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Chapitre 1 : L’économie numérique

3. Le contrat électronique et la signature électronique

Préambule

Le « Web », « WWW » est un système hypertexte public fonctionnant sur Internet et qui permet
de consulter, avec un navigateur, des pages mises en ligne dans des sites.

L'usage d'« Internet », associé à l'accès aux connexions en « haut débit », favorise la multiplication
des contacts, des échanges, et la conclusion des contrats. Sauf dans certains secteurs sensibles,
comme « la Défense nationale ».

De manière plus significative encore, les sites « marchands » des grandes enseignes de la
distribution, des compagnies de transport et d'organisation de voyages, etc., et de nouvelles
identités comme « eBay », ou encore « Amazon » se sont développées et ont une part économique
de plus en plus significative. [UNJF, 2020]

Voir statistique e-commerce France [Zdnet, 2020].

Le développement très rapide du commerce électronique ou « e commerce », a justifié


l'adaptation des règles juridiques applicables à la preuve, à la formation, et à l'exécution du
contrat, pour ce marché en pleine expansion, le nombre des cyberacheteurs progressant d'environ
22 % par an avant la crise financière et économique révélée au mois d'octobre 2008.

Les questions juridiques posées par le commerce électroniques se posent en droit international
privé et en général pour chaque pays (M.- É. Ancel : « Un an de droit international privé du
commerce électronique » in CCE, n° 1, janvier 2009, chron., p. 1 et s.).

La logique juridique retenue par les autorités politiques a consisté à mettre en œuvre des
solutions dédiées aux réalités de la dématérialisation des échanges et à ses spécificités en assurant
un équilibre entre prudence et réalisme, et liberté et sécurité.

Exe p e Une « loi type » du 16 décembre 1996, a/res/51/162 sur le commerce électronique avait d'ailleurs
été proposée, sous forme de résolution, par la Commission des Nations unies pour le droit commercial international
dite « CNUDCi ».

3.1 Le contrat électronique


Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent envers
une ou plusieurs autres, à donner, faire ou à ne pas faire quelque chose. [Sabbar, 2020]
 Les parties au contrat électronique : le vendeur (cybermarchand ou e-marchand)
et l’acheteur (cyberacheteur ou cyberconsommateur).
 Les conditions de validité : comme tout contrat, le contrat électronique doit respecter les
quatre conditions de validité : le consentement, la capacité, l’objet et la cause.
 Le consentement des parties au contrat doit exister et être exempt de
vices (erreur, vol, violence). Lors d’une transaction électronique, le cyberacheteur
exprime son consentement en cliquant sur un bouton qui l’invite à valider une décision
d’achat. Le cybermarchand doit mettre en œuvre une procédure de validation
obligatoire du « oui » par double clic. L’affichage d’un prix erroné entraîne un vice du

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consentement et donc la nullité du contrat. Le consentement se traduit par
l’acceptation de l’offre commerciale.
 La capacité : en principe, toute personne majeure peut contracter car elle dispose
d’une pleine capacité. Toutefois, le mineur non émancipé et le majeur incapable (sous
tutelle ou curatelle), doivent être représentés lors de la conclusion du contrat. Il est
cependant difficile pour le cybermarchand de s’assurer que les personnes connectées
satisfont bien aux critères requis pour pouvoir avoir accès à tel ou tel produit ou
service.
 L’objet c’est-à-dire la prestation promise doit être licite et conforme à l’ordre
public. Le cybermarchand est obligé de s’assurer que les produits proposés sont
autorisés par les lois nationales
 La cause c’est-à-dire les raisons qui ont conduit les parties à contracter doit être
licite et conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs.

