PARTIE II : Les infractions relatives aux

sociétés commerciales

Chapitre 1 : Les infractions relatives à la

constitution des sociétés commerciales
Chapitre 2 : Les infractions relatives au
fonctionnement
Chapitre 3 : Les infractions relatives à la
liquidation des sociétés commerciales
1
INTRODUCTION
L’entreprise constitue le cadre premier de la vie des affaires. Le
nombre des infractions susceptibles d’être commises dans ou
par l’entreprise est tel qu’on peut parler sans exagération d’une
véritable inflation pénale en la matière. Ce droit pénal spécial
appliqué aux sociétés commerciales se caractérise par une
multiplication des infraction, assorties assez fréquemment de
lourdes peines. Faut-il préciser que les sociétés concernées par
ces infractions sont particulièrement, la SARL et la SA
auxquelles le législateur a consacré l’essentiel de son arsenal
répressif.
En effet, le législateur a institué de nombreuses incriminations
pour ces formes juridiques, afin d’assurer le respect des règles
d’organisation et de fonctionnement, de protéger les tiers et
l’ordre public et de sanctionner les comportements frauduleux.
Le droit pénal intervient aux trois stades de la vie de la société
2
à savoir la constitution, le fonctionnement et la liquidation.
CHAPITRE 1 : LES INFRACTIONS RELATIVES À LA
CONSTITUTION DES SOCIÉTÉS COMMERCIALES
Les incriminations en matière de constitution des
sociétés concernent la violation à la fois des
conditions de fond et des conditions de forme.
L’irrégularité de la constitution de la société mettrait
en péril de nombreux intérêts, que la loi s’efforce de
satisfaire. D’un autre côté, face aux fraudes
concernant le capital social, le législateur a réprimé
les pratiques dangereuses de recherche de capital et
des fonds sociaux.
Section 1 : Les infractions relatives au capital social
Section 2 : Les infractions relatives aux formalités de
3
constitution
Section 1 : Les infractions relatives au capital
social
La formation du capital social doit être véritable dans la
mesure où l’existence du capital, est une condition et
garantie indispensable, pour les personnes ayant des
rapports avec la société ainsi que pour l’économie.
Les fausses informations, les mensonges et dissimulations,
constituent, à cet égard, une tromperie vis-à-vis des tiers.
Des infractions particulières sont dans ce sens prévues pour
la SARL et la SA. On se trouve dès lors face à des affirmations
mensongères portant sur les différentes formes d’apports
constituant le capital social. À ces mensonges s’ajoutent des
manœuvres induisant en erreur sur la constitution du capital
ou sur la nature des titres émis par la société.
Sous-section 1 : Mensonges et fausses déclarations
Sous-section 2 : Les infractions en rapport avec l’apport en4
nature
Sous-section 1 : Mensonges et fausses déclarations
Paragraphe 1 : Les fausses
déclarations dans les statuts ou
relatives aux constatations et
versement de fonds

Paragraphe 2 : Les simulations et

les mensonges en vue d’une
recherche de capital

Paragraphe 3 : Les émissions ou les

négociation interdites
5
 Paragraphe 1 : Les fausses déclarations dans les statuts
ou relatives aux constatations et versement de fonds
Dans la SA :
Dans la SARL : Dans la SUARL : 1- Élément légal :
1- Élément légal 1- Élément légal Art.186 CSC
: Art.146 CSC : Art.158 CSC 2- Élément matériel :
2- Élément 2- Élément Affirmer véritable dans
matériel : matériel : la déclaration visée à
Insertion dans Insertion dans l’art.170 CSC,
l’acte l’acte …………………………………
constitutif de la constitutif de la …………………………………
société (ou lors société (ou lors …………………………………
d’une d’une …………………………………
augmentation augmentation …………………………………
du capital) de du capital) de …………………………………
fausses fausses ………………………………… 6
déclarations. déclarations. ………………………………..
 Dans la SA :
3- Élément intentionnel
les fondateurs « savaient
Dans la SUARL : fictives » les
Dans la SARL : 3- Élément souscriptions
3- Élément intentionnel : ou ont déclaré « de
intentionnel : « sciemment » mauvaise foi » que les
« sciemment ». Personnes fonds ont été
Personnes punissables : effectivement
punissables : les l’associé unique. versés.
associés. Peines : Personnes punissables :
Peines : emprisonnement les fondateurs.
emprisonnement de 1 à 5 ans et Peines :
d’un an à 5 ans et une amende de emprisonnement d’un an
d’une amende 500 à 5.000 à cinq ans et
de 500 à 5.000 dinars ou de d’une amende de 1.000
dinars. l’une de ces deux à 10.000 dinars (SAFAPE).
peines L’amende uniquement 7
seulement. (SANAPE)
‫‪Paragraphe 2 : Les simulations et les mensonges en‬‬
‫‪vue d’une recherche de capital‬‬
‫‪C’est une infraction spécifique à la SA.‬‬
‫‪1- Élément légal : Art.186 CSC‬‬
‫………………………………………………………………………………………… «‬
‫……………………………………………………………………………………………‬
‫……………………………………………………………………………………………‬
‫……………………………………………………………………………………………‬
‫……………………………………………………………………………………………‬
‫……………………………………………………………………………………………‬
‫……………………………………………………………………………………………‬
‫»‪…………………………………………………………………………………………..‬‬
‫األشخاص الذين يتظاهرون باكتتابات أو بدفعات مصطنعة‪ ،‬أو يقومون عن‬
‫سوء نية باإلعالن عن اكتتابات أو دفعات ال وجود لها للحصول أو محاولة‬
‫الحصول عىل إكتتابات أو دفعات‪.‬‬
‫األشخاص الذين يتولون كذبا و عن سوء نية اإلعالن عن انتماء أشخاص إىل‬
‫الشكة‪ ،‬بأية صفة كانت‪ ،‬بغية الحصول عىل اكتتابات أو دفعات ‪.‬‬ ‫ر‬ ‫‪8‬‬
2- L’élément matériel suppose :
1- ……………………………………..:
Simulation de souscription ou de versement : Information
mensongère qui n’existe pas qui constate l’attribution d’actions à
des personnes qui n’existent pas ou des versements fictifs de
fonds.
Publication de fausses souscriptions ou de faux versements :
importe peu le moyen utilisé, l’essentiel est que la fausse
information soit diffusée au public.
Publier faussement les noms de personnes comme faisant partie
de la société à quelque titre que ce soit.
2- ……………………………………..:
Obtenir des souscriptions ou des versements.
3- L’élément moral : intention frauduleuse : l’infraction suppose :
1- La connaissance de l’inexactitude des informations +
2- L’intention d’inciter (encourage-appeler-provoquer) les tiers à
faire des souscriptions ou des versements. 9
Paragraphe 3 : Les émissions ou les négociations
interdites

