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DROIT PENAL DES AFFAIRES

I - Introduction:

La criminalité d’affaires s’entend de toutes les infractions qui violent les normes
légales faites par l’Etat pour réglementer la vie des affaires .

Cette conception se développe autour de trois thèmes: le crime, l’auteur et la
société. 

II- LE DROIT PENAL DES AFFAIRES :

Le droit pénal des affaires incrimine et réprime certains comportements lorsque: 


- leur auteur a agi dans le cadre d’une entreprise. 


- En se servant de ses mécanismes de fonctionnement soit pour son propre compte


soit pour le compte de l’entreprise. 

- Les infractions d’affaires sont des délits professionnels, de spécialistes, agissant


dans le cadre de leur activité.

- Ces infractions ont pour cadre ou pour moyen l’entreprise.

On distingue deux types d’infractions:

1- les infractions qui ont un rapport nécessaire avec l’entreprise :

• Elles ne peuvent être commises que dans le cadre d’une entreprise.

• Exemples des infractions à la législation des sociétés commerciales.

2- Les infractions qui n’ont qu’un rapport occasionnel avec


l’entreprise:
Elles peuvent être commises soit dans le cadre de l’entreprise, soit hors de
ce cadre.

Exemples: vol, escroquerie, abus de confiance.

Ce sont les infractions de droit commun qui peuvent être accomplies


par un professionnel dans le cadre d’une entreprise.
1ère PARTIE: INFRACTIONS DE DROIT COMMUN APPLIQUEES
AU DOMAINE DES AFFAIRES.

1- LE VOL
Définition :
le vol est la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui. Donc Quiconque
soustrait frauduleusement une chose qui ne lui appartient pas est coupable de
vol.

A-ELEMENTS CONSTITUTIFS :

ELEMENT LEGAL :

Comme toute infraction, le vol nécessite un élément légal pour qu’elle puisse
être constituée, c’est-à-dire, un texte d’incrimination, qui décrit un
comportement répréhensible et prévoit une peine.

Pour le vol, le texte qui prévoit cette infraction, est l’article 258 du code
pénal, cet article définissant et encadrant ce délit.

ELEMENT MATERIEL :

L’élément matériel est indispensable: c’est un acte matériel qui permet
de constituer l’infraction. 


Les tribunaux qui condamnent des prévenus pour vol doivent relever
l’existence de l’élément matériel 

Pour le vol, l’élément matériel se divise en 3 éléments:

1-une soustraction

2-une chose susceptible d’être volé


3-la propriété d’autrui

L’ELEMENT MORAL : L’INTENTION FRAUDULEUSE

C’est une condition nécessaire de l’existence du délit : la soustraction


doit être frauduleuse, autrement dit, l’auteur doit avoir conscience de
commettre une appréhension illicite, en se rendant maître de la chose contre
le gré de son propriétaire.

IMMUNITES :
Ne constitue pas un vol, la soustraction commise par les ascendants de quelque degré qu’ils
soient au préjudice de leurs enfants, à moins que l'objet soustrait n'appartienne pour partie à
un tiers ou qu'il n'ait été saisi.
2 - L’abus de confiance
Définition :

L’abus de confiance est le fait par toute personne de mauvaise foi, de


détourner ou dissiper, au préjudice des propriétaires, possesseurs ou détenteurs,
soit des effets, des deniers ou marchandises, soit des billets, quittances, écrits de
toute nature contenant ou opérant obligations ou décharges et qui lui avaient été
remis à charge de restitution, de représentation ou d’un usage déterminé.

A la différence du vol ou de l’escroquerie, la remise du bien est licite.


L’infraction se concrétise ultérieurement dans l’inexécution de la convention
conclue lors de la remise du bien.

A-ELEMENTS CONSTITUTIFS

1-Elément légal
Source légale : art. 297 du C.P

2-Elément matériel
Pour l’abus de confiance l’élément matériel se décompose en deux éléments :
la remise préalable de la chose
Un détournement préjudiciable

I- la remise préalable de la chose :



l’abus de confiance s’étend du détournement d’un objet qui n’a été remis
qu’à charge de restitution ou d’un usage déterminé. 

les choses ont été remises et acceptées : à charge de les rendre, de les
restituer, de les représenter ou d’en faire un usage déterminé . 

Exemple : Un représentant qui ne restitue pas la marchandise mise à sa
disposition pour démarcher la clientèle commet un abus de confiance s’il
ne la restitue pas.

