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FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES

ECONOMIQUES ET SOCIALES

SOUISSI

Master Spécialisé JURISTE D’AFFAIRES

Module : Droit pénal des affaires

Thème : Blanchiment de capitaux

Réalisé par : KASSOUD Chaimae / ESGHIR Khalil

Sous la direction de : Pr. RABHI TAOUFIK

1
Introduction :

De tout temps, le blanchiment de capitaux constitue la préoccupation majeure de la société internationale tant et si bien qu’il
est toujours d’envergure d’asseoir une coopération interétatique basée sur un ensemble de règles devant être mis en place par tout état
enclin à y faire face1. En clair, il s’agit dans ce contexte de la délinquance financière la plus ancienne ainsi que la plus connue du fait
qu’elle constitue le corollaire logique à toute criminalité économique (tel que le trafic de drogue)2. En guise de définition, il est
possible de dire que le blanchiment est le fait, soit de faciliter par tout moyen la justification mensongère de l’origine des biens
ou des revenus de l’auteur d’un crime ou d’un délit ayant procuré à celui-ci un profit direct ou indirect, soit d’apporter un concours à
une opération de placement, de dissimulation ou de conversion du produit direct ou indirect d’un crime ou d’un délit 3. Autrement dit,
et de façon abrégée, il s’agit dans ce contexte de la dissimulation de capitaux d’origine délictueuse en les réinjectant dans le circuit
économique.

Historiquement, la notion de blanchiment d'argent est apparue dans les années 20 aux Etats-Unis. La première technique
utilisée fut de se servir de laveries automatiques, commerce où les paiements se font par nature en monnaie fiduciaire, afin de mêler
l'argent « sale », provenant de la vente illégale d'alcool, à de l'argent « propre » issu des revenus réguliers de l'activité de
blanchisserie. Le phénomène a pris de l'ampleur dans les années soixante-dix, avec la progression des ressources procurées par les
trafics de drogue aux grandes organisations criminelles. Cependant, ce n’est qu’en 1989, lors du sommet G7, où l’on a décidé de
mettre en place un organisme sous l’appellation de la GAFI « Groupe d’action financière sur le blanchiment des capitaux ». En clair,

1
H. EZZAIDI, « Moyens et mécanismes de lutte contre le blanchiment de capitaux », Dar Assalam, 2009, p. 156.
2
M.DANTINNE, « Les fondamentaux du blanchiment de capitaux », , Liège, Les Editions de l’Université de Liège, 2008, p. 52.
3
C. MUGARUKA B, « Les Infractions de A à Z », coll. Connaissance et chemin de la justice, éd. Laurent NYANGAZI, Kinshasa, 2011, p. 87.

2
c’est à travers cette entité que l’on a pu instaurer 40 recommandations qui constituent les grandes orientations devant être prises en
compte par l’ensemble des états qui en font partie, et qui sont au nombre de 130 pays.

Toutefois, si l’on se réfère au dernier rapport avancé par ledit organisme concernant le suivi de mise en place des
recommandations précitées, il s’avère que le Maroc manque à l’appel et fait preuve d’inaction quant à un grand nombre de mesures
qui, selon MR JOUAHRI, reste de nature administrative. Ce qui a exhorté la GAFI à faire intégrer le Maroc dans une liste grise qui
comporte l’ensemble des états défaillants à cet égard. Sur ce, on se limitera dans ce contexte à scruter, sous la lumière du rapport
susmentionné, l’arsenal législatif et administratif mis en place par le gouvernement marocain, tout en adoptant une approche
comparative avec le système français.

En effet, ce sujet revêt une immense importance puisqu’il nous permet d’un point de vue théorique de mettre l’accent sur le
dysfonctionnement et les carences affectant notre système législatif en la matière, ainsi que, d’une perspective pratique, de pouvoir
mettre un coup de projecteur sur ce que notre gouvernement doit mettre en mouvement afin de régulariser non seulement sa situation
interne mais également externe, c’est-à-dire vis-à-vis de la société internationale. Sur ce, comment peut-on sortir de cette liste grise ?

Pour ce faire, et afin d’avoir une approche critique tout en minimisant le descriptif, il est possible tout d’abord de mettre en avant dans
une première partie les acquis du Maroc en la matière jusqu’à présent, afin de relater dans une deuxième partie l’ensemble
orientations qui sont toujours à satisfaire

3
Première partie : L’arsenal juridique actuel afférent au blanchiment de capitaux

In concreto, il est judicieux d’un point de vue critique de mettre en avant dans un premier temps ce dont le Maroc dispose afin
tout d’abord de contrecarrer et de prévenir le blanchiment de capitaux, notamment à travers les sanctions pénales vouées à cet effet,
puisque ces dernières ne remplies pas uniquement une fonction répressive mais également une fonction qui tend à dissuader les
délinquants potentiels. Et ce sans omettre également les infractions qui puissent être à l’origine de ce délit financier. Et puis par la
suite, essayer d’expliciter le circuit inhérent à ce phénomène qui renvoie en effet au cheminement que prennent les capitaux tirés
desdites infractions.

