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LES INFRACTIONS RELATIVES A L’ABUS DES BIENS SOCIAUX

Les éléments constitutifs de l’infraction


L’élément matériel de l’infraction
- Usage contraire à l'intérêt de la société
- L'usage doit porter sur les biens
- L’usage doit porter sur les biens sociaux : tous les biens corporels et incorporels
meuble, créance, bail, brevet... sur le crédit de la société au sens large cela
signifie la capacité, d’inspirer confiance d'emprunter ou de garantir ou encore
sur les voix ou le pouvoir
Les dirigeants ont des pouvoirs qui leurs sont attribués par les statuts ou la loi ce qui est
réprimé ce sont les actes accomplis par les dirigeants dans le cadre de leur attribution,
des actes qui sont contraire à l'intérêt social et qui vise l'intérêt personnel.
• Dans le Droit Tunisien, seuls les dirigeants du SARL, SUARL et SA peuvent se voir
imputés en abus des biens sociaux.
• Pour les autres (SCA / SNC / SOCIETE CIVILE), le code est muet.
D’où la nécessité d’un texte légal en Droit pénal.
L’article 257 du C.S.C apporte la réponse.
Article 257 du C.S.C :
Les sanctions prévues dans le présent code pour le président directeur général et le directeur général
et les membres du conseil d’administration, chacun selon ses attributions spéciales, s’appliquent aux
membres du directoire et aux membres du conseil de surveillance des sociétés anonymes soumises
aux dispositions des articles 224 à 256 du présent code.
Les sanctions prévues pour le PDG ou DG ou membres du conseil d’administration
s’appliquent aux membres du conseil de surveillance et membres du directoire par
interposition.
-L'abus de bien sociaux est un délit de gestion fondé qui s'accompagne avec d'autres
infractions tel que la non tenue d'AGO annuelle ou la présentation d'un faux bilan et que
le délit de la gestion frauduleuse est l'œuvre d'un groupe formé par ceux qui dominent la
gestion, ça peut être avec la complicité de certains salariés de la comptabilité ou du
laxisme du CAC lorsqu'il est obligatoire
Un tel délit n'est possible que lorsque la société est une société de capitaux.
I. S.A.R.L
Art. 146 du C.S.C : Sont punis d'un emprisonnement d'un an à 5 ans et d'une amende de 500 à 5.000
dinars:
1/…2/…
3/ les gérants qui, en l'absence de toute distribution du reliquat des dividendes, ont sciemment présenté
aux associés des comptes annuels ne reflétant pas la véritable situation de la société ou qui, de
mauvaise foi ont fait des biens ou du crédit de la société, un usage qu'ils savaient contraire à l'intérêt de
celle-ci dans un dessein personnel ou pour favoriser une autre société ou une autre entreprise dans
laquelle ils étaient intéressés directement ou indirectement, ou ils font usage de pouvoirs qu'ils
détenaient ou des voix qui étaient en leur possession et qu'ils savaient contraire à l'intérêt de la société
dans un dessein personnel ou pour favoriser une autre société ou une autre entreprise dans laquelle ils
étaient intéressés directement ou indirectement.
 ELEMENT MORAL : Mauvaise foi (il faut agir sciemment)
 ELEMENT MATERIEL :
-Il faut prouver la qualité de gérant en faisant recours au registre du commerce.
-Usage des biens de la société contrairement à l’intérêt de cette dernière.
 Exemple :
La fixation d’un salaire de 30 000 dinars pour le P.D.G.
H1 : Les actionnaires sont informés et les administrateurs ont fixé cette rémunération.
Le P.D.G ne participe pas au vote de cette décision
Il n’y a aucun abus des biens sociaux.
H2 : Les actionnaires ne sont pas informés et la rémunération est fortement excessive.
Il y a une mauvaise foi d’où un abus des biens sociaux.

