn
https://educaloi.qc.ca/caspsules/la-garde-des-enfants-determinee-par-un-juge/ ,
consulté le 14 mars 2023 à 9h38mn
https://www.village-justice.com/articles/les-enjeux-juridiques-enquEte,19022.html ,
consulté le 19 avril 2023 à 12h20mn
V-TEXTES JURIDIQUES
Loi n.2002-07 portant code des personnes et de la famille et ses décrets d’Application.
60
INTRODUCTION GENERALE ……………………………………………... 8
1ERE PARTIE : LE CADRE JURIDIQUE D’ATTRIBUTION DE LA GARDE
D’ENFANT APRES LE DIVORCE …………………………………………. 12
CHAPITRE 1 : LE DROIT DE GARDE APRES LE DIVORCE …………… 14
SECTION 1 : CRITERE POUR ETABLIR LA GARDE DE L’ENFANT ….. 14
PARAGRAPHE 1 : Les conditions primaires ……………………………… 14
A- Intérêt de l’enfant …………………………………………………….. 15
B- Recours aux sentiments exprimés par l’enfant …………………..…… 16
PARAGRAPHE 2 : Les conditions secondaires …………………………….. 17
A- Accords antérieurement conclut entre les parents …………………… 18
B- Résultats des enquêtes sociales …………….………………………… 18
SECTION 2 : ATTRIBUTION DE LA GARDE …………………………….. 20
PARAGRAPHE 1 : Les différents types de garde …………...……………… 20
A- Garde partagée ………………………………………………………… 20
B- Garde exclusive ……..………………………………………………… 22
PARAGRAPHE 2 : Fixation de la résidence ………...……………………… 22
A- Résidence habituelle …………………………………………................ 23
B- Résidence alternée ……………………………………………………. 24
CHAPITRE 2 : CONSEQUENCES SUR L’EXERCICE DE L’AUTORITE
PARENTALE ………………………………………………………………… 25
SECTION 1 : MODALITES DE L’EXERCICE DE L’AUTORITE
PARENTALE ……………………………………………………………… 25
PARAGRAPHE 1 : Exercice en commun de l’autorité parentale ………… 25
A- En absence de convention ………...………………………………… 26
B- En présence de convention ………………………………………….. 26
PARAGRAPHE 2 : Exercice unilatéral de l’autorité parentale …………….. 27
A- Les droits et devoirs du parent disposant de l’autorité parentale …… 27
B- Les droits et devoirs du parent qui n’exerce pas l’autorité parentale …. 28
SECTION 2 : EVICTION DE L’EXERCICE DE L’AURORITE PARENTALE
PAR LES PARENTS ……………………………………………………….. 30
PARAGRAPHE 1 : La garde d’enfant confié à un tiers ..............................…. 30
61
A- Aux ascendants ……..………………………………………………… . 30
B- Aux tiers ….…………………………………………………………… 31
PARAGRAPHE 2 : Le retrait de l’autorité parentale ………………………... 32
A- Décision pénale ……………………………………………………….. 32
B- Décision civile …………………………………………………… …... 33
2IEME PARTIE : MESURES PATRIMONIALES ET FINANCIERES
CONCERNANT L’ENFANT ……………………………………………… 35
CHAPITRE 1 : LA CONTRIBUTION DES EPOUX A L’ENTRETIEN ET A
L’EDUCATION DES ENFANTS …………………………………………. 37
SECTION 1 : OBLIGATION FINANCIERES RELATIVES A L’ENFANT ..37
PARAGRAPHE 1 : L’obligation d’entretien ………………………………… 37
A- Fondement juridique ………………………………………………… 38
B- Contenu ……………………………………………………………… 38
PARAGRAPHE 2 : La pension alimentaire ………………………………… 39
A- Critères de fixation de la pension alimentaire ………………………… 39
B- Procédure de fixation de la pension alimentaire ………………………. 41
SECTION 2 : CONTENTIEUX LIE A L’OBLIGATION D’ENTRETIEN
APRES LE DIVORCE ……………………………………………………….. 43
PARAGRAPHE 1 : Révision de l’obligation d’entretien ………………… 43
A- Les Conditions ……………………………………………………… 43
B- Effets ………………………………………………………………… 44
PARAGRAPHE 2 : Inexécution de l’obligation d’entretien …………………45
A- Causes …………………………………………………………………. 45
B- Sanctions ………………………………………………………………. 46
CHAPITRE 2 : PROTECTION DU PATRIMOINE DE L’ENFANT ………. 47
SECTION 1 : LES DIFFERENTES FORMES D’ADMINISTRATION DES
BIENS DE L’ENFANT APRES LE DIVORCE …………………………….. 47
PARAGRAPHE 1 : Administration légale pure et simple …………………… 47
A- Pouvoirs des administrateurs légaux ………………………………… .. 47
B- Extinction ……………………………………………………………… 49
PARAGRAPHE 2 : Administration sous contrôle judiciaire ………………… 50
62
A- Pouvoirs des administrateurs légaux …………………………………... 50
B- Extinction ……………………………………………………………… 51
SECTION 2 : DROIT DE JOUISSANCE LEGALE ………………………… 53
PARAGRAPHE 1 : L’étendue du droit de jouissance légale ………………..53
A- Nature ………………………………………………………………….. 53
B- Attribution …………………………………………………………… 54
PARAGRAPHE 2 : Extinction du droit de jouissance légale ……………….. 55
A- Causes …………………………………………………………………. 55
B- Conséquences …………………………………………………………. 56
CONCLUSION GENERALE ……………………………………………… 57
BIBLIOGRAPHIE …………………………………………………………… 58
TABLE DES MATIERES …………………………………………………… 61
63