L’intérêt de mettre en exergue les acquis juridiques du Maroc en la matière réside principalement en ce que cela nous permet
d’appréhender d’abord ce que le législateur et le gouvernement ont pu réaliser dans ce cadre, afin d’avoir une perspective plus ou
moins exhaustive qui nous permettra par la suite d’en extirper les carence dont on doit y pourvoir.

4
Premier chapitre : le cheminement du blanchiment de capitaux

Comme susmentionné, le blanchiment d’argent est délit financier qui repose sur des fonds de provenance délictueuses. Ce qui
contraint le délinquant à dissimuler leurs origines en entravant leur traçabilité. Cependant cela passe par plusieurs étapes. A ce titre, il
convient de mettre l’accent sur la convention de vienne datant du 20 Décembre 1988 qui subordonne la qualification de blanchiment
de capitaux aux actes suivants4 :

 À la conversion ou au transfert de biens dont celui qui, s’y livre sait qu’ils proviennent d’une des infractions établies
conformément à l’alinéa a du présent paragraphe ou d’une participation à sa commission, dans le but de dissimuler ou de
déguiser l’origine illicite desdits biens ou d’aider toute personne qui est impliquée dans la commission de l’une de ces
infractions à échapper aux conséquences juridiques de ses actes;
 À la dissimulation ou au déguisement de la nature, de l’origine, de l’emplacement, de la disposition, du mouvement, ou de la
propriété réels de biens ou de droits y relatifs, dont l’auteur sait qu’ils proviennent de l’une des infractions établies
conformément à l’alinéa a du présent paragraphe ou d’une participation à une de ces infractions.

Ce qui en découle par conséquent que les dispositions afférentes à ce type de délinquance ne s’applique pas uniquement à ceux qui
détiennent les fonds précités et qui par effet désirent les réintégrer au circuit économique, mais également à tout chacun qui facilite
à travers les infractions prédéfinies ladite opération, ce qui le rend juridiquement et en guise de qualification un coauteur et non un
complice.

4
Convention des Nations-Unies contre le trafic illicite des stupéfiants et des substances psychotropes, adopté à Vienne, le 20 Décembre 1988, article 3,
paragraphe 1, alinéa b.

5
D’une perspective doctrinale, il y’a un consensus communément admis concernant les opérations du blanchiment, qui sont scindés
comme suite5 :

 La conversion, le transfert ou la manipulation des biens dans le but de dissimuler ou de déguiser l’origine illicite desdits biens,
ou d’aider toute personne qui est impliquée dans la commission de l’infraction principale à échapper aux conséquences
juridiques de ses actes ;
 La dissimulation ou le déguisement de la nature, de l’origine, de l’emplacement, de la disposition, du mouvement ou
de la propriété réels des biens ;
 L’acquisition, la détention ou l’utilisation des biens par une personne qui sait, qui suspecte ou qui aurait dû savoir que lesdits
biens constituent un produit d’une infraction.

Si l’on rassemble l’ensemble des éléments avancés, il en ressort que le blanchiment de capitaux passe par trois étapes principales.
Premièrement, l’on évoque le placement qui fait allusion à l’intégration des sommes obtenues dans le système financier en les
fractionnant en l’occurrence afin de ne pas éveiller les soupçons. Par la suite vient l’empilement qui tend à faire dégager les
regards sur l’argent en effectuant des opérations et transactions infimes, et ce pour donner une couverture et apparence légale aux
fonds. Et finalement, le délinquant tache d’investir ce qui reste de l’argent afin de l’intégrer de façon légale au circuit économique.
Cependant, souvent ces derniers œuvrent en éparpillant leurs projets desquels ils extirpent des revenus minimes.

5
N. NGALINGI, « l’essentiel du droit pénal général », PUC, Kinshasa, 2018, p. 324.

6
Deuxième chapitre : régime juridique concernant le blanchiment de capitaux

Pour mieux traiter le cadre juridique du blanchiment de capitaux il faut tout d’abord savoir les éléments constitutifs de cette
dernière

En premier lieu l’élément légal :

- Cet élément tire son fondement des dispositions de l’article 3 du code pénal selon lesquelles nul ne peut être condamné pour un
fait qui n’est pas expressément prévu comme infraction par la loi, ni puni de peines que la loi n’a pas édictées.

