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Délit d'initié :

Droit pénal des affaires


Présente par :
MAOUN Yassine
FATIH Nour
PLAN :
Introduction

I.La constitution de l’infraction du délit d’initier


A. Definition :
B. Élements constitutifs

II. Le régime répressif du délit d’initier :

A. Répression de l’infraction
B. Exemples d’affaires et de jurisprudence

Conclusion
Introduction :

L’aspect pénal de la répression s’explique par le fait que les infractions boursières ne
menacent pas seulement des intérêts individuels, mais la structure même de l’Etat et,
plus largement, celle du marché, car elle met en cause la confiance du public dans le
système financier économique et social et parmi ses infractions, le délit d'initié.

Dans cette perspective, les législations se sont efforcées autant se faire que peut, de
sanctionner toutes les atteintes à la transparence des marchés boursiers. Et de la
qualité de l’information dépend naturellement l’intégrité des marchés. Il est même
prévu par la constitution vu son importance majeur.

Donc comment se constitue cette infraction et quelle est son régime répressif ?
L'initié
I. La constitution de l’infraction du délit d’initier

A. Definition :
Le délit d'initié est une infraction pénale fréquente dans le milieu boursier commise par une personne nommée "
l'initié ". Celui-ci exécute des transactions boursières sur la base d'informations dont ne disposent pas les autres,
c.à.d. qu'il a un avantage concurrentiel sur les autres mais dont l'origine est illicite. En d'autres termes, le spéculateur
est sûr de gagner.

Au Maroc, le délit d'initié est régi par le Dahir portant loi n° 1-93-212 relatif au Conseil Déontologique des Valeurs
Mobilières (CDVM) et aux informations exigées des personnes morales faisant appel public à l'épargne.

Aux termes de l'article 25 de ce même Dahir, le délit d'initié est le fait pour une " personne disposant dans l'exercice
de sa profession ou de ses fonctions, d'informations privilégiées et qui les aura utilisées pour réaliser ou permettre
sciemment de réaliser sur le marché soit directement soit par personne interposée, une ou plusieurs opération ".

Est considérée comme " information privilégiée " selon le même article " toute information relative à la marche
technique, commerciale ou financière d'un émetteur ou aux perspectives d'évolution d'une valeur mobilière, encore
inconnue du public et susceptible d'affecter la décision d'un investisseur ".
Les personnes susceptibles d'être en situation d'initié sont nombreuses. On peut toutefois distinguer entre
les " initiés permanents " et les " initiés occasionnels ".
Les personnes en position " d'initiés permanents " sont des personnes qui, de par leur position ou leur
fonction, ont accès de façon régulière à des informations privilégiées. Il peut s'agir des dirigeants d'une
société cotée ou d'une de ses filiales, ainsi que de toutes personnes participant habituellement au
processus d'établissement des comptes de la société cotée.

Les personnes en position " d'initiés occasionnels " sont celles qui bénéficient d'informations privilégiées à
l'occasion de l'exercice de leur profession ou de leur fonction. Ces personnes peuvent appartenir à la
société cotée ou entretenir avec elle uniquement des relations professionnelles. Il peut s'agir en particulier,
des partenaires contractuels, des avocats ou conseillers intervenant dans une négociation ou une décision
importante sur la situation de la société cotée, ou dans des opérations financières en préparation.

Ce délit permet aux initiateurs de réaliser un profit qui s'entend selon l'article 25 comme étant la différence
entre le prix auquel l'opération initiale a été faite et le cours moyen du titre constaté pendant les 15 jours de
bourse suivant soit la diffusion de l'information privilégiée soit la rectification des informations fausses ou
trompeuses.
B. Éléments constitutifs :
+ Élément légal :

L’élément légal est le Dahir portant loi n°1-93-21 dans son article 25 : l'infraction vise l'utilisation
illicite d’informations privilégiées par des personnes en ayant connaissance à titre professionnel.

Les personnes dites « initiées » sont celles susceptibles de détenir des informations confidentielles
à titre professionnel. Il s'agit de personnes physiques (dirigeants de société), mais aussi de
personnes morales.