Les immeubles sont exclus du champ de l’abus de confiance.


II- le détournement et la dissipation :
En effet, Dissiper peut être détruire, détériorer, vendre la chose, donner,
l’abandonner
Détourner c’est donner à la chose une destination qui n’était pas celle prévue.
Exp : vendre une chose, c’est se comporter en propriétaire, tandis que le titre
de possession n’était que celui d’un mandataire, ou d’un locataire par exp.
III- le préjudice :
L’abus de confiance étant défini comme étant le fait de détourner « au
préjudice d’autrui » donc il faut qu’il y’ait préjudice effectif. Cette notion est
très vague ce qui laisse au juge tout pouvoir aux fins de déterminer la nature du
préjudice (matériel ou moral).

Il n’est pas nécessaire que le détournement ait profité personnellement au


coupable.

ELEMENT MORAL :
L’abus de confiance est un délit intentionnel et l’existence de l’élément
moral doit être caractérisé. Le détournement implique l’idée de fraude.
il faut que le coupable ait connaissance du préjudice que son comportement
causera.
Immunités : les immunités applicables en matière de vol sont valables pour
l’abus de confiance.
3 - L’ESCROQUERIE

L’escroquerie est le fait par toute personne, d’induire astucieusement en


erreur une personne par des affirmations fallacieuses, ou par la
dissimulation de faits vrais, ou d’exploiter astucieusement l’erreur où se
trouvait une personne et la déterminer ainsi à des actes préjudiciables à
ses intérêts ou à ceux d’un tiers, en vue de se procurer ou de procurer un
profit pécuniaire illégitime. 


L’escroquerie diffère du vol, alors que pour ce dernier c’est la notion de
soustraction qui est importante, pour l’escroquerie, c’est la notion de
tromperie qui est déterminante de la remise. 

I- Eléments constitutifs

1-Elément légal :

art. 291 du code pénal

2-Elément matériel

Cette infraction nécessite des éléments matériels précis. Deux éléments
matériels ressortent dans la définition du délit d’escroquerie:

- l’emploi de moyens frauduleux

- La remise d’une chose, du fait de ses manœuvres.

- Lien de causalité
-Remise de la chose

Il s’agit de biens pouvant faire l’objet de la remise : des fonds, des


moyens financiers et non des fonds immobiliers
Existence d’un préjudice :

Il faut que la victime soit lésée dans ses intérêts : en effet le législateur
parle d’actes préjudiciables à ses intérêts pécuniaires.
3-Elément moral

C’est l’intention frauduleuse; la conscience de réaliser un acte frauduleux
 selon la loi; c’est-à-dire:

tout d’abord la connaissance du caractère frauduleux des moyens utilisés. 


Et ensuite, la conscience d’un préjudice pour la victime des moyens
frauduleux.


Autrement dit, l’auteur d’escroquerie utilise des moyens frauduleux ou
s’aide de manœuvres frauduleuses pour obtenir la remise de fonds qu’il
n’aurait pu obtenir en utilisant des moyens honnêtes 
4- LA CORRUPTION :

On définit la corruption comme étant le fait par toute personne de solliciter


ou agréer des offres ou promesses, sollicite ou reçoit des dons, présents ou
autres avantages pour accomplir ou s’abstenir d’accomplir un acte de sa
fonction. ( ne pas convoquer, ne pas arrêter, ne pas donner un certificat ).
La corruption consiste donc à rémunérer une personne pour qu’elle
accomplisse ou n’accomplisse pas un acte qui révèle de sa fonction.
L’infraction suppose une collusion entre deux personnes, l’une, le corrupteur,
offre ou accepte de rémunérer l’autre personne (corruption positive) ; Et le
corrompu, qui, en échange, promet d’accomplir ou de ne pas accomplir un acte
de sa fonction (corruption passive)

-Elément légal :

art. 91 et suivants du code pénal 

L’élément matériel est constitué par les actes suivants :

Sollicitation

L’acceptation

La réception
5- LE FAUX ET USAGE DE FAUX
Le FAUX :

- Les éléments constitutifs :

-L’écrit :
On incrimine l’altération de la vérité commis dans un écrit.
Le faux en écriture est l’altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un
préjudice et accomplie dans un écrit par des moyens déterminés par la loi

- l’altération de la vérité :
C’est l’élément matériel proprement dit de l’infraction, il s’agit de l’altération de
la vérité dans un écrit accomplie par des moyens déterminés par la loi.

