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Master droit des relations d’affaires

Année universitaire 2021/2022

Droit pénal des affaires

Le faux et l’usage de
faux

Réalisés par : Encadrée par :

Khribchi Karima Professeure.Mme Bouzekraoui

Kissay Aya

Mansouri yassine

Introduction
A cause de son avidité ou de sa mauvaise foi très accentuée, l’humain commet
de plus en plus d’infractions engendrant de lourdes conséquences. Touchant
l’actif et l’inerte, rien n’échappe.

A ce propos, le monde des affaires peut être considéré comme une arène
d’activité d’un grand nombre de délinquant.

C’est dans ce cadre qu’on peut parler du faux et de l’usage de faux.

Le faux en écriture est une infraction dont l’auteur, avec une intention
frauduleuse ou à dessein de nuire dissimule la réalité d'une manière
déterminée par la loi, dans un écrit protégé par la loi.

L'altération de la vérité est l'élément caractéristique du faux cette Altération


peut consister en la falsification d'un écrit vrai ou en la fabrication d'un acte
faux. Dans la pratique, on distingue 2 formes d'altération de la vérité, le faux
matériel et le faux intellectuel.

Le code pénal énumère les modes d'altération de la vérité qui sont constitutifs
de faux en écriture. Un mode d'altération très courant et la fausse signature qui
consiste en l'imitation où la contrefaçon de la signature d'une personne réelle
ou non, afin de faire croire aux destinataires qu'elle émane de cette personne.

Pour être qualifié de faux, l'altération doit porter sur un écrit protégé par la loi.
Le législateur vise les documents qui s'imposent à la confiance publique de
sorte que tous peuvent avoir confiance en ce document.

La notion de foi publique est fondamentale dans les infractions de faux et


d’usage de faux.

La première catégorie des actes protégés regroupe les Écritures authentiques


et publiques prévu dans les articles de 351à 356. Il s'agit des Écritures, qui sont
Dressées par un fonctionnaire ou un officier public, dans l'exercice de ses
2
fonctions.il peut s’agir d'actes établis par les magistrats, les greffiers, les
notaires ou encore Les huissiers de justice.

La 2e catégorie regroupe les écritures de commerce et de banque prévue dans


les articles de 357 à 359. Dans la pratique, ces actes sont les factures, les lettres
de changes, les traites, les virements, les chèques ou plus généralement
encore, les documents relatifs à la pratique des affaires. Par contre, les actes
qui sont en lien avec une activité non commerciale comme la profession
d'avocats ou de médecins ne sont pas des écritures de commerce visées par la
loi.

La 3e catégorie vise les Écritures privées, c'est à dire toutes les Écritures qui ne
sont ni authentique, ni public, ni commerciale, ni bancaire, mais qui sont de
nature à produire des effets juridiques. L'exemple type étant les contrats sous
seing privé Conclu entre particuliers.

Outre ces actes écrits, la loi accorde également sa protection aux passeports,
aux documents relatifs aux armes, aux livrets aux feuilles de route, aux
certificats comme il est prévu dans les articles 360 à 367.

S’agissant de L'usage de faux est une infraction à part entière dont l'auteur est
puni comme s'il en était l'auteur du faux lui même s'il agit dans la même
intention.

Les infractions de faux et d'usage de faux sont bien entendues étroitement


liées en ce sens que si un faux est réalisé, c'est pour être utilisé par son auteur
ou par un tiers afin d'en obtenir un avantage quelconque. Toutefois, les 2
infractions sont distinctes et présente des caractéristiques propres.

Usage en tant que tel n'est pas défini par le code pénal, il faut donc avoir
recours au sens courant de ce terme. Concrètement, l'usage d'un faux

3
correspond à tout procédé par lequel l'utilisateur veut tirer parti d'un écrit
faux.

Le faux et l’usage du faux sont donc des comportements antisociaux réprimés


par le droit pénal.

Historiquement, et comme l’avait précisé Jean-Jacques Rousseau dans son


œuvre, du Contrat social, il convient que le peuple sauvegarde le bien-être
général par le truchement du législateur. En effet, toute société, dans l’Histoire,
ne vit pas sans règles.
Ce sont généralement, dans un premier temps, des normes répressives, car ces
normes visent à assurer un certain ordre social, pour protéger la société. Ces
règles varient fortement et donnent lieu à des réponses différentes d’une
époque historique à une autre.

Dans un même ordre d’idée, au Maroc Le premier Code pénal est entré en
vigueur en 1913, sous le protectorat français. Au lendemain de l’indépendance,
en 1963, le nouveau Code pénal marocain entre en application.

L’étude du sujet est d’une importance majeure, étant donné que la falsification
et l’usurpation d’identité se haussent dans une tendance croissante, faisant du
phénomène un écueil sérieux dans la vie des affaires.

Toutefois, il se trouve légitime de se demander :

Le faux et l’usage du faux, quelles


conséquences ?
Pour essayer de répondre à cette problématique on a élaboré le plan suivant :

4
Chapitre 1 : le régime juridique de faux et l’usage de faux

Section 1 : les éléments constitutifs du faux et l’usage du faux :

Section 2 : la répression de l’infraction :

Chapitre 2 : la procédure d’établissement de faux :

Section 1 : Le faux découverte au cours d’un procès pénal :

Section 2 : Le faux découverte au cours d’un procès civil :

5
Chapitre 1 : le régime juridique de faux et l’usage de faux
On peut croire que l'incrimination du faux et usage de faux ne semble pas
s'inscrire dans le droit pénal des affaires, en effet les textes qui en organisent la
répression sont placés dans le chapitre VI du Code pénal traitant des faux,
contrefaçons et usurpations.

Qui sanctionne la fausse monnaie, effet de crédits publics, contrefaçon de


sceaux de l’État, poinçons et timbres.