- Ainsi que l’art 574 de la loi 43-05 qui énumèrent les actes assimilés à l’infraction de blanchiment de capitaux

En deuxième lieu l’élément matériel :

- L’infraction de blanchiment étant une infraction de conséquence, elle consiste d’abord à faciliter, par tout moyen la
justification mensongère de l’origine des biens ou revenus de l’auteur d’infractions ayant procuré à celui-ci un profit directe ou
indirect (fausses factures ,faux contrat de travail, faux bulletin de paie) ensuite, à intégrer le produit de l’infraction originaire
dans un circuit financier licite ou à faire perdre la trace de son origine illicite et ce par le biais des actes énumérés par(l’article
574-1 CP) tel qu’il a été modifié et complété par la loi 13-10.

7
En troisième lieu l’élément moral :

- Selon l’article 574-1 de la loi 43-05 modifiant et complétant le code pénal : « constituent un blanchiment de capitaux les actes
ci-après lorsqu’ils sont commis intentionnellement et en connaissance de cause », donc le blanchiment de capitaux est une
infraction intentionnelle

Peines principales

Selon l’article 574-16, le blanchiment de capitaux est le fait d’acquérir, de détenir, d'utiliser, de convertir, de transférer ou de
transporter des biens dans le but de dissimuler ou de déguiser la nature véritable ou l'origine illicite de ces biens, dans l'intérêt de
l'auteur ou d'autrui.

Constitue également un blanchiment le fait d'aider toute personne impliquée dans la commission de l'une des infractions d'origine,
ou de faciliter la justification mensongère de l'origine des biens ou des produits de l'auteur de ces infractions ayant procuré à celui-
ci un profit direct ou indirect de l'une des infractions prévues à l'article 574-2 du code pénal.

Le blanchiment est donc une infraction de conséquence qui suppose, à titre de condition préalable, l'existence de l'une des
infractions prévues dans la loi numéro 43-05.

 le trafic illicite des stupéfiants


 le trafic d'être humain
 Le recel des choses provenant d’un crime ou d’un délit

6
Article de la loi 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux tel que modifier et compléter par la loi 13-10

8
 L’abus de confiance
 L’escroquerie

Les sanctions du blanchiment de capitaux consistent en des peines applicables aux personnes physiques et aux personnes morales.

- Pour les personnes morales :

Ils sont punis d’une amende de 500.000 à 3.000.000 de dirhams, sans préjudice des peines qui pourraient être prononcées à l'encontre
de leurs dirigeants et agents impliqués dans les infractions.

Par ailleurs aux termes de l’article 28 7de la loi n° 43-05, le manquement par l'une de ces personnes assujetties à ses obligations de
vigilance, de déclaration de soupçon et de veille interne, peut être condamné par une sanction pécuniaire de 100.000dirhams à
500.000de dirhams, qui lui sera infligée par l'organe sous le contrôle duquel elle est placée et selon la procédure qui lui est applicable
pour manquement à ses devoirs ou règles professionnelles.

De plus, et malgré ces dispositions, les personnes assujetties qui auraient manqué à leurs obligations pourraient être poursuivies
devant les juridictions pénales sur la base de certains textes généraux. En effet, l’article 299 du code pénal, qui incrimine le fait de ne
pas informer les autorités d'un crime déjà tenté ou déjà consommé, pourrait donc venir sanctionner la personne assujettie qui n'aurait
pas respecté son obligation de déclaration du blanchiment de capitaux.

Contrairement aux textes généraux, la loi numéro 43-05 prévoit qu'aucune poursuite pénale fondée sur l'article 446 du code pénal
(relatif à l'atteinte au secret professionnel), ne peut être engagée contre les déclarants de bonne foi, et ce, même si la preuve du

7
Modifié et complétée par la loi 13-10

9
caractère délictueux des faits à l'origine de la déclaration de soupçon n'est pas rapportée ou si ces faits font l'objet d'une décision de
non-lieu ou d'acquittement.

- Concernant les personnes physiques :

La peine privative de liberté prévue par l’article 574-3 est -sans préjudice des sanctions plus graves-de 2 à 5 ans d'emprisonnement.
En outre, le maximum de l'amende est de 100 000 dirhams avec un minimum de20 000 Dh.

Ces peines sont doublées quand les infractions sont commises en utilisant les facilités que procure l'exercice d'une activité
professionnelle, ou commises en bande organisée ou en cas de récidive, ou lorsque la personne se livre de façon habituelle aux
opérations de blanchiment de capitaux8

- A coté des peines principales y a des peines complémentaires à savoir Article 574.5 de la loi 43-05

En cas de condamnation pour une infraction de blanchiment de capitaux, la confiscation totale des choses, objets et biens qui ont servi
ou devaient servir à l’infraction ou qui en sont le produit, ou de la valeur équivalente desdits choses, objets, biens ou produit, doit
toujours être prononcée, sous réserve des droits des tiers de bonne foi.

Les personnes coupables de blanchiment de capitaux encourent également, une ou plusieurs des peines complémentaires suivantes :

- la dissolution de la personne morale.

