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SAE106 :Gestion de projet

1 CM
3 TD
Attendus
 Dans le cadre de cet SAE vous allez être chargé de rédiger un contrat dans lequel il n’y aura que
les éléments juridiques de votre propre projet (réalisé avec M.
Brachotte)

 En groupe de trois dans lequel vous êtes le créateur d’un site WEB
 Votre client est donc M. Brachotte un des enseignants d’une partie de ce module SAE 106

 Ce CM a pour but de vous donner quelques éléments nécessaires à la rédaction d’un contrat qui fixe les
responsabilité de chacun :
 donneur d’ordre
 et réalisateur de la prestation (en plus du cahier des charges / fonctionnels)
1. Aspects pratiques

 Un projet fait appel à des prestataires tant externes (SSII) qu’internes : filiales de groupe,
service informatique, …
 Le contrat : une source d'obligation
 Structures contractuelles des projets plus ou moins sophistiquées.
 Moyen de contrôler la relation avec le prestataire.
 Doit prévoir des outils efficaces de mesure de la performance et des sanctions associées.
 Identification des indicateurs de progrès et de performance, des jalons, des dates clés des recettes
provisoires et définitives.
 Pour un bon outil contractuel : petit nombre d’indicateurs pertinents, lisibles et exploitables
 Pénalités :
 amende forfaitaire ayant pour objet d’exercer sur le prestataire une pression coercitive pour une
exécution correcte et dans les délais.
 Ne doit pas être confondue avec une action en responsabilité ou la réparation d’un préjudice subi.
 Préciser dans le contrat si les pénalités peuvent ou non être cumulées avec des dommages-intérêts. o
Pénalité : clause pénale (Art 1152 du code Civil).
 Accordé pour inexécution de la prestation indépendamment de l’éventuel dommage. o Dérogation au
principe de mise en œuvre de la responsabilité qui suppose « l’existence d’un dommage, d’une faute et
un lien de causalité entre la faute et le dommage ».
 Une pénalité doit être plafonnée.
 prestataire doit avoir la possibilité de « rattraper » une mauvaise prestation à l’échéance suivante.
 Ouvrir la possibilité à une résiliation de contrat par le donneur d’ordre si les pénalités sont
applicables plusieurs échéances de suite
 Suivi financier du projet :
 Calendrier de paiement des acomptes du projet
 Dépenses non prévues : modifications, avenants
 Coûts de personnel impliqués pour le projet, les surcoûts liés aux dérives (personnel supplémentaire,
consultants, …)
 Nécessité d’une base comptable pour appuyer une réclamation.

 Constitution du dossier de projet :


 documents probants et opposables aux parties : CR de réunion, éléments marquants
 Dossier projet documenté (liens de causalité entre éléments projet et préjudices).
 Aspects financiers répertoriés dans un compte isolé.
 Le SI héberge de nombreux éléments :
 Logiciels développés par ou pour l’entreprise.
 Savoir-faire de l’entreprise brevetable ou non.
 Bases de données qui ont une valeur économique : catalogues produits, fichiers clients ou prospects
 Recommandations :
 Faire valider les clauses contractuelles relatives à la propriété intellectuelle.
 Protéger les éléments confidentiels par des mesures juridiques, organisationnelles et techniques.
 Introduire des clauses d’audit des prestataires dans le contrat.
 Encadrer spécifiquement le personnel de l’entreprise attache à des activités de R&D :
 A l’entrée du salarié :
 Est-il titulaire de droits (brevets, logiciel) ?
 Clause de confidentialité ou de non concurrence.
 Dans le contrat de travail :
 Définition des fonctions et missions pour déterminer le régime.
 Clause de cession de droits d’auteur.
 Clause sur les droits sur les logiciels et documentation créés.
  Clause de confidentialité.
Recommandations : Créer une base de données centralisée des droits de propriété intellectuelle.
 Obligation de sécurité du SI mise à la charge des responsables de traitement de données personnelles
:
 Législation protectrice des données nominatives à peine de sanctions pénales. CF cours sur le RGPD
 Mesures à prendre :
 Encadrer l’accès et l’utilisation du réseau internet (actes illicites commis à partir du poste de travail).
 Interdire l’accès non autorisé dans le SI d’une autre entreprise (espionnage).
 Mise en place d’une charte, déclaration à la CNIL (cf cours de droit)
2. Le contrat de création internet
 Le site web est devenu un outil de communication incontournable pour la plupart des entreprises. Afin de
concevoir son site, l’entreprise fait généralement appel aux services d’une agence web, prestataire
spécialisé
 documents contractuels clairs et complets ainsi que la prise en compte de la propriété intellectuelle du site.
 A défaut,
 d’une part, les parties prennent le risque de voir leur projet échouer, avec pour conséquence éventuelle l’engagement
de la responsabilité du prestataire
 et, d’autre part, l’entreprise-cliente risque de ne pas pouvoir exploiter librement son site web
 Nécessité d’élaboration de documents contractuels précis et exhaustifs mais également une réelle collaboration
entre web-développeur et client
 L’obligation de collaboration
 Les CGV devront indiquer les prestations comprises dans la proposition,
 droits accordés au client (simple licence d’utilisation du site, ou cession des droits de propriété intellectuelle
au client, qui aura ensuite la liberté de faire évoluer son site, avec ou sans recours au prestataire).
 Pour le prestataire, cette obligation se traduit, avant même la signature du contrat de développement, par son
devoir de conseil et d’information auprès du client
 Ainsi, au cas où les compétences techniques du client seraient limitées, le prestataire devra l’informer sur les
éventuelles lacunes de la définition de ses besoins et de son cahier des charges, voire même l’avertir si les
besoins définis sont particulièrement difficiles à atteindre, onéreux, ou irréalisables, et dans ce cas, proposer
un recalibrage du projet.
 le prestataire devra tenir compte de la difficulté du projet dans la définition de ses engagements et la
détermination du budget
 Les documents
 un cahier des charges,
 un cahier de spécifications techniques et fonctionnelles
 un contrat de conception de site web (facultatif)
 Les « cahiers des charges » sont une description complète de ce que vous souhaitez réaliser, détaillant à
la fois le cadre du projet, les parties prenantes, les différentes contraintes. Ils sont contractuels et engagent
le client et le prestataire à respecter le cadre et les contraintes définis.