Mais dans la pratique, on constate que les poursuites pour faux et usage de
faux sont souvent assemblées avec d'autres poursuites sous des qualifications
qui relèvent du droit des affaires qu'il s'agisse d'infraction de droit commun
liées au droit des affaires (abus de confiance, escroquerie ou recel) ou
d'infractions extérieures au code pénal (banqueroute, abus de biens sociaux).

En effet la falsification du support de la pensée et l'usage de tel support falsifié.


Serve bien souvent à commettre ces infractions ou sont destinés à empêcher la
découverte.1

Section 1 : les éléments constitutifs du faux et l’usage du faux :


Pour qu'il y ait infraction, il faut la réunion de trois éléments : un élément légal,
un élément matériel, un élément moral.

Paragraphe 1 : L’élément légal:

Le faux :

Au terme de l’article 351 du code pénal :

Le faux en écritures est l'altération frauduleuse de la vérité, de nature à


causer un préjudice et accomplie dans un écrit par un des moyens déterminés
par la loi.

 Consiste en toute modification sur la base d’un écrit de la vérité, de


nature à porter atteinte aux intérêts patrimoniaux, moraux ou sociaux
des personnes physiques ou morales.

1
https://cours-de-droit.net/droit-penal-marocain-des-affaires-a126329396/ 14/05/2022 22H00

6
 le législateur marocain fait la distinction entre le faux en écritures
privées, de commerce ou de banque et de son usage qu’il convient
d’étudier séparément.

Usage de faux :

L’élément légal d’usage de faux est prévu par l’article 359 qui énonce que dans
les cas visés à la présente section, celui qui fait usage de la pièce qu'il savait
fausse est puni des peines réprimant le faux, suivant les distinctions prévues
aux deux articles précédents.

 La fabrication de faux est punissable en elle-même, indépendamment de


tout usage de la pièce falsifié, de la même manière, l’usage de faux est
puni, même si la fabrication n’a pas été commise par son utilisateur.

Article 607-7 du code pénal Sans préjudice de dispositions pénales plus


sévères, le faux ou la falsification de documents informatisés, quelle que soit
leur forme, de nature à causer un préjudice à autrui, est puni d'un
emprisonnement d'un an à cinq ans et d'une amende de 10.000 à 1.000.000 de
dirhams.

Sans préjudice de dispositions pénales plus sévères, la même peine est


applicable à quiconque fait sciemment usage des documents informatisés visés
à l'alinéa précédent.

Paragraphe 2 : L’élément matériel :

Pour qu’il y ait faux, il est nécessaire qu’il existe préalablement un écrit ou tout
autre support d’expression de la pensée ayant un effet probatoire. Ensuite,
l’élément matérialisant l’incrimination est constitué par l’altération de la vérité
dudit support. En outre, l’altération de la vérité doit être de nature à causer un
préjudice.

➢ Le support du faux :

Il peut s’agir d’un écrit (autrefois désigné sous l’appellation de faux en écriture)
ou de tout autre support d’expression de la pensée, tels que les supports de
stockage de l’information (puces électroniques, cartes à bande magnétique,

7
CD-Rom, DVD, disque dur d’un ordinateur voire un film3). Le support du faux
peut être également constitué par de simples courriers électroniques fictifs 2.

La référence à « tout support » permet d’intégrer des applications qui


n’existent pas encore aujourd’hui et qui seront peut-être inventées avec les
évolutions technologiques3.

 L’altération de la vérité
Le législateur exige seulement que la falsification ait eu lieu par quelque moyen
que ce soit.
En doctrine, deux types de faux correspondant à deux réalités différentes sont
opposés :4

- Le faux matériel : il s’agit de l’hypothèse où le procédé de l’altération de la


vérité affecte le support lui-même. Le contenant est faussé.

Il peut s’agir de la fabrication d’un faux document, de l’imitation d’une


signature ou de l’altération matérielle d’un document véritable. Le faux peut
être créé après la rédaction de l’acte existant. Ainsi en est-il par exemple,
lorsque le faussaire utilise un montage ou use de cache ou d’une superposition
de documents. Encore, il peut faire des découpages ou un « copier-coller ».
Cela peut également être un support modifié par lavage à l’aide d’une
substance chimique, par raturage, grattage, collage, agrafage ou rajout de
lignes de texte, ou par l’effacement et le remplacement d’une mention. De
même, le faussaire peut imiter l’écriture à main levée ou utiliser un calque.

En outre, la chambre criminelle de la Cour de cassation considère que la


fabrication d’un faux rend ce dernier punissable, y compris si ledit document
est conforme à l’original5. Par exemple, un tiers qui, pour venir en aide à un ami
soumis à un contrôle fiscal, reconstitue des contrats prétendument réels, se
rend coupable d’un faux6.

- Le faux intellectuel : il s’agit de l’hypothèse où le procédé de l’altération de la


vérité affecte le seul énoncé du support. Le contenu est faussé.

2
JCl. Pénal des Aff. V° Faux, op. cit., n° 12.
3
Y. MAYAUD, Code pénal commenté, Dalloz, 1996, p. 818
4
A. LEPAGE, P. MAISTRE DU CHAMBON, R. SALOMON, op. cit., n° 326.
5
A. LEPAGE, P. MAISTRE DU CHAMBON, R. SALOMON, op. cit., n° 328.
6
Cass. crim., 12 sept. 2018, n° 17-85.825.

8
Le faux peut consister en une supposition de personnes, c’est-à-dire dans le fait
« de faire apparaître faussement un tiers, comme partie à un acte. » 7Ainsi en
est-il par exemple si un dirigeant social mentionne faussement sur des procès-
verbaux d’assemblée générale ou de conseil d’administration que la réunion a
eu lieu en présence d’associés en réalité absents8.