3.1.1 Pourquoi et comment la loi protège-elle le consommateur électronique ? (France)


Les textes juridiques de référence sont : la loi Informatique et liberté (1978) et la loi sur la
confiance dans l’économie numérique (LCEN) (2004). La loi protège le consommateur en raison
du contexte particulier de la consommation électronique caractérisé par :
 L’intrusion dans la vie privée du consommateur.
 La nécessité d’un délai entre la commande et la livraison
 Le consentement donné par le consommateur sur la base de simples images ou vidéos
 L’éloignement du vendeur.

Les principes à respecter par le cybermarchand sont :


 Le respect de l’ordre public et les bonnes mœurs
 Le respect de la vie privée
 La règle de l’opt-in, c’est-à-dire le consentement préalable du consommateur
 L’obligation de loyauté : le cybermarchand doit s’abstenir de toute pratique déloyale ou
trompeuse. Il doit également s’abstenir d’inclure des clauses abusives dans son offre commerciale.
 L’obligation de transparence : le cybermarchand doit mettre à la disposition du
cyberconsommateur toutes les informations nécessaires.

La protection des données recueillies par l’offrant : les entreprises sont amenées à collecter et à utiliser
des données nominatives sur les consommateurs et les prospects via Internet. Le législateur a instauré
les règles qui assurent la protection des données à caractère personnel collectées par l’offrant.
 Les techniques de collecte (questionnaires, cookies…) ne doivent pas être mises en œuvre à l’insu
et sans l’accord de l’internaute
 Les données collectées doivent être exactes et complètes
 Les données ne doivent pas contenir des données sensibles : origine raciale, appartenance
politique…
 Les données doivent pouvoir faire l’objet d’une rectification ou d’une suppression de la part du
consommateur
 Le consommateur doit être au courant de l’existence du fichier de données et de sa finalité.

Comment s’effectue la formation du contrat électronique ?


• Le cybermarchand doit présenter une offre commerciale contenant tous les éléments
essentiels du contrat.
• Le cyberacheteur exprime son consentement en cliquant sur un bouton qui l’invite à valider
une décision d’achat. Or des erreurs de manipulation sont possibles. Aussi, le cybermarchand doit
mettre en œuvre une procédure de validation obligatoire au moyen de la règle du « double clic ».
Le client internaute doit pouvoir vérifier sa commande, notamment le détail et le prix (premier

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clic). Il doit ensuite confirmer sa commande (deuxième clic). Le cybermarchand doit alors accuser
réception sans délai et par voie électronique de la commande qui lui a été ainsi adressée.
• L’écrit électronique est obligatoire car il constate l’existence du contrat. L’archivage du
contrat conclu par voie électronique doit être effectué par le vendeur. Si le montant est supérieur
à 120 €, le délai de conservation est de 10 ans. Un contrat conclu exclusivement par échange
de courriers électroniques est similaire à la formation d’un contrat classique établi par
correspondance.
• Le droit de rétractation : le cyberacheteur bénéficie d’un délai de rétractation sans avoir à
justifier de motifs, ni à payer des pénalités à l’exception des frais de retour. Délai de 14 jours
francs pour les biens (à compter de la réception) et pour les services (à compter de
l’acceptation de l’offre).
• La preuve : le texte de référence est la loi du 13 Mars 2000, relative à la signature
électronique. L’écrit sous forme électronique est admis en preuve au même titre que l’écrit
sur support papier. L’écrit sur support électronique a la même force probante que l’écrit sur
support papier.

Comment s’effectue l’exécution du contrat électronique ?


Les obligations du cybermarchand :
 Le cybermarchand doit offrir un moyen de paiement sécurisé. En cas de fraude la responsabilité du
prestataire est engagée et le remboursement du cyberconsommateur est assuré
 Il doit s’engager sur la date ou le délai de livraison
 Il doit réparer, remplacer ou rembourser le produit en cas de défaut
 Il doit informer l’acheteur en cas d’indisponibilité du produit, le rembourser ou le remplacer
 Il doit exécuter le contrat dans un délai de 30 jours

La responsabilité du cybermarchand s’exerce de plein droit à l’égard du cyberconsommateur. Elle


porte sur la bonne exécution des obligations résultant du contrat même si ces obligations sont à exécuter
par d’autres que le cybermarchand. Celui-ci ne peut pas prévoir de clause limitant sa responsabilité ou
l’exonérant de toute responsabilité.
Le cybermarchand peut s’exonérer de sa responsabilité en apportant la preuve que l’inexécution du contrat
est imputable soit à l’acheteur, soit au fait insurmontable et imprévisible d’un tiers, soit à un cas de force
majeure.

