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Master droit privé et sciences criminelles

Les infractions de droit commun


Remerciement

Nous remercions tout particulièrement notre chère


professeur Mr Salah Eddine Maatouk pour ses précieuses
orientations, sa disponibilité sans faille, son énorme soutien et ses
judicieux conseils.
Nous espérons que ce travail sera à la hauteur de ses
exigences.
Nous sommes également reconnaissant envers toutes l’équipe
pédagogique de l'université Sidi Mohamed Ben Abdellah qui
nous ont fourni les outils nécessaires à la réussite de nos
études et nos recherches.

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Introduction:........................................................................................................2
Partie 1 : les infractions de droit commun applicable au droit des sociétés........3
Chapitre I.................................................................................. L'abus de confiance :
.............................................................................................................................3
Section 1 : le fondement juridique de l'abus de confiance :....................................................3
Section 2: Les éléments constitutifs de l'infraction de l'abus de confiance:...........................4
Chapitre 2 : Escroquerie......................................................................................5
Section 1: Les éléments constitutifs de l’escroquerie en droit marocain................................5
Section 2 : Répression de l’escroquerie en droit marocain.....................................................6
Partie 2 : Les infractions liées à la moralité des affaires.....................................7
Chapitre 1 : La corruption et le trafic d’influence...............................................7
Section 1 : Le cadre juridique.................................................................................................7
Section 2 : la repression..........................................................................................................8
Chapitre 2 : Blanchiment de capitaux...............................................................10
Section 1 : Blanchiment de capitaux et financement du terrorisme......................................10
Section 2 : Répression...........................................................................................................11
Conclusion:........................................................................................................12

3
Introduction:
Le droit pénal des affaires a été mis en place pour limiter les comportements à risques
avec le développement des sociétés à responsabilité limitée. La contrepartie de la
limitation de la responsabilité civile des associés (et des dirigeants) était la mise en
place d’infractions spécifiques. Cependant, depuis plusieurs années, on assiste à une
dépénalisation du droit des affaires afin de relancer la création d’entreprises. Les
infractions sont peu à peu remplacées par des injonctions de faire sous astreinte
souvent plus efficaces.

Le droit pénal des affaires obéit aux règles de base propres au droit pénal général. Il
présente également des spécificités telles que la responsabilité du dirigeant et de la
société en tant que personne morale. Enfin, il est important de noter que les
infractions commises par les dirigeants ou les sociétés empruntent à la fois au droit
pénal général, au droit pénal des affaires mais également à d’autres branches du
droit.

Une infraction ne peut donc être sanctionnée que si elle a été définie par la loi ainsi
que la peine qui lui est applicable. Les crimes et délits sont définis dans la loi, tandis
que les contraventions sont définies par le règlement. Le droit pénal des affaires
recouvre l’ensemble des règles de droit relatives aux infractions pénales susceptibles
d’intervenir dans la vie des affaires, ainsi que l’ensemble des règles économiques
pouvant être pénalement sanctionnées.L’objet du droit pénal des affaires est de
sanctionner les infractions les plus nuisibles l’ordre publique.

Depuis l'ordonnance du 1er décembre 1986 relative à la liberté des prix, le droit pénal
des affaires connait un mouvement de dépénalisation. Le 20 février 2008 le rapport
Coulon a été remis à la Ministre de la Justice. Il préconise notamment le recentrer le
droit pénal des affaires sur les infractions les plus nuisibles à l'ordre public, de mieux
adapter la gravité des sanctions à la gravité des faits, d'en finir avec le cumul des
sanctions civiles administratives et pénales (en privilégiant les sanctions
administratives et civiles) d'améliorer la répartition des rôles entre juridictions et
autorités administratives indépendantes et d'encourager le recours aux modes
alternatifs de poursuite notamment la transaction pénale,Alors quelles sont les types
des infractions de droit commun liée la vie des affaires ?

Afin de répondre sur cette problématique il serait intérssant de répondre dans une
première partie, les infractions de droit commun applicables, alors que la deuxième
va entamer les infractions liées à la moralité des affaires .

