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un frein aux efforts d’intégration et de développement économique de la
région.
C’est dire que l’Ohada fut créée dans le but d’harmoniser ou plus
exactement d’unifier le droit des affaires des Etats parties afin d’assurer la
1
Ancien Président de la Cour Suprême du Sénégal, ancien Vice-président de la Cour Internationale de la Haye, ancien
Président de la Cour Constitutionnelle du Sénégal.V.égal « L’OHADA est un outil juridique imaginé et réalisé par l’Afrique
pour servir le développement et la croissance ». (J.O.OHADA, n°4, 1er Novembre 1997, p.1
2
sécurité juridique et judiciaire de l’environnement des affaires. D’où
l’élaboration et l’adoption des règles communes, simples, modernes et
adaptées à la situation économique des pays concernés, appelées Actes
uniformes. Notons que ces actes uniformes ont une valeur supranationale
et sont directement applicables et obligatoires dans les Etats parties.
3
solutions qui seront des ressources nécessaires à l’insertion de l’Afrique
dans l’économie mondiale afin d’affronter les effets néfastes de la
mondialisation. Les Etats-parties de l’OHADA, dans leur quête d’attractivité
économique, prennent conscience de la présence massive des
investisseurs de tous horizons et de la nécessité d’adapter les règles de
sécurisation des affaires afin de répondre à leurs attentes. « Cette
catégorie d’investisseurs, écrit un auteur, est donc en mesure de faire
pendant longtemps la pluie et le beau temps (…) et parallèlement ils se
livrent à un lobbying sur les autorités étatiques pour qu’elles reforment les
règles juridiques ou écartent les obstacles qui les gênent3 ».
C’est pour ainsi dire que les règles édictées par le législateur OHADA,
ont pour but la sécurité juridique et judiciaire favorables à l’investissement.
Mais la sécurité juridique ne suffit pas à elle seule pour encourager
l’investissement. Il faudrait, pour atteindre l’objectif escompté, instituer une
véritable sécurité judiciaire. Pour les investisseurs, deux principales
préoccupations se dégagent : la prévisibilité naturellement attachée aux
décisions de justice et la sensibilité économique. Cette prévisibilité
renforcée de réalisme est largement satisfaite par le droit OHADA. Il fallait
en effet, une certaine rencontre du droit et de l’économie, les économistes
ayant mis en relief le lien étroit entre les données juridiques et les faits
économiques.
3
A. MARTIN-SERF, « L’instrumentalisation du droit des sociétés », RJ com, 2002, 108, spéc.118
4
Cela pose également la question de savoir : comment concilier d’une
part, l’objectif de sécurité juridique et judiciaire, vecteur incontournable,
indispensable pour drainer des flux toujours plus importants
d’investissements en Afrique, facteur de stabilité et, d’autre part, l’enjeu
essentiel dont participe l’OHADA4 à et vecteur de la performance
économique.
4
Unifier le droit de l’activité économique des entreprises afin d’assurer la sécurité juridique et judiciaire de
l’investissement dans les Etats partie. Le traité OHADA révisé le 17 Octobre 2008 au Québec par les chefs
d’Etats et de Gouvernement des pays membres, est entré en vigueur le 21 Mars 2010 avec les dépôts des
instruments de ratification du Sénégal comme 8ième pays membre.
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La matière n’est certes pas nouvelle, mais les innovations introduites
par la réforme sont importantes et méritent une attention particulière.
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registre est dénommé registre du crédit mobilier. Registre du crédit et non
registre des suretés parce que les inscriptions de suretés que ce registre
est appelé à recevoir sont nécessairement liées à la mise en place d’un
crédit consenti au débiteur que le crédit soit antérieur, ce qui est
l’hypothèse la plus courante, ou postérieur à l’inscription de la sureté. Le
lien, la relation est donc établie entre le crédit, les suretés et le registre en
ce qu’il est possible de schématiser en disant que : le crédit suppose la
sureté (même si cela n’est pas toujours le cas) et que la sureté nécessite
l’inscription au RCCM non seulement à titre probatoire mais également
pour des besoins de publicité. Mais , il faut aller plus loin et dire qu’à travers
le RCCM c’est le crédit , entendu comme confiance ( du latin credere, c’est-
à dire croire) du débiteur ou du contractant en général, qui est apprécié de
manière globale et le RCCM est l’un des moyens juridiques qui permet
d’apprécier ce crédit et partant la crédibilité, qui est l’un des moyens
juridiques permettant d’établir une relation d’affaires . D’où l’intérêt de la
présente contribution.