Exp : falsification de pièces comptables

Le préjudice :
L’exigence d’un préjudice comme élément constitutif du faux est exigé par le
code pénal

En principe le juge répressif doit constater l’existence du préjudice avant de


prononcer la condamnation.

L’intention frauduleuse :

La loi ne sanctionne que l’altération frauduleuse de la vérité. Le délit ne punit


donc pas la simple imprudence ou l’erreur dans la rédaction d’un acte ou dans
une déclaration, mais une altération de la vérité volontaire et consciente.

La preuve de cette intention est laissée à l’appréciation des juges du fond (une
expertise en écritures ou une expertise technique fera apparaitre les ratures,
surcharges, imitations ou contrefaçons d’écritures
Art 172 du CP : Est puni de l'emprisonnement à vie et d'une amende de mille
dinars, tout fonctionnaire public ou assimilé, tout notaire qui dans l'exercice de
ses fonctions, commet un faux susceptible de causer un dommage public ou
privé et ce, dans les cas suivants :
- en fabriquant, en tout ou en partie, un document ou un acte mensonger, soit en
altérant ou en dénaturant un document original par quelque moyen que ce soit,
soit en apposant un sceau contrefait ou une signature, soit en attestant
faussement l'identité ou l'état des personnes.
- en fabriquant un document mensonger ou en dénaturant sciemment la vérité
par quelque moyen que ce soit dans tout support, qu'il soit matériel ou
immatériel, d'un document informatique ou électronique, d'un microfilm et d'une
microfiche dont l'objet est la preuve d'un droit ou d'un fait générateur d'effets
juridiques.

L’USAGE DE FAUX :
Tous le textes qui incriminent le faux incriminent également l’usage de l’écrit,
document ou support falsifié et le punissent des mêmes peines que la
falsification même de l’écrit utilisé
6- LE BLANCHIMENT DE CAPITAUX

La loi tunisienne 2015-26 de août 2015, considère blanchiment


d’argent, tout acte intentionnel qui vise par tout moyen à la
justification mensongère de l’origine illicite des biens meubles ou
immeubles ou des revenus provenant directement ou indirectement, de
tout crime ou délit passible d’une peine d’emprisonnement de trois
ans ou plus ainsi que tout délit sanctionné en vertu du code des
douanes.
En vertu de la loi, le blanchiment d’argent est également tout acte
intentionnel ayant pour but le placement, le dépôt, la dissimulation, le
camouflage, l’administration, l’intégration ou la conservation du
produit provenant directement ou indirectement des infractions
prévues précédemment, ainsi que la tentative, la complicité,
l’incitation, la facilitation, ou l’apport de concours à le commettre.
L’article 93 de cette loi, punit d’un an à six ans d’emprisonnement et
d’une amende de cinq mille dinars à cinquante mille dinars l’auteur du
blanchiment d’argent.
2 ème partie : DROIT PENAL SPECIFIQUE AUX SOCIETES

Il s'agit des infractions susceptibles d’être commises à l’occasion de la


constitution, du fonctionnement et de la dissolution et liquidation des sociétés

le législateur a consacré un arsenal répressif avec des exigences spéciales si les


sociétés font publiquement appel à l’épargne.

Les infractions relatives aux sociétés commerciales peuvent être commises tout
au long des différentes étapes de la vie sociale. On distingue :

Les infractions relatives à la constitution des sociétés

Les infractions relatives au fonctionnement des sociétés

Les infractions relatives à la dissolution des sociétés


I : LES INFRACTIONS LIEES A LA CONSTITUTION DE LA SOCIETE

Au niveau de la constitution de la société, le législateur a mis en place un


ensemble de formalités devant aboutir à l’acquisition de la personnalité morale,
par la société, après son immatriculation au RC.

