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Résume de chapitre1 : l’escroquerie

Le droit pénal d’affaire : est l’ensemble des règles de droit concernant les infractions
susceptibles d’intervenir dans la vie des affaires, mais aussi de l’ensemble des règles
économique qui peuvent être sanctionne pénalement.

L’escroquerie est un délit, il consiste pour l’escroc à tromper une personne (physique ou
morale) pour la pousser à lui remettre de bien, de l’argent ou à fournir un service.

SECTION 1 : Les éléments constitutifs de l’escroquerie


I) Les éléments matériels
L’escroquerie est une infraction complexe puisque les éléments matériels renvoient à des
formes particulières de tromperies portant préjudice dont le résultat en termes de remise est
également précisé.

a) La tromperie utilisée par l’escroc


1) Procédés et méthodes d’escroquerie
Trois procédés et méthodes sont énumérés :
– l’usage d’un faux nom ou d’une fausse qualité. Il s’agira de mensonges sur la
profession, les titres, les diplômes ou sur la fonction exercée.
– l’abus de qualité vraie : elle figure désormais expressément dans l’énumération des
procédés alors qu’elle était autrefois retenue au titre des manœuvres frauduleuses.
– les manœuvres frauduleuses : en principe, elles ne peuvent résulter d’une simple
omission ou d’un simple mensonge. Le mensonge écrit peut être constitutif des manœuvres
s’il est accompagné de documents fabriqués ou falsifiés pour réaliser l’escro- querie dans un
contexte d’affaires.
2) La croyance générée dans l’esprit de la victime
Tous ces procédés doivent être utilisés pour générer une croyance dans l’esprit de la victime.
Ils sont destinés à « tromper une personne physique ou morale » et la déterminer ainsi à effectuer
la remise à l’escroc.
b) Le résultat de la tromperie : la remise
Trois catégories sont visées :
– la remise de fonds, valeurs ou de biens quelconques : si n’importe quel bien corporel
ou incorporel peut être concerné, les immeubles sont a priori exclus à moins que la remise soit
effectuée à travers un acte transférant la propriété sur l’immeuble
– la fourniture de service : il s’agit ici d’une innovation du Code pénal de 1994 consacrant
le caractère général de « l’escroquerie aux prestations de service » ;
– la remise d’un acte opérant obligation ou décharge : la tromperie peut aussi déterminer
la victime à consentir à un acte qui va créer un droit, le constater ou l’éteindre au profit de
l’escroc (chèque, ordre de virement, lettre de change, quittance).

c) Le préjudice causé
La victime doit avoir subi un préjudice en raison de l’infraction.

II) L’élément moral


L’escroquerie sanctionne un délit intentionnel, c’est-à-dire la conscience chez l’escroc de
duper autrui. Le dol général est constitué par la connaissance du caractère frauduleux des
moyens utilisés ainsi que par la conscience du préjudice causé à autrui.

$SECTION 2 : La répression de l’escroquerie


I) Les peines encourues
a) Peines encourues par les personnes physiques
L’escroquerie est punie à titre de peine principale de cinq ans d’emprisonnement et de 375
000 euros d’amende. En cas aggravantes par la qualite de victimes soit à la qualite de l’auteur
de l’infraction dans c’est cas les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et à 750 000
euros d’amende

b) Peines encourues par les personnes morales


Les personnes morales peuvent être déclarées responsables des escroqueries faites pour leur
compte par leurs organes ou représentants (art. 313-9). Elles font encourir une peine
d’amende du quintuple de celle applicable aux personnes physiques

II) Les particularités de la répression


a) La tentative d’escroquerie
La tentative d’escroquerie est punissable (art. 313-3). Elle se traduit par un commencement
d’exécution qui ne peut aboutir à la remise espérée suite à des circonstances indépendantes de
la volonté de l’escroc.
b) La prescription de l’action publique
L’escroquerie étant une infraction instantanée, elle est consommée par la remise effectuée à
l’escroc. Donc, a priori, sa date marquera le point de départ du délai de prescription de
l’action publique

c) Les particularités de l’action civile


Les associations de consommateurs régulièrement déclarées ont la possibilité de se constituer
partie civile à l’occasion des poursuites pour escroquerie par application des règles de
l’article L. 421-1 du Code de la consommation

Section 3 : Les infractions voisines de l’escroquerie

Le Code pénal envisage plusieurs infractions voisines de l’escroquerie notamment les


filouteries, les entraves à la liberté des enchères et la mise à disposition d’un tiers du bien
immobilier appartenant à autrui. filouterie est le fait pour une personne qui se sait dans
l’impossibilité absolue de payer ou qui n’est pas déterminée à payer, de se faire servir des
boissons ou des aliments (art. 313-5, 1º), d’occuper une chambre d’hôtel pendant moins de
dix jours (art. 313-5, 2º), de se faire servir du carburant (art. 313-5, 3º) ou de se faire
transporter en taxi (art. 313-5, 4º).