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informations qui en l’espèce ont trait aux différents droits réels consentis,
généralement à un titre provisoire, sur des biens mobiliers. Le RCCM ne
peut atteindre les objectifs à lui assignés que s’il remplit convenablement
ces deux fonctions différentes, mais complémentaires qui lui sont
assignées à savoir la centralisation des inscriptions et leur publicité à
travers la diffusion des informations.
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Par ailleurs, ce travail propose une nouvelle réflexion sur l’application
des dispositions de l’Acte Uniforme relatif au Droit Commercial Général,
relatives au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier.
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Ainsi, de l’analyse de l’Acte Uniforme relatif au Droit Commercial
Général, il résulte que le Registre du Commerce et du Crédit Mobilier
occupe une place non négligeable en ce qu’il vise l’immatriculation des
assujettis et de leur crédit mobilier d’une part, et la publicité des actes
d’autres part. Le RCCM participe donc à la sécurisation des affaires dans
l’espace OHADA.
C’est ainsi qu’il sera envisagé dans cette étude, d’une part, les notions
et buts du Registre du Commerce et du Crédit Mobilier de l’OHA( première
partie) et, d’autre part, le rôle du Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier OHADA dans la sécurisation des affaires (deuxième partie).
5
Philosophe Grec du IVème Siècle
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PREMIERE PARTIE :
NOTIONS ET BUTS DU REGISTRE DU COMMERCE ET DU CREDIT MOBILIER DE L’OHAD
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L’un des mérites du législateur OHADA est à n’en point douter la
clarification des conditions d’accès à la profession commerciale, ainsi que
celles relatives à l’acquisition de la qualité de commerçant.
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CHAPITRE I : LE FONCTIONNEMENT ET L’ORGANISATION DU
REGISTRE DU COMMERCE ET DE CREDIT MOBILIER
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nécessaires au développement des activités économiques. Dans cette
optique, le RCCM se voit reconnaitre également des missions techniques,
d’immatriculation et de déclaration d’activités de l’entreprenant, d’une part ;
d’inscription des suretés mobilières et du crédit-bail, d’autre part. Par
ailleurs, l’article 35 élargit notablement l’objet du RCCM à de nouveaux
assujettis et à de nouveaux actes.
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Les sociétés civiles par leur forme et commerciales par leur objet : en
réalité, cette catégorie ne saurait exister, il y a ici une double maitrise de la
part du législateur. Une société peut être civile par son objet, mais
difficilement par sa forme. De plus, l’AUSCGIE interdit la constitution de la
société civile ayant un objet commercial, puisque, au terme de l’article 3 de
cet acte uniforme, toutes personnes désirant exercer en société, une
activité commerciale sur le territoire de l’un des Etats parties, doivent
choisir l’une des formes de société qui convient à l’activité envisagée parmi
celles prévues par le présent acte uniforme. Les sociétés retenues sont
celles énumérées à l’article 6 de l’AUSCGIE (SNC, SCS, SARL, SA et
SAS) et sont toutes commerciales à raison de leur forme. La société civile
ayant un objet commercial, est donc une société irrégulière qui ne peut pas
se faire immatriculer ;
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sociétés dont les renseignements étaient sans effets juridiques (au plan
civil ou pénal) le défaut n’entraînant aucune déchéance ni sanction.
Mais la réforme n’a pas été rendue applicable dans les colonies de
sorte qu’à l’indépendance nos pays se sont retrouvés avec un registre de
commerce archaïque et inadapté à l’évolution économique.
- La réserve de propriété ;
- Le contrat de crédit-bail ;
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L’ensemble de ce dispositif vise à offrir aux entreprises un plus large
champ d’informations sur la situation juridique et financière de leurs
partenaires commerciaux. Cela a l’avantage de mettre en place des
garanties juridiques sérieuses, et par là même faciliter les échanges et le
marché.