Le faux se consomme également par l’affirmation de faits inexacts. Par


exemple, constitue un faux intellectuel, le contrat de travail faisant état de la
réalisation d’une prestation de travail en réalité inexistante ou une délégation
de pouvoirs antidatée.9

Il en est également ainsi en cas de dénaturation des actes ou conventions,


10
notamment en faisant signer par surprise un faux document. Par exemple, a
été considéré comme un faux le fait d’obtenir par fraude la signature d’une
convention annulant une vente de fonds de commerce.11

Enfin, l’altération de la vérité peut également être faite par omission, par
exemple lorsqu’une personne chargée de la tenue des comptes d'une
entreprise fait apparaître, par l'omission intentionnelle de certaines écritures,
une situation comptable fausse. 12Se trouve ainsi consacrée la notion «
d’omission intentionnelle ».

Les actes sont prévus par l’article 352 et suivant du code pénal marocain :

 Supposition ou substitution de personnes, par exemple : (affirmation


fausse qu’une personne était présente) ;
 Altération ou contrefaçon des actes, écritures ou signatures (par
imitation) ;
 Fausses signatures ;
 Fabrication de conventions, dispositions, obligations ou décharges ou par
leur insertion ultérieure dans ces actes;
 Des écritures faites ou intercalées sur des registres ou sur d'autres actes
publics, depuis leur confection ou clôture.
7
A. LEPAGE, P. MAISTRE DU CHAMBON, R. SALOMON, op. cit., n° 330
8
IBIDEM
9
Cass. crim. 28 oct. 2015, n° 14-83.093
10
JCl. Pénal des Aff. op. cit., n° 37
11
A. LEPAGE, P. MAISTRE DU CHAMBON, R. SALOMON, op. cit., n° 331.
12
Cass. crim. 25 janvier 1982, n° 80-95.166

9
 Addition, omission ou altération de clauses, de déclarations ou de faits
que ces actes avaient pour objet de recevoir et de constater

Paragraphe 3 : L’élément moral :

Pour le faux matériel, la chambre criminelle déduit l’intention frauduleuse de la


seule fabrication d’un acte destiné à violer la loi et à créer l’apparence d’une
situation juridique préjudiciable à autrui.13

➢ Pour le faux intellectuel, il faut démontrer que l’agent a eu conscience de la


fausseté de ses déclarations.

L’usage de faux: L'usage de faux est le fait d'utiliser sciemment un écrit falsifié
Donc l’élément moral suppose uniquement la connaissance de la fausseté de
l’écrit.

Section 2 : la répression de l’infraction :


Le législateur marocain a bien distingué les sanctions propres à chacune. De ce
fait, il y a possibilité de réprimer l’une de ces deux infractions sans réprimer
l’autre

Au cas où l’auteur du faux ne présentait pas l’intention coupable ou s’il est


inconnu, la sanction dans ce cas ne va concerner que l’usage du faux

La répression du faux est assez complexe et dépend de la nature de l’acte33.


Les peines varient selon que le faux se trouve dans un support privé, dans un
document administratif ou dans une écriture publique ou authentique. Le faux
et l’usage du faux peuvent être qualifiés de délits comme ils peuvent être
qualifiés de crimes.

L’usage de faux est un délit distinct du faux. Par conséquent, l’usager du


document dont la vérité se trouve altérée peut être responsable pénalement y
compris s’il n’est pas l’auteur du faux ou si ce dernier est inconnu ou ne peut
être poursuivi14. Inversement, une même personne peut être poursuivie pour
faux et usage de faux.

13
A. LEPAGE, P. MAISTRE DU CHAMBON, R. SALOMON, op. cit. n° 338
14
JCl. Pénal des affaires, fasc. 10 v° Faux, n° 56

10
Le faux et l’usage du faux constituant des infractions tout à la fois distinctes et
complètes, il peut y avoir, soit tentative, soit consommation de l’un et de
l’autre de ces crimes. Le faux est consommé par cela seul que la pièce a été
contrefaite, falsifiée, altérée ; la tentative est constituée par tout acte qui est
commencement d’exécution de la contrefaçon, de la falsification, de
l’altération.15

Paragraphe 1 : Des faux en écriture publique ou authentique :

Le faux en écriture est le fait d’altérer la vérité par le moyen de la création d’un
faux document ou par la modification d’un document existant. Par exemple :
faux bulletins de salaires, faux certificats, faux diplômes, etc.

On parle de faux en écriture publique lorsque le document altéré est un acte


authentique ou une écriture publique. Exemples :

 Un faux acte de délibération d’un conseil municipal.


 Un faux acte de nomination (création d’un emploi fictif par exemple)
 Un faux arrêté municipal.
 Un faux décret ministériel.
 Une fausse facture de société privée signée par un dépositaire de
l’autorité publique.
 Un faux acte notarié.
 Un faux pv de police ou gendarmerie
 Une décision administrative (université, jugement disciplinaire,…

Sanction

Est puni de la réclusion perpétuelle tout magistrat, tout fonctionnaire public,


tout notaire ou adel qui, dans l'exercice de ses fonctions, a commis un 16faux :

Est punie de la réclusion de dix à vingt ans, toute personne autre que celles
désignées à l'article précédent qui commet un faux en écriture authentique et
publique :17

15
https://ledroitcriminel.fr/la_science_criminelle/penalistes/la_loi_penale/infraction/
pcpales_incrim/garraud_faux.htm 15/05/2022 11h50
16
Art 352,353 Dahir n° 1-59-413 du 28 joumada II 1382,(26 novembre 1962) portant approbation du
texte du code pénal.
17
Art 354

11
Est punie de l'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 200[107] à
500 dirhams toute personne non partie à l'acte qui fait par-devant adoul une
déclaration qu'elle savait non conforme à la vérité18

Dans les cas visés à la présente section, celui qui fait usage de la pièce qu'il
savait fausse, est puni de la réclusion de cinq à dix ans.19

Paragraphe 2 : Des faux en écritures privées, de commerce ou de banque

Toute personne qui de l'une des manières prévues à l'article 354 commet ou
tente de commettre un faux en écritures de commerce ou de banque est punie
de l'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 250 à 20.000
dirhams.