- la publication, par tous moyens appropriés, des décisions de condamnation ayant acquis la force de la chose jugée et ce, aux frais du
condamné.
8
L’article 574-4 de la loi 43-05

10
L'auteur de l'infraction de blanchiment de capitaux peut, en outre, être condamné à l’interdiction temporaire ou définitive d'exercer,
directement ou indirectement, une ou plusieurs professions, activités ou arts à l'occasion de l'exercice desquels l’infraction a été
commise.

Pour bien analyser cette peine de confiscation, on va traiter à titre d’exemple le délit de blanchiment de l’argent produit de la drogue.

En droit marocain, il est utile de rappeler qu'en matière de trafic de stupéfiants, l’article 11 de la loi du 21 mai 1974 9autorise le juge
pénal à ordonner la confiscation des installations, matériels et de tout bien ayant servi, directement ou indirectement, à la commission
d'une infraction de trafic de drogue, ainsi que tout produit provenant de celle-ci, à quelques personnes qu'ils appartiennent, et en
quelque lieu qu'ils se trouvent.

L'article autorise, de même, la confiscation de toute ou partie des biens du condamné quelle qu'en soit la nature, meubles ou
immeubles, divis ou indivis, et permet ainsi d'atteindre les avoirs financiers des trafiquants sans qu'il soit nécessaire d'en démontrer
l'origine illicite.

La confiscation a un caractère réel mais la condamnation demeure personnelle.

En application du principe général du droit de la personnalité des peines, la confiscation des fonds blanchis doit être prononcée à
l'égard de celui-ci qui est condamné du chef du blanchiment de capitaux.

9
Dahir portant loi n°1-73-282 du 28 rabii II 1394 (21 mai 1974) relatif à la répression de la toxicomanie et la prévention des toxicomanes.

11
Si plusieurs prévenus sont condamnés pour avoir blanchi des fonds, ladite peine doit être prononcée contre chaque condamné parce
que la peine est individuelle.

Ainsi en vertu de l’arrêt de la cour de cassation10 en date du 29 /12/2010, et en application de l’article 11 du dahir du 21/05/1974,
relatif à la répression de la toxicomanie et la prévention des toxicomanes. S’il est établi que des sommes d’argent découlent du trafic
de stupéfiants, le tribunal en ordonne la confiscation et ce conformément aux dispositions de l’article sus-indiqué. L’effet de cette
confiscation s’étend à toute valeur ou bien même immobilier acquis par le biais du produit de trafic, dont l’unique but est de
dissimuler l’origine illicite de cet argent donc le blanchir.

10
Arrêt de la cour de cassation, n° 2945 en date du 29/12/2010, dossier n° 5091/6/7/2006.Revue de la Jurisprudence de la Cour Suprême ‫ مجلة قضاء محكمة النقض‬N°74 p.30.

12
Deuxième partie : le carences dont pâtis le Maroc en blanchiment de capitaux

Comme susdit, pour la lutte contre ce fléau la société internationale doit faire preuve de vigilance qui se manifeste inéluctablement
à travers une étroite collaboration entre l’ensemble des états sous l’égide des organismes qui les fédèrent (ex : GAFI)11. Dans ce
sillage, il est à faire allusion tout d’abord aux efforts déployés par le fond monétaire international ayant mis les bases de politique
de lutte. En effet, ces dernières se matérialisent à travers le dispositif LBC/FT insinuant « la lutte contre le blanchiment de
capitaux et le financement du terrorisme » mis en place en guise d’apporter indirectement aux états une référence solide sur
laquelle ils érigent leurs dispositifs afin de contrecarrer ce fléau.

C’est en effet la base sur laquelle s’est fondée la GAFI afin d’instaurer ses orientation qui sont au nombre de 40, et auxquelles les
états membres doivent se référer afin de consolider leurs arsenaux juridiques en la matière.

11
H. EZZAIDI, IDEM, p. 156.

13
Premier chapitre : l’expérience marocaine en la matière

A défaut de cadre de régulation propice et de mesure coercitive, le système est coupable d’encourager les capitaux à se loger dans
des sphères sales, faisant ainsi des institutions financières des lessiveuses de billets, au service des blanchisseurs.

Les banques se considère comme point de contact de premier niveau, Ces derniers doivent posséder les compétences nécessaires
pour évaluer l'incidence des clients tout type de risques, en particulier en matière de blanchiment de capitaux

Pour que le Maroc puisse lutter contre le blanchiment de capitaux Depuis 2007, il a progressé dans l’établissement d’un régime de
réglementation et de supervision pour la prévention du blanchiment d ’argent.

La loi relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux établit une liste des professions financières et non financières assujetties
à ses dispositions (art. 2). Les autorités de supervision sont listées à l’article 13. Les assujettis sont tenus d’identifier leurs clients,
y compris les clients occasionnels et tous les bénéficiaires effectifs (art. 3). Ils sont également tenus de vérifier l’identité des
clients, d’évaluer les risques et de mettre en place un dispositif de vigilance adapté (art5).

