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UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI

Faculté des Sciences Economiques, commerciales et de Gestion


Département des sciences de gestion
Corruption et déontologie du travail
(Support de cours)
Pour les étudiants de :
2éme année, sciences …………..

I. La corruption phénomène difficile à circonscrire.

1 -Définition de la corruption :
La corruption ne se prête pas a une définition ou l’on trouverait tous
les éléments constitutifs de l’infraction. On peut la définir en notant
que c’est le fait de corrompre quelqu’un en vue d’obtenir, illégalement
ou frauduleusement, une chose a laquelle on n’a pas droit. Ainsi, la
corruption est définie surtout par l’objectif qu’elle vise, à savoir
circonvenir quelqu’un, le détourner de son devoir, en utilisant des
moyens illégaux et frauduleux. Ainsi, le corrupteur, qui se comporte
en véritable prédateur, tente d’obtenir du corrompu un avantage
moyennent une contrepartie.
Distinction entre corruption et trafic d’influence :
Le délit de corruption a une certaine analogie avec le trafic
d’influence. Mais l’auteur du trafic d’influence agit principalement
pour des tiers en vue de leur obtenir certains avantages moyennant une
contrepartie souvent financière. La corruption vise des catégories de
personnes alors que le trafic d’influence peut être le fait de toute
personne. Donc ces deux infractions ne peuvent être confondues.
C’est pour cette raison que la loi de 2006 a séparé les deux infractions.
Pourtant cette démarche n’est pas entendue partout de la même façon.
Beaucoup de législations condamnent la corruption on se fondant sur
l’infraction de trafic d’influence.
La corruption forcée :

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Une autre forme de corruption assurément aussi nuisible est imposée
par certains fonctionnaires ou agents de l’Etat, ceux la même qui sont
censés être serviteurs de l’Etat et de l’administration. Leur méthode,
de plus en plus répandue, consiste à entrainer en longueur le règlement
des dossiers dont ils ont la charge. On peut parfois penser que ces
lenteurs sont dues à l’incompétence, particulièrement lorsque vous
avez en face de vous un fonctionnaire qui ne connait ni le contenu du
dossier ni la réglementation applicable, et qi s’acharne à vous opposer
des fins de non-recevoir.
Par cette attitude érigée en système, des personnes malhonnêtes
obligent les citoyens à faire appel à des interventions suivies le plus
souvent, d’une « compensation » matérielle ou morale. On peut se
demander dans ce cas là si la contrainte morale ne peut pas être
invoquée par celui qui a été obligé à la corruption, sachant que la
contrainte est retenue par le code pénal en tant que cause
d’irresponsabilité pénale.
La corruption, fléau mondial
La corruption est-elle le mal du siècle ? Partout à travers le monde, la
corruption est dénoncée. Des scandales financiers éclatent presque
tous les jours, le pouvoir exécutif est mis en cause. Les juges sortent
de leur réserve habituelle est affirment que les affaires de corruption
leur sont rarement confiées. C’est seulement à l’ occasion de l’examen
de certaines affaires qu’ils trouvent des traces de corruption.
Selon la banque mondiale, plus de mille milliards de dollars sont
versés chaque année dans le monde au titre de pots de vin. De son
coté, transparency international affirme que la corruption mine les
économies des pays africains.
Difficultés à combattre la corruption

