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Intervention Maître Erwan Tréhiou

Mise en place et exploitation d’une


Marketplace - Enjeux et aspects
juridiques

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Place de marché – Marketplace - Introduction

- Définition : «  espace virtuel permettant de mettre en relation des vendeurs et des acheteurs
potentiels pour effectuer des transactions de biens et/ou de services. »

- La plateforme est gérée par un tiers de confiance (l’opérateur ou l’éditeur), en charge de


fluidifier, superviser et sécuriser les interactions entre les acheteurs et les vendeurs.

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Place de marché – Marketplace - Introduction

Un espace vertueux qui profite à tous les acteurs :

- Le consommateur bénéficie d’un large choix de services, produits et prix, et il effectue son
achat dans un espace sécurisé

- Le vendeur gagne en visibilité et élargit son champ de commercialisation

- L’opérateur peut élargir son offre et mutualiser les coûts (et ainsi augmenter ses marges)

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Place de marché – Marketplace - Introduction

Une plateforme qui présente cependant des problématiques juridiques à différents niveaux :

- sur la sécurisation des relations contractuelles

- sur les obligations d’information

- sur la protection et la confidentialité des données à caractère personnel

- sur la sécurisation des paiements

- sur les obligations fiscales et sociales


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Place de marché – Marketplace - Introduction

Une plateforme qui présente également des


problématiques juridiques au regard du domaine d’activité :

- sur la qualité de la plateforme au regard du Code du tourisme

- sur les conséquences réglementaires qui en découlent

- sur les conséquences en matière de relations contractuelles avec les


différents utilisateurs

- sur les conséquences en matière de responsabilité


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Partie 1 – L’obligation d’information

Le décret n°2017-1434 du 29 septembre 2019 précise les obligations incombant à tout opérateur de
plateforme en ligne et lui impose une obligation d’information loyale, claire et transparente sur :

- Les conditions de référencement, de classement et de déréférencement des contenus auxquels il


permet d’accéder,

- Le fonctionnement du service d’intermédiation qu’il propose permettant la mise en relation par voie
électronique de plusieurs parties en vue de la vente d’un bien ou d’un service.

L’obligation d’information de l’opérateur varie en fonction de la nature de son activité, selon qu’il contribue
à la mise en relation de plusieurs parties ou qu’il se contente de classer ou référencer des contenus
(moteur de recherche).

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Partie 1 – L’obligation d’information

Les obligations applicables aux opérateurs permettant la mise en relation de plusieurs parties :

Tout opérateur de plateforme en ligne permettant la mise en relation de plusieurs parties, doit préciser :

- La qualité des personnes autorisées à déposer une offre de biens et de services, et notamment leur statut
de professionnel ou de consommateur,

- Le descriptif du service de mise en relation, ainsi que la nature et l’objet des contrats dont il permet la
conclusion,

- Les cas échéant:

- Le prix du service de mise en relation et de tout service additionnel payant


- Les modalités de paiement et le mode de gestion de la transaction financière
- Les assurances et garanties par l’opérateur, 8
- Les modalités de règlement des litiges
Partie 1 – L’obligation d’information
Les obligations applicables aux opérateurs permettant la mise en relation de
plusieurs parties :

- La qualité de l’offreur, selon que l’offre est proposée par un professionnel ou par un consommateur

- Préalablement au dépôt de l’offre, les sanctions encourues par l’offreur s’il agit à titre professionnel
alors qu’il se présente comme un consommateur/non-professionnel (article L.132-2 du Code de la
consommation)

- Pour chaque offre :

- Les prix total des biens ou services proposés (y compris les éventuels frais de mise en relation et frais
supplémentaires exigibles)

- Le droit de rétractation ou l’absence de droit de rétractation dans le cas des places de marché liées au tourisme

- L’absence de garantie légale de conformité et de garantie des vices cachés,

- Les dispositions du Code civil relatives au droit des obligations et de la responsabilité civile applicables à la 9
relation contractuelle, par l’affichage d’un lien hypertexte.
Partie 1 – L’obligation d’information
En pratique : comment remplir ses obligations d’information
précontractuelles et contractuelles ?

