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Introduction droit pénal spécial

Le DPS est la branche du droit criminel qui traite distinctement toutes les infractions pénales.
Et donc à chacune d'elles les éléments constitutifs, les peines et le cas échéant les particularités
de la répression. Le DPS se résume en quelques mots : conditions d'incrimination et de
répression. Le DPS par opposition au DPG traite de façon générale toutes les questions qui
concernent l'ensemble des infractions (condition d'existence, la classification des infractions,
l'opération de qualification, les peines) le DPS quant à lui décrit les comportements considérés
comme antisociaux avec toutes les circonstances susceptibles de nuancer leur répression et
attribué une sanction à ceux-ci. Le DPS comme dans l'aspect d'un catalogue ou d'un répertoire
de l'infraction

Parler de DPS revient à montrer en quelques lignes les liens qui l'unissent avec d'autres sciences
criminelles (I) les sources du DPS (II) les caractères (III) les méthodes utilisées (4)

I. Les liens de DPS avec de DPG et la PP

Le DPS est intimement lié au DPG

DPG. Il s'articule sur le DPG c'est ainsi qu'on a puis dire que le DPG prépare l'étude de DPS et
que le DPS complète l'étude de DPG. Le DPG dégage une règle et le DPS étudié cette dernière
de façon approfondie. (Opérations de qualification). Le DPS est étroitement lié à la pp bien que
repartie dans deux codes différents. L'étude de DPS ne peut pas toujours se faire en se limitant
à exposer les éléments constitutifs et les peines concernant les infractions abordées il faut y
adjoint les règles spécifiques comme à la poursuite, à l'instruction et au jugement de chaque
infraction.

II. Les sources de DPS.

Le DPS est la terre d'élection du principe de la textualité, un comportement n'est punissable que
s'il a été incriminé c'est à dire prévue et punie par un texte de la loi. Comme texte, nous avons
la loi au sens strict notamment le code pénal. Le code pénal est composé de deux livres. Le
1ér livre intitulé la loi pénale, le second intitulé les crimes, délits et contraventions : c'est sur
ces livres que se trouve l'objet du DPS. En effet, le code pénal essence plus de 270 infractions.

En dehors de la loi au sens strict nous avons également des règlements qui sont des actes qui
pour le pouvoir exécutif et les contraventions constituent la parfaite illustration de ceux-ci. En
dehors du cp, il existe également un nombre considérable d'infraction prévue par des lois
pénales spéciale à savoir : la loi no 2010/12 du 21 décembre 2010 relative à la cyber sécurité
et cyber criminalité, la loi 2014 du 28 ,23 décembre 2014 portant répression des actes de
terrorisme...

Le DPS possède également les sources supranationales notamment le règlement CEMAC relatif
à la prévention et à la répression, du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme
etc. En outre, la jurisprudence joue un rôle qui est loin d'être négligeable parce que les textes
généraux et impersonnel vont devoir s'appliquer à une multiplication de situation de fait concret
et varié. Le rôle de l'interprétation de la jurisprudence est donc inévitable. Par ailleurs, la
jurisprudence revient parfois comblée certaines imprécisions de la loi car, il faut le souligner
que le législateur n'est toujours pas parfait dans la rédaction d'un texte de loi. C'est ainsi donc
que le juge serait donc amené à définir certains termes employés par le législateur, a adopté la
loi à l'évolution de la société.

III. Les caractères du DPS

Le DPS est le miroir de la société. Autrement dit, le DPS porte essentiellement sur l'étude des
comportements jugé antisociaux par le législateur. Il en résulte donc que le DPS est le reflet des
valeurs sociales protégées dans un État. Le DPS est essentiellement causatif c'est à dire il étudie
les infractions non liées les unes de l'autres.

IV. La méthode du DPS

La méthode est au cœur de toutes œuvres scientifiques. Par conséquent, celle que nous
utiliserons en DPS constitue à répondre à son objet à savoir définir l'infraction, situer et préciser.

Première partie. Les infractions contre les biens.

Les atteintes aux biens se regroupent en deux en deux grands ensembles : les atteintes consistant
à une appropriation de la chose d'autrui et se présente comme une atteinte juridique en droit des
tiers d'une part et d'autre part les atteintes provoquant la destruction ou la dégradation de la
chose. On parle ici d'atteinte matérielle dirigée contre la valeur ou l'existence de la chose. Les
infractions contre les biens privés (titre 1) et les infractions contre les biens publics (titres2)

Titre 1 : les infractions contre les biens privés.

On distingue d'une part les atteintes juridiques aux biens (chapitre1) et les atteintes matérielles
(chapitre 2)

Chapitre 1. Les atteintes juridiques aux biens


On va étudier ici le vol, l'escroquerie, l'abus de confiance comme délit de base en matière
d'atteinte juridique aux biens (sessions) et les délits complémentaires à savoir le recel et le
blanchiment des capitaux (session 2)

Session 1 : le vol

L'article 318 du CP<< vol, abus de confiance >> parler du vol revient à examiner ses éléments
constitutifs et les modalités de répression.