Dans la SARL :
1- Élément légal : Art.145 CSC
2- Élément matériel : …………………………………………………….
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………..
NB : L’Art.101 CSC interdit à une SARL d’émettre ou de
garantir des VM.
Personnes punissables : les gérants directement ou par
personnes interposées.
3- Élément moral : infraction intentionnelle.
Peines : un emprisonnement de seize jours à six mois
et/ou d’une amende de 1.000 à 3.000 dinars. 10
 Dans la SA :
Émissions interdites Négociations interdites
Élément légal : Art.183 CSC Élément légal : Art.187 CSC
Élément matériel : émission d’actions Élément matériel :
d’une SA constituée en violation des Négociation des actions dont le premier
art.160 à 178. quart n’a pas été libéré, ou avant
Personnes punissables : Fondateurs l’expiration du délai pendant lequel la
Élément intentionnel : Infraction négociation est interdite.
intentionnelle Personnes punissables : le PDG ou le DG
Élément intentionnel : Infraction
intentionnelle
Peines : Amende de 1.000 à 10.000 dinars
Défaut d’appel de fonds pour réaliser la libération du capital
Élément légal : Art.185 CSC
Élément matériel : …………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
Personnes punissables : PDG-DG
Élément intentionnel : Infraction intentionnelle 11
Peines : Amende de 1.000 à 10.000 dinars
Sous-section 2 : Les infractions en rapport avec
l’apport en nature

Paragraphe 1 : Les irrégularités

relatives à la mission du CAA

Paragraphe 2 : La majoration des

apports en nature

12
Paragraphe 1 : Les irrégularités relatives à la
mission du CAA

Cette infraction est spécifique à la SA.

