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Semestre 1
Le délit d’initié.
Préparé par :
HAMDA Asmae FARIDI Safae
Introduction……………………………………………………………………3
Conclusion. …………………………………………………………………………21
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Introduction
« La bourse est un jeu où, comme tous les jeux, chaque gain se réalise au détriment de ceux qui
perdent. Il faut que les chances des joueurs soient égales » : a dit M. J. Cosson.
La délinquance des cols blancs1 est devenue une préoccupation des économies mondiales, qui
veillent dans un souci général d'égalité des investisseurs, à ce que le marché boursier ne soit
pas le théâtre de comportements déloyaux.
La nourriture principale des marchés de financement, de la bourse, c'est l'information
financière. Le flot d'informations et les commentaires auxquels elles donnent lieu les analyses
financières commandent l'évolution du cours de bourse des titres cotés. De là, la tentation
d'exploiter des informations non publiques, c'est la pratique de l'initié.
Dans cette perspective, les législations se sont efforcées autant se faire que peut, de
sanctionner toutes les atteintes à la transparence des marchés boursiers. Se trouvent dans ce
sens pénalement réprimés quatre délits essentiels, dans lesquels la notion d' « informations
privilégiées » paraît centrale : le délit d'initié, la communication d'informations privilégiées,
la diffusion d'informations fausses ou trompeuses, et la manipulation des cours.
Le délit d'initié reste l'une des infractions emblématiques de la délinquance en col blanc. Il
concerne non seulement les dirigeants de sociétés et les personnes qui à l'occasion de leurs
fonctions disposent d'informations privilégiées, mais, également toute personne qui exploite
de telles informations, pourvu qu'elle en connaisse le caractère privilégié. 2
La première incrimination connue sous le nom de « délit d'initié » est due à la loi française du
22 décembre 1970 (art. 70-1) dont les dispositions ont été insérées dans l'article 10-1 de
l'ordonnance du 28 septembre 1967. Elle sanctionnait l'utilisation illicite d'informations
privilégiées par les personnes qui en disposent à titre professionnel. Cette infraction était
destinée à punir ceux qui faussent le jeu du marché qui doit régner entre tous ceux qui désirent
opérer en bourse. 3
1
Le crime en col blanc est une catégorie de criminalité financière introduite par Edwin Sutherland en 1939 dans la langue
anglaise, qu'il définit comme « un crime commis par une personne respectable et de haut rang social dans le cadre de sa
fonction ».
2
Thèse : « L’impact du Délit D’initié sur le marché financier ». Préparé : par BOUKHARI BILAL Doctorant en laboratoire
droit, philosophie et société FSJES DE FES. Avec le soutien du CNRST dans le cadre du programme de la bourse
d’excellence.
3
Michel Véron : « Droit pénal des affaires » édition, DALLOZ, Paris Armand Colin, Paris, 1997, 2001,4éme édition.
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Au Maroc, le délit d’initié est régi par le dahir n° 1-13-21 de 2013 portant promulgation de la
loi n° 43/12 relative à l’Autorité Marocaine des Marchés de Capitaux( l’AMMC) 4 qui a
modifié l’ancienne loi de 1993 relative au conseil déontologique des valeurs mobilières et aux
informations exigées des personnes morales faisant appel public à l’épargne 5.
Le droit pénal boursier apparait comme du droit pénal des affaires qui constitue le « droit
pénal spécial des manieurs d'argent ». Il est d'un précieux secours pour protéger 1'ordre
public.
L’intérêt de notre sujet est d’étudier l’infraction du délit d’initié à la lumière de la loi
marocaine du fait que sa sanction connaît une double répression à la fois pénale et
administrative, un même comportement sur un marché peut faire l'objet de poursuites pénales
devant les juridictions répressives ou de poursuites administratives devant une instance
spécialisée.
L'aspect pénal de la répression s'explique par le fait que les infractions boursières ne menacent
pas seulement les intérêts individuels, mais la structure même de l'Etat et, plus
restrictivement, celle du marché, car elle met en cause la confiance du public dans le système
financier économique et social.
L'aspect administratif quant à lui, confère une efficacité particulière à la répression, la
sanction est donnée par des professionnels des marchés et souvent la procédure est plus rapide
que par la voie judiciaire.
De ce fait, Quels sont les procédés avancés par le législateur marocain afin de réprimer
le délit d’initié ?
Pour répondre à cette problématique, il semble perspicace de diviser le présent sujet en deux
parties. Nous aborderons, dans un premier temps, le cadre juridique du délit d’initié
(PARTIE I) et, dans un second temps, son régime répressif (PARTIE II).
4
L’AMMC est un établissement public qui a pour missions de veiller à la protection des épargnants et veiller au bon
fonctionnement et à la transparence des marchés de capitaux.
