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DU DÉLIT
DE BLANCHIMENT,
LA COMPLIANCE
ET LES NORMES
PROFESSIONNELLES
• PATRICK CAROLUS
AVOCAT GÉNÉRAL (COUR D’APPEL DE BRUXELLES)
EXPERT (COMMISSION EUROPÉENNE)
CHARGÉ DE CONFÉRENCES (SOLVAY-ULB)
FORMATEUR (UCLOUVAIN-UNAMUR-IFJ)
PROFESSEUR INVITÉ (HAUTE ÉCOLE FRANCISCO FERRER)
HTTPS://WWW.LINKEDIN.COM/IN/PATRICK-CAROLUS/
2023
PARTIE I.
OZARK : « LE B.A.-BA DU
BLANCHIMENT D’ARGENT »
HTTPS://YOUTU.BE/YWZYN4P1YMI
INTRODUCTION : LA PRÉVENTION DU BLANCHIMENT DE
CAPITAUX ET DU FINANCEMENT DU TERRORISME ET À LA
LIMITATION DE L’UTILISATION DES ESPÈCES
(LOI DU 18/09/2017)
• Le GAFI (Groupe d’action financière) ou FATF (Financial Action Task Force) est un groupe
intergouvernemental indépendant de 37 membres qui élabore des normes, des directives, recommandations
(40 en 2012) et procède à des évaluations de pays de la mise en œuvre opérationnelle de la lutte contre le
blanchiment : www.fatf-gafi.org.
• Evaluation avec note insuffisante de l’efficacité du dispositif légal anti-blanchiment de la Belgique (2015) avec
22 recommandations et rapport de suivi renforcé (2018) et évaluation continue annuelle
• La Quatrième Directive anti-blanchiment (2015/849) : Loi du18/09/2017
• Double approche de la lutte contre la blanchiment en Belgique : la prévention (loi 18/09/2017) et la
répression (art. 505 du C.P.) avec l’infraction de blanchiment de capitaux (ex. lutter contre l’ argent de la
drogue)
• Objet limité du cours : Etude du volet préventif du délit de blanchiment de capitaux et les normes
professionnelles (Voy. D.Verwaerde, « La nouvelle loi anti-blanchiment du 18 septembre 2017 : tour d'horizon
des obligations imposées aux entités assujetties », Rev. dr. pén., 2018/3, p. 229-282.
CONTEXTE : PARADISE PAPERS, PANAMA
PAPERS, LUXLEAKS, FINCEN FILES, PANDORA
PAPERS ET LE FINANCEMENT DU TERRORISME
• L’impact du terrorisme, du crime organisé et du trafic de stupéfiants dans le
blanchiment de capitaux
• L’impact du journalisme d’investigation dans la lutte contre le blanchiment de
capitaux
• L’influence de l’indignation et la conscientisation de l’opinion publique sur le
milieu politique et des entreprises pour lutter contre le blanchiment de capitaux
relayée également par le cinéma (ex. The Laundromat – L’affaire des Panama
Papers) https://www.youtube.com/watch?v=NgXpEekvXnM
• Les défis des crises et économies publique au regard des paradis fiscaux, les
évasions fiscales et la fraude ainsi que le coût de la compliance et la lutte contre
le délit de blanchiment pour les entreprises et les pouvoirs publics
• Cinquième directive anti-blanchiment ou « Anti-Money Laundering » (AML 5) :
• Lois des 20 /07/2020 et 20/09/2020
• Sixième directive anti-blanchiment (AML 6) UE 2018/1673 : Projet de nouveau
Code pénal (A. Lecocq et A. Bartholomeeusen, « Blanchiment de capitaux anno
2021 : enjeux préventifs et répressifs », J.T., 2021/8, p. 141-145.
