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Dans sa quête constante de protéger les personnes, le législateur a crée une pléthore
d’infractions visant à réprimer les atteintes aux personnes. Cependant il nous sera nullement
question de prétendre aborder la totalité des infractions contenues dans le livre 2 du code
pénal. A ce propos nous nous limiterons à aborder que quelques atteintes à la vie de et à
l’intégrité physique de la personne (titre I), à la morale sexuelle (titre II), à la famille (titre
III), et les infractions contre les libertés individuelles et les intérêts moraux (titre IV).
La protection de la vie humaine est le but suprême ou du moins l’un des objectifs majeurs du
droit et c’est probablement dans ce sens que le code pénal réprime toute atteinte à la vie et à
l’intégrité physique de la personne humaine même la plus légère en proportionnant la peine à
la qualité de l’atteinte. Le système répressif ne tient pas seulement compte du résultat mais
aussi de l’intention coupable qui anime l’agent au moment de la commission des faits d’où la
distinction entre les atteintes volontaires (chapitre I) et les atteintes involontaires (chapitre II).
Nous allons distinguer d’une part les homicides volontaires (section I) et d’autre part les
coups et blessures volontaires (section II).
Commet un meurtre « celui qui cause la mort d’autrui ». L’analyse du meurtre est
subordonnée à celle de ses éléments constitutifs (I) et à celle de sa répression (II).
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*Il s’agit d’un acte positif de violence ayant entrainé la mort. Le meurtre est avant tout une
infraction de commission qui nécessite la preuve d’un acte positif pour être constituée. Le
défaut d’un acte positif se traduira par le rejet de la qualification. On s’est parfois demandé si
le meurtre pouvait résulter d’une simple omission qui serait regardée comme équivalente à
l’action. C’est la question célèbre de la commission par omission et l’on sait que la
jurisprudence dans la célèbre affaire dite de la séquestrée de Poitiers n’a pas voulu l’admettre
car la grande difficulté est de rattacher la mort à l’abstention. Les abstentions ayant entrainé
la mort ne peuvent être retenues qu’à titre d’élément constitutif d’autres infractions. En
revanche dés lors que l’acte positif est caractérisé peu importe sa nature. Il peut se traduire par
un acte unique ex un coup de révolver , l’étranglement , soit par des actes multiples ex
plusieurs coups de poing assenés dans le but de provoquer la mort.
*la victime doit être une personne humaine vivante autre que l’auteur de l’acte d’homicide. Il
importe que la victime soit vivante au moment des faits, si la victime est déjà morte lors de
l’acte il aurait atteinte à l’intégrité du cadavre et donc violation de cadavre (art 274(b) cp).
Toutefois il peut y avoir erreur sur la vie de la victime, l’agent ayant cru la victime vivante
alors qu’elle n’était plus, on admet alors qu’il tentative de meurtre. En outre le meurtre
suppose que la victime soit une autre personne que l’auteur de l’acte d’homicide. Cette
exigence est expressément mentionnée dans l’art 275 cp qui définit le meurtre comme le fait
de causer la mort d’autrui. Ceci interdit de réprimer le suicide ou la tentative de suicide. Cette
absence d’incrimination du suicide présente l’inconvénient d’empêcher également les
poursuites pour complicité de suicide, mais cette lacune peut être contournée en se plaçant sur
le terrain de l’omission de porter secours. Par ailleurs l’erreur sur la victime n’empêche pas
les poursuites pour meurtre même si l’intention du coupable était d’atteindre une autre
personne (art 284cp).Bien plus l’enfant à naitre ne peut pas être considéré comme victime
d’un meurtre car l’enfant à naitre n’a pas le statut de personne humaine. Cela ne signifie pas
pour autant que le comportement qui consisterait à provoquer intentionnellement la mort d’un
enfant à naitre resterait impuni. En effet des poursuites pourraient être engagées sur le
fondement de l’art 337(1)(2)(3) cp) relatif à l’avortement.
*le meurtre est une infraction matérielle qui nécessite pour être consommée la survenance
d’un résultat à savoir la mort d’autrui.
* L’élément matériel de l homicide volontaire n’est caractérisé que dans la mesure où un lien
de cause à effet unissant le comportement prohibé au résultat survenu peut être constaté.
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b- l’élément moral
Le meurtre suppose que le coupable soit animé de l’intention de donner la mort à un autre être
humain. Cette intention meurtrière doit être précisée quant à son contenu(1) puis quant à la
preuve de son existence(2).
L’intention de donner la mort est essentielle pour caractériser l’infraction de meurtre. En effet
il faut que le coupable ait voulu porter des coups à autrui mais qu’en outre il soit sûr par là il
provoquerait la mort de sa victime. En d’autres termes l’intention requise repose sur la
double exigence d’un dol général et d’un dol spécial. Le dol général consiste dans la volonté
de l’acte positif en ayant conscience de violer la loi pénale, tandis que le dol spécial découle
de la volonté tendue vers le résultat c'est-à-dire l’intention de donner la mort autrement
appelée animus necandi .L’exigence du dol spécial est fondamentale car elle permet de faire
la distinction entre le meurtre et les coups mortels où l’agent en voulant les coups n’a pas
voulu la mort ( art 278 cp). Peu importe en revanche les mobiles qui ont inspiré l’auteur, que
l’on tue par profit, par défi, par jalousie, par vengeance, par fanatisme, pour abréger les
souffrances, le meurtre est constitué dés lors que la volonté de donner la mort est démontrée.