RESUME DE CHAPITRE 2 : l’abus de confiance

L’abus de confiance : est le fait pour une personne à qui a été remis de l’argent ou un bien, de
détourne de l’usage de ce bien à son profit ou pour un usage frauduleux.

Section 1 : Les conditions préalables : la remise de la chose dans un cadre contractuel


I) Le contrat support de la confiance accordée par la victime
La remise doit en principe avoir été effectuée dans le cadre d’un contrat dont la qualification
juridique ne pose plus de problème dans la mesure où le Code pénal de 1994 a supprimé la
liste des six contrats qui étaient autrefois limitativement énumérés (les contrats de louage, de
dépôt, de mandat, de nantissement, de prêt à usage, de travail salarié ou non salarié).
II) La remise effectuée
a) Le contenu de la remise
La remise doit porter sur des fonds, valeurs ou bien quelconque, l’idée générale étant comme
en matière d’escroquerie que ces biens ont une valeur monétaire. Les immeubles sont
clairement écartés du domaine d’application de l’incrimination
b) La finalité de la remise
La chose doit être remise volontairement à titre précaire. En effet, selon le texte
d’incrimination, les objets ont été remis à la personne « à charge de les rendre, de les
représenter, ou d’en faire un usage déterminé ».

Section 2 : Les éléments constitutifs de l’abus de confiance


I) L’acte matériel de détournement
L’acte matériel de détournement consiste à utiliser la chose à des fins étrangères à celles qui
avaient été convenues. Il est caractérisé lorsque l’acte frauduleux a empêché la victime
d’exercer ses droits sur la chose.
II) L’intention frauduleuse
Depuis toujours, l’abus de confiance fait partie des délits intentionnels. L’élément moral réside
dans le fait d’avoir conscience de la précarité de la détention mais aussi de la possibilité d’un
préjudice résultant de l’acte volontairement accompli en contrariété avec le caractère
temporaire ou précaire de cette détention
III) Le préjudice causé à autrui
Cet élément constitutif figure expressément dans le texte d’incrimination. Un préjudice causé
par le détournement est exigé, qu’il soit matériel ou moral. Le délit d’abus de confiance protège
ainsi le propriétaire, le possesseur ou le simple détenteur des fonds détournés.

Section 3 : La répression de l’abus de confiance


I) Les peines encourues
Il existe, comme en matière d’escroquerie, des cas d’abus de confiance aggravés.

a) Peines encourues par les personnes physiques


L’abus de confiance est puni de trois ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende, outre
les peines complémentaires prévues à l’article 314-10 et suivants du Code pénal (interdiction
de droits civiques)
b) Peines encourues par les personnes morales
Elles encourent une amende cinq fois plus élevée que celle applicable aux personnes physiques
ayant commis les mêmes faits
II) Les particularités de la répression
Contrairement au délit d’escroquerie, la tentative d’abus de confiance n’est pas réprimée
car elle n’est pas prévue dans les textes.

a) Particularités quant à la prescription de l’action publique


Le délit d’abus de confiance est un délit instantané consommé par l’acte matériel de détourne-
ment qui devrait marquer en principe le point de départ du délai de prescription de l’action
publique.

b) Particularités quant à l’action civile


La victime d’un abus de confiance a la possibilité de se constituer partie civile, c’est-à-dire le
propriétaire, le possesseur ou bien le simple détenteur des biens détournés, afin de demander
réparation du préjudice que ce détournement lui a causé.

Résume de chapitre 3 : recel et le blanchiment

 Recel
Le recel s’applique en matière pénale au fait de soustraire volontairement aux recherche, un
objet vole ou détourne par un autre.

Section 1 : Le recel

I) L’existence d’une infraction préalable au recel


A) Infraction qualifiée de crime ou de délit

L’article 321-1 du Code pénal envisage le recel portant sur une chose qui provient ou qui est
le produit d’un crime ou d’un délit, les contraventions étant par conséquent exclues. Selon la
Cour de cassation, le texte d’incrimination ne distingue pas entre les différents crimes ou
délits à l’origine de l’obtention des choses recelées.

II) Les éléments constitutifs du recel


A) L’élément matériel
1) Acte de recel par détention matérielle

À ce fait matériel classique, le fait de détenir une chose provenant d’un crime ou d’un délit est
assimilé d’autres agissements. Il s’agit du fait de dissimuler, de transmettre une chose ou de
faire office d’intermédiaire afin de transmettre cette chose.

2) Acte de recel par bénéfice du produit de l’infraction

L’acte de recel est également constitué dans le fait de bénéficier par tout moyen du produit de
l’infraction d’origine. L’article 321-1 al. 2 du Code pénal consacre ici une jurisprudence bien
établie qui admettait « le recel d’usage ».

B) L’élément intentionnel

Le caractère intentionnel de l’infraction est affirmé dans les deux formes de recel : l’agent
doit connaître l’acte matériel de recel. Il doit être au courant de l’origine frauduleuse des
choses recelées même s’il n’est pas tenu de savoir avec précision la qualification exacte de
l’infraction dont elles proviennent (Crim., 19 juin 2001, nº 01-82.759).