Les obligations du cyberacheteur :


 L’obligation de retirement : le cyberacheteur doit prendre livraison de la chose. S’il ne le fait pas,
le cybermarchand peut refuser d’exécuter ses propres obligations, demander l’exécution forcée de
la vente ou demander la résolution (annulation) de la vente.
 L’obligation de payer : le cyberacheteur doit payer le prix au jour et lieu prévus dans le contrat de
vente. Le règlement s’effectue soit immédiatement, soit de manière différée à la livraison du bien.
Le moyen de paiement le plus utilisé est la carte bancaire, couplée à une solution de cryptage des
données. L’internaute donne son numéro de carte, sa date de validité et un code inscrit au dos de la
carte. La transaction est ensuite réalisée si la carte existe et si elle n’a pas été déclarée comme volée.
Le paiement par carte bancaire, sauf utilisation frauduleuse, est irrévocable.
 Les garanties : le professionnel doit garantir un produit conforme à la description initiale et sans
défaut. En cas de problème, l’acheteur a le choix entre la réparation ou le remplacement du bien.
L’acheteur non professionnel peut bénéficier de quatre garanties différentes : la garantie légale de
conformité du bien, la garantie légale des vices cachés, la garantie d’éviction (le
cybermarchand doit indemniser l’acheteur au cas où la propriété de la chose serait reconnue
appartenir à un tiers) et la garantie contractuelle (garantie supplémentaire, gratuite ou payante,
accordée par le cybervendeur).

Le règlement des litiges : en principe les parties au contrat ont le libre choix de la loi applicable en cas
de litige. A défaut, la loi applicable est celle du pays où se situe la résidence du consommateur.
Le juge compétent : compétence des tribunaux français dès lors qu’une des parties au contrat est
française.
Compétence territoriale : tribunal du domicile du défendeur ou le lieu d’exécution de l’obligation.
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3.1.2 Comment fonctionne le contrat électronique ? [Certeurope, 2020]
Un contrat électronique est avant tout un contrat. Il est donc soumis aux mêmes modalités de
fonctionnement que son équivalent papier. À ces règles viennent toutefois s’en ajouter de
nouvelles, formant un cadre réglementaire dédié (issu de la « loi pour la confiance dans
l’économie numérique » du 21 juin 2004 (France)). En voici les grandes lignes.

3.1.2.1 Les conditions de validité du contrat électronique


Tout contrat électronique doit respecter les conditions de validité d’un contrat papier, à savoir :
• Le consentement des parties, qui doit être exempt de vices et donner lieu à une
validation par le biais du « double clic ». Dans le cadre du RGPD, ce consentement doit
aussi être explicite, éclairé et libre.
• La capacité: seule peut contracter une personne en pleine capacité.
• L’objet et la cause : la prestation indiquée dans le contrat électronique et les raisons qui
poussent les parties à contracter doivent être légales et ne pas contrevenir à l’ordre public.

En matière de validité de l’acte, la loi de 2004 affirme l’équivalence entre le support papier et le support
électronique pour tout ce qui touche à l’écrit dans le cadre d’une contractualisation électronique. Mais cela, à
condition que la personne dont émane le contrat soit facilement identifiable, et que le document soit conservé dans de
bonnes conditions (de manière à garantir son intégrité).

