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Droit pénal des

sociétés

LES INFRACTION DE DROIT COMMUN

Encadré par :
Réalisé par :
Mr Maatouk Salah Eddine
Kaoutar Benasser
Chadine Dikra Anouar
Khaoula Seddik
Adellah Siyacon
Hatim Kharoubi

2023 - 2024
Remerciement

*****

Nous remercions tout particulièrement notre chère Professeur Mr


Salah Eddine Maatouk pour ses précieuses orientations, sa
disponibilité sans faille, son énorme soutien et ses judicieux
conseils.
Nous espérons que ce travail sera à la hauteur de ses exigences.
Nous sommes également reconnaissants envers toute l’équipe
Pédagogique de l'université Sidi Mohamed Ben Abdellah qui
nous a fourni les outils nécessaires à la réussite de nos études et
nos recherches.

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Sommaire

Introduction: ...................................................................................................... 3
Partie 1 : les infractions de droit commun applicable au droit des sociétés ....... 6
Chapitre I : L'abus de confiance : ........................................................................ 6
Section 1 : le fondement juridique de l'abus de confiance : ................................................................................... 6
Section 2: Les éléments constitutifs de l'infraction de l'abus de confiance: ....................................................... 7
Chapitre 2 : Escroquerie ..................................................................................... 8
Section 1: Les éléments constitutifs de l’escroquerie en droit marocain ............................................................ 8
Section 2 : Répression de l’escroquerie en droit marocain ..................................................................................... 9
Partie 2 : Les infractions liées à la moralité des affaires ................................... 11
Chapitre 1 : La corruption et le trafic d’influence ............................................. 11
Section 1 : Le cadre juridique……………… .................................................................................................................... 11
Section 2 : la repression…………. .................................................................................................................................. 12
Chapitre 2 : Blanchiment de capitaux. ............................................................... 14
Section 1 : Blanchiment de capitaux et financement du terrorisme. ................................................................ 14
Section 2 : Répression………………………. ...................................................................................................................... 16
Conclusion: ................................................................. Error! Bookmark not defined.

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Introduction :

Le droit pénal des affaires a été mis en place pour limiter les comportements à risques
avec le développement des sociétés à responsabilité limitée. La contrepartie de la
limitation de la responsabilité civile des associés (et des dirigeants) était la mise en place
d’infractions spécifiques. Cependant, depuis plusieurs années, on assiste à une
dépénalisation du droit des affaires afin de relancer la création d’entreprises. Les
infractions sont peu à peu remplacées par des injonctions de faire sous astreinte souvent
plus efficaces.

Le droit pénal des affaires obéit aux règles de base propres au droit pénal général. Il
présente également des spécificités telles que la responsabilité du dirigeant et de la
société en tant que personne morale. Enfin, il est important de noter que les infractions
commises par les dirigeants ou les sociétés empruntent à la fois au droit pénal général, au
droit pénal des affaires mais également à d’autres branches du droit.

Une infraction ne peut donc être sanctionnée que si elle a été définie par la loi ainsi que
la peine qui lui est applicable. Les crimes et délits sont définis dans la loi, tandis que les
contraventions sont définies par le règlement. Le droit pénal des affaires recouvre
l’ensemble des règles de droit relatives aux infractions pénales susceptibles d’intervenir
dans la vie des affaires, ainsi que l’ensemble des règles économiques pouvant être
pénalement sanctionnées.L’objet du droit pénal des affaires est de sanctionner les
infractions les plus nuisibles l’ordre publique.

Depuis l'ordonnance du 1er décembre 1986 relative à la liberté des prix, le droit pénal
des affaires connait un mouvement de dépénalisation. Le 20 février 2008 le rapport
Coulon a été remis à la Ministre de la Justice. Il préconise notamment le recentrer le droit
pénal des affaires sur les infractions les plus nuisibles à l'ordre public, de mieux adapter

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la gravité des sanctions à la gravité des faits, d'en finir avec le cumul des sanctions civiles
administratives et pénales (en privilégiant les sanctions administratives et civiles)
d'améliorer la répartition des rôles entre juridictions et autorités administratives
indépendantes et d'encourager le recours aux modes alternatifs de poursuite notamment
la transaction pénale,Alors quelles sont les types des infractions de droit commun liée la
vie des affaires ?

