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Gérer une boutique de site culturel
Club des sites ADT Alsace
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Une boutique de site culturel est indispensable dans la logique d’une structure d’accueil des
publics. Comme son nom l’indique, c’est un commerce. Cependant, ce n’est pas un commerce
ordinaire puisqu’il est situé dans une structure culturelle dont la vocation première n’est pas
commerciale. La boutique de site culturel doit donc intégrer les deux logiques de son nom :
commerce et culture, un nouveau concept.
Cette généralisation de la boutique dans un site culturel, dont l’objectif premier est d’être un
espace d’éducation, répond à plusieurs logiques.
La boutique de site culturel est un service à part entière qui fait partie des missions de
l’institution en ce sens qu’elle améliore les services proposés. C’est une valeur ajoutée.
Un outil de communication :
Illustrant les collections et la thématique développée par le site, les objets vendus
renforcent et diffusent le message culturel.
Certains publics pensent que la culture n’est pas faite pour eux. Pénétrer dans une
boutique de site culturel constitue pour eux une première approche et appropriation du
site.
C’est pourquoi les espaces commerciaux doivent être intégrés à la politique culturelle de
l’établissement et traités avec le même soin que les autres éléments de l’exposition.
Ils doivent contribuer à la diffusion des connaissances, par la mise en vente d’ouvrages, de jeux
éducatifs, plus largement, par le choix des produits et particulièrement les produits dérivés créés
spécifiquement pour l’établissement. Ils doivent donner de celui-ci une image de qualité.
- Refléter l’image du site : mettre en place des produits qui correspondent au thème traité.
- Contribuer à renforcer l’image positive du site : l’équipe de vente doit avoir le sens de
l’accueil, doit pouvoir répondre aux questions des visiteurs et satisfaire leur demande. Par le
sens de l’accueil de l’équipe, par le choix des produits, par les décors et l’ambiance, la boutique
participe pleinement à l’image positive du site.
- Devenir partie intégrante du site : les responsables de boutique doivent être intégrés dans
les équipes qui mettent en place les expositions et les animations.
Ils doivent savoir quelles nouvelles expositions sont prévues, à quel moment les groupes de
scolaires ou de touristes sont attendus et dans quelle proportion. La connaissance anticipée de
ces informations permettra de gérer au mieux les gammes et les quantités de produits à mettre
en place et le nombre de personnes nécessaires à la boutique à un moment T.
- Attirer les visiteurs : bien agencer la boutique, prévoir une bonne signalétique, la mettre en
valeur par une ambiance soignée et créer une identité.
- Identifier les acheteurs et répondre à leurs besoins : il faut connaître le type de public
qui visite le site. Avec une idée précise de la clientèle on peut adapter l’offre à la demande.
L’approche par le profil de consommation de l’offre culturelle permet de classer les visiteurs
de la façon suivante :
- Les primo-visiteurs : ils réalisent un taux de transformation de leur visite en achat de 1
pour 3. C’est le public majoritaire.
- Les visiteurs occasionnels : ceux qui viennent rarement au musée. Leur taux de
transformation est de 1 pour 5. Ils font souvent des achats d’impulsion.
- Les amateurs : ils font au moins 2 visites par an. Leur taux de transformation est de 1
pour 6. Ils achètent les nouveautés.
- Les assidus : ce sont des visiteurs réguliers et fréquents. Ils ont un taux de transformation
de 1 pour 5.
Une fois identifiés les acheteurs potentiels ou les cibles prioritaires, il faut définir le
positionnement de la boutique (son identité, son originalité) et réfléchir à l’assortiment de
produits permettant de répondre aux attentes des visiteurs.
Le positionnement est ensuite affiné par une politique de marketing mix adaptée. Ce sont les 4
P de l’offre : Produits (l’assortiment)/Prix/Place (présentation et agencement)/Promotion (et la
publicité).
Autre théorie : celle des 4 C plus tournée vers le client.
Customer value (la valeur ajoutée pour le client/Costs (le coût)/Communication /Convenience
(la commodité, le confort).
Il faut travailler sur l’ensemble de ces critères pour définir le positionnement de la boutique.
Le tableau ci-dessous permet de faire un tour d’horizon des différentes questions auxquelles il
faut réfléchir avant de se lancer dans un projet de boutique.