Par conséquent le mobile est indifférent.
1- La preuve de l’intention
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sa naissance (art 340 cp).la peine est de 5 à 10 ans d’emprisonnement. Il en est de même de
violences sur femme enceinte entrainant la mort de l’enfant à naitre ( art 338cp). En outre la
qualité de la victime influence gravement sur la peine encourue tel est le cas des violences
faites sur des enfants mineurs de 15 ans et sur des ascendants qui entrainent la mort de ceux-
ci, la peine est respectivement la peine de mort (art 350,351 cp). Par ailleurs il peut arriver
que le meurtre commis ne soit pas punissable d’où les faits justificatifs (légitime défense art
84 cp , exécution de la loi art 76 cp et obéissance à l’autorité légale art 83 cp). Bien plus il ya
lieu de mettre en évidence certaines situations dans lesquelles l’auteur d’un meurtre bénéficie
de l’excuse atténuante de provocation (art 85 cp) et l’excuse atténuante de minorité (art 80
cp) qui diminuent considérablement le quantum de la peine.
Le code pénal prévoit l’aggravation des peines du meurtre lorsqu’il est commis dans
certaines circonstances.
- l’élément moral
La préméditation est une cause d’aggravation qui concerne l’élément moral. L’intention de
donner volontairement la mort d’autrui doit avoir été formée avant le passage à l’acte. La
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preuve de la méditation se recherche parmi les faits qui accompagnent l’acte (achat d’une
arme puis renseignements pris sur les habitudes ou horaires de la victime).
- La répression
Le meurtre commis avec préméditation entraine la peine de mort. Néanmoins on constate que
les juges n’octroient plus la peine de mort, celle-ci généralement est substituée à un
emprisonnement à vie. La préméditation s’applique aux complices car ayant pris part active à
la préparation matérielle de l’homicide.
On entend par empoisonnement le fait d’attenter à la vie d’autrui par l’emploi ou l’utilisation
ou l’administration d’une substance de nature à entrainer la mort. Il suppose trois éléments
L’administration est entendue au sens large car l’agent peut utiliser des moyens aussi variés. Il
s’agit de tout procédé ou moyen aboutissant à l’absorption par voie digestive, respiratoire,
sanguine
L’empoisonnement suppose une intention coupable. Il n’y a pas d’intention coupable lorsque
l’agent ignorait le caractère mortifère des substances qu’il administrait volontairement. Il y a
tout au moins homicide involontaire.
Le texte prévoit la corrélation du meurtre avec soit un crime soit un délit. Pour s’appliquer il
faut la présence de deux infractions c'est-à-dire un meurtre et un crime ou un meurtre et un
délit. En plus ces deux infractions sont commises par le même auteur et enfin il faut un lien,
un rapport étroit entre les deux infractions pour que l’aggravation joue. Le lien unissant les
deux infractions est un lien de cause à effet, en ce sens que le meurtre doit avoir pour objet
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soit de préparer ou faciliter le délit ou un crime, ou pour favoriser la fuite ou assurer
l’impunité des auteurs. Le législateur prend ici en compte le mobile de l’auteur du meurtre. En
effet l’une des infractions permet l’accomplissement de l’autre. Exemple 1: Mr X tue Mr Y,
vigile d’une banque pour commettre aisément un vol (meurtre +vol(délit).
Exemple3 :Mr X a commis un vol à visage découvert chez Mr Y, ayant pris peur que Mr Y le
démasque à la police, il décide de retourner chez Mr Y et de le tuer en vue d’assurer son
impunité.
Cet article constitue une innovation du nouveau code pénal. En effet le législateur veut
combattre ici les crimes rituels devenus légions dans notre pays( quartier mimboman à
Yaoundé où de nombreuses jeunes filles ont été tuées et décapitées .). L’article 276(1-c) punit
de mort toute personne qui se livre au commerce d’organes humains, commerce très attractif
et florissant où tout s’achète et tout se vend en pièces détachées : cœur, yeux, pénis, clitoris
etc. L’applicabilité de cet article exige en premier lieu la commission du meurtre en vue de
procéder au trafic d’organes de la victime. Le mobile du meurtre se résume en la vente des
organes de la victime. Un lien étroit unit les deux infractions.
Il s’agit des actes par lesquels s’expriment l’agressivité et la brutalité de l’être humain. Ces
actes sont généralement dirigés contre ses semblables et causent des lésions ou des
traumatismes plus ou moins graves. Le législateur n’est pas resté indifférent et a décidé de
punir les auteurs de tels actes en fonction de la gravité, des conséquences qui en résultent. On
distingue les coups mortels ( art 278 cp), les blessures graves (art 277cp) , les blessures
simples (art 280 cp) , les blessures légères (art 281 cp), la torture (art 277-3 cp), les
mutilations génitales (art 277-1 cp), coups avec blessures graves (art 279 cp). Les coups sont
des gestes par lesquels s’accomplit un contact soit immédiatement soit par l’intermédiaire
d’un objet entre le coupable et le corps de la victime et les blessures ne sont que la résultante
des coups portés. Les voies de fait sont des violences ne constituant ni coup ni blessures, par
exemple cracher sur quelqu’un, jeter des immondices sur quelqu’un.
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Par ailleurs le législateur ne se limite pas seulement aux actes positifs de violence et punit tout
acte négatif de violence. On cite par exemple le délaissement d’incapable ( art 282 cp),
l’omission de porter secours (art 283 cp).