3.1.2.2 Les modalités de conclusion du contrat électronique


Votre contrat électronique doit également :
• Énoncer les étapes à suivre pour le conclure ;
• Indiquer les moyens de relever et de corriger les éventuelles erreurs ;
• Être établi en langue française (en plus de tout autre idiome de votre choix) ;
• Renvoyer aux règles professionnelles et commerciales auxquelles vous entendez vous
soumettre via ce contrat (toujours par voie électronique) ;
• Préciser les modalités de conservation et d’archivage du contrat, ainsi que les possibilités
offertes aux contractants d’accéder à ce document par la suite ;
• Être établi en deux exemplaires datés et signés, un pour chaque signataire.

3.1.2.3 La signature électronique pour valider un contrat dématérialisé (Voir 3.3)


Tout acte juridique, pour être validé, nécessite une signature. Pour vos documents dématérialisés,
et notamment pour vos contrats, vous devez créer une signature électronique qui permette de
vous identifier. Une fois apposée sur un contrat numérique, celle-ci manifeste votre
consentement aux obligations qui découlent de l’acte en question – tout comme celui des autres
signataires.
3.1.2.4 L’envoi du contrat électronique
Qui dit contrat électronique, dit envoi dématérialisé. Quel serait l’intérêt d’établir un acte en ligne
pour le transmettre par courrier postal ? La loi stipule donc que vous pouvez utiliser la voie
électronique pour toute transaction contractuelle, et par exemple adresser un contrat à un client
ou un partenaire par email dès lors qu’il vous a donné son accord – et communiqué son adresse
électronique.
3.1.2.5 La particularité du contrat électronique
Terminons cette présentation avec l’une des spécificités les plus notables du contrat électronique :
puisque celui-ci est établi sous forme numérique, sans modèle papier préexistant, toutes les copies
créées deviennent des originaux !

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3.2 Pourquoi passer au contrat électronique ? [Certeurope, 2020]
Vous voyez, le contrat électronique, ce n’est pas si compliqué ! Et passer au tout-dématérialisé
peut vous apporter quantité de bénéfices directs et indirects. Vous avez encore des doutes ?
Bouclons ce guide du contrat numérique en vous présentant ses cinq atouts majeurs.
3.2.1 Une productivité accrue
C’est l’atout numéro un : plus vos équipes passent de temps à établir des contrats, à les vérifier, à
les faire signer en interne, à faire la navette entre les différents services, puis à les transmettre aux
destinataires avant de les numériser pour l’archivage (un comble !), moins elles en ont pour
prendre en charge des tâches autrement plus essentielles. Un contrat papier demande une demi-
heure de travail, à tout le moins. Un contrat électronique se crée, se signe et s’envoie en
trois minutes.

3.2.2 Un processus accéléré


Combien de fois un contrat émis par vos soins est-il arrivé chez le destinataire après la date
prévue pour son entrée en vigueur ? À l’heure de l’immédiateté permise par le web, c’est presque
une faute morale. Opter pour le format électronique vous permet d’accélérer le processus de
contractualisation pour passer de deux semaines (en moyenne) à quelques heures tout au
plus.
3.2.3 Des échanges fiabilisés et sécurisés
Connaissez-vous le taux de perte d’un document électronique ? Il est égal à zéro. Dans le pire des
cas, le mail n’a pas été reçu… Et il suffit de le renvoyer ! Le contrat numérique est donc la
meilleure façon de garantir la fiabilité des échanges, à l’inverse du format papier qui n’est
jamais sûr d’arriver. Mais aussi leur traçabilité (vous savez qui a fait quoi, et quand) et leur
sécurité (vous définissez les règles d’accès aux documents en fonction des profils utilisateurs).

