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M1 SGDA/IJBA
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Christian Ousmane CISS, DPA
INTRODUCTION GENERALE
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Christian Ousmane CISS, DPA
Dans l’OHADA, la technique consiste à procéder aux incriminations et de
laisser aux différents Etats parties la charge souveraine de prévoir et d’appliquer
la sanction. Cette évolution existe également dans la répression pénale de forme.
La recherche d’efficacité a conduit à un aménagement des règles de recherche
de la preuve. La preuve pénale des infractions d’affaires est difficile à trouver du
fait des ruses et de la professionnalisation de la délinquance. L’instruction a été
aménagée tant sur le plan organique que matériel. L’idée est de confier la
recherche de la preuve à des spécialistes. En France, cela a conduit à la création
d’un pôle des questions économiques et financières composés de magistrat
formés à cet effet. L’aménagement a pris également sur le plan matériel des
actes des actes d’investigation une forme d’extension des pouvoirs du juge. Le
juge d’instruction peut non seulement avoir accès aux données recueillies par les
différents systèmes informatiques des délinquants mais également aux outils de
collecte c’est le cas surtout en matière d’instruction des infractions de
blanchiment de capitaux. Le juge d’instruction bénéficie également d’une
collaboration de structure spécialisé dans l’analyse et la recherche d’information
de certaines infractions complexes. La cellule nationale de traitement des
infractions financières (CENTIF) opère une analyse au préalable des différentes
déclarations de soupçon qui sont transmises au juge d’instruction par
l’intermédiaire du Procureur de la République lorsqu’elles font apparaitre une
présomption d’infraction de blanchiment de capitaux. Le droit pénal des affaires
est ainsi malgré son évolution constitué autour d’infractions de droit commun
qui ne sont pas exclusivement détaché de la vie de la société commerciale (vol,
abus de confiance, escroquerie). Cependant l’avènement de la société
commerciale a créé un cadre propice au développement d’autres infractions tant
au moment de sa constitution, de son fonctionnement que de sa dissolution.
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Chapitre I : Les Infractions d’affaires pouvant exister en dehors de la
société commerciale
Paragraphe I : Le Vol
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Il sera distingué entre les éléments matériels et l’élément moral. A. L’élément
matériel Il est constitué au préalable d’une chose appartenant à autrui qui est
l’objet de la soustraction.
L’objet du vol porte sur une chose de nature mobilière à l’exclusion des
immeubles. La justification est dans le fait que le vol nécessite le déplacement,
le transport de la chose. La chose doit aussi être de nature corporelle. Pour le vol
d’information, il est en principe impossible en l’absence du support corporel.
Cependant la soustraction du support contenant l’information même pour un
laps de temps constitue un vol. Exemple : un salarié pour photocopier un
document le soustrait un petit temps, il y a vol de documents originaux et non
d’information. Mais des arrêts ultérieurs de 1989 acceptent le vol d’information.
Il s’agit de la jurisprudence Bourguin et d’Antonioli. Une jurisprudence
confirmée par la sanction du vol de contenu informatique à travers des fichiers
des disquettes ou CD1. Dans le sens analogue, le vol d’électricité après avoir été
reconnu par le juge vient d’être légiféré en France. De même le vol d’onde
Hertzienne de radio était rejeté par la jurisprudence avant de recevoir une
acceptation législative. La valeur de la chose importe peu, il faut en outre que la
chose appartienne à autrui car on ne peut voler sa propre chose. Il faut donc au
préalable déterminer à qui appartient la chose. Les choses n’appartenant à
personne ne peuvent être volée (ex: le gibier, le poisson air non appropriée).
Mais des produits sauvages qui poussent sur un fonds appartenant à autrui sont à
ce dernier en vertu de la règle de l’accession et peuvent par conséquent être
volés.
Il en est aussi des biens qui appartiennent au domaine public ou national. Quant
aux choses abandonnées ou perdues plus la chose a de la valeur la qualification
de vol a des chances d’être retenue.
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Voir Crim. 04 Mars 2008 Dalloz 2008 Page 2213 note Détraz.