I. Les éléments constitutifs du vol.

A. Éléments matériels

Le vol et la soustraction de la chose d’autrui. Il n'y a de vol lorsque la chose objet du délit, pose
de la possession du détenteur légitime à celle de l'auteur du délit à l'insu et contre gré du premier.
Pour soustraire, il faut prendre, revire, enlever. Concrètement, la soustraction réalise un
transfert, un déplacement du bien du patrimoine A vers celui du patrimoine B sous la seule
action de B. La soustraction constitue donc un attachement de la chose à son propriétaire d'où
la conception matérielle de la soustraction. Le vol se distingue de deux autres infractions à
savoir : l'escroquerie, l'abus de confiance. Dans l'escroquerie, le propriétaire de la chose remet
volontairement la chose à l'auteur du délit moyennant des manœuvres dolosives c'est à dire en
embobinant la victime. Tandis que dans l'abus de confiance il y a appropriation d'une chose
confiée en vertu d'un contrat. La conception matérielle de la soustraction présente d'avantage
d'écrire le chemin ordinaire du vol. Cependant, elle présente l'inconvénient de laisser impuni le
comportement qui consiste à se faire remettre malhonnêtement une chose d'où la conception
juridique de la soustraction. Cette conception a été mise en œuvre par Émile garçon conception
adoptée par la jurisprudence, elle a le mérite de réprimer désormais le vol en cas de remise
préalable de la chose. Le raisonnement est le suivant. Le propriétaire d'une chose ne doit avoir
remis une chose à l'agent que par le corpus et non par l’animus. L’agent n'a alors que la simple
détention et non le transfert de pleine possession. La soustraction juridique revient donc à une
usurpation de possession. C’est le cas lorsque la remise de la chose est faute sans contrainte ou
la force ou la violence. La propriétaire ici ne transfert que le corpus à la valeur dans ce cas il y
a bel et bien vol et selon la conception juridique de la soustraction.

S'agissant des choses mobilières appartenant à autrui. Seules les choses mobilières peuvent être
volées. Les immeubles ne sont pas concernés en raison de leur fasciste physique (la loi a prévu
une procédure à savoir l'usurpation d'immeuble). Néanmoins, il est possible de voler des
immeubles par destination, l’exemple. Le mobilier d'un hôtel. La chose soustraite doit
appartenir à autrui

En effet, les choses volées doivent être la propriété soit d’une personne physique soit d’une
personne morale, il n’est pas nécessaire que l’identité du propriétaire soit connue ; c’est pour
cela que le législateur punit le vol celui qui s’approprie une chose perdue voir l’art 319 alinéa
3 du CP. Par conséquent il n’y a pas de vol sur les choses qui n’a pas encore fait l’objet
d’appropriation privée. Exemple : l’air, l’eau, les animaux, … il en est de même pour une chose
qui autrefois faisait l’objet d’une propriété privée mais qui a été abandonnée par le propriétaire.
Emile ; les choses jetées à la poubelle. Il en est de même d’un cohéritier ou un individu qui ne
pourra jamais être puni de vol pour cette appropriation un bien de la masse, car il a sur la chose
autant des droits que les indivisaires ou cohéritiers, il fera plutôt l’objet d’une procédure d’abus
de confiance car, en fait on ne peut pas se voler soi-même.

B-l ’élément moral

Le voleur doit savoir commis son acte dans l’intention de s’emparer de la chose d’autrui.
Sachant pertinemment qu’il n’a aucun droit surelle d’où le vol général sujet (degré du dol
en DPS à faire) . Mais en plus il faut qu’il en ait usurpé la possession c’est-à-dire se comporter
sur cette chose en véritable maitre d’où le dol spécial. En plus celui qui soustrait un bien
appartenant à autrui le fait dans un but de nuire.

II- les modalités de la répression

Le vol peut être simple, spécial ou aggravé et les sanctions varies en fonction de la forme du
vol.

A- L’objet répressif

Le vol simple est puni d’une peine de 5 à 10ans d’emprisonnement et d’une amende de
100.0000 à 1millions de francs. Le vol devient aggravé lorsqu’il est accompagné de certains
circonstances aggravantes (port d’arme, à l’aide de violence, à l’aide d’un véhicule). Les
peines ici sont doublées. En revanche lorsque l’aggravation résulte de violence ayant entrainé
la mort d’autrui ou des blessures graves, la peine est la peine de mort (article 320 du CP).
L’article 319 du même code étend la notion de vol à l’appropriation indue d’une énergie
provenant d’une force motrice quelconque. La chose volée ici est donc immatérielle. Exemple :
le vol d’électricité. On parler ici du vol spécial. L’article 319 s’applique aussi à celui qui
s’approprie d’une chose perdue, à celui qui, sans avoir l’intention de s’approprier d’une
chose d’utilisé sans droit. Cependant, si le principe de la sanction du vol est prévu par la loi il
existe des situations dans lequel l’auteur de l’infraction ne pourra pas être puni d’avoir les
criminalités familiales.

B- Les immunités familiales (Article 323 CP)

Elles se fondent sur des raisons sociales qui considèrent la solidarité dans le groupe
familiale « le linge sale se lave en famille » c’est ainsi qu’il n’y a pas de vote entre épouse, entre
ascendant et descendant légitime puisqu’en deuxième degré s’il revient ensemble ou sont
reconnus à l’encontre du neuf ou de la neuve sur les biens de première nécessité (article 323
DU CP). Etant une criminalité personnelle, elle ne s’applique aux membres de la famille et ne
peut pas par conséquent s’étendre à des tierces personnes c’est-à-dire co-auteur ou complice
tierces à ladite famille, l’article 323 ne s’étend pas au vol aggravé.

