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Dans ce présent chapitre, nous verrons de façon successive dans une première section
• l’élément légal et moral de l’infraction d’escroquerie, quant à la deuxième section elle traitera
l’élément matériel de cette infraction en question.
SECTION 1
En matière d'escroquerie, le dol spécial doit être apprécié en fonction de la situation des
prévenus, tandis que l'élément matériel doit l'être, du point de vue du préjudicié.
L'intention doit avoir un but bien précis, il ne peut donc être question de négligence.
Ainsi, on ne peut déduire l'existence d'un dol spécial du fait que le prévenu, en raison de ses
fonctions dans une société, aurait dû connaître certains faits relatifs à la situation financière
de cette société : il faut, pour qu'il y ait escroquerie, qu'il soit prouvé que les prévenus
avaient effectivement connaissance de ces faits .
Par ailleurs, il ne faut pas confondre l'intention de s'approprier une chose appartenant à
autrui et les mobiles. Seule l'intention de s'approprier une chose appartenant à autrui est
nécessaire : que le mobile justifiant cette intention soit ou non (illicite) est indifférent.
par exemple, il a été jugé que le prévenu qui avait amené, par l'utilisation de manouvres
frauduleuses, une personne à participer à une augmentation de capital dans une société
dans laquelle il avait directement un intérêt, avait été animé de l'intention frauduleuse
requise pour qu'il y ait escroquerie, bien que le prévenu crût que cette opération pouvait
évidemment être avantageuse.
SECTION
• L’article 540 du code pénal marocain stipule « Quiconque, en vue de se procurer ou de procurer
à un tiers, un profit pécuniaire illégitime, induit astucieusement en erreur une personne par des
affirmations fallacieuses, ou par la dissimulation de faits vrais, ou exploite astucieusement
l'erreur où se trouvait une personne et la détermine ainsi à des actes préjudiciables à ses intérêts
pécuniaires ou à ceux d'un tiers, est coupable d'escroquerie et puni de l'emprisonnement d'un à
cinq ans et d'une amende de 500 à 5.000 dirhams. La peine d'emprisonnement est portée au
double et le maximum de l'amende à 100.000 dirhams si le coupable est une personne ayant fait
appel au public en 13 vues de l'émission d'actions, obligations, bons, parts ou titres quelconques,
soit d'une société, soit d'une entreprise commerciale ou industrielle ».
• D’après cette article, l’escroquerie est sanctionnée qu’elle ait été consommée ou seulement
tentée. Les peines prévues étant identiques. Les personnes qui se sont rendues coupables
d’escroquerie encourent aussi bien des peines principales (A) que complémentaires (B).
SECTION1
SECTION 2 : MANŒUVRES
FRAUDULEUSES EMPLOYÉES
• En l’absence de faux nom ou de fausse qualité, les juges doivent constater l’existence de
manœuvres qui ne peuvent constituer un simple mensonge.
• Certes les escrocs ne cessent de créer de nouvelles techniques pour échapper aux lois. Mais
certaines manœuvres frauduleuses, sont beaucoup plus présentes à savoir :
LA CRÉATION DE SOCIÉTÉS FICTIVES « SOCIÉTÉS
ÉCRAN OU DE FAÇADE »
• La société est fictive lorsqu’elle possède toutes les apparences d’une véritable société (siège social,
dénomination sociale, accomplissement des formalités de publicité nécessaires), mais qu’elle n’a aucune
existence propre puisqu’elle est destinée à masquer l’activité de « l’associé », du gérant de la société.
