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- Dénigrement :
Qui est le fait de jeter du discrédit notamment au moyen de la publicité sur les
produits ou sur la personne d’un concurrent. Le dénigrement se réalise la plupart du temps
par des comparaisons à l’avantage de l’auteur au moyen d’affirmation malveillantes ou en
présentant les dangers encourues par ceux qui traitent avec le concurrent.
Cette pratique est réprimée par l’art 81(A) de la loi du 21 DEC 2015 régissant
l’activité commerciale au Cameroun : « Toute référence pouvant déconsidérer une
entreprise ou un produit spécifique, ainsi que une déclaration ou une présentation visuelle
qui offense les bonnes mœurs, l’ordre publique et la morale en général, ou qui soit de
nature par voie d’omission, d’ambigüité ou de mensonge délibéré, à abuser de la confiance
du consommateur ».
- La confusion :
C’est une pratique consistant à user du renom d’une entreprise pour faire
fallacieusement croire à la clientèle qu’elle a tjrs à faire à la même entreprise ou au même
produit. La conclusion découle notamment de l’usage indu du Nom commercial du
concurrent, de son enseigne, de sa marque ou de tout autre signe distinctif. Il s’agit d’une
conséquence de l’imitation ;
Cette pratique est réprimée par l’art 81(D) de la loi du 21 DEC 2015 régissant
l’activité commerciale au Cameroun : « Toute publicité commerciale trompeuse,
notamment celle qui comporte des éléments susceptibles de créer la confusion avec un
autre vendeur, ses produits, ses services ou son activité ».
- La désorganisation
Qui est un procédé subtile de concurrence déloyale qui se réalise par divers moyens
visant à paralyser l’activité du concurrent, notamment en divulguant, en débauchant ou en
corrompant son personnel en vue de s’approprier un savoir faire ou de détourner la
clientèle, en détournant ses commande.
Les sanctions administratives sont une décision unilatérale à caractère punitif qui
émane d’une autorité administrative envers une personne qui a enfreint une règlementation
préexistante. Dans le cadre de ladite loi, elle est sous l’autorité du Ministre en charge du
Commerce tel que le prévoit l’article 90(1) de la loi de 2015 régissant l’activité
commerciale au Cameroun. Aux termes de cet article, les sanctions administratives sont
faites sous la conduite du Ministre en charge du Commerce. Ainsi, à la suite d’une mise en
demeure notifiée au contrevenant et demeurée infructueuse dans un délai de trente jours à
compter de la date de notification, l’activité de tout commerçant qui n’a pas respecté les
obligations sera suspendue. Cette interdiction sera sanctionnée par l’obligation de sceller le
commerce ou les locaux du commerçant mis en cause. Ce dernier va cesser d’exercer
provisoirement son activité commerciale jusqu’à la régularisation de la situation décriée.
Toutefois, le contrevenant qui entend élever une contestation doit adresser sa
requête au Ministre chargé du Commerce duquel il obtiendra une réponse dans un délai de
trois mois. En cas de silence de celui-ci ou en cas de réponse défavorable, le demandeur
peut ester en justice. Il peut également bénéficier de l’administration en charge du
Commerce, dans un délai de trente jours, d’une transaction suivant la contestation. Le
montant de cette transaction ne peut être inférieur à 5% du chiffre d’affaires annuel réalisé
par le commerçant avec un minimum de perception de 30.000 FCFA pour les personnes
physiques et de 100.000 FCFA pour les personnes morales. Lorsque le contrevenant s’est
acquitté de sa sanction pécuniaire ou du produit de sa transaction, il lui est délivré une
quittance par le poste comptable ou l’agent intermédiaire des recettes territorialement
compétent et par lequel il marque la fin de toutes poursuites judiciaires sauf lorsqu’il
intervient après la saisine de la justice. Lorsqu’il ne s’acquitte pas desdites sanctions dans
les délais requis, l’administration en charge des prix adresse le dossier au parquet
compétent pour poursuite judiciaire.
Les sanctions pénales sont des condamnations infligées à quelqu’un par une
juridiction pénale. Conformément aux dispositions de la présente loi, les sanctions pénales
sont applicables aux personnes physiques et morales qui enfreignent lesdites dispositions.