Les personnes visées par cet article sont :

le dirigeant d'une société ou toute personne dans l'exercice de ses fonctions qui utilise ou
communique à un tiers sans l'utiliser, une information privilégiée ;
toute personne/tiers qui l'utilise et la communique, autre que les précédentes.
+ Élément moral

Il réside dans la connaissance de réaliser des opérations interdites. La mauvaise foi


est alors caractérisée.

Les personnes visées par cette infraction sont présumées initiées en raison de la
place occupée dans le société. Une présomption de connaissance de l'information
privilégiée pèse sur les personnes.
+ Élément matériel

L'information privilégiée est une information réelle, précise et certaine qui n'a pas été
rendue publique, et qui, si elle avait été rendue publique aurait était susceptible
d'avoir une influence sur le cours du marché boursier.

Il s'agit de toute opération boursière ayant eu pour but de réaliser un gain ou d'éviter
une perte, peu importe sa nature : achat, échange, levée d'option.
Pour que l’élément matériel soit constitué, il faut que l'information confidentielle
ait été exploitée avant qu'elle soit connue du public.
II.Le régime répressif du délit d’initier :
A. Répression de l’infraction :

Les agissements de ces initiés sont réprimés sur le plan pénal par :

-L’emprisonnement de trois mois à deux ans


-Une amende pouvant atteindre le quintuple du profit éventuellement réalisé, sans qu'elle puisse être inférieure
à 200 000 dirhams, ou de l'une de ces peines seulement.

Cette sanction est également valable pour toute personne possédant " en connaissance de
cause des informations privilégiées sur les perspectives ou la situation d'une société dont les
titres sont cotés à la Bourse des valeurs ou sur les perspectives d'évolution d'une valeur
mobilière, qui réalise ou permet de réaliser, directement ou indirectement, une opération ou
communique à un tiers des informations, avant que le public ait connaissance de ces dernières ".
-Les membres du conseil d'administration du Conseil Déontologique des Valeurs
Mobilières CDVM ainsi que son personnel engagent également leur responsabilité
s'ils réalisent - directement ou par personne interposée - des opérations sur les
titres d'une personne morale ayant présenté un document d'information au visa du
CDVM.

- Ainsi, ils encourent la révocation lorsque les transactions auraient été réalisées avant
que le contenu du document d'information n'ait été rendu public (art 30 du Dahir portant
loi n° 1-93-212).
B. Exemples d’affaires et de jurisprudence

Affaire n°1 : Le Titanic


Affaire n°2 : Société Enron
Example :

OP
A

Ste Y
Ste X

Le directeur administratif
et financier de la société X
Conclusion :

-Dans "politique pénale", il y a aussi la partie « exécution », celle-ci est dévolue à la


présidence du ministère public, En ce sens, l'enclenchement de l'action publique
reste tributaire d’un renvoi initié par l’AMMC, qui s’explique en avançant que
l’instantanéité des transactions rend particulièrement difficile l’identification des
comportements délictueux.

L’AMMC dispose d’une nouvelle solution de surveillance (Millenium Surveillance)


qui relève annuellement un nombre important d’anomalies, et selon leurs derniers
rapports annuelles, on relève 1 cas de délit d’initie en 2019, 4 en 2016, 5 en 2011,et
18 cas de 2006 à 2010.
Or, moins d’une dizaine de cas avaient été transmis à la Justice. Ce qui laissait
penser à un "traitement sélectif" des abus. C’est en tout cas ce que suggérait le
rapport 2010 de la Cour des comptes, qui avait sévèrement critiqué le Gendarme de
la bourse.

Selon l’AMMC, « l’objectif ultime de la transmission de ces dossiers à la justice n’est


pas quantitatif et ne vise pas à accroître le nombre de condamnations prononcées,
mais tend plutôt à activer l’effet dissuasif des dispositions législatives régissant ces
infractions et à préserver le bon fonctionnement du marché, son intégrité et la
transparence des opérations qui y sont réalisées ».

Du reste, le sort des dossiers transmis n’a jamais été rendu public. De sorte qu’il est
difficile d’en étudier les jugements.
Merci pour
votre attention !

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