 Exemple :
Le gérant d’une S.A.R.L a donné un crédit de 50 000 dinars, sans fixer des échéances et
le taux d’intérêt, à une société dans laquelle il détient 10%.
 ELEMENT MATERIEL :
-Qualité du gérant
-L’Octroi d’un crédit sans échéances et sans fixation du taux d’intérêt
-Détention de 10% dans l’autre société bénéficiaire du crédit.
 ELEMENT MORAL : -Agir de mauvaise foi par le fait de ne pas fixer un tableau
d’échéancier pour le crédit octroyé à cette société.
 ELEMENT LEGAL :Article 146 du C.S.C
On doit s’interroger à ce niveau : Est-ce que l’assemblée est informée par le contenu de
ce dossier ? A-t-elle donné son accord ?
Si oui, le gérant n’est plus attaqué en justice pour l’abus des biens sociaux.

II. S.U.A.RL :
Art. 158 du C.S.C : Sera puni d'un emprisonnement de 1 à 5 ans et d’une amende de 500 à 5.000
dinars ou de l'une de ces deux peines seulement.
L’associé unique dans la société unipersonnelle à responsabilité limiter qui Sciemment :
4/ ou qui de mauvaise foi a fait des biens ou du crédit de la société un usage qu'il savait contraire à
l'intérêt de celle-ci dans un dessein personnel ou pour favoriser une autre société avec laquelle il était.
 Le législateur accorde au juge la possibilité de choisir dans sa décision soit d’accorder
au gérant de S.U.A.R.L
 une amende ou ;
 l’emprisonnement ou ;
 les deux à la fois.

III. SOCIETE ANONYME :


Article 223 du code pénal : Sont punis d'une peine d'emprisonnement d'un an au moins et de cinq ans
au plus et d'une amende de deux mille à dix mille dinars ou de l'une de ces deux peines seulement:
1 /…
2/ …
3/ les membres du conseil d'administration qui, de mauvaise foi, ont fait des biens ou du crédit de la
société un usage qu'ils savaient contraire à l'intérêt de celle-ci dans un dessein personnel ou pour
favoriser une autre société dans laquelle ils étaient intéressés directement ou indirectement

LE DELIT DE DISTRIBUTION DES DIVIDENDES FICTIFS 


I. SOCIETE ANONYME :
Article 223 du C.S.C : Sont punis d'une peine d'emprisonnement d'un an au moins et de cinq ans au
plus et d'une amende de deux mille à dix mille dinars ou de l'une de ces deux peines seulement:
1) Les membres du conseil d’administration, qui en l'absence d'inventaire ou au moyen d'inventaire
frauduleux, ont opéré entre les actionnaires la répartition de dividendes fictifs.
Les sociétés commerciales ont pour but de rechercher le bénéfice et de le répartir entre
les associés
 Ces bénéfices appelés dividendes doivent entre reparties entre les associés qu'à
condition d'existence de bénéfice distribuable le cas contraire correspond à la répartition
de dividende fictif pour cela il doit être fait renvoie aux articles 288 et 289.
Les états financiers ont été énoncés par l’article 18 de la loi n°96-112 du 30 Décembre
1996 relative au système comptable des entreprises comme comportant le bilan, l’état
de résultats, le tableau de flux de trésorerie et les notes aux états financiers.
Le Bilan a été définit par l’article 79 du décret n° 96-2459 du 30 Décembre 1996
portant approbation du cadre conceptuel de la comptabilité comme : « une
représentation, à une date donnée, de la situation financière de l’entreprise sous forme
d’actif et de passif et de capitaux propres. L’actif et le passif sont regroupés ou divisés
d’après le degré d’incertitude relatif au montant et au montant de la réalisation ou de la
liquidation éventuelle ».

L’inventaire a été définit par l’article 17 de la loi n°96-112 du 30 Décembre 1996 et doit
être réalisé au moins une fois par exercice, à l’effet de vérifier l’existence des éléments
d’actifs et de passifs et de s’assurer de leur valeur.
Les éléments sont regroupés sur le livre d’inventaire selon la nature de chaque élément
inventorié et le mode de son évaluation.
Le livre d’inventaire est tenu d’une manière, conforme aux normes comptables,
permettant la justification de tous les éléments des éléments financiers.
Il faut, pour que le bénéfice soit distribuable, qu’il ait été effectivement réalisé. En
pratique, le délit est constitué dès que le conseil d’administration a mis en application la
résolution de l’assemblée générale votant le principe d’un dividende même si ce dernier
n’a pas encore été versé effectivement aux actionnaires intéressés.
Cependant des différences existent quant à leur nature et à leur finalité.