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Partie 1 : les infractions de droit commun applicable au droit des
sociétés

Chapitre I. L'abus de confiance :


Section 1 : le fondement juridique de l'abus de confiance :

D'après l'article 547 du code pénal :Quiconque de mauvaise foi détourne ou dissipe
au préjudice des propriétaires, possesseurs ou détenteurs, soit des effets, des deniers
ou marchandises, soit des billets, quittances, écrits de toute nature contenant ou
opérant obligations ou décharges et qui lui avaient été remis à la condition de les
rendre ou d'en faire un usage ou un emploi déterminé, est coupable d'abus de
confiance et puni de l'emprisonnement de six mois à trois ans et d'une amende de
200262 à 2.000 dirhams.

Si le préjudice subi est de faible valeur, la durée de la peine d'emprisonnement sera


d'un mois à deux ans et l'amende de 200263 à 250 dirhams sous réserve de
l'application des causes d'aggravation prévues aux articles 549 et 550.

Et selon L'article 549 du code pénal : Si l'abus de confiance est commis :

-Soit par un adel, séquestre, curateur, administrateur judiciaire agissant dans


l'exercice ou à l'occasion de leurs fonctions;

-Soit par un administrateur, employé ou gardien d'une fondation pieuse, au préjudice


de cette fondation;

-Soit par un salarié ou préposé au préjudice de son employeur ou commettant, la


peine est l'emprisonnement d'un à cinq ans et l'amende de 200 à 5.000 dirhams.

Et d'après l'article 550 du code pénal : La peine de l'emprisonnement édictée à


l'article 547 est portée au double et le maximum de l'amende à 100.000 dirhams si
l'abus de confiance a été commis par une personne faisant appel au public afin
d'obtenir, soit pour son propre compte, soit comme directeur, administrateur ou
agent d'une société ou d'une entreprise commerciale ou industrielle, la remise de
fonds ou valeurs à titre de dépôt, de mandat ou de nantissement.

Section 2: Les éléments constitutifs de l'infraction de l'abus de confiance:


*L'élément matériel : Pour l’abus de confiance l’élément matériel se décompose en
deux éléments : La remise préalable de la chose (a), et un détournement préjudiciable
(b)
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(a) - La remise préalable de la chose :

Aux termes de l’article 547 l’abus de confiance s’étend du détournement d’un objet
qui n’a été remis qu’à charge de restitution ou d’un usage déterminé.

Le texte précise que les choses ont été remises et acceptées « à charge de les rendre,
de les restituer, de les représenter ou d’en faire un usage déterminé ».

(b) -Le détournement et la dissipation :

Le même article prévoit que dissiper peut-être détruire, détériorer, vendre la chose,
donner, l’abandonner détourner c’est donner à la chose une destination qui n’était
pas celle prévue.

Enfin qu’il s’agisse de détournement ou dissipation, dans les deux cas le résulte de ce
que l’agent se comporte en maître de la chose et s’attribue visàvis d’elle un pouvoir
juridique qui ne lui appartient pas.

*L’élément moral : L’abus de confiance est un délit intentionnel et l’existence de


l’élément moral doit être caractérisée. Le détournement implique l’idée de fraude.

il faut que le coupable ait connaissance du préjudice que son consentement causera.

Chapitre 2 : Escroquerie

L'escroquerie est l'une des infractions les plus courantes en droit pénal des affaires,il
est le fait par toute personne, d'induire astucieusement en erreur une personne par
des affirmations fallacieuses, ou par la dissimulation de faits vrais, ou d'exploiter
astucieusement l'erreur où se trouvait une personne et la déterminer ainsi à des actes
préjudiciables à ses intérêts ou à ceux d'un tiers, en vue de se procurer un profit
pécuniaire illégitime.

Section 1: Les éléments constitutifs de l’escroquerie en droit marocain

Selon l’article 564 du Code pénal marocain, l’escroquerie est constituée de trois
éléments :
 Un acte de tromperie : l’escroc doit utiliser un moyen frauduleux pour induire
la victime en erreur.
 Un transfert de propriété : la victime doit avoir été convaincue de remettre vo-
lontairement des biens ou de l’argent à l’escroc.