3. L’assortiment
L’assortiment est la totalité des références offertes par un point de vente. Dans les boutiques de
sites il est généralement constitué par quelques grandes familles de produits, à savoir : la librairie,
la papeterie, les affiches et cartes postales, l’audiovisuel, les gadgets, le textile de la personne, les
jeux et peluches pour enfants, les articles de décoration pour la maison, les bijoux et les montres,
la cosmétique, et les produits du terroir et/ou confiserie.
Les produits de revente sont des objets que l’on peut trouver ailleurs que dans les boutiques de
musées. Ils représentent en général la majorité des objets en raison de leur plus faible coût et des
marges réalisables. Il faut veiller à ce qu’ils illustrent bien la thématique du site.
Les produits griffés sont des produits existant sur le marché mais sur lesquels on fait apposer le
logo du musée. Ils permettent de proposer à la vente des produits personnalisés sans que le coût
soit trop important. Il faut néanmoins commander certaines quantités minimales. Ce sont de
bons vecteurs de communication car ils permettent de véhiculer la griffe du musée. Ils se
subdivisent en deux catégories :
• Les articles marqués sont des produits de grande consommation tels que les porte-clés,
les crayons, les gommes, ou les gadgets de mode, comme l’ont été les tapis de souris, que
l’on marque avec le logo du site.
• Les articles signés sont des produits de qualité portant la signature de l’établissement,
parfois doublement marqués puisqu’ils peuvent porter aussi la marque prestigieuse du
fabricant, tel un stylo Pierre Cardin.
Les produits dérivés sont des produits fabriqués exclusivement pour le musée. Ils se déclinent
de la façon suivante :
• La reproduction d’une pièce existant en collection (ex. : une lampe à huile gallo-
romaine). Seuls la taille et le matériau peuvent varier.
• Un produit qui résulte du savoir faire ou du savoir scientifique de l’établissement.
L’exemple nous est fourni par les publications écrites, audiovisuelles ou multimédia
diverses des sites (plaquette, monographies, ouvrages d’art, vidéos, CD-Rom) ou
directement issu des ateliers de production intégrés de l’établissement, telles les verreries
de l’écomusée de l’Avesnois, ou les chapeaux de l’atelier-musée du chapeau à Chazelles.
• La création d’artiste inspirée par une pièce de collection ou la thématique du musée :
exemple la vaisselle de papier du Louvre au décor de la Pyramide.
• Le produit dérobé (ou une recréation) réalisé à partir d’une représentation artistique
(exemple : reproduction d’un bracelet porté par une personne représentée sur un tableau.
Voir les objets dérobés de la RMN).
• Le produit détourné qui reprend un objet présent en collection, reproduit à l’identique,
mais détourné de son usage premier, comme par exemple une boucle de ceinture
présentée en broche ou une sculpture présentée en pendentif.
Pour bien suivre ses achats, il faut avoir en tête la loi des 20/80 (loi de Pareto) :
- 20% des références engendrent 80 % du CA
- 20% des fournisseurs représentent 80% du CA
Quant au nombre de références qu’il convient d’avoir, une règle communément admise est qu’il
faut diviser par 100 le nombre de visiteurs. Pour 30 000 visiteurs/an, il faut en principe 300
références en boutique. Mais le budget d’acquisition est évidemment un autre paramètre à
prendre en compte.
1. Parce que les produits ont des cycles de vie qui ne sont pas infinis.
Certains produits ont des cycles de vie relativement courts : gadgets, produits à la mode. Il faudra
veiller à ne pas commander des quantités trop importantes.
2. Parce que les consommateurs recherchent de la variété et des nouveautés. Il faut donc
composer son assortiment pour proposer à la fois des produits « durables », que le
consommateur s’attend à trouver (l’exemple le plus clair est celui de la carte postale ou du
catalogue du musée), et des nouveautés.
3. Parce que les publics changent au rythme des saisons, touristiques l’été, plutôt de proximité ou
scolaires en basse saison. Si la fréquentation locale est forte, il faut proposer des nouveautés tout
au long de l’année pour inciter la clientèle à revenir et la fidéliser. Il faut de plus adapter les
produits aux événements de l’année.
Dans l’idéal, il faudrait un taux de renouvellement de 30 à 40% chaque année.
