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Master droit des affaires

Matière : droit pénal des affaires

Exposé sous le thème :


L’escroquerie

Elaboré par Sous l’encadrement de


ASAIDI SARA PR.SAHRANE LAMYAE
ELCOUCH Kaoutar
HALFI Boutaina
INTRODUCTION
L'escroquerie est de loin la plus intelligente des infractions portant sur les biens prévus par le code
pénal. En effet, au lieu de dérober le bien d'autrui comme c'est le cas dans le vol, ou de détourner
sournoisement la chose détenue régulièrement par une tierce personne comme c'est le cas dans l'abus
de confiance, une personne parvient par des moyens tout aussi frauduleux à escroquer une autre
personne. L'escroc parvient ainsi à embobiner sa victime, à manipuler sa crédibilité pour obtenir ou
faire obtenir ce qu'il convoite

Qu’elles sont les manifestations de l’escroquerie dans le monde des affaires ?

Pour répondre à cette problématique majeure on va adoptés le plan suivant :


• Sommaire :
• Partie 1 : Le cadre juridique de l’escroquerie
• Chapitre 1 : Les éléments constitutifs de l’escroquerie
• Chapitre 2 : La répression de l’escroquerie
• Partie 2 : L’escroquerie dans le monde des affaires
• Chapitre 1 : Les méthodes de l’escroquerie
• Chapitre 2 : L’escroquerie à la lumière de la jurisprudence
PARTIE I : LE CADRE JURIDIQUE
DE L’ESCROQUERIE
CHAPITRE I :LES ÉLÉMENTS
CONSTITUTIFS DE L’ESCROQUERIE.
• Sur le plan général, toutes les infractions sont constituées des mêmes éléments imposés par la loi.
le délit d’escroquerie qui fait l’objet de ce sujet, doit comporter essentiellement trois éléments :
l’élément légal

l’élément matériel. l’élément moral ,

Dans ce présent chapitre, nous verrons de façon successive dans une première section
• l’élément légal et moral de l’infraction d’escroquerie, quant à la deuxième section elle traitera
l’élément matériel de cette infraction en question.
SECTION 1

L’ÉLÉMENT LÉGAL ET MORAL DE


L’INFRACTION D’ESCROQUERIE
• 1-L’élément légal selon lequel une action ou une abstention ne soit punissable que s’elle
est prévue et réprimée à la fois par un texte de loi,
.l’escroquerie est une infraction intentionnelle qui suppose la réalisation de l’intention
frauduleuse.
Le législateur marocain a respecté ce principe en incriminant l’acte de l’escroquerie dans
les articles 540, 541, 542 et 546.

I. L’élément légal de l’infraction d’escroquerie : l’article 540 du


code pénal prévoit que « Quiconque, en vue de se procurer ou de
procurer à un tiers, un profit pécuniaire illégitime, induit
astucieusement en erreur une personne par des affirmations
fallacieuses, ou par la dissimulation de faits vrais, ou exploite
astucieusement l’erreur où se trouvait une personne et la
détermine ainsi à des actes préjudiciables à ses intérêts
pécuniaires ou à ceux d’un tiers, est coupable d’escroquerie et
puni de l’emprisonnement d’un à 5 ans et d’une amende de 500 à
5000 dirhams »
• 11-L’élément moral

II. L’élément moral de l’infraction d’escroquerie :


L'élément moral de l'escroquerie est le but de s'approprier une chose
appartenant à autrui. Il s'agit d'un dol spécial. C'est la prise en
considération, comme élément de l'infraction, d'une intention bien
précise. Il importe peu que cette intention ait pour objet un avantage
personnel à l’auteur lui-même, ou un avantage pour autrui
Il est également indifférent que, postérieurement à la remise de l'objet
escroqué, l'auteur n'ait pas atteint le but qu'il poursuivait, c'est-à-dire
l'appropriation de la chose d'autrui. Par exemple, le délit existe même
si, postérieurement à la remise d'une obligation, la validité de celle-ci
est contestée ou sa nullité prononcée.
L'existence de l'intention frauduleuse, élément constitutif de l'escroquerie, est appréciée de
manière souveraine, et en fait, par le juge du fond. Il appartient toutefois à la Cour de
cassation de vérifier si, des faits constatés, le juge a pu déduire que le prévenu a agi avec
l'intention visée par la loi.