Sous session 1 : l’Abus de confiance

L’article 318 alinéa b définie l’abus de confiance en ces termes : « en détournant ou détruisant
ou dissipant tout bien susceptible d’être soustrait et qu’il a reçu à charge de le conserver, de le
rendre, de le représenter ou d’en faire un usage déterminé ». L’abus de confiance consiste donc
à tromper la confiance d’une personne en détournant un bien préalablement remis pour un usage
bien déterminé. L’abus de confiance présuppose l’existence d’un contrat et c’est pour cette
raison que l’abus de confiance se situe sur le terrain de la police des contrats. Autrement dit,
l’abus de confiance met en scène une personne qui remet à une autre la chose en raison de la
confiance mutuelle qui y règne et détient donc sur cette chose une possession précaire. Par
conséquent, cette personne devrait se comporter comme un mandataire, comme un dépositaire.
Cependant, il intervertit son titre et se comporte désormais comme un propriétaire de la chose.

L’abus de confiance doit être distingué du vol, car, il n’Ya pas ici soustraction de la
chose mais plutôt de détournement de la chose par celui à qui elle avait été remise. L’abus de
confiance doit être aussi distingué de l’escroquerie car dans les deux cas il y a remise volontaire
de la chose, cependant, la fraude manifestée par un détournement est postérieure à la remise,
alors que dans l’escroquerie, la fraude est antérieure à la remise volontaire de la chose, car c’est
elle qui détermine et pousse l’une des parties à se dessaisir de la chose. Parler de l’abus de
confiance revient à mettre en exergue l’existence d’un contrat entre les deux parties(I) ses
éléments constitutifs II et enfin ses modalités de répression III.

I- La condition préalable à l’abus de confiance


Il présuppose l’existence d’un contrat (A) que ce contrat ait entrainé une remise (B) et que cette
remise ait porté sur certaines chose (C)

A- Le contrat

C’est un accord de volonté en vertu duquel la chose a été remise à titre précaire. L’accipiens a
sur la chose que les droits limités et le législateur le précise si bien « à chaque de le conserver,
de le rendre, de le représenter et en faire usage déterminé ». Plusieurs contrats découlent de
cette disposition :

 Contrat de dépôt c’est à dire la remise de la chose est faite à l’autre partie avec
l’obligation de le garder puis la rendre en nature.
 Le contrat de mandat c’est l’action par laquelle une personne donne à une autre le
pouvoir de faire quelque chose en son nom,
 Le contrat de prêt à usage c’est-à-dire le prêteur à l’emprunteur une chose que ce dernier
s’engage à restituer après d’être servi
 Contrat de nantissement, c’est une forme de gage c’est-à-dire la chose est remise
ceci pour servir de sureté d’une dette.

NB : l’abus de confiance ne peut résulter d’un prêt d’argent, ni d’un prêt de consommation

B- La remise

Elle est volontairement faite à l’autre partie par le propriétaire, la remise du bien est faite à titre
précaire.

C- L’objet de la remise

Il faut que la remise soit portée sur une chose, matière ayant une certaine, valeur, il peut s’agir
d’un document, des écrits ayant un effet juridique sur le patrimoine.

II- Les éléments constitutifs de l’abus de confiance


A- Elément matériel

Il est constitué par l’acte de détournement. En effet, l’individu a reçu la chose pour un usage
bien déterminé. Néanmoins il écarte du but pour lequel la chose lui a été remise. L’infraction
apparait donc lorsque le comportement est contradictoire avec le droit reçu l’élément matériel
est donc ici un fait ou un acte positif, acte qui est fait sur action, acte négatif ; qui porte
sur l’omission en : non-assistance à une personne en danger. Qui peut se manifester en
trois types de comportements, il peut consister à faire disparaitre la chose en impossibilité
de la restituer où alors en refusant de restituer la chose ou enfin en utilisant l’objet confié pour
un usage autre que se qu’était convenu.

B- L’élément moral

Il faut que l’auteur du détournement ait agit sciemment. Cela suppose que l’auteur connaissait
les qualités de la détention et que l’auteur connaissait le considère illicite de l’intervention au
titre duquel il a procédé.

III- Les modalités de répression

L’abus de confiance est un délit instantané qui se réalise au moment où le dépositaire intervertit
son titre pour un acte de disponibilité ou d’appropriation. La pénalité différente selon il, s’agit
de l’abus de confiance selon le CP de 5 à 10 ans et d’une amende de 100 à 1 millions de francs
où alors l’abus de confiance aggravé (les peines sont doublées). L’abus de confiance est aggravé
lorsqu’il est connu soit par un avocat, un notaire, un huissier, un commissaire, un agent d’affaire
etc. : (article 321 du code pénal).

Sous-session 3 : L’escroquerie et les infractions voisines

L’escroquerie suppose l’emploi de la ruse pour dépouiller la victime, la remisse bien


faite sous l’effet des manœuvres frauduleuses. L’escroquerie s’oppose au vol en ce sens que
l’escroc, au bien de s’emparer de la chose convoitée contre le gré du propriétaire en obtient de
sa victime la remise volontaire. Elle se distingue de l’abus de confiance car, la fraude manifestée
par un détournement est postérieure à la remise. Alors dans l’escroquerie, la fraude est
antérieure car c’est elle qui conditionne le dessaisissement.

I- Eléments constitutifs de l’escroquerie


A- Eléments matériels

Il est l’emploi des manœuvres frauduleuses dolosives, il peut donc s’agir des tromperies, des
manquantes, des mises en scène, des machinations, des mensonges mis sur pieds ayant pour but
de désarmer la méfiance de la victime les manouvres frauduleuses doivent aboutir à la remise
volontaire à la chose à l’escroc celle-ci ont créée alors l’esprit de la victime une erreur.