Faire entrer dans son assortiment des nouveautés implique de faire de la place sur les rayons. Il
faut donc savoir écarter certains produits, certains provisoirement (on ne présente pas l’ensemble
d’une gamme de produits, par exemple), d’autres définitivement si l’analyse des ventes montre
que ces produits n’ont plus de succès. Si on est en rupture de stock, on ne renouvellera pas leur
commande. Si on en a encore en stock, on cherchera à les écouler à une période choisie, en
baissant leur prix par exemple et en les mettant à une place de choix.
Les CGV doivent contenir des mentions obligatoires : les conditions de vente proprement dites
(relatives au transfert de propriété, au transport, à la livraison, etc.) ; le barème des prix unitaires ;
les réductions de prix ; les conditions de règlement (délais, pénalités de retard).
Elles définissent les règles d’achat que l’entreprise met en place vis-à-vis de ses fournisseurs. Les
clauses essentielles qu’elles doivent contenir : objet du document, modalités financières,
modalités de paiement, conditions de paiement et factures, délais et pénalités en cas de
dépassement, conditions de livraison et réception, etc.
On se place ici côté acheteur, contrairement aux CGV où on se plaçait côté vendeur. Signées et
approuvées par les deux parties, elles ont valeur de contrat.
La loi Hamon définit les CGV comme le socle unique de relations commerciales. Cela ne veut
pas dire que le CGA n’ont aucune valeur. Si elles ont été signées par les deux parties, elles
doivent être respectées.
Le dépôt-vente
Le dépôt-vente est l’opération par laquelle un fournisseur confie une marchandise à un détaillant
qui en assume la garde et s’engage à l’exposer en vue de la vendre. Il doit la restituer à ce dernier
lorsqu’elle demeure invendue. La marchandise en dépôt-vente n’appartient pas au détaillant qui
ne doit pas la faire entrer dans ses stocks.
Si le dépôt-vente est un système qui est couramment pratiqué par les boutiques de musées car il
exclut tout risque lié à la mévente d’un produit, il doit être encadré par une convention qui en fixe
les modalités, et doit préciser notamment l’objet du dépôt, la quantité mise en dépôt, la durée du
dépôt, le prix d’achat de la marchandise une fois la vente réalisée, s’il est libre de fixer le prix de
vente au destinataire final ; dans le cas où le prix de vente est fixé par le fournisseur, quelle sera la
commission versée au détaillant ; qui est responsable des pertes éventuelles (démarque inconnue).
Toute personne physique ou morale qui édite ou imprime un livre est tenue de le déposer à la
BNF.
Chaque livre doit porter des mentions obligatoires : nom et adresse éditeur, nom et adresse
imprimeur, PV en euros, date du dépôt légal, date de fin de tirage, n° ISBN (International
Standard Book Number – Numéro International Normalisé du Livre) que l’on obtient auprès de
l’AFNIL (Agence Française pour la numérotation Internationale du Livre). Ces mentions doivent
se trouver sur la dernière page de couverture et la page précédant la page de titre.
4. La politique de prix
La première règle à savoir est que les prix sont fixés librement, sauf pour les produits réglementés
(voir plus loin). Chaque boutique peut donc avoir sa politique de prix.
La politique de prix est étroitement liée au positionnement de la boutique. Elle doit tenir compte
de l’environnement concurrentiel et de la structure des publics.
Le prix joue un rôle stratégique. Si on a une stratégie de pénétration, c’est à dire qu’on veut
rapidement se constituer une clientèle, on pratiquera des prix bas, en visant plutôt la quantité
vendue que la marge. A privilégier pour des publics scolaires et de proximité.
On peut avoir la stratégie inverse et fixer des prix supérieurs aux prix du marché. On valorise plus
le profit que la quantité vendue. C’est une option pour des produits hauts de gamme ou de luxe,
et pour des publics élitistes.
Dans la réalité, il faut combiner ces stratégies parce qu’il faut satisfaire tous les publics.
S’il est indispensable que la boutique de musée dégage une impression de qualité, il faut
néanmoins qu’elle propose des gammes de produits à tous les prix. Il s’agit donc de créer un
équilibre entre l’entrée de gamme, le milieu de gamme et le haut de gamme.
