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1-définition :
Délit de l’information fausse ou trompeuse, est le fait de répandre dans le
public, par des voies et moyens quelconques, des informations fausses ou
trompeuses sur les perspectives ou la situation d’un émetteur de titres ou
l’information fausse ou trompeuse en vue de manipuler les cours de bourse
ou éviter la faillite de sa propre société cotée.
2-L’AUTEUR :
il peut s’agir de « toute personne » il n’y a pas de conditions particulières,
ce peut être un dirigeant de la société émettrice, ou bien un commissaire
aux comptes, voire
un actionnaire, ou tout autre professionnel ou non de la bourse.
A noter que l’auteur doit pouvoir être identifié.
3-L’ACTE :
il faut qu’il y ait diffusion d’informations à caractère faux ou trompeur,
portant sur la situation d’un émetteur ou les perspectives d’évolution d’un
instrument financier.
les informations mensongères doivent être de nature à agir sur les cours. Il
n’est pas important qu’une variation des cours soit effectivement
intervenue ou constatée, il
n’est même pas important que des opérations aient été faites sur de telles
bases.
Il est essentiel de comprendre que le délit d’informations fausses ou
trompeuses est une infraction formelle, et que le résultat est sans incidence
sur les éléments
constitutifs.
4-La legislation:
Dans « politique pénale », il y a la partie « législation ». Et en matière de
délits boursiers, le droit marocain est bien servi. Ces faits sont incriminés et
sanctionnés, entre autres, par la loi sur l’Autorité Marocaine du Marché des
Capitaux (articles 42, 43 et 44). A la clé, des peines qui atteignent 2 ans
d’emprisonnement pour le cas de la « diffusion d’informations fausses ou
trompeuses ».
5-L’exécution
il y a aussi la partie « exécution ». Celle-ci est dévolue à la présidence du
ministère public. Jetons un coup d’œil sur son dernier rapport (2018): Avec
un souci du détail inédit, le document rend compte, infraction par
infraction, du nombre des poursuites engagées durant l’année. A une
exception près : celles relatives à la bourse ne sont mentionnées nulle
part. Ni parmi les infractions financières ni parmi les comportements
réprimés par des lois spéciales (délits de changes, banqueroute, données
personnelles, propriétés industrielles etc.) Ce même constat s’applique au
rapport 2017.
6-l’élément légal
Conformément aux dispositions de l’article 44 du loi n 43-12 (L’AMMC ), «
Toute personne
qui aura sciemment répandu dans le public par des voies et moyens
quelconques, des
informations fausses ou trompeuses sur les perspectives ou la situation
d’un émetteur de titres
ou sur les perspectives d’évolution d’une valeur mobilière de nature à agir
sur les cours ou, de
manière générale, à induire autrui en erreur sera passible d’un
emprisonnement de trois mois à
deux ans et d’une amende de 10000 à 500 000 dirhams ou de l’une de ces
peines seulement.
Le montant de cette amende pourra être porté jusqu’au quintuple du
montant du profit
éventuellement réalisé, sans qu’il puisse être inférieur à ce même profit ».
7-l’élément matériel :
Il consiste à répondre dans le public par des voies et des moyens
quelconques, des informations fausses (mensongères) ou trompeuses
(dolosives) sur les perspectives ou la situation d’un émetteur dont les titres
sont négociés sur un marché réglementé ou sur les perspectives d’évolution
d’un instrument financier admis sur un marché réglementé. Il s’agit donc
d’informations sensibles, de nature à agir sur les cours, on peut remarquer
donc que le contenu de l’information est défini comme celui de
l’information privilégiée en matière de délit d’initié. « C’est en fait l’acte de
commission (le fait de répondre) qui est appréhendé et non le fait de laisser
se répandre une fausse information sans la démentir ». A pu ainsi être
sanctionné le responsable d’une société qui avait indiqué, à un journaliste,
que le résultat net de l’entreprise était équilibré, alors que celle-ci
connaissait une situation très difficile.
8-l’élément moral :
Le délit suppose une intention coupable, il s’agit donc d’un délit
intentionnel, car le texte sanctionne ceux qui auront « sciemment »
répandu l’information fausse ou trompeuse, il réprime de ce fait, les
personnes qui ont agi volontairement et en connaissant le caractère inexact
des informations diffusées. « On peut même dire qu’à ce dol général,
s’ajoute un dol spécial caractérisé par l’intention d’agir sur les cours et dont
la preuve résulte du contenu de l’information diffusée qui a pour finalité de
fausser les cours et le jeu normal du marché » tel n’est pas le cas du
directeur de la publication d’un service télématique dès lors qu’il n’a aucun
moyen de contrôle préalable sur les messages.
9-: La répression des personnes physiques :
pour déterminer les responsables de cette infraction, en d’autre terme
pour savoir ce que désigne le législateur par le terme « toute personne »
utilise dans l’article, il faut chercher les personnes susceptibles de diffuser
ces informations, ainsi on peut poser la question suivante ce délit peut- il
être commis par des professionnels à savoir : les administrateurs et
dirigeants des sociétés de bourses les commissaires aux comptes, les
fonctionnaires des organes administratifs auprès de la bourse comme il
peut être commis par des simples personnes comme des journalistes ou
autres.
10-25-Repression en droit comparé
Le délit de diffusion d’informations fausses ou trompeuses fait l’objet des
mêmes sanctions que le délit d’initié :
emprisonnement de 2 ans
amende s’élevant à 1 500 000 euros. Ce montant peut être amené à
s’élever jusqu’au décuple du montant éventuellement réalisé.
Les personnes morales peuvent être déclarées pénalement responsables de
l’infraction.
La complicité est punissable aux conditions de droit commun.
Enfin, il faut rappeler que ce délit se cumule souvent avec le délit d’initié.