- Par la rédaction d’un document de « Fonctionnement du site »,


comprenant les informations suivantes:

- Les conditions de référencement, de classement et de déréférencement des


contenus auxquels il permet d’accéder,
- Les critères de classement par défaut des contenus et offres de biens ou
services
- Le cas échéant, l’existence d’un lien capitalistique ou d’une rémunération entre
l’opérateur et d’utilisateur-vendeur (si ce lien influence le référencement ou le
classement)
- Le critère de classement utilisé ainsi que la définition de ce critère
- La qualité des personnes autorisées à déposer une offre de biens et de services,
et notamment leur statut de professionnel ou de consommateur, 10
- Le descriptif du service de mise en relation, ainsi que la nature et l’objet des
contrats dont il permet la conclusion,
Partie 1 – L’obligation d’information
En pratique : comment remplir ses obligations d’information précontractuelles et
contractuelles ?

Par la rédaction d’un document de « Conditions Générales d’Utilisation », comprenant notamment


les informations suivantes:

- Les prix total des biens ou services proposés (y compris les éventuels frais de mise en relation et frais
supplémentaires exigibles)

- Le droit de rétractation ou l’absence de droit de rétractation dans le cas des places de marché liées au tourisme

- L’absence de garantie légale de conformité et de garantie des vices cachés,

- Les dispositions du Code civil relatives au droit des obligations et de la responsabilité civile applicables à la relation
contractuelle, par l’affichage d’un lien hypertexte.

Le cas échéant:

- Le prix du service de mise en relation et de tout service additionnel payant


- Les modalités de paiement et le mode de gestion de la transaction financière 11
- Les assurances et garanties par l’opérateur,
- Les modalités de règlement des litiges
Partie 1 – L’obligation d’information
En pratique : illustrations concrètes

Sur le site d’AIRBNB

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Partie 1 – L’obligation d’information
En pratique : illustrations concrètes

Sur le site d’AIRBNB

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Partie 1 – L’obligation d’information
En pratique : illustrations concrètes

Sur le site de RECEPTIVTOUR

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Partie 1 – L’obligation d’information
En pratique : illustrations concrètes

Sur le site de BOOKING

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Partie 2 – La sécurisation des relations contractuelles

- L’obligation de délivrer une information loyale, claire et transparente à


l’ensemble de ses utilisateurs, ainsi que la sécurisation des liens entre
l’éditeur et les utilisateurs-consommateurs  mise en place de Conditions
Générales d’utilisation (« CGU »)

- L’obligation de permettre aux vendeurs de remplir leurs obligations


d’information  communication par le vendeur de ses Conditions
Générales de Vente (« CGV »)

- L’obligation de conclure un contrat entre l’éditeur et les commerçants


(« CGS »)

- L’obligation de conclure un contrat avec le prestataire de développement de


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la Marketplace (contrat de prestations informatiques)
Partie 2 – La sécurisation des relations contractuelles

PRESTATAIRES
INFORMATIQUES

CONTRAT DE PRESTATIONS INFORMATIQUES

EDITEUR DE LA CONDITIONS GENERALES


PDM D’UTILISATION
CONDITIONS GENERALES DE
SERVICE

UTILISATEURS- UTILISATEURS-
VENDEUR CLIENTS
CONDITIONS GENERALES DE VENTE 17
Partie 2 – La sécurisation des relations contractuelles

Le contenu des Conditions Générales d’utilisation

- Objet : définir les conditions et modalités selon lesquelles l’éditeur fournit le


service aux utilisateur-consommateurs

- Clauses relatives aux éléments de propriété intellectuelle

- Clauses relatives à l’accessibilité du site

- Clauses relatives au fonctionnement du compte client (si existant)