Afin de répondre sur cette problématique il serait intérssant de répondre dans une
première partie, les infractions de droit commun applicables, alors que la deuxième va
entamer les infractions liées à la moralité des affaires .

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Partie 1 : les infractions de droit commun applicable

Au droit des sociétés

Chapitre 1 : L'abus de confiance.


Section 1 : le fondement juridique de l'abus de confiance :
D'après l'article 547 du code pénal :Quiconque de mauvaise foi détourne ou dissipe au
préjudice des propriétaires, possesseurs ou détenteurs, soit des effets, des deniers ou
marchandises, soit des billets, quittances, écrits de toute nature contenant ou opérant
obligations ou décharges et qui lui avaient été remis à la condition de les rendre ou d'en
faire un usage ou un emploi déterminé, est coupable d'abus de confiance et puni de
l'emprisonnement de six mois à trois ans et d'une amende de 200262 à 2.000 dirhams.

Si le préjudice subi est de faible valeur, la durée de la peine d'emprisonnement sera d'un
mois à deux ans et l'amende de 200263 à 250 dirhams sous réserve de l'application des
causes d'aggravation prévues aux articles 549 et 550.

Et selon L'article 549 du code pénal : Si l'abus de confiance est commis :

-Soit par un adel, séquestre, curateur, administrateur judiciaire agissant dans l'exercice
ou à l'occasion de leurs fonctions;

-Soit par un administrateur, employé ou gardien d'une fondation pieuse, au préjudice de


cette fondation;

-Soit par un salarié ou préposé au préjudice de son employeur ou commettant, la peine


est l'emprisonnement d'un à cinq ans et l'amende de 200 à 5.000 dirhams.

Et d'après l'article 550 du code pénal : La peine de l'emprisonnement édictée à l'article


547 est portée au double et le maximum de l'amende à 100.000 dirhams si l'abus de
confiance a été commis par une personne faisant appel au public afin d'obtenir, soit pour
son propre compte, soit comme directeur, administrateur ou agent d'une société ou
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d'une entreprise commerciale ou industrielle, la remise de fonds ou valeurs à titre de
dépôt, de mandat ou de nantissement.

Section 2: Les éléments constitutifs de l'infraction de l'abus de confiance:


L'élément matériel : Pour l’abus de confiance l’élément matériel se décompose
en deux éléments : La remise préalable de la chose (a), et un détournement
préjudiciable (b).

(a) - La remise préalable de la chose :

Aux termes de l’article 547 l’abus de confiance s’étend du détournement d’un objet qui
n’a été remis qu’à charge de restitution ou d’un usage déterminé.

Le texte précise que les choses ont été remises et acceptées « à charge de les rendre, de
les restituer, de les représenter ou d’en faire un usage déterminé ».

(b) -Le détournement et la dissipation :

Le même article prévoit que dissiper peut-être détruire, détériorer, vendre la chose,
donner, l’abandonner détourner c’est donner à la chose une destination qui n’était pas
celle prévue.

Enfin qu’il s’agisse de détournement ou dissipation, dans les deux cas le résulte de ce que
l’agent se comporte en maître de la chose et s’attribue visàvis d’elle un pouvoir juridique
qui ne lui appartient pas.

L’élément moral : L’abus de confiance est un délit intentionnel et l’existence de


l’élément moral doit être caractérisée. Le détournement implique l’idée de fraude.

il faut que le coupable ait connaissance du préjudice que son consentement causera.

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Chapitre 2 : Escroquerie
L'escroquerie est l'une des infractions les plus courantes en droit pénal des affaires,il est
le fait par toute personne, d'induire astucieusement en erreur une personne par des
affirmations fallacieuses, ou par la dissimulation de faits vrais, ou d'exploiter
astucieusement l'erreur où se trouvait une personne et la déterminer ainsi à des actes
préjudiciables à ses intérêts ou à ceux d'un tiers, en vue de se procurer un profit
pécuniaire illégitime.