PARTIE I. LE CHAMP D’APPLICATION MATÉRIEL DE
LA LOI DU 18/09/2017 SUR LA PRÉVENTION DU
BLANCHIMENT (M.B., 6/10/2017) REMPLAÇANT LA
LOI DU 11/01/1993 (ART. 2)
• « 1° la conversion ou le transfert de capitaux ou d’autres biens, dont celui qui s’y livre sait qu’ils
proviennent d’une activité criminelle, dans le but de dissimuler ou de déguiser l’origine illicite de ces
capitaux ou biens ou d’aider toute personne impliquée dans une telle activité a échapper aux conséquences
juridiques des actes qu’elle a commis;
• 3° l’acquisition, la détention ou l’utilisation de capitaux ou de biens, dont celui qui s’y livre sait, au moment
où il les réceptionne, qu’ils proviennent d’une activité criminelle ou d’une participation à une telle activité;
• 4° la participation à l’un des actes vises aux 1°, 2° et 3°, le fait de s’associer pour le commettre, de tenter de
le commettre, d’aider ou d’inciter quelqu’un à le commettre ou de le conseiller à cet effet, ou de faciliter
l’exécution d’un tel acte. »
• Remarque : C’est une définition similaire au délit de blanchiment de l’article 505 du Code pénal mais l’« activité
criminelle » est ici limitée à une liste exhaustive d’infractions (voy. art. 4, 23°) avec les trois étapes du processus de
blanchiment : 1. le placement, 2. l’empilement, 3. l’intégration
• Les institutions financières, les compagnie d’assurance, les réviseurs d’entreprise, les
experts comptables , les comptables et les fiscalistes, les agents immobiliers, les
notaires, les huissiers de justice étaient déjà assujettis et la quatrième directive AML
prévoit l’extension de l’obligation de prévention à de nouveaux assujettis :
Les sociétés de cautionnement mutuel, les plateformes de financement alternatif (cf.
crowdfunding), les stagiaires de l’I.E.C., de l’I.R.E., et de l’I.P.C.F., les contrôleurs et les
cabinets d’audit et tous les exploitants de jeux de hasard (et non plus seulement les
casinos) ainsi que les prestataires de services aux sociétés (voy. Loi du 29/03/2018
portant enregistrement des prestataires de service aux sociétés (ex. participation à
l’achat/vente de parts de sociétés non cotées (missions de « due-diligence », rédaction
des conventions, etc.), siège statutaire, une adresse commerciale (« Business Center ») et
les « services liés » (cf. services juridiques ou conseils financiers)) ainsi que les
intermédiaires du commerce des œuvres d’art ou des biens meubles de plus de 50 ans
ainsi qu’au secteur du football (clubs de la division 1A, les agents sportifs et l’Union
Royale Belge des Sociétés de Football Association -remarque : non prévue dans l’AML 4)
LE TRAFIC DES ANTIQUITÉS EN
PROVENANCE DES ZONES DE
CONFLITS : BLANCHIMENT ET
FINANCEMENT DU TERRORISME
HTTPS://WWW.YOUTUBE.COM/WATCH?V=SIIIKFIMRWM
• Fraude fiscale grave, organisée ou non : « fraude fiscale grave et organisée qui met en œuvre des
mécanismes complexes ou qui use de procédés à dimension internationale » (jusqu’au 28/07/2013) :
Arrêté-royal 3/6/2007 : « Considérant que le premier de ces critères est celui de la gravité de la
fraude soit essentiellement la confection et/ou l’usage de faux documents ainsi que le montant
élevé de la transaction et le caractère anormal de ce montant eu égard aux activités ou à
l’état de fortune du client. Considérant que le second de ces critères est celui de l’organisation
de la fraude qui requiert l’utilisation d’un montage qui prévoit des transactions successives
et/ou l’intervention d’un ou plusieurs intermédiaires et dans lequel sont utilisés soit des
procédés à dimension internationale soit des mécanismes complexes qui se traduisent par
l’usage de mécanismes de simulation ou de dissimulation faisant appel à des structures
sociétaires ou des constructions juridiques ». (ex. HSBC https://www.youtube.com/watch?v=Wk2IsYvJLZQ)
• « fraude fiscale grave et organisée ou non » (à partir du 29/07/2013) : Travaux préparatoires de la loi du
17/06/2013 : « la ‘gravité’ de la fraude fiscale se rapporte à (i) « la confection et/ou l’usage de faux documents
», et (ii) « le montant élevé de la transaction et le caractère anormal de ce montant eu égard aux
activités ou à l’état de fortune » de l’auteur de l’infraction (de base).
• Quid : Est concernée par l’obligation de communication à la CTIF, la fraude fiscale grave ou non
(qui n’a pas de définition légale et est pourtant validée par l’arrêt de la Cour constitutionnelle le 26 mars 2015) et
est plus large que la fraude grave et organisée ancienne. Et attention la présence d’un des 13 indicateurs de l’AR
du 3/6/2017 ne suffit à générer automatiquement une obligation d’information à la CTIF (CTIF, Note
d’information, T1004 et T1005, 8/03/2010)
• Par contre, la fraude fiscale simple n’est pas concernée par le volet préventif de la loi du
18/09/2017. Voy., J. Pacolet, S. Perelman, Fr. De Wispelaere, J. Schoenmaekers, L. Nisen, E. Fegatilli, E. Krzeslo,
M. De Troyer, S. Merckx, Social and fiscal fraud in Belgium. A pilot study on declared and undeclared income and
works: SUBLEC, Acco, Leuven, 2012.