B- Eléments morals

L’escroquerie est un délit intentionnel car, l’agent doit avoir agi de mauvaise foi et tromper
volontairement afin d’obtenir la remise de la chose. La mauvaise foi se déduit des artifices ou
des moyens de tromperies employée (visage d’un fait non, visage d’une fausse qualité
II- Les modalités de répression

Confère ou voire plus haute modalité de répression de l’abus de confiance

III- Les infractions voisines de l’escroquerie

Certaines manœuvres frauduleuses sont incriminées par la loi de manière autonome par le biais
des incriminations spéciales à savoir : la filouteries article 322 CP (voire le CP les éléments
de distinction)

- Les filouteries de boissons ou aliment

- Les filouterie de logement (Art.322, al. b du CP) elle consiste dans le fait, se faire
attribué et d’occuper effectivement une chambre dans un hôtel sans pouvoir payer le prix.

- Les filouteries de taxi (Art 322, al.C du CP) elle consiste à se faire transporter en taxi
ou en voiture de place et de ne payer le prix.

Dans les deux premiers cas la durée de la fourniture du boisson ou d’aliment ou d’équipement
de logement ne doivent pas avoir excédé une semaine.

- Filouterie de loyer (Art.322, Al.1 du CP) c’est une amande du nouveau CP qui punit
tout locataire d’un immeuble loti ou non qui débite de deux mois de loyer, n’a ni payer lesdits
loyers, ni libérer l’immeuble concerné un mois après sommation de payer ou de libeller les
lieux.

Il est clair que ce texte protège les propriétaires des locaux à louer mais à condition que les
bailles soient dument enregistrées. Concernant l’élément intentionnel, la filouterie est d’abord
le fait d’une personne qui sait être dans l’impossibilité absolu de payer le bien ou le service et
les juges se doivent de relever cet élément de l’infraction. Ainsi donc, celui qui a oublié son
portefeuille ou carte bancaire qui est disposé à payer ne peut pas être puni sous le vocable de
l’article 322 Al.1 du CP autrement dit, le délit ne sanctionne pas le sens ou la négligence.

Concernant la filouterie de loyer, l’élément morale n’est pas forcement tourné vers la mauvaise
foi de l’agent. Il peut arriver que l’agent se trouve dans l’incapacité financière de payer tout en
étant de bonne foi, bref, le juge ne cherche pas ici la mauvaise foi ou la bonne fois mais il
constate l’impatiemment ou le non payement de loyer.

Les filouteries d’aliment et de taxi sont punis d’un emprisonnement de cinq jours à six mois
d’une amande de cinq mille à vingt-cinq mille.
Concernant les filouteries de loyer l’emprisonnement est de six mois à trois ans d’une amande
de cent mille à trois cent mille.

Ces infractions à savoir l’abus de confiance, l’escroquerie et la filouterie ne sont pas applicable
entre conjoints, entre ascendants et descendants jusqu’au deuxième degré et à l’encontre du
veuf et de la veuve sur les biens du premier nécessiteux ayant appartenant au conjoint décédé
(Art. 333 du CP)

Section 2 : Les délits complémentaires

On entend par délit complémentaire l’infraction qui matériellement dérive de la trilogie


fondamentale (vol, escroquerie et filouterie) et qui vient compléter le sens de la protection des
biens. Ils sont dits complémentaires soient en six qu’ils prolongent l’action du délinquant après
la commission du délit de base ou le profit tirer de l’infraction d’origine soit en ce qu’ils
caractérisent les formes spéciales de détournement ou de fraude lié à la nature des biens ou de
la situation juridique en cause. Dans un premier temps, on parlera de délit de conséquence et le
détournement…

Sous-section 1 : Les délits de conséquence

Ils résultent d’un acte d’aide ou d’assistance ou d’appropriation postérieure à l’infraction


préalable et principale. Ces délits ne doivent pas être considérer comme des actes de complicité
mais comme des délits distincts. Les délits de conséquence laissent suite à l’assistance d’une
infraction d’origine objectivement punissable, deux situations sont possibles soit l’individu
détient la chose ayant une provenance illicite ou profite de l’infraction ; ici on parle de recel,
soit l’individu tente de transformer la somme d’argent d’origine criminelle en un bien licite ou
en d’autre instruments financiers et légaux, on parle ici de blanchissement des capitaux (II)

I. Le recel

Dans le code pénal, on distingue deux types de recels : Le recel de délinquant, Art.194 du CP
et le recel des choses qui fera l’objet de notre étude.

Au terme de l’article 324 du CP « est puni des peines de l’article 318 ci-dessus, celui qui
détient ou dispose des choses… l’origine délictuelle ». Le receleur cherche donc à tirer
bénéfice de sa participation à l’entreprise du coupable et est poussé dans l’urne en ce sens que
« c’est le receleur qui fait la valeur ». Parler du recel revient à voir ces conditions
d’incrimination et ces modalités de répression.
A. Les conditions d’incrimination

Il faut une infraction préalable qui doit être à l’origine de recel d’où ces conditions préalables.
Cependant, le recel demeure un délit distinct, voire autonome.