Le coupable peut, en outre, être frappé de l'interdiction de l'un ou plusieurs


des droits mentionnés à l'article 40 et d'une interdiction de séjour qui ne peut
excéder cinq ans.

La peine peut être portée au double du maximum prévu au premier alinéa


lorsque le coupable de l'infraction est un banquier, un administrateur de
société et, en général, une personne ayant fait appel au public en vue de
l'émission d'actions, obligations, bons, parts ou titres quelconques, soit d'une
société, soit d'une entreprise commerciale ou industrielle.20

Toute personne qui, de l'une des manières prévues à l'article 354, commet ou
tente de commettre un faux en écritures privées est punie de
l'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 250 à 2.000 dirhams.

Le coupable peut, en outre, être frappé de l'interdiction de l'un ou plusieurs


des droits mentionnés à l'article 40 et d'une interdiction de séjour qui ne peut
excéder cinq ans.21

Dans les cas visés à la présente section, celui qui fait usage de la pièce qu'il
savait fausse est puni des peines réprimant le faux, suivant les distinctions
prévues aux deux articles précédents.22

18
Art 355
19
Art 356
20
Art 375
21
Art 358
22
Art 359

12
Paragraphe 3 : Des faux commis dans certains documents administratifs et
certificats :

Les documents administratifs concernés notamment:

- documents nationaux tels que des cartes nationales d’identité, cartes


grises de véhicules, permis de conduire ;
- documents étrangers tels que des passeports étrangers ou des certificats
d’identité délivrés par un consulat étranger ;
- un bon de commande fictif établi par un agent administratif en matière
de marché public.23

Sanction

Quiconque contrefait, falsifie ou altère les permis, certificats, livrets, cartes,


bulletins, récépissés, passeports, ordres de mission, feuilles de route, laissez-
passer ou autres documents délivrés par les administrations publiques en vue
de constater un droit, une identité ou une qualité, ou d'accorder une
autorisation, est puni de l'emprisonnement de six mois à trois ans et d'une
amende de 200[108] à 1.500 dirhams.

Le coupable peut, en outre, être frappé de l'interdiction de l'un ou plusieurs


des droits mentionnés à l'article 40 pendant cinq ans au moins et dix ans au
plus.

La tentative est punie comme le délit consommé.

Les mêmes peines sont appliquées :

- 1° A celui qui, sciemment, fait usage desdits documents contrefaits,


falsifiés ou altérés;
- 2° A celui qui fait usage d'un des documents visés à l'alinéa premier,
sachant que les mentions qui y figurent sont devenues incomplètes ou
inexactes.24

Quiconque se fait délivrer indûment ou tente de se faire délivrer indûment un


des documents désignés à l'article précédent, soit en faisant de fausses
déclarations, soit en prenant un faux nom ou une fausse qualité, soit en
23
Cass. crim., 22 sept. 2004, n° 03-88.040.
24
Art 360

13
fournissant de faux renseignements, certificats ou attestations, est puni de
l'emprisonnement de trois mois à trois ans et d'une amende de 200[109] à 300
dirhams.

Le fonctionnaire qui délivre ou fait délivrer un des documents désignés à


l'article 360 à une personne qu'il sait n'y avoir pas droit, est puni de
l'emprisonnement d'un à quatre ans et d'une amende de 250 à 2.500 dirhams,
à moins que le fait ne constitue l'une des infractions plus graves prévues aux
articles 248 et suivants. Il peut, en outre, être frappé de l'interdiction de l'un ou
plusieurs des droits mentionnés à l'article 40 pendant cinq ans au moins et dix
ans au plus.

Les peines édictées à l'alinéa 1er sont appliquées à celui qui fait usage d'un tel
document, le sachant obtenu dans les conditions précitées, ou établi sous un
nom autre que le sien.25

Les logeurs et aubergistes qui, sciemment, inscrivent sur leurs registres sous
des noms faux ou supposés les personnes logées chez eux ou qui, de
connivence avec elles, omettent de les inscrire, sont punis de
l'emprisonnement d'un à six mois et d'une amende de 200[110] à 500 dirhams
ou de l'une de ces deux peines seulement.

Ils sont, en outre, civilement responsables des restitutions, indemnités et frais


alloués aux victimes de crimes ou délits commis pendant leur séjour, par les
personnes ainsi logées chez eux.26

Toute personne qui pour se dispenser ou dispenser autrui d'un service public
quelconque fabrique, sous le nom d'un médecin, chirurgien, dentiste, officier
de santé ou sage-femme, un certificat de maladie ou d'infirmité est puni de
l'emprisonnement d'un à trois ans.27

Tout médecin, chirurgien, dentiste, officier de santé ou sage-femme qui, dans


l'exercice de ses fonctions et pour favoriser quelqu'un, certifie faussement ou
dissimule l'existence de maladie ou infirmité ou un état de grossesse, ou fournit
des indications mensongères sur l'origine d'une maladie ou infirmité ou la
cause d'un décès, est puni de l'emprisonnement d'un à trois ans, à moins que le
25
Art 361
26
Art 362
27
Art 363

14
fait ne constitue l'une des infractions plus graves prévues aux articles 248 et
suivants.