Un niveau local
Un niveau national
Un niveau régional
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chronologique qui enregistre les demandes dans leur ordre d’arrivée, un
répertoire alphabétique, un répertoire par numéro et collection des dossiers
individuels pour chaque assujetti. Le second registre, différent du premier,
est consacré à l’inscription des sûretés. Ce dernier comprend trois
registres : un registre chronologique des dépôts, un répertoire alphabétique
et la collection des dossiers individuels. Le fichier national centralise les
renseignements consignés dans chaque registre du commerce et du crédit
mobilier.
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d’activité reçus de chaque Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier avec mention :
23
A cet effet, la formalité d’immatriculation obéit à un certain nombre de
conditions et, concerne tant les personnes physiques que morales (§ 1),
après qu’elle soit accomplie produit des effets (§ 2).
24
A- L’immatriculation des personnes physiques
- sa nationalité ;
- le cas échéant le nom sous lequel elle exerce son activité, ainsi que
l’enseigne utilisée ;
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- le cas échéant, la nature et l’adresse des derniers qu’il a exploités
précédemment avec l’indication de leur numéro d’immatriculation au
Registre du Commerce et du Crédit Mobilier ;
- Un certificat de résidence ;
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- Une copie du titre de propriété ou du bail ou du titre d’occupation du
principal établissement et le cas échéant de celui des autres
établissements et succursales ;
La Cour estime que la mention faite dans les actes conclus selon
laquelle l’entreprise est représentée par son directeur confirme cette
interprétation. La décision est doublement critiquable. D’une part, elle
conforte des pratiques juridiques condamnables par lesquelles des
personnes physiques font croire qu’elles exercent leur activité en tant que
personne morale en s’octroyant des titres que la loi réserve pour des
fonctions précises et déterminées.
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D’autre part, seule une personne ayant une existence juridique peut se
faire représenter par une autre : un commerçant personne physique ne
peut pas être représenté par son directeur. Il ne peut être représenté que
par une personne munie d’un mandat exprès. En outre, il ne faut pas
confondre le nom commercial et la dénomination sociale ; le nom
commercial n’est qu’un nom sous lequel est exercée une activité ; il doit
être distingué du nom de la personne morale ; seule cette dernière peut se
faire immatriculer sous son nom9.
9
CCJA, arrêt n°040 /2009 du 30 juin 2009 : Ohadata J-10-78.
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1. la raison sociale ou la dénomination sociale ou l’appellation suivant le
cas ;
29
11. ou toute autre indication prévue par une disposition légale
particulière.
30
5. le cas échéant, une autorisation préalable d’exercer l’activité du
demandeur.
31
ou de la personne morale ; sa nationalité ; l’adresse de son siège
social ; le cas échéant, les noms, prénoms et domicile personnel des
associés indéfiniment et personnellement responsables des dettes
sociales ;
33
échéant notifier à la partie intéressée le retrait de son immatriculation et
procéder à sa radiation.
34
Toute personne immatriculée au Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier est présumée, sauf preuve contraire, avoir la qualité de
commerçant au sens de l’Acte uniforme relatif au Droit Commercial
Général.
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B- Les effets à l’égard des tiers
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CCJA, 2ème ch., Arr. n°145 /2019, 09 mai 2019, Aff. Cabinet de l’Office d’Aide d’Accompagnement à la Création
d’Entreprise dit ODACE c/ SIPF
11
CCJA, 3ème ch., Arr. n° 134/2017, 08 juin 2017, Aff. SIB c/ SIC ACACIA, la BACI, CARICI, la SCI LOTUS
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non-respect de cette disposition les expose à une sanction pénale ; cela,
dans les cas de dissolution des sociétés.
37
Ce registre tenu par le greffier du tribunal de Commerce ou du Tribunal
de Grande instance permet de dénombrer les commerçants, les sociétés et
les groupements d’intérêts économiques installés dans son ressort. A
l’origine ce registre n’était qu’un répertoire de renseignements donnés sur
les commerçants sous la responsabilité du déclarant. Mais un important
nombre d’innovations ont été introduites lors de la révision de l’Acte
uniforme de l’OHADA.