5
L'appel public à l'épargne est le fait, pour une société, de recourir pour le placement de ses titres aux services des banques
ou des établissements financiers ou des intermédiaires en opérations de bourse, soit à des procédés de publicité quelconques
soit au démarchage.
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Partie 1 : Le cadre juridique du délit d’initié.
Ce délit ne peut être le fait que d'initiés, c'est-à-dire de personnes disposant d'une
information privilégiée. Toutes ces personnes ne sont cependant pas également traitées car
les peines qu'elles encourent varient notablement avec la façon dont elles ont eu connaissance
de l'information privilégiée. Cela conduit à ranger les initiés en trois catégories, dont l'étude
précédera celle de l'information privilégiée dont la connaissance rend initié. 6
Les initiés sont les auteurs de l'infraction qui profitent, soit de leur qualité de mandataire
social, soit des informations qu'ils possèdent à l'occasion de l'exercice de leurs fonctions ou
qu'ils possèdent pour toute autre raison.
Dans le premier cas, il s'agit d'initiés de droit (dits également directs, primaires, internes, de
première main ou par nature). Ce sont les dirigeantes sociales personnes physiques que sont le
président, le directeur général, les directeurs généraux délégués, les membres du directoire,
les membres du conseil d'administration, les membres du conseil de surveillance et les
représentants permanents des personnes morales exerçant ces deux dernières fonctions.
Dans le second cas, il s'agit d'initiés de fait, (dits également indirects, secondaires ou par
occasion) qui, de par leurs fonctions, sont amenés à recueillir ou à avoir connaissance
d'informations privilégiées. Il en est ainsi des autres salariés de la société et notamment les
membres du comité d'entreprise qui doivent être consultés sur des questions stratégiques pour
l'entreprise et qui, à ce titre, reçoivent communication de toutes les données et de tous les
documents nécessaires à l'exercice de leur mission consultative. Il en est de même des
conseils en tous genres, des commissaires aux comptes, des comptables, des banquiers et des
intermédiaires financiers.
6
Jean LARCUIER, PHLIPPE CONTE : « Droit pénal des affaires »,11éme édition. p.444
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source d'information importe peu ; elle peut résulter de communications orales ou de
communications de documents ou leur mise à disposition physique ou par voie électronique
dans une data room. 7
A) Objet de l'information.
7
Professeur Mohamed EL Mernissi « Traité marocain de droit des sociétés ».p.540
8
Dahir n° 1-13-21 du 1er joumada I 1434 (13 mars 2013) portant promulgation de la loi n° 43-12 relative à l’Autorité
marocaine du marché des capitaux, article 42, alinéa 2.
9
Idem, alinéa 3.
10
Un organisme de placement collectif en valeurs mobilières est un portefeuille dont les fonds investis sont placés en
valeurs mobilières ou autres instruments financiers.
11
Professeur Mohamed EL Mernissi, Op.Cit p.541
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B) Caractère de l’information privilégiée :
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Une information de nature à influer sur les cours 12 : Cette condition est édictée par l’objet
même de l’information qui, on l’a vu, doit porter sur la situation de l’émetteur des titres ou sur
les perspectives d’évolution de ces derniers. Elle n’implique pas que l’incidence sur les cours
puisse être préalablement chiffré ou quantifiée, un tel chiffrage étant impossible étant donné
les aléas inhérents à l’évolution des cours boursiers. C’est pourquoi il est simplement exigé
que l’information soit de nature à influer sur les cours. Selon un arrêt de la chambre criminelle
française du 26 juin 1995, peut être considérée comme telle l’information qui porte sur « des
renseignements suffisamment précis pour être immédiatement exploités ».
L’information de nature à influer sur les cours est donc une information qui, par elle seule,
peut déterminer les investisseurs à opérer sur le marché.
12
Le cours de la Bourse fait référence au prix d'une action (ou d'un autre titre coté comme une obligation) à un moment
précis en fonction du rapport entre les ordres d'achat et les ordres de vente portant sur l'action en question au sein du marché
boursier sur lequel elle est cotée.
13
« Est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 100 millions d'euros d'amende, ce montant pouvant être porté jusqu'au
décuple du montant de l'avantage retiré du délit, sans que l'amende puisse être inférieure à cet avantage, le fait, par le
directeur général, le président, un membre du directoire, le gérant, un membre du conseil d'administration ou un membre du
conseil de surveillance d'un émetteur concerné par une information privilégiée ou par une personne qui exerce une fonction
équivalente, par une personne disposant d'une information privilégiée concernant un émetteur au sein duquel elle détient une
participation, par une personne disposant d'une information privilégiée à l'occasion de sa profession ou de ses fonctions ou à
l'occasion de sa participation à la commission d'un crime ou d'un délit, ou par toute autre personne disposant d'une
information privilégiée en connaissance de cause, de faire usage de cette information privilégiée en réalisant, pour elle-
même ou pour autrui, soit directement, soit indirectement, une ou plusieurs opérations ou en annulant ou en modifiant un ou
plusieurs ordres passés par cette même personne avant qu'elle ne détienne l'information privilégiée, sur les instruments
financiers émis par cet émetteur ou sur les instruments financiers concernés par ces informations privilégiées. »
14
Code monétaire et financier français.