Critères
Le prix d’un article devrait être fixé selon les 5 critères suivants :
- le positionnement choisi (qui est fonction de ses publics et de l’image que l’on souhaite
donner)
- le coût de revient et la marge que l’on souhaite avoir
(PV = coût de revient + marge) (coût de revient = coût d’achat + frais)
- l’environnement concurrentiel (faire une veille des prix pratiqués par les concurrents)
- la demande : il faut veiller au prix psychologique qui est le prix qu’un consommateur
accepte de payer pour un produit. Au dessus de ce prix, il considère que c’est trop élevé par
rapport à ses besoins ; en dessous, il ne prend pas le risque d’une qualité insuffisante.
- la réglementation : interdiction de vendre à perte sauf exceptions (vente de produits
périssables, produits à caractère saisonnier)
Il faut aussi se demander si pour un produit donné, le prix est un critère déterminant dans
l’acte d’achat.
On peut proposer des prix d’appel sur certains produits (des produits courants que le client
trouvera aussi ailleurs) pour donner au consommateur l’impression que la boutique pratique
des prix abordables. En revanche, on peut prendre de grosses marges sur des produits haut de
gamme pour lesquels le prix élevé est pour le client un gage de qualité.
Notion de prix conseillé : c’est le prix auquel un fournisseur recommande (mais ne peut vous
obliger) de vendre son produit.
Le prix des livres neufs est fixe. C’est l’éditeur qui fixe le prix, le vendeur ne peut pas le modifier.
Un livre doit donc être proposé au même prix quel que soit le réseau de distribution : librairie,
grande surface, Internet, vente par correspondance… Le revendeur peut néanmoins accorder une
remise allant jusqu’à 5% maximum (mais il n’y a pas de remise possible en cas d’expédition, par
ex. pour Amazon).
Une exception au prix fixe : le revendeur peut appliquer un tarif inférieur au PV pour des
ouvrages édités depuis plus de 2 ans et dont le dernier approvisionnement remonte à plus de 6
mois.
Prix de lancement : l’éditeur peut fixer des prix de vente au public successifs différents. Le prix de
lancement, valable pendant une période déterminée, sera inférieur au prix de vente demandé au
bout de cette période.
Un prix de souscription est le prix de vente d’un livre à paraître. Dès la parution du livre en
librairie, le prix de souscription ne peut plus être utilisé.
L’affichage des prix est obligatoire, soit sur le produit lui-même, soit sur une étiquette à côté. Le
prix doit être visible de l’extérieur si les produits sont en vitrine. Ils doivent être affichés dans le
magasin si les produits sont à l’intérieur.
Le prix doit être donné en euros TTC. Pour les livres, le PV en euros doit être indiqué sur la
couverture extérieure, soit en impression, soit par étiquetage. Le nom de l’éditeur doit aussi
apparaître.
Le paiement
En cas de paiement par CB, si le vendeur propose ce mode de paiement : le vendeur est fondé à
exiger un montant minimal pour l’utiliser mais ceci doit être clairement affiché.
Le vendeur peut refuser un paiement par chèque si c’est affiché.
La délivrance d’un ticket ou d’une note n’est pas obligatoire sauf certains produits bien
particuliers.
La caisse enregistreuse
L’utilisation d’une caisse enregistreuse n’est pas une obligation à ce jour mais il faut pouvoir
justifier de l’intégralité de ses recettes. Aussi est-elle fortement conseillée. A défaut, il faut tenir
une comptabilité rigoureuse. A savoir : on peut enregistrer au global, quotidiennement, toutes les
opérations d’un montant inférieur à 76 euros.
Depuis 2018, il est obligatoire pour tous les commerçants assujettis à la TVA d’enregistrer leurs
paiements avec un logiciel comptable ou un système de caisse sécurisé et certifié, ne permettant
pas de supprimer ou de modifier des opérations en ne laissant pas de trace.
5. Le merchandising
Le merchandising est un terme qui regroupe l’ensemble des techniques permettant d’optimiser et
valoriser la présentation des produits d’un point de vente afin d’inciter le client à l’achat.
LES « 5 R »
La présentation est primordiale pour déclencher l’impulsion d’achat, la mise en rayon des
produits dans une boutique doit respecter une logique qui est fonction du comportement d’achat
du visiteur. Aussi l’agencement de la boutique doit-il être conçu avec le plus grand soin.