À cet effet, les personnes morales sont pénalement responsables des infractions commises
par leur comptes, leurs personnels et organes dirigeants ainsi que les personnes physiques,
auteurs ou complices des mêmes faits tel que prévu par le code pénal. Par conséquent :
* Est puni d’un emprisonnement de trois (03) à quatre (04) ans, celui qui, par
quelque moyen que ce soit incite à résister à l’application des lois, règlements ou ordres
légitimes de l’autorité publique ou par des violences de fait, empêche quiconque d’agir
pour l’exécution des lois, article 157 du code pénal.
* Est puni d’une amende de cinquante mille (50 000) à cinq cent mille (500 000)
Francs, celui qui brise les scellés légalement apposés, article 191 du code pénal.
* Est puni d’emprisonnement de deux (02) mois à deux (02) ans d’emprisonnement
et d’une amende de quatre (400 000) à vingt millions (20 000) de francs, celui, qui porte la
hausse ou la baisse artificielle du prix des marchandises ou des effets publics ou privés,
article 256 du code pénal.
Est puni d’un emprisonnement de trois (03) à huit (08) ans et d’une amende de
cinquante mille (50 000) de Francs, celui qui contrefait, falsifié une écriture privée portant
obligation, disposition ou décharge soit dans la substance, soit dans la signature, dates ou
attestations, ou détruit des documents comptables (...)article 314 du code pénal.
* Est puni d’un emprisonnement d’un (01) mois à (01) an et d’une amende de deux
cent (200 000) à deux millions (2000 000) de francs ou de l’une de ces deux peines, celui
qui fabrique, importe ou distribue les produits contrefaisants, article 326 du code pénal.
* Est puni d’un emprisonnement de trois (03) mois à deux (02) ans et d’une amende
d’un million (1 000 000) de francs, celui qui contrefait une marque de fabrique ou de
commerce déposée, article 330 du code pénal.
Bien plus, la rébellion, les oppositions au contrôle, les moyens ou voies de fait à
l’égard des fonctionnaires ou agents compétents sont punies des peines d’emprisonnement
et d’amendes prévues aux articles 154,156 et 157 du code pénal.
La libre concurrence est une notion qui peut s’inscrire dans la même veine que le
principe de la liberté commerciale. Ce dernier représente par ailleurs la possibilité pour le
commerçant/ entrepreneur de faire concurrence aux autres et de leur prendre leur clientèle,
mais tout ceci par des moyens licites.
C’est donc en allant dans ce sens qu’il nous a été donné de constater que beaucoup
se font concurrence en allant au delà des attentes du principe de la liberté commerciale, soit
en pratiquant une concurrence illicite.
C’est donc à juste titre qu’il devient important d’encadrer de manière efficace la
libre concurrence. En clair, l’idée est que les concurrents soient libre dans leurs pratiques
commerciales avec notamment la publicité, le marketing etc, mais il n’en demeure pas
moins vrai que tout ceci se doit d’être encadré . Pour ce faire, le législateur a décidé de
mettre sur pied une loi régissant l’activité commerciale et la régulation de la concurrence
au Cameroun (loi n•2015/018).
En application aux objectifs de notre cours, nous pouvons prendre le cas des
obligations aux fins d’étayer notre argumentation. En son titre 5, le législateur dès le
chapitre 1 présente toutes les interdictions faites aux concurrents par rapports aux pratiques
illicites. En son chapitre 2, il nous met dons en exergue les différentes sanctions encourues
par celui qui pratique la concurrence illicite. Elles sont en claires de 2 ordres. Dans un
premier temps, celles dites administratives et dans un second celles dites pénales.
Dès lors, il apparaît donc judicieux pour le législateur de la loi de 2015 de définir
clairement et spontanément les règles encadrant la concurrence déloyale pour son
encadrement textuelle effective. Tout comme avec les pratiques commerciales illicites le
législateur doit nécessairement et suffisamment élaborer des règles qui encadrent les
pratiques commerciales anticoncurrentielles pour permettre aux professionnels d'avoir un
socle légal sur lequel s'appuyer. Bien qu'un effort a été fait dans la loi du 21 décembre
2015, il reste insuffisant et ne traite que partiellement des pratiques de concurrence
déloyale notamment dans l'article 81(a) qui traite du dénigrement : « toute référence
pouvant déconsidérer une entreprise ou un produit spécifique ainsi que toute déclaration ou
présentation visuelle qui offense les bonnes mœurs, l’ordre public et la morale en général,
ou qui soit de nature par voie d’omission, d’ambiguïté ou de mensonge délibéré, à abuser
de la confiance du consommateur »