- L’exigence d’une infraction préalable : elle peut être soit un crime, soit un délit mais
jamais une contravention. L’infraction d’origine peut être le vol ; l’abus de confiance, ou
l’escroquerie, néanmoins, le recel demeure un délit autonome. C’est ainsi que la poursuite et la
condamnation du receleur n’est pas conditionné par la poursuite de l’auteur de l’infraction
d’origine. Exemple : l’auteur de l’escroquerie peut être un inconnu ou décédé ou bénéficier
d’une immunité personnelle, toute fois, il y’a un lien notamment dans l’hypothèse où
l’infraction d’origine n’est plus punissable en cas d’abrogation de la loi pénale ou encore en cas
d’amnistie réelle ou l’existence d’un fait justificatif réel. Dans ces différents cas, le juge ne
pourra plus constater l’origine frauduleuse de la chose recelée et par conséquent ne pourra plus
punir le recel. En outre, le juge doit expressément déterminer le délit principal en cas de
condamnation de recel car toutes décisions qui condamnent le receleur doit être fonder sans
peine de cassation.

Le recel ne saurait se confondre avec l’infraction principale car on ne peut pas être à la fois
voleur et receleur incompatible, toute fois, il existe sur le plan procédural une solidarité entre
l’auteur de l’infraction préalable et le receleur dans le cadre de la jonction de la procédure.

- Les éléments constitutifs de recel

La chose précédée n'est pas forcément la chose elle-même l'objet de l'infraction. Cela peut être
l'équivalent en argent au cas où la chose a été reconduit ou inversement c'est à dire la chose
acquise avec l'argent volé d'où la subrogation réelle. Le recel peut donc résulter soit de la
détention d'origine illicite soit du profit tiré d'une entreprise criminelle :

a. Le recel détention

La détention consiste dans la simple réception de la chose. Cependant, la jurisprudence constaté


le recel si la détention est très éphémère et si l'agent connaît l'origine frauduleux de l'objet c'est
ainsi que la chambre criminelle de la cour de cassation a admis que le passager d'un véhicule
volé est receleur de celui-ci s'il connait l'origine frauduleuse de l'objet. La matérialité du recel
peut aussi se dégager à travers le fait de servir d'intermédiaire afin de transmettre la chose.
b. Le recel profit

Ici c'est le bénéfice du recel de la chose qui constitue le sens même du recel c'est à dire l'agent
profite personnellement du crime. La jurisprudence a une interprétation assez large de la notion
de recel profit. C’est ainsi que la cour de cassation a condamné le receleur une dame qui profitait
du train de vie de son conjoint qui ne correspond pas aux revenus de celui-ci et qui avait des
raisons d'en soupçonner l'origine frauduleuse.

- l'élément moral

On ne peut pas être receleur par imprudence. Le receleur doit avoir connu l'origine délictuelle
de la chose peut importer s'il ne connait pas tous les détails de l'infraction préalable mais avoir
des soupçons sur l'origine frauduleuse. Le receleur est donc animé d'une intention capable et la
volonté de profiter de l'infraction. Les juges se contentent donc de mettre en évidence des
raisons qui conduisent à soupçonner l'origine délictuelle et ceci par des simples indices ou alors
en scrutant les circonstances de la commission de l’infraction. (Exemple absence de facture,
prix dérisoire payé...)

- le régime répressif

Le recel simple est puni d'un emprisonnement de 5 à 10 ans et d'une amende de 100mil à
1millions de Francs le recel aggravé c'est à dire en cas de crime les peines ici sont doublées.
L'aggravation résulte de la transmission au receleur des circonstances aggravantes qui ont
entourées l'infraction principale à condition qu’il en n'est eu connaissance. Cependant, on
observe que la jurisprudence a tendance à propos de l'élément moral à induire la connaissance
des circonstances de réalisation d'éléments extérieurs

II. Le blanchiment des capitaux

Introduit dans le nouveau code pénal à travers l'article 248_4 intitulé blanchiment d'argent aux
moyens de jeux et Loterie. Cette infraction a vu le jour dans notre Arsenal répressif par la loi
no97/19 du 17 août 1997 relative au contrôle du stupéfiants, substances psychotropes et des
précurseurs. Ce texte traité exclusivement du trafic de drogue et a été élargie par la suite par le
règlement CEMAC no1/03/CEMAC/ UMAC/CM du 04 avril 2003 révisé par le règlement
no2/10 du 02 octobre 2010 et plus récemment par le règlement CEMAC de 2016 portant
prévention et répression du blanchiment des capitaux. L'article 98 de la loi dispose que :<<
constitue un blanchiment le fait d'apporter son concours à la conservation ou au transfert
des fonds ou des biens provenant des infractions prévues aux articles 97 et 86 de ladite loi
>> dans le but de dissimuler ou de déguiser l'origine illicite de dit bien ou ressources qui
permettent soit d'aider toute personne à échapper à la conséquence juridique de l'acte >>.

Le règlement CEMAC quant à lui défini le blanchiment comme<< la conversion au transfert


des biens provenant d'un crime ou d'un délit dans le but de dissimuler ou de déguiser les origines
illicites >>. Cette incrimination est tributaire d'une infraction préalable qui aboutit à la
conversion des biens d'où ses éléments constitutifs d'une part et ses modalités de répression
d'autre part.

1. Les éléments constitutifs du blanchiment des capitaux

La loi attache le blanchiment à un crime ou à un délit qui lui confère sa nature d'infraction de
conséquence. Le blanchiment consiste à faciliter par tous les moyens la justification
mensongère de l'origine des biens ou des revenus de l'auteur d'un crime ou d'un délit. La loi
vise ici le fait d'apporter un concours à une opération de placement, de dissimulation ou de
conversion du produit de crime.