Entrent indiscutablement sous le coup de la loi, les actes qui entrainent un contact entre
l’agresseur et la victime. Par coups il faut entendre toute atteinte matérielle ou physique
résultant du rapprochement violent de deux corps. Il en est ainsi de tout heurt ou choc subi par
la victime. Le coup peut être infligé soit directement soit au moyen d’un objet quelconque. Le
coup est directement porté lorsque l’agent frappe immédiatement la victime soit de la main,
soit du poing, soit du pied, soit de la tête. Il en est ainsi notamment du fait de donner la gifle.
Ces violences peuvent aboutir soit à une atteinte à la vie( coups mortels), soit à une atteinte à
l’intégrité physique de la victime (blessures graves qui se matérialisent par la privation
permanente de l’usage de tout ou partie membre ou d’un organe ou sens, blessures légères qui
constituent une maladie ou incapacité de travail de plus de 8 jours jusqu’à 30 jours, les
blessures simples qui sont des maladies ou une incapacité de travail supérieure à 30 jours,
torture –lire la définition dans le code pénal). Par blessures il faut entendre toute lésion
externe ou interne produite dans l’organisme soit par un coup, soit par un choc, soit par une
arme ou un instrument tranchant, perçant, contondant, piquant. Celle-ci se matérialise par une
déchirure de la peau. Les tribunaux constatent ces atteintes par la production des certificats
médicaux. Il revient donc au personnel médical de délivrer des certificats médicaux attestant
des indications vraies sur l’état du patient sous peine d’être sanctionné ( voir art 259 cp).
L’intention constitue l’élément essentiel car elle permet de distinguer les violences volontaires
de celles qui résultent d’une négligence, imprudence ou d’inobservation des règlements.
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L’acte est dit volontaire parce que l’auteur agit dans le but de nuire à la victime. L’intention
se trouve dans le fait de vouloir faire du mal à autrui et non de vouloir le dommage
effectivement réalisé. En effet pour constituer une violence volontaire, il est nécessaire qu’il y
ait intention de commettre l’acte quand bien même le résultat a dépassé l’intention. C’est un
critère essentiel car en termes de résultat matériel, les agissements de deux individus peuvent
avoir des conséquences identiques. L’un étant animé d’une volonté de porter atteinte à
l’intégrité physique et l’autre n’étant qu’un imprudent. C’est donc l’élément psychologique
qui permet de distinguer l’agresseur de l’imprudent. Le premier sera poursuivi pour blessure
volontaires et le second pour coups et blessures involontaires. Concernant l’élément moral des
coups mortels, le résultat atteint ici dépasse largement le résultat recherché. L’auteur des
coups mortels voulait heurter l’intégrité physique de la victime et non la survenance de la
mort de ce dernier. On parle dans ce cas de dol praeter intentionnel.
Le législateur punit de tels actes en fonction des résultats dommageables qu’ils causent sur le
corps de la victime. C’est ainsi que les peines vont d’un emprisonnement à vie lorsque
l’infraction s’accompagne de circonstances aggravantes à savoir les procédés de sorcellerie,
de magie ou de divination ( voir art 278a2 cp), lorsqu’il est fait usage d’une substance
explosive, corrosive ou toxique (art 279 a 2 cp). Par ailleurs la peine peut être plus lourde
lorsqu’il existe une relation particulière entre la victime et l’agresseur. C’est ainsi que les
violences sur ascendants sont sévèrement punis voir art 3510 cp. Tel est le cas en fonction de
la qualité de la victime (violences sur mineurs art 350 cp, violences à fonctionnaire art 156
cp, violence sur femme enceinte art 338 cp).
En outre des violences peuvent être perpétrées dans le cadre des interventions médicales et
même des activités sportives. Quel sera le sort réservé aux auteurs de tels actes ? L’article 286
du code pénal répond à cette question en affirmant que les blessures résultant des
interventions médicales ne pourront pas faire l’objet de poursuites si ces actes médicaux sont
effectués par toute personne dûment habilitée et lorsqu’ils sont accomplis avec le
consentement du patient ou de celui qui en a la garde. L’article 287 du code pénal va
beaucoup plus loin en précisant qu’il n’y a aucune infraction lorsque les blessures ou
violences sont justifiées par la nécessité immédiate d’éviter un mal plus grave.
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Concernant les activités sportives, l’article 288 du code pénal affirme « les auteurs des coups
et blessures ne peuvent pas être punis si les actes accomplis au cours d’une activité sportive
ont respecté les règles de ce sport ».
B- Les menaces
La loi distingue deux types de menaces : les menaces simples(1) et les menaces sous
condition(2).
On entend par menace, tout écrit ou image ou paroles visant à causer à autrui une vive
impression par la frayeur qu’ils inspirent. Bref la menace consiste en tout acte d’intimidation
qui inspire la crainte d’un mal. Ces menaces peuvent être soit des violences, soit des voies de
fait, soit la destruction d’un bien, soit de pénétrer par effraction à l’intérieur de son domicile.
Par conséquent la menace doit présenter plusieurs caractères pour être punissable :
- Elle doit être particulièrement nette et devant à elle seule impressionner le destinataire.
- -La menace doit s’adresser à une personne déterminée ou aisément déterminable.
- La menace se matérialise soit par écrit, une image ( dessins de cercueils, revolvers, un
individu roué de coups) ; soit elle est faite oralement.