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C’est ce dont atteste une décision de la COB 15 ayant admis, à propos d’un manquement
d’initié, que la diffusion d’une information privilégiée lors d’une réunion à laquelle assistaient
certains analystes financiers ne constitue pas nécessairement une diffusion publique. 16
On distingue entre trois formes de délits d’initiés : tout d’abord, l’utilisation des informations
privilégiées (A), ensuite, la recommandation, l’incitation et l’usage (B), et enfin la
communication de ces informations (C).
Ce comportement se caractérise par le fait pour l’initié de réaliser des opérations boursières
lui-même, directement, ou par personne interposée.
Le délit peut donc être réalisé par l’initié primaire, l’initié secondaire, mais également par un
tiers puisque toute personne qui utilise des informations privilégiées (en spéculant en bourse)
commet un délit d’initié.
Ces opérations illicites doivent, d’une part, être réalisée sur un marché réglementé et, d’autre
part, elles ne sont interdites que tant que le public n’a pas connaissance des informations
confidentielles ; le juge devra donc vérifier strictement la chronologie des événements pour
caractériser le délit
Plusieurs comportements ont été envisagés par le législateur français pour appréhender toutes
les situations frauduleuses. D’une part, est réprimé le fait, par l’une des personnes
15
COB signifie Commission des Opérations de Bourse. Créée en 1967, la COB a été fusionnée avec le Conseil des marchés financiers,
formant ainsi l'Autorité des marchés financiers. Il s'agissait d'un organisme chargé de donner des avis ou de prendre des décisions
concernant les opérations de bourse.
16
Jean LARCUIER, PHLIPPE CONTE : « Droit pénal des affaires »,11éme édition. p.449-450-451-452.
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mentionnées à l’article L. 465-1 du CMF17, de recommander la réalisation d’une ou plusieurs
opérations sur les instruments financiers auxquels l’information privilégiée se rapporte ou
d’inciter à la réalisation de telles opérations sur le fondement de cette information privilégiée.
D’autre part, selon l’article L. 465-2, II18 du CMF, constitue également un délit d’initié le fait,
par toute personne, de faire usage de la recommandation ou de l’incitation mentionnée au I de
l’article L. 465-219, en sachant qu’elle est fondée sur une information privilégiée.
Cette forme du délit, appelé « délit de dîner en ville », c’est le fait pour toute personne
disposant dans l’exercice de sa profession ou de ses fonctions d’une information privilégiée
de la communiquer à un tiers en dehors du cadre normal de sa profession ou de ses fonctions :
autrement dit, il s’agit de se livrer à des confidences, des bavardages mondains, en violation
du devoir de discrétion. L’infraction est formelle, ce qui signifie qu’elle est caractérisée,
quelle que soit la réaction du tiers, que celui-ci profite ou non de la confidence. La seule
communication de l’information privilégiée caractérise le délit. Et si le tiers, en plus, réalise
des opérations sur le marché boursier grâce à la confidence, il se rendra à son tour coupable
de délit d’initié... ce qui signifie que le simple fait d’avoir entendu une information privilégiée
qui n’aurait pas dû circuler, astreint tout individu à une obligation d’inaction et de silence, « à
une sorte de secret "non professionnel" ».
L’infraction est intentionnelle. Un dol général, c’est-à-dire la conscience de violer les règles
du marché, suffit.
Cependant, la démonstration de l’intention sera grandement facilitée en raison de la fonction
occupée par la personne poursuivie : toute indiscrétion démontre la violation des obligations
professionnelles pénalement encadrées. Par exemple, sera condamné pour délit d’initié «
17
Article précédemment cité.
18
« II. – Constitue l'infraction prévue au A du I dudit article L. 465-1 le fait, par toute personne, de faire usage de la
recommandation ou de l'incitation mentionnée au I du présent article en sachant qu'elle est fondée sur une information
privilégiée. »
19
« I. – Est puni des peines prévues au A du I de l'article L. 465-1 le fait, par l'une des personnes mentionnées au même
article L. 465-1, de recommander la réalisation d'une ou plusieurs opérations sur les instruments financiers auxquels
l'information privilégiée se rapporte ou d'inciter à la réalisation de telles opérations sur le fondement de cette information
privilégiée. »
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l’intéressé [qui] a obtenu de ses interlocuteurs une information précise, confidentielle et de
nature à influer sur le cours de la valeur et [alors que] cette information, qu’il a sciemment
utilisée, a été déterminante des opérations réalisées. ».20
L’auteur de l’infraction doit avoir conscience qu’il détient une information privilégiée avec la
volonté délibérée de l’exploiter à son profit ou de permettre sciemment son exploitation par
un tiers. A l’égard des dirigeants, cette volonté est présumée parce qu’ils sont tenus à une
obligation de confidentialité. Une simple imprudence ou négligence de leur part suffit à
constituer l’infraction.