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2. La soustraction de la chose
Pour soustraire matériellement, il faut prendre, enlever ravir une chose à l’insu
et contre le gré du propriétaire (jurisprudence 1927). Il faut donc un
déplacement de la chose des mains du propriétaire légitime à celle de l’auteur du
délit. Il n’est pas obligatoire que la restitution soit justifiée par un emprunt non
autorisé. Ce comportement n’exonère pas l’auteur du vol car le juge sanctionne
le vol d’usage. Cependant il n’y a pas vol si une personne profite d’un ensemble
d’erreurs de leur auteur (le surplus de monnaie) une personne qui profite d’un
surplus de monnaie rendu par erreur (erreur non provoquée). Encore faudrait-il
que l’erreur ne soit pas provoquée.
Quant à la soustraction juridique elle existe en cas de remise d’une chose à une
tierce personne sans intention. Le juge distingue la simple détention précaire de
la possession. En cas de détention précaire, il peut y avoir vol s’il y a
soustraction. Cette qualification est moins évidente pour la possession réputée
octroyer la présomption de propriété.
B. L’élément intentionnel
Il faut que l’auteur du vol ait la conscience que le bien appartient à autrui et ait
aussi la volonté de se le procurer à titre de propriété. Dans la conception
matérielle, le dol spécial n’est pas nécessaire car il est logique que l’intention de
celui qui vol est de s’approprier la chose. Or dans la conception juridique de la
soustraction c’est l’animus qui est pris par un auteur qui n’avait pas le corpus. Il
faut le dol spécial.
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Le vol est un délit soumis à des peines dont la sévérité dépend des circonstances
de sa commission. Cependant, la répression du vol peut être limitée par certains
obstacles.
Ils sont nombreux mais il sera question sommairement ici que de l’état de
nécessité. Il y a état de nécessité lorsque face à un danger actuel et imminent qui
menace une personne autrui un individu est obligé d’accomplir un acte
nécessaire à la sauvegarde de la personne ou du bien. Il faut toutefois qu’il n’y
ait pas de disproportionnalité entre les moyens utilisés et la gravité de la menace.
Le vol commis dans une famille ne peut conduire à des sanctions pénales
l’auteur bénéficie d’une exemption légale de toute poursuite pénale lorsque la
victime est un parent par naissance ou par alliance. Les bénéficiaires de
l’immunité sont par conséquent les enfants qui volent leur parent, les parents qui
volent leur enfant ou l’époux qui vole son conjoint jadis justifié par une idée de
copropriété familiale, l’individualisme de la propriété a poussé à chercher un
autre fondement aux immunités familiales. Il est aujourd’hui dans la recherche
de la paix et de la stabilité des familles qui ne peuvent être troublées par des
poursuites et des sanctions pénales pour des affaires délictuelles familiales.
Cette immunité à des limites. Elle n’existe pas pour les vols commis à résider
séparément. En France, certains objets sont exclus de l’immunité familiale. Il
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s’agit des documents indispensables à la vie quotidienne (carte d’identité, titre
de séjour, moyen de paiement comme le chéquier) dans ce cas le vol sera
punissable.
Il faut distinguer selon que le vol est simple ou aggravé. Le vol simple est puni
d’un emprisonnement de 1an au moins à 5ans au plus. L’amende est de 20.000 à
200.000F.
Quant au vol aggravé, il existe lorsqu’il est commis avec une ou plusieurs
circonstances aggravantes. Le vol commis en réunion avec deux ou plusieurs
personnes avec port arme véritable ou parties, menace ou avec véhicule est puni
de travaux forcés de 10ans. Les travaux forcés seront à perpétuité lorsque le vol
est commis avec une violence ayant entrainé une infirmité de plus de 15 jours ou
permanentes. Il en est ainsi lorsqu’il a entrainé la mort ou avait été fait avec
usage d’armes. L’emprisonnement de 5 à 10 ans et l’amende de 50.000 à
500.000Fen cas de vol avec escalade (passer par-dessus) effraction art. 365 et
Suivants.
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constitutif de l’infraction mais une condition préalable à sa commission. La
remise est donc nécessaire. Il n’y aura donc pas abus de confiance, lorsque les
salariés détournent des documents auxquels ils ont accès dans le cadre de leur
travail, ici il n’y a pas remise. C’est pourquoi il est fait distinction entre la
remise et la simple remise à disposition. Cette dernière renvoie au vol alors que
la remise appelle l’abus de confiance2.
La tendance est que le juge remet en cause la notion de remise comme condition
préalable à l’abus de confiance. Aujourd’hui, il prend de plus en plus compte le
seul détournement quelles que soit les conditions d’existence du bien.