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Pour prétendre remplir correctement cette fonction, tout commerçant
personne physique ou morale est soumis à l’obligation d’inscription au
RCCM, doivent également être inscrits les actes la concernant, notamment
les suretés mobilières limitativement prévues par la loi. L’inscription initiale
doit être mise à jour périodiquement, en renseignant tous les événements
qui jalonnent la vie professionnelle du commerçant.
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la décision en cause. Toute personne qui entend se prévaloir d’une des
décisions dont la transcription doit être faite d’office est tenue d’établir que
cette décision a été transcrite, à charge pour elle d’en demander la
transcription au RCCM.
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Ainsi, le registre du commerce et du crédit mobilier est une dynamique
d’informations qui doit être actualisée constamment à la faveur de la
survenance de circonstances nouvelles.
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Nom, prénom, dénomination sociale, domicile ou siège social et si
possible les coordonnées électroniques et le numéro d’immatriculation ou
de déclaration d’activités, du créancier ou de l’argent de sureté, du débiteur
de la créance garantie et du constituant s’il n’est pas ce débiteur ;
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- le second exemplaire de sa déclaration visé par le greffe qui
mentionne la date et le numéro d’ordre de l’inscription ;
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- au livre foncier conformément à la réglementation de chaque Etat-
partie.
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Cette inscription doit être renouvelée, à sa date d’échéance, dans les
mêmes conditions que l’inscription initiale.
A- La modification de l’inscription
45
Toute modification concernant notamment l’état civil, le régime
matrimonial, la capacité et l’activité de l’assujetti personne physique, ou
encore toute modification concernant le statut des personnes morales
assujetties à l’immatriculation doit être mentionnée au registre du
commerce et du crédit mobilier.
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physique, ou encore toute modification concernant le statut des personnes
morales assujetties à l’immatriculation doit être mentionnée au RCCM.
47
Le greffier porte mention en marge de l’inscription au RCCM de
l’ordonnance de main levée ou du formulaire de radiation agréée par le
conservateur.
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En d’autres termes, le défaut d’inscription prive l’assujetti du bénéfice
des règles propres au commerçant mais ne lui permet pas de se soustraire
aux charges inhérentes a cette qualité.
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TC BRAZZAVILLE, Ord. réf. n° 065, 28 Oct. 2011, Aff. Sté générale WIETC Company Ltd C/ Sté BRAEL-CONGO
SARL, dans cette affaire, l’action en rétractation d’une ordonnance présidentielle intentée par la Société générale WIETC
Company Ltd a été déclarée irrecevable du fait de l’absence de personnalité juridique, cette action ne pouvait donc être
introduite que par les membres de cette société individuellement .
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Elle est notifiée par Acte Extra Judiciaire au propriétaire, au
conservateur et au bailleur. Il n’y a pas de garantie hypothécaire sans
inscription. Par conséquent, une surèté non inscrite au Registre du
Commerce et du crédit Mobilier est inopposable aux tiers.
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DEUXIEME PARTIE :
LE ROLE DU REGISTRE DU COMMERCE ET DU CREDIT MOBILIER DANS LA SECURISA
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Dans cette partie, il s’agira d’apprécier le rôle que joue le Registre du
Commerce et du Crédit Mobilier dans l’amélioration de crédit. Autrement dit,
voir dans quelle mesure ce registre et les mécanismes mis en place pour
en assurer l’effectivité et l’efficacité contribuent à l’amélioration de l’accès
au crédit des entreprises de l’espace OHADA.
Cela a été dit et il convient de le redire, c’est une évolution , voire une
révolution par rapport à la situation antérieure. Hérité du droit français dans
lequel le système existe encore aujourd’hui malgré les reformes
intervenues en droit des sûretés, ce système prévoyait que le lieu
d’inscription de la sureté était fonction de la nature du bien donné en
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garantie ; ce lieu était forcément différent suivant les biens et même suivant
les pays.