• Les limites du secret professionnel de l’avocat face au droit d’assister (conseil juridique) et défendre son
client en justice : la prévention et la répression du blanchiment de capitaux. Voy., A. Risopoulos, « L’avocat
et l’infraction de blanchiment : l’article 505 du Code pénal et son autonomie par rapport au dispositif
préventif » in O. Creplet et B. Dessart (dir.), Les avocats et le blanchiment : actualités, enjeux et perspectives,
Bruxelles, Larcier, 2018, p. 191-204. S. Scarnà, « 1. - Les obligations de l’avocat en pratique » in O. Creplet
et B. Dessart, (dir.), Les avocats et le blanchiment : actualités, enjeux et perspectives, Bruxelles, Larcier, 2018, p.
43-72. S. Scarnà, « La prévention du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme » in V. De
Francquen et M. Grégoire (dir.), Droit bancaire et financier, Bruxelles, Larcier, 2022, p. 1101-1171.
LES NOUVELLES INFRACTIONS DE
BASE (ART. 4, ALINÉA 1ER , 6° ET 23°)
• Criminalité informatique : Tout type de fraude informatique (Voy. Code pénal et les
infractions de faux informatique, de fraude informatique, d’intrusion informatique et de
sabotage).
• L’analyse globale ou « business-wide » du risque doit tenir compte, au minimum, de trois critères
:
• La finalité d’un compte ou d’une relation
• Le niveau d’actifs déposés par un client ou le volume des opérations effectuées
• La régularité ou la durée de la relation d’affaires
• Evaluation transversale du risque par les organismes de contrôle (sectoriel: BNB, FSMA, etc.), par
l’Etat belge (national) et par la Commission européenne (niveau supranational)
• Voy. Pour les obligations de l’avocat au regard du secret professionnel, N. Colin et A. Hublet,, «
4. - La prévention du blanchiment de capitaux à la rencontre des autres domaines du droit
(responsabilité civile, privacy, devoirs de discrétion professionnelle) » in O. Creplet, et B.
Dessart, (dir.), Les avocats et le blanchiment : actualités, enjeux et perspectives, 1e édition, Bruxelles,
Larcier, 2018, p. 131-19.
CLIENTÈLE ET DES ou morale (ex. trust, fiducie, etc.) de façon suffisamment certaine
• Moment de l’identification et de la vérification d’identité? Réponse : Avant le
OPÉRATIONS : début de la relation d’affaires
• Que faut-il faire si ces obligations ne peuvent pas être remplies? Réponse :
4 QUESTIONS Ne pas nouer de relation d’affaires en principe ou mettre fin à une relation
d’affaire existante
(ART. 19-35) 2. Evaluation des caractéristiques du client et de l’objet de de la nature de la relation
d’affaires (ex. compréhension de ses motifs, activité professionnelle et patrimoniale,
source des revenus du client). Dérogation pour les avocats (bâtonnier)
3. L’exercice d’une vigilance continue à l’égard des opérations et leurs caractéristique
ainsi que l’actualisation des données
B. CINQ CAS PARTICULIERS DE VIGILANCE
ACCRUE DE RISQUE (ART. 37)
2. Le client ou son bénéficiaire effectif est établi dans un pays tiers à risque accru de « lacune
stratégiques » en termes de lutte anti-blanchiment au regard de la liste de l’annexe I du
règlement délégué (U.E.) 2016/1675 du 14/07/2016, modifié le 1er/10/2020 : ex. Bahamas,
Barbade, Jamaïque, Ile Maurice, Panama, etc.
En cas de risque accru, il faut un contrôle renforcé de la relation d’affaires en demandant des
informations complémentaires, sur le client, le bénéficiaire, la nature de la relation envisagée,
l’origine des fonds, la raison de l’opération, etc. (art. 51 loi 20/07/2020)
3. La relation d’affaires ou l’opération révèle un lien avec un paradis fiscal (qui peut faire un
soupçon de blanchiment). Les pays répondant à qualification de « paradis fiscal » se trouvent
dans la liste de l’article 179 C.I.R. 92 : ex. 1. Abu Dhabi; 4. Bahamas; 8. Iles Cayman; 11.
Guernesey; 9. Dubaï, 16. Monaco; etc.