Élément légal : Art.184 CSC
Élément matériel : Acceptation ou conservation de
la mission du CAA avec l’existence de l’une des
incompatibilités prévues par l’art.174 CSC.
Personnes punissables : « quiconque »
Élément moral : « sciemment » : infraction
intentionnelle.
Peines : Amende de 1.000 à 10.000 dinars
13
Paragraphe 2 : La majoration des apports en nature
Dans la SARL :
1- Élément légal : Art.146 CSC
2- Élément matériel :
Attribuer à un apport en
nature une
évaluation supérieure à sa
valeur réelle.
Personnes punissables : toute
personne (associé/ CAA)
3- Élément moral : infraction
intentionnelle « sciemment et
de mauvaise foi ».
Peines : Emprisonnement
d’un an à 5 ans et d’une
amende
de 500 à 5.000 dinars
Dans la SUARL :
1- Élément légal : Art.158 CSC
2- Élément matériel :
Attribuer à un apport en
nature une
évaluation supérieure à sa
valeur réelle.
Personnes punissables :
Associé unique.
3- Élément moral : infraction
intentionnelle « sciemment et
de mauvaise foi ».
Peines : Emprisonnement de
1 à 5 ans et/ou d’une amende
de
14
500 à 5.000 dinars
 Dans la SA :
1- Élément légal : Art.186 CSC
2- Élément matériel : Attribuer à un apport en nature
une évaluation supérieure à sa valeur réelle.
Personnes punissables : « ceux qui auront fait
attribuer » : Apporteur, Fondateur, administrateur,
CAA (Tous ceux qui auront favorisé ou participé à la
préparation de l’infraction de surévaluation).
3- Élément moral : infraction intentionnelle « à l’aide
de manœuvres frauduleuses ».
Peines : Emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une
amende de 1.000 à 10.000 dinars.
NB : Dans la SANAPE la peine encourue est limitée à
l’amende. 15
Section 2 : Les infractions relatives aux formalités
de constitution
La constitution de toute société commerciale
nécessite le respect des formalités dont
l’inobservation entraine la responsabilité pénale de
l’auteur de l’infraction outre les sanctions civiles.
Ces irrégularités peuvent être regroupées autour de
quartes points :
1 : Le défaut d’immatriculation au RNE
2 : Les déclarations inexactes
3 : Les déclarations incomplètes
4 : L’inobservation des formalités de publicité
16
Sous-section 1 : Le défaut d’immatriculation au RNE
1- Élément légal : Art.53 de la loi du 29 octobre 2018 relative
au RNE.
2- Élément matériel : ……………………………………………………………...
………………………………………………………………………………………………..
La société doit être immatriculée au RNE dès l’achèvement des
procédures de constitution en tenant en considération les
procédures spécifiques à chaque forme juridique. Le délai
d’immatriculation est d’un mois à compter de la constitution
définitive de la société (Art.14 CSC).
L’immatriculation : créer un fichier propre à l'entreprise et lui
attribuer un identifiant qui lui est Spécifique (Art.2 loi 2018).
L’immatriculation est une obligation juridique (Art.4 CSC/Art.7
loi 2018) pour l’acquisition de la personnalité morale.
Personnes punissables : Toute personne auteur de l’omission.
3- Élément moral : Infraction intentionnelle.
Peines : Amende de mille dinars à cinq mille dinars. 17
Sous-section 2 : Les déclarations inexactes
1- Élément légal : Art.55 de la loi du 29 octobre 2018
relative au RNE.
2- Élément matériel : présenter de fausses déclarations
ou des déclarations contraires à la réalité ou violation
des dispositions de l’art. 10 de la présente loi aux fins
d'immatriculation, de modification, de radiation, ou de
complétude de données incomplètes.
Personnes punissables : Toute personne auteur de
l’omission.
3- Élément moral : Infraction intentionnelle « qui a
intentionnellement enfreint ».
Peines : Emprisonnement de cinq ans et d'une amende
de cinquante mille dinars. 18
Sous-section 3 : Les déclarations incomplètes

1- Élément légal : Art.54 de la loi du 29 octobre

2018 relative au RNE.
2- Élément matériel : Donner (présenter) des
données incomplètes en vue d'immatriculation,
modification, radiation ou de complétude de
données manquantes au registre.
Personnes punissables : Toute personne/ Toute
personne immatriculée.
3- Élément moral : infraction intentionnelle
« délibérément ».
Peines : Amende de mille à cinq mille dinars.
19
Sous-section 4 : L’inobservation des formalités de
publicité
1- Élément légal : Art.20 CSC
2- Élément matériel : Inobservation des formalités de
publicité qui doivent être effectuées dans le Bulletin
Officiel du Centre National du Registre des Entreprises
(Art.46 loi 2018). C’est une infraction par omission :
inobservation d’une obligation légale imposée par
l’art.15 CSC. La publicité de l’acte constitutif doit être
effectuée dans un délai d’un mois à partir soit de la
constitution définitive de la société, soit de la date du PV
de l’AGC (SA).
Personnes punissables : Les dirigeants sociaux qui en ont
la charge/ Le représentant légal de la société.
3- Élément moral : Infraction intentionnelle :
20
Peines : Amende de trois cent à trois mille dinars.
CHAPITRE 2 : LES INFRACTIONS RELATIVES AU
FONCTIONNEMENT DES SOCIÉTÉS COMMERCIALES
Le fonctionnement de la société peut être à l’origine
de comportements frauduleux et abus de gestion. Ces
comportements sont accomplis par les dirigeants
sociaux ou le CAC et concernent principalement la
gestion de la société, sa comptabilité et ses résultats.
Pour assurer le bon fonctionnement de la société et
préserver les droits des associés et des tiers ainsi que
l’intérêt public et l’intérêt de la société elle-même, le
législateur a prévu des infractions relatives à la gestion
et la comptabilité de la société, et des infractions
relatives aux droit sociaux.
Section 1 : Les infractions relatives à la gestion et la
comptabilité de la société
21
Section 2 : Les infractions relatives aux droits sociaux
 Section 1 : Les infractions relatives à la gestion et la
comptabilité de la société
Sous-section 1 : L’abus des bien
sociaux, du crédit, des
pouvoirs ou des voix
Sous-section 2 : Le défaut de
désignation d’un CAC
Sous-section 3 : L’entrave aux
fonctions du CAC
Sous-section 4 : Le délit
d’informations mensongères
Sous-section 5 : La non
révélation des faits
délictueux
Sous-section 6 : Le défaut
d’établissement des
documents comptables et
le rapport de gestion
Sous-section 7 : La
présentation ou la
publication de bilan inexact
Sous-section 8 : La
distribution de dividendes
fictifs 22
Sous-section 1 : L’abus des bien sociaux, du
crédit, des pouvoirs ou des voix
Les dirigeants sociaux sont chargés de la direction et
l’administration de la société. À cette fin, ils sont
investis des pouvoirs les plus étendus pour agir en
toutes circonstances au nom et pour le compte de la
société dans la limite de l’objet social et l’intérêt social.