Section 1: Les éléments constitutifs de l’escroquerie en droit marocain.


Selon l’article 564 du Code pénal marocain, l’escroquerie est constituée de trois
éléments :
 Un acte de tromperie : l’escroc doit utiliser un moyen frauduleux pour induire la
victime en erreur.
 Un transfert de propriété : la victime doit avoir été convaincue de remettre
volontairement des biens ou de l’argent à l’escroc.
 Un préjudice : la victime doit avoir subi une perte financière ou de biens suite à
l’escroquerie.

1 – L’élément légal de l’escroquerie en droit marocain.


L’article 540, ne définit pas l’escroquerie mais se contente seulement d’énumérer les
manœuvres frauduleuses suivant :
-induire astucieusement une personne en erreur
-exploiter l’erreur d’autrui
-dissimiler des faits vrais
-profiter d’une situation
-prétendre aider quelqu’un à régler ses problèmes.
2- L’élément matériel de l’escroquerie en droit marocain.

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Cette infraction nécessite des éléments matériels précis. Deux éléments matériels
ressortent dans la définition du délit d’escroquerie : l’emploi de moyens frauduleux, la
remise d’une chose, du fait de ses manœuvres, lien de causalité.
 Remise de la chose : Il s’agit de biens pouvant faire l’objet de la remise ( des fonds,
des moyens financiers, et non des fond immobiliers ou fonds de commerce subi
par la victime directe de l’escroquerie ou par un tiers) ,des valeurs ( actions,
obligations, ou titre financier), un bien quelconque, consentir un acte opérant
obligation ou décharge, de fournir un service.
 Existence d’un préjudice : Il faut que la victime soit lésée dans ses intérêts, en effet
le législateur parle d’actes préjudiciables à ses intérêts pécuniaires.

3 – L’élément moral de l’escroquerie en droit marocain


C’est l’intention frauduleuse, la conscience de réaliser un acte frauduleux selon la loi,
c’est-à-dire ;
- Tout d’abord, la connaissance du caractère frauduleux des moyens utilisés.
- Et ensuite, la conscience d’un préjudice pour la victime des moyens frauduleux.
- Autrement dit, l’auteur de l’escroquerie utilise des moyens frauduleux ou s’aide de
manœuvres frauduleuses pour obtenir la remise de fonds qu’il n’aurait pu obtenir
en utilisant des moyens honnêtes.

Section 2 : Répression de l’escroquerie en droit marocain.


La peine principale de l’escroquerie est l’emprisonnement d’un à 5 ans et d’une amende
de 500 à 5000 dhs.
Les circonstances aggravantes : Peine doublée et amende atteint le maximum, si le
coupable est une personne ayant fait appel au public en vue de l’émission d’actions
obligatoires.
L’article 566 de Code pénal marocain énumère les circonstances aggravantes qui
peuvent être associées à l’escroquerie :

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 Si l’escroquerie est commise par un fonctionnaire public dans l’exercice de ses
fonctions, la peine encourue sera plus sévère.
 Si l’escroquerie est commise en utilisant des documents faux ou falsifiés, la peine
encourue sera plus sévère.
 Si l’escroquerie est commise par une personne qui a déjà été condamnée pour une
infraction de même nature, la peine encourue sera plus sévère.

Quant aux circonstances atténuantes, sont laissées à l’appréciation de juge.1

1
https://cours-de-droit.net/escroquerie-en-droit-marocain/

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Partie 2 : Les infractions liées à la moralité des affaires