3.2.4 Un meilleur suivi du cycle de vie du contrat


Un retard de signature ? Une mention à corriger ? Avant, le temps nécessaire au traitement des
petits soucis de contractualisation se comptait en jours (perdus). Aujourd’hui, avec le contrat
électronique, le suivi du cycle de vie se fait en ligne, en toute simplicité et de façon instantanée :
vous recevez alertes et notifications en cas de problème, et l’option de verrouillage du document
vous permet d’éviter les ajouts de dernière seconde non désirés.
3.2.5 Des coûts de gestion réduits
Enfin, dernier atout majeur, et non des moindres : vous éliminez toute une série de frais
inévitables dans le cadre d’une contractualisation papier. Pas d’impression, pas d’envoi postal, pas
de transport, pas d’archivage physique – vous n’avez qu’à prendre en charge les coûts des logiciels
et de la création d’une signature électronique, soit uniquement des dépenses ponctuelles. À la fin
de l’année, vous pouvez faire le calcul des économies réalisées… Et vous féliciter de votre choix !

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3.3 La signature électronique [DafMag, 2020]

Également appelée signature numérique, la signature électronique s'applique sur les documents
électroniques, au même titre que la signature manuscrite s'applique sur les documents papier. Elle
doit permettre d'authentifier le signataire et de garantir l'intégrité d'un document. Elle s'obtient à
l'aide d'une technique de chiffrement asymétrique ou de hachage.

La signature électronique constitue un moyen juridiquement valable d'obtenir un consentement


ou une autorisation sur un document ou un formulaire électronique. Elle peut remplacer la
signature manuscrite dans la quasi-totalité des processus. [Digital, 2020]

3.3.1 Utilité de la signature électronique

La signature électronique doit permettre au lecteur d'identifier clairement la personne physique


ou morale ayant signé le document qu'elle consulte. De plus, la sûreté de la combinaison utilisée
doit l'assurer que les termes du document n'ont pas été changés, entre le moment de la signature
et celui de la lecture.

3.3.2 Particularité de la signature électronique

Pour garantir le lecteur, la signature doit lui permettre d'authentifier le signataire de manière
certaine. De même, le système ne doit pas laisser place à des possibilités de falsification. C'est
ainsi que la signature électronique ne doit pas être réutilisable, elle doit être unique et
indissociable du document sur lequel elle est apposée. Le dispositif doit empêcher tout
changement dans le texte du document une fois la signature apposée. C'est en respectant ces
quatre conditions que la personne ayant signé le document ne pourra pas le nier.
3.3.3 Chiffrement asymétrique ou fonction de hachage

La signature électronique peut être obtenue au moyen d'un chiffrement asymétrique ou d'une
fonction de hachage. Le chiffrement asymétrique nécessite une clé servant à coder, et une autre
servant à décoder. La fonction de hachage détermine une empreinte servant à identifier la donnée
initiale.
3.3.4 Quels sont les avantages d’une signature électronique ?

a) Son caractère impératif


Les signatures électroniques sont juridiquement contraignantes et ont force exécutoire dans la
quasi-totalité des pays industrialisés.
b) Sa redoutable efficacité
Accélérez chaque transaction et chaque processus en invitant les destinataires à apposer leurs
signatures électroniques sur vos documents.
c) Son côté extrêmement économique

L’utilisation de signatures électroniques réduit les coûts du papier et de l’encre ainsi que les frais
d’affranchissement, ce qui permet de réaliser des économies substantielles.

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3.3.5 Dans quels domaines les signatures électroniques sont-elles utilisées ?
a) Ventes et marketing
Les signatures électroniques vous aident à conclure plus rapidement des transactions et vous
épargnent nombre de tâches administratives fastidieuses.
b) Recrutement

Candidats et collaborateurs ont la possibilité de compléter et signer par voie électronique des
lettres d’embauche et des formulaires d’intégration, rapidement et en toute sécurité.
c) Service juridique
L’accès en libre-service à des documents digitaux, tels que des accords de confidentialité et des
formulaires de décharge de responsabilité, qu’il est possible de signer par voie électronique,
préserve la dynamique de vos processus juridiques.