Le droit pénal comprend des dispositions qui visent à

assurer le bon fonctionnement de la société, et
sanctionner les abus de gestion. 23
Un abus de gestion consiste en ……………………………….
………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
L’infraction d’abus des biens sociaux, du crédit
social, des pouvoirs ou des voix est règlementée
dans la SARL, SUARL et SA. 24
 L’abus des bien sociaux ou du crédit social, des pouvoirs
ou des voix
Dans la SARL Dans la SUARL Dans la SA
Élément Art.146 CSC Art.158 CSC Art.223 CSC
légal
Élément Faire des biens sociaux, crédit social, pouvoirs ou des voix, un usage
matériel qu’ils savaient contraire à l’intérêt de celle-ci, dans un dessein personnel
ou pour favoriser une autre société ou une autre entreprise dans laquelle
ils étaient intéressés directement ou Indirectement.
Cet élément suppose la réunion de 2 éléments :
L’usage des biens ou du crédit de la société des pouvoirs ou des voix
Acte positif/ Mobilier/Immobilier La renommé Prérogatives À titre de
Détournement Corporel/Incorporel/ commerciale accordées au représentant
Appropriation Propriété/Location de la société dirigeant des associés ou
actionnaire
dans l’AG
+ L’atteinte à l’intérêt social
Porter atteinte au patrimoine de la société. Ex. Absence de contrepartie/Exposer
la société à un risque auquel elle ne devrait pas être exposée/ Appauvrissement
Personne Les gérants L’associé unique Membres du CA
25
Le DG (Art.218 CSC)/ Membres du directoire
punissable
(Art.257).
Élément moral :
L’infraction suppose que les dirigeants sociaux aient
fait usage des biens sociaux, crédit social, pouvoirs
et voix « de mauvaise foi », qu’ils savaient que leurs
comportements est contraire à l’intérêt de la société
et qu’ils aient agi dans un dessein personnel ou pour
favoriser une autre société dans laquelle ils étaient
intéressés directement ou indirectement.
L’élément moral est dès lors double :

Dol spécial :
Dol général : Agissement à
des fins
Mauvaise foi personnelles
26
 Peines et Personnes punissables :

SARL SUARL SA

Peines Emprisonnement Emprisonnement Emprisonnement

d’un an à 5 ans et de 1 à 5 ans d’un an au moins
d’une amende de et/ou d’une et/ ou de cinq
500 à 5.000 dinars amende de 500 à ans au plus et
5.000 dinars. d’une amende de
deux mille à dix
mille dinars.
Personnes Les gérants L’associé unique Membres du CA
punissables
27
 Sous-section 2 : Le défaut de désignation d’un CAC

SARL SA
Élément Art.147 CSC Art.263 CSC
légal
Élément ………………………………………… …………………………………………………
matériel ………………………………………… …………………………………………………
………………………………………… …………………………………………………
………………………………………… ………………………………………………..
Personnes Les gérants La société
punissables
Élément Infraction intentionnelle
moral
Peines Amende de 500 à 5.000 Amende égale à 2.000 au moins
dinars. et à 20.000 dinars au plus.
28
Sous-section 3 : L’entrave aux fonctions du CAC
1- Élément légal : Art.13 sexis CSC (Ajouté par la loi n° 2005-96 du
18 octobre 2005)
2- Élément matériel : Entrave aux travaux du ou des CAC ou refus
de fournir, à leur demande, par tout moyen qui laisse une trace
écrite, les documents nécessaires à l’exercice de leurs missions.
- D’une façon générale, toute entrave aux travaux du CAC est
incriminée : quel que soit le moyen utilisé pour faire obstacle à la
mission du CAC.
- D’une manière précise, le refus de communication des documents
demandés par tout moyen écrit. Ces documents sont utiles à
l’exercice de la mission du CAC (contrats, documents, relevés, etc.)
3- Éléments moral : Infraction intentionnelle. Il est difficile
d’invoquer la bonne foi du dirigeant et son ignorance de ce qui est
nécessaire à la mission du CAC compte tenu de sa qualité.
Personne punissable : Tout dirigeant d’une société commerciale ou
d’un GIE.
Peines : Emprisonnement de six mois et/ou d’une amende de cinq
29
mille dinars.
Sous-section 4 : Le délit d’informations mensongères
1- Élément légal : Art.271 CSC
2- Élément matériel :
- Donner ou confirmer des informations
mensongères.
3- Élément moral : « sciemment » : infraction
intentionnelle.
Peines : Emprisonnement d’un an à cinq ans et/ou
d’une amende de mille deux cents à cinq mille dinars.
NB : Art.313 CSC sanctionne d’une amende de cent vingt à mille
deux cent dinars le PDG, le DG, membres du CA, membres du
directoire et contrôleurs qui, sciemment, présentent ou approuvent
des mentions inexactes figurant dans les rapports exigés pour
30
l’opération d’augmentation de capital.
Donner ou confirmer des informations mensongères.
L’origine de l’information
erronée soit le CAC ou un
organe de la société.
…………………………………………
…………………………………………
…………………………………………
…………………………………………
…………………………………………
…………………………………………
………………………………………….
.
La forme de l’information
importe peu : le législateur
ne précise pas quels sont
les procédés utilisés pour
donner ou confirmer les
informations mensongères.
Écrit/Oral
Le destinataire de
l’information erronée
importe peu.
…………………………………………
…………………………………………
…………………………………………
…………………………………………
…………………………………………
…………………………………………
…………………………………………
.
L’objet du mensonge :
Tout mensonge portant sur
la situation de la société. ce
mensonge doit être en
rapport avec la mission du
CAC. 31
Art.313 CSC : infraction liée à l’inobservation des
dispositions des articles 291 à 310 CSC relatives à
l’augmentation de capital :
Auteur de l’infraction :
Le PDG, le DG, les membres du directoire et du CA.
Peines : Amende de cent vingt à mille deux cent Dinars.
La même peine s’applique en cas de présentation ou
approbation de mentions inexactes figurant dans les
rapports visés par les articles 291 à 310 CSC.
Auteurs de l’infraction : Le PDG, le DG, les membres du
directoire, Les contrôleurs.
S’il est fait recours au faux pour commettre l’infraction
en vue de
priver les actionnaires ou certains d’entre eux d’une
partie des droits qu’ils ont dans la société, le
contrevenant est sanctionné, en sus de ce qui est
mentionné ci-dessus, d’une peine d'emprisonnement 32