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 Un préjudice : la victime doit avoir subi une perte financière ou de biens suite
à l’escroquerie.

1 – L’élément légal de l’escroquerie en droit marocain


L’article 540, ne définit pas l’escroquerie mais se contente seulement d’énumérer les
manœuvres frauduleuses suivant :
-induire astucieusement une personne en erreur
-exploiter l’erreur d’autrui
-dissimiler des faits vrais
-profiter d’une situation
-prétendre aider quelqu’un à régler ses problèmes.
2- L’élément matériel de l’escroquerie en droit marocain
Cette infraction nécessite des éléments matériels précis. Deux éléments matériels
ressortent dans la définition du délit d’escroquerie : l’emploi de moyens frauduleux, la
remise d’une chose, du fait de ses manœuvres, lien de causalité.
 Remise de la chose : Il s’agit de biens pouvant faire l’objet de la remise ( des
fonds, des moyens financiers, et non des fond immobiliers ou fonds de com-
merce subi par la victime directe de l’escroquerie ou par un tiers) ,des valeurs (
actions, obligations, ou titre financier), un bien quelconque, consentir un acte
opérant obligation ou décharge, de fournir un service.
 Existence d’un préjudice : Il faut que la victime soit lésée dans ses intérêts, en
effet le législateur parle d’actes préjudiciables à ses intérêts pécuniaires.

3 – L’élément moral de l’escroquerie en droit marocain


C’est l’intention frauduleuse, la conscience de réaliser un acte frauduleux selon la loi,
c’est-à-dire ;
- Tout d’abord, la connaissance du caractère frauduleux des moyens utilisés.
- Et ensuite, la conscience d’un préjudice pour la victime des moyens fraudu-
leux.
- Autrement dit, l’auteur de l’escroquerie utilise des moyens frauduleux ou
s’aide de manœuvres frauduleuses pour obtenir la remise de fonds qu’il n’au-
rait pu obtenir en utilisant des moyens honnêtes.

Section 2 : Répression de l’escroquerie en droit marocain

La peine principale de l’escroquerie est l’emprisonnement d’un à 5 ans et d’une


amende de 500 à 5000 dhs.
Les circonstances aggravantes : Peine doublée et amende atteint le maximum, si le
coupable est une personne ayant fait appel au public en vue de l’émission d’actions
obligatoires.
L’article 566 de Code pénal marocain énumère les circonstances aggravantes qui
peuvent être associées à l’escroquerie :

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 Si l’escroquerie est commise par un fonctionnaire public dans l’exercice de ses
fonctions, la peine encourue sera plus sévère.
 Si l’escroquerie est commise en utilisant des documents faux ou falsifiés, la
peine encourue sera plus sévère.
 Si l’escroquerie est commise par une personne qui a déjà été condamnée pour
une infraction de même nature, la peine encourue sera plus sévère.

Quant aux circonstances atténuantes, sont laissées à l’appréciation de juge.1

1
https://cours-de-droit.net/escroquerie-en-droit-marocain/

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Partie 2 : Les infractions liées à la moralité des affaires