- l'élément moral

Concernant l'élément moral, le blanchiment est une infraction intentionnelle, il faut donc son
auteur connaisse l'existence de l'infraction d'origine et qu'il agisse en connaissance de cause. La
preuve de l'élément moral ou de l'intention incombe au ministère public.

- les modalités répressives

Les peines du blanchiment varient en fonction des textes. Dans le texte de 97 le blanchiment
est un crime tandis que dans le texte communautaire CEMAC, il est puni d'un emprisonnement
de 5 à 10 ans et d'une amende pouvant aller jusqu'à 5 fois le montant blanchi sans toutefois être
inférieur à 10 millions de francs. L'article 47 du même texte prévoit le double des sanctions en
cas de blanchiment aggravé c'est à dire lorsque le blanchiment est connu de façon habituelle,
lorsque le blanchiment est commis en bande organisée, ou alors en utilisant des facilités que
procure l'exercice d'une l'activité professionnelle

Session 3 : Détournements spéciaux (voir cours de droit pénal des affaires)

Chapitre 2 : les atteintes matérielles aux biens


Contrairement aux infractions d'atteinte à la propriété des biens qualifiés par la doctrine
d'atteinte juridique aux biens qui constitue des actes préjudiciables aux droits d'autrui sur les
choses. L'infraction ici président uniquement dans le fait qu'il soit passé frauduleusement entre
les mains d'une personne qui en est ni propriétaire ni détenteur légitime. Les atteintes
matérielles Quant à elles laissent les intérêts de possesseurs des biens en ce sens qu'elles
s'attaquent à la matière de ceux-ci. La chose objet de l'infraction est alors détruite, endommagée,
dégradée en partie ou dans son entièreté. La spécificité de ses atteintes apparait à travers une
double dimension intentionnelle (session 1) et non intentionnelle (session 2)

Session 1 : les atteintes matérielles volontaire aux biens

Il revint à étudier ici l'article 227 du CP relative à l'incendie et à la destruction d'une part et
d'autre part l'article 316 du CP relative aux destructions

I. Incendie et destruction

Parler de l'article 227 du CP revient à étudier ses éléments constitutifs (A) et ses modalités de
répression (B)

A. Les éléments constitutifs

Il Ya lieu de soulever que le comportement incriminé dans l'article 227 du CP requiert un bien
appartenant soit à l'agent soit à un tiers. En outre, la nature du bien peut-être soit mobilière soit
immobilière. Ces atteintes matérielles visent donc à créer un danger pour les personnes quoi
que l'infraction ne suppose pas nécessairement que les personnes aient été atteintes.

Concernant l'élément matériel cette infraction suppose un acte de destruction ou de


détérioration soit par le feu 🔥 soit par un moyen quelconque. Les atteintes matérielles visent
donc à créer un danger pour les personnes car, si le feu est mis soit sur le lieu servant à
l'habitation soit sur un véhicule contenant une ou plusieurs personnes cela risquerait de mettre
en danger la vie des personnes se trouvant sur le lieu.

L'élément matériel vise aussi les mines ou leurs dépendances lorsqu'elles sont exploitées.
Concernant l'élément intentionnel, l'agent doit non seulement savoir que le lieu est susceptible
d'habiter une personne humaine mais également être conscient que ses actes sont de nature à
endommager ou détruire le bien.

B. Les modalités de répression

Le délit d'incendie et de destruction rendent son auteur passible d'un emprisonnement de 3 à 10


ans et d'une amende de 5mil à 1millions de franc. La peine est aggravée au cas où l'incendie ou
la destruction provoquent des blessures, maladie ou incapacité de travail tel que prévu aux
articles 277et 280 du CP. L'emprisonnement est de 6 à 20 ans dans le cadre de l'article 289
alinéa 2 du cp. L'emprisonnement est à vie au cas où l'incendie ou la destruction provoque la
mort d'autrui voire 289 alinéa 3 du cp.

II. Destruction 316 et 317 du cp

Cette infraction suppose que le bien appartient en tout en partie à autrui ou alors est grevé d'une
charge en faveur d'autrui. Le bien peut être de nature mobilière ou immobilière.

Contrairement au délit puni par l'article 217 du cp, il crée un danger pour les personnes. Le
délit de l'article 316, 317 du cp ne présentent aucun danger pour les personnes.

L'article 317 du cp parle de la destruction ou déplacement des bornes ou tout autres signe établi
pour marquer la limite entre les propriétés du tiers. Elle met en ...

L'élément matériel constitue ici un acte de destruction, de dégradation ou de détérioration d’un


bien en tout ou partie. Le législateur n'a pas spécifié les moyens précis pour y arriver et laisse
donc libre cours à l'imagination de l'agent. Il s'agit d'une infraction de résultat qui aboutit soit
endommager le bien soit à l'anéantir. La destruction est volontaire c'est à dire l'agent a
conscience qu'il endommage le bien d'autrui et recherche un résultat bien précis. Les mobiles
ici sont indifférents.

B. Les modalités de répression

Session 2 : les atteintes matérielles involontaires aux biens.

Les dangers inhérents à l'emploi de certains moyens tel que le feu, les explosifs ou autres ont
conduit le législateur à intervenir pour sanctionner les comportements involontaires. En effet,
l'article 228 alinéa 2 alinéa a-b constitue l'incrimination spécifique des destruction, dégradation
involontaire par le fait d'une substance, d'un incendie ou d'une explosion.
En cas de délit simple, la peine d'emprisonnement de 15 jours à 3 ans et une amende de 5mil
à 100mil franc ou l'une de ses deux peines seulement.