III) La répression du recel


A) Les peines encourues
1) Peines encourues par les personnes physiques

D’après l’article 321-1 du Code pénal, le recel est puni de cinq ans d’emprisonnement et de
375 000 euros d’amende. Cette somme peut être élevée jusqu’à la moitié de la valeur des
biens recélés (art. 321-3). Ces peines sont portées à dix ans d’emprisonnement et 750 000
euros d’amende lorsque le recel est commis de façon habituelle ou en utilisant les facilités que
procure l’exercice d’une activité professionnelle (brocanteur, antiquaire, garagiste, expert,
etc.).

2) Peines encourues par les personnes morales


Elles peuvent être déclarées responsables de toutes les modalités du recel (art. 321-12) et vont
encourir une amende du quintuple de celle applicable aux personnes physiques ayant commis
les mêmes faits ainsi que la totalité des peines complémentaires de l’article 131-39 du Code
pénal.

B) Les particularités de la répression


1) Particularités quant à la prescription de l’action publique
Étant distinct de l’infraction d’origine, le recel reste punissable même si l’infraction d’origine
est prescrite. Par ailleurs, le recel est une infraction continue dont la prescription ne
commence à courir que du jour où la détention ou le bénéfice des choses recelées ont cessé.

2) Particularités quant au cumul des poursuites

L’auteur d’un délit instantané déjà prescrit pourrait être poursuivi pour recel

 Blanchiment

Le blanchiment d’argent consiste à dissimuler l’origine de fonds obtenus illégalement afin


qu’ils paraissent être issus de source légitime.

Section 1 : le blanchiment
I) Les éléments constitutifs du délit de blanchiment

Portant sur de l’argent « sale », le blanchiment concerne les revenus de l’auteur d’une
infraction pénale ou les produits d’un crime ou d’un délit.
A) L’existence ’une infraction préalable

D’un point de vue opérationnel, le blanchiment suppose trois phases successives :

 une phase de « prélavage », à savoir une première phase au cours de laquelle l’argent
d’origine illicite entre dans le système financier grâce à un placement.
 une phase de « lavage » ou « d’empilage » consistant à dissimuler l’origine des fonds
durant laquelle de nombreuses transactions sont accumulées rendant la traçabilité des
fonds difficile ;
 une phase finale « d’essorage », à savoir une phase de conversion au cours de laquelle
les fonds sont intégrés sous forme d’investissement dans des circuits licites.

B) L’élément matériel
1) Le blanchiment par justification mensongère

La première forme de blanchiment visée par l’article 324-1, al. 1er du Code pénal, consiste à
« faciliter, par tout moyen, la justification mensongère de l’origine des biens ou des revenus
de l’auteur d’un crime ou d’un délit ayant procuré à celui-ci un profit direct ou indirect ».

2) Le blanchiment par opération de placement, de dissimulation ou de


conversion

La seconde forme de blanchiment visée à l’article 324-1, al. 2 du Code pénal consiste à
intégrer le produit de l’infraction d’origine dans un circuit financier licite ou bien à faire
perdre la trace de son origine frauduleuse.

C) L’élément moral

Le blanchiment sanctionne des délits intentionnels. Dans la première forme de blanchiment, le


coupable sait que la personne dont il justifie mensongèrement les revenus a commis un crime
ou un délit dont il a tiré profit. Dans la seconde forme, le coupable sait que l’opération de
blanchi- ment porte sur des sommes qui proviennent d’un crime ou d’un délit.

II) La répression du blanchiment


A) Les peines encourues
1) Peines encourus par les personnes physiques

Sous ses deux formes, le blanchiment est puni en principe de cinq ans d’emprisonnement et de
375 000 euros d’amende (art. 324-1, al. 3). Ces peines sont portées à dix ans d’emprisonne-
ment et 750 000 euros d’amende lorsque le blanchiment est commis de façon habituelle ou en
utilisant les facilités que procure l’exercice d’une activité (cas banquiers)

2) Peines encourues par les personnes morales


Elles encourent pour les deux formes de blanchiment, une amende du quintuple de celle appli-
câble aux personnes physiques.

B) Les particularités de la répression


1) Le dispositif préventif

Le Code monétaire et financier impose à des catégories de personnes de plus en nombreuses


des obligations destinées à assurer la lutte contre le blanchiment de capitaux.

2) Particularités quant à l’action publique

Le délai de prescription du blanchiment est normalement de trois ans à compter de la


commission des faits mais il peut être allongé en fonction de l’infraction d’origine.

3) Particularités quant à l’action civile

Dans l’affaire dite « des biens mal acquis », la constitution de partie civile de l’association
Transparence Internationale France a été déclarée recevable (Crim., 9 nov. 2010, nº 09-88.272).
Les associations anti-corruption sont ainsi admises à se constituer partie civile en cas de
poursuite pour blanchiment.

HME

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