Le tiers qui a exploité l’information privilégiée peut être poursuivi.
Il importe peu que l’opération se soit soldée par un gain ou une perte ; c’est l’exploitation de
l’information privilégiée qui est incriminée en elle-même sans tenir compte de son résultat.
Le profit réalisé n’entre en ligne de compte que pour la fixation de l’amende. 21
Comme déjà susmentionné, Le délit d’initié est régi par le dahir n° 1-13-21 de 2013 portant
promulgation de la loi n° 43/12 relative à l’Autorité Marocaine des Marchés de Capitaux
(l’AMMC) qui a modifié l’ancienne loi de 1993 relative au conseil déontologique des valeurs
mobilières et aux informations exigées des personnes morales faisant appel public à l’épargne.
20
David CALFOUN : « les infractions en droit pénal des affaires », 2éme édition, 2021.p.43
21
Professeur Mohamed EL Mernissi .Op.cit.p.542
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Partie 2 : Le régime répressif de l’infraction.
22
Dahir n° 1-13-21 du 1er joumada I 1434 (13 mars 2013) portant promulgation de la loi n° 43-12 relative à l’Autorité
marocaine du marché des capitaux, Article 35.
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du Roi dans le ressort duquel sont situés les locaux à visiter peut, sur demande motivée du
président de l’AMMC, autoriser par décision motivée, les agents précités à effectuer des
visites domiciliaires, des perquisitions, des saisies et la mise sous scellé.
Lorsque ces lieux sont situés dans le ressort de plusieurs juridictions et qu'une action
simultanée doit être menée dans chacun de ces lieux, une autorisation unique peut être
délivrée par l'un des procureurs du Roi compétents.
Le procureur du Roi du ressort doit en être avisé. Le procureur du Roi doit vérifier que la
demande d'autorisation qui lui est soumise est fondée. Cette demande doit comporter tous les
éléments d'information en possession de l'AMMC de nature à justifier la visite domiciliaire, la
perquisition et la saisie.
Le procureur du Roi désigne un ou plusieurs officiers de police judiciaire chargés d'assister à
ces opérations et de le tenir informé de leur déroulement. En outre, il désigne femme lors des
visites des locaux occupés par des femmes et ce, conformément aux dispositions du 2éme
alinéa du paragraphe 2 de l'article 6023 de la loi relative à la procédure pénale.
La visite domiciliaire, la perquisition, la saisie et la mise sous scellé s'effectuent sous l'autorité
et le contrôle du Procureur du Roi qui a accordé l'autorisation.
Il peut se rendre dans les locaux pendant l'intervention. A tout moment, il peut décider la
suspension ou l'arrêt de la visite domiciliaire.
La visite domiciliaire ne peut être commencée avant six heures du matin ou après neuf heures
du soir. Dans les lieux ouverts au public, elle peut être commencée pendant les heures
d'ouverture de l'établissement. Elle est effectuée en présence de l'occupant des lieux ou de son
représentant et avec l'accord de l'occupant des lieux ou de son représentant, recueilli par écrit.
Lorsque la présence dudit occupant ou de son représentant s'avère impossible ou en absence
de leur accord écrit, l'officier de police judiciaire requiert deux témoins choisis personnes
relevant de son autorité ou de celle de l'AMMC.
Toutefois, lorsqu'il y a lieu de craindre la disparition de preuves recherchées en raison de leur
caractère fongible ou de leur nature, la visite domiciliaire, la perquisition, la saisie et la mise
sous scellé peuvent avoir lieu à toutes heures.
23
« Dans les lieux où le crime a été commis, il est interdit sous peine d'une amende de 5 000 à 25 000 francs, à toute
personne non habilitée, de modifier avant les premières opérations de l'enquête judiciaire l'état des lieux et d'y effectuer des
prélèvements quelconques. Toutefois, exception est faite lorsque ces modifications ou ces prélèvements sont commandés par
les exigences de la sécurité ou de la salubrité publique ou par les soins à donner aux victimes. Si les destructions de traces ou
si les prélèvements sont effectués en vue d'entraver le fonctionnement de la justice, la peine est un emprisonnement de trois
mois à trois ans et une amende de 25.000 à 500.000 francs. »
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Les agents de l'AMMC, l'occupant des lieux ou son représentant et l'officier de police
judiciaire peuvent seuls prendre connaissance des documents ou tous autres éléments
matériels avant leur saisie et leur mise sous scellé.