Le coupable peut, en outre, être frappé de l'interdiction de l'un ou plusieurs


des droits mentionnés à l'article 40 pendant cinq ans au moins et dix ans au
plus.28

Quiconque établit, sous le nom d'un fonctionnaire ou officier public, un


certificat de bonne conduite, d'indigence, ou relatant d'autres circonstances
propres à appeler la bienveillance des autorités ou des particuliers sur la
personne désignée dans ce certificat, à lui procurer places, crédit ou secours,
est puni de l'emprisonnement de six mois à deux ans.

La même peine est appliquée :

- 1° A celui qui falsifie un des certificats prévus ci-dessus, originairement


véritable, pour le rendre applicable à une personne autre que celle à
laquelle il avait été primitivement délivré;
- 2° A tout individu qui s'est servi sciemment du certificat ainsi fabriqué ou
falsifié.

Si le certificat est établi sous le nom d'un simple particulier, sa fabrication ou


son usage sont punis de l'emprisonnement d'un à six mois.29

Est puni de l'emprisonnement de six mois à deux ans et d'une amende de


200[111] à 1.000 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement, à moins
que le fait ne constitue une infraction plus grave, quiconque :

- 1° Etablit sciemment une attestation ou un certificat relatant des faits


matériellement inexacts;
- 2° Falsifie ou modifie d'une façon quelconque une attestation ou un
certificat originairement sincère ;
- 3° Fait sciemment usage d'une attestation ou d'un certificat inexact ou
falsifié.30

Les faux réprimés à la présente section, lorsqu'ils ont été commis au préjudice
du Trésor public ou d'un tiers, sont punis suivant leur nature, soit comme faux
28
Art 364
29
Art 365
30
Art 366

15
en écriture publique ou authentique, soit comme faux en écritures privées, de
commerce ou de banque.31

Dispositions du droit commun


Prescription :

-L’action publique court du jour où le document est altéré. Que pour l’usage du
faux, elle court du jour où le document altéré est utilisé. L’infraction se prescrit
dans 10 ans si elle est considérée comme crime, et dans 3 ans en cas de délit.

Le complice d’un faux ou usage du faux est sanctionné de la peine réprimant


l’infraction.

Chapitre 2 : la procédure d’établissement de faux :


Une infraction comme celle de faux ou l’usage de faux ne peut arriver devant le
tribunal que par l’un des 3 moyens à savoir premièrement par une action
publique directe dont l’objet le faux ou l’usage de faux, ou l'incident de faux se
produit au cours d'une instance devant une juridiction soit répressive I) ou une
juridiction civile II).

Section 1 : Le faux découverte au cours d’un procès pénal :


31
Art 367

16
Comme s’est déjà indiqué une affaire de telle infraction ne peut arriver devant
un juge que suite une action publique ou instance pénale déjà en cours.

Paragraphe 1 : Pendant l’action publique :

Le Code de procédure pénale (art. 3 C.P.P.) a bien soigneusement distingué la


mise en mouvement de l’action publique qui peut être faite aussi bien par le
ministère public que par la victime, et l’exercice de l’action publique qui est
réservé au ministère public (art. 36 C.P.P.), dans le respect du principe
d’impartialité, même lorsque la poursuite a été engagée sur l’initiative de la
victime. Cette compétence est aussi attribuée aux fonctionnaires de certaines
administrations.

Donc à ce point ne principalement qui peut intenter action est celui le


ministère public selon le cas le procureur de roi ou le procureur général de roi
d’après leurs compétences prévue par l’article 36 du c.p.p.

Alors que le moyen dont dispose la victime pour engager l’action c’est la
citation directe de juge d’instruction, par le moyen d’une plainte. (Article 93 de
code de procédure pénale).

Dès l’engagement de l’action la procédure qui suive est celle de l’exercice de


telle action publique. Qui ne peut être exercé que par le ministère public
d’après l’article 3 de code de procédure pénale.

L'exercice de cette action désigne l'ensemble des fonctions du parquet. Il peut


s'agir de la décision de poursuivre ou de ne pas poursuivre, mais encore des
suites à donner à cette décision (représentation de la société lors de
l'instruction, de l'audience ou dans l'exercice des voies de recours). L'action
publique est l'objet principal du procès pénal. Cette action est une action en
justice d'intérêt général ou d'ordre public, par opposition à l'action civile qui est
d'intérêt privé. Elle a pour but la répression de l'atteinte portée à l'ordre social
par le prononcé d'une sanction au délinquant, c'est-à-dire une peine ou une
mesure de sûreté. Elle appartient à la société et à elle seule.

Paragraphe 2 : La découverte de faux pendant une instance pénale déjà en


cours :

17
A ce point la découverte peut être soit par l’une des parties ou par la
juridiction.

A. La découverte de la pièce :

1. Par les parties :

 Le faux incident (les articles 584,585 de C.P.P) : Lorsqu'au cours d'une


instruction ou d'un procès, une pièce produite incidemment est arguée de faux
par une des parties. Cette dernière doit faire sommation à l'autre de déclarer si
elle entend faire usage de cette pièce.

Si la partie sommée déclare qu'elle renonce à faire usage de la pièce arguée de


faux ou si, dans les huit jours qui suivent la sommation, elle ne fait aucune
déclaration, cette pièce est écartée du procès.

Si la parie sommée déclare qu'elle entend faire usage de la pièce, (incident de


faux est instruit et jugé distinctement de l'affaire principale)

 Le faux principale (l’article 586 de C.P.P) :

Lorsque la partie qui a argué la pièce de faux allègue que celui qui l'a produite
est l'auteur ou le complice du faux ou si la procédure permet l'identification de
l'auteur ou du complice de ce faux et que l'action publique ne soit pas éteinte,
il est procédé à des poursuites criminelles conformément aux dispositions des
articles 575 à 583 ci-dessus

2. Par la juridiction (l’article 587 de C.P.P) :

Lorsqu'une juridiction découvre au cours d’examen d'un litige, même civil, des
indices révélant un faux et permettant d'en identifier l'auteur, le président de la
juridiction ou le représentant du ministère public est tenu de transmettre la
pièce au ministère public soit du lieu où l'infraction parait avoir été commise,
soit du lieu où l'inculpé peut être arrêté.