En matière d'escroquerie, le dol spécial doit être apprécié en fonction de la situation des
prévenus, tandis que l'élément matériel doit l'être, du point de vue du préjudicié.
L'intention doit avoir un but bien précis, il ne peut donc être question de négligence.
Ainsi, on ne peut déduire l'existence d'un dol spécial du fait que le prévenu, en raison de ses
fonctions dans une société, aurait dû connaître certains faits relatifs à la situation financière
de cette société : il faut, pour qu'il y ait escroquerie, qu'il soit prouvé que les prévenus
avaient effectivement connaissance de ces faits .
Par ailleurs, il ne faut pas confondre l'intention de s'approprier une chose appartenant à
autrui et les mobiles. Seule l'intention de s'approprier une chose appartenant à autrui est
nécessaire : que le mobile justifiant cette intention soit ou non (illicite) est indifférent.

par exemple, il a été jugé que le prévenu qui avait amené, par l'utilisation de manouvres
frauduleuses, une personne à participer à une augmentation de capital dans une société
dans laquelle il avait directement un intérêt, avait été animé de l'intention frauduleuse
requise pour qu'il y ait escroquerie, bien que le prévenu crût que cette opération pouvait
évidemment être avantageuse.
SECTION

L’ÉLÉMENT MATÉRIEL DE L’INFRACTION


D’ESCROQUERIE :
111-L’élément matériel consiste à employer des moyens
frauduleux (I), pour obtenir un résultat qui est celle de
provoquer la remise au préjudice de la victime ou du tiers pour
en tirer profit. Mais cela ne saurait suffire car il faut un lien de
causalité entre les manœuvres et le résultat (II).

• I. L’emploi de moyens frauduleux :


