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La protection du

consommateur contre les


clauses abusives

Réalisé par : Imane Abdeljalil et Hamza Benzakour

Encadré par : Pr Laila Bensedrine Kettani

Année universitaire : 2013/2014


Plan
Introduction
1ière Partie : Ventes ou prestations de
service « à la boule de neige » ou
pyramidale
2ème partie : Abus de faiblesse
◼ 1ère sous-partie : Que dit la loi ?
◼ 2ème sous-partie : Sanction pécuniaire

3ème partie : Loteries publicitaires


◼ 1ère sous-partie: Organisation des loteries
publicitaires (avant le gain)
◼ 2ème sous-partie : Organisation des loteries
publicitaire (après le gain)

Conclusion

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Introduction

Depuis toujours, le droit des consommateurs a été le plus souvent négligé ou même bafoué. Le
législateur marocain s’est vu obligé d’intervenir en la matière pour cesser ces atteintes contre
ces droits légitimes et essentiels au maintient des bonnes relations contractuelles des
contractants en établissant une loi intitulée loi n°31-08 qui édicte les mesures prises pour la
protection des droit des consommateurs.
La vocation de cette loi réside dans le fait de définir toutes les composantes obligatoires à
l’établissement du contrat entre le professionnel et le consommateur, et ainsi d’écarter les
clauses dites abusives afin de mieux cerner le champ d’application de la dite loi.
Le présent travail se focalisera surtout sur les clauses abusives.

D’après le premier alinéa de l’article 15 1 de la loi N°31-08 qui édicte les mesures prises pour
la protection des droits des consommateurs, les clauses abusives entraînent un déséquilibre des
droits et obligations entre un professionnel; c’est-à-dire « toute personne physique ou morale
qui [..] agit dans le cadre de son activité professionnelle, qu'elle soit publique ou privée »
(directive 93/13 CEE) et un non-professionnel ou un consommateur ; c’est-à-dire « toute
personne physique qui agit à des fins qui, [..] n'entrent pas dans le cadre de son activité
professionnelle » (directive 93/13 CEE) à la charge de ce dernier.

Et d’après le deuxième alinéa de l’article 3.12 de la directive 93/13 de la Commission


Economique Européenne, le critère de bonne foi et de déséquilibre est essentiel afin

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« Dans les contrats conclus entre fournisseur et consommateur, est considérée comme abusive toute clause qui a
pour objet ou pour effet de créer, au détriment du consommateur, un déséquilibre significatif entre les droits et
obligations des parties au contrat. »

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« Le critère général prévu par la directive c’est qu’une clause est abusive lorsque, en dépit de l’exigence de bonne
foi, elle crée au détriment du consommateur un déséquilibre significatif entre les droits et les obligations des parties
découlant du contrat. »

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d’apprécier si une clause est de fondement abusive ou non. Mais il s’avère plus judicieux de se
focaliser sur le premier critère qui est la bonne foi puisque c’est le fondement de toute relation
établie entre des êtres humains.

Il est important de préciser qu’en cas de litige, seul le juge est compétent à déclarer qu’une
clause est abusive ou non.

Alors d’après ces définitions et afin de garantir une protection sûre et durable du consommateur,
le législateur a exclu certaines pratiques commerciales utilisant des méthodes frauduleuses et
de mauvaise foi insérées dans le contrat autrement dit les clauses abusives.

Alors quelles sont ces clauses qui entravent le bon déroulement du contrat ?

Pour ce faire, nous allons aborder dans une première partie les ventes ou prestations de service
«à la boule de neige» ou pyramidale.
Dans la deuxième partie, nous allons traiter l’abus de faiblesse.
Et pour clôturer le sujet, nous allons évoquer la loterie publicitaire.

1ière Partie : Ventes ou prestations de service « à la boule de neige » ou pyramidale

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Ces ventes ou prestations font parties des clauses abusives et interdites (illégales) par la loi.
(Article 533 de la loi N°31-08)
Ainsi la vente à la « boule de neige » ou encore vente pyramidale consiste à faire croire à une
personne à travers son inscription ou son adhésion qu’il pourra bénéficier de service ou produit
de façon gratuite ou à un prix réduit à condition qu’elle recrute de nouveaux adhérents ou de
vendre certains produits.
Le fondement principal de ce procédé est de créer un réseau commercial afin d’attirer le plus
grand nombre d’adhérents. Et pour atteindre son but, ce système utilise la technique de
parrainage. Ce système peut prendre la forme d’une pyramide ou d’une chaine d’adhérent.