L’agencement
L’agencement de la boutique est une phase essentielle qui contribue à la fois à l’efficacité
commerciale et à l’image de la boutique. Il s’agit d’aménager les espaces, de concevoir le mobilier
et les petits équipements les plus adaptés à la bonne valorisation des produits et de créer, par la
couleur, par la lumière, par le choix des matériaux ou par la décoration, une ambiance propice à
l’acte d’achat et fidèle à l’image du musée.
Emplacement de la boutique
Le meilleur emplacement est en fin de visite mais accessible en début et avec vitrine sur rue.
La tendance droitière
La majorité des gens ont une tendance à se déplacer naturellement vers la droite.
- La zone chaude, zone avant du magasin, située aux abords de l’entrée, correspond à la zone de
circulation naturelle vers laquelle les clients se dirigent spontanément par réflexe droitier. On y
dispose les produits qui font l’objet d’achat d’impulsion, achats non prévus, mais le plus souvent
à forte marge.
-La zone froide est une zone de circulation incitée, en arrière et vers le fond du magasin qui est
naturellement moins fréquentée. On y place les rayons des produits recherchés spontanément
par les clients. Il faut les attirer vers la gauche en plaçant dans cette zone des produits dont la
vente est quasiment acquise (ex. : livres, carterie).
Zone Froide
Sens de circulation
Zone Chaude
Entrée
Le confort de circulation
Il faut veiller à laisser suffisamment d’espace de circulation entre les meubles et ne pas avoir un
coefficient d’occupation des sols trop élevé. L’idéal : entre 30 et 50%.
Le mobilier doit être mobile et modulable afin que l’agencement de la boutique puisse être
changé et adapté à de nouveaux assortiments. Avec 40% de renouvellement, les produits
d’aujourd’hui ne sont pas ceux de demain. Il faut pouvoir déplacer les étagères, changer la
disposition, bouger les meubles. Cela permet de relancer les ventes.
Il faut prévoir des espaces de stockage (qui ferment tous avec la même clé) au bas des étagères de
présentation et dans les meubles bas. Les accessoires de présentation sont très importants pour
donner du rythme aux rayons. On peut les trouver chez Rétif ou Promuseum.
La mise en scène
Une première mise en scène est donnée par l’agencement général de la boutique qui par le choix
des matériaux, des couleurs, du mobilier, par la signalétique, donne une ambiance, une
atmosphère, qui doit être en cohérence avec l’image et l’identité du musée.
Concernant les matériaux, on sait par exemple, qu’un plancher classe la boutique en haut de
gamme, un revêtement plastifié donne un style moyen de gamme, plutôt familial et fonctionnel.
Les couleurs participent fortement à l’ambiance générale et doivent être choisies en fonction du
contexte muséal. Sauf exceptions, il est préférable de privilégier les couleurs douces parce qu’on
s’en fatigue moins mais on peut utiliser ponctuellement des couleurs plus vives pour des gadgets,
des objets plus branchés. On peut utiliser certaines couleurs parce qu’elles font sens et rappellent
la thématique du musée : le bleu dans un musée maritime, le vert dans un musée consacré au
monde rural, etc.
Ensuite il faut mettre en scène les objets et dépasser l’objectif strictement utilitaire vu auparavant.
Il faut donc créer des univers. Par exemple, l’univers de l’enfant : il pourra être composé de
Les mises en scène peuvent aussi être événementielles : décors en fonction des saisons, des
fêtes de Noël, des expositions temporaires…
Il peut être utile de faire appel ponctuellement aux compétences d’un étalagiste qui sensibilisera le
personnel à la plus value apportée par la mise en scène et lui permettra d’acquérir les techniques
de base participant à la réussite d’une mise en scène.
Ratios à connaître
Les ratios ci-dessous doivent permettre d’estimer le coût d’aménagement et de
fonctionnement ainsi que le chiffre d’affaires et la rentabilité d’une boutique.
Base de calcul Commentaires
Indices à suivre
Le panier moyen visiteur Correspond au pouvoir d’achat moyen effectif d’un Calcul :
visiteur du musée exprimé dans la boutique par ses achats. C.A. T.T.C. Boutique
Il convient d’intégrer tous les entrants sur le site, les Nombre de visiteurs
entrées gratuites comme les entrées payantes.
