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L’infraction imputable au délinquant est une conséquence logique d’une 1ère infraction.
- Ex1 : soustraction frauduleuse d’un bien et sa conservation au domicile du délinquant. Deux
qualifications : vol + recel. Ces 2 qualifications se confondent (incompatibles). Il est tout à fait logique
que le voleur puisse garder le bien soustrait. Le recel est une conséquence logique et naturelle du vol.
dans ce cas, le cumul des qualifications n’aura pas lieu puisque le voleur qui garde la chose volée n’est
animé que par une seule intention de vouloir soustraire la chose à son propriétaire.
- Ex2 : celui qui frappe une personne (délit de violences) et la laisse ensuite sans soins (délit de non-
assistance à personne en danger), ne sera condamné que pour le seul délit de violences volontaires.
II- Les qualifications alternatives :
C’est le cas de 2 qualifications qui s’excluent réciproquement en raison d’une opposition essentielle dans
leurs éléments constitutifs.
- Ex1 : un fait causant la mort d’autrui ne peut être qualifié à la fois d’homicide volontaire et d’homicide
involontaire.
- Ex2 : des violences ne peuvent avoir entrainé sur la même victime des mutilations ou la mort. Ces
infractions sont définies par le résultat sont incompatibles. C’est l’une (violences entrainant des
mutilations) ou l’autre (des violences entrainant la mort).
III- Les qualifications redondantes :
Une qualification redondante est celle qui recouvre exactement des faits se trouvant déjà inclus dans une autre
qualification. Pour trouver la qualification adaptée aux actes incriminés :
1- lorsque coexistent 2 qualifications (une générale et l’autre spéciale), on fait prévaloir la qualification spéciale.
- Ex : l’acte causant la mort d’autrui suite à l’administration ou l’emploi de substances mortifères est qualifié
d’empoisonnement (qualification spéciale) et non pas d’homicide volontaire (qualification générale).
2- lorsque coexistent 2 qualifications, une large et l’autre partielle, la qualification large prime. C’est le cas d’un acte
qui constitue seul une infraction autonome et en même temps un élément constitutif ou circonstance aggravante
d’une autre infraction.
- Ex : vol commis avec des violences. Les violences constituent une infraction autonome « atteintes volontaires
à l’intégrité corporelle » et en même temps circonstance aggravante du vol simple. Le vol est la qualification
large et les violences sont la qualification partielle. On fait prévaloir le vol. la qualification retenue est donc le
vol aggravé.
B- Le concours idéal des qualifications
- Il se présente lorsqu’un acte unique est susceptible de +++ qualifications ;
- En droit marocain (Art. 118 CP) : le fait unique doit être réprimé sous sa plus haute expression pénale. On
retient la qualification la plus grave (principe de l’unité de qualifications et l’unité de peines);
- En droit français : la jurisprudence retient le cumul des qualifications lorsque :
o L’action délictueuse est unique et matériellement indivisible ;
o L’atteinte lèse des intérêts ou valeurs sociales distinctes.
- Ex : atteinte à la pudeur sans violence dans un lieu public sur la personne d’un mineur = est un acte unique
mais 2 qualifications distinctes : atteinte à la pudeur et outrage public à la pudeur. En droit marocain, on doit
retenir la qualification la plus grave celle punie de la peine la plus sévère (atteinte à la pudeur sur mineur)
I- LE MEURTRE
I- Les articles du code pénal marocain relatifs au meurtre :
Article 392 :
Quiconque donne intentionnellement la mort à autrui est coupable de meurtre et puni de la réclusion
perpétuelle. Toutefois, le meurtre est puni de mort :
1. Lorsqu'il a précédé, accompagné ou suivi un autre crime ;
2. Lorsqu'il a eu pour objet, soit de préparer, faciliter ou exécuter un autre crime ou un délit, soit de
favoriser la fuite ou d'assurer l'impunité des auteurs ou complices de ce crime ou de ce délit.
Article 393 :
Le meurtre commis avec préméditation ou guet-apens est qualifié assassinat et puni de la peine de mort.