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Les juges d’instructions dans les pays occidentaux reconnaissent leur
incapacités à combattre la délinquance financière, et par voie de
conséquence l’engrenage et la propagation de la corruption. Ils se
plaignent également des difficultés rencontrées pour accéder aux
informations nécessaires à la recherche de preuves établissant la
vérité. Il importe effectivement de souligner que sans la production
d’une preuve matérielle, le délit de corruption ne peut être établi. Les
moyens purement juridiques se sont toujours avérés insuffisants dans
ce type d’infraction.
2 –types de corruption
Ils constituent les délits suivant :
a- la répression de la corruption initialement crime est
correctionnalisée en droit français en 1943, est axée sur la distinction
capitale entre corruption active et corruption passive.
- la corruption active est le fait de rémunérer l’accomplissement ou le
non-accomplissement d’un acte de sa fonction par l’agent compétent.
D’une façon plus explicite, la corruption active consiste pour le
contrevenant à solliciter, pour accomplir un acte relevant de sa
fonction ou en raison de sa fonction, des offres, des promesses, à
recevoir des dons, présents ou tout autres avantages, en cette
circonstance c’est le corrompu qui joue le rôle principal, en proposant
de faciliter, d’accomplir ou de s’abstenir d’accomplir un acte relevant
de sa fonction. Peu importe que l’acte soit juste ou non, il doit
cependant correspondre à l’objectif visé par le corrupteur.
- la corruption passive est le fait par cet agent de se laisser acheter
pour accomplir ou pour ne pas accomplir un acte de sa fonction, dans
le sens ou il accepte directement ou indirectement, un avantage indu
en contrepartie d’un acte ou d’une abstention, relevant de ses
fonctions.

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b- l’incrimination légale
L’article 25 de la loi 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la
corruption, incrimine à la fois les magistrats, les fonctionnaires, les
agents investis d’un mandat électif et une catégorie de personnes en
raison de leur qualité, qui « sollicite ou agréent des offres
promesses… ».
L’agent public cité dans l’article 25 nous renvoie à l’article 02 de la
même loi qui stipule qu’en entend par agent public : « Toute personne
qui détient un mandat législatif, exécutif, administratif, judiciaire, ou
au niveau d’une assemblée populaire locale, élue ou non, siégeant à
titre permanent ou temporaire, qu’elle soit rémunérée ou non, quel que
soit son niveau hiérarchique ou son ancienneté ».
Il est également question de « toute autre personne investie d’une
fonction ou d’un mandat, même temporaire, rémunérée ou non et qui
concourt, a ce titre, au service d’un organisme public ou d’une
entreprise publique, ou de toute autre entreprise dans laquelle l’Etat
détient tout ou partie du capital, ou tout autre entreprise qui assure un
service public ».
Les agents publics ou assimilés entrent également dans la définition de
l’article 02 sus-indiqué.
1)- la corruption d’agents publics
La corruption d’agents publics défini par l’article 25 de la loi 2006 et
a prévu une peine allant de 02 a 10 ans et d’une amende de 200.000
DA a 1.000.000 DA :
- le fait de promettre d’offrir ou d’accorder à un agent public,
directement ou indirectement un avantage indu, soit pour lui-même ou
pour une autre personne entité, afin qu’il accomplisse ou s’abstienne
d’accomplir un acte relevant de ses fonctions.

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- le fait pour un agent public, de solliciter ou d’accepter, directement
ou indirectement, un avantage indu, pour lui-même ou pour une autre
personne ou entité, afin qu’il accomplisse ou s’abstienne d’accomplir
un acte relevant de ses fonctions.
2)- des avantages injustifiés dans les marchés publics.
L’article 26 de la loi 2006, puni de la même peine l’agent public qui
sciemment, procure à autrui un avantage injustifié lors de la passation
ou de l’octroi de visa d’un contrat, d’une convention, d’un marché ou
d’un avenant, en violation des dispositions législatives et
réglementaires relatives à la liberté d’accès, à l’égalité des candidats et
à la transparence des procédures.
3)- de la corruption dans les marchés publics
L’article 27 de la loi de 2006 a prévu une peine plus sévère concernant
ce type de corruption qui touche les marchés publics, allant de 10 à 20
ans de prison et d’une amende de 1.000.000 DA a 2.000.000 DA.
L’infraction dans ce type de corruption consiste en «…tout agent
public qui, a l’occasion de la préparation, de la négociation, de la
conclusion ou de l’exécution d’un marché, contrat ou avenant conclut
au nom de l’Etat ou des collectivités locales ou des établissements
publics à caractère administratif ou des établissements publics à
caractère industriel et commercial ou des entreprises publiques
économiques, perçoit ou tente de percevoir, directement ou
indirectement, à son profit ou au profit d’un tiers, une rémunération ou
un avantage de quelque nature que ce soit ».
Le domaine des marchés publics est réglementé par le décret
présidentiel n° 15-247 du 16 septembre 2015 portant réglementation
des marchés publics et des délégations de service public.
Après avoir décris quelques types de corruption, on nous limitant
seulement à trois cas, sachant qu’on peut dénombrer dans la loi de