L'officier de police judiciaire veille au respect du secret professionnel conformément à
l'article 61 (alinéa 3ème) 24de la loi relative à la procédure pénale.
Les occupants des lieux faisant l'objet de la visite domiciliaire, de la perquisition, de la saisie
et de la mise sous scellé, ou leurs représentants, sont tenus de n'apporter aucun obstacle aux
opérations effectuées par les agents de l'AMMC et de leur présenter les documents et autres
éléments matériels dont ils sont détenteurs.
Le procès-verbal de visite relatant les modalités et le déroulement de l'opération est dressé sur
le champ par les agents de l'AMMC. Il énonce la nature, la date et le lieu des recherches et
des constatations effectuées.
Les documents et tous autres éléments matériels saisis sont inventoriés et mis sous scellés
selon les dispositions de l'article 61 (alinéa 4ème) 25 de la loi relative à la procédure pénale.
L'inventaire des documents et éléments saisis est annexé au procès-verbal. Le procès-verbal et
l'inventaire sont signés par les agents de l'AMMC, par l'officier de police judiciaire et par les
personnes mentionnées au 8ème alinéa du présent article.
En cas de refus ou d'empêchement de signer, mention en est faite au procès-verbal. Les
originaux du procès-verbal et de l'inventaire sont transmis, dès qu'ils sont établis, au procureur
du Roi qui a autorisé la visite domiciliaire. Copie en est délivrée à l'intéressé.
Le contenu des procès-verbaux fait foi jusqu'à preuve du contraire par tous moyens de preuve.
Les pièces et documents qui ne sont plus utiles à la manifestation de la vérité sont restitués à
l'occupant des lieux ou à son représentant. Il est délivré aux intéressés et à leurs frais, des
copies des pièces devant demeurer saisies, certifiées par l'agent ou les agents de l'AMMC.
Mention en est faite au procès-verbal. Les agents de l'AMMC précités peuvent, sans se voir
opposer le secret professionnel, accéder à tout document ou élément d'information détenu par
les personnes ou les organismes soumis au contrôle de L'AMMC. 26
Le président du tribunal compétent peut, sur demande motivée de l'AMMC, prononcer en sa
qualité de juge des référés, une ordonnance de mise sous séquestre en quelque main qu'ils se
24
« .. Toutefois, en cas de perquisition dans les locaux occupés par une personne tenue par la loi au secret professionnel, il a
l'obligation de prendre préalablement toutes mesures utiles pour que soit garanti le respect de ce secret professionnel… »
25
« Les objets et documents saisis sont clos et cachetés si faire se peut. S'ils ne peuvent recevoir de caractères d'écriture, ils
sont mis dans un récipient ou dans un sac sur lequel l'officier de police judiciaire attache une bande de papier qu'il scelle de
son sceau. »
26
Dahir n° 1-13-21 du 1er joumada I 1434 (13 mars 2013) portant promulgation de la loi n° 43-12 relative à l’Autorité
marocaine du marché des capitaux, Article 37
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trouvent, des fonds, valeurs, titres, droits ou tout autre document ou élément matériel
appartenant aux personnes contrôlées par l'AMMC et mises en cause.
Il peut également ordonner en sa qualité précitée, sur demande motivée de l'AMMC, que ces
personnes soient astreintes à consigner une somme d'argent dont il fixe le montant et le délai
de consignation. 27
D’une part, le CDVM28, puis l’AMMC29 au Maroc, la COB30 puis l’AMF31 en France, ont été
dotées d’un pouvoir sanctionnateur autonome. D’autre part, certaines de ces violations
constituent des infractions pénales qui relèvent de la compétence de la justice répressive. Il
existe donc une forme de coopération entre le régulateur et le juge pénal.
Toutefois, dans la pratique, le recours au juge pénal demeure exceptionnel, voire très rare,
remettant en cause sa légitimité presque aucun dossier n’a été transmis au juge répressif
durant les années d’activité du CDVM 32, il en est ainsi pour l’AMMC.33
Les statistiques qui ressortent de ces rapports d’activités annuelles montrent que la plupart des
dossiers ayant fait l’objet d’enquêtes issues de délits d’initié et du délit de manipulation de
cours mais dans la majorité des cas sont classés :
En 2019, de 1 140 faits marquants. Dix cas de suspicion de délit ont été relevés et ont fait
l’objet d’une analyse approfondie. En outre, six actions de sensibilisation ont été menées,
notamment vis-à-vis des intervenants sur le marché ou des investisseurs utilisant la bourse en
ligne.
En 2016, de 1444 faits objet de suspicion, les agissements susceptibles de constituer des
infractions boursières, 2 affaires relatives à des comportements portant atteinte au bon
fonctionnement du marché ont fait l’objet d’enquêtes toujours en cours de traitement à la fin
de l’année 2016.