5. La relation d’affaires est ou a un lien avec une personne politiquement exposée (qui représente
un risque accru de corruption du fait de leur fonction). La liste des « personnes politiquement
exposées » -comprenant leur famille et proches collaborateurs- étrangères ou résidentes se
trouvent à l’art. 4, 28°-30° de la loi du 18/09/2017.
• Signalement au « compliance officier » qui doit analyser dans un rapport écrit si il y a un soupçon de blanchiment dont il faut informer la CTIF, même en l’absence
d’identification de l’infraction sous-jacente. Pareillement pour les professions tenues au secret professionnel (sauf avocat).
• La CTIF analyse avec certains pouvoirs d’investigation les déclaration de soupçon de blanchiment et les dénoncent aux autorités judiciaires en cas de suspicion
d’infraction de blanchiment au sens de l’article 505 C.P. Interdiction de divulgation et protection des déclarants à la CTIF (art. 55-60)
• Attention une déclaration à la CTIF ne peut pas se faire à la légère sous peine de déclaration fautive et susceptible de responsabilité en dommages et intérêts. Cour
d’appel de Bruxelles 2/05/2017 à l’égard d’un banquier qui doit être « normal, rigoureux et circonspect ».
• Exposé des motifs (loi 11/01/1993) : la communication d’informations effectuées de bonne foi à la CTIF n’entraîne pour l’entité assujettie aucune responsabilité
(immunité). Equilibre difficile au regard du risque pénal de complicité d’infraction de blanchiment en l’absence de déclaration
• Les entités assujetties doivent analyser concrètement avant de décider de procéder à une déclaration et déterminer dans la mesure du possible si : 1. les opérations
sont complexes, 2. leur montant est anormalement élevé, 3. elles ont un schéma inhabituel, 4. elles n’ont pas d’objet économique ou licite apparent (art. 56 de la loi
20/07/2020)
• « Filtre obligatoire » pour les avocats –ainsi que leur employé- informent d’abord le bâtonnier d’une présomption de blanchiment à la place de la CTIF et qui, après
analyse transmettra à cette dernière tout soupçon de blanchiment (art. 52 loi 18/09/2017).
• Notons que l’avocat bénéficie de la dispense de déclaration dans le cadre de ses missions de défense, de représentation et de conseil juridique qui vise à informer le
client sur l’état de la législation applicable à la situation du client et de l’opération envisagée et la manière de la réaliser de manière légale. Exception étendue depuis
2010 aux notaires, huissiers de justice, réviseur d’entreprises, expert comptables externes, conseils fiscaux externes et aux comptables externes, sauf si les entités
assujetties prennent part à des activités de blanchiment
Voy. J.-C. Delepière et Ph. de Koster, « Le rôle de la Cellule de Traitement des Informations Financières (CTIF) et le dispositif préventif dans le cadre de la lutte contre le
blanchiment d'argent et le financement du terrorisme – Analyse opérationnelle et grandes tendances du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme », Rev.
dr. pén. entr., 2011/1, p. 27-46.Ph. de Koster et P. Gillain, « La nécessité d’une prise en compte des monnaies virtuelles dans le cadre de la lutte contre le blanchiment et le
financement du terrorisme », Rev. dr. pén. entr., 2021/2, p. 87-96.
PARTIE VIII. LES AUTORITÉS DE CONTRÔLE ET LES
NORMES PROFESSIONNELLES
• La loi précise les autorités de contrôle et de surveillance, leurs
pouvoirs à l’égard des entités assujetties et par groupe d’activité :
BNB (ex. cf. circulaire sur le rapatriement des fonds étrangers),
FSMA, (pour les marchés financiers et les assureurs), SPF Economie,
etc. (art. 85) (ex. BNB, Circulaire du 8 juin 2021 – les devoirs de
vigilance à l’égard du rapatriement de fonds depuis l’étranger)
• Les autorités de contrôle ont la compétence d’établir des
règlements et circulaires pour compléter les aspects techniques de la
loi et prendre des initiatives en matière de sensibilisation et de
formation (ex. Barreau de Bruxelles, IRE, ITAA, etc.)
• Pour les avocats, l’autorité de contrôle est le bâtonnier, (voy.