d’un an à cinq ans.

Sous-section 5 : La non révélation des faits délictueux
1- Élément légal : Art.271 CSC
2- Élément matériel :
- Le CAC est tenu de révéler ou dénoncer tous les faits
susceptibles de constituer des infractions pénales. Il
s’agit de toute infraction qu’il peut avoir connaissance à
l’occasion de sa mission. Toute infraction relative au
droit des affaires (Tous les faits incriminés commis au
sein de la société importe peu son auteur)
3- Élément moral : « sciemment » : infraction
intentionnelle.
Peines : Emprisonnement d’un an à cinq ans et/ou d’une
amende de mille deux cents à cinq mille dinars.
33
 Sous-section 6 : Le défaut d’établissement des
documents comptables et le rapport de gestion
SARL SUARL
Élément légal Art.147 CSC Art.159 CSC
Élément matériel Défaut d’établir les documents comptables
Élément moral Infraction intentionnelle
Personnes Gérant Associé unique
punissables
Peines Amende de 500 à 5.000 dinars
NB : L’absence de comptabilité en général est une infraction : délit fiscal régi par l’art.97 CDPF.
« Est punie d'une amende de 100 dinars à 10000 dinars, toute personne qui ne tient pas de
comptabilité, registres ou répertoires prescrits par la législation fiscale.
Est une infraction aussi le refus de communiquer les documents comptables aux agents de
l'administration fiscale ou qui les détruit avant l'expiration de la durée légale impartie pour
leur conservation.
En cas de récidive dans une période de cinq ans, le contrevenant soumis à l'impôt selon le
régime réel est puni d'un emprisonnement de seize jours à trois ans et d'une amende de 1000 34
dinars à 50000 dinars.
 Sous-section 7 : La présentation ou la publication de bilan
inexact
SARL SUARL SA
Élément Art.146 CSC Art.158 CSC Art.223 CSC
légal
Élément Présenter aux Présenter un Présenter aux actionnaires
matériel associés des états bilan inexact en un bilan inexact en vue de
financiers annuels vue de dissimuler dissimuler la véritable
ne reflétant pas la la véritable situation de la société,
véritable situation situation de la même en l’absence de toute
de la société. société. distribution de dividendes.
Personnes Gérant Associé unique Membres du CA
punissables
Élément « sciemment » « sciemment » « sciemment »
moral Infraction intentionnelle + Dol spécial en vue de dissimuler la véritable situation de la société

Peines Emprisonnement Emprisonnement Emprisonnement d’un an au

d’un an à 5 ans et de 1 à 5 ans et/ou moins et/ou de cinq ans au
d’une amende de d’une amende de plus et d’une amende de
500 à 5.000 500 à 5.000 deux mille à dix mille dinars35
dinars. dinars
 Bilan inexact Présentation ou publication
............................................ Présentation :
............................................
............................................
............................................
............................................
............................................
............................................
............................................
............................................
............................................
............................................
............................................
inexactitudes :
............................................
Matérielles : Classement : ...........................................
Surcharge/ Dépenses de
Omission/ pub qui sont
Inscriptions réellement des Publication :
fictives charges ............................................
d’exploitation
............................................
Erreurs d’évaluation : ............................................
Majoration ou
minoration ............................................ 36
 Sous-section 8 : La répartition des dividendes fictifs
C’est une infraction spécifique aux sociétés par actions
SA et SCA.
1- Élément légal : Art.223 CSC (Art.391 CSC pour SCA).
2- Élément matériel : Opérer entre les actionnaires la
répartition de dividendes fictifs, en l’absence
d’inventaires, ou au moyen d’inventaires frauduleux.
3- Élément moral : Infraction intentionnelle. Les
administrateurs ont fait la répartition en connaissant
l’absence ou l’inexactitude des inventaires, ainsi que le
caractère fictif des dividendes.
Personnes punissables : Membres du CA
Peines : Emprisonnement d’un an au moins et/ou de
cinq ans au plus et d’une amende de deux mille à dix 37
mille dinars.
La répartition de dividendes fictifs, en l’absence
d’inventaires, ou au moyen d’inventaires frauduleux.
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………….. 38
Section 2 : Les infractions relatives aux droits
sociaux
Les associés interviennent dans le fonctionnement d la
société et la vie sociale à travers les AG. L’efficacité de cette
intervention dépend de leur information sur la vie sociale.
Les droits de es associés dans l’AG ainsi que leur droit à
l’information sont protégés par le droit pénal qui incrimine
l’inobservation de ces droits.