Avoir trop de stock immobilise de l’argent, crée des problèmes de place, et engendre des risques
d’articles périmés. Par ailleurs, la gamme de produits doit idéalement être renouvelée de 40 à 50%
par an. Il faut donc bien réfléchir avant de passer des commandes en quantités importantes
même si les prix unitaires sont plus faibles.
Avoir trop peu de stock a pour conséquence qu’on ne peut pas répondre à la demande. On
risque de perdre des clients et du chiffre d’affaires et de créer du mécontentement.
Il est donc très important de suivre ses stocks afin de passer les commandes au bon moment.
Si un site fait 20 % de sa fréquentation en juillet, il fera 20 % de son chiffre sur ce mois. Il faut
donc être très vigilant sur les périodes de forte fréquentation.
Il faut également tenir compte de la programmation culturelle du site et toujours penser des
outils d’évaluation afin de pouvoir connaître les répercussions d’un évènement ou d’une
exposition sur les ventes.
Pour bien suivre ses stocks et ses achats, il faut avoir en tête la loi des 20/80 (loi de Pareto) :
- 20% des références engendrent 80 % du CA
- 20% des références engendrent 80% du CA
Le suivi des stocks se fait à l’aide de fiches de stocks qui peuvent être manuelles ou
informatisées.
Une fiche de stock répertorie le stock initial, les quantités entrées en stock (les commandes), les
quantités sorties (vendues). La différence entre les deux est le stock final théorique. Théorique car
il peut y avoir eu de la casse (c’est la démarque connue) ou des vols (démarque inconnue). Si on
déduit cette démarque qui évolue entre 2 et 4% du CA HT, on obtient le stock final réel.
Chaque tout début d’année, il faut compter physiquement les objets en stock. C’est l’opération
d’inventaire.
Outre les quantités en stock, il faut connaître la rotation des stocks, repérer les articles qui
restent longtemps en stock avant d’être vendus. En cas de faible rotation d’un produit, il ne faut
pas hésiter à baisser son prix pour inciter à la vente.
Un taux de rotation élevé est un stock qui tourne vite, donc moins de frais de stockage, des
produits plus récents, mais plus de commandes à passer et plus de risques de rupture.
Il est utile de s’équiper d’un logiciel de gestion de boutique pour automatiser ces tableaux de
bord. Il en existe plusieurs qui sont spécialisés dans la gestion des musées, dont certains allient les
fonctions billetterie et boutique.
Pour assurer un suivi efficace des ventes les tableaux de bord devraient porter sur les paramètres
suivants :
- CA TTC, CA HT
- Part des différents rayons en % du CA
- Nombre de visiteurs
- Nombre de clients boutique
- Paniers visiteur et acheteur
- Taux de transformation
- CA TTC au m2, CA HT au m2
- Suivi des stocks (stock initial, ventes, achats, stock final)
- Taux de rotation du stock
- Budget annuel d’acquisition
- Liste de fournisseurs (dépôt vente et revente), nombre
- Liste des références (produits) et nombre. Une règle communément admise est qu’il faut
diviser par 100 le nombre de visiteurs. 30 000 visiteurs = 300 références
- Top 20 des ventes par quantité, par fournisseur et par marge
- Prix moyen de vente
- Bénéfice
- Le point mort :
C’est le moment à partir duquel la boutique dégage un bénéfice
Formule de calcul
Le taux de marge représente le pourcentage de marge en fonction du coût d’achat HT. Il doit
permettre pour le moins de couvrir ses charges, et si possible de dégager un excédent.
Le taux de marque est le pourcentage de marge en fonction du prix de vente. Il varie de 17 à
75% en fonction des produits. Il est le plus bas pour l’alimentaire, il est bas sur les livres (30%)
et peut atteindre 75% sur des bijoux.
Une boutique de musée doit mettre en œuvre une politique de communication adaptée pour la
faire connaître et fidéliser ses clients.
Une des problématiques actuelles du packaging est la prise en compte accrue, par la société et les
consommateurs, de l’environnement.
Pour concilier le packaging et le développement durable, on peut utiliser des matériaux recyclés,
qu’il s’agisse de sacs plastique (attention à la durabilité) ou de papier cadeau (papier kraft).
Il ne faut pas perdre de vue qu’un emballage a des fonctions réelles : protéger un produit des
chocs (un emballage carton autour d’un mug ou d’un verre fragile) ; protéger un produit de la
pluie (rôle du sac plastique) ; valoriser un produit (rôle du papier cadeau ou de certains
conditionnements) ; communiquer sur le site (rôle des emballages marqués).
