Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Exemple :
Le gérant d’une S.A.R.L a donné un crédit de 50 000 dinars, sans fixer des échéances et
le taux d’intérêt, à une société dans laquelle il détient 10%.
ELEMENT MATERIEL :
-Qualité du gérant
-L’Octroi d’un crédit sans échéances et sans fixation du taux d’intérêt
-Détention de 10% dans l’autre société bénéficiaire du crédit.
ELEMENT MORAL : -Agir de mauvaise foi par le fait de ne pas fixer un tableau
d’échéancier pour le crédit octroyé à cette société.
ELEMENT LEGAL :Article 146 du C.S.C
On doit s’interroger à ce niveau : Est-ce que l’assemblée est informée par le contenu de
ce dossier ? A-t-elle donné son accord ?
Si oui, le gérant n’est plus attaqué en justice pour l’abus des biens sociaux.
II. S.U.A.RL :
Art. 158 du C.S.C : Sera puni d'un emprisonnement de 1 à 5 ans et d’une amende de 500 à 5.000
dinars ou de l'une de ces deux peines seulement.
L’associé unique dans la société unipersonnelle à responsabilité limiter qui Sciemment :
4/ ou qui de mauvaise foi a fait des biens ou du crédit de la société un usage qu'il savait contraire à
l'intérêt de celle-ci dans un dessein personnel ou pour favoriser une autre société avec laquelle il était.
Le législateur accorde au juge la possibilité de choisir dans sa décision soit d’accorder
au gérant de S.U.A.R.L
une amende ou ;
l’emprisonnement ou ;
les deux à la fois.
L’inventaire a été définit par l’article 17 de la loi n°96-112 du 30 Décembre 1996 et doit
être réalisé au moins une fois par exercice, à l’effet de vérifier l’existence des éléments
d’actifs et de passifs et de s’assurer de leur valeur.
Les éléments sont regroupés sur le livre d’inventaire selon la nature de chaque élément
inventorié et le mode de son évaluation.
Le livre d’inventaire est tenu d’une manière, conforme aux normes comptables,
permettant la justification de tous les éléments des éléments financiers.
Il faut, pour que le bénéfice soit distribuable, qu’il ait été effectivement réalisé. En
pratique, le délit est constitué dès que le conseil d’administration a mis en application la
résolution de l’assemblée générale votant le principe d’un dividende même si ce dernier
n’a pas encore été versé effectivement aux actionnaires intéressés.
Cependant des différences existent quant à leur nature et à leur finalité.
Donc, la distribution d’une réserve que la loi ou les statuts interdisent sa distribution
(réserve légale, réserve de réévaluation,…) est réputée fictive.
En conséquence, il est tout à fait possible de concevoir l’existence d’une distribution de
dividendes fictifs effectués même si l’inventaire n’est pas frauduleux.
Le délit de distribution de dividendes fictifs a pour objet de sanctionner les dirigeants
qui remboursent aux actionnaires tout ou partie du capital social qui est le gage des
créanciers sans procéder aux formalités de publicité adéquates.
Art. 288 du C.S.C dispose que « La part de chaque actionnaire dans les bénéfices est déterminée
proportionnellement à sa participation dans le capital social. Toute clause statuaire contraire est réputée
nulle.
L'action en paiement des dividendes se prescrit par cinq ans à partir de la date de la tenue de
l'assemblée générale qui a décidé la distribution.
Aucune distribution ne peut être faite aux actionnaires lorsque les capitaux propres de la société, sont
ou deviendraient à la suite de la distribution des bénéfices inférieurs au montant du capital, majoré des
réserves que la loi ou les statuts interdisent leur distribution ».
Art. 289 du C.S.C « Est réputée fictive, toute distribution des bénéfices faite contrairement aux
dispositions ci-dessus énoncées, il est interdit de stipuler dans les statuts un intérêt fixe ou périodique
au profit des actionnaires ».