• Il s'agit d'un un acte criminel positif ou négatif qui consiste à l'emploi de moyens
frauduleux délimités dans l'article 540 du code pénal. Nous constatons que le législateur
n'a pas donné une définition de l'escroquerie. Cependant, il a circonscrit les moyens
malhonnêtes qui matérialisent l'escroquerie. Il s'agit des affirmations fallacieuses, de la
dissimulation de faits vrais ou d'une exploitation astucieuse d'une erreur commise par
autrui.
• Les affirmations fallacieuses :
• La réalisation de ce moyen frauduleux nécessite que les affirmations soient trompeuses. C'est - à - dire,
l'auteur utilise des mensonges dans ses affirmations pour se procurer ou de procurer à un tiers, un profit
pécuniaire illégitime. Cependant, l'infraction de l'escroquerie n'est pas considérée si l'auteur réclame des
propos ou des affirmations authentiques et exactes afin de se procurer la chose de la victime qui est
l'objet de la remise.
• II est essentiel de souligner que le législateur marocain ne considère pas les menteries courantes entre les
gens comme un astuce qui engendre une responsabilité pénale de l'escroquerie. Donc, l'application de
l'article 540 du code pénal suppose que les mensonges utilisés par l'auteur soient accompagnés des faits
extérieurs menant la victime à croire les affirmations et les propos du délinquant et à lui remettre sa
chose ou son bien. Parmi ces faits, nous citons, à titre d'exemple, le fait que l'auteur arrange plusieurs
circonstances appuyant ces propos afin de convaincre la victime de lui remettre la chose. Il fait croire à
la victime, par le biais de rentrer et de sortir de la direction des impôts ou par la connaissance des noms
réels des responsables de cette institution publique, qu'il est capable de diminuer le montant d'impôt
attribué à la victime. L'auteur induit frauduleusement en erreur la victime en recevant une commission
pour cette négociation et disparaît. Ainsi, il se peut que l'auteur appuie ses affirmations trempeuses par
une autre personne. Ce dernier profite de la confiance de la victime pour lui faire croire que l'auteur est
un grand responsable dans le port et il est capable de lui fournir une autorisation pour placer un
transporteur de marchandises
• La dissimulation de faits vrais :
• Il s'agit d'un comportement du délinquant qui vise à induire la victime en erreur par la
dissimilation des faits ou des situations exactes. Au lieu de mentir, le délinquant garde le
silence. Pour qualifier la dissimulation de faits vrais comme acte criminel de
l’escroquerie, elle doit porter sur une situation importante causant une perte à la victime.
• L’escroquerie par manœuvres suppose que l’escroc accomplisse des actes positifs mais
aussi négatifs pour tromper la victime. Ainsi, la dissimulation du prévenu de faits vrais
constitue une manœuvre.
• En outre la dissimulation doit être déterminante de la remise. A titre d’exemple : une
personne vend un bien en gage sans avertir l’acheteur, une personne dissimule ses revenus
pour bénéficier de l’aide judiciaire.
.
• Exploitation astucieuse de l’erreur d’autrui :
• C'est le cas où l'escroc exploite et profite astucieusement d'une erreur commise par la victime afin
de tirer un profit pécuniaire illégitime. C'est l'exemple d'une personne qui rentre dans un
supermarché en portant une caméra photo et un gros cartable. Le gérant croit, par erreur, qu'il est
le responsable de la publicité des nouveaux produits du super marché. Cette personne ne provoque
pas l'erreur commise par le gérant et se contente d'en profiter. Alors, il exploite astucieusement
une telle erreur pour avoir une somme d'argent comme avance. Donc, la réalisation de ce moyen
astucieux d'escroquerie nécessite deux conditions :
• 1)- L’erreur de la victime qui consiste à croire à des faits irréels, qui était un facteur déterminant
de la remise, peu importe que l’erreur émane de la victime elle-même ou d’un tiers.
• 2)- L’exploitation frauduleuse du prévenu de cette erreur. Cela suppose que l’escroc adopte une
attitude active et accomplisse des actes positifs pour tromper sa victime. Comme les affirmations
fallacieuses, le cas de l'exploitation astucieuse de l'erreur commise par la victime exige de la part
de l'escroc de véritables manœuvres justifiant qu'il a pris connaissance de l'erreur et l'a exploité
pour tirer un profit pécuniaire illégitime L’article 313-1 du code pénal français
• II. Le résultat et le lien de causalité :
• -Le résultat de l’acte criminel :
• Les moyens frauduleux employés par l’auteur doivent avoir pour but de se
procurer ou de procurer à un tiers un profit pécuniaire illégitime.
• En effet, le résultat criminel de l'escroquerie est donc la remise de la chose par la
victime d'une manière illégitime. Cette remise peut être des fonds ou des biens
quelconques. Ainsi, la lecture de cet article permet de constater que la remise de
la chose doit être effectuée au préjudice de la victime ou au préjudice d'un tiers.
Aussi, le profit derrière cette remise doit être pécuniaire, c'est - à - dire,
susceptible d'une évaluation monétaire. Notons enfin qu'en vertu de l'article 546
du code pénal, la tentative d'escroquerie est punie des mêmes peines que les
infractions consommées .
• -
Le lien de causalité entre l’acte criminel et le résultat obtenu :
L’élément matériel du délit d’escroquerie n’est réalisé que s’il y a un rapport de cause à effet
entre les manœuvres frauduleuses et le résultat, cela veut dire que ces manœuvres étaient la cause
déterminante des actes préjudicielles pour la victime ou un tiers.
La réalisation de l'infraction de l'escroquerie nécessite un lien de causalité entre le résultat et les
moyens astucieux utilisés par l'escroc. C'est les juges du fond qui ont le pouvoir judiciaire de
déduire, à partir des faits et des circonstances liés à l'infraction, l'existence ou l'absence de cette
relation de causalité. Donc, le juge ne peut condamner une personne pour escroquerie sans
établir le lien de causalité entre le moyen frauduleux et la remise de la chose.
L’article 546 du code pénal marocain .
CHAPITRE2 : LA RÉPRESSION DE L’ESCROQUERIE