Chapitre 1 : La corruption et le trafic d’influence


Section 1 : Le cadre juridique
L’article 248 du Code Pénal Marocain définit la corruption comme étant le fait par toute
personne de solliciter ou agréer des offres ou promesses, sollicite ou reçoit des dons,
présents ou autres avantages pour accomplir ou s’abstenir d’accomplir un acte de sa
fonction. (Ne pas convoquer, ne pas arrêter, ne pas donner un certificat).
La corruption consiste donc à rémunérer une personne pour qu’elle accomplisse ou
n’accomplisse pas un acte qui révèle de sa fonction.
L’infraction suppose une collusion entre deux personnes, l’une, le corrupteur, offre ou
accepte de rémunérer l’autre personne (corruption positive) (art 251). Et le corrompu,
qui, en échange, promet d’accomplir ou de ne pas accomplir un acte de sa fonction
(corruption passive).
La détermination du coupable :
La corruption vise toute personne dépositaire de l’autorité publique, chargé d’une
mission de service publique ou investie d’un mandat électif, d’un magistrat, fonctionnaire
public art 248 al 1. Ensuite l’alinéa 2 vise l’arbitre, l’expert nommé soit par l’autorité
administrative ou judiciaire. L’alinéa 3 vise les magistrats, assureur-juré ou membre
d’une juridiction ; se décident soit en faveur soit au préjudice d’une partie .Et enfin
l’alinéa 4 vise les membres d’une profession médicale ou de santé : médecin, chirurgien,
dentiste, sage-femme, qui certifient faussement ou dissimulent l’existence de maladies
ou d’infirmités ou un état de grossesse ou donne de fausses indications sur l’origine de la
maladie ou l’infirmière ou la cause du décès.
Quant à l’article 249 il sanctionne les commis, salariés et préposé.
Et enfin l’article 251 il vise le corrupteur qui offre ou accepte de rémunérer l’autre
personne. Seules personnes visées par les articles 248 et 249 sont passibles de sanctions
pour corruption.

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L’élément matériel est constitué par les actes suivants : Sollicitation, L’acceptation et La
réception. Le contenu de la contrepartie ou avantage : l’article 248 parle d’offres ou
promesses, des dons ou présents, ou autres avantages. Autrement dit, le législateur
réprime tout avantage perçu et ce quelqu’un soit la nature.
En outre, le trafic d’influence présente bien des points communs avec la corruption. Il
suppose également une collusion entre deux personnes qui agissent de concert, celle qui
offre ou accepte d’abuser de son influence (trafic d’influence passif) et celle qui offre ou
accepte de rémunérer cette influence par des dons, présents ou tout autres avantages
(trafic d’influence actif). Dès lors, la conclusion d’un pacte, la détermination des
personnes visées et les moyens utilisés sont précisés en termes identiques par les textes
d’incrimination (250 et suivants du Code Pénal Marocain).
Section 2 : la repression
La peine prévue pour la corruption est édictée par les articles 248, 249 et 251 du Code
Pénal Marocain, il s’agit :
– L’emprisonnement de 2 ans à 5 ans et d’une amende de 2000 à 50.000 dhs.
– Emprisonnement de 1 an à 3 ans d’une amende de 5000 à 50 .000 dhs pour les
employés et salariés ou rémunéré sous une forme quelconque (art 249)
– lorsque la somme est supérieure à 100.000 Dhs, la peine est de 5 à 10 ans
d’emprisonnement et 5000 à 100.000 Dhs d’amende.
–Lorsque la corruption d’un magistrat, d’un assesseur juré ou d’un membre d’une
juridiction a pour effet de faire prononcer une peine criminelle contre un accusé, cette
peine est applicable au coupable de la corruption (art 253).
–Dans le cas où la corruption a pour objet l’accomplissement d’un fait qualifié crime par
la loi, la peine réprimant ce crime est applicable au coupable de la corruption.
Peines complémentaires :
L’article 255 dispose qu’il n’est jamais fait restitution au corrupteur des choses qu’il a
livrées ou de leur valeur, elles doivent être confisquées et déclarées acquises au trésor
par le jugement ( à l’exception du cas prévu à l’article 256-1 le corrupteur qui dénonce
aux autorités judiciaires une infraction de corruption. ).