- Clauses relatives aux garanties et à la responsabilité

- Clauses relatives au périmètre du service et à son étendue


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- Autres : élément central est la personnalisation
Partie 2 – La sécurisation des relations contractuelles

Le contenu des Conditions Générales de Vente de l’utilisateur-vendeur

- Objet : définir les conditions et modalités selon lesquelles


l’utilisateur-vendeur fournit les prestations (hébergement,
restauration…) aux utilisateur-consommateurs

- Laissé à l’appréciation des utilisateurs-vendeurs, mais les CGS


peuvent contenir des clauses à insérer par le vendeur dans ses
propres CGV

- Possibilité de proposer des CGV « types » pour les utilisateurs-


vendeurs : risqué compte tenu du manque de personnalisation 19
Partie 2 – La sécurisation des relations contractuelles

Le contenu du Contrat de prestations informatiques

- Objet : définir les conditions et modalités selon lesquelles le prestataire


réalise les prestations de déploiement et de maintenance de la plateforme

- Enjeux : livraison d’une plateforme conforme aux attentes de l’éditeur –


Maintien de la plateforme en conditions opérationnelles

- Risques : plateforme inaccessible ou non-conforme, responsabilité de


l’éditeur mise en jeu par les utilisateurs

- Contenu du contrat : définition d’un cahier des charges, livraison des livrables
et mise en place d’une procédure de réception contradictoire, définition des
obligations du prestataire, périmètre et engagements dans le cadre de la 20
maintenance corrective/évolutive, garanties, hébergement, RGPD…
Partie 2 – La sécurisation des relations contractuelles

Le contenu des Conditions générales de Service

- Objet : définir les conditions et modalités selon lesquelles l’éditeur donne accès à sa
plateforme à l’utilisateur-vendeur

- Définition des engagements du vendeur

- Définition des engagements de l’éditeur

- Protection de vos éléments de propriété intellectuelle

- Définition des responsabilités de chacune des parties

- Définition du périmètre du service


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- Définition des obligations de chacune des parties en matière de protection des
données à caractère personnel
Partie 3 – La responsabilité des éditeurs de Marketplace
envers les utilisateurs
La responsabilité envers les utilisateurs (consommateurs et vendeurs) :

La Marketplace a pour objet une mise en relations entre différents acteurs ; sa


responsabilité est donc limitée à cette mise en relation. Il en résulte :

- Une exonération de la responsabilité de la Marketplace en cas de mauvaise


exécution du contrat par l’utilisateur-vendeur (non conclusion de la vente,
non paiement du prix, absence de prestation, non conformité du service
vendu…),

- Une exonération de responsabilité de la Marketplace en cas de dommages


ou de préjudices causés par les utilisateurs-consommateurs aux utilisateurs-
vendeurs,
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- Une exonération de la responsabilité de la Marketplace en cas de divulgation
d’informations inexactes,
Partie 3 – La responsabilité des éditeurs de Marketplace
envers les utilisateurs
La responsabilité envers les utilisateurs (consommateurs et vendeurs) :

Une exonération de responsabilité remise en cause en cas de :

- rôle actif de la Marketplace : ce « rôle actif » est déterminé en fonction de la


manière dont la Marketplace gère les offres présentes sur sa plateforme
(simple rôle de classement des offres, communication et médiation en cas de
conflit avec les consommateurs, garantie de paiements… ou rôle plus
important dans la relation contractuelle)

- gestion des retours par les utilisateurs sur les offres proposées suite à des
signalements (non-suppression d’offres frauduleuses par exemple).

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Partie 3 – La responsabilité des éditeurs de Marketplace

La responsabilité dans le cadre de pratiques commerciales déloyales

- Définition : une pratique commerciale est déloyale lorsqu'elle est contraire aux
exigences de la diligence professionnelle et qu'elle altère ou est susceptible d'altérer de
manière substantielle le comportement économique du consommateur normalement
informé et raisonnablement attentif et avisé, à l'égard d'un bien ou d'un service (Article
L.121-1 Code de la consommation).