• L’article 540 du code pénal marocain stipule « Quiconque, en vue de se procurer ou de procurer
à un tiers, un profit pécuniaire illégitime, induit astucieusement en erreur une personne par des
affirmations fallacieuses, ou par la dissimulation de faits vrais, ou exploite astucieusement
l'erreur où se trouvait une personne et la détermine ainsi à des actes préjudiciables à ses intérêts
pécuniaires ou à ceux d'un tiers, est coupable d'escroquerie et puni de l'emprisonnement d'un à
cinq ans et d'une amende de 500 à 5.000 dirhams. La peine d'emprisonnement est portée au
double et le maximum de l'amende à 100.000 dirhams si le coupable est une personne ayant fait
appel au public en 13 vues de l'émission d'actions, obligations, bons, parts ou titres quelconques,
soit d'une société, soit d'une entreprise commerciale ou industrielle ».
• D’après cette article, l’escroquerie est sanctionnée qu’elle ait été consommée ou seulement
tentée. Les peines prévues étant identiques. Les personnes qui se sont rendues coupables
d’escroquerie encourent aussi bien des peines principales (A) que complémentaires (B).
SECTION1

SECTION 1 : LES PEINES PRINCIPALES


• I. L’escroquerie simple
• Les peines principales prévues pour l’escroquerie ordinaire figurent à l’alinéa 1 de l’article 540 du code
pénal. Ce sont l’emprisonnement d’un à 5 ans et d’une amende de 500 à 5000 dirhams. L’escroquerie est
donc ordinairement un délit correctionnel.
• II. L’escroquerie aggravée
• L’escroquerie commise avec des circonstances aggravantes est appréhendée par l’alinéa 2 de l’article 540
du code pénal. Celui-ci punit de 2 à 10 ans d’emprisonnement et d’une amende pouvant aller jusqu’à
100.000 DH « (…) une personne ayant fait appel au public en vue de l’émission d’actions, obligations, bons
(de trésor), parts ou titres quelconques, soit d’une société, soit d’une entreprise commerciale ou industrielle
». L’aggravation des pénalités est attachée à la circonstance que l’infraction a été réalisée par le moyen de
l’appel au public. La sévérité du législateur s’explique par le fait que cette escroquerie a des conséquences
graves pour le pays dans la mesure où elle détourne l’épargne de l’investissement productif.
SECTION 2

SECTION2 : LES PEINES COMPLÉMENTAIRES


• Au sens de l’article 546 du code pénal, les coupables du délit d’escroquerie peuvent être frappés pour 5
ans au moins et 10 ans au plus de l’interdiction d’exercice de l’un ou de plusieurs des droits civiques,
civils ou de famille ou de l’interdiction de séjour.
• La dégradation civique consiste :
• ⦁ La destitution et l'exclusion des condamnés de toutes fonctions publiques et de tous emplois ou
offices publics ;
• ⦁ La privation du droit d'être électeur ou éligible et, en général, de tous les droits civiques et
politiques et du droit de porter toute décoration ;
• ⦁ L'incapacité d'être assesseur-juré, expert, de servir de témoin dans tous actes et de déposer en
justice autrement que pour y donner de simples renseignements ;
• ⦁ L'incapacité d'être tuteur ou subrogé-tuteur, si ce n'est de ses propres enfants ;
• ⦁ La privation du droit de porter des armes, de servir dans l'armée, d'enseigner, de diriger une
école ou d'être employé dans un établissement d'enseignement à titre de professeur, maître ou surveillant.
• Dans le code pénal français, le coupable encourt également diverses peines complémentaires, parmi
lesquelles l'interdiction des droits civiques, civils et de famille ; la confiscation ; l'interdiction de séjour
ou l'exclusion temporaire des marchés publics.
PARTIE II : L’ESCROQUERIE DANS
LE MONDE DES AFFAIRES
• L’escroquerie dans le monde des affaires est une délinquance invisible ou presque. Ici, il n'y a
pas de cris, pas de coups de feu ni de sang. Mais plutôt des intérêts financiers qui risquent
d’être perdus, Les techniques et les méthodes utilisés dans le cadre de ce délit sont multiples
et sont en évolution permanant d’autant plus les secteurs qui risquent d’être touchés sont
nombreux Ce qui cause depuis quelques années de sérieux dégâts pour les entreprises de notre
pays.
CHAPITRE 1 : LES MÉTHODES
FRÉQUENTES DE L’ESCROQUERIE
• L’escroc utilise des mensonges pour obtenir la chose volontairement (chapitre I) et se servit
également de manœuvres frauduleuses (chapitre II).
SECTION1 :