Donc, la distribution d’une réserve que la loi ou les statuts interdisent sa distribution
(réserve légale, réserve de réévaluation,…) est réputée fictive.
En conséquence, il est tout à fait possible de concevoir l’existence d’une distribution de
dividendes fictifs effectués même si l’inventaire n’est pas frauduleux.
Le délit de distribution de dividendes fictifs a pour objet de sanctionner les dirigeants
qui remboursent aux actionnaires tout ou partie du capital social qui est le gage des
créanciers sans procéder aux formalités de publicité adéquates.

Art. 288 du C.S.C dispose que « La part de chaque actionnaire dans les bénéfices est déterminée
proportionnellement à sa participation dans le capital social. Toute clause statuaire contraire est réputée
nulle.
L'action en paiement des dividendes se prescrit par cinq ans à partir de la date de la tenue de
l'assemblée générale qui a décidé la distribution.
Aucune distribution ne peut être faite aux actionnaires lorsque les capitaux propres de la société, sont
ou deviendraient à la suite de la distribution des bénéfices inférieurs au montant du capital, majoré  des
réserves  que la loi ou les statuts interdisent leur distribution ».

Art. 289 du C.S.C « Est réputée fictive, toute distribution des bénéfices faite contrairement aux
dispositions ci-dessus énoncées, il est interdit de stipuler dans les statuts un intérêt fixe ou périodique
au profit des actionnaires ».

 Exemple :
Capital 100 000
Résultat reporté (120 000)
Résultat (20 000)
Bénéfice de N 200 000
Bénéfice distribuable = 200 000 – 120 000 = 80 000
S’il y aura une distribution de la totalité du bénéfice sans résorption des pertes
antérieures, on désigne cette dernière comme étant une distribution des dividendes
fictifs.
La Tentative est-elle punissable ? :
La tentative n’est pas punie car le texte ne la réprime pas.
II. Sociétés à responsabilité limitée S.A.R.L 
A la surprise générale et pour les S.A.R.L, la distribution de dividendes fictifs n’est pas
pénalisée.
Est-il possible alors de raisonner par analogie et d’assimiler les gérants aux
administrateurs et d’appliquer ainsi les dispositions de l’article 223 aux SARL.
La réponse est négative en application du principe de la légalité consacré par l’article 28
de la constitution tunisienne de 2014 : il n’y a pas de peines sans texte.
Historiquement, le législateur tunisien a incriminé la distribution de dividendes fictifs
dans les S.A.R.L depuis la promulgation du code de commerce de 1959 en tant que délit
pénal au sein de l’article 169 §2 de ce code.
Ce délit a été supprimé suite à la promulgation du C.S.C en 2000.
Cependant, cette suppression de ce texte spécial ne signifie pas que le gérant est exonéré
dorénavant de toute sanction lorsqu’il commet un tel acte.
En fait, la jurisprudence a cherché dans le droit pénal général un fondement textuel
commun pour incriminer ce type d’acte.
Il pourrait s’agir de l’article 297 du code pénal relatif à l’abus de confiance parce que le
délit de distribution s’apparente à un abus de confiance à l’égard de la société et des
associés.
Cet article sanctionne l’auteur de l’infraction de dix ans d’emprisonnement et d’une
amende lorsqu’il est soit mandataire, employé, ouvrier ou serviteur du possesseur de
l’objet détourné.

III. Société unipersonnelle à responsabilité limitée S.U.A.R.L 


Pour les S.U.A.R.L, la distribution de dividendes fictifs n’est pas pénalisée. Est-il
possible alors de raisonner par analogie et d’assimiler les gérants aux administrateurs et
d’appliquer ainsi les dispositions de l’article 223 aux SUARL.
La réponse est négative en application du principe de la légalité consacré par l’article 28
de la constitution tunisienne de 2014 : il n’y a pas de peines sans texte.