B. Les actes d’instruction (les articles 575 à 583) de C.P.P :

L’établissement de faux ne peut avoir lieu que suit à une demande devant le
juge de fond et puis le recours aux actes de procédure, qui sont déterminés par
les articles de 575 à 583 de code de procédure pénale sauf le cas dont la
juridiction a invoqué une telle procédure.
18
‫تمسك الطاعنة بزوريه الوثيقة يقتضي منها أن تدفع بزورتيها أمام قضاة الموضوع وأن تسلك في ذلك‬
‫ من قانون المسطرة‬586 ‫ إلى‬584 ‫مسطرة االدعاء العرضي بالزور المنصوص عليها في المواد من‬
‫ أما االكتفاء بتوجيه شكاية إلى النيابة العامة بعد صدور القرار المطعون فيه وعدم إثارة أي دفع‬،‫الجنائية‬
‫ فإنه ليس من شأن تلك الشكاية في حد ذاتا أن تمس بحجية شهادة التأمين التي حظيت‬،‫أمام قضاة الموضوع‬
‫ وبالتالي ال يمكن أن تمتد إليها رقابة المجلس األعلى ألنه ال يعد درجة ثالثة‬،‫بقبول قضاة الموضوع‬
‫للتقاضي‬.

La demandeuse en pourvoi de l’inscription de faux doit porter son moyen de


défense devant le juge de fond et poursuive la procédure indiquée dans les
articles 584 jusqu’à 586 de code de la procédure pénale. Alors que le fait de
porter plainte devant le ministre public après que la décision est rendue et la
non invocation d’aucun moyen devant le juge de fond. Ce que ne peut être en
aucun cas soumis au contrôle de la cour de cassation car il n’est pas considéré
comme un troisième degré de juridiction .

 La remise de la pièce :

Lorsqu'une pièce est arguée de faux, tonte personne la détenant, à quelque


titre que ce soit, est tenue de la remettre an ministère public, sur ses
réquisitions. Ou du juge d'instruction sur Son ordonnance.

Toute personne qui détient des écrits publics ou privés pouvant servir de pièces
de comparaison est tente de les remettre à l'autorité prévue à l'article 575 ci-
dessus.

A défaut de remise volontaire, il peut être procédé à toutes perquisitions ou


saisies conformément aux dispositions des articles 101 A 104 de code de
procédure pénale.

L'accusé peut are requis de présager d de former tic sa main des caractères,
signes ou écriture ; en cas de refus ou d'abstention, mention en est faite au
procès-verbal.

 La comparaison de la pièce :

Seuls peuvent etre utilisés comme pièces de comparaison, des écrits


authentiques publics ou éventuellement des écrits privés reconnus par les
parties intéressées.

C. La suite des instructions :


19
L’article 584 de code de procédure pénale dispose que Lorsque des actes
authentiques sont déclarés faux en tout ou en partie, la juridiction qui statue
sur le faux ordonne qu'ils soient rayés. Modifiés ou rétablis dans leur véritable
teneur.

Section 2 : Le faux découverte au cours d’un procès civil :


Même en matière civile le législateur a mis à la disposition des justiciable lors
de l'instauration des dispositions relatives au mesure d'instruction devant les
tribunaux civils 2 procédure pour l'établissement de faux dont il y a plusieurs
points de convenance mais aussi des divergences la première est celle le faux
incident et la deuxième c’est la vérification des écritures. Également les deux
procédures s’exercent lors d'une action civile

L’objectif des deux procédures est de déterminer la certitude d'un document.


Les moyens de preuve est utilisé lors de ces deux procédures sont soit la
preuve littérale ou la preuve testimoniale la première concerne d'autres
documents aux pièces qui ont un lien avec le document objet de la procédure
alors qu'on a deuxième concerne le témoignage de personnes qui peut servir
comme preuve.

Paragraphe 1 : La vérification des écritures :

Le législateur a réglementé cette mesure d'instruction par les articles 89 90 91.

Mais à ce qui il faut tenir compte est que Cette mesure d'instruction ne
concerne que les actes sous seing privé seulement et non authentique. Elle
commence au cours d’une instance par un moyen de défense sous la forme de
désavouer l'écriture ou la signature où les deux.

Cette mesure trouve son fondement dans l’article 431 de dahir des obligations
et contrats qui dispose dans son 1ér alinéa que : Celui auquel on oppose un
acte sous seing privé est obligé de désavouer formellement son écriture ou sa
signature, s'il ne veut la reconnaître ; faute de désaveu, l'écrit est tenu pour
reconnu.

1) Les actes de la procédure :

20
Le juge pour ignorer ce moyen de défense si le document objet de recours n'est
pas pour la solution du litige.

‫ فإن صرف القاضي النظر عن طعن أحد‬،‫ من قانون المسطرة المدنية‬92 ‫بمقتضى الفقرة األولى من الفصل‬
‫األطراف في أحد المستندات المقدمة بالزور الفرعي منوط بما إذا رأى أن الفصل في الدعوى ال يتوقف‬
‫ ولذلك فإن القرار الذي قضى في منطوقه بصرف النظر عن مستند مطعون فيه بالزور‬.‫على هذا المستند‬
‫الفرعي من أحد األطراف من جهة واعتده فيما قضى به ضد الطاعن من جهة أخرى يكون خارقا‬
‫لمقتضيات الفصل المذكور‬.

