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La responsabilité du commissaire aux comptes peut être engagée sur le plan civil, pénal,
disciplinaire et administrative.
Pour être engagée, la responsabilité civile d’un commissaire aux comptes devra être
prouvée. Il faudra démontrer le lien de causalité entre une faute ou une négligence et le
préjudice subi. Si le lien de causalité est démontré, cela donnera lieu à des dommages et
intérêts de la part du commissaire aux comptes.
Néanmoins, cette responsabilité ne peut pas être engagée lors de divulgation
d’informations entrant dans le cadre de leur mission.
Notamment, la responsabilité du commissaire aux comptes ne saurait être engagée lorsque
celui-ci a révélé des faits délictueux ou fait des déclarations de soupçon à TRACFIN.
c) Compétence d’attribution
Le tribunal compétent pour traiter l’action intentée contre le commissaire est :
• Pour les commissaires aux comptes, personne physique ; société civile professionnelle,
société d’exercice libéral : le Tribunal judiciaire ;
• Pour les sociétés de commissaire aux comptes : le Tribunal de commerce.
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Article L225-254 C. Com sur renvoi du L822-18 C. Com
2. Eléments constitutifs de l’infraction pénale
a) Eléments indispensables à la peine
• Élément légal : un texte répressif doit prévoir l’infraction (art. 111-3 al 1 C. Pénale).
• Élément matériel : pour que la responsabilité soit engagée il faut qu’il y ait eu un
commencement d’exécution. Dans certains cas, la loi précise expressément que la
même la simple tentative de commettre une infraction pénale peut entraîner une
condamnation pénale.
• Élément moral : il faut que l’auteur ait conscience ou la volonté de commettre une
infraction pénale.
• Ainsi, appliqué au commissaire aux comptes, la faute, constitutive de l’élément moral
est démontrée soit par une volonté intentionnelle, mais aussi d’imprudence, de
négligence ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité de l’auteur
des faits.
5 ans d’emprisonnement
Délit de fourniture ou confirmation d’informations mensongères
75 000€ d’amende (PP2)
Art. L820-7 C. Com
375 000€ d’amende (PM3)
5 ans d’emprisonnement
Non-révélation de faits délictueux
75 000€ d’amende
Art. 820-7 C. Com
375 000€ d’amende (PM4)
2 PP : Personne Physique
3PM : Personne Morale.
NB : Dans le cadre de cette infraction, la peine de prison n’est pas applicable à la personne morale.
4PM : Personne Morale.
NB : Dans le cadre de cette infraction, la peine de prison n’est pas applicable à la personne morale.
Art. L247-1, III du C. Com et L247-3, IV du C. Com 9 000€ d’amende
b) Incompatibilité légale
L’art. L 820-6 du Code de commerce incrimine « […] le fait, pour toute personne, d’accepter,
d’exercer ou de conserver les fonctions de commissaire aux comptes, nonobstant les
incompatibilités légales, soit en son nom personnel, soit au titre d’associé dans une société de
commissaires aux comptes ».
f) Défaut d’information
Le fait pour le commissaire aux comptes de ne pas mentionner dans son rapport certaines
catégories d’informations est constitutif d’un délit. Ces informations portent sur :
o le défaut d’information sur la prise de contrôle d’une société ;
o le défaut d’information sur la détention de participation significative.
Élément légal Élément matériel Élément moral
L.247-1,III C. Com : Pour le défaut d’information sur Omission dans le rapport Dol général
la prise de contrôle d’une société des références aux
L247-2, IV C. Com : Pour le défaut d’information sur mentions citées
la détention de participations significatives.
3. Collège H3C
2. Enquête rapporteur
1. Saisine Engagement procédure
général H3C
Hors formation
a) La saisine
Le rapporteur général s’auto saisi (en cas de signalement par un tiers) ou est saisi de tout fait
susceptible de justifier l’engagement d’une procédure de sanction par :
• le premier Président de la Cour des comptes ou président d’une chambre régionale des
comptes ;
• le procureur général près la cour d’appel compétente ;
• le président de l’AMF ;
• le président de l’ACPR ;
• Le président du H3C ;
• Le président de la CNCC ou le président d’une CRCC.
L’intéressé peut se faire assister d’un conseil de son choix pendant la procédure.
A l’issu de l’enquête un « pré-rapport » d’enquête est transmis au H3C.
e) Conseil d’état
Recours incident sous deux mois, formé par le Président du H3C ou la personne sanctionnée à
compter de la notification du recours initial ou demande en référé suspension de la décision
Les faits remontant à plus de 6 ans ne peuvent faire l’objet d’une sanction s’il n’a été fait
pendant ce délai aucun acte tendant à leur recherche, à leur constatation ou à leur sanction
(art. L 824-4 C. Com).
Le CAC associé dans la société de commissaires aux comptes titulaire du mandat est passible,
à titre personnel, de sanctions administratives dès lors qu'il a délivré des informations inexactes
lors de la publication et de la certification des comptes.
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Art L. 621-14 et L. 621-15-II du code monétaire et financier et du règlement général de l'AMF