Quant à l’élément moral, l’auteur doit être animé d’une intention de nuire. C’est le fait d’agir
volontairement en ayant conscience du trouble apporté par la menace dans l’esprit de la
victime. Le délit de menace est un délit intentionnel, l’auteur de la menace doit l’avoir
sciemment prononcée ou écrite en se rendant compte de sa portée. Il doit avoir eu conscience
et volonté d’impressionner sa victime.
Les peines encourues sont un emprisonnement de 10 jours à 3 ans et une amende de 5000frcs
à 150000frcs.
Ce sont des menaces qui sont accompagnées d’un ordre, d’une obligation de faire ou de ne
pas faire. L’art 302 cp punit « celui qui, avec ordre, menace autrui même implicitement de
violences ou de voies de fait ». L’élément matériel ici est la menace de commettre des
violences contre une personne qui n’exécuterait pas un ordre ou qui ne remplirait pas une
condition.
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L’élément moral : voir élément moral de menaces simples
Quant à la répression : l’auteur est puni d’un emprisonnement de 10 jours à 6 mois et d’une
amende de 5000frcs à 50000frcs. Si les violences devaient consister des infractions
punissables de la peine de mort ou de l’emprisonnement à vie la peine est de 6 mois à 3 ans
d’emprisonnement et une amende de 5000frcs à 70000frcs en cas de menaces verbales. En cas
de menaces par écrit ou par images l’emprisonnement est de 2 ans à 5 ans et une amende de
10000frcs à 250000tfrcs avec possibilité de prononcer des déchéances de l’art 30 du code
pénal.
Ces atteintes pour qu’elles soient punissables nécessitent la survenance d’un comportement
fautif (I) le résultat dommageable (II) et enfin le lien de causalité (III)
I- La faute de l’auteur
L’article 289 du CP énumère les différentes catégories de fautes à savoir : la maladresse, la
négligence, l’imprudence et l‘inobservation des règlements
- La maladresse
Elle se définit comme un manque d’habilité et de dextérité. L’exemple classique est celui
d’un ouvrier qui laisse tomber une pierre et tue un passant ou celui d’un chasseur qui atteint
mortellement une personne humaine en visant un gibier ou celui d’un chirurgien qui infirme
le patient qu’il opère.
- La négligence
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Elle consiste dans l’insouciance, le manque d’application. Un exemple est le fait pour une
mère de ne pas surveiller son enfant en cas de noyade de ce dernier ou le fait pour un
chirurgien d’oublier une compresse dans le ventre d’un patient
- Imprudence
L’agent ici connaissait la nature et les dangers de son activité, il savait quelles précautions il
convenait de prendre mais il a omis de se conformer. Exemple : conduire une voiture en état
d’ivresse, violer le feu rouge, prendre le volant sans toutefois avoir le permis de conduire
Concernant l’inobservation des règlements qui s’imposait à lui, et que cette dernière a joué un
rôle causal dans l’apparition du dommage.
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décède ; malgré cet accroissement, il n’y aurait pas de nouvelles poursuites car le
principe de la chose jugée s’impose
L’homicide et les blessures involontaires sont punis d’un emprisonnement de 5 ans et d’une
amande de 10000 à 500000frs d’une de ces peines seulement.
La peine peut être plus lourde à savoir un emprisonnement de 6 mois à 20 ans au cas où
l’incendie ou la destruction des biens provoque la mort d’autrui.
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La complicité exige donc qu’il ne saurait être question de « complicité des infractions
d’imprudence » car le concert frauduleux de l’entente par laquelle le complice s’associe en
connaissance de cause à l’activité de l’auteur serait inconciliable avec les gestes maladroits ou
attitudes imprévoyantes.
Toutefois,la jurisprudence résout le problème de manière simple car elle considère que les
dispositions du code pénal à savoir article 97 sont générales et s’appliquent à tous les délits
même non intentionnels. Exemple : celui qui incite le conducteur ou qui lui propose de
l’argent en vue de commettre un excès de vitesse ou de violer un feu rouge pourrait voir sa
responsabilité retenue au titre de complicité pour l’accident qui survient par sa faute.
L’instinct sexuel est une chose normale et indispensable à la conservation des espèces
vivantes. Toutefois, les êtres humains se distinguent des animaux en ce sens que les
manifestations de leurs instincts sont modérées par un sentiment de respect mutuel façonné
par l’éducation reçu et le respect de l’intégrité corporelle. Le législateur œuvre donc à
maintenir l’ordre et la décence sexuelle. C’est probablement dans ce sens que le droit pénal
spécial garantit l’intégrité des bonnes mœurs et punit aussi certains comportements révélant la
perversité et la dangerosité de l’agent. Il est possible de distinguer trois groupes de faits
délictueux qui diffèrent par le mobile qui anime l’agent et par le lien juridique lésé.
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« Est puni d’emprisonnement de 5 à 10 ans celui qui à l’aide des violences physiques ou
morales, contraint une personne même pubère à voir avec lui des relations sexuelles ». Le
viol est donc la conjonction charnelle d’une personne avec une personne contre le gré ou sans
le consentement de cette dernière. Désormais avec le nouveau code pénal le viol n’est plus un
crime dont seule la femme peut être victime et un homme seul coupable. L’agent a conscience
d’imposer à la victime un acte de pénétration sexuelle auquel elle ne consent pas. Parler du
viol revient à mettre en évidence ses éléments constitutifs (paragraphe 1) la répression du viol
(paragraphe 2) et enfin la problématique du viol entre époux (paragraphe 3).