- Exemple : LEBONCOIN condamné pour avoir diffusé dans ses CGU des informations
inexactes concernant la vérification des annonces publiées sur sa plateforme

- Exemple : UBER POP : la société avait fourni « de façon ambiguë des informations
substantielles sur les caractéristiques essentielles du service, et notamment sur le statut
de particulier ou de professionnel ainsi que sur le type d'assurance, particulier,
covoiturage ou professionnel nécessaire pour garantir leur responsabilité civile, et par
des communications commerciales incitant les consommateurs à utiliser le service de
transport à but lucratif par des conducteurs particuliers UberPop en omettant ou en 24
dissimulant une information substantielle sur les caractéristiques essentielles du service
Partie 3 – La responsabilité des éditeurs de Marketplace

En pratique : comment limiter et cadrer sa responsabilité en qualité d’éditeurs


de Marketplace envers ses utilisateurs :

- Respecter les obligations d’informations précontractuelles et contractuelles


par la mise en ligne des documents nécessaires (CGU et Fonctionnement du
site) et par l’affichage des mentions obligatoires relatives aux services fournis,

- Limiter son rôle à la simple « intermédiation » entre les différents acteurs

- Sécuriser ses relations avec les utilisateurs-vendeurs par la conclusion d’un


contrat reprenant l’ensemble des engagements des parties et délimitant les
périmètres de responsabilité respectifs,

- Traiter les retours utilisateurs et en tirer les conséquences (exclusion /


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déréférencement) en respect des conditions contractuelles et de
fonctionnement de la Marketplace
Partie 4 – La protection des données à caractère personnel

- L’éditeur d’une place de marché est responsable de certains traitement de données à caractère
personnel qu’il diligente : il doit donc assurer la sécurité et la confidentialité des données des
utilisateurs de la plateforme  il agit en qualité de « responsable de traitement »

- L’opérateur agit en qualité de « sous-traitant » ou « destinataire » au sens du RGPD des vendeurs


présents sur sa plateforme  cela entraine des obligations pour l’éditeur

- Les enjeux liés au respect des dispositions en matière de protection des données à caractère
personnel :
- Sanction par la CNIL ou par une juridiction saisie par une personne concernée
- Différentiation concurrentielle
- Renforcement de la confiance des utilisateurs
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Partie 4 – La protection des données à caractère personnel

PRESTATAIRES
ATTENTION : l’information INFORMATIQUES
des personnes concernées (sous-traitant)
incombent à l’éditeur et au
vendeur, les obligations de
chacune des parties se CONTRAT DE PRESTATIONS INFORMATIQUES
cadrent contractuellement.
EDITEUR DE LA
PDM POLITIQUE DE
(Responsable de CONFIDENTIALITE + CGU
CONDITIONS GENERALES DE traitement / Sous-traitant
SERVICE ou destinataire)

UTILISATEURS-
UTILISATEURS-
VENDEUR
(Responsable de CLIENTS
traitement / Personne (Personne concernée)
concernée) CONDITIONS GENERALES DE VENTE + 27
POLITIQUE DE CONFIDENTIALITE
Partie 4 – La protection des données à caractère personnel

Les obligations de l’éditeur en matière de protection des données :

- Une obligation d’information : les utilisateurs doivent être informés de la nature des données stockées et
utilisées par la Marketplace ainsi que de la finalité de leur utilisation. Il convient également de les
informer de l’ensemble de leurs droits liés à la protection des données à caractère personnel

- Une obligation liée au consentement des utilisateurs : le consentement des individus doit être requis
conformément aux dispositions légales (phrase simple et claire)

- L’obligation de se conformer aux dispositions du RGPD et le la Loi Informatique : désignation d’un DPO,
mise en place d’un registre du traitement, mise en places des mesures techniques et organisationnelles
permettant d’assurer la sécurité et la confidentialité des données…

- L’obligation d’organiser ses relations contractuelles : l’éditeur doit mettre en place une organisation
contractuelle performante permettant d’organiser les obligations de chacun 28
(éditeur/prestataires/utilisateurs-vendeurs) en matière de protection des données à caractère personnel
Partie 4 – La protection des données à caractère personnel

En pratique : comment se mettre en conformité et limiter sa responsabilité ?