En 2015 le rapport annuel du CDVM ne fait pas état d’aucune infraction boursière mais
uniquement des manquements aux dispositions législatives et réglementaires régissant le
marché financier qui ont donné lieu à 19 sanctions disciplinaires souvent des sanctions
27
Dahir n° 1-13-21 du 1er joumada I 1434 (13 mars 2013) portant promulgation de la loi n° 43-12 relative à l’Autorité
marocaine du marché des capitaux, Article 39
28
CDVM : conseil déontologique des valeurs mobilières.
29
AMMC : Autorité marocaine des marchés des capitaux.
30
COB : Commission des opérations de bourse.
31
AMF : L'Autorité des marchés financiers.
32
Voir rapports CDVM publié depuis 2007, 2008, 2009etc.
33
Dernier rapport publié 2019.
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pécuniaires.
En 2014, le CDVM a déclenché 2 enquêtes relatives à des comportements susceptibles de
nuire au bon fonctionnement du marché. Il a prononcé cinq sanctions disciplinaires et
pécuniaires à l’égard d’opérateurs qui ont commis des manquements aux dispositions
législatives et réglementaires régissant le marché financier et les obligations leur incombant
en raison de leurs qualités. Mais aucune saisine parquet. (Rapport CDVM 2014)
Enfin en 2013, le CDVM a prononcé 3 sanctions disciplinaires et pécuniaires à l’égard
d’opérateurs qui ont commis des manquements aux dispositions légales et réglementaires les
régissant.
Bref, depuis 2010, les rapports d’activités du CDVM font état uniquement de sanctions
administratives à l’égard d’auteurs de manquements au bon fonctionnement du marché
boursier. (Rapport 2010, 2011, 2012).
Aussi bien en France qu’au Maroc, on constate que la répression des infractions boursières est
exercée dans la majorité des cas par les institutions boursières, le recours à la justice pénal
demeure exceptionnel.
Toutefois, en France faisant écho à l’affaire Cahuzac, la loi n°2013-1117 du 6 décembre 2013
a souhaité renforcer la lutte contre la fraude fiscale et la délinquance économique et financière
en instaurant le procureur de la République financier doté d’une part, d’une compétence
exclusive au niveau national en matière de délits boursiers en droit interne. Et d’autre part,
une compétence en matière économique et financière dans les affaires complexes. Ce nouveau
magistrat est muni de moyens permettant un traitement efficace des infractions relevant de ses
compétences.
La doctrine estime cette compétence globale comme étant justifiée, car à l’issue de l’enquête
et sans préjudice du déclenchement de sanction de la commission des sanctions de l’Autorité
des marchés de capitaux, le collège de cette même autorité transmet, si les griefs sont
susceptibles de constituer des délits boursiers, un exemplaire du rapport d’enquête au
procureur de la république financier. Or les délits transmis peuvent être aussi bien des délits
boursiers (délit d’initié ou manipulation de cours) que financiers (abus de biens sociaux,
banqueroute) ou de droit commun (escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux
relevés incidemment par les enquêteurs de l’AMF).34
34
Revue du Contrôle de la Comptabilité et de l’Audit : « La moralisation du marché boursier entre régulation
administrative et répressive : Quelle efficacité ? » .Pr. EL OUAZZANI CHAHDI LOUBNA. Professeur habilitée de droit
privé FSJES-Souissi Rabat, Université Mohammed V, Laboratoire des études juridiques, politiques et économiques.
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Chapitre 2 : Les sanctions encourues par l’AMMC
Les sanctions présentées pour le délit d’initié sont de deux types : les sanctions
administratives et les sanctions pénales. Elles s'appliquent non seulement aux sociétés mais
également aux personnes physiques les dirigeants des intermédiaires de marché parfois même
leurs collaborateurs en cause.
Dans cette catégorie des sanctions on trouve deux types prévues au niveau administratif :
Les sanctions pécuniaires sont celles dont le montant est en fonction de gravité des
manquements commis et en relation avec les avantages ou les profits tirés de ces
manquements, ne pouvant excéder deux cent mille (200.000) dirhams.
Lorsque des profits ont été réalisés, cette sanction peut atteindre le quintuple du montant
desdits profits.
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Il est nécessaire de savoir que le président de l'AMMC ne peut prononcer la dite sanction
qu'après avoir entendu ou convoqué la personne concerné par lettre recommandée avec accusé
de réception. Ladite personne peut assister d'un conseil de son choix.