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2006 largement plus que ça, entre autres, la corruption d’agents
publics étrangers et de fonctionnaires d’organisations internationales
publiques, du trafic d’influence, de l’abus de fonctions, de la prise
illégale d’intérêts, et autres…, et les peines prévues et l’aspect pénal
prévu a chaque cas, nous nous pencherons dans ce prochain axe a
l’examen de la prévention et de la lutte contre la corruption tel que
prévue dans la loi, entre autre en l’obligation de mise en place des
codes d’éthiques et de déontologie ou alors par la mise en place d’un
code de conduite pour les agents publics.
3- la lutte et la prévention de la corruption
La lutte contre la corruption peut être envisagée dans tous les
domaines de la vie publique, elle se manifeste en général dans le
domaine des marchés publics,
Sans évoquer les modes de passation des marchés publics, notre étude
se limitera a en définir, en premier lieu, le sens donné aux marchés
publics qui selon l’article 02 du décret 15-247 considère : « les
marchés publics sont des contrats écrits au sens de la législation en
vigueur, passés à titre onéreux avec des opérateurs économiques, dans
les conditions prévues dans le présent décret, pour répondre à des
besoins du service contractant, en matière de travaux, de fournitures,
de services et d’autres ».
Et en deuxième lieu a l’étude de la lutte contre la corruption comme
prévu dans le décret 15-247, et la prévention de la corruption prévue
dans la loi de 2006, par la mise en place de code d’éthique et de
déontologie ou alors de codes de conduite et au final de mesures
préventives.
Le code d’éthique et de déontologie :
Tel qu’il est prévu dans l’article 88 du décret 15-247 qui stipule : « un
code d’éthique et de déontologie des agents publics intervenant dans

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le contrôle, la passation et l’exécution des marchés publics et des
délégations de service public est élaboré par l’autorité de régulation
des marchés publics et des délégations de service public instituée par
les dispositions de l’article 213 du présent décret, et approuvé par le
ministre chargé des finances.
Les agents publics précités prennent acte du contenu du code et
s’engagent à le respecter par une déclaration. Ils doivent également
signer une déclaration d’absence de conflit d’intérêt. Les modèles de
ces déclarations sont joints au code ».
Il est prévu presque dans les mêmes termes un code de conduite dans
l’article 7 de la loi de 2016, qui s’apparente au code d’éthique dans les
marchés publics et dans le même souci de prévention et de lutte contre
la corruption.
Les codes de conduites des agents publics et mesures préventives :
Parmi les mesures préventives, la loi désigne les personnes qui
doivent veiller sur l’intégrité et l’honnêteté des agents publics. En
effet, l’article 7 de la loi précise que dans le but de renforcer la lutte
contre la corruption, l’Etat, des assemblées élues, les collectivités
locales, les établissements et organismes de droit public, ainsi que les
entreprises publiques ayant des activités économiques, se doivent
d’encourager l’intégrité, l’honnêteté et la responsabilité de leur agents
et de leur élus en adoptant, notamment, des codes et des règles de
conduite pour l’exercice correct, honorable et adéquat des fonctions
publiques et des mandats électifs.
La loi fait également obligation à tout agent public d’informer son
autorité hiérarchique lorsque ses intérêts privés coïncident avec
l’intérêt public (conflit d’intérêt) et sont donc susceptibles
d’influencer l’exercice normal de ses fonctions.