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La confiscation s’étend à tout ce qui est obtenu à l’aide de la corruption quelque soit la
personne qui le détient ou qui en a profité.
Excuse absolutoire :
L’article 256 fait bénéficier le corrupteur d’une excuse absolutoire, qui dénonce aux
autorités judiciaires une infraction de corruption.
Elément matériel :
Dans le cadre de la corruption passive l’élément matériel est la sollicitation d’où l’inutilité
de l’incrimination de la tentative – ou l’agrément d’offres ou promesses, ou encore la
sollicitation ou l’agrément de dons, de présent ou d’avantage quelconques. Quoique
claires ces expressions méritent quelque précisions sur deux points. La forme de la
récompense en premier lieu est extrêmement variée : argent liquide, objets précieux,
opération bancaire, marchandises tels des arbustes ou fournitures à des prix très bas
dans un magasin.
En second lieu il est de jurisprudence constante que le délit de corruption de
fonctionnaire n’est caractérisé que si la convention passée entre le corrupteur et le
corrompu a précédé l’acte ou l’abstention qu’elle avait pour objet de rémunérer.
Dans le cadre de la corruption active, les mêmes procédés se retrouvent évidemment.
Concernant le trafic d’influence, il est puni de 2 à 5 ans d’emprisonnement et d’une
amende de 5000 à 100.000 Dhs
- Les peines sont portées au double si le coupable est :
Un magistrat, fonctionnaire public ou investi d’un mandat électif.
- Dans le cas où le trafic d’influence a pour objet l’accomplissement d’un fait qualifié
crime par la loi, la peine réprimant ce crime est applicable au coupable de la corruption.
(art 252).
La confiscation s’étend à tout ce qui est obtenu à l’aide de trafic d’influence quelque soit
la personne qui le détient ou qui en a profité. (art 255).
L’élément matériel : est l’abus d’une influence réelle ou supposée. Ici réside une
différence essentielle par rapport à la corruption. Le trafic d’influence ne porte pas sur un
acte de la fonction. Un arrêt récent permet d’en prendre mieux conscience.

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L’intention de coupable est d’abord composée d’un dol général, la conscience de se livrer
à un trafic illicite.
Chapitre 2 : Blanchiment de capitaux.
L’intensification des pressions économiques, la globalisation des marchés et l’évolution
des technologies financières ont favorisées la croissance des crimes financiers
notamment celui du blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme.
Juridiquement, le blanchiment est le fait, soit de faciliter par tout moyen, la justification
mensongère de l’origine des biens ou des revenus de l’auteur d’un crime, ou d’un délit
ayant procuré à celui-ci un profit direct ou indirect, soit d’apporter un concours à une
opération déplacement, de dissimulation ou de conversion du produit direct ou indirect
d’un crime ou d’un délit.2 C’est aussi l’action d’introduire des capitaux d’origine illicite
dans les circuits financiers et bancaires réguliers ; plus spécifiquement, placement des
capitaux provenant du trafic de stupéfiants.
Les phénomènes de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme
constituent des menaces réelles nuisant à la notoriété de chaque pays et peuvent causer
d’importants dommages économiques et sociaux.
Section 1 : Blanchiment de capitaux et financement du terrorisme.
La réglementation nationale à définit le blanchiment d’argent et le financement du
terrorisme Au terme de l’article 574-1 de la loi n° 12-18 modifiant et complétant le Code
pénal et la loi n° 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, ce
phénomène est défini comme : « l’infraction constituée par un ou plusieurs agissements,
énumérés ci-après et commis en connaissance de cause :
- le fait d'acquérir, de détenir, d'utiliser, de convertir ou de transférer des biens dans le but
de dissimuler ou de déguiser l'origine de ces biens, dans l'intérêt de l'auteur ou d'autrui
lorsqu'ils sont le produit de l'une des infractions prévues à l'article 574-2 ;
- le fait d’acquérir, de détenir ou d’utiliser des biens ou leurs produits dans l’intérêt de
l’auteur ou d’autrui, sachant qu’ils sont le produit de l’une des infractions prévues à
l’article 574-2 ;Le financement du terrorisme consiste à collecter des sommes d’argent

2
CIZUNGU MUGARUKA B., Les Infractions de A à Z, coll. Connaissance et chemin de la justice, éd. Laurent
NYANGAZI, Kinshasa, 2011, p.87.