Il n’y a viol que si trois éléments sont réunis : les relations sexuelles (A) ; l’absence du
consentement de la victime (B) ; l’intention coupable de l’auteur (C)
Le viol est puni d’un emprisonnement de 5 à 10 ans mais, la peine est aggravée à certaines
circonstances qui tiennent à la qualité de l’auteur (fonctionnaires, ministre de culte, personnes
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ayant une autorité sur la victime), soit aux modalités de commission du crime (pluralité
d’auteur, voir article 298 CP) ; Soit à la victime elle-même si elle est mineur (voir article 356
CP). Néanmoins, il convient de révéler que le mariage subséquent entre la victime et l’auteur
de l’infraction est sans effet sur poursuites lorsque celles-ci sont en cours et sur la
condamnation cf. article 297 CP.
Concernant la preuve du viol ; les juges de font apprécient souverainement les faits et les
éléments de preuve produits. Ils procèdent généralement par des expertises médicales à
savoir ; les examens médicaux qui laissent apparaître des lésions telles que la déchirure de
l’hymen, l’altération du sexe et aussi par prélèvement de sperme. En dehors de ces examens,
le juge peut aussi se servir des objets trouvés sur le lieu du délit tel que des sous-vêtements
déchirés etc.
Deux grandes tendances s’opposent au cœur des relations forcées entre époux, l’une hostile à
la répression et l’autre plutôt favorable à cette répression.
Pour les premières, les relations sexuelles constituent un devoir conjugal ; en effet, la plupart
des hommes affirment qu’en vertu du devoir conjugal, ils ont le droit d’avoir des relations
sexuelles avec leur femme à tout moment et contre leur gré.
Pour les seconds, le mari peut être valablement condamné pour viol à l’endroit de sa femme
car, l’article 296 CP ne limite pas son application au non mariés, mais à toute personne qui se
retrouverait dans cette disposition. La punissabilité du viol entre époux est donc possible et a
été validée par la jurisprudence.
Concernant l’élément moral le harcèlement sexuel consiste à user de son autorité pour
faire pression sur la victime dans le but réel d’obtenir un acte de nature sexuelle. Ainsi le
délit ne se conçoit que dans le cadre d’un rapport d’autorité existant entre l’auteur de
l’infraction et sa victime. L’agent infractionnel doit avoir un certain pouvoir, voire une
autorité sur sa victime. Il peut donc s’agir de son chef hiérarchique.
Quant à l’élément moral l’auteur doit faire montre d’un dol spécial c'est-à-dire poursuit
un but précis celui d’obtenir des faveurs de nature sexuelle.
B- La repression
S’agissant des peines, l’emprisonnement est de 6 mois à un an et une amende de
100000frcs à un million. La peine peut etre aggravée de 01 à 03 ans lorsque la victime est
une personne mineure ou de 03 à 05 ans si l’auteur des faits est préposé à l’éducation de
la victime.
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SECTION 2 : Les atteintes à la morale publique
Exemple : le fait pour un homme et une femme d’avoir des relations sexuelles dans un lieu
public, le fait pour une mère face à l’indélicatesse de son fils de soulever son kaba et maudire
son fils, un homme qui pisse en pleine rue et montre son sexe aux gens qui passent.
b- L’intention coupable
Dans le délit d’outrage à la pudeur, l’intention criminelle n’est pas à démontrer. L’article 263
CP punit aussi bien l’exhibitionniste qui est animé d’une intention de commettre le forfait
mais aussi bien l’imprudent ou le négligeant
c- La publicité de l’acte
Dans l’outrage à la pudeur, ce n’est pas l’acte en lui-même qui est réprimé mais son caractère
public qui le rend répréhensible. La publicité existe lorsque l’outrage est commis dans un lieu
public. Mais la publicité du délit peut aussi se rencontrer toutes les fois bien que commis dans
un lieu privé, l’acte a pu être perçu du public Exemple : les fenêtres d’une maison dans
laquelle l’acte est commis sont ouvertes
2- La répression
Le délit est puni d’un emprisonnement de 15 jours à deux ans et d’une amende de 10000 à
100000 frs ou de l’une de ces deux peines seulement
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aux bonnes mœurs exercé volontairement sur le corps d’une personne déterminée avec ou
sans violence. On peut citer les attouchements sexuels
La libre exhibition sexuelle se manifeste par le fait que l’auteur montre sa nudité et
l’exhibition imposée et concerne plutôt la victime qui est contrainte à subir cela et même sous
l’effet de la violence. Aussi, a été considéré comme outrage privé à la pudeur le fait
d’effectuer des caresses sur le sexe d’une personne. Le rôle de la victime ici reste passif mais
aussi actif dans le cas où l’auteur le contraindrait à se livrer à des attouchements.
Contrairement aux articles 246 et 247 du CP, la victime de l’article 295 est une personne
majeure.
Concernant l’élément intentionnel, l’auteur de l’infraction est conscient qu’il commet un acte
objectivement immoral et absurde.
2- La répression
L’outrage privé à la pudeur est puni d’un emprisonnement de 15 jours à deux ans et d’une
amende de 10000 à 100000 frs ou de l’une de ces deux peines seulement. Les peines sont
doublées en cas d’usage de la violence sur la victime. Dans la pratique, on a constaté que
lorsque les éléments constitutifs du viol ne sont pas réunis, le juge a tendance à requalifier
l’acte d’outrage privé à la pudeur. En matière d’outrage privé à la pudeur, la tentative se
confond avec l’infraction consommée.