Il s’agit de trouver un juste milieu entre les considérations environnementales et les besoins
satisfaits par le packaging
« Animer » veut dire « donner vie à quelque chose, doter quelque chose de mouvement ».
Animer une boutique veut donc dire qu’on la fait vivre, qu’on la fait bouger (cf. la devise de la
boutique de l’historial de Vendée : La Librairie-Boutique, un espace toujours en mouvement !)
L’objectif est multiple : attirer une clientèle locale et favoriser son retour régulier ; donner envie à
de nouveaux clients de venir ; attirer l’attention sur des offres de produits spécifiques, par
exemple des livres, les objets liés à une nouvelle exposition temporaire ; contribuer à
l’augmentation du chiffre d’affaires qui en découle.
L’animation peut prendre diverses formes : elle consistera pour commencer, à renouveler
régulièrement ses gammes de produits, c’est indispensable au succès d’une boutique. Il s’agit
aussi de changer régulièrement la décoration de la boutique ou de la vitrine, pour attirer
l’attention et plonger les clients dans des univers différents.
L’animation prend le plus souvent la forme d’opérations particulières, telles que la venue d’un
écrivain pour une séance de dédicaces.
La clé de la réussite est la communication et la diffusion de l’information via tous les médias
habituels (affichages, presse écrite, radio, tracts, Internet)
- Séances de dédicace à l’occasion de la parution d’un ouvrage écrit par un écrivain local
ou un écrivain connu. A cette occasion on soignera particulièrement la présentation du
rayon livres en mettant en évidence, en grandes piles, le livre à dédicacer (exemple du
musée national du sport à Nice, voir son site Internet).
Il faut prendre en compte tous les supports d’information : publicités, contacts avec d’autres
musées, marchés de Noël, boutiques d’artisanat, recherches sur Internet, annuaires
professionnels, chambre de commerce, chambre des métiers, salons. Ceux-ci sont utiles non
seulement pour trouver des fournisseurs mais aussi pour suivre les tendances du marché et
découvrir des nouveautés. Il faut se créer un réseau d’échanges avec les professionnels du même
secteur d’activités pour éventuellement mutualiser les fournisseurs, et il faut consacrer du temps à
recevoir des représentants lorsque ceux-ci sollicitent des RV.
Tout ceci permettra petit à petit, et en y consacrant le temps nécessaire, de constituer une base de
données des fournisseurs.
Les salons
Il existe aussi des salons régionaux tel que le Salon Résonances (salon européen des métiers d’art)
Strasbourg, les 9, 10, 11,12 novembre.
- Contacter l’Institut national des métiers d’art (INMA: 23, av. Daumesnil - 75012 Paris
www.metiersdart-artisanat.com) pour connaître les artisans de sa région ou éventuellement, la
Chambre des Métiers locale.
- Se rendre aux différentes expositions organisées par les artisans d’art à l’occasion des Journées
européennes des métiers d’art (premier weekend d’avril).
De l’importateur au détaillant
Une fois que l’on a fait la recherche des fournisseurs potentiels, il faut s’assurer qu’il n’y a pas
trop d’intermédiaires dans le circuit d’approvisionnement car chacun d’entre eux prélève une
marge sur les produits qui transitent par eux. Plus le circuit entre le fabricant et le détaillant est
court, plus le prix d’achat des produits est intéressant.
Pour les produits de revente, le circuit le plus courant est celui qui va du fabricant à un
intermédiaire (un grossiste, un négociant) avant d’arriver au détaillant.
Pour des objets originaux et des créations locales, il faut s’adresser à des artisans d’art régionaux.
Ils peuvent proposer des produits uniques en vente exclusive. Il faut établir un cahier des charges
strict précisant les souhaits et attentes, et surtout le prix de vente à ne pas dépasser. On peut
aussi essayer de négocier avec eux des dépôts-ventes, ou encore des animations dans la boutique.
Le circuit du livre
Pour acheter des livres, on peut s’adresser directement aux éditeurs, notamment s’il s’agit
d’éditeurs régionaux, ou travailler avec des sociétés de diffusion nationales (SODIS – Interforum
– Union distribution ; la plupart des éditeurs ont leur société de diffusion) ou encore travailler
avec des diffuseurs régionaux.