Chapitre 1 : La corruption et le trafic d’influence

Section 1 : Le cadre juridique

L’article 248 du Code Pénal Marocain définit la corruption comme étant le fait par
toute personne de solliciter ou agréer des offres ou promesses, sollicite ou reçoit des
dons, présents ou autres avantages pour accomplir ou s’abstenir d’accomplir un acte
de sa fonction. (Ne pas convoquer, ne pas arrêter, ne pas donner un certificat).
La corruption consiste donc à rémunérer une personne pour qu’elle accomplisse ou
n’accomplisse pas un acte qui révèle de sa fonction.
L’infraction suppose une collusion entre deux personnes, l’une, le corrupteur, offre ou
accepte de rémunérer l’autre personne (corruption positive) (art 251). Et le corrompu,
qui, en échange, promet d’accomplir ou de ne pas accomplir un acte de sa fonction
(corruption passive).
La détermination du coupable :
La corruption vise toute personne dépositaire de l’autorité publique, chargé d’une
mission de service publique ou investie d’un mandat électif, d’un magistrat,
fonctionnaire public art 248 al 1. Ensuite l’alinéa 2 vise l’arbitre, l’expert nommé soit
par l’autorité administrative ou judiciaire. L’alinéa 3 vise les magistrats, assureur-juré
ou membre d’une juridiction ; se décident soit en faveur soit au préjudice d’une partie
.Et enfin l’alinéa 4 vise les membres d’une profession médicale ou de santé : médecin,
chirurgien, dentiste, sage-femme, qui certifient faussement ou dissimulent l’existence
de maladies ou d’infirmités ou un état de grossesse ou donne de fausses indications
sur l’origine de la maladie ou l’infirmière ou la cause du décès.
Quant à l’article 249 il sanctionne les commis, salariés et préposé.
Et enfin l’article 251 il vise le corrupteur qui offre ou accepte de rémunérer l’autre
personne. Seules personnes visées par les articles 248 et 249 sont passibles de
sanctions pour corruption.
L’élément matériel est constitué par les actes suivants : Sollicitation, L’acceptation et
La réception. Le contenu de la contrepartie ou avantage : l’article 248 parle d’offres
ou promesses, des dons ou présents, ou autres avantages. Autrement dit, le
législateur réprime tout avantage perçu et ce quelqu’un soit la nature.
En outre, le trafic d’influence présente bien des points communs avec la corruption. Il
suppose également une collusion entre deux personnes qui agissent de concert, celle

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qui offre ou accepte d’abuser de son influence (trafic d’influence passif) et celle qui
offre ou accepte de rémunérer cette influence par des dons, présents ou tout autres
avantages (trafic d’influence actif). Dès lors, la conclusion d’un pacte, la détermination
des personnes visées et les moyens utilisés sont précisés en termes identiques par les
textes d’incrimination (250 et suivants du Code Pénal Marocain).

Section 2 : la repression

La peine prévue pour la corruption est édictée par les articles 248, 249 et 251 du
Code Pénal Marocain, il s’agit :
– L’emprisonnement de 2 ans à 5 ans et d’une amende de 2000 à 50.000 dhs.
– Emprisonnement de 1 an à 3 ans d’une amende de 5000 à 50 .000 dhs pour les
employés et salariés ou rémunéré sous une forme quelconque (art 249)
– lorsque la somme est supérieure à 100.000 Dhs, la peine est de 5 à 10 ans
d’emprisonnement et 5000 à 100.000 Dhs d’amende.
–Lorsque la corruption d’un magistrat, d’un assesseur juré ou d’un membre d’une
juridiction a pour effet de faire prononcer une peine criminelle contre un accusé,
cette peine est applicable au coupable de la corruption (art 253).
–Dans le cas où la corruption a pour objet l’accomplissement d’un fait qualifié crime
par la loi, la peine réprimant ce crime est applicable au coupable de la corruption.
Peines complémentaires :
L’article 255 dispose qu’il n’est jamais fait restitution au corrupteur des choses qu’il a
livrées ou de leur valeur, elles doivent être confisquées et déclarées acquises au
trésor par le jugement ( à l’exception du cas prévu à l’article 256-1 le corrupteur qui
dénonce aux autorités judiciaires une infraction de corruption. ).
La confiscation s’étend à tout ce qui est obtenu à l’aide de la corruption quelque soit
la personne qui le détient ou qui en a profité.
Excuse absolutoire :
L’article 256 fait bénéficier le corrupteur d’une excuse absolutoire, qui dénonce aux
autorités judiciaires une infraction de corruption.
Elément matériel :
Dans le cadre de la corruption passive l’élément matériel est la sollicitation d’où
l’inutilité de l’incrimination de la tentative – ou l’agrément d’offres ou promesses, ou
encore la sollicitation ou l’agrément de dons, de présent ou d’avantage quelconques.
Quoique claires ces expressions méritent quelque précisions sur deux points. La
forme de la récompense en premier lieu est extrêmement variée : argent liquide,
objets précieux, opération bancaire, marchandises tels des arbustes ou fournitures à
des prix très bas dans un magasin.
En second lieu il est de jurisprudence constante que le délit de corruption de
fonctionnaire n’est caractérisé que si la convention passée entre le corrupteur et le
corrompu a précédé l’acte ou l’abstention qu’elle avait pour objet de rémunérer.