Le Maroc a procédé à une évaluation nationale des risques de blanchiment d ’argent et de financement du terrorisme avec le
soutien de la Banque mondiale. Le rapport d’évaluation était en cours d’adoption au moment de la visite de pays.

En outre, le Maroc a mis en place son Unité de traitement du renseignement financier.

Celle-ci étant chargée, notamment, de recueillir et traiter les renseignements liés au blanchiment de capitaux, ordonner des
enquêtes, proposer les réformes législatives qui lui paraissent nécessaires. Elle doit déterminer les règles d’identification des
opérations de blanchiment de capitaux (montants minimums, conditions d’application, etc.), constituer une base de données des

14
infractions recensées. L’unité est également chargée de collaborer et participer avec les services et organismes concernés, à l’étude
des mesures à mettre en œuvre pour lutter contre le blanchiment et d’assurer la représentation des services et organismes nationaux
concernés par la lutte contre le blanchiment d’argent.

Ce n’est plus un simple texte prohibitif, mais un véritable plan d’action qui jette les jalons pour combattre le blanchiment de
capitaux.

15
Deuxième chapitre : les reproches figurant dans le rapport incluant le Maroc dans la liste grise

En préambule, il est à rappeler que la GAFI vient récemment d’incorporer le Maroc à sa liste grise en février 2021 en vertu d’un
rapport jugeant le Maroc comme défaillant face aux recommandations dudit organisme qui sont au nombre de 40. Afin d’avoir une
perspective plus ou moins exhaustive il est judicieux de mettre en avant dans un premier temps l’ensemble des recommandations
n’ayant pas reçu application au Maroc et dont les plus phares sont au nombre de 2, afin de mettre en clair la réponse des autorités
marocaine en contestation de la décision.

En effet, la GAFI reproche au Maroc premièrement le caractère coercitif allégé que prévoit le code pénal à cet égard. C’est en effet la
raison pour laquelle l’on a attesté l’entrée en vigueur en juin 2021 de la loi 12.18, ayant eu plusieurs apports répondant aux aspirations
de la société internationale en la matière, notamment :

 Le rehaussement de l’amende minimale et maximale contre les personnes jugées pour blanchiment de capitaux et la saisie de
l’ensemble des revenus issus de cet acte.
 L’élargissement de la liste des crimes de blanchiment de capitaux qui inclut aussi les actes commis en dehors du territoire
national. Cette liste englobe désormais les crimes des marchés financiers, le crime des ventes et des services pyramidaux, ce
qui permet de combler le vide juridique qui était enregistré en la matière.

De surcroit, malgré que le Maroc ait mis en place une instance sous l’appellation de l’ANRF « l’autorité nationale du
renseignement financier » à la place de l’UTFR. En guise de clarification, l’instauration de cette instance revient principalement
aux recommandations prévues dans le rapport d'évaluation mutuelle du système national de lutte contre le blanchiment de

16
capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes émis par le groupe d'action financière pour le moyen orient et
l’Afrique du nord.

En effet, cet apport ne demeure pas moins important puisque il concrétise l’engagement du Maroc à combler le manque qui lui a
été reproché par la GAFI concernant le fait de ne pas allouer assez de moyens humains et matériels audit organisme. C’est la
raison pour laquelle le Maroc a opté pour lui donner un nouveau souffle avec un nouveau mode organisationnel adéquat aux
attentes.

17
Conclusion :

De ce fait que manque-t-il alors pour qu’on soit radier de la liste grise ?

18
Table des matières :

Introduction………………………………………………………………………………………………..…2

Première partie : L’arsenal juridique actuel afférent au blanchiment de capitaux……………….4

Premier chapitre : le cheminement du blanchiment de capitaux:………… …………………….5


Deuxième chapitre : régime juridique concernant le blanchiment de capitaux :…………..…....7

Deuxième partie : le carences dont pâtis le Maroc en blanchiment de capitaux……………...…...13

Premier chapitre : l’expérience marocaine en la matière :……… …………………..14


Deuxième chapitre : les reproches figurant dans le rapport incluant le Maroc dans la liste
grise :………………………………………………………………………………………………...16

Conclusion ;…………………………………………………………………………………………………18
Bibliographie...………………………………………………………………………………………………20

19
Bibliographie :

Ouvrages :

H. EZZAIDI, « Moyens et mécanismes de lutte contre le blanchiment de capitaux », Dar Assalam, 2009.

M.DANTINNE, « Les fondamentaux du blanchiment de capitaux », , Liège, Les Editions de l’Université de Liège, 2008.

C. MUGARUKA B, « Les Infractions de A à Z », coll. Connaissance et chemin de la justice, éd. Laurent NYANGAZI, Kinshasa, 2011.