C- L’outrage à la pudeur d’une personne mineure de 16 ans (article 346 nouveau CP)
Les éléments constitutifs sont les mêmes que ceux de l’outrage privé à la pudeur mais à la
différence que la victime est une personne âgée de 16 ans.
Quant à la répression, l’outrage à la pudeur d’une personne mineure de 16 ans est puni d’un
emprisonnement de 2 à 5 ans. Les peines sont doublées si l’infraction est commise avec
violence ou si l’auteur est un fonctionnaire ou une personne ayant une autorité sur la victime
ou la garde de la victime ou une personne aidée par une ou plusieurs autres (pluralité
d’auteurs)
En cas de viol, l’emprisonnement est de 15 à 25 ans et à vie en ce qui concerne les personnes
énumérées à l’article 98 CP et les déchéances peuvent être prononcées à leur égard (privation
de la puissance paternelle, de la tutelle ou de la curatelle)
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D- Outrage à la pudeur d’un mineur de 16 à 21 ans (article 347 CP)
Nous nous limiterons à étudier l’infraction de proxénétisme ( art 294 cp). C’est l’ensemble
des actes consistant à provoquer, à favoriser ou à tolérer la prostitution d’autrui et en tirer
rémunération. Le proxénète ne porte pas atteinte à la pudeur comme dans les infractions
étudiées plus haut. Il se fait intermédiaire et exploite la débauche d’autrui ou bien encore, il y
provoque. L’article 294 CP énumère les différents éléments de proxénétisme (A) et punit tout
proxénète d’une peine de 6 mois à 5 ans (B).
Le législateur exige des actes positifs, qui excluent des simples conseils ou des attitudes
purement passives à l’égard de la prostituée. Sont considérés comme proxénète, ceux qui
fournissent habituellement des chambres à la prostituée, ceux qui assurent sa garde
rapprochée contre les éventuels agresseurs.
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livrant à la prostitution et qui ne peuvent justifier des ressources suffisantes pour leur
permettre de subvenir seul à leur propre existence sont considérés comme des
proxénètes. Il en est ainsi des maris, des parents de la prostituée qui consentent aux
activités de leur épouse, de leurs filles.
Le juge ne les considère pas comme des proxénètes car il revient à la mère de s’occuper de
ses enfants et peu importe les moyens utilisés pour parvenir à cette fin et la jurisprudence a
soulevé l’état de nécessité dans ce cas.
B- les pénalités
La loi punit le proxénète d’une peine d’emprisonnement de 6 mois à 5 ans et d’une amende de
20000 à 1 million. La peine est doublée en cas de contrainte et de fraude lorsque l’auteur est
armé ou s’il est propriétaire gérant ou préposé d’un établissement où se pratique la
prostitution. Lorsque la victime est mineure de 21 ans ou lorsque l’auteur de l’infraction est
soit le parent, le tuteur ou le responsable coutumier.
Aucune société ne peut vivre et se développer si elle ne protège pas la famille, cellule
nécessaire de toute vie collective humaine. C’est dans ce sens que le législateur assure une
protection pénale à la famille contre dangers qui menace les plus faibles de ses membres d’où
le chapitre 5 du CP relatif aux atteintes contre l’enfant et la famille. Les incriminations ici
sont très nombreuses. On peut citer l’avortement (l’article 337 CP) ; enlèvements des mineurs
(article 352 CP) ; la non représentation (article 355 CP) ; mariage forcé (356 CP) ; abandon de
foyer (article 358 CP) ; l’expulsion du domicile conjugale (article 358-1c CP) ; l’infanticide
(article 340 CP) ; l’inceste(article 360 CP) ; la bigamie (article 359 CP) ; l’adultère (article
361 CP) ; l’entrave au droit de la scolarisation (article 355-2 CP) ; L’exigence abusive de la
dot (article357 CP) l’atteinte à la filiation (article 341 CP) le délaissement d’incapable (article
282 CP) etc… toutes ces infractions ne pourront pas faire l’objet d’un examen plus
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approfondi. Aussi, nous insisterons sur celles qui portent au lien matrimonial ( section I) et sur
ceux qui portent atteinte aux droits de l’enfant (section II).
Il y a d’une part l’existence d’un premier mariage non dissout. Deux précisions s’imposent :
Le premier mariage doit être valable c’est-à-dire ayant respecté toutes les conditions de fond
de forme.
Le mariage doit préexister au moment où le second est célébré car, si ce dernier été dissout
soit par cause décès ou le divorce le délit est irréalisable.
D’autre part, il y a célébration d’un second mariage qui peut être soit monogamique, soit
polygamique ; dans le cas où le premier mariage est monogamique :
- Concernant l’élément moral, la bigamie est une infraction intentionnelle qui suppose
chez son auteur, la connaissance du fait que le premier mariage subsiste valablement
et interdit la célébration du second sous des options différentes.
B- La répression
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La bigamie étant une infraction continue, la prescription des poursuites commence à courir à
compter du jour où l’un des deux mariages est dissout ou déclaré nul (voir cours suprême
arrêt numéro 253/ P du 16 mars 1995).
-les pénalités de l’emprisonnement sont de 2 mois à 2 ans et une amende de 25000 à 5000000
francs.
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des actes positifs tels que la mise en œuvre d’obstacles à l’exercice du droit de garde ou de
visite du bénéficiaire.