Sous-section 1 : Les infractions

relatives à l’information des
associés

Sous-section 2 : Les infractions

relatives aux assemblées
39
Sous-section 1 : Les infractions relatives à
l’information des associés

Deux infractions traduisent le défaut d’information

des associés à savoir le défaut de communication

des comptes annuels et des rapports et le défaut

d’établissement du PV des délibérations du CA.

40
 Paragraphe 1 : Le défaut de communication des comptes
annuels et des rapports
SARL SA Groupe de sociétés
Élément Art.147 CSC Art.222 CSC Art.479 CSC
légal
Élément Défaut de Ne pas mettre, dans les Inobservation des
matériel communiquer aux délais (15 jours au moins procédures édictées à
associés 30 jours avant avant la date prévue pour la l’art. 472 : La société mère
la tenue de l’AG, les EF, tenue de l’AG) et selon les doit mettre, à son siège, à
le rapport de gestion, modalités prévues par la loi la disposition de tous les
le texte des résolutions (au siège de la société) à la associés les EF consolidés
proposées, le rapport disposition des associés les ainsi que le rapport de
du CAC. (Obligation de documents et rapports gestion du groupe et le
communication prévue devant être soumis à l’AG. rapport du CAC de la
par l’art.128). (Obligation de société mère, au moins un
communication prévue par mois avant la réunion de
l’art.280). l’AG.
Élément Infraction intentionnelle
moral
Personnes Gérant Membres du CA PDG/DG et membres de
punissables directoire
Peines Amende de 500 à Amende de cinq cents à Amende de cinq mille dinars
41
5.000 dinars cinq mille dinars.
Paragraphe 2 : Le défaut d’établissement du PV des
délibérations du CA
Infraction spécifique à la SA.
Élément légal : Art.222 CSC
Élément matériel : Défaut d’établissement du PV des
délibérations du CA (Aussi défaut de tenir au siège
social un registre spécial contenant les délibérations).
Une infraction par omission. Malgré l’absence d’une
disposition légale qui règlemente la question de
l’établissement du PV ou la tenue du registre des
délibérations du CA.
Élément moral : L’auteur de l’infraction agi en
connaissance de cause
Personnes punissables : le PDG/ le DG/ le président de
séance
42
Peines : Amende de cinq cents à cinq mille dinars.
 Sous-section 2 : Les infractions relatives aux assemblées
Paragraphe 1 : Le défaut de Paragraphe 2 : Le défaut de
convocation de l’AG consultation des associés
Élément légal : Art.147 CSC
Élément matériel : …………………………… Élément matériel : ……………………………
.............................................................. ................................................................
.............................................................. ................................................................
.............................................................. ................................................................
.............................................................. ................................................................
.............................................................. ................................................................
.............................................................. ................................................................
.............................................................. ................................................................
.............................................................. ................................................................
.............................................................. ...............................................................
Élément moral : Le gérant doit agir en connaissance de cause
Personne incriminée : Le gérant
Peines : Amende de 500 à 5.000 dinars 43
CHAPITRE 3 : LES INFRACTIONS RELATIVES À LA
LIQUIDATION DES SOCIÉTÉS COMMERCIALES
Le souci de protection des associés et des créanciers de la
société en liquidation a conduit le législateur à édicter des
sanctions pénales concernant le liquidateur et le
déroulement des opérations de liquidation.
Pendant la vie sociale, la société peut affronter des
évènements qui altèrent la continuité de l’exploitation. Les
difficultés économiques peuvent pousser la société à la
ruine lorsque les procédures de sauvetage n’aboutissent pas
au redressement. Les comportements frauduleux des
responsables des difficultés peuvent constituer des
infractions gravement nuisibles. Le droit pénal doive se faire
plus vigilant encore, pour mieux protéger tous ceux qui,
associés ou tiers, sont particulièrement menacés dans cette
44
dernière phase de la vie de la société.
Section 1 : Les infractions relatives à la
nomination du liquidateur
Les opérations de liquidation sont effectuées par le
liquidateur dont la nomination doit faire l’objet
d’une formalité de publicité afin d’informer les
tiers.
Le liquidateur doit en effet, procéder à cette
formalité et respecter le délai qui lui est accorder
pour accomplir sa mission, sous peine de sanctions
pénales. 45
 Sous-section 1 : Le défaut de Sous-section 2 : Le dépassement
publicité de la nomination de la durée du mandat
Élément légal : Art.49 CSC
Élément matériel : …………………………… Élément matériel : ……………………………
............................................................... ..................................................................
............................................................... ..................................................................
............................................................... ..................................................................
............................................................... ..................................................................
............................................................... ..................................................................
............................................................... ..................................................................