Est puni des mêmes peines que celles prévues à l'alinéa 1er du présent article toute personne,
autre que celle visée au même alinéa, possédant en connaissance de cause des informations
privilégiées sur les perspectives ou la situation d'une société dont les titres sont cotés à la
Bourse des valeurs ou sur les perspectives d'évolution d'un instrument financier, qui réalise ou
permet de réaliser directement ou indirectement, une opération ou communique à un tiers des
36
informations, avant que le public ait connaissance de ces dernières
35
Dahir n° 1-13-21 du 1er Joumada I 1434 (13 mars 2013) portant promulgation de la loi n° 43-12 relative à l'Autorité
marocaine du marché des capitaux, Article 41, 1er alinéa.
36
Idem. 3ème alinéa.
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du Dahir n° 1-13-21 du 1er Joumada I 1434 (13 mars 2013) portant promulgation de la loi n° 43-12 relative à l'Autorité
marocaine du marché des capitaux, Article 43
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-En 1988, la société nationalisée française Pechiney annonce une offre publique d'achat sur
une société américaine cotée à Wall Street : Triangle. Quelques jours avant cette annonce,
l'action Triangle s'est envolée, passant de 10 à 56 dollars. Du fait de cette spéculation, le prix
d'achat pour Pechiney sera beaucoup plus important que prévu. Plusieurs hommes d'affaires et
politiques français ont été inculpés.
-Aux États-Unis, le P.-D.G. d'Enron, Jeffrey Skilling, a incité les salariés acheter des actions
de l'entreprise tandis que lui vendait ses parts. Deux semaines plus tard, le bilan de l'entreprise
est annoncé : il est catastrophique. Le cours s'effondre et les salariés actionnaires subissent de
lourdes pertes. L'ex- patron est condamné en 2006 à plus de 24 années d'emprisonnement,
peine ultérieurement réduite à 14 ans.
Le dahir n° 1-13-21 du 1er joumada I 1434 (13 mars 2013) portant promulgation de la loi n°
43-12 relative à l’Autorité marocaine du marché des capitaux réprime la pratique d'initié
d'une double manière, en prévoyant une sanction pénale, et en y ajoutant une possibilité de
sanction par l'AMMC au nom de la violation de son règlement général.
On retrouvera donc à propos de chaque aberration de comportement boursier un volet délit,
appelant une sanction pénale « emprisonnement, amende » prononcée par le juge pénal, et
un volet manquement aux règles de l'AMMC impliquant une sanction administrative
« pénalité financière » prononcée par l'AMMC elle-même. Cette double sanction éventuelle
d'un même fait est-elle une injure au sacro saint principe selon lequel on ne peut pas être puni
deux fois du même crime ? Non, répondent les juges français car la règle Non bis in idem38 ne
s'applique pas aux sanctions administratives, ce que sont les sanctions prononcées par
l'AMMC. La réponse est peut être théoriquement juste, elle n'en reste pas moins moralement
critiquable et il serait préférable de supprimer la double peine en réservant au juge pénal le
soin de sanctionner les comportements incriminés.
L'expérience marocaine au niveau de la répression des infractions en col blanc n'arrive pas
encore à prendre sa voie normale dans le but de dissuader les auteurs d'utiliser les agissements
illicites.
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La règle « non bis in idem » (ou « ne bis in idem ») est un principe classique de la procédure pénale, déjà connu du droit
romain, d'après lequel nul ne peut être poursuivi ou puni pénalement (une seconde fois) à raison des mêmes faits. Cette
expression désigne donc l'autorité de la chose jugée au pénal sur le pénal qui interdit toute nouvelle poursuite contre la même
personne pour les mêmes faits. Cette règle qui interdit la double incrimination répond avant tout à un souci de protection
des libertés individuelles de la personne poursuivie.
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Cependant l'efficacité du régime répressif adopté par l'AMMC ne peut atteindre sa maturité
juridique à cause difficulté d'établir la preuve de délit d'initié.
Il est apparent que le législateur en incriminant les initiés de fait ou secondaires, a voulu
élargir le champ de répression. Cependant, la difficulté rencontrée réside dans le fait d'établir
le lien professionnel entre ses inities et l'information privilégiée diffusée, ce qui affecte
l'effectivité de cette incrimination. L'acte délictueux exige ainsi d'établir un lien entre
l'information et l'opération. Ce point est un des plus délicats car c'est là-dessus que se
détermine l'élément intentionnel de l'infraction. Si l'information a été à l'origine de l'ordre
d'achat ou de vente en Bourse, le prévenu a bien agi consciemment en sachant qu'il disposait
d'une information encore inconnue du public. Mais cet élément n'a pas été clairement défini
par le législateur. En effet, il n'a pas utilisé le terme «sciemment» dans le cas d'une utilisation
personnelle de l'information privilégiée.