Selon le premier alinéa de l’article 92 de code la procédure civile, le fait


d’ignorer un document est lié par le fait que le jugement dans le fond ne
repose pas sur tel document, alors que lorsque le juge a ignoré le recours et
puis le considère dans le jugement constitue une violation de l’article précitée .

Dans le cas contraire, il sera procédé à une vérification d'écritures, tant par
titres que par témoins et, s'il y a lieu, par expert.

Les pièces pouvant être admises à titre de pièces de comparaison sont


notamment : - les signatures apposées sur des actes authentiques ;

- les écritures et signatures reconnues précédemment ;

- la partie de la pièce à vérifier qui n'est pas déniée.

2) La suite de la procédure :

S'il est prouvé par la vérification d'écritures que la pièce est écrite ou signée par
celui qui l'a déniée, il est passible d'une amende civile de cent à trois cents
dirhams, sans préjudice des dommages-intérêts et des dépens.

Paragraphe 2 : Le faux incident :

Le législateur a réglementé cette procédure dans les articles de 92 à 102. Cette


peut porter soit sur un acte authentique ou sous seing privé légalisé par les
autorités compétentes.

Le juge peut passer outre s'il reconnaît que la décision ne dépend pas de cette
pièce.

Cette procédure ne peut avoir lieu que suite a une demande incidente, qui
conforme aux règles de forme d’une demande (articles 1 et 32 de code de

21
procédure civile), dont les frais judiciaires sont dus, accompagnée d’un mandat
spécial de recours de faux incident sous peine d’irrecevabilité.

‫ االدعاء بالزور ليس دفعا حتى‬.‫االدعاء بالزور طعن يجب أن يقدم في صورة دعوى عارضة أو أصلية‬
‫ والمحكمة لما رفضت الدفع المتعلق‬،‫يطلب من المحكمة القيام باإلجراءات المنصوص عليها في القانون‬
‫ لعدم تقديمه في شكل دعوى عارضة أو أصلية‬،‫بالزور الفرعي في رسم الشراء المستدل به في الدعوى‬
‫فإنها تكون قد التزمت في قرارها القانوني الواجب التطبيق‬.

Une prétention de l’inscription de faux doit faire l’objet d’une demande


principale ou incidente. La faux n’est pas un moyen de défense pour demander
au tribunal l’application de la procédure prévue par cette loi. Alors que la
juridiction lorsque a refusé ce moyen de défense pourvu qu’il n’a pas était
l’objet d’une demande principale ou incidente, elle a appliqué la loi objet
d’application.

1) Les actes de la procédure :

‫إن السندات التي يمكن قبولها للمقارنة في مسطرة الزور الفرعي هي بصفة خاصة التوقيعات على سندات‬
‫ تكون محكمة الموضوع قد تقيدت‬.‫رسمية ومن بينها اوراق المخاطب عليها من القضاة في محاكمهم‬
‫ من قانون المسطرة المدنية لما حددت السندات الرسمية القابلة للمقارنة في‬90 ‫بالمسطرة المبينة في الفصل‬
‫رسوم عدلية مخاطب عليها وقامت بالتأشير عليها وكما هو معهود عند الخبراء في تنفيذ الخبرة الخطية‬
‫يجوز لهم االطالع أصول هذه المستندات وأخذ صور منها العتمادها في التقرير‬

Les pièces qui peuvent faire l’objet de comparaison dans la procédure de faux
incident est celle d’une manière spéciale les signatures sur les actes
authentiques parmi lesquelles les actes authentifiés par les magistrats dans ses
juridictions. La juridiction a appliqué à la procédure prévue par l’article 90
lorsqu’elle déterminé les pièces de comparaison dans les actes adouliéres
authentifiés par les magistrats et elle a paraphé, et comme il est reconnue chez
les experts dans l’exécution d’une expertise écrite ils sont habilités à constater
l’origine des pièces et prendre des photos de ces pièces pour les considérer
dans leurs rapports .

Après la recevabilité de la demande, le juge fait sommation à la partie qui a


produit la pièce de déclarer si elle entend s'en servir ou non.

Si la partie sommée déclare qu'elle renonce à faire usage de la pièce arguée de


faux ou si, dans les huit jours de la sommation, elle ne fait aucune déclaration,
cette pièce est écartée du procès.
22
Si la partie sommée déclare qu'elle entend faire usage de la pièce, le juge
surseoit à statuer au jugement de la demande principale.

Il ordonne le dépôt de la pièce en original au greffe dans le délai de huitaine ;


faute de ce dépôt, la partie qui invoque la pièce est présumée avoir renoncé à
s'en prévaloir.

Si le dépôt est effectué, le juge procède à l'instruction de la demande incidente


d'inscription en faux.

2) La suite de la procédure :

Le juge statue ensuite sur l'existence du faux, après le dépôt de la pièce.

Le demandeur qui succombe est passible d'une amende de cinq cents à mille
cinq cents dirhams, sans préjudice des dommages-intérêts et des poursuites
pénales.

Si l'existence d'un faux est établie et s'il existe des éléments permettant d'en
identifier l'auteur, les pièces sont transmises au ministère public par
application du code de procédure pénale.

Conclusion
Le cadre légal et réglementaire marocain est destiné plus particulièrement à
faire sortir l’acte de faux en écriture de tout embarras et reconnaître que c’est
23
un acte qui porte atteinte à la personne, à la collectivité, aux biens, à l’Etat, aux
mœurs …; qu’il devrait le prohiber et l’entourer des sanctions les plus graves.