Exemple :
Capital 100 000
Résultat reporté (120 000)
Résultat (20 000)
Bénéfice de N 200 000
Bénéfice distribuable = 200 000 – 120 000 = 80 000
S’il y aura une distribution de la totalité du bénéfice sans résorption des pertes
antérieures, on désigne cette dernière comme étant une distribution des dividendes
fictifs.
La Tentative est-elle punissable ? :
La tentative n’est pas punie car le texte ne la réprime pas.
II. Sociétés à responsabilité limitée S.A.R.L
A la surprise générale et pour les S.A.R.L, la distribution de dividendes fictifs n’est pas
pénalisée.
Est-il possible alors de raisonner par analogie et d’assimiler les gérants aux
administrateurs et d’appliquer ainsi les dispositions de l’article 223 aux SARL.
La réponse est négative en application du principe de la légalité consacré par l’article 28
de la constitution tunisienne de 2014 : il n’y a pas de peines sans texte.
Historiquement, le législateur tunisien a incriminé la distribution de dividendes fictifs
dans les S.A.R.L depuis la promulgation du code de commerce de 1959 en tant que délit
pénal au sein de l’article 169 §2 de ce code.
Ce délit a été supprimé suite à la promulgation du C.S.C en 2000.
Cependant, cette suppression de ce texte spécial ne signifie pas que le gérant est exonéré
dorénavant de toute sanction lorsqu’il commet un tel acte.
En fait, la jurisprudence a cherché dans le droit pénal général un fondement textuel
commun pour incriminer ce type d’acte.
Il pourrait s’agir de l’article 297 du code pénal relatif à l’abus de confiance parce que le
délit de distribution s’apparente à un abus de confiance à l’égard de la société et des
associés.
Cet article sanctionne l’auteur de l’infraction de dix ans d’emprisonnement et d’une
amende lorsqu’il est soit mandataire, employé, ouvrier ou serviteur du possesseur de
l’objet détourné.
I. S .A.R.L :
Article 146 du C.S.C : « Sont punis d’un emprisonnement d’un an à5 ans et d’une amende de
500 à 5000 dinars :
1/….2/….
3/ Les gérants qui, en l’absence de toute distribution du reliquat des dividendes, ont sciemment
présenté aux associés des ‘‘états financiers’’ annuels ne reflétant pas la véritable situation de la société
ou qui , de mauvaise foi ont fait , des biens ou du crédit de la société ,un usage qu’ils savaient contraire
à l’intérêt de celle-ci ,dans un dessein personnel ou pour favoriser une autre société ou une autre
entreprise dans laquelle ils étaient intéressés directement ou indirectement , ou ils font usage de
pouvoirs qu’ils détenaient ou des voix qui étaient en leur possession et qu’ils savaient contraire à
l’intérêt de la société dans un dessein personnel ou pour favoriser une autre société ou une autre
entreprise dans laquelle ils étaient intéressés directement ou indirectement . »
2- Il faut avoir agi sciemment en connaissance de cause. Ce qui exclut les inexactitudes de
bonne foi et les simples erreurs matérielles de frappe ou d’addition.
3- Il faut qu’il y ait effectivement une présentation aux associés.
La publication à plusieurs personnes (même dans les journaux ou tout autre support…)
ou à des tiers ou à l’administration fiscale ne constitue pas une présentation aux associés
et n’est donc pas punissable.
4- Il faut qu’il y ait une présentation d’états financiers annuels qui ne reflètent pas la
véritable situation de la société.
Le texte est plus général que pour les SARL, toute inexactitude dans l’un des états de
synthèse composant les états financiers (bilan, état de résultat, état des flux de
trésorerie) du fait qu’elle ne reflète pas la véritable situation de la société peut constituer
l’élément matériel du délit.
5- Le texte de l’article exige que les états financiers soient annuels. En conséquence, la
présentation aux associés d’états financiers d’une période intermédiaire (semestriel)
même ne reflètent pas la véritable situation de la société, échappe à la sanction prévue
par l’article 146.