 Il n’existe pas de modèle totalement fixe pour établir les cahiers de charge. Toutefois les grandes lignes des
cahiers des charges sont
 Définir clairement les objectifs, et les limites du projet.
 S’assurer que toutes les parties prenantes ont la bonne information et comprennent leurs rôles.
 Indiquant les obligations, droits et engagements de chacun.
 Avoir une idée claire sur les livrables finaux.
 Suivre le progrès du projet selon un planning préétabli.
 Le cahier des charges dit technique

Il concerne les contraintes et considérations techniques du projet. Il spécifie entre autres :


Les langages de programmation, frameworks et plateformes à utiliser.
Les contraintes de sécurité qu’il faut prendre en compte.
Les besoins de compatibilité avec l’infrastructure technique existante.

 Le cahier des charges fonctionnel ou de conception

Il s’agit d’étudier, comprendre et définir les besoins fonctionnels auxquels le projet devra répondre. Il tente
notamment de répondre à des questions telles que :
Quelle organisation pour les pages et les contenus ?
Quelles fonctionnalités offrir aux visiteurs ?
Quelles ressources à chaque type de cibles ?

 Le contrat de conception ou de développement de site web

devra notamment mentionner les étapes de la création du site, les obligations et les garanties fournies par le
prestataire, les conditions relatives à la propriété intellectuelle (et éventuellement la cession au client des droits de
propriété intellectuelle sur le site), le prix de la prestation, les délais d’exécution et la procédure de recette.
Ces trois documents sont souvent négligés par les parties, et source de conflit
L’exemple de l’échec d’un projet suite à son mauvais calibrage

Dans un arrêt de la Cour d’Appel de Paris du 16 mars 2012, les juges ont condamné un prestataire
informatique suite à l’échec du projet de développement de site web sur lequel il était missionné.
En l’espèce, une société avait confié à un prestataire informatique la création d’un site web.
Le contrat de développement comprenait deux phases :
 une première phase de réalisation d’un document de conception,
 suivie d’une phase de développement du site (plateforme multimédia).
Au cours de la réalisation du projet, le prestataire, s’étant aperçu qu’il n’avait pas mesuré l’ampleur de
la tâche à accomplir, a notifié au client que le montant du projet serait beaucoup plus élevé que prévu
initialement (147.000€ au lieu de 47.000€).

Les relations entre les parties se sont dégradées, le prestataire a rompu unilatéralement le contrat et le
site web n’a pas été mis en ligne.
La Cour a relevé que les termes du cahier des charges et du contrat étaient trop imprécis :
 Concernant le contrat:
les parties avaient employé une terminologie inadaptée. Il existait une ambiguïté quant à la nature de la
plateforme à concevoir, le contrat mentionnant d’une part la livraison d’une plateforme au format bêta (1ère
version non complètement testée ni recettée définitivement) et d’autre part une plateforme commercialisable
(donc, validée techniquement) ; Quelle version était finalement concernée ?

 Concernant le cahier des charges:


ce document contenait de nombreuses imprécisions, telles les mentions “à prévoir”, “à finaliser”, ou encore
“en cours de construction”. Malgré ces imprécisions, le prestataire a accepté de s’engager contractuellement, a
priori sans émettre de réserves particulières quant à la nécessité de calibrer le projet avant la signature du contrat.

Selon la Cour, le fait que le projet se soit avéré d’un niveau de complexité non anticipé n’autorisait pas le
prestataire à résilier ce contrat de manière unilatérale. La simple consultation du cahier des charges devait lui
permettre de se convaincre de son incapacité à réaliser le projet pour le montant contractuellement envisagé.
La Cour a estimé que le prestataire avait commis une faute en rompant le contrat suite au refus du client de revoir
le montant de la prestation à la hausse, et en étant incapable de proposer ne serait-ce qu’une version simplifiée du
projet pour le montant convenu contractuellement. La Cour a jugé la résiliation anticipée du contrat par le
prestataire fautive et a condamné celui-ci à verser 30.000€ de dommages et intérêts à l’entreprise cliente.

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