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Dans le cadre de la corruption active, les mêmes procédés se retrouvent évidemment.
Concernant le trafic d’influence, il est puni de 2 à 5 ans d’emprisonnement et d’une
amende de 5000 à 100.000 Dhs
- Les peines sont portées au double si le coupable est :
Un magistrat, fonctionnaire public ou investi d’un mandat électif.
- Dans le cas où le trafic d’influence a pour objet l’accomplissement d’un fait qualifié
crime par la loi, la peine réprimant ce crime est applicable au coupable de la
corruption. (art 252)
La confiscation s’étend à tout ce qui est obtenu à l’aide de trafic d’influence quelque
soit la personne qui le détient ou qui en a profité. (art 255)
L’élément matériel : est l’abus d’une influence réelle ou supposée. Ici réside une
différence essentielle par rapport à la corruption. Le trafic d’influence ne porte pas
sur un acte de la fonction. Un arrêt récent permet d’en prendre mieux conscience.
L’intention de coupable est d’abord composée d’un dol général, la conscience de se
livrer à un trafic illicite.

Chapitre 2 : Blanchiment de capitaux.

L’intensification des pressions économiques, la globalisation des marchés et


l’évolution des technologies financières ont favorisées la croissance des crimes
financiers notamment celui du blanchiment des capitaux et de financement du
terrorisme.
Juridiquement, le blanchiment est le fait, soit de faciliter par tout moyen, la
justification mensongère de l’origine des biens ou des revenus de l’auteur d’un crime,
ou d’un délit ayant procuré à celui-ci un profit direct ou indirect, soit d’apporter un
concours à une opération déplacement, de dissimulation ou de conversion du produit
direct ou indirect d’un crime ou d’un délit. 2 C’est aussi l’action d’introduire des
capitaux d’origine illicite dans les circuits financiers et bancaires réguliers ; plus
spécifiquement, placement des capitaux provenant du trafic de stupéfiants 3.
Les phénomènes de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme
constituent des menaces réelles nuisant à la notoriété de chaque pays et peuvent
causer d’importants dommages économiques et sociaux.
2
CIZUNGU MUGARUKA B., Les Infractions de A à Z, coll. Connaissance et chemin de la justice, éd. Laurent
NYANGAZI, Kinshasa, 2011, p.87.
3
CORNU G., Vocabulaire juridique, 12ième éd., PUF, Paris, 2018, p.312.

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Section 1 : Blanchiment de capitaux et financement du terrorisme.

La réglementation nationale à définit le blanchiment d’argent et le financement du