Ces formalités bien qu’ayant un caractère formel, la société doit leur prêter
attention, car toute négligence peut constituer une infraction passible d’une
sanction

Il s’agit essentiellement des infractions suivantes :

- INFRACTIONS RELATIVES AUX FORMALITES DE PUBLICITE :

Nonobstant les dispositions des articles 14, 18 et 19 du code de sociétés


commerciales, l’inobservation des formalités de publicité expose les dirigeants
sociaux qui en ont la charge à une sanction d’amende de trois cent à trois mille
dinars.
II : LES INFRACTIONS LIEES AU CAPITAL SOCIAL

Ce sont les infractions qui peuvent être commises à l’occasion de la recherche


du capital ou qui sont liées à sa structure. Il s’agit des :

-infractions liées à la souscription et au versement du capital ;

- infractions liées à la surévaluation des apports en nature ;

I : Infractions liées à la souscription et au versement du capital


art 186 csc
Sont punis d’une peine d’emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 1.000 à
10.000 dinars.
1) ceux qui, dans la déclaration visée à l’article 170 du présent code, ont affirmé véritables les
souscriptions qu’ils savaient fictives ou ont déclaré de mauvaise foi que les fonds ont été
effectivement versés alors qu’ils n’ont pas été mis à la disposition de la société.
2) ceux qui, par simulation de souscription ou de versements, ou par publications faites de
mauvaise foi, de fausses souscriptions ou de faux versements, ont obtenu ou tenté d’obtenir
des souscriptions ou des versements.
3) ceux qui, pour provoquer des souscriptions ou des versements ont, de mauvaise foi,
faussement publié les noms de personnes comme faisant partie de la société à quelque titre
que ce soit.
. Lorsque la société ne fait pas appel public à l’épargne, la peine encourue est limitée à
l’amende.

II- LES INFRACTIONS LIEES A LA SUREVALUATION DES APPORTS EN


NATURE :

art 186 ali.4 du csc : ceux qui auront, à l’aide de manœuvres frauduleuses, fait attribuer à un
apport en nature une évaluation supérieure à sa valeur réelle.
Sont punis d’une peine d’emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 1.000 à
10.000 dinars. Lorsque la société ne fait pas appel public à l’épargne, la peine encourue est
limitée à l’amende.

Il s’agit là d’une infraction qui peut survenir, soit à la création de la société,


soit au cours de son fonctionnement, notamment à l’occasion de
l’augmentation de son capital.

l’intention frauduleuse de commettre l’infraction et d’être au courant des ses


conséquences.

L’élément matériel du délit consiste à attribuer à un apport en nature, une


évaluation supérieure à sa valeur réelle

Le délit est établi à partir du moment où la valeur surévaluée de l’apport


en nature a été adoptée par les actionnaires sur la base de faux documents
ou d’expertise inexacte.
Il convient de rappeler ici la procédure exigée par la loi lorsqu’il y’a un apport
en nature que ce soit lors de la création ou l’augmentation du capital social :

C’est ainsi que Les auteurs de l’infraction peuvent être soit :

Les personnes ayant fait l’apport en nature ainsi que les fondateurs de la
société ou bien Les commissaires aux apports
Leur rapport décrit chacun des apports, indique quel mode d'évaluation a

été adopté et pourquoi il a été retenu.

La responsabilité de ces derniers peut être engagée, lorsqu’on prouve leur


complicité dans l’accomplissement du délit.
III : INFRACTIONS LIEES AU FONCTIONNEMENT DES SOCIETES

1- infractions liées a l’exercice des fonctions d’administration et de direction de


la société
Article 222 CSC :
Est puni d’une amende de cinq cents à cinq mille dinars, le président directeur
général, ou le directeur général, ou le président de séance qui n’aura pas établi le
procès verbal, ou ne détient pas au siège social de la société un registre spécial
contenant les délibérations du conseil d'administration. Sont passibles des mêmes
peines prévues à l’alinéa premier du présent article, les membres du conseil
d’administration qui ne mettent pas, dans les délais et selon les modalités prévues
par le présent code, à la disposition des associés les documents et rapports devant
être soumis à l’assemblée générale. (Alinéa 2 ajouté par la loi n°2009-16 du 16 mars
2009)

2-la distribution de dividendes fictifs et la publication ou présentation d’états de