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Sans oublier les mesures concernant le corps des magistrats qui sont
cités a l’article 12 de la loi de 2006 qui stipule ; « afin de prémunir le
corps de la magistrature des risques de la corruption, des règles de
déontologie sont établies conformément aux lois, règlements et autres
textes en vigueur ».
Le même souci de prévenir les cas corruption sont cités dans l’article
13 de la même loi, mais cette fois-ci dans une autre catégorie celui du
secteur privé, elle se manifeste par la mise en place de mesures, entre
autre, prévoir des sanctions disciplinaires efficaces, adéquates et
dissuasives, contre les auteurs d’infractions, le renforcement de la
coopération entre les services de détection et de répression et les
entités privés concernées, la promotion par l’élaboration de normes et
procédures visant à préserver l’intégrité des entités privées
concernées, y compris de codes de conduite pour que les entreprises et
toutes les professions concernées exercent leurs activités d’une
manière correcte, honorable et adéquate, et pour encourager les
bonnes pratiques commerciales.
4- les causes de la corruption administrative et financière :
On ne peut pas cerner d’une façon certaine les causes directes de la
corruption, sinon la solution serait aisée, on doit rechercher les causes
comme c’est le cas dans tout phénomène de société, en se penchant
sur les différents aspects de la vie du délinquant, que se soit un agent
public ou un acteur économique du secteur privé, les causes sont
pratiquement les mêmes.
L’environnement dans lequel l’auteur de la corruption a vécu, est
d’une influence manifeste, les causes sociales, les causes économiques
et politiques sont révélatrices dans ce cas là, différentes études des
sociétés dans les pays en voie de développement nous apportent
quelques éclaircissements sur cette influence.
- les causes sociales :

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Les pratiques sociales qui s’imposent du fait de la répétition d’un acte
même s’il est contraire à la loi privilégiant l’intérêt personnel ou
l’intérêt d’un groupe du fait de leur appartenance à une région, et qui
devient avec le temps comme un comportement normal, qui ne suscite
même pas l’indignation des personnes qui subissent cet affront sans
rouspéter.
La conception de la corruption peut être différente, ceci, qu’on soit
devant une société traditionnelle ou une société moderne, de même le
recours à la justice est très limité dans les sociétés traditionnelles,
preuve d’une absence de la culture du droit.
L’influence des solidarités traditionnelles, qui sont toujours invoqués
par les auteurs de la corruption et qui faussent complètement les règles
de droit, malgré la tendance vers la modernité de ses institutions, les
mentalités restent toujours les mêmes.
Les causes politiques :
La corruption est le reflet et la façon dont s’exerce le pouvoir
politique. Ainsi les institutions politiques ont une influence sur la
corruption, la plupart des pays industrialisés possèdent un
soubassement de valeurs démocratiques, de procédures de traitement
efficaces et de transparence, de médias libres et présents, participation
de la société civile dans les décisions politiques, représentation forte
dans le parlement, alternance au pouvoir politique, opposition
politiques par des partis politiques représentatifs….
La séparation des pouvoirs, principalement le pouvoir judiciaire et son
indépendance est un garant d’une bonne gestion des affaires, peut
décourager toute tentative de corruption.
En l’absence de tout ces indicateurs, le terrain sera propice à
l’installation d’un système de corruption qui sera difficile a combattre.
Les causes économiques :

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La non valorisation du travail de l’agent public par un salaire qu’il
estime juste, peut inciter ce dernier à rechercher d’autres ressources,
car il considère son acte comme une réparation d’une injustice
économique, en comparant par exemple son salaire avec ceux qui sont
versés aux employés du secteur privé, dans les grades entreprises
pétrolières ou alors le salaires versés aux parlementaires et autres
hauts cadres de l’Etat.
La rigidité des contrôles que ce soit dans les économies libérales ou
dans les économies dirigées, peut inciter les sociétés à recourir au
versement de pots-de-vin aux agents publics.
5- les effets de la corruption
La corruption met en péril les institutions démocratiques (A) et
engendre des effets économiques et sociaux négatifs (B).
A – une menace pour les institutions démocratiques
i – Il y a plus de deux cents ans, le préambule de la déclaration des
droits de l’homme et du citoyen de 1789 a précisé que « l’ignorance,
l’oubli ou le mépris des droits de l’homme sont les seuls causes des
malheurs publics et de la corruption des gouvernements ».
L’affirmation des droits de l’homme s’est présentée, déjà, comme un
moyen de lutter contre la corruption.
ii- Il existe une incompatibilité profonde entre le respect des droits de
l’homme et la corruption. Cette dernière est un phénomène qui « va de
pair avec les discriminations et les inégalités, notamment devant la
justice ».
La corruption trouble la relation d’échange et de réciprocité et détruit
en ce sens les relations individuelles.
iii- Plusieurs commentateurs juridiques estiment que la corruption
s’apparente à « l’envers des droits de l’homme ». Elle menace l’Etat