Le caractère illégal de ce procédé :


Le caractère illégal de ce procédé consiste dans le fait que des individus s’enrichissent de façon
frauduleuse en usant de l’ignorance et même de l’espoir de nombreuses personnes à la quête de
richesse de manière courte à travers le temps ou bien de s’assurer une rente.

La vente pyramidale ou à la boule de neige est sanctionnée de 1 mois à une année de prison
et/ou 20.000 à 40.000 de DH selon l’appréciation du juge.

2ème partie : Abus de faiblesse

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« Sont interdits :
1- la vente pratiquée par le procédé dit « de la boule de neige » ou tous autres procédés analogues, consistant en
particulier à offrir des produits, biens ou services à un consommateur en lui faisant espérer l’obtention de ces
produits, biens ou services à titre gratuit ou à un prix inférieur à leur valeur réelle et en subordonnant les ventes au
placement de bons ou de tickets à des tiers ou à la collecte d’adhésions ou inscriptions ;
2- le fait de proposer à un consommateur de collecter des adhésions ou de s’inscrire sur une liste en lui faisant
espérer des gains financiers résultant d’une progression géométrique du nombre des personnes recrutées ou
inscrites. »

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1ère sous partie :Abus de faiblesse : Que dit la loi ?
Définition :
Commençons par donner une brève définition du terme « Abus de faiblesse » : Il consiste à
exploiter l’état de l’ignorance ou de vulnérabilité physique ou psychologique d’une personne
pour l’amener à prendre des engagements dont elle est incapable d’en voir l'importance. Donc
plus précisément cette pratique est commerciale, elle consiste à faire souscrire un contrat à un
consommateur en abusant de sa situation de faiblesse ou de son ignorance.
Cet abus est sanctionnable par la loi, selon l’article 544 de la loi N°31-08 via le délit d'abus de
faiblesse. Les personnes touchées sont essentiellement âgées, malades ou qui ne comprennent
pas la langue d'un pays.
Bon à savoir :
- Pour dire qu'il y a eu abus de faiblesse, il faut que la personne ait eu une visite à domicile,
suite à un appel téléphonique, de réunion ou d'excursion organisé par l'auteur de l'abus, si un
contrat a été signé dans un lieu qui n'est pas commercial ; c'est-à-dire sans avoir eu le temps
de demander conseil à une personne.
- Le consommateur subissant l’abus de faiblesse a le droit de se faire rembourser les sommes
payées et d’être dédommagé sur les préjudices subits.
2ème sous partie : Sanction pécuniaire :

• L’abus de faiblesse a une sanction qui peut aller de 1 mois à 4 ans, assortie d’une amende
comprise entre 1.200 et 50.000 DH.
• L’abus de faiblesse dans le code de la consommation français : les articles L.122-8 à
L.122-10 du code de la consommation traitent du délit d’abus de faiblesse, classé parmi
les pratiques commerciales illicites il est puni d’un emprisonnement de 5 ans et d’une
amende de 9000 euros ou l’une des deux peines seulement. Les personnes physiques
déclarées coupables encourent en outre l’interdiction d’exercer une fonction publique
et ou une activité professionnelle.

3ème partie : Loteries publicitaires

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Il est interdit d’abuser de la faiblesse ou de l'ignorance d'un consommateur pour lui faire souscrire des
engagements au comptant ou à crédit sous quelque forme que ce soit, lorsque les circonstances montrent que ce
consommateur n'était pas en mesure d'apprécier la portée des engagements qu’il prenait ou de déceler les ruses
ou artifices déployés pour le convaincre à y souscrire, ou font apparaître qu'il a été soumis à une contrainte.