SECTION 1 : MENSONGE UTILISÉ


• L’usage d’un faux nom qui se manifeste par l’utilisation d’un autre nom que le sien pour se faire mettre
l’objet convoité, qu'il s'agisse d'un nom existant ou que l'escroc l'ait inventé pour les besoins de son
escroquerie.
• Toutefois, s'il se trouve que le nom que l'escroc pensait avoir inventé existe vraiment, le véritable titulaire
pourra donner son accord (ou non) quant à l'usage qu'en fait l'escroc. S'il le fait, il deviendra alors
complice de fait de l'escroquerie. S'il ne le fait pas, et qu'il se retrouve mis en cause malgré lui, il lui
faudra démontrer qu'il n'est pour rien dans l'escroquerie, cette preuve pouvant s'apporter par tous moyens.
• Le juge qui tranchera sur une affaire d’escroquerie doit tout d’abord indiquer le nom usurpé et s’assurer
que l’usage du faux nom a été la cause déterminante de la remise de la chose.

• La qualité d’une personne résulte en effet de son état, de sa profession et ses titres. C’est le cas
notamment d’un escroc qui se servit d’une fausse nationalité ou d’une fausse qualité de salarié pour
bénéficier des indemnités, ou encore un escroc qui utilise une fausse qualité de mandataire.
• Toutefois ; il existe un domaine d’exclusion de la fausse qualité :
• ⦁ Le droit de propriété : le commerçant qui envoie une facture entant que propriétaire pour
réclamer le paiement d’une somme non due constitue un mensonge écrit et non pas une escroquerie.
• ⦁ Le droit de créance : de même le fait de se prétendre être créancier alors qu’il ne l’ai pas n’est
pas considéré comme escroquerie mais un mensonge

(Source : BANK AL MAGHREB , Rapport annuel sur la supervision bancaire 2021 )


SECTION2 :