L’Acte uniforme prévoit désormais que les inscriptions des suretés qu’il
énumère se fait au RCCM tenu au greffe de la juridiction compétente
ratione loci et ratione materie (article 20 AUDCG). La juridiction compétente
est, suivant le cas, le lieu d’immatriculation de la société, le lieu
d’immatriculation de l’acquéreur ou le lieu d’immatriculation du propriétaire
en cas de nantissement des stocks.
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mobilières, fonds de commerce, matériel professionnel et véhicule
automobile et de 2 ans seulement pour le nantissement des stocks. Cette
durée limitée pour les stocks est probablement justifiée par le caractère
fongible et périssable des marchandises. L’inscription prend fin à l’issue de
la durée, si elle n’est pas renouvelée. Mais avant l’expiration de ce délai,
l’inscription peut être radiée. La radiation peut être totale ou partielle, elle
peut être conventionnelle ou contentieuse. Dans le premier cas, le
créancier consent expressément la radiation. Dans le second, elle est faite
par décision judicaire généralement à la demande du débiteur constituant.
55
- au livre foncier conformément à la réglementation de chaque Etat ;
56
Conséquence logique du gain de temps, la centralisation permet un
gain d’argent parce que les couts d’accès aux informations sont
sensiblement réduits, qu’il s’agisse des couts directs ou des frais indirects,
ce qui peut se ressentir positivement sur le cout du crédit qui sera octroyé.
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Les sûretés engendrent souvent les conflits de plus en plus complexes
qui nécessitent des procédures interminables, puisqu’elles touchent en
général aux éléments du patrimoine. Le Greffier est donc souvent sollicité
que ce soit au moment de l’inscription des sûretés, comme nous l’avions
notifié plus haut, ainsi qu’au moment de leur radiation. Aussi, il est
important de distinguer le conflit de l’immatriculation de celui des sûretés.
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La conformité se rapporte à la production non seulement d’une
demande contenant toutes les indications requises tant des personnes
physiques que des personnes morales, mais aussi des pièces justificatives
y afférentes. L’ancien article 26 de l’AUDCG qui était applicable au
commerçant, personne physique, prévoyait qu’ « à l’appui de ses
déclarations, le requérant est tenu de fournir les pièces justificatives
suivantes ». L’emploi de la forme impérative augure de la sanction qui peut
suivre en cas de transgression de cette disposition. L’article 28 du même
Acte uniforme qui était relatif aux personnes morales en donnait ainsi : « à
cette demande, sont jointes, sous peine de rejet, les pièces justificatives
suivantes ».
Pourtant, l’ancien article 41 dudit Acte uniforme qui traitait de l’un des
aspects du contentieux de l’immatriculation ne faisait aucune suite au
pouvoir de rejet ou de refus d’inscription du greffier. Le postérieurement à
l’attribution du numéro d’immatriculation à la société commerciale en cause.
L’immatriculation immédiate aurait ainsi un revers qui risque de ne pouvoir
être réparé que par le recours au juge.
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La déclaration de cessation d’activité qui aboutit au même résultat
concerne l’entreprenant. D’après l’article 55(1) de l’AUDCG , « Toute
personne physique immatriculée doit, dans le délai d’un mois à compter de
la cessation de son activité, demander sa radiation au Registre du
Commerce et du Crédit Mobilier. Cette formalité doit également être
accomplie pour les succursales et établissements ».
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En cas de cessation d’activités, la radiation du registre doit être
demandée. Elle vise à éliminer du Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier les immatriculations fictives ou des coquilles vides. Cette formalité
doit également être accomplie pour les succursales et établissements.
La cessation peut être volontaire et, dans ce cas, c’est l’intéressé lui-
même qui demande la radiation dans le délai d’un mois.
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La radiation emporte la perte des droits résultant de l’immatriculation.
Ce sont donc les opérations qui sont réalisées qui lui font perdre sa
personnalité à la date prévue par la loi comme celle prévue par les
liquidations amiables (1844-8 : « la personnalité morale de la société.
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Paragraphe 2 : Le contentieux de l’inscription des sûretés
Pour pouvoir produire des effets à l’égard des tiers et leur être opposable,
les sûretés doivent faire l’objet de publicité avec inscription au RCCM.