CHAPITRE 7 : LES INFRACTIONS RELATIVES A LA PRESENTATION OU PUBLICATION DES


BILANS INEXACTS
Le but: dissimuler la situation de l'entreprise:
L’inexactitude est insuffisante a elle seul pour constituer le délit elle doit être
accompagnée par la présentation ou la publication des comptes inexacts.
En Tunisie, les dispositions légales relatives à la présentation et la publication
d’informations financières inexactes diffèrent selon la forme juridique de la société en
question. Le point commun est que les informations ne représentent la véritable
situation de la société.
En Droit comparé, en prenant le cas de la France, ce délit s’appelle délit de la
publication de comptes annuels infidèles, ce qui veut dire qu’en France les comptes et
les états intermédiaires sont hors du champd’application de ce délit.
Quelle est la véritable situation de la société visée par le législateur tunisien ?
A ce niveau, il est utile de rappeler que les comptes sont arrêtés selon le principe du
coût historique, ces évaluations au coût historique s’écartent de la valeur réelle sur le
marché. Faut- il établir le bilan à la juste valeur des éléments actifs et passifs pour
échapper à la sanction pénale ? Qui sera dans ce cas habilité à faire ces évaluations
source de subjectivité par définition ?
En effet, le décret n°96-2459 du 30 Décembre 1996 portant approbation du cadre
conceptuel de la comptabilité dans son §41 retient la convention du coût historique.
Selon cette convention le coût historique (ou valeur d’origine) sert de base adéquate
pour la comptabilisation des postes d’actif et de passif de l’entreprise. Selon la même
référence, le choix du coût historique se justifie par le fait que la valeur d’origine
constitue une information vérifiable reposant sur une évidence et est, par conséquent,
objective.
En pratique la valeur réelle s’écart souvent significativement de la valeur historique. Le
droit comptable tunisien donne d’autres méthodes alternatives d’évaluation. Dans ce
cadre la méthode de juste valeur se rapproche plus de la valeur réelle. Selon cette
méthode, les actifs doivent être valorises dans les bilans à la valeur sur le marché à la
date de clôture du bilan.
Cette méthode s’oppose à la ‘valorisation au coût historique ’ utilisée en Tunisie, selon
laquelle l’actif reste valorisé dans les comptes à son prix à la date d’achat, même si la
valeur de marché a entre-temps évolué.

I. S .A.R.L :
Article 146 du C.S.C : « Sont punis d’un emprisonnement d’un an à5 ans et d’une amende de
500 à 5000 dinars :
1/….2/….
3/ Les gérants qui, en l’absence de toute distribution du reliquat des dividendes, ont sciemment
présenté aux associés des ‘‘états financiers’’ annuels ne reflétant pas la véritable situation de la société
ou qui , de mauvaise foi ont fait , des biens ou du crédit de la société ,un usage qu’ils savaient contraire
à l’intérêt de celle-ci ,dans un dessein personnel ou pour favoriser une autre société ou une autre
entreprise dans laquelle ils étaient intéressés directement ou indirectement , ou ils font usage de
pouvoirs qu’ils détenaient ou des voix qui étaient en leur possession et qu’ils savaient contraire à
l’intérêt de la société dans un dessein personnel ou pour favoriser une autre société ou une autre
entreprise dans laquelle ils étaient intéressés directement ou indirectement . »

Cet article présente quelques différences par rapport à l’article 223 :


- le terme «bilan» est remplacé par «états financiers annuels » ce qui étend la portée de
l’article aux autres éléments des états financiers autres que le bilan, soit l’état de
résultats, le tableau de flux de trésorerie et les notes aux états financiers.
- restreint aux seuls états annuels. Ce qui exclue les états financiers intermédiaires ou
prévisionnels.
- le terme «inexact » est remplacé par «ne reflétant pas la véritable situation », ce qui est
plus précis.
Mais qu’elle est la véritable situation de la société ? Ne faut-il pas recourir à la juste
valeur pour l’atteindre ?

-L’article 146 du C.S.C présente une ambiguïté au niveau de sa construction puisqu’il


laisse entendre que l’absence de distribution de dividendes est un élément matériel qu’il
faut réunir et une condition d’application de cet article, ce qui est loin d’être cohérent. A
priori le mot «même », présent dans l’article 223 a été omis dans l’article 146.
D’ailleurs, en Droit comparé aussi, le texte français stipule«… pour le gérant, même en
absence de distribution de dividendes… »

Les éléments de ce délit doivent être réunis soit :


1- Il faut être gérant de la société.
Le directeur financier et le responsable comptable ne sont pas punis. La pénalisation du
gérant est le corollaire du fait qu’il est l’organe habilité, sous peine d’amendes pénales
prévues par l’article 147 du CSC, à établir pour chaque exercice un inventaire, un bilan
et un rapport de gestion.
En effet, l’article 147 du C.S.C stipule que « Sont punis d’une amende de 500 à 5000
dinars les gérants qui n’ont pas établi pour chaque exercice un inventaire, un bilan ou
un rapport de gestion ».