............................................................... ..................................................................
............................................................... ..................................................................
............................................................... .............................. ……………………………
............................................................... ..................................................................
............................................................... ..................................................................
Élément moral : Infraction intentionnelle
Personne punissable : Le liquidateur
Peines : Emprisonnement de un à six mois et d’une amende de trois
46
cents dinars à mille dinars
Section 2 : Les infractions relatives aux opérations
de liquidation
La sanction pénale tend à organiser la mission du
liquidateur. Elle vise également, à réprimer la
violation des droits des associés et des créanciers.
Dans l’accomplissement de sa mission, le
liquidateur doit, sous peine d’engager sa
responsabilité pénale, accomplir certains devoirs
liées à l’information des associés qui exercent un
contrôle sur le déroulement des opérations de
liquidation et statuent sur la gestion effectuée par
le liquidateur lequel doit s’abstenir de commettre
des abus.
47
Sous-section 1 : Les infractions liées à
l’information des associés
L’information des associés est faite par les
différents rapports qui leur sont communiqués par
le liquidateur afin de leur donner une idée sur le
déroulement des opérations de liquidation.
Le liquidateur engage sa responsabilité pénale en
cas de commission des infractions suivantes :
Paragraphe 1 : Le défaut de présentation d’un
rapport financier
Paragraphe 2 : Le défaut de communication
des comptes de liquidation
Paragraphe 3 : Le défaut de communication
du compte définitif de liquidation 48
 Paragraphe 1 : Le
défaut de
présentation d’un
rapport financier
Élément légal :
Élément matériel :
Violation de
l’obligation de l’art.36.
…………………………………
....................................
....................................
....................................
....................................
....................................
....................................
....................................
....................................
....................................
Élément moral :
Peines : Emprisonnement de un à six mois et d’une amende de trois cents dinars à mille49
Paragraphe 2 : Le défaut de Paragraphe 3 : Le
communication des comptes défaut de
de liquidation communication du
compte définitif
Art.49 CSC
Élément matériel : Violation de Élément matériel :
l’obligation de l’art.43. Violation de
………………………………………………… l’obligation de
..................................................... l’art.37.
..................................................... ………………………………..
..................................................... ...................................
..................................................... ...................................
..................................................... ...................................
..................................................... ...................................
..................................................... ...................................
..................................................... ...................................
..................................................... ...................................
..................................................... ...................................
Infraction intentionnelle
dinars
 Sous-section 2 : Les infractions liées à la gestion
du liquidateur
La préservation des intérêts des associés et des créanciers
nécessite la lutte contre tout abus de la part du liquidateur. Les
opérations devant être accomplies par le liquidateur sont la
réalisation de l’actif, la représentation de la société auprès des
tribunaux, continuer l’exécution des contrats en cours ou en
conclure de nouveaux pour les besoins de la liquidation, payer les
créanciers et répartir le solde disponible entre les actionnaires.
Dans l’accomplissement de ces opérations, les abus du liquidateur
peuvent prendre la forme de :
Paragraphe 1 : Le défaut de distribution des sommes
affectées aux associés
Paragraphe 2 : Le défaut de dépôt des sommes revenant
aux associés et aux créanciers
Paragraphe 3 : L’abus de biens ou du crédit de la société
Paragraphe 4 : La cession interdite de l’actif de la société50
en liquidation
 Ces infractions sont des abstentions punissables
Paragraphe 1 : Le défaut de
distribution des sommes
affectées aux associés
Élément légal : Art.49 CSC
Élément matériel : Violation de
l’obligation prévue par l’art.46. Le
défaut de distribution :
- des fonds disponibles entre les
créanciers.
- du boni de liquidation sur les
associés.
La limite du délai de distribution est
l’expiration du délai d’opposition (90
jours) à compter de la publicité de la
décision de distribution, ou le
prononcé du juge sur l’opposition.
Peines : Emprisonnement de un à six
mois et d’une amende de trois cents
dinars à mille dinars
Paragraphe 2 : Le défaut de
dépôt des sommes revenant
aux associés et créanciers
Élément légal : Art.50 CSC
Élément matériel : Ne pas déposer à la
caisse des dépôts et des
consignations, dans un délai d’un mois
à compter de la clôture des opérations
de liquidation, les sommes revenant
aux associés et créanciers et qu’ils
n’ont pas réclamées.
Peines : Peines prévues à l’art.297 CP :
trois ans d’emprisonnement et de
deux cent quarante dinars d’amende.51
 Les abus du liquidateur peuvent prendre la forme de :
Paragraphe 3 : L’abus de biens Paragraphe 4 : La cession
ou du crédit de la société interdite de l’actif de la société
……………………………………………………………………. …………………………………………………………………….
........................................................................ ........................................................................