- Mise en place d’une politique de confidentialité : ce document doit être accessible sur la
plateforme, gratuitement et librement, et vient informer les utilisateurs de la nature des données
collectées et stockées, de la finalité des traitements, de leurs droits…

- Mise en place des « opt-in » sur la plateforme : il convient de mettre en place des cases à cocher
permettent aux utilisateurs de valider leur consentement aux traitements, lorsque cela est nécessaire

- Intégration des clauses spécifiques à la protection des données à caractère personnel dans les
contrats conclus avec les tiers : l’ensemble des documents contractuels (CGU, CGV, CGS, contrat de
prestations…) doit comporter des mentions relatives à la protection des données, en fonction des
qualités de chacune des parties, afin de déterminer les droits et obligations de chacune des parties
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- Réaliser un programme de mise en conformité « interne » de sa structure
Partie 5 – La qualité de l’éditeur dans le cadre du droit du
tourisme
Le principe : le registre des opérateurs de voyages et de séjours recense toutes les personnes
physiques ou morales qui élaborent et vendent ou offrent à la vente dans le cadre de leur
activité commerciale, industrielle, artisanale et libérale :
- des forfaits touristiques ;
- des services de voyages portant sur le transport, le logement, la location d'un véhicule ou
d'autres services de voyage qu'elles ne produisent pas elles-mêmes.

Le registre recense également les personnes physiques ou morales qui facilitent aux voyageurs
l'achat de prestations de voyages liées au sens de l'article L. 211-2 du Code du tourisme.

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Partie 5 – La qualité de l’éditeur dans le cadre du droit du
tourisme
Question : les collectivités et offices de tourisme sont-ils concernés ?

- Article L.211-1 du Code de tourisme : « Le présent chapitre n’est pas applicable aux personnes qui ne
proposent des forfaits, des services de voyage ou ne facilitent la conclusion de prestations de voyage liées
qu’à titre occasionnel, dans un but non-lucratif et pour un groupe de voyageurs uniquement. »

- Article L.211-2 du Code de tourisme : « Un professionnel est une personne physique ou morale, qu’elle soit
privée ou publique, qui agit [..] aux fins qui entrent dans le cadre de son activité commerciale, industrielle,
artisanale ou libérale en ce qui concerne des contrats relevant du présent chapitre, qu’elle agisse en
qualité d’organisateur, de détaillant, de professionnel facilitant une prestation de voyage liée ou de
prestataire de service de voyage. »

- Article L.211-2 du Code du tourisme : « Un organisateur est un professionnel qui élabore des forfaits
touristiques et les vend ou les offre à la vente, directement ou par l'intermédiaire d'un autre professionnel
ou encore conjointement avec un autre professionnel, ou un professionnel qui transmet les données du 31
voyageur à un autre professionnel conformément au e du 2° du A du II. »
Partie 5 – La qualité de l’éditeur dans le cadre du droit du
tourisme
Question : les collectivités et offices de tourisme sont-ils concernés ?