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Définition :

Selon l’article 555 de la loi N°31-08 et pour mieux comprendre ce dont il s’agit, définissons le
terme séparément :
« Loteries » est un jeu d'argent et de hasard visant à distribuer des lots à des gagnants
sélectionnés au hasard parmi les joueurs ayant payé une mise de départ, elle est mentionnée et
interdite par le Coran.
« Publicitaire » La publicité est une forme de communication, dont le but est de fixer l'attention
d’une cible visée (consommateur, utilisateur etc.) afin de l'inciter à adopter un comportement
souhaité. Elle est désignée par l'expression "publicité directe". Une variante de cette dernière
est le mailing qui consiste en l'envoi d'un message précis à un client déterminé.
Les loteries publicitaires désignent alors une combinaison entre deux techniques : le mailing et
la loterie .Il s'agit pour les sociétés de vente par correspondance d'organiser des loteries avec
pré tirage à l'intention des consommateurs, repérés sur des fichiers informatiques, dans le but
de les inciter à acheter des produits déterminés.
1ère sous partie: Organisation des loteries publicitaires (avant le gain) :
Au Maroc, on a la Loterie Nationale qui a été créée en 1971 par la loi lui concédant le monopole
(LOI N° 23-71 DU 13 KAADA 1391 (31 DECEMBRE 1971)), la gestion et l’exploitation des
jeux de hasard , de plus, bien qu’elle soit sous contrôle de l’Etat (Article 566 de la loi N°31-08)
, la Loterie Nationale est une société anonyme de droit privé. L’Etat n’en est pas moins présent
à tous les niveaux, puisqu’il intervient sur les points clés suivants :
✓ Autorise les jeux,
✓ Définit les conditions de participation (fréquence et organisation des tirages, échelle
des gains),
✓ Fixe le montant des prélèvements publics,
✓ Siège aux conseils d’administration et aux assemblées générales,
✓ Exerce un contrôle permanent sur la Loterie Nationale.

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«On entend par loterie publicitaire pour l’application de la présente loi toute opération publicitaire proposée au
public par le fournisseur, sous quelque dénomination que ce soit, qui tend à faire naître l'espérance d'un gain par
le consommateur, quelles que soient les modalités de tirage au sort.
Le bulletin de participation aux opérations visées au premier alinéa ci-dessus doit être distinct de tout bon de
commande, ou de facture, de quittance, de ticket de caisse ou de tout autre document en tenant lieu ».
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« Toute opération de loterie publicitaire répondant à la définition prévue au premier alinéa de l’article 55 doit
faire l’objet d’un règlement particulier. Les organisateurs de loterie publicitaire doivent déposer auprès de
l’administration compétente le règlement précité et un exemplaire des annonces ou documents adressés au
public. L’administration concernée s’assure de leur régularité et du déroulement de l’opération publicitaire ».

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Donc on ne parle pas de loterie publicitaire que si elle est réglementée par la loi et sous contrôle
d’une administration compétente ; et bien évidement la loterie ne doit pas induire le participant
en erreur en lui faisant espérer des gains qui n’existent pas ou qui n’ont pas la valeur promise ; il
doit savoir la nature, la valeur commerciale et le nombre exact des lots ainsi il ne doit pas avoir
une confusion dans son esprit concernant la publicité de la loterie avec un autre document ou
autre écrit quelque soit sa nature. (Article 577 de la loi N° 31-08)

2ème sous partie : Organisation des loteries publicitaires (après le gain ) :


Après gains des participants, la société organisant le jeu de loterie devra envoyer des
documents de la liste des gagnants et des lots qui leur sont distribués à l’administration
compétente qui la contrôle, afin de protéger toutes personnes ayant participé des publicités
mensongères qu’elles peuvent recevoir par e-mail. Tout cela est précisé dans l’article 598 de la
loi N°31-08.

Conclusion

Malgré que ces procédés de vente qui tendent à des clauses abusives soient réglementés ou
interdits, il s’avère qu’ils sont utilisés de manière courante et sans gène par des personnes peu
scrupuleuses. Malheureusement ces derniers ne sont pas inquiétés par la justice.

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«Les annonces ou documents présentant l’opération publicitaire ne doivent pas être de nature à susciter de
confusion dans l’esprit du consommateur avec toute autre opération ou tout autre document ou écrit de quelque
nature que ce soit.
Ils comportent un inventaire lisible des lots mis en jeu précisant, pour chacun d’eux, leur nature, leur nombre
exact et leur valeur commerciale ».
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« Les organisateurs de loterie publicitaire doivent envoyer à l’administration compétente les documents ou
annonces présentant l’opération publicitaire y compris le règlement. Ils doivent également envoyer à ladite
administration un rapport retraçant le déroulement de l’opération ainsi que la liste des personnes gagnantes et
des lots distribués»

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