Article 394 : -
La préméditation consiste dans le dessein (dans l’intention), formé avant l'action, d'attenter à la personne
d'un individu déterminé, ou même de celui qui sera trouvé ou rencontré, quand même ce dessein dépendrait
de quelque circonstance ou de quelque condition.
Article 395 :
Le guet-apens consiste à attendre plus ou moins de temps, dans un ou divers lieux, un individu, soit pour lui
donner la mort, soit pour exercer sur lui des actes de violences.
Article 396 :
Quiconque donne intentionnellement la mort à son père, à sa mère ou à tout autre ascendant est coupable
de parricide et puni de la peine de mort. (Parents naturels ou adoptif ?)
Article 397 :
Quiconque donne intentionnellement la mort à un enfant nouveau-né est coupable d'infanticide et puni,
suivant les distinctions prévues aux articles 392 et 393, des peines édictées à ces articles.
Toutefois, la mère, auteur principal ou complice du meurtre ou de l'assassinat de son enfant nouveau-né
(définition ? âge ?), est punie de la peine de la réclusion de 5 à 10 ans, mais sans que cette disposition
puisse s'appliquer à ses coauteurs ou complices.
Article 399 :
Est puni de la peine de mort, quiconque pour l'exécution d'un fait qualifié crime emploie des tortures ou
des actes de barbarie.
NB : Aujourd’hui, l’infanticide n’est plus la dénomination d’une infraction pénale en code pénal français. Il
est désormais considéré comme un meurtre ou assassinat d’un mineur de moins de 15 ans. Le nouveau-né
et l’enfant plus âgé sont réunis sous le même terme de « mineur de moins de 15 ans ». Article 221-4.
II- Les éléments constitutifs du meurtre :
V- Sanctions
Meurtre simple Réclusion perpétuelle : isolement physique la nuit et travail obligatoire le jour.
Meurtre aggravé Peine capitale.
Infanticide Si l’auteur est la mère → réclusion de 5 à 10 ans mais l’atténuation de la peine ne
s’applique pas aux coauteurs et complices
II- L’EMPOISONNEMENT
I- Les articles du code pénal marocain relatifs à l’empoisonnement :
Article 398 :
Quiconque attente à la vie d'une personne par l'effet de substances qui peuvent donner la mort + ou -
promptement, de quelque manière que ces substances aient été employées ou administrées, et quelles
qu'en aient été les suites, est coupable d'empoisonnement et puni de mort.
II- Les éléments constitutifs de l’empoisonnement :
-L’empoisonnement est une infraction intentionnelle qui consiste pour son auteur d’employer ou
administrer volontairement une substance en parfaite connaissance de son caractère mortifère.
-L’empoisonnement nécessite donc un dol général : L’agent doit avoir la connaissance du caractère mortel
de la substance administrée.
- l’empoisonnement nécessite aussi un dol spécial qui consiste dans l’intention de donner la mort c-à-d
l’intention meurtrière comme dans le cas du meurtre.
- Autrement dit, l’empoisonnement ne sera pas caractérisé lorsqu’une personne administre un produit
mortel dans l’ignorance de sa toxicité, de l’allergie de la victime, ni à administrer un produit mortel en une
quantité qu’on croit à tort ou à raison insusceptible de provoquer la mort.
-L’absence de cette intention fait écarter l’empoisonnement (un crime) et implique l’homicide involontaire
(délit).
- Par exemple, dans le cas d’une relation sexuelle non protégée ayant entraîné la transmission du virus du
sida, la Cour préfère retenir la qualification d’administration de substances nuisibles, laquelle n’exige pas
une telle intention de tuer.