3.3.6 Les signatures électroniques créent-elles des obligations juridiques ?


Oui. En 2000, les États-Unis ont adopté l’ESIGN Act, autorisant le recours aux signatures
électroniques pour la quasi-totalité des documents. Des lois analogues ont été promulguées dans
le monde entier, telles que l’eIDAS en Europe, légalisant cette technique pour l’obtention de
signatures fiables sur des documents importants.

3.4 La signature digitale [Digital, 2020]

Une signature digitale est un type bien précis de signature électronique conforme aux
réglementations juridiques les plus strictes, et offrant les niveaux de garantie les plus élevés sur
l’identité d’un signataire.

3.4.1 Quels sont les avantages d’une signature digitale ?

a) Sa fiabilité et sa conformité.

Les identifiants numériques basés sur des certificats sont délivrés par des prestataires accrédités,
dans le respect des obligations de conformité. Pour les obtenir, il faut prouver son identité au
préalable.

b) Sa protection

Votre signature digitale et le document PDF sont liés par un mécanisme cryptographique et
sécurisés par un sceau infalsifiable.

c) Sa singularité.

Utilisez un certificat numérique et un code PIN uniques pour valider aisément vos identifiants et
votre identité.

d) Sa facilité de validation.

Le document signé et votre signature digitale peuvent être revalidés pour une période supérieure
à 10 ans.
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3.4.2 Pourquoi les signatures digitales sont-elles aussi sûres ?

Dans le cadre d’une signature digitale, chaque signataire se voit délivrer par une autorité de
certification accréditée un identifiant numérique basé sur un certificat, la signature étant adossée à
une technologie d’infrastructure à clé publique (PKI). Les signatures numériques sont, par
conséquent, idéales pour les transactions nécessitant une authentification plus avancée.

3.5 Quelle est la différence entre signature digitale et signature électronique ?

En termes simples, les signatures électroniques désignent tout procédé électronique permettant
de faire valoir l'acceptation d'un contrat ou d'un dossier. Une signature numérique est un type
bien précis de signature électronique.

Les solutions de signature électronique habituelles utilisent diverses méthodes d'authentification


courantes pour vérifier l'identité du signataire (adresse e-mail, identifiant d'entreprise ou code
PIN de téléphone). L’authentification à plusieurs facteurs permet de renforcer la sécurité, au
besoin. Les meilleures solutions de signature électronique reposent sur un processus sécurisé, où
le document final est accompagné d'une piste d'audit.

Les signatures digitales utilisent des identifiants numériques basés sur des certificats pour
authentifier le signataire et sont liées au document par cryptage. La validation est assurée par des
autorités de certification accréditées ou des prestataires de services de confiance.

Remarque

Pour une authentification plus avancée, préférez les signatures digitales.


La signature digitale à base de certificats constitue la forme de signature électronique la plus
avancée, la plus conforme et la mieux sécurisée. Si vous recherchez le niveau de garantie le plus
élevé sur l’identité de chaque signataire et l’authenticité des documents, faites le choix d’une
signature digitale fiable, adossée à une certification digitale des identités, telle que les signatures
cloud.

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3.6 Complément de cours (Marché publiques, droit français) [MarcheP, 2020]
La signature électronique est l’équivalent de la signature manuscrite (en référence au Code civil,
pour un document dématérialisé qui peut adopter différents formats : fichier texte, tableur, .pdf,
.jpg, .xml, …
Le certificat électronique, qui supporte la signature, est généralement installé sur une clé USB ou
une carte à puce. Dans ce dernier cas, un lecteur de carte à puce est nécessaire.

Signer électroniquement garantit l'identité du signataire et l’intégrité des documents


signés
La signature électronique via un certificat garantit :
• l'identité du signataire, car elle ne peut, en principe, être falsifiée. Le certificat de signature,
supporté généralement par une clé USB, est généralement remis à son porteur en tête à
tête avec vérification d'identité.
• l’intégrité des documents signés, ils ne peuvent pas être modifiés une fois la signature
apposée, tout modification étant alors apparente.