Le juge est cependant tenu par les principes du droit pénal général qui imposent
l'interprétation stricte de la loi. Ainsi la détention d'informations privilégiées et l'utilisation de
ces informations sont des expressions qui impliquent une intention délictueuse car on n'utilise
pas par inadvertance. La conscience de commettre le délit doit porter sur l'ensemble des
conditions requises, donc à la fois sur le fait de détenir une information privilégiée son profit
personnel. La preuve de l'acte délictueux nécessitera ainsi que soit démontré que l'information
était détenue au moment où l'ordre a été passé et que cette information a été à l'origine de
l'ordre, c'est-à-dire a suscité l'opération.
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Conclusion
En somme, et en guise de conclusion, il convient de dire que l’infraction du délit d’initié est
une infraction complexe, qui entrave le marché financier. Ce dernier est gouverné par des
principes majeurs, laissant une importante place à son efficacité. Il s’agit de la transparence,
de l’égalité, et de la déontologie, dont le respect contribue à la promotion dudit marché. Alors
que par les opérations d’initié, on ouvre le champ à son altération et à sa dégradation.
Les Conséquences financières négatives subies par des acteurs de marché boursier à la suite
d'une opération d'initié ne sont pas faciles à déterminer, au point que l'existence même de ces
conséquences a longtemps été niée. A cet égard, il a d'ailleurs été défendu que les infractions
d'initiés, contrairement aux autres abus de marché auraient un fondement moral et non
économique, cela veut dire que le délit d'initié existe, et existera toujours tant qu'il n'y a pas
d'éthique dans la vie des affaires.
le Maroc comme tous les pays du monde a essayé de réglementer ce domaine en incriminant
le délit d'initié dans le cadre des infractions en col blanc mais cette incrimination pose encore
plusieurs problèmes du point qu’au domaine des affaires la réputation d'investisseur ou de la
société est la chose la plus importante car les auteurs de ces infractions ne sont pas des
délinquants ordinaires, ce sont même des acteurs très actifs du monde des affaires, ce qui
souvent dépend de la situation de conflit d'intérêt qui rend leur situation aussi sensible que
tabou.
Quant à la sanction, elle se voit sévère. Cependant, sous réserve de l’effet de réputation
qu'imposerait la condamnation en elle-même, les montants d'amendes sont insuffisants pour
dissuader les initiés d'utiliser ces pratiques illicites puisque les profits réalisés sont toujours
énormes.
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Liste bibliographique.
Ouvrages et revue:
Agathe Lepage, Patrick maitre du Chambon, Renaud Saloman : « Droit pénal des
affaires »,3éme édition.
Jean LARCUIER, PHLIPPE CONTE : « Droit pénal des affaires »,11éme édition.
Myriam QUEMENER : « Criminalité économique et financière à l’ère numérique ».
Coralie Ambroise-Castérot : «Droit pénal spécial et droit pénal des affaires ».
Michel Véron : « Droit pénal des affaires » édition, DALLOZ, Paris Armand Colin,
Paris, 1997, 2001,4éme édition.
Michel Véron : « Droit pénal des affaires » ,9éme édition, 2011.
David CALFOUN : « les infractions en droit pénal des affaires », 2éme édition, 2021
Professeur Mohamed EL Mernissi « Traité marocain de droit des sociétés ».
COZIAN Maurice, VIANDIER Alain, DEBOISSY Florence, « Droit des sociétés »,24ème
éd. LexisNexis, Litec, 2011.
Hassania CHERKAOUI, « la société anonyme », 2ème édition
Revue du Contrôle de la Comptabilité et de l’Audit : « La moralisation du marché
boursier entre régulation administrative et répressive : Quelle efficacité ? » .Pr. EL
OUAZZANI CHAHDI LOUBNA. Professeur habilitée de droit privé FSJES-Souissi
Rabat, Université Mohammed V, Laboratoire des études juridiques, politiques et
économiques.
Lois :
La constitution marocaine de 2011.
Dahir n° 1-13-21 du 1er joumada I 1434 (13 mars 2013) portant promulgation de la loi n°
43-12 relative à l’Autorité marocaine du marché des capitaux.
Thèses et Mémoire :
Thèse : « L’impact du Délit D’initié sur le marché financier ». Préparé : par
BOUKHARI BILAL .Doctorant en laboratoire droit, philosophie et société FSJES DE
FES. avec le soutien du CNRST dans le cadre du programme de la bourse d’excellence.
Travail de fin d’études du master en droit à finalité spécialisée en droit pénal: « Le délit
d’initié, un exemple paradigmatique du cumul de sanctions pénales et administratives
en droit financier » Préparé par Edouard GOFFIN. Année académique 2018-2019
THÈSE présentée par : Husain BUARAKI soutenue pour obtenir le grade de : Docteur de
l’université François – Rabelais de Tours Discipline/ Spécialité : Droit privé /Droit pénal
des affaires « L’incrimination et la poursuite du délit d’initié au Koweït Etude comparée
avec les droits Français et Egyptien ». Année académique 2013-2014.
Webographie :
https://www.ammc.ma/fr/rapports-annuel.
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