Celle-ci se réalise par l’accomplissement au greffe de certaines formalités
qui une fois accomplis génèrent d’importants droits pour le créancier inscrit.
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est tenu d’en rapporter la preuve ». C’est ainsi qu’en matière de sûretés
mobilières, l’article 65 de l’Acte uniforme portant organisation des sûretés,
adopté le 15 décembre 2010 à Lomé (Togo), prévoit que : « toute
inscription de sûreté mobilière effectuée par fraude ou portant des
indications inexactes, données de mauvaise foi, est punie de peines
prévues par la loi nationale.
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C’est dire que la qualité de commerçant est déterminante pour l’obligation
d’immatriculation des personnes physiques au RCCM dans l’espace
OHADA.
Dans tous les cas ces personnes doivent requérir leur immatriculation
dans le premier mois de l’exploitation de leur commerce. Faute de quoi
elles sont susceptibles d’être poursuivies pour défaut d’immatriculation.
Donc, pour infraction d’omission.
65
B- La mise en jeu de la responsabilité civile et pénale du Greffier
66
Aux termes de l’article 66 al 3 « toute inscription, modification ou
radiation non conforme aux prescriptions de la loi ainsi que toute délivrance
d’extraits incomplets ou erronés engagent, selon le cas la responsabilité du
greffier ou du représentant de l’organe compétent dans L’Etat-partie ».
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Le Greffier qui sachant que les informations qui sont portées à sa
connaissance, sont fausses ou inexactes, mais accepte néanmoins
d’inscrire de mauvaise foi une sûreté, s’expose à une peine d’amende ,
fixée par chaque Etat-partie.
Le bailleur d’un immeuble jouit d’un privilège sur les meubles qui
garnissent les lieux loués. Ce privilège s’étend à toutes les créances du
bailleur contre le preneur ainsi que tous les dommages et intérêts qui
pourraient lui être alloués.
68
En effet, que ce soit l’infraction d’inscription frauduleuse ou celle de
privation de privilège, il existe un dol général qui doit être sanctionné car les
manœuvres pratiquées par l’une des parties l’acte l’inscription , sont telles
qu’il est évident que sans elles l’inscription n’aurait pas eu lieu.
69
d’inobservation des formalités liées au Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier(Section 1), puis nous envisagerons quelques esquisses de solution
pour une meilleure sécurisation des affaires par le Registre du Commerce
et du Crédit Mobilier (Section 2).
C’est dire, qu’en ratifiant le traité OHADA, les Etats parties ont pris
l’engagement, aux termes de l’article 5 précité, de « déterminer les
sanctions pénales encourues ». Il convenait alors pour chaque Etat-partie,
70
de relever toutes les dispositions du droit uniforme appelant des sanctions
pénales, de rechercher celles qui existent déjà dans le droit interne ,et de
dire si elles coïncident avec les infractions définies par le droit uniforme et
si elles sont adaptées. Par contre, en cas de silence du droit antérieur sur
ce point, il fallait prévoir des sanctions pénales nouvelles. Cet engagement
a-t-il été respecté ? Certainement pas, surtout en ce concerne les
qualifications prévues à l’article 69 de l’AUDCG, et qui sont relatives au non
respect de l’obligation d’immatriculation ou de déclaration d’activité au
RCCM.
71
faites sans qu’il y ait eu au préalable inscription initiale. La simple logique
aurait voulu que le législateur affecte d’abord des peines au non respect de
l’inscription initiale, quitte à les appliquer par renvoi aux inscriptions
subséquentes.
72
dans le but de rechercher véritablement les peines applicables en la
matière.
73
Ainsi, la doctrine est loin d’être unanime relativement aux peines qu’il
faut affecter aux infractions de l’article 69 de l’AUDCG.
74
« Il est généralement plus graves de mentir que de se taire », affirment
Jean LARGUIER et Philippe CONTE. C’est pourquoi le fait de donner, de
mauvaise foi, des indications inexactes ou incomplètes en vue d’une
immatriculation ou d’une modification de l’inscription constitue le délit prévu
par l’article 69 de l’acte uniforme précité. Il s’agit donc d’une infraction
intentionnelle, car il y a mauvaise foi de la part du commerçant ou du
dirigeant social.