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Crim. 09 Juin 2009.
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B- Les éléments constitutifs de l’abus de confiance
1) L’élément matériel
2) L’élément intentionnel
B - La Répression de l’infraction
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La répression peut connaitre des obstacles constitués des causes d’exonérations
(force majeure, fait d’un tiers, faute de la victime) et des immunités familiales.
Ces dernières sont celles appliquées au vol. Les peines prévues sont
l’emprisonnement de 6mois au moins et 4ans au plus. Quant à l’amende, elle est
de 20.000F au moins à 3.000.000 au plus. L’abus de confiance peut connaitre
des circonstances aggravantes. Il en est ainsi lorsque l’auteur a fait un appel
public à l’épargne. Dans cette hypothèse, l’art 388 alinéa 3 CP dispose que
l’emprisonnement peut atteindre 10 ans et l’amende 12.000.000F.
Paragraphe 3 : L’escroquerie
A- L’élément matériel
Les moyens frauduleux prennent la forme d’un mensonge, de ruse qui passent
par un usage d’un faux nom, d’une fausse qualité ou d’un abus d’une qualité
vraie. Ces moyens peuvent également constitués de manœuvre frauduleuse.
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victime et de se faire remettre par elle un bien. C’est une tromperie sur l’identité.
L’usage d’un nom peut porter sur un faux nom patronymique ou un faux prénom
à fin de créer la confusion dans la tête de la victime. Il n’y a donc pas
d’escroquerie à faire usage d’un faux pseudonyme ou sobriquet (faux) parce que
la personne n’est pas habituellement connue sous ce nom. Le prénom doit
pouvoir influer sur l’identification de la personne avec laquelle la victime
croyait traiter. Le porteur du nom (vrai) qui sait qu’il est utilisé aux fins
d’escroquerie est un complice par fourniture de moyens.
En tout état de cause, le faux nom et la fausse qualité demande que l’agent pénal
ait pris un acte positif actif, le simple silence ou la réticence passive dans le fait
de se faire attribuer un nom qui n’est pas le sien n’est pas qualifiable
d’escroquerie même s’il a entrainé une remise d’une chose.
Sur l’abus de la vraie qualité. De plus en plus le juge accepte l’existence d’une
infraction d’escroquerie fondée sur l’abus d’une qualité vraie. Il faut que cette
3
Crim. 05 sept. 1901 Dalloz, p. 1903.
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qualité vraie entraine une vraie confiance. L’infraction est ainsi si une personne
abuse de la confiance de sa fonction pour se faire remettre un bien.
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Crim. 27 juin 1983 bulletin crim. n° 161.
5
Crim. 20 juin 2007, revue de science crim. 2008 page 591observation Mascala.
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Les moyens frauduleux doivent entrainer la remise d’une chose par la victime.
La consommation de l’infraction d’escroquerie a lieu au moment de la remise.
Cependant, l’objet de la remise doit entrer dans les prévisions légales. Elle doit
porter sur des fonds, valeur ou bien les biens sont de nature corporelle ou
incorporelle. La remise peut donc porter sur une somme d’argent par moyen de
chèque, en espèce ou par virement. Les choses corporelles objet de la remise
sont des biens meules quelle que soit leur valeur. Les choses immobilières
restent en principes en dehors de l’escroquerie car l’immeuble ne peut être remis
matériellement. Mais le juge accepte de plus en plus la qualification criminelle
si l’escroc parvient à se faire remettre le prix de l’immeuble les titres et actes de
propriété6. La remise porte aujourd’hui également sur les services. La
jurisprudence l’a déjà consacré à propos de l’affaire de rondelle parc. Dans cette
affaire les automobilistes introduisaient des rondelles sous forme de pièce
d’argent dans la machine afin déclencher l’appareil en vue d’obtenir
illégalement du temps de stationnement7. Cette solution consacrée par le code
pénal français est aujourd’hui étendue à l’internet8. La remise peut aussi prendre
la forme soit d’une obligation de décharge. L’acte vise à faire profiter à l’escroc
au détriment de la victime un droit soit en le créant soit en l’éteignant. Il s’agit
de fausses promesses de vente et même des jugements obtenus de manière
frauduleuse. La remise est traditionnellement matérielle. Elle se fait donc par
tradition (transmission de main à main). Elle peut également exceptionnellement
être faite par équivalence.