synthèse ne donnant pas une image fidèle des comptes de la société
Article 223 CSC :
Sont punis d’une peine d’emprisonnement d’un an au moins et de cinq ans au plus
et d’une amende de deux mille à dix mille dinars ou de l’une de ces deux peines
seulement :
1) les membres du conseil d’administration qui en l’absence d’inventaires, ou au
moyen d’inventaires frauduleux ont opéré entre les actionnaires la répartition de
dividendes fictifs.
2) les membres du conseil d’administration qui, même en l’absence de toute
distribution de dividendes, ont sciemment publié ou présenté aux actionnaires un
bilan inexact en vue de dissimuler la véritable situation de la société.
3) les membres du conseil d’administration qui, de mauvaise foi, ont fait des biens ou
du crédit de la société un usage qu’ils savaient contraire à l’intérêt de celle-ci dans
un dessein personnel ou pour favoriser une autre société dans laquelle ils étaient
intéressés directement ou indirectement.
4) les membres du conseil d’administration qui, de mauvaise foi, ont fait des pouvoirs
qu’ils possédaient ou des voix dont ils disposaient, un usage qu’ils savaient contraire
aux intérêts de la société dans un dessein personnel ou pour favoriser une autre
société dans laquelle ils étaient intéressés d’une manière quelconque.
- L’ABUS DE BIENS SOCIAUX :

L’abus de biens sociaux constitue l’infraction la plus courante du


droit pénal des sociétés.
Article 223 CSC
: Sont punis d’une peine d’emprisonnement d’un an au moins et de cinq ans au
plus et d’une amende de deux mille à dix mille dinars ou de l’une de ces deux
peines seulement :
3) les membres du conseil d’administration qui, de mauvaise foi, ont fait des
biens ou du crédit de la société un usage qu’ils savaient contraire à l’intérêt de
celle-ci dans un dessein personnel ou pour favoriser une autre société dans
laquelle ils étaient intéressés directement ou indirectement.
4) les membres du conseil d’administration qui, de mauvaise foi, ont fait des
pouvoirs qu’ils possédaient ou des voix dont ils disposaient, un usage qu’ils
savaient contraire aux intérêts de la société dans un dessein personnel ou pour
favoriser une autre société dans laquelle ils étaient intéressés d’une manière
quelconque.

Dans une société anonyme :

ELEMENT MATERIEL:

il ressort de ces textes que le délit suppose la réunion de quatre éléments :



un acte d’usage de biens, du crédit ou des pouvoirs ; 


un acte contraire à l’intérêt social ; 


un acte accompli dans un intérêt personnel ;


un acte accompli de mauvaise foi. 

1-un acte d’usage de biens, du crédit ou des pouvoirs ;



la notion d’usage vise à sanctionner les actes qui consistent à s’approprier
directement des biens appartenant à la société ou à faire payer par celle-ci
des dépenses à caractère strictement personnel. L’article 384 distingue
 trois sortes de notions :

Usage de biens :
Exp : utilisation du matériel de la société pour des constructions ou
des réparations dans des maisons personnelles
-Usage de crédit

Le crédit d’une société, c’est sa surface financière, sa capacité à
emprunter, à garantir, à cautionner. C’est aussi, sa réputation, la
 confiance qu’elle inspire.

Cautionner des dettes personnelles.
L’usage de pouvoirs

Les pouvoirs, ce sont les droits reconnus aux dirigeants sociaux par la loi
ou les statuts de la société. 

Exp : donner des ordres à des salariés de la société pour
l’accomplissement de travaux dans son intérêt personnel, salariés qui sont
subordonnées et doivent obéissance aux dirigeants sociaux. 

2-un acte contraire à l’intérêt de la société



l’usage de biens ou du crédit de la société ou l’usage des pouvoirs
possédés par les dirigeants sociaux n’est punissable que s’il est
contraire aux intérêts de la société. 
3-un acte accompli dans un intérêt personnel

Le délit ne suppose pas seulement que l’acte incriminé soit contraire à l’intérêt
social.
Les textes exigent, en outre, que les coupables aient fait usage des biens ou du
crédit de la société ou des pouvoirs qu’ils détiennent à des fins personnels ou
pour favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle ils étaient
intéressés directement ou indirectement.

-LA REPARTITION DE DIVIDENDES FICTIFS :

Elément légal :

Dans la SA, Article 223 csc : Sont punis d’une peine d’emprisonnement d’un an
au moins et de cinq ans au plus et d’une amende de deux mille à dix mille dinars
ou de l’une de ces deux peines seulement :
1) les membres du conseil d’administration qui en l’absence d’inventaires,
ou au moyen d’inventaires frauduleux ont opéré entre les actionnaires la
répartition de dividendes fictifs.

a- la loi punit l’absence d’inventaire ou un inventaire frauduleux


b-la distribution de dividendes
Elément matériel :

1- l’absence d’inventaire

2- inventaire frauduleux

3- la fictivité du dividende

4- le paiement du dividende fictif.

Elément moral :
La distribution doit être faite en connaissance de cause.

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