75
Commerce et du Crédit Mobilier
76
- Le transfert des compétences des anciennes aux nouvelles
autorités13 ;
77
aux suretés organisées par l’AUS mais est inhérente à la quasi-totalité des
suretés, surtout les suretés réelles (exemple : pour l’hypothèque, la
publicité est faite par le biais du livre foncier).
78
contribuent réellement à l'amélioration de l'accès au crédit de
entreprises de l'espace OHADA, c'est-à-dire à renforcer le crédit de
entreprises de la région en terme de confiance et de possibilité d'accès au
crédit?
Ces organes ne sont pas certes, prévus par le traité, mais sont
directement rattachés au Secrétariat Permanent qui pourvoit au
financement et au fonctionnement. Les CNO sont présidés par les
représentants du Ministre de la Justice avec un vice-président nommé par
le Ministre des Finances.
79
Il s'agit d'abord de la centralisation des différentes inscriptions
en un seul et même lieu, compte non tenu de la nature du bien.
80
la confiance entre les partenaires.
81
normalement être compétente pour connaitre du contentieux relatif à
l’immatriculation. Il y a là un gage de simplification et de sécurité judiciaire.
82
Cette option n’est possible que s’il est prouvé que le greffier a une fois
encore commis des erreurs dans l’exercice du contrôle de régularité de la
demande d’immatriculation qui lui a été soumise.
La décision de rétablissement de l’immatriculation au RCCM servira alors à
les rectifier. Ajoutées à la responsabilité du Greffier, ces contraintes
permettraient d’accroitre la crédibilité de la procédure d’immatriculation.
83
CONCLUSION
84
Le problème s’est posé différemment dans les sociétés commerciales
où l’obligation d’information était et reste encore une nécessité dans
certaines situations. De même, dans les entreprises individuelles, le
principe du secret a été fortement récusé lorsque les salariés ne sont pas
informés de l’évolution d’une entreprise à laquelle leur destin économique
est lié. Ces différentes raisons ont été à l’origine de l’institution de la
publicité légale, dont le pole principal en OHADA réside dans l’institution du
Registre du Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM).
85
sécurité du crédit et des transactions. A cet effet, le registre reçoit
dorénavant l’inscription des suretés mobilières énumérées à l’article 35,
alinéas 6, 7 et 8 de l’AUDCG , d’où la rénovation de son appellation .
86
compétent dans l’Etat partie, le juge pourrait, en cas de silence de la loi,
prononcé trois sortes de décisions.
87
1. Le défaut d’inscriptions ou de déclarations d’activités subséquentes
88
En effet, il est de principe que l’assujetti , personnes physique ou
morale , établi dans l’un des Etats parties , ne peut se faire immatriculer
qu’une seule fois sur le territoire de cet Etat. Ce principe connait cependant
un tempérament : l’existence d’une succursale ou d’un établissement dans
un ressort autre que celui dans lequel le commerçant a été immatriculé,
oblige celui-ci à requérir une deuxième immatriculation, appelée
immatriculation secondaire, dans le délai d’un mois à compter du début de
l’exploitation, faute de quoi il pourra être poursuivi devant la juridiction
compétente pour défaut d’immatriculation secondaire. Il en est de même
en ce qui concerne le défaut de radiation.
BIBLIOGRAPHIE
89
- NGUEBOU TOUKAN Josette, Le Droit Commercial général dans l’acte
uniforme OHADA, Presses Universitaires africaines, Yaoundé, 1998.
II-THESE ET COURS :
ARTICLES :
VI- WEBOGRAPHIE :
- https://www. Journaldunet.fr. consulté le 03 septembre 2021
- WWW.nomos-elibrary.
90
- www.Bger.Ch/fr/index/juridiction/jurisdiction-inhait-template/juridiction-recht/juridiction-
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- https://edoctrine.caij.qc.ca/revue-dubarreau/64/1320560486 (consulté le 14 octobre
2021)
- www.ohada.com/ohadata j-0284
91