Outre la qualité des produits et le bon rapport qualité/prix ainsi que, le cas échéant, la localisation
géographique du fournisseur, il faut prendre en compte les critères suivants :
- le prix d’achat ;
- les contraintes éventuelles en termes de quantité ;
- le pourcentage de marge brute dégagée ;
- le franco de port ;
- le respect des dates de livraison ;
- la conformité des articles livrés ;
- les délais de paiement accordés ;
- la possibilité d’échanges ;
- l’appui commercial.
Si possible, il faut limiter le nombre de ses fournisseurs et passer avec eux des commandes plus
importantes afin d’obtenir de meilleures conditions et éviter la multiplication des frais
d’approvisionnement (transport, emballage). Rappelons la loi de Pareto : 80% de références –
20% des fournisseurs. Il faut bien connaître ses fournisseurs et faire des tableaux de bord qui
permettent de voir la part que chacun représente dans le CA.
La mutualisation des fournisseurs est aussi une option à envisager car elle permet un gain de
temps pour chacun et des réductions de coût. Il ne s’agit pas évidemment pas que tous les
musées achètent les mêmes articles mais communiquer aux autres les coordonnées d’un artisan
compétent permet de faire gagner du temps et d’augmenter les volumes de commandes et chacun
peut y trouver son compte.
On peut obtenir de ses fournisseurs des escomptes de caisse (c’est une remise accordée pour
paiement dans un délai convenu) ou des ristournes (remise en pourcentage du montant des
commandes d’une période).
Enfin on peut négocier avec son fournisseur la reprise des invendus (sauf s’il s’agit de produits
fabriqués sur mesure ou marqués) et la possibilité d’exclusivité dans un certain rayon
géographique, pour quelques produits ou pour un décor particulier.
Une autre évolution récente est la forte hausse des transactions faites depuis un appareil mobile,
Smartphone ou tablette, que l’on appelle le m-commerce. Elles ont doublé ces deux dernières
années.
Tout ceci amène à s’interroger sur la pertinence qu’il y a pour les musées à mettre en place une e-
boutique, de même qu’ils se sont interrogés il y a quelques années sur la nécessité d’avoir un site
Internet…
Le site Internet doit proposer des contenus clairs, pertinents, une présentation attrayante et être
ergonomique.
Il faut prêter une grande attention à l'écriture Internet qui se caractérise par des phrases courtes et
concises et doit attirer la confiance du consommateur. Son jugement est très rapide : il passe en
moyenne moins de 15 secondes pour une page d'accueil. D’autant plus que le phénomène de
« zapping » est très élevé sur ce média. On estime qu’un internaute est convaincu, et donc que le
consommateur est « capté », s’il reste plus de 3 minutes sur un site.
Le site Internet doit donc répondre à certaines attentes des utilisateurs et respecter quelques
règles de base : être actualisé ; proposer des liens qui fonctionnent ; être fiable au niveau du
contenu ; être attrayant visuellement ; être compatible avec le plus grand nombre possible de
navigateurs.
Sur chaque site Internet, les informations sont classées par thème et accessibles à partir de
rubriques sur la page d’accueil. En ce qui concerne la boutique en ligne, il est essentiel de faire
Sur Internet, il faut essayer de combler la distance entre l’acheteur potentiel et le produit.
L’acheteur ne pouvant pas toucher le produit, Il faut accorder une réelle attention à chaque fiche
détaillée présentant un article. Il convient de prévoir une description comportant les dimensions,
la composition, ou autres informations techniques sur l’article ; mais également un texte qui
précise l’histoire, la vocation, le savoir-faire liés au produit, afin de le mettre en relation avec le
musée. Il faut prévoir des photos. Attention à la longueur du texte ! Il faut proposer différents
niveaux de lecture : un écran présente l’essentiel du produit, et pour ceux qui veulent en savoir
plus, il y a possibilité de cliquer sur des liens pour en savoir plus. Il est intéressant aussi de prévoir
la possibilité de zoomer sur les photos.
La boutique en ligne sera un véritable vecteur de communication pour le musée si elle est
cohérente avec son image et sa thématique et si elle affiche clairement la valeur ajoutée des objets
qu’elle propose à la vente : créations originales, noms des artisans, notices explicatives, etc.