Règlement du 27 juin 2018 modifiant la section III. 1. 2- Prévention
du blanchiment) dans le cadre du codex de la déontologie et notons
que chaque cabinet de plus de 25 avocats, collaborateurs et stagiaires
doit organiser toutes les procédures anti-blanchiment (art. 86)
“FINCEN FILES” : L’ENQUÊTE SUR LE RÔLE DES
BANQUES DANS LE BLANCHIMENT DE CAPITAUX
HTTPS://WWW.YOUTUBE.COM/WATCH?V=OY3_A_OWWLC
PARTIE IX. LES SANCTIONS (ART. 132-138)
Voy. Les chiffres 2020 sur schéma : 300 millions EUR de confiscation en 2020 (630 jugements)
https://www.hvlaw.eu/sites/default/files/u295/FinCEN%20Files_%20comment%20la%20Belgique%20lutte%2
0contre%20le%20blanchiment%20d%27argent%20-%20Le%20Soir%20Plus.pdf
CASE STUDY: « HSBC,
LES GANGSTERS DE
LA FINANCE » (ARTE)
HTTPS://WWW.YOUTUBE.COM/WATC
H?V=DKZ-W58TO44&T=5S
VOY.HTTPS://WWW.YOUTUBE.COM/
WATCH?V=WYQPRQZ83UK
(FILM COMPLET 1H26 M)
PARTIE X. LE REGISTRE « UBO » BELGE (LOI 18/09/2017)
• Une des priorités de l’AML 4 la création dans chaque pays de l’UE d’un registre UBO (« Ultimated Beneficial Owners ») dans un but de
transparence fiscale et de prévention du blanchiment et du financement du terrorisme (Quid : protection de la vie privée) instauré par la loi du
18/09/2017
• Mise en œuvre pratique par l’Administration générale de la Trésorerie (SPF Finances) avec une plateforme informatique pour procéder aux
enregistrements dans l’UBO pour le 30/12/2019 –première confirmation annuelle 30/04/2021- et une liste des FAQ disponible et adaptée mais
beaucoup de questions encore en suspend
• L’UBO contiendra des informations sur l’identité des bénéficiaires effectifs (sur la base de trois critères (catégories) art. 4, 27°, a) des sociétés
constituées en Belgique, des fondations et des A.S.B.L. (internationales), fiducies et trusts étrangers –si inscrits à la B.C.E. Les sociétés cotées sur
un marché réglementé sont exemptées
• Obligation de déclaration à l’UBO qui pèse sur les organes légaux ayant leur siège statutaire en Belgique (Art 1:35 CSA)
• Données de l’UBO : nom et prénom, date de naissance, nationalité, lieu de naissance complet, date d’inscription dans l’UBO, numéro
d’identification au registre national des personnes physique ou BCE, catégorie de l’UBO concernée (A.R. 30/07/2018 art. 3 et 4)
• Accès à l’UBO : les autorités compétentes et les cellules de renseignement financier (CTIF, OCSC, BNB, FSMA, etc. ) ainsi que le SPF Finance afin
« d’assurer une juste perception de l’impôt » (A.R. 12/05/2219 et 23/09/2020) ainsi que les entités assujetties et toute personne ou tout
organisme pouvant justifier d’un intérêt légitime (ex. le ministère public). Quid : Arrêt CJUE 22/11/2022 (C37/20 & C601/20) : accès du public aux
informations relatives aux UBO porte atteinte au respect de vie privée et à la protection des données à caractère personnel (art. 7 et 8 de la
Charte des droits fondamentaux du l’UE)
• Possibilité de sanctions administratives infligée aux administrateurs ou membres de l’organe légal de l’entité assujettie à l’obligation de déclaration
à l’UBO (250 à 50.000 EUR, A.R. 30/07/2018, art. 18)
Voy. P. De Wolf., « Le registre des bénéficiaires effectifs (UBO) », J.T., 2019/20, n° 6774, p. 393-398., https://finances.belgium.be/fr/E-services/ubo-
register
PARTIE XI. EVOLUTION EUROPÉENNES
▪ Analyse des risques de blanchiment de capitaux et financement du terrorisme tous les deux
ans au niveau européen dans un rapport biennal de la Commission européenne avec
publication de recommandations sur les secteurs présentant un risque accru (1er rapport le
26/06/207 et deuxième le 24/07/2019) et un rapport spécial de la Cour de comptes
européenne le 24 juin 2021 sur les risques de blanchiment dans le secteur bancaire :
▪ Deux risques commun à tous les secteurs et appel à davantage de vigilance pour prévenir :
▪ L’infiltration par des criminels des entités assujetties
▪ L’utilisation de faux documents pour dissimuler des opérations suspectes
▪ Mesures proposées : effectuer davantage de contrôle pour contrer les risques évoqués et
organiser des formations pour définir davantage la notion de « bénéficiaire effectif » et les
motifs d’exception à l’obligation de déclaration.