-Comme pour le meurtre, l’élément intentionnel est indifférent quant au mobile ayant animé l’auteur
(jalousie, cupidité, compassion en cas d’euthanasie…)
III- Tentative d’empoisonnement
Blessures Lésion de la peau avec effusion du sang causée par : tout objet, coup de pied,
chien…
Coups Contusions sans effusion de sang par le corps de l’auteur (griffe, pied…) ou tout
objet (bâton…)
Voie de fait Sans trace sur le corps de la victime : (bascule, crachat…)
Violence Agression psychique sans contact physique : coup de feu vers la victime pour
l’effrayer, foncer sur la victime par une voiture…)
2. Elément moral :
- Intention délictuelle résultant de la volonté consciente de l’auteur de porter préjudice à la victime ;
- La qualification (blessures, coups, violence ou voie de fait) sera retenue dés lors que l’acte initial a été
voulu indépendamment des mobiles ou du préjudice.
3. Sanction :
Circonstances aggravantes
Préméditation, Victime : Femme enceinte, Auteur : magistrat,
guet-apens, handicapée ou mentalement fonctionnaire public, agent
Atteintes Peine emploi d’arme faible. Ascendants, kafil, époux, ou préposé d’autorité ou de
Initiale fiancé, conjoint divorcé, tuteur, la force publique → sans
en présence d’enfants ou de l’un motif légitime et dans
des parents l’exercice de ses fonctions
*AVIC sans maladie 1 mois à 1 an 6 mois à 2 ans Double de la peine Double de la peine
ni incapacité ou et/ou et
causant une 200 à 500 DH 200 à 1000 DH
incapacité ≤ 20j
Une incapacité > 1 à 3 ans et 2 à 5 ans ET Double de la peine Double de la peine
20j 200 à 1000 DH 250 à 2000 DH
Mutilation,
amputation, 10 à 20 ans OU
privation d’usage 5 à 10 ans 10 à 20 ans 20 à 30 ans si le crime est
d’un membre, commis avec préméditation ou 10 à 15 ans
cécité ou toutes guet-apens ou emploi d’arme.
autres infirmités
permanentes
Mort involontaire 10 à 20 ans Réclusion 20 à 30 ans OU 20 à 30 ans
de la victime perpétuelle Réclusion perpétuelle en cas de :
préméditation, guet-apens ou
emploi d’arme.
*AVIC = Atteinte Volontaire à l’Intégrité Corporelle.
3.2- LES ATTEINTES VOLONTAIRES LEGERES
- Les violences ;
- Les voies de fait.
➔ Ce sont des contraventions de 1ère classe ;
➔ Ce sont des actes qui n’atteignent pas la victime dans son corps ;
➔ Elles se manifestent par une déstabilisation physique ou psychique en vue d’exercer une certaine
emprise sur la victime ;
➔ L’article 400 du CP réprime les violences et les voies de fait qu’elles aient causé un préjudice ou non ;
➔ Leur caractère léger rend leur qualification très difficile.
➔ Sanctionnées par l’article 608 du CP→ détention de 1 à 15 j + une amende de 20 à 200 DH ou l’une
de ces 2 peines seulement.
(+) L’auteur peut être frappé de 5 à 10 ans de l’interdiction d’un ou +++ des droits mentionnés à l’article 40 CP et de
l’interdiction de séjour.
Peine initiale : 1 mois à 3 ans. L’auteur peut être frappé de 5 à 10 ans de l’interdiction d’un ou
Un délit simple +++ des droits mentionnés à l’article 40 CP et de l’interdiction de séjour.
Peine aggravée : Circonstances aggravantes :
2 à 5 ans Maladie ou incapacité de travail > 21j
5 à 10 ans Maladies incurables, perte de l’usage d’un organe ou infirmité permanente
10 à 20 ans Mort involontaire
2. Sanction :
I- LE VOL
- L’article 505 CP définit le vol comme la soustraction frauduleuse d’une chose appartement à autrui ;
- Soustraction frauduleuse = action de s’emparer d’une chose contre le gré de son propriétaire
(détenteur légitime) ;
- Le vol simple est sanctionné d’une peine délictuelle.