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Élément moral : Le liquidateur agi en connaissance de cause

Peines : Emprisonnement de un à trois Peines : Emprisonnement de un mois à
ans et une amende de trois cents à trois deux ans et d’une amende de trois cents52à
mille dinars trois mille dinars.
Section 3 : Les infractions liées aux difficultés
économiques

Le droit des entreprises en difficultés économiques

a règlementé plusieurs infractions pouvant être
commises dans le cadre des procédures collectives.
Aussi bien les procédures de sauvetage que la
procédure de naufrage peuvent occasionner des
infractions liées à la procédure d’alerte, la procédure
de règlement judiciaire et la provocation de la
faillite.
Sous-section 1 : Le défaut d’alerte
Sous-section 2 : L’entrave aux procédures de
redressement
Sous-section 3 : Le délit de banqueroute 53
 Sous-section 1 : Le défaut d’alerte
1- Élément légal : Art.593 CC
2- Élément matériel : Défaut de notification des signes
précurseurs des difficultés économiques. Il s’agit de la violation
de l’obligation de notification à la CSEE prévue par l’art.419 CC.
L’alerte est faite selon les critère de notification généraux
(critères économiques et critères financiers) fixés par le décret
gouvernemental n° 2018-463 du 31 mai 2018, relatif à la
détermination des critères et procédures de notification des
signes précurseurs des difficultés économiques.
3- Élément moral : Infraction intentionnelle.
Personne punissable : Le chef d’entreprise ou le dirigeant.
Peines : Emprisonnement de six mois à trois ans et/ou d'une
amende de mille à dix mille dinars.
NB : Il en est de même pour le défaut de présentation des
documents et renseignements visés par l’article 417 du présent
54
code sans juste motif.
Le défaut d’alerte est une infraction qui peut être commise
par le CAC :
1- Élément légal : Article 594 CC
2- Élément matériel : Défaut de notification des signes
précurseurs des difficultés économiques. Le CAC doit notifier
tout acte menaçant la continuité de l’exploitation relevés à
l’occasion de l’accomplissement de ses fonctions. L’obligation
d’alerte qui incombe au CAC est une mission évolutive régie
par l’art.420 CC. Cette mission passe par une phase interne
sous forme d’entretien avec les organes de gestion, une
soumission de la question au CA ou au directoire et en cas
d’urgence une convocation de l’AG. En cas de persistance des
menaces, il adresse un rapport au PTPI.
3- Élément moral : Infraction intentionnelle. Le CAC s’abstient
de la notification
Peines : Peines pécuniaires prévues par l’art.593 : Amende de
mille à dix mille dinars. 55
Sous-section 2 : L’entrave aux procédures de
redressement
1- Élément légal : Art.593 CC
2- Élément matériel :
- fausse déclaration, dissimule ses biens ou ses dettes même
partiellement, ou contrefait sciemment un document ou fait usage
d’un document susceptible d'influer sur la décision d'ouverture de la
procédure du règlement ou sur le plan de redressement.
- empêcher ou tente d'empêcher la procédure du règlement judiciaire
à quelque étape qu'elle soit.
L’infraction peut être commise :
- avant l’ouverture de la procédure : elle influe la décision d’ouverture
de la procédure.
- pendant le déroulement de la procédure : empêcher le
redressement à quelque étape qu'elle soit (pendant la période
d’observation, exécution).
Personne punissable : Quiconque
3- Élément moral : « sciemment ».
Peines : Emprisonnement de six mois à trois ans et/ou une amende de 56
mille à dix mille dinars.
Sous-section 3 : Le délit de banqueroute
La Cessation de Paiement n’est pas en soi une infraction.

Mais certains actes du débiteur peuvent être d’une

gravité de nature à porter atteinte aux droits des créanciers.
Ces actes sont incriminés et sanctionnés sous la qualification de
banqueroute.
D’après la gravité des agissements reprochés, le Code
Pénal distingue entre

Banqueroute Banqueroute
simple frauduleuse
Art.290 CP Art.288 CP
57
 Banqueroute simple
1- Élément légal : Art.290 CP
2- Élément matériel : la prodigalité du débiteur ou les
spéculations hasardeuses n’entrant pas dans le domaine
habituel des opérations effectuées par l’entreprise.
▪ Prodigalité : ………………………………………………………………………..
▪ Spéculations hasardeuses : …………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………..
Les opérations ………………………………………………………………….....
………………………………………………………………………………………........
Le résultat des opérations et de la prodigalité est la faillite.
Provocation de la faillite
3- Élément Moral : Infraction intentionnelle action irréfléchie
Personnes punissables : tout dirigeant d’une entreprise
individuelle ou d’une société.
58
Peine : Emprisonnement de deux ans.
 Banqueroute frauduleuse
1- Élément légal : Art.288 CP
2- Élément matériel : tout commerçant ou dirigeant légal ou
exécutif d’une entreprise condamné à rembourser une
créance ou ayant été sujet lui-même ou l’entreprise qu’il
dirige à une décision de règlement judiciaire ou un jugement
déclaratif de faillite ou ayant commis après l’échéance de sa
créance :
* …………………………………………………………………………………………
* …………………………………………………………………………………………
* …………………………………………………………………………………………..
* …………………………………………………………………………………………
3- Élément Moral : Infraction intentionnelle :
Frauduleusement.
Peine : Emprisonnement 5 ans.
59