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qui ont pour objectif de commettre des actes terroristes. La réglementation nationale lui
a attribué une attention particulière dans son article 218-1 du Dahir n° 1-03-140 du 28
Mai 2003 portant promulgation de la loi n° 03-03 relative à la lutte contre le terrorisme
et à définit les actes de terrorisme, comme des actes lorsqu'elles sont intentionnellement
en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but l'atteinte grave à
l'ordre public par l'intimidation, la terreur ou la violence, les infractions suivantes :
- l'atteinte volontaire à la vie des personnes ou à leur intégrité, ou à leurs libertés,
l'enlèvement ou la séquestration des personnes ;
- la contrefaçon ou la falsification des monnaies ou effets de crédit public, des sceaux de
l'Etat et des poinçons, timbres et marques, ou le faux ou la falsification visés dans les
articles 360, 361 et 362 du code pénal ;
- les destructions, dégradations ou détériorations ;
- le détournement, la dégradation d'aéronefs ou des navires ou de tout autre moyen de
transport, la dégradation des installations de navigation aérienne, maritime et terrestre et
la destruction, la dégradation ou la détérioration des moyens de communication ;
- le vol et l'extorsion des biens ;
De ce fait, on peut retenir que les actes de blanchiment d’argent sont liés avec ceux en
relation avec le terrorisme vu que les organismes terroristes s’acquittent par des activités
illicites qui nécessitent un blanchiment des revenus collectés. Et en effet, de multiples
méthodes de blanchiment s’utilisent aux niveaux national et international, chacune
d’elles passant par trois phases (le placement, l’empilage et l’intégration).
Les institutions financières notamment les compagnies d’assurances et de réassurances
sont confrontées à des menaces significatives de blanchiment d’argent et de financement
du terrorisme et sont contraints à trouver un équilibre entre la productivité, le coût et les
devoirs de conformité afin d’empêcher les criminels financiers de mettre en place une
multitude d’outil dont ils disposent. Par conséquent, l’agissement le plus approprié pour
atteindre cet objectif et pour protéger chaque secteur financier de toute pratique de
blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme est de définir un programme
de conformité adapté aux niveaux d’exposition au risque que présente chaque client.

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Section 2 : Répression.
Sans préjudice des sanctions plus graves, le blanchiment de capitaux est puni :
- pour les personnes physiques d'un emprisonnement de deux à cinq ans et d'une
amende de 50.000à 500.000 dirhams ;
- pour les personnes morales, d'une amende de 500.000 à 3.000.000 de dirhams, sans
préjudice des peines qui pourraient être prononcées à l'encontre de leurs dirigeants et
agents impliqués dans les infractions (Article 574-3 du code pénal).
Les peines d'emprisonnement et les amendes sont portées au double :
- lorsque les infractions sont commises en utilisant les facilités que procure l'exercice
d'une activité professionnelle ;
- lorsque la personne se livre de façon habituelle aux opérations de blanchiment de
capitaux ;
- lorsque les infractions sont commises en bande organisée ;
- en cas de récidive.
Les personnes coupables de blanchiment de capitaux encourent également, une ou
plusieurs des peines complémentaires suivantes :
- la dissolution de la personne morale ;- la publication, par tous moyens appropriés, des
décisions de condamnation ayant acquis la force de la chose jugée et ce, aux frais du
condamné (Article 574-5).
L'auteur de l'infraction de blanchiment de capitaux peut, en outre, être condamné à
l'interdiction temporaire ou définitive d'exercer, directement ou indirectement, une ou
plusieurs professions, activités ou arts à l'occasion de l'exercice desquels l'infraction a été
commise.

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Conclusion :

Le droit pénal des affaires est l'ensemble des infractions qui peuvent se commettre dans
la vie des affaires. Le droit pénal des affaires est la branche du droit pénal qui sanctionne
les atteintes à l'ordre financier, économique et social et à la qualité de la vie mais aussi les
atteintes a la propriété, la foi publique, l'intégrité physique lorsque l'auteur a agi dans le
cadre de l'entreprise ou pour le compte de celle-ci.

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