• Il s’agit d’une méthode utilisée dans plusieurs domaines dans ce sens plus de trois sociétés ont été victimes
d’escroquerie sur la base de cette méthode en 2019
• Dans une lettre adressée par Bank Al Maghrib à toutes les sociétés de financement, la direction de la
supervision bancaire alerte sur un mode opératoire de détournement de fonds ciblant des concessionnaires
automobiles à travers la création de sociétés fictive .dans ce cadre les auteurs procèdent à la création des
sociétés fictives avec des fausses cartes d'identités nationales, Une fois le chéquier de la société délivrée par
la banque ces derniers se présente chez un cessionnaire pour commander une voiture avec un chèque au
nom de la société fictive dans le montant correspond au frais de dossier. Après une ou deux semaines ces
personnes se présente devant le concessionnaire pour annuler leur commande, le concessionnaire rembourse
l'avance sous forme de chèque non endossable au nom du représentant légal de la société fictive une fois le
chèque en main l'escroc falsifie le montant d'une manière professionnelle en effaçant mécaniquement le
montant initial et le remplace par une grosse somme, Le plus grosse chèque traficoté et de 3,6 millions de
dirham
LES VENTES PYRAMIDALES
• Il s’agit de l’une des pratiques d’escroquerie les plus répandues il s’git des sociétés qui collectent illégalement de l’argent
auprès du public en promettant des rendements exceptionnels ,ces sommes sont versées sur des comptes ouverts auprès
des banques. elles utilisent internet et les réseaux sociaux,
• dans ce sens Bank Al-Maghrib (BAM) et l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) ont sonné l’alarme
contre ses sociétés et indiquent dans un communiqué conjoint que « toute activité de collecte de fonds du public ou d’appel
public à l’épargne sont des activités régies par un cadre légal, notant que celles-ci nécessitent l’obtention au préalable d’un
agrément de la part d’une autorité habilitée, BAM ou l’AMMC selon le cas.
• certaines sociétés pratiquent un système frauduleux dit “Ponzi”, à travers lequel elles collectent des fonds en faisant
miroiter des rendements sans rapport avec la réalité économique. A ce titre, ces sociétés assurent le paiement des
rémunérations et/ou le remboursement des premiers investisseurs grâce aux fonds recueillis auprès des investisseurs
suivants à travers un système incitatif permettant de recruter en permanence de nouveaux investisseurs. Ainsi, ce sont les
derniers investisseurs qui tardent à récupérer leurs rendements et qui subissent les pertes du système frauduleux .
• BAM et l’AMMC alertent également le public sur des pratiques effectuées par des sociétés qui appliquent un système de
vente dite “pyramidale” interdite par la loi (Article 58 de la loi 31.08 édictant des mesures de protection du
consommateur).Cette pratique commerciale consiste à inciter un client adhérent à ce système à y faire adhérer à son tour
d’autres clients en lui faisant espérer des gains financiers résultant de la progression continue du nombre des personnes
recrutées. Les revenus des adhérents proviennent principalement des montants versés par les personnes recrutées, explique
le communiqué
L’ESCROQUERIE DANS LE DOMAINE IMMOBILIER
• Les affirmations fallacieuses, la dissimulation de faits vrais , qui ont la déterminé les
personnes à des actes préjudiciables à leurs intérêts pécuniaires comme le prévoit l’article
540 du code pénal peuvent se manifestés de plusieurs façons dans ce cadre on peut évoquer
l’affaire de la société « Bab DARNA »Lancé en 2013. dont MR M. E, PDG a été condamné
janvier 2023, par La chambre criminelle de première instance chargée des crimes financiers à
la cour d’appel de Casablanca à 15 ans de prison ferme, pour participation à la falsification de
documents officiels, escroquerie et émission de chèques sans provision. Dans ce cas d’espèce
ladite société a exploitée de sa participation dans des salons immobiliers au niveau national et
dans les plus grand salons internationaux dédiés à l'immobilier marocain et de la publicité
assurée par des acteurs et des chanteurs marocains pour recevoir des avances de la part des
victimes afin d’acheter des appartements qui n’existent pas dans plus de 12 projets
immobiliers fictifs .avant Les clients se rendront compte qu’ils ont été victimes de d’une
grande escroquerie immobilière .
SECTION 2
PERSPECTIVES
( B O O S T E R L ’A T T R A C T I V I T É
D E S B A N Q U E S PA R T I C I PAT I V E S )
CHAPITRE 2 : L’ESCROQUERIE À LA
LUMIÈRE DE LA JURISPRUDENCE
• Arrêt n 1 : la fermeture du compte bancaire sans payer le montant d’un chèque émis
régulièrement par le tireur
• Arrêt n 2 : le chèque comme moyen d’escroquerie
CONCLUSION
• La remarque la plus importante qui peut être mentionnée à travers ce travail, c’est que
l’infraction d’escroquerie consiste à une usurpation de la chose appartenant à la victime mais
avec l’agrément de ce dernier et ce, en utilisant l’astuce, la ruse et la tromperie. Contrairement
à l’infraction du vol qui suppose une appropriation de la chose volée à l’insu ou contre le gré
de la victime. Dans le cadre législatif des infractions contre les biens, cette distinction a poussé
le législateur marocain à consacrer toute une section indépendante à l’infraction de
l’escroquerie