N. NGALINGI, « l’essentiel du droit pénal général », PUC, Kinshasa, 2018.

Lois et conventions :

Convention des Nations-Unies contre le trafic illicite des stupéfiants et des substances psychotropes, adopté à Vienne, le 20 Décembre
1988.

Loi 43-05.

Loi 13-10.

Dahir portant loi n°1-73-282 du 28 rabii II 1394 (21 mai 1974) relatif à la répression de la toxicomanie et la prévention des toxicomanes.

20
Arrêt :

Arrêt de la cour de cassation, n° 2945 en date du 29/12/2010, dossier n° 5091/6/7/2006.Revue de la Jurisprudence de la Cour Suprême
‫ مجلة قضاء محكمة النقض‬N°74 p.30.

21
‫‪Annexe :‬‬

‫‪L’arrêt d’illustration :‬‬

‫مصادرة األموال العقارية – البحث في المصدر غير المشروع لألموال‪.‬‬


‫القرار عدد ‪2945‬‬
‫’‬ ‫الصادر بتاريخ ‪ 29‬دجنبر ‪2010‬‬
‫في الملف الجنحي عدد ‪2006/7/6/5091‬‬

‫’‬ ‫باسم جاللة الملك‬

‫في الشكل ‪ :‬حيت إنه تطبيقا لمقتضيات المادة ‪ 542‬من قانون المسطرة الجنائية ‪ ،‬سبق للهيئة المعينة للنضر في القضية (القسم لجنائي السابع ) أن قررت بتاريخ ‪ 2007/2/14‬إحالتها إلى‬
‫هيئة للحكم مكونة من غرفتين مجتمعتين ‪ ،‬وعين السيد الرئيس األول للمجلس األعلى بتاريخ ‪( 2007/3/29‬القرار رقم ‪ )18‬الغرفة المدنية (القسم الثاني) لتضاف إليها ‪ ،‬ثم قررت هيئة‬
‫الغرفتين بتاريخ ‪ 2007/6/20‬إحالة القضية للبت فيها إلى المجلس األعلى ‪ .‬بمجموع غرفة ‪.‬‬
‫ونضرا للمذكرة المدلى بها من لدن الطاعن بإمضاء األستاذ محمد نجيب الفزكاوي المحامي بهيئة المحامين بتطوان ‪ ،‬المقبول للترافع أمام المجلس األعلى ‪ ،‬والمتضمنة ألسباب الطعن‬
‫بالنقض ‪ ،‬وعالوة على ذلك فإن طلب النقض موافق لما يقتضيه القانون ‪ ،‬فهو مقبول شكال ‪.‬‬
‫وفي الموضوع ‪ :‬في شأن الفرع األول من وسيلة النقض األول والوسيلتين الثانية والثالثة ‪ ،‬المتخذة مجتمعة من انعدام األساس القانوني وانعدام التعليل وخرق مقتضيات المادة ‪ 554‬من‬
‫قانون المسطرة الجنائية والفصل ‪ 44‬من القانون الجنائي ‪ ،‬ذلك أنه من جهة أولى ‪ ،‬فقد سبق للمجلس األعلى أن أصدر قرارا في النازلة بتاريخ ‪ 2002/12/26‬تحت عدد ‪ ، 8/3000‬قضى‬
‫بنقض القرار االستئنافي السابق فيما قضى به من مصادرة أمالك عقارية للعرض ‪ ،‬استنادا إلى أن عبارة (جميع المبالغ المتحصل عليها من ارتكاب الجريمة ) الواردة في الفصل ‪ 11‬من‬
‫ظهير ‪ ، 1974/5/21‬إنما يقصد بها النقود أو القيم المالية المنقولة وليس العقارات ‪ .‬وبخالف ما قضى به قرار المجلس األعلى هذا ‪ ،‬فإن محكمة االستئناف المطعون في قرارها حملت‬