terrorisme Au terme de l’article 574-1 de la loi n° 12-18 modifiant et complétant le
Code pénal et la loi n° 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, ce
phénomène est défini comme : « l’infraction constituée par un ou plusieurs
agissements, énumérés ci-après et commis en connaissance de cause :
- le fait d'acquérir, de détenir, d'utiliser, de convertir ou de transférer des biens dans le
but de dissimuler ou de déguiser l'origine de ces biens, dans l'intérêt de l'auteur ou
d'autrui lorsqu'ils sont le produit de l'une des infractions prévues à l'article 574-2 ;
- le fait d’acquérir, de détenir ou d’utiliser des biens ou leurs produits dans l’intérêt de
l’auteur ou d’autrui, sachant qu’ils sont le produit de l’une des infractions prévues à
l’article 574-2 ;
Le financement du terrorisme consiste à collecter des sommes d’argent qui ont pour
objectif de commettre des actes terroristes. La réglementation nationale lui a attribué
une attention particulière dans son article 218-1 du Dahir n° 1-03-140 du 28 Mai 2003
portant promulgation de la loi n° 03-03 relative à la lutte contre le terrorisme et à
définit les actes de terrorisme, comme des actes lorsqu'elles sont intentionnellement
en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but l'atteinte
grave à l'ordre public par l'intimidation, la terreur ou la violence, les infractions
suivantes :
- l'atteinte volontaire à la vie des personnes ou à leur intégrité, ou à leurs libertés,
l'enlèvement ou la séquestration des personnes ;
- la contrefaçon ou la falsification des monnaies ou effets de crédit public, des sceaux
de l'Etat et des poinçons, timbres et marques, ou le faux ou la falsification visés dans
les articles 360, 361 et 362 du code pénal ;
- les destructions, dégradations ou détériorations ;
- le détournement, la dégradation d'aéronefs ou des navires ou de tout autre moyen
de transport, la dégradation des installations de navigation aérienne, maritime et
terrestre et la destruction, la dégradation ou la détérioration des moyens de
communication ;
- le vol et l'extorsion des biens ;
De ce fait, on peut retenir que les actes de blanchiment d’argent sont liés avec ceux
en relation avec le terrorisme vu que les organismes terroristes s’acquittent par des
activités illicites qui nécessitent un blanchiment des revenus collectés. Et en effet, de
multiples méthodes de blanchiment s’utilisent aux niveaux national et international,
chacune d’elles passant par trois phases (le placement, l’empilage et l’intégration).
Les institutions financières notamment les compagnies d’assurances et de
réassurances sont confrontées à des menaces significatives de blanchiment d’argent
et de financement du terrorisme et sont contraints à trouver un équilibre entre la
productivité, le coût et les devoirs de conformité afin d’empêcher les criminels
financiers de mettre en place une multitude d’outil dont ils disposent. Par

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conséquent, l’agissement le plus approprié pour atteindre cet objectif et pour
protéger chaque secteur financier de toute pratique de blanchiment de capitaux et de
financement du terrorisme est de définir un programme de conformité adapté aux
niveaux d’exposition au risque que présente chaque client.

Section 2 : Répression.

Sans préjudice des sanctions plus graves, le blanchiment de capitaux est puni :
- pour les personnes physiques d'un emprisonnement de deux à cinq ans et d'une
amende de 50.000à 500.000 dirhams ;
- pour les personnes morales, d'une amende de 500.000 à 3.000.000 de dirhams, sans
préjudice des peines qui pourraient être prononcées à l'encontre de leurs dirigeants
et agents impliqués dans les infractions (Article 574-3 du code pénal).
Les peines d'emprisonnement et les amendes sont portées au double :
- lorsque les infractions sont commises en utilisant les facilités que procure l'exercice
d'une activité professionnelle ;
- lorsque la personne se livre de façon habituelle aux opérations de blanchiment de
capitaux ;
- lorsque les infractions sont commises en bande organisée ;
- en cas de récidive.
Les personnes coupables de blanchiment de capitaux encourent également, une ou
plusieurs des peines complémentaires suivantes :
- la dissolution de la personne morale ;- la publication, par tous moyens appropriés,
des décisions de condamnation ayant acquis la force de la chose jugée et ce, aux frais
du condamné (Article 574-5).
L'auteur de l'infraction de blanchiment de capitaux peut, en outre, être condamné à
l'interdiction temporaire ou définitive d'exercer, directement ou indirectement, une
ou plusieurs professions, activités ou arts à l'occasion de l'exercice desquels
l'infraction a été commise.

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Conclusion:
Le droit pénal des affaires est l'ensemble des infractions qui peuvent se commettre
dans la vie des affaires. Le droit pénal des affaires est la branche du droit pénal qui
sanctionne les atteintes à l'ordre financier, économique et social et à la qualité de la
vie mais aussi les atteintes a la propriété, la foi publique, l'intégrité physique lorsque
l'auteur a agi dans le cadre de l'entreprise ou pour le compte de celle-ci.

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