3- Le préjudice
6
Crim. 23janv. 1997 revue de science criminelle 1998 page 553 observation Ottenhof.
7
Crim. 10 déc. 1970 Dalloz note JouJou Boudé.
8
Tribunal de G.I de Paris 06 déc.1997 gazette du Palais 1998 P. 433 Rojinsky.
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de la seule remise de la chose pour qualifier l’infraction9. Cette décision connait
un revirement jurisprudentiel qui exigeait un préjudice de la victime 10. Un an
après cette solution intervient un nouveau revirement pour revenir à la
jurisprudence antérieure consistant à ne pas exiger un préjudice11. La réforme du
code pénal français de 1994 exigea cependant l’existence d’un préjudice et le
juge finit lui aussi par demander l’établissement d’un préjudice12.
B- L’élément moral
9
Crim. 07 mai 1974JCP 1976. II 18285 note Faujoux.
10
Crim. 03Avril 1991 revue de science criminelle 1992 P. 579 obs. Bouzat.
11
Crim. 15 Juin 1992 revue de science 1993 P. 783 obs. Bouzat
12
Crim. 26 oct. 1994 revue de science crim. 1995 P. 583 obs. Ottenhof.
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Section 2 : Les infractions de conséquence
Paragraphe I : Le recel
Il faut d’abord une chose ou un produit provenant d’un crime ou d’un délit. La
loi semble se référer aux seules infractions classiques de vol, d’abus de
confiance, d’escroquerie en visant les choses enlevées détournées ou obtenues
illégalement13. Mais le juge a depuis longtemps estimé que la nature de
l’infraction importe peu pourvu seulement que la chose provienne d’un crime ou
d’un délit14. Le domaine du recel s’est alors étendu et est aujourd’hui loin de la
13
Art. 430 CP du Sénégal
14
Crim. 30 déc. 1875 bulletin crim. n°366 confirmé par crim. 09 juillet1970, Dalloz. III note M- J Litman.
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trilogie, vol, escroquerie, abus de confiance. Il concerne aujourd’hui par
exemple l’abus de biens sociaux15, le détournement de fonds publics16, prise
illégale d’intérêt17.
15
Crim. 20 août 1996 revue Droit des Sociétés 1996.
16
Crim. 30 mai 2002 observation M. Segonds.
17
Crim. 1998 revue Droit Pénal 1999 observation M. Verron.
18
Crim. 24Nov. 1964 JCP 1964 IV170.
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peut dissimuler une chose qu’on ne détient pas même si la chose est chez un
tiers.
2. L’élément moral
Le recel est une infraction intentionnelle. Le receleur doit donc savoir que le
bien est issu d’une infraction. Il doit être de mauvaise foi. Il doit avoir la
conscience de l’origine frauduleux de la chose objet du recel peu importe les
conditions et les modalités de l’infraction primaire. Il revient par conséquent au
juge du fond d’apprécier souverainement l’élément moral22. Il peut le déduire de
l’élément matériel.
19
Crim. 14 oct. 1969 bulletin crim. n° 248.
20
Crim. 5 Janv. 2005 Revue de sciences criminelles 2005, p. 304.
21
Crim. 28 Sept. 2005 Dalloz 2005 panorama, observation Royou De boudée, crim. 11Sept. 2007 inédit.
22
Crim. 17 fév. 2016.
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C- La répression du recel
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contrôle des opérations bancaires du comité de bale en Israël. Quant aux
dispositifs institutionnels, il existe au sein de la CEDEAO à travers la création
du Groupe Intergouvernemental d’Actions contre le Blanchiment d’Argent et de
financement du Terrorisme (GIABA).