- Il résulte des dispositions légales applicables qu’à ce jour, il existe une véritable incertitude sur la qualité des Marketplace et
sur leur obligation d’immatriculation, pour les raisons suivantes:

- La position d’ATOUT France : « Au regard des articles L. 211-1, L. 211-3 et L. 211-18 III du Code du tourisme, les agents de
voyages ou les opérateurs de voyages et de séjours se définissent exclusivement par l’activité qu’ils exercent. Leur qualité
d’opérateur de voyages ne dépend ni de leur statut, ni encore d’obligations particulières qui leur seraient imposées ou non par
une autre réglementation. Ainsi, lorsqu’ils interviennent à titre onéreux pour faciliter la conclusion d’un contrat “touristique”,
les apporteurs d’affaires, […] les sites ou centrales de réservation en ligne d’hébergements ou d’autres produits touristiques,
[…] sont soumis à l’obligation d’être immatriculés pour pouvoir exercer légalement cette activité professionnelle. »

- La position de la doctrine : « seules les personnes qui s’immiscent dans la vente, qui participent à son exécution, devraient être
soumises aux dispositions du Code du tourisme et non pas toutes celles qui en facilitent la conclusion. »

- La position d’ATOUT France peut être vue comme irréaliste, mais il conviendrait soit d’attendre les prochaines jurisprudences
(notamment concernant les plateformes comme Airbnb) soit d’interroger ATOUT France ou le Ministère chargé du tourisme. 32
Partie 6 – Foire aux questions

Question : l’éditeur d’un site web proposant des services de voyage et


des prestations de voyage liées doit-il être immatriculé ?

Comme indiqué, il existe à ce jour une véritable incertitude sur l’obligation pour les
places de marché de s’immatriculer auprès d’ATOUT France.

A notre sens, le périmètre de la loi semble bien prendre en compte les personnes
qui « offrent un service », mais cela semble aller en-dehors de l’esprit de la loi
concernant les places de marché.

Il convient d’attendre une précision de la part de la jurisprudence, de la doctrine ou 33


du Ministère en charge du tourisme.
Partie 6 – Foire aux questions

Question : l’internaute peut-il engager la responsabilité de l’éditeur en cas de


problème lors de son séjour?

La responsabilité de l’éditeur ne pourra être engagée si celui-ci a parfaitement :

- réalisé ses obligations d’information, notamment à travers un affichage sur


son site au moment de la commande,
- rédigé ses conditions générales de vente, accessibles sur le site librement,
- cadré ses relations avec les utilisateurs-vendeurs et le prestataire
informatique,
- joue un rôle passif dans le traitement des commandes 34
Partie 6 – Foire aux questions

Question : quelles sont les bonnes pratiques à mettre en place?

- Disposer de documents contractuels performants avec l’ensemble des acteurs :


- CGU pour cadrer les relations avec les utilisateurs,
- CGS pour cadrer les relations avec les vendeurs,
- Contrat de prestations pour cadrer les relations avec les prestataires informatiques
- Disposer d’un document lié au fonctionnement de la plateforme, librement accessible sur toutes
les pages
- Disposer d’une politique de confidentialité accessible librement sur la plateforme,
- Opérer une « mise en conformité RGPD »
- Veiller aux évolutions jurisprudentielles /réglementaires/doctrinales concernant le statut des
Marketplace
- Engager un processus de transparence envers les utilisateurs sur le service en lui-même (critères
de classement, référencement, déréférencement…) 35
- Réaliser ou faire réaliser un audit général préalablement à la mise en ligne de la plateforme
Partie 6 – Foire aux questions

Question : quels sont les « comportements » à éviter ?

- Sous-estimer la matière contractuelle,

- Diffuser des informations erronées aux utilisateurs,

- Ne pas se préoccuper des problématiques liées aux données personnelles

- Ne pas vérifier l’opposabilité des documents contractuels aux cocontractants

- Travailler avec des prestataires informatiques défaillants


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- Ne pas se faire accompagner par des professionnels
Merci pour votre attention

Erwan TREHIOU – Avocat Associé


Cabinet LEXIC AVOCATS
Email : etrehiou@trehiou-conseils.fr
Tel : 04.76.43.94.71

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Journée Thématiques
MERCI
Place de Marché
Auvergne Rhône Alpes

20 juin 2019

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