Le faux en écriture a connu, avec le temps, une grande évolution, et ce, avec la
croissance économique qui permet à la personne de se munir, sans rechercher
des moyens qui lui faciliteraient toute fraude ou tentative de fraude. On a
connu du faux en écriture publique et authentique, que je qualifierais de faux
en écriture classique réprimé sévèrement vu l’atteinte portée à la société en
général ; du faux en écriture privé, de commerce ou de banque qui ne cesse
d’accroître avec le temps et implique l’émergence de nouvelles infractions
spécifiques qui se rapportent, le plus souvent aux entreprises commerciales et
enfin des faux certificats et attestations reconnu.

Désormais, il existe à côté du faux en écriture traditionnel, un faux spécifique


pour les falsifications informatisées.

Il en résulte qu’outre le traditionnel faux en écriture, la falsification commise


non seulement sur des supports matérialisés mais encore sur tout document
informatisé.

Suite à ceci et subséquent à la démarche française qui s’est dotée le 28


novembre 2000 d’une loi relative à la criminalité informatique dans laquelle
elle prévoit des dispositions sanctionnant le faux informatique, l’arsenal
juridique marocain adopte a son tour la loi n° 07-03 promulguée par le dahir n°
1-03-197 du 11 novembre 2003 – 16 ramadan 1424 modifiant et complétant le
Code pénal en ce qui concerne les infractions relatives aux systèmes de
traitements automatisé des données dont laquelle l’article 607-7 dispose que,
« sans préjudice de dispositions pénales plus sévères, le faux ou la falsification
de documents informatisés, quelle que soit leur forme, de nature à causer un

24
préjudice à autrui, est puni d’un emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une
amende de 10.000 à 1.000.000 de dirhams. 

Sans préjudice de dispositions pénales plus sévères, la même peine est


applicable à quiconque fait sciemment usage des documents informatisés visés
à l’alinéa précédent. »

Faux en écriture traditionnel ou faux formalisé, aucune des deux formes n’est
tolérable.

Le premier et le deuxième sont pénalement et proportionnellement


sanctionnés.

Les affaires de falsification et d’usurpation d’identité ont relativement baissé en


2017 par rapport à 2016. Mais une tendance à la hausse est enregistrée depuis
plusieurs années. En effet, ce type d’infractions est passé de 5.156 en 2012 à
environ 7.000 en 2017. Le nombre des personnes poursuivies a également
augmenté durant la même période: de 6.875 à 12.225.

Et dans un cas récent, le 15 mars 2022, les éléments de la Brigade nationale de


la police judiciaire ont procédé, sur la base d'informations précises fournies par
la Direction générale de la surveillance du territoire national (DGST), au
démantèlement d'une bande criminelle composée de 11 individus, dont un
employé d'une université internationale privée à Rabat, pour implication
présumée dans une affaire de faux et usage de faux.

25
Dont le principal suspect a usé de sa fonction de gestionnaire du fonds des
documents utilisés pour l'édition des diplômes d'une université privée, pour
falsifier des diplômes et certificats académiques dans différentes spécialités en
contrepartie de sommes d'argent variables, au profit de clients.

Bibliographie :
Ouvrages :

26
DROIT PENAL DES AFFAIRES Agathe Lepage, Patrick Maistre du Chambon,
Renaud Salomon 6e édition 10/09/2020

Les lois :

Dahir n° 1-59-413 du 28 Joumada II 1382, (26 novembre 1962) portant


approbation du texte du code pénal

la loi n° 07-03 promulguée par le dahir n° 1-03-197 du 11 novembre 2003 – 16


ramadan 1424 modifiant et complétant le Code pénal en ce qui concerne les
infractions relatives aux systèmes de traitements automatisé des données

site web:

https://cours-de-droit.net/droit-penal-marocain-des-affaires-a126329396/

https://ledroitcriminel.fr/la_science_criminelle/penalistes/la_loi_penale/
infraction/pcpales_incrim/garraud_faux.htm

Sommaire
Introduction ……………………………………………………………………………………………………………….. 2

Chapitre 1 : le régime juridique de faux et l’usage de faux ………………………………………….. 6

27
Section 1 : les éléments constitutifs du faux et l’usage du faux ………………………………….. 6

Paragraphe 1 : L’élément légal:…………………………………………………………………………………… 6

Le faux : ……………………………………………………………………………………………………………………… 6

Usage de faux :…………………………………………………………………………………………………………… 7

Paragraphe 2 : L’élément matériel :……………………………………………………………………………. 7

➢ Le support du faux : ………………………………………………………………………………………………. 7

 L’altération de la vérité …………………………………………………………………………………. 8

- Le faux matériel ……………………………………………………………………………………………………… 8

- Le faux intellectuel ………………………………………………………………………………………………… 8

Paragraphe 3 : L’élément moral : ………………………………………………………………………………. 10

Section 2 : la répression de l’infraction : ………………………………………………………………….. 10

Paragraphe 1 : Des faux en écriture publique ou authentique : ………………………………… 11

Sanction …………………………………………………………………………………………………………….. 11

Paragraphe 2 : Des faux en écritures privées, de commerce ou de banque 13…………… 12

Paragraphe 3 : Des faux commis dans certains documents

administratifs et certificats ……………………………………………………………………………………….. 13

Sanction ………………………………………………………………………………………………………………. 13

Dispositions du droit commun……………………………………………………………………………………. 16

Prescription: …………………………………………………………………………………………………………….. 16

Chapitre 2 : la procédure d’établissement de faux : ……………………………………………16


Section 1 : Le faux découverte au cours d’un procès pénal : …………………………………………16

Paragraphe1 : Pendant l’action publique ………………………………………………………………………16

Paragraphe 2 : La découverte de faux pendant une instance pénale déjà en cours………18

Section 2 : Le faux découverte au cours d’un procès civil : ………………………………………………20

Paragraphe 1 : La vérification des écritures :……………………………………………………………………………….21

28
Paragraphe 2 Le faux incident……………………………………………………………………………………………………23

29

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