1. L’obligation de vigilance
- L’obligation d’identification
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Elle consiste pour l’assujetti à exiger du client la production d’un document
probant permettant de déterminer son identité. C’est une obligation qui incombe
personnellement à l’assujetti. L’identification porte sur la personne du client. Il
est distingué entre les clients habituels et clients occasionnels. Une distinction
fondée sur le critère de la dualité de la relation d’affaires. Le client habituel est
dans une relation durable et constante alors que le client occasionnel effectue
une opération ponctuelle. Pour le client habituel, l’identification est l’obligation
sans condition liée notamment au montant de l’opération. Pour les clients
occasionnels, l’identification n’est exigée que si l’opération porte sur une
somme d’argent en espèce ou contre-valeur (chèque titre) d’un montant égal ou
supérieur à 5.000.000. L’identification est faite par la production d’un document
permettant de déterminer l’identité de la personne mais également son adresse
domiciliaire et professionnelle. La nature de ce document diffère selon que le
client est une personne physique ou morale. S’il est une personne physique
l’identification exige la production d’une pièce d’identité nationale comportant
une photo du client. Pour les personnes morales, l’identification se fait à travers
un extrait du Registre du Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM). Mais toutes
les professions assujetties ne sont pas des commerçants. Par conséquent, leur
identification se fera à travers la production d’autres documents pour les
organismes à but non lucratif l’identification se fait par la production d’un
récépissé. Il arrive exceptionnellement que la tâche d’identification soit confiée
à une tierce personne. C’est la tierce introduction ou la tierce intervention elle
consiste à confier à un tiers sans engager sa responsabilité l’identification à un
tiers à la relation.
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matérielle ou intellectuelle. Elle est matérielle lorsqu’il existe des signes
matériels ou physiques permettant de douter de l’opération (des ratures,
différence signature avec le spécimen). Elles sont intellectuelles (anomalies)
lorsqu’elles découlent d’indice se déduisant de comportement inhabituel du
client dans la tenue de sa relation d’affaire ou d’absence de concordance entre
son opération et sa situation économique et financière. Lorsque l’opération
s’effectue dans ces conditions normales une vigilance particulière est demandée,
lorsque le montant unitaire ou total est égal ou supérieur à 50.000.000.
Cependant lorsque l’opération est effectuée dans des conditions inhabituelles de
complicité ou sans justification économique ou d’objet licite l’examen
particulier est requis lorsque le montant est supérieur ou égal à 10.000.000.
- L’obligation de Conservation
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des organismes publics. Il s’agit également des opérations qui portent sur des
monnaies électroniques, des contrats d’assurances etc.…
Les organismes financiers ont été les premiers à être assujettis à la prévention
contre le blanchiment de capitaux. Cette préséance est justifiée par leur
vulnérabilité et leur place essentielle dans l’économie d’un pays. Il faut donc les
protéger de la mauvaise réputation et de l’instabilité. Le secteur financier est
composé des banques et des structures non bancaires. Les structures non
bancaires recouvrent notamment le secteur des assurances, des changes
manuelles, des transferts d’argent etc.….
Les assujettis qui composent ce secteur sont nombreux. Il s’agit des organismes
caritatifs à travers l’assujettissement des ONG et des organismes à but non
lucratif. Il y a également le secteur de l’immobilier, les agences de voyages les
établissements de jeux (casino, loterie). Mais l’accent sera mis sur
l’assujettissement des professions des chiffres et du droit.
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- L’assujettissement des professions des chiffres : le commissaire au
compte
Le principe est que les sanctions résultant d’une mauvaise application par les
professionnels des règles préventives sont disciplinaires. Les sanctions civiles et
pénales étant exclues.
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professions ne sont pas structurées il s’agit notamment du secteur immobilier,
caritatif et de jeux.
23
Cass. Com. 28 Avril 2004 crédit lyonnais contre SAS, RTD. Com 2004 obs. michel A. p. 577.
27
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Avant de s’appesantir sur les différentes sanctions. Il convient au préalable de
déterminer l’étendue de l’incrimination.
- L’élément matériel
- L’élément intentionnel
24
Crim. 14 janv. RSC 2004 P.350 obs. Hottenoff.
28
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Le blanchiment de capitaux est une infraction intentionnelle. Il consiste
intentionnellement à accomplir les faits interdits de blanchiment, à avoir la
conscience de rechercher le résultat de l’infraction ou la connaissance de
l’origine illicite des fonds et malgré tout à accomplir l’opération interdite.
- Le blanchiment simple
- Le blanchiment aggravé
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Les circonstances aggravantes sont l’habitude, l’utilisation des facilités
professionnelles, des bandes organisées et la récidive. Dans ce cas, les peines
sont doublées.
Ils sont prévues et applicables pour des raisons de suretés. Il y a des peines
complémentaires facultatives et les peines complémentaires obligatoires.
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dans les domaines où l’infraction a été commise, de la dissolution de la personne
morale créée que pour commettre le blanchiment de capitaux.
- L’exemption totale
- L’exemption partielle
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