SECTION 2 : MANŒUVRES
FRAUDULEUSES EMPLOYÉES
• En l’absence de faux nom ou de fausse qualité, les juges doivent constater l’existence de
manœuvres qui ne peuvent constituer un simple mensonge.
• Certes les escrocs ne cessent de créer de nouvelles techniques pour échapper aux lois. Mais
certaines manœuvres frauduleuses, sont beaucoup plus présentes à savoir :
LA CRÉATION DE SOCIÉTÉS FICTIVES « SOCIÉTÉS
ÉCRAN OU DE FAÇADE »
• La société est fictive lorsqu’elle possède toutes les apparences d’une véritable société (siège social,
dénomination sociale, accomplissement des formalités de publicité nécessaires), mais qu’elle n’a aucune
existence propre puisqu’elle est destinée à masquer l’activité de « l’associé », du gérant de la société.
• Il s’agit d’une méthode utilisée dans plusieurs domaines dans ce sens plus de trois sociétés ont été victimes
d’escroquerie sur la base de cette méthode en 2019
• Dans une lettre adressée par Bank Al Maghrib à toutes les sociétés de financement, la direction de la
supervision bancaire alerte sur un mode opératoire de détournement de fonds ciblant des concessionnaires
automobiles à travers la création de sociétés fictive .dans ce cadre les auteurs procèdent à la création des
sociétés fictives avec des fausses cartes d'identités nationales, Une fois le chéquier de la société délivrée par
la banque ces derniers se présente chez un cessionnaire pour commander une voiture avec un chèque au
nom de la société fictive dans le montant correspond au frais de dossier. Après une ou deux semaines ces
personnes se présente devant le concessionnaire pour annuler leur commande, le concessionnaire rembourse
l'avance sous forme de chèque non endossable au nom du représentant légal de la société fictive une fois le
chèque en main l'escroc falsifie le montant d'une manière professionnelle en effaçant mécaniquement le
montant initial et le remplace par une grosse somme, Le plus grosse chèque traficoté et de 3,6 millions de
dirham
LES VENTES PYRAMIDALES
• Il s’agit de l’une des pratiques d’escroquerie les plus répandues il s’git des sociétés qui collectent illégalement de l’argent
auprès du public en promettant des rendements exceptionnels ,ces sommes sont versées sur des comptes ouverts auprès
des banques. elles utilisent internet et les réseaux sociaux,
• dans ce sens Bank Al-Maghrib (BAM) et l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) ont sonné l’alarme
contre ses sociétés et indiquent dans un communiqué conjoint que « toute activité de collecte de fonds du public ou d’appel
public à l’épargne sont des activités régies par un cadre légal, notant que celles-ci nécessitent l’obtention au préalable d’un
agrément de la part d’une autorité habilitée, BAM ou l’AMMC selon le cas.
• certaines sociétés pratiquent un système frauduleux dit “Ponzi”, à travers lequel elles collectent des fonds en faisant
miroiter des rendements sans rapport avec la réalité économique. A ce titre, ces sociétés assurent le paiement des
rémunérations et/ou le remboursement des premiers investisseurs grâce aux fonds recueillis auprès des investisseurs
suivants à travers un système incitatif permettant de recruter en permanence de nouveaux investisseurs. Ainsi, ce sont les
derniers investisseurs qui tardent à récupérer leurs rendements et qui subissent les pertes du système frauduleux .
• BAM et l’AMMC alertent également le public sur des pratiques effectuées par des sociétés qui appliquent un système de
vente dite “pyramidale” interdite par la loi (Article 58 de la loi 31.08 édictant des mesures de protection du
consommateur).Cette pratique commerciale consiste à inciter un client adhérent à ce système à y faire adhérer à son tour
d’autres clients en lui faisant espérer des gains financiers résultant de la progression continue du nombre des personnes
recrutées. Les revenus des adhérents proviennent principalement des montants versés par les personnes recrutées, explique
le communiqué
L’ESCROQUERIE DANS LE DOMAINE IMMOBILIER
• Les affirmations fallacieuses, la dissimulation de faits vrais , qui ont la déterminé les
personnes à des actes préjudiciables à leurs intérêts pécuniaires comme le prévoit l’article
540 du code pénal peuvent se manifestés de plusieurs façons dans ce cadre on peut évoquer
l’affaire de la société « Bab DARNA »Lancé en 2013. dont MR M. E, PDG a été condamné
janvier 2023, par La chambre criminelle de première instance chargée des crimes financiers à
la cour d’appel de Casablanca à 15 ans de prison ferme, pour participation à la falsification de
documents officiels, escroquerie et émission de chèques sans provision. Dans ce cas d’espèce
ladite société a exploitée de sa participation dans des salons immobiliers au niveau national et
dans les plus grand salons internationaux dédiés à l'immobilier marocain et de la publicité
assurée par des acteurs et des chanteurs marocains pour recevoir des avances de la part des
victimes afin d’acheter des appartements qui n’existent pas dans plus de 12 projets
immobiliers fictifs .avant Les clients se rendront compte qu’ils ont été victimes de d’une
grande escroquerie immobilière .
SECTION 2

PERSPECTIVES
( B O O S T E R L ’A T T R A C T I V I T É
D E S B A N Q U E S PA R T I C I PAT I V E S )
CHAPITRE 2 : L’ESCROQUERIE À LA
LUMIÈRE DE LA JURISPRUDENCE
• Arrêt n 1 : la fermeture du compte bancaire sans payer le montant d’un chèque émis
régulièrement par le tireur
• Arrêt n 2 : le chèque comme moyen d’escroquerie
CONCLUSION
• La remarque la plus importante qui peut être mentionnée à travers ce travail, c’est que
l’infraction d’escroquerie consiste à une usurpation de la chose appartenant à la victime mais
avec l’agrément de ce dernier et ce, en utilisant l’astuce, la ruse et la tromperie. Contrairement
à l’infraction du vol qui suppose une appropriation de la chose volée à l’insu ou contre le gré
de la victime. Dans le cadre législatif des infractions contre les biens, cette distinction a poussé
le législateur marocain à consacrer toute une section indépendante à l’infraction de
l’escroquerie

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