‫‪22‬‬
‫الفصل المذكور ما ال يحتمل حين ذهبت ‪ ،‬وعن خطأ ‪ ،‬إلى الحديث عن المال وما يؤول إليه وانتهت في تفسيرها إلى اعتبار العقار مشموال بالمصادرة ‪ ،‬فإن المحكمة لم تنفد بالنقطة‬
‫القانونية التي بت فيها المجلس األعلى عندما قضت بمصادرة العقارات المملوكة للعارض رغم أن المجلس األعلى بمقتضى قراره السابق كان نقض القرار االستئنافي الذي كان قضى‬
‫بمصادرتها استنادا إلى ان الفصل ‪ 11‬المذكور الذي لم بنص على مصادرة العقارات وإنما تخضع لها النقود والقيم والمنقولة ‪ ،‬ومن جهة ثالثة ‪ ،‬فإنه طبقا للفصل ‪ 44‬من القانون الجنائي‬
‫ال يجوز الحكم بالمصادرة إال في األحوال التي يوجد فيها نص صريح ‪ ،‬والفصل ‪ 11‬المكور ال يتضمن اإلشارة للعقارات في معرض تحديد األشياء التي يجب حجزها ومصادرتها في جرائم‬
‫المخدرات ‪ ،‬إذ لو كان المشروع قصد مصادرة العقارات لنص على ذلك صراحة وانتهى العارض إلى ان المحكمة ‪ ،‬لما قضت بمصادرة عقارات مملوكة له ‪ ،‬لم تعلل ما قضت به وخرقت‬
‫فصول القانون مما يعرض قرارها للنقض واإلبطال ‪.‬‬
‫حيث إنه خالفا لما ينعاه الطاعن على القرار المطعون فيه ‪ ،‬فقد جاء في تعليله مايلي على الخصوص ‪" :‬لما ورد في الفصل ‪ 11‬من ظهير ‪ 1974/5/21‬التالي ‪( :‬يتعين على المحاكم في‬
‫الجميع الحاالت المنصوص عليها في الفصول السابقة أن تصادر المواد ‪ ...‬وكذا جميع المبالغ المالية المتحصل عليها من ارتكاب الجريمة ‪ )..‬فإن المشروع بذلك لم يستثن األموال التي‬
‫حصل عليها المتهم من أفعال غير مشروعة وأصبحت في عداد ما يؤول إلى المال وهو العقارات ‪.‬‬
‫‪ ...‬وحيث تبعا لما ذكر فإن هذه المحكمة تكون لها االقتناع بأن الفصل ‪ 11‬من الظهير المذكور نص على مصادرة األموال المتحصل عليها من جراء االتجار في المخدرات وعلى كل‬
‫الممتلكات التي مصدرها مال متحصل من التعامل بالمخدرات ولو كانت عقارات هي بالضرورة في الحكم م آل إلى المال ‪ ،‬وبالتالى استوجب مصادرة عقاراته ال غبار على أنها من أموال‬
‫تراكمت من اتجاره في المخدرات ‪."...‬‬
‫وحيث يتجلى من هذا التعليل أن محكمة اإلحالة المطعون في قرارها قد اجتهدت في تبيان نطاق المصادرة واألموال المشمولة بها جرائم المخدرات تطبيقا لمقتضيات الفصل ‪ 11‬من ظهير‬
‫‪ 1974/5/21‬على الجريمة التي أدين بها العارض في القضية ‪.‬‬
‫وحيث ‪ ،‬إن مقتضيات هذا الفصل الخالص بالمصادرة في جرائم المخدرات ‪ ،‬وبالنضر إلى منطوقها وإلى غاية المشروع منها ‪ ،‬ال تمنع المحكمة وهي تحكم بالمصادرة كعقوبة إضافية من‬
‫أن تتبع المبالغ المالية التي ثبت لها أنها متحصلة من ارتكاب إحدى جرائم المخدرات التي يتعين فيها الحكم بالمصادرة ‪ ،‬وأن تقتفي أثر المبالغ إلى ما قد تكون آلت إليه عندما يتم دمجها‬
‫في أموال أخرى أو تحويلها إليها أيا كان نوعها ‪ ،‬وأن تمدد إليها المصادرة كعائدات مالية متحصل عليها من ارتكاب تلك الجرائم وفي حدود مبالغ العائدات على شرط تتقيد بالضوابط‬
‫القانونية العامة والخاصة للعقوبة المذكورة كما وردت في الفصول ‪ 5/36‬و ‪ 42‬و ‪ 44‬و ‪ 45‬من مجموعة القانون الجنائي والفصل ‪ 11‬من ظهير ‪ ، 1974/5/21‬األمر الذي جاء معه‬
‫القرار المطعون فيه في شأن ما ذكر ‪ ،‬معلال تعلال كافيا من الناحيتين الواقعية والقانونية ‪ ،‬ولم يخرق مقتضيات المادة ‪ 554‬من قانون المسطرة الجنائية وال الفصل ‪ 44‬من مجموعة‬
‫القانون الجنائية في شيء ‪ ،‬فكان الفرع والوسيلتين المستدل بها في هدا الشأن غير مبنية على أساس قانوني ‪.‬‬
‫لكن في شأن الفرع الثاني من وسيلة النقض األولى المتخذة من انعدام األساس القانوني وانعدام التعليل ‪ ،‬ذلك أن البحث المجرى لحصر ممتلكات العرض العقارية والمنقولة ‪ ،‬ولبيان‬
‫مصدرها وما إذا كانت متحصلة من االتجار في المخدرات ‪ ،‬قد أنجز من طرف جهة غير مختصة فجاء مبهما وغامضا فيما يخص كون مصدر الممتلكات المحكوم بمصدرتها هو األموال‬