Concernant l’élément moral, le refus doit être intentionnel c’est-à-dire en pleine connaissance
des droits légitimes de l’autre parent et de manière volontaire. C’est une infraction
intentionnelle. Le prévenu doit avoir été informé de la décision judiciaire qui est devenu
exécutoire.
Concernant la répression, le délit est puni d’un emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une
amende de 20000 à 200000 francs.
B- L’avortement (art 337 CP)
L’avortement est le fait d’interrompre volontairement une grossesse. Il constitue un délit
intentionnel. Il peut être pratiqué par la femme enceinte elle-même sur son propre corps ou
par une tierce personne sur une femme enceinte consentante. L’avortement est puni d’un
emprisonnement de 15 jours à 1 an et d’une amende de 5000 à 200000 francs Cette peine est
doublée à l’encontre de toute personne qui se livre habituellement à ses avortements à
l’encontre d’une personne qui exerce une profession médicale.
Comme peine complémentaire, la fermeture du local et l’interdiction d’exercer la profession
peuvent être ordonnées. Néanmoins, les dispositions de l’article 337 ne sont pas applicables si
les faits sont accomplis par une personne habilitée et justifiée par la nécessité de sauver la
mère en péril grave pour sa santé. En outre, la loi permet que l’avortement médicalisé soit
effectué en cas de grossesse résultant d’un viol mais après l’obtention d’une attestation du
ministère public sur la matérialité des faits. (Voir article 339 CP)
C- Le délaissement d’incapable (article 282 CP)
La question se pose de savoir si le délaissement est un acte d’omission ou de commission ?
Deux éléments semblent pencher la balance en faveur de la nécessité de caractériser l’acte de
délaissement comme un acte de commission.
Premièrement, le texte lui-même laisse envisager l’acte positif lorsqu’il parle d’un
déplacement, en ce qui oriente l’interprétation vers un acte positif
Deuxièmement, si le délaissement constituait un acte d’omission, les éléments constitutifs
seraient quasiment les mêmes que ceux de l’omission de porter secours.
Concernant l’élément moral, le délaissement doit démontrer la volonté d’abandonner
définitivement la victime c’est-à-dire la décision de ne plus jamais s’en occuper
Concernant- la sanction, la peine d’emprisonnement est de 1 an à 8 ans et l’amende de 5000
à 25000 lorsque le coupable est un ascendant ou toute personne ayant autorité sur l’incapable
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ou ayant la garde légale ou de fait. Comme peine complémentaire, la déchéance parentale
peut être prononcée.
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Cet article ne s’applique donc qu’à ceux qui agissent sans ordres des autorités constituées et
hors des cas prévues par la loi
B- La répression
L’arrestation et la séquestration sont punies d’un emprisonnement allant de 5 à 10 ans et
d’une amende de 200000 à 1 million de FCFA. La peine est doublée dans les cas suivants :
- En fonction des circonstances de commission de l’infraction (si la privation de liberté
dure plus d’un mois, si la privation de liberté est accompagnée de sévices corporels
ou moraux, si l’arrestation est effectuée soit au vue d’un faux ordre de l’autorité
publique, soit avec port illégal d’uniforme soit sous fausse qualité)
- En fonction de la qualité de l’auteur de l’infraction (les peines prévues aux articles 291
du CP sont doublées lorsque le coupable est un fonctionnaire voir article 131 et 132 du
CP). Par ailleurs, il faut signaler que l’ordre de loi doit être fait en conformité avec les
exigences légales c’est-à-dire dans le strict respect de la dignité humaine et en
l’absence de tout zèle.
Paragraphe 2 : les infractions contre l’inviolabilité du domicile
L’article 299 CP dispose que la loi pénale protège le chez soi. Cette disposition punit toute
intrusion domiciliaire commise aussi bien par un fonctionnaire sans ordre que par un
particulier.
A- Les éléments constitutifs
Le droit pénal entend par domicile, tout endroit où l’on peut résider temporairement ou non. Il
peut s’agir d’une maison d’habitation ou d’une chambre d’hôtel. C’est une notion autonome
du droit pénal distinct de celle du droit civil C’est l’habitation et non la propriété qui est
protégée ; il peut donc arriver que la propriété d’un local commette l’infraction s’il entre
illicitement chez le propriétaire même si ce dernier est sans titre (ne paye pas son loyer)
- L’élément matériel de la violation consiste à s’introduire ou à se maintenir dans le
domicile d’autrui contre sa volonté ; d’où l’introduction frauduleuse. Autrement dit, il
consiste dans le fait de pénétrer frauduleusement dans le domicile d’un citoyen
- - L’élément intentionnel est un délit intentionnel commis par celui qui sait et qui a
conscience qu’il n’y a aucun droit à l’entrée ou au maintien dans les lieux. Le mobile
qui a pu animer le coupable est indifférent. Généralement, l’intention coupable de
l’auteur se déduit aisément par la matérialité de l’infraction
B- La répression
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La violation de domicile est punie d’un emprisonnement allant de 10 jours à 1 an et d’une
amende de 5000 à 50000 FCFA. La peine est doublée dans les cas suivants
- En fonction des circonstances de commission de l’infraction (En cas de violence ,menace,
voie de fait et pendant la nuit)
- En fonction de la qualité de fonctionnaire de l’auteur (voir article 132 du CP).