En cas de délit aggravé, la peine d'emprisonnement de 2 a 10 ans et d'une amende de 10mil à


50mil francs si la destruction porte sur des édifices, ouvrages, navires, ou installations

I. L'élément constitutifs de l'infraction

Cette infraction vise la destruction, la détérioration involontaire des biens.

Concernant l'élément matériel, deux observations doivent être faites : d'une part, la loi a
spécifiée les moyens utilisés par l'agent à savoir, le feu, les explosions, etc. les moyens
mécaniques ou électriques ce qui conduit à exclure les autres moyens dangereux. D'autres part,
les moyens mis en œuvre doivent mettre en danger les personnes l'usage des explosifs entrain
forcément un dommage important en détruisant les biens et rend nécessairement dangereux
pour la vie des personnes qui peuvent subir à cette occasion des liaisons (exemple : des
personnes qui chargent de manière archaïque des bouteilles de gaz sans respecter les consignes
de sécurité).

Concernant l'élément moral, ces destructions et dégradations sont involontairement


provoquées. L'incendie ou l'explosion d'une imprudence grave caractérisé par une violation
manifestation délibéré de l'obligation de prudence ou de sécurité l'agent doit avoir manqué une
obligation de sécurité imposée par la loi. L'agent a conscience et volonté et volonté de
transgresser une norme de sécurité et d'imprudence sans intention de produire les dommages
qui peuvent en résulter. Le législateur poursuit un objectif précis celui de responsabiliser
d'avantage les professionnels ou même les simples particuliers

II. Le régime répressif

- peine ordinaire de 3moi à 3 ans d'une amende de 5mil à 5mil ou l'une de ses peines
seulement

- peine aggravée : la peine d'emprisonnement est de 6 à 20ans au cas où l'incendie ou destruction


provoque des blessures, maladie ou incapacité de travail. La peine d'emprisonnement est à vie
au cas où l'incendie ou la destruction provoque la mort d'autrui voire 289 alinéa 2,3 du CP.
Sous-titre 2 : la protection pénale du bien public

Parler de la protection pénale du bien public revient à mettre en évidence les mesures prises par
la loi pour protéger le patrimoine de l'État.

Les États se sont toujours préoccupés à remédier aux atteintes de leurs patrimoines en Afrique
et au Cameroun en particulier la protection de la fortune publique est devenue une exigence
républicaine d'où l'incrimination de l'infraction de détournement des biens publics article 184
du CP (I) et une spécialisation de la répression des atteintes à la fortune publique (II)

I. Le détournement des biens publics (article 184 du cp)

L'incrimination d'atteinte à la fortune publique est appelée détournement des biens publics au
terme de l'article 184 du CP on entend par détournement<< quiconque par quelque moyen
que ce soit obtient ou retient frauduleusement quelques biens que ce soit, mobilier ou
immobilier appartenant, destiné pour confier à l'État, unifié à une coopérative,
collectivités ou établissements ou publics ou soumis à la tutelle administrative de l'État ou
dont l'État détient directement ou indirectement la majorité du capital...>> .

A. Les éléments constitutifs du détournement

L'article 184 du CP est intitulé détournement des biens publics qu'en tant-on par détournement
? Il suppose une pluralité d'acte constitutif et une diversité des mots de perpétration de
l'infraction. Le texte distingue le fait de retenir frauduleusement un bien appartenant à l'État et
ou le fait d'obtenir frauduleusement un bien appartenant à l'État. La loi ne détermine pas les
moyens par lesquels détention ou la rétention peut être réalisée. Bref le détournement fait
référence à une affectation des biens à des faits autres que celles légalement prévues. Il doit être
distingué des notions voisines comme la faute de gestion. On entend par faute de gestion un
acte de commission ou d'omission ne s'inscrivant pas dans l'intérêt de la structure administrative
et caractérisant une chose un abus ou une imprudence. Elle constitue une entorse aux
comportements normalement prudent, diligent d'un agent public ( il peut s'agir d'un engagement
d'une dépense publique sans avoir qualité pour le faire ou sans avoir reçu délégation de le faire,
le façonnement des commandes ayant pour effet de de le soustraite à la compétence à la
commission des marchés publics.) La faute de gestion peut avoir une incidence financière ou
non c'est celle ayant une incidence financière qui peut conduire au détournement des biens
publics si et seulement si cet acte matériel de mauvaise gestion s'y ajoute un élément moral.
Quel type de bien s'agit-il ? La loi énumère les biens mobiliers, immobiliers appartenant à
l’État et même les biens qui ne font pas partie de la propriété de l'État d'où le terme<< confié à
l'État>>. En outre, le terme bien public englobe aussi les sommes d'argent d'où la
terminologie qui existait dans l'ancien CP << détournement des derniers publics>>.

Qui peut détourner les biens publics ? La loi parle de quiconque c'est à dire toute personne
impliquée directement ou indirectement à l'exercice d'un tel service. Il peut donc s'agir de tout
fonctionnaire, agent public, mais aussi agent privé susceptible d'exécuter pour le compte de
l'État des missions d'intérêt général ou liée à l'État par une relation de nature contractuelle et
peut recevoir de celui-ci des fonds ou du matériel pour lesdites fins. Bref, toute personne est
susceptible de commettre l'infraction de détournement des biens publics.