Une signature manuscrite numérisée n'est pas un original mais une copie donc non
recevable
Une signature manuscrite figurant sur un document papier scanné, ne confère pas un caractère
original au document, il s'agit en effet d’une copie. Alors qu'une signature électronique associée à
un document électronique garantit l’intégrité de ce dernier. Donc si l'acheteur exige, dans le
règlement de la consultation, une signature électronique seule un original est alors valide.

Le certificat de signature électronique (CSE) eIDAS ou RGS


Pour signer électroniquement l'entreprise doit disposer d’un certificat de signature électronique
(CSE sur clé USB généralement) délivré par une autorité de certification dont la validité s'étend
généralement de 1 à 3 ans. Le CSE doit être conforme au règlement n° 910/2014 appelé
règlement eIDAS. Les certificats conformes au référentiel général de sécurité (RGS) sont
utilisables jusqu'au terme de leur validité.

La signature doit émaner d'une personne habilitée à engager la société


Dans le cas d'un candidat individuel, le signataire est la personne qui a la qualité à engager
l'opérateur économique ou l'entreprise (gérant, président, ...).
Dans le cas d'une cotraitance (groupement momentané d’entreprises) il y a deux possibilités pour
la signature des pièces :
• soit la signature est apposée par le mandataire du groupement dument habilité à
représenter les membres de ce groupement via un mandat transmis avec la candidature ou
l’offre,
• soit les pièces concernées sont signées par tous les membres du groupement.
Pour l'offre, les possibilités sont prévues en fin du formulaire ATTRI1 d'acte d'engagement.

La signature d’un fichier compressé (.zip, rar, 7z, …) est-elle valide ?


La signature d’un fichier compressé n'est pas recevable, en effet, elle n'implique pas la signature
des documents qui composent le fichier compressé.

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Ainsi les fichiers doivent être signés individuellement avant leur insertion dans l'enveloppe
compressée (TA Toulouse, 9 mars 2011, n° 1100792, Société MC2I / CNRS).

La signature électronique des pièces est-elle obligatoire ?


Depuis la réforme des marchés publics de 2016, les textes n'obligent pas la transmission des
documents signés, seule la signature originale du contrat final par l'attributaire est exigible.
Par contre, attention aux dispositions des documents de la consultation, car l’acheteur peut avoir
prévu l’obligation de signer des pièces dès la remise des candidatures ou des offres.

Références

[UNJF, 2020] A. Le Pommelec, D. Valette, Maitriser les outils, UNJF, Consulté le


09/12/2020.

[DafMag, 2020] https://www.daf-mag.fr/Definitions-Glossaire/Signature-electronique-


245471.htm, consulté le 08/08/2020

[Digital, 2020] https://acrobat.adobe.com/ch/fr/sign/digital-signatures.html, consulté le


08/08/2020

[MarcheP, 2020] http://www.marche-public.fr/Marches-


publics/Definitions/Entrees/Dematerialisation/Gtpoe-signature-
electronique-definition.htm, consulté le 09/08/2020

[Universign, 2020] https://www.universign.com/fr/signature-electronique-comment-


marche/, consulté le 09/09/2020

[Zdnet, 2020] https://www.zdnet.fr/actualites/chiffres-cles-l-e-commerce-en-france-


39381111.htm, consulté le 10/10/2020.

[Certeurope, 2020] https://www.certeurope.fr/blog/tout-savoir-au-sujet-du- contrat-


electronique/, consulté le 24/11/2020

[Sabbar, 2020] http://sabbar.fr/droit/le-contrat-electronique/, consulté le 23/11/2020.

[Droit, 2020] https://cours-de-droit.net/contrat-electronique-signature-electronique/,


consulté le 01/12/2020.

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