La poursuite ne peut être exercée que sur plainte de la victime. Néanmoins, il existe des faits
justificatifs qui font disparaitre l’infraction tels que l’ordre de la loi, l’état de nécessité ou le
commandement de l’autorité légitime
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Comme le précise la cour de cassation, un fait est de nature à être sans difficulté l’objet
d’une preuve et d’un débat contradictoire. Autrement dit, l’exactitude ou la fausseté d’un
fait peuvent être établis dans le cadre d’un débat contradictoire. Ainsi, un fait est
susceptible de preuve et c’est pourquoi l’article 305 du Cp autorise la personne poursuivie
à rapporter la preuve des imputations diffamatoires. L’imputation consiste en des
affirmations attribuant sans équivoque, un fait déshonorant à une personne. Bref, imputer
Veut dire, attribuer une action, une chose répréhensible à quelqu’un. C’est affirmer
personnellement un fait ; tandis que l’allégation peut être défini comme l’affirmation d’autrui
qu’on répète. Ainsi, l’allégation n’est pas expressément contenue dans l’art 305 CP mais il
s’agit d’un rajout de la doctrine et de la jurisprudence.
- Le caractère diffamatoire d’un fait attribué doit être contraire à la probité ou à la
loyauté d’une personne visée. Le délit de diffamation suppose que le fait allégué ou
imputé à la victime porte atteinte à son honneur ou à sa considération. C’est toucher à
ce que la personne a de plus intime en lui imputant des manquements à sa probité, à
ses devoirs de famille ou à un comportement moralement inadmissible
- La publicité, les propos diffamatoires doivent avoir été prononcés soit par des paroles
soit par des gestes dans les lieux publics soit par tout procédé destiné à atteindre le
public ou détruit ou diminue l’estime que les un tiers ont de la personne. Il peut s’agir
ici de la presse, de la radio ou de la télévision
Est-ce alors à se demander si la diffamation faite dans un lieu restreint, un lieu privé n’est pas
condamnable ? Autrement dit, si la diffamation n’est pas publique, peut-on poursuivre
l’auteur de tels faits ? Le législateur en son article 305 alinéa 7 dispose « les peines sont
réduites de moitié si la diffamation n’est pas publique »
- L’élément moral ou intentionnel
L’infraction est intentionnelle lorsque l’auteur de la diffamation a eu conscience et a voulu
porter atteinte à l’honneur et à la considération de sa victime. Toutefois, l’élément de la
diffamation comporte un aspect particulier à savoir la mauvaise foi de l’auteur de l’infraction
qui est ici présumée. Mais cette présomption de culpabilité est réfragable en démontrant la
véracité des faits évoqués. Toutefois, dans certains cas, la loi interdit de démontrer la vérité.
Selon l’article 305 alinéa 3 du CP, la vérité de l’imputation peut être prouvée sauf :
Lorsqu’elle concerne la vie privée de la victime
Lorsqu’elle se réfère à un fait remontant à plus de 10ans
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Lorsqu’elle se réfère à un fait constituant une infraction amnistiée ou ayant fait l’objet
d’une condamnation autrement effacée
B- La répression
Emprisonnement de 6 jours à 6 mois et une amende de 5000 à 2 millions ou de l’une de ces
peines seulement. La poursuite ne peut être engagée que sur plainte de la victime. La
prescription de l’action publique est de 4 mois à compter de la commission du délit ou du
dernier acte de poursuite ou d’instruction. Les peines de l’article 305 peuvent être réduites de
moitié si la diffamation n’est pas publique et doublée lorsque la diffamation est anonyme. En
outre, L’article 306 institue une véritable immunité qui couvre certaines imputations
diffamatoires.
Paragraphe 2 : la dénonciation calomnieuse (article 304 CP)
Si la loi pénale oblige les citoyens dans certains cas et sous peines de sanctions pénales à
dénoncer aux autorités compétences les infractions réellement commises dont il pourrait avoir
connaissance ; en revanche, l’article 304 punit ceux qui se livrent en pleine connaissance de
cause à des dénonciations calomnieuses c’est-à-dire à des mensongères ou sans fondement
sérieux.
A- Les éléments constitutifs
Dénoncer c’est signaler un coupable à la justice ou à l’autorité compétente. La dénonciation
apparait comme une déclaration ou une signification par tout moyen (écrit ou oral) d’un fait
ou d’un acte aux autorités policières, judiciaires ou administratives.
- L’élément matériel
La dénonciation doit être dirigée contre une personne déterminée. La jurisprudence admet que
si la personne n’est pas désignée, il suffit qu’elle soit identifiable par le contexte. En outre,
elle doit comporter l’énoncé des faits qui est de nature à entrainer des sanctions judiciaires,
administratives ou disciplinaires. La dénonciation constitue une véritable accusation. Elle
n’est punissable que si elle a été adressée aux autorités judiciaires, administratives ou
disciplinaires ou au supérieur hiérarchique. La jurisprudence exige que la dénonciation ait un
caractère spontané c’est-à-dire suppose une initiative personnelle de la part du dénonciateur.
Les dénonciations perdent leur caractère spontané si elles sont provoquées. Exemple : rapport
rendu sur demande des supérieurs hiérarchiques. Le destinataire de la dénonciation peut être
un OPJ, un juge, un employeur, bref une autorité ayant le pouvoir de donner suite à une
dénonciation.
- L’élément moral
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La dénonciation calomnieuse est un délit intentionnel c’est à dire en connaissance de la
fausseté du fait dénoncé
B- La répression
Emprisonnement de 6 mois à 5 ans et une amende de 10000 à 1 million. La peine peut être
doublée de 2 à 5 ans lorsque la dénonciation est anonyme. La juridiction peut ordonner la
publicité du jugement.
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