‫‪23‬‬
‫التي حصل عليها العرض من نشاطه في تهريب المخدراتوعمل على تبيضها باقتناء عقارات ‪ ،‬وذلك استنادا إلى المعلومات المتوفرة لدى المصلحة التي أنجزت البحث ‪ ،‬من ذكر لمصدر‬
‫هذه المعلومات لتقدير حجيتها ‪ ،‬فتكون المحكمة لما صادرت ممتلكات العارض استنادا إلى ما ذكر ومن غير أن تناقش ما تمسك به من أن أساس ثروته هو نشاطه في التجارة في المالبس‬
‫بين المغرب واسبانيا ‪ ،‬قد جعلت قرارها منعدم التعليل ومن ثمة عرضة للنقض والبطال ‪.‬‬
‫بناء على المادتين ‪ 365‬و ‪ 370‬من القانون المسطرة الجنائية ‪.‬‬
‫حيث إنه بمقتضى البند رقم ‪ 8‬من المادة ‪ 365‬والبند رقم ‪ 3‬من قانون المسطرة الجنائية يجب ان يحتوي كل حكم أو قرار على األسباب الواقعية والقانونية التي ينبني عليها وإال كان باطال‪،‬‬
‫‪.‬‬ ‫وأن نقصان التعليل يوازيانعدامه‬
‫وحيث ينص الفصل ‪ 11‬من ظهير ‪ 1974/5/21‬على أنه ‪" :‬يتعين على المحاكم في جميع الحاالت المنصوص عليها في الفصول السابقة أن تصادر المواد والنباتات المحجوزة تطبيقا‬
‫للفصل ‪ 89‬من القانون الجنائي ‪ ،‬وكذا جميع المبالغ المالية المحصل عليها من ارتكاب الجريمة ‪ ،‬وتأمر كذلك بحجز أدوات ومنشآت تحويل النبتات أو صنعها والوسائل المستعمل‬
‫لنقلها‪"...‬‬

‫وحيث لئن انقادت محكمة اإلحالة لقرار المجلس األعلى بخصوص إجراء بحث حول المصدر غير المشروع لممتلكات العارض المحكوم بمصادرتها ‪،‬إال أنها أي المحكمة لم تربط في تعليلها‬
‫‪ ،‬ربطا واقعيا وقانونيا بين ارتكاب األفعال اإلجرامية التي تمت إدانة الطالب بها وبين ما حكم بمصدرته من أموال مملوكة له ‪ ،‬فهي اكتفت في تعليلها ‪ ،‬وبصفة مجملة وعامة ‪ ،‬بقوها ‪" :‬‬
‫إن األمر يستوجب مصادر عقاراته التي ال غبار على أنها من أموال تراكمت من اتجاره في المخدرات "‪ ،‬دون توضيح للكيفية والظروف التي تم فيها ذلك ‪ ،‬أ‪ ,‬تبيان للعمليات اإلجرامية‬
‫التي تحصلت منها تلك األموال ‪ ،‬خاصة إن حكم بالمصادرة كعقوبة إضافية ‪ ،‬ألن العبرة هي بتعليل ثبوت العالقة المذكورة ‪ ،‬وعليه فإن المحكمة لما قضت بمصادرة ممتلكات العارض على‬
‫النحو الوارد في منطوق قرارها ‪ ،‬دون أن تبز بما فيه الكفاية في تعليلها لذلك كون األموال المحكوم بمصادرتها متحصال عليها مباشرة أو بصفة غير مباشرة ‪ ،‬كليا أو جزئيا ‪ ،‬من األفعال‬
‫الجرمية التي تمت إدانته بها ال من غيرها فقد جعلت قرارها بخصوص ما ذكر ناقص التعليل الموازي النعدامه ن ومعرضا بالتالي للنقض واإلبطال ‪.‬‬
‫ونضرا لمقتضيات الفقرة األولى من المادة ‪ 550‬من القانون المسطرة الجنائية‪ ،‬فقد قرر إحالة القضية علىمحكمة االستئناف بالرباط‬ ‫‪.‬‬
‫من أجــــلــــه‬
‫‪.‬قضى المجلس األعلى بجميع غرفه بنقض القرار المطعون فيه‬

‫‪24‬‬
‫الرئيس ‪ :‬السيد الطيب أنجار رئيس الغرفة الجنائية – المقرر ‪ :‬السيدة فاطمة بزوط – رؤساء الغرف ‪ :‬السيدة الباتول الناصري رئيسة الغرفة التجارية ‪ ،‬السيد إبراهيم بجماني رئيس‬
‫غرفة األحوال الشخصية والميراث ‪،‬السيد أحمد حنين رئيس الغرفة اإلدارية ‪ ،‬السيدة مليكة بتزاهير رئيسة الغرفة االجتماعية ‪ ،‬السيد محمد العالمي رئيس الغرفة المدنية – المحامي العام‬
‫‪ :‬السيد أحمد الموساوي‬

‫‪25‬‬

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