2- Il faut avoir agi sciemment en connaissance de cause. Ce qui exclut les inexactitudes de
bonne foi et les simples erreurs matérielles de frappe ou d’addition.
3- Il faut qu’il y ait effectivement une présentation aux associés.
La publication à plusieurs personnes (même dans les journaux ou tout autre support…)
ou à des tiers ou à l’administration fiscale ne constitue pas une présentation aux associés
et n’est donc pas punissable.
4- Il faut qu’il y ait une présentation d’états financiers annuels qui ne reflètent pas la
véritable situation de la société.
Le texte est plus général que pour les SARL, toute inexactitude dans l’un des états de
synthèse composant les états financiers (bilan, état de résultat, état des flux de
trésorerie) du fait qu’elle ne reflète pas la véritable situation de la société peut constituer
l’élément matériel du délit.
5- Le texte de l’article exige que les états financiers soient annuels. En conséquence, la
présentation aux associés d’états financiers d’une période intermédiaire (semestriel)
même ne reflètent pas la véritable situation de la société, échappe à la sanction prévue
par l’article 146.

II. SOCIETE ANONYME :


Article 223 du C.S.C : Sont punis d'une peine d'emprisonnement d'un an au moins et de cinq ans au
plus et d'une amende de deux mille à dix mille dinars ou de l'une de ces deux peines seulement:
1/…2/les membres du conseil d'administration qui, même en l'absence de toute distribution de
dividendes ont sciemment publié ou présenté aux actionnaires un bilan inexact en vue de dissimuler la
véritable situation de la société.

Cet article s’applique, donc :


- aux membres du conseil d’administration : la doctrine reproche au texte sa
généralité étant donné que les administrateurs n’assument pas tous la même
responsabilité au sein du conseil et de la société. Le PDG ou le DG sont, normalement
les plus responsables ainsi que les membres du conseil et en même temps membre du
comité d’audit.
- Si les membres du conseil d’administration ont agi sciemment en vue de
dissimuler la situation véritable de la société et non suite à une erreur arithmétique ou
omission spontanée : il faut donc prouver la mauvaise foi (élément intentionnel).
- S’il y ait une publication ou une présentation aux actionnaires dans l’assemblée
ou non. la présentation de bilan inexact à d’autres parties ne parait pas être couverte par
cet article.
- En cas de présentation de bilan inexact : les termes «bilan » et «inexact » sont
problématiques. une interprétation restrictive exclurait les autres éléments des états
financiers du champ d’application de cet article, mais pourrait inclure le bilan
intermédiaire, consolidé ou même prévisionnel. Il suffit qu’un bilan inexact soit
présenté. Le terme «exact » n’est pas synonyme de présentation fidèle.
Ainsi, les inexactitudes portant sur les autres éléments des états financiers, tels
qu’énoncés par l’article 18 de la loi n°96-112 du 30 Décembre 1996 relative au système
comptable des entreprises soit l’état de résultats, le tableau de flux de trésorerie et les
notes aux états financiers, ne sont pas réprimées par les dispositions de l’article 223.
Le C.S.C ne donne aucune définition du terme bilan. En revenant à la loi comptable, le
Bilan a été définit par l’article 79 du décret n° 96-2459 du 30 Décembre 1996portant
approbation du cadre conceptuel de la comptabilité comme : « une représentation, à une
date donnée, de la situation financière de l’entreprise sous forme d’actif et de passif et
de capitaux propres. L’actif et le passif sont regroupés ou divisés d’après le degré
d’incertitude relatif au montant et au montant de la réalisation ou de la liquidation
éventuelle ». Cette définition pourrait inclure des bilans prévisionnels et même
intermédiaires qui restent donc concernés par les dispositions de l’article 223.

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