Concernant l'élément moral l'agent doit agir en connaissance de cause avec la ferme volonté de
commettre les actes prévus à l'article 184 du CP.

Le terme frauduleusement utilisé par le législateur renvoi à la mauvaise foi de l'agent ou plus
précisément à une intention plus délivrée de porter atteinte à la fortune publique c'est à dire, la
personne poursuivie doit avoir voulu par la fraude s'emparer d'un bien meuble ou immeuble.

B. Les modalités de répression

Le régime des peines de l'infraction de détournement des biens varie en fonction de la valeur
du bien au cas où la valeur ses biens excède 500mil l'emprisonnement est à vie. Au cas où cette
valeur est supérieure à 100mil francs et inférieure ou égale à 500mil franc l'emprisonnement
est de 15 à 20 ans. Au cas où cette valeur est égale ou inférieure à 100mil frac l'emprisonnement
est de 5 à 10ans et une amende de 50mil à 500mil francs. Le sursis ne peut être accordé et la
confiscation des biens est généralement prononcée ainsi que les déchéances de l'article 30 du
cp. Cette pénalité ne concerne que les juridictions de droit commun dont le montant est inférieur
à 50millions.

II. La spécialisation de la répression des détournements des biens publics

Elle repose essentiellement sur la réhabilitation du tribunal criminel spécial. En effet, le tribunal
criminel spécial loin d'être une innovation dans le paysage répressif camerounais fût créer pour
la première fois en 1961 par la loi no61/LF/06 du 04 avril 1961 et fût supprimer par
l'ordonnance no72/4 du 26 août 1972 portant organisation judiciaire. Vu le phénomène de la
corruption et du détournement de la fortune publique grandissant et atteignant des proportions
inquiétantes, le législateur a jugé opportun de réhabiliter le tribunal criminel spécial. Il s'agit là
d'une réaction de l'État face à la dérive managériale des biens publics. Néanmoins, la nature
spéciale du tribunal criminel spécial amène à s'interroger sur le respect des grands principes de
la justice criminelle d'où l'étude de sa compétence (A) et de sa procédure (B)

A. La compétence du tribunal criminel spécial

Les règles de compétence déterminent à quelle juridiction qu'il faut s'adresser pour juger telle
ou telle affaire. On distingue la compétence territoriale, personnelle, matérielle.

Concernant la compétence territoriale l'article 3 de la loi du 14 décembre 2011portant


création du tribunal criminel spécial dispose que:<< le tribunal a son siège à Yaoundé et
son ressort couvre l'ensemble du territoire national>>

Concernant la compétence personnelle, les personnes poursuivies devant le tribunal criminel


spécial sont les détourneurs des fonds publics d'un montant égal ou supérieur à 50millions
francs.

Concernant la compétence maternelle, l'article 2 de la loi de 2012/011 du 16 juillet 2012


modifiant et complétant certaines dispositions de la loi no2011/028 du 14 décembre 2011
portant création du tribunal criminel spécial dispose que:<< le tribunal est compétent Pour
connaître lorsque le préjudice est d'un montant minimum de 50millions des infractions
de détournement de bien public et des infractions connexes prévues par le code pénal et
les conventions internationales ratifiées par le Cameroun >>.

B. La procédure applicable devant le tribunal criminel spécial

Elle est différente de celle suivie de la juridiction de droit commun. Elle se distingue davantage
sur les garanties procédurales et que la gestion l'action.

✓-la question des garanties procédurales :

Me premier grief fait au tribunal criminel spécial c'est l'absence du double degré de juridiction
qui permet à une juridiction supérieure celle qui a rendu une décision de réexaminer l'affaire.
Devant le tribunal criminel spécial le juge juge en premier et en second ressort, la seule voie de
recours est le pourvoi en cassation devant la cour suprême.

- concernant les délais de procédure le législateur a innové en fixant les délais chiffrés pour
toutes les phases de la procédure (du procès pénal) à la poursuite, le délai fixé est de 30 jours
renouvelable deux fois. À l'instruction ou l'information judiciaire, la loi donne au juge
d'instruction de clôturer le dossier dans les 180 jours suivant le réquisitoire introductif
d'instance. À la phase de jugement, le juge se jugement dispose d'un délai de 6mois pour rendre
sa décision. Délai pouvant prolonger pour 3mois. Cependant par .... Car, le traitement des
affaires de détournement des biens publics se heurte aux exigences de la justice pénale ( la
recherche des preuves ) les manœuvres dilatoires des parties au procès retarde l'aboutissement
des dossiers devant le tribunal criminel spécial.

- concernant l'égalité des armes, la loi interdit à la partie civile d'articuler son pourvoi sur les
faits alors qu'elle autorise le ministère public s'organiser son pourvoi à la fois sur les faits et sur
le droit d'où la consécration de l'inégalité des parties au procès pénal.

✓ la gestion de l'action publique devant la TCS

Devant le tribunal criminel spécial, l'action publique est disponible contrairement à


l'indisponibilité de l'action publique devant les juridictions de droit commun. Mis à part l'article
64 du code de procédure pénale.

L'article 18 de la loi portant création de la TCS : << en cas de restitution du corps du délit,
le procureur général près du tribunal peut sur autorisation écrite du ministre de la justice
arrêter les poursuites engagées avant la saisine de la juridiction de jugement toutefois si
la restitution intervienne après la saisine de la juridiction de jugement, les poursuites
peuvent être arrêter avant toute décision au fond...>>

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