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Thème 4 : L’impact du numérique sur la vie de l’entreprise

Chapitre 5 (Droit) Les contrats de vente et de services numériques

Compétences Savoirs associés


- Qualifier et analyser des clauses des - La preuve électronique
contrats relatives à une vente ou à une - Le contrat de vente électronique
prestation de service numérique entre - Le contrat de prestations de services
professionnels. numériques

Le développement de la digitalisation et des échanges entre particuliers et professionnels


a nécessité une évolution du droit commercial dans le domaine de la preuve et des
contrats numériques.

1. Les conditions de la valeur probante des documents numériques.


Selon l’article 1366 du Code Civil « l’écrit électronique a la même force probante
qu’un écrit sur papier sous réserve que la personne dont il émane puisse être
clairement identifiée et qu’il soit établi et conservé dans des conditions de nature à en
garantir l’intégrité.

La signature électronique est un procédé permettant de garantir l’authenticité de


l’expéditeur et vérifier l’intégrité du message reçu.

L’EDIAS règlement de l’Union Européenne fournit un cadre légal et pratique à


l’utilisation de la signature électronique. Elles doivent garantir l’intégrité du document
signé et permettre d’identifier son signataire.

Afin de signer des contrats à distance les entreprises utilisent de plus en plus des
logiciels (notamment dans l’immobilier) tels que You Sign qui permettent de signer
des contrats à distance grâce un lien envoyé aux deux parties.

Le courriel n’est pas un procédé fiable d’identification et ne garantit pas le lien avec le
contenu du mail. Il s’agit d’un commencement de preuve qu’il appartiendra au juge
d’apprécier en cas de litige.

2. La qualification et l’analyse des clauses d’un contrat de vente électronique


avec les consommateurs

Le contrat conclu par voie électronique obéit au régime général des contrats
conclus à distance, mais pour renforcer la protection du consommateur certains
points ont été renforcés.

A - La protection du consommateur avant l’achat en ligne

- Le professionnel doit informer l’internaute sur l’utilisation de cookies et obtenir


son consentement et lui proposer un moyen de les refuser.
- L’internaute doit donner son consentement à l’inscription de newsletters, indiquer
la finalité de cette newsletter et permettre le désabonnement.
- Les professionnels doivent respecter les règles relatives à la collecte des données
personnelles (données nécessaires, consultation, modification, suppression du
compte possibles)

Nathalie Azoulay – Octobre 2023


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Chapitre 5 : Les contrats de vente et de services numériques
CEJM 2ème année
- Le vendeur doit communiquer son identité et ses coordonnées et fournir les
informations relatives aux caractéristiques techniques
- Le client doit pouvoir consulter les conditions générales de vente (CGV)
- L’e-commerçant doit fournir au client des informations sur la description des
produits et des services, le prix, les délais de livraison, les moyens de paiement et
le droit de rétractation.

B – La protection du consommateur lors de la conclusion de la vente

Les articles 1369-4 et 1369-5 du Code Civil fixent les conditions particulières
auxquelles doit répondre la formulation de l’offre et de l’acceptation sur Internet.
L’offre du professionnel doit énoncer :

- Les étapes à suivre pour conclure le contrat


- La procédure du double-clic : le consommateur remplit son panier et peut le
modifier avant de le valider (1er clic) puis le consommateur confirme sa
commande (2ème clic).
- Le prix unitaire et total avec la totalité des frais inclus (frais de port, taxes
diverses) doit être mentionné lors de la commande.

C – Le droit de rétractation

Selon l’article L221-28 du Code de la Consommation il permet à l’acheteur de


revenir sur sa décision d’achat dans un délai 14 jours à compter de la signature du
contrat pour une prestation de services ou à compter de la livraison du bien pour une
vente de produit. En sont exclus certains produits comme les produits personnalisables
avec initiales par exemple et les biens numériques téléchargés dès que la commande est
validée (ebooks, musique téléchargeable).

Le client n’a pas à se justifier ni à payer de pénalité. Le professionnel peut proposer un


délai plus long. Le droit de rétractation s’applique si le produit est soldé, déstocké ou
d’occasion. Le décompte du délai de rétractation commence le lendemain de la signature
du contrat. Si ce délai expire un samedi, un dimanche ou un jour férié, il est prolongé
jusqu’au premier jour ouvrable suivant.

S’il souhaite se rétracter le consommateur doit avertir le professionnel dans les 14 jours
après réception de sa commande. Le consommateur ne supportera que les coûts directs
(prix du produit et frais de livraison) sauf s’il accepte de prendre en charge les coûts
indirects ou s’il a omis d’en faire mention.

Depuis le 28 Mai 2022 les sites de e-commerce sont soumis à de nouvelles obligations
comme la mise à disposition d’un formulaire de rétractation.

3. La qualification et l’analyse des clauses d’un contrat de prestation de services


numériques entre professionnels.
Les contrats de prestation de services numériques (hébergement de données,
développement de logiciels ou de sites internet) nécessitent la pleine collaboration
du client à l’aide d’un cahier des charges.

Le prestataire s’oblige à informer son client et à le conseiller sur les choix


techniques à faire. Certaines clauses doivent être rédigées avec soin comme :

Nathalie Azoulay – Octobre 2023


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Chapitre 5 : Les contrats de vente et de services numériques
CEJM 2ème année
- La clause de confidentialité : L’accord de confidentialité peut être soit réciproque
soit unilatéral. Un contrat réciproque engage toutes les parties à sécuriser
l’information et à respecter la confidentialité de ses collaborateurs. Un
arrangement unilatéral ne protège qu’une seule partie, en obligeant l’autre à ne
dévoiler aucune de ses informations confidentielles (Voir exemple polycopié donné
en classe).

- La clause de réversibilité est une disposition contractuelle qui a pour objectif de


définir les conditions dans lesquels le client recouvrera la maîtrise de l’objet du
contrat et éventuellement d’obtenir sa résiliation. Pour des prestations
informatiques et de services généraux cette réversibilité pourra conduire à une
reprise en main totale des services concernés soit le transfert à un autre prestataire.

- Les clauses relatives au contenu des données et aux droits d’auteur afin de
récupérer ses données et ses droits d’auteur lors de la cessation du contrat

- La clause d’indexation au pourcentage :

Dans le cas d’un contrat à exécution successive, s’ajoute au montant les conditions de
son évolution au cours du contrat. On peut envisager un pourcentage qui fixe
l’augmentation du prix sur une période où il est possible de prévoir une indexation du
prix en fonction d’un indice de référence. En matière informatique l’indice de référence
est l’indice Syntec qui mesure l’évolution du coût de la main d’œuvre, essentiellement de
nature intellectuelle, pour des prestations fournies.

Il est interdit de fixer une clause d’indexation fondée sur le niveau général des prix ou
des salaires, ou sur le prix de biens, produits ou services qui n’a pas de relation directe
avec l’objet du contrat.

Nathalie Azoulay – Octobre 2023


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