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de droit puisqu’elle en ébranle les piliers centraux que sont la
séparation de pouvoirs et l’institutionnalisation des droits de l’homme.
La corruption s’insinue au cœur de l’Etat et porte atteinte à la
confiance des citoyens dans les institutions de publiques, ce qui
représente une menace pour la stabilité de celles-ci et la cohésion
sociale. C’est en ce sens que la corruption est une grave menace pour
la démocratie. La corruption abolit « la confiance qui rend possible le
mécanisme de la représentation » et la démocratie est ainsi dénaturée
et l’Etat de droit affaibli. La corruption remet en cause la légitimité du
pouvoir et provoque le discrédit da la classe politique, ce qui la prive
de la possibilité d’exiger des efforts de la population, le phénomène
destructeur de la corruption est d’autant plus répandu au sein des pays
ou les règles de la bonne gouvernance sont peu ou pas du tout
respectées. Selon au moins un commentateur juridique, la corruption
est un phénomène qui se repose sur la peur, que cela soit la peur
engendrée par des considérations économiques, sociales ou autres. De
telles peurs naissent des lacunes démocratiques surtout au niveau de la
justice économique. En ce sens, dans l’absence d’une redistribution
démocratique des richesses, les individus sont naturellement disposés
à s’approprier de manière informelle des ressources pour leur propre
compte.
B – Effets économiques et sociaux de la corruption.
Les coûts économiques et sociaux de la corruption sont aujourd’hui
largement reconnus même s’il peut s‘avérer difficile de les mesurer
avec précision. Il convient d’énumérer brièvement des nombreux
effets négatifs de la corruption sur l’allocation et sur la redistribution
des ressources.
i- L’acte corrompu illicite pour tout d’abord engendrer des coûts
importants afin de protéger sa nature secrète.

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ii- Par le fait d’accroitre l’incertitude et le coût des transactions
légales, la corruption a pour effet de réduire le montant des
investissements et de freiner la croissance.
iii- Quand les pouvoirs publics attribuent des marchés à des
entreprises corruptrices qui répercutent le coût du pot-de-vin sur leur
devis, il est question alors d’une mauvaise allocation des ressources
publiques.
iv- La corruption peut induire des distorsions du rôle des pouvoirs
publics en matière d’allocation des ressources par le fait de fausser la
structure des dépenses publiques au profit de projets qui facilitent le
prélèvement de pots-de-vin et aux dépens des programmes
prioritaires. La corruption augmente en ce sens les déficits publics
notamment parce que ces contrats ne sont pas attribués au moins-
disant. Par l’accroissement du prix des produits et des services, une
augmentation du coût de la vie est une conséquence de la corruption.
v- la corruption fausse le rôle redistributif de l’Etat et facilite la fraude
et l’évasion fiscales. En restreignant les recettes publiques, elle fait
reposer des prélèvements de plus en plus restreints.
vi- Une autre conséquence de la corruption est la détérioration de la
qualité des services offerts et des biens achetés ou contrôlés par les
administrations.
vii- Au sein de systèmes où la recherche de rentes s’avère plus
lucrative que le travail productif, la répartition des talents se fait mal
et l’élite a tendance à se tourner vers des activités non productives, ce
qui a des conséquences préjudiciables sur le surplus social et la
croissance.
viii- Le fait de verser les paiements corrompus lors des marchés
internationaux a des conséquences lourdes au sein du pays pertinent. Il
s’agit d’abord de générer « une culture de la corruption dans les

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entreprises, qui sont ensuite tentées d’y recourir sur le marché
intérieur ». Les effets ravageurs de la corruption sont multiples. Il est
donc utile d’en tenter une analyse juridique à son égard. Il convient
alors de définir les termes pertinents à cette étude.

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