Il se divise en 3 éléments :
1. L’acte de la soustraction frauduleuse ;
2. Une chose susceptible d’être volée
3. La propriété d’autrui.
1- L’acte de la soustraction frauduleuse (la nature de l’acte):
- Le vol ne peut pas porter sur les immeubles car il existe une incrimination spéciale qui sanctionne la
dépossession immobilière (les immeubles par destination peuvent être volés) ;
- Seules les choses meubles et déplaçables peuvent constituer des objets de vol ;
- En principe, l’objet de vol doit avoir une existence physique (caractère corporel) ;
- La chose peut avoir une origine illicite (voler un voleur) ou de nature illicite (vol des stupéfiants) ;
- Un corps humain ≠ une chose → pas du vol d’une personne, partie du corps (vivante ou morte).
Objets de vol Incriminations spéciales
Une chose immeuble Dépossession immobilière
Une chose incorporelle
- L’électricité Vol d’électricité : article 521 CP
- Prestation de service Filouterie d’aliments ou d’hôtel : article 532 CP
Filouterie de transport : article 533 CP
Filouterie d’autoroute : Art. 23/Loi 4-89 relative aux autoroutes
- Communications téléphoniques Détournement des Com. Télé. Art. 82-2/loi 24-96 relative à la
poste et aux télécommunications
- Information Le vol d’information n’est pourtant pas une qualification
juridique reconnue en tant que telle par le CP marocain.
Le vol de données est sanctionné par l’article 323-3 du CP
français.
- Une chose de faible valeur Larcin
3- la propriété d’autrui :
Dans le contrat de vente, l’acheteur devient propriétaire de la chose vendue dés que le consentement est
donné avant même d’avoir payé le prix (vol de la chose dont on est plus propriétaire).
Dans les magasins, l’acheteur ne devient propriétaire de la marchandise posée dans son chariot qu’après
le paiement du prix à la caisse. Avant le paiement on se trouve devant un contrat de réserve de propriété.
Si l’acheteur s’empare de la marchandise sans payer à la caisse on est devant du vol de la chose dont on
n’est pas encore propriétaire.
➔ L’agent n’est pas encore propriétaire de la chose soustraite. Ex : le légataire universel qui dispose d’une
partie du patrimoine avant le décès du testateur. C’est qu’après le décès du testateur que tous ses biens
deviennent la possession du légataire universel.
Rappel : legs = don par testament. Légataire universel= est la personne que le testateur désigne pour
recevoir tout ou partie de son patrimoine au moment de son décès.
➔ L’héritier qui dispose d’une partie ou de la totalité de l’héritage avant le partage est une infraction
indépendante prévue par l’article 532 du CP.
2. Elément moral :
- L’intention coupable est une condition essentielle pour caractériser un vol ;
- L’intention coupable doit être vérifier quant à :
o L’acte même de soustraction. L’agent doit avoir conscience de soustraire ;
o L’objet de l’acte. L’agent doit avoir conscience que ce qu’il prend c’est la chose d’autrui.
- Elle suppose un dol général par l’usage des expressions : « quiconque » et « frauduleusement » ;
- Une personne découvrant un objet, le prend pour le ramener à son propriétaire et qui en chemin se
ravise (change d’avis), ne commet pas un vol car il y a une discordance entre l’élément matériel et
l’élément moral (l’intention coupable doit exister au moment de la soustraction) ;
- L’intention même momentanée de se comporter comme propriétaire de la chose suffit à caractériser le
vol. Ex le vol d’usage (vol temporaire) par l’usage de la chose qui n’a pas privé le propriétaire de son
droit de propriété. C’est l’exemple aussi d’emprunter un véhicule sans l’accord de son propriétaire.
- L'erreur de fait est une erreur sur la matérialité de l'acte accompli (bonne foi) ;
- L'erreur de fait supprime le dol général. Il n'y a donc pas de dol général (fait disparaitre l’intention
coupable) et l'infraction n'est pas constituée. Ex : le fait de s'emparer d'une chose (une moto, des
chaussures…) dont on se croit propriétaire. Matériellement, le vol est accompli mais l’élément moral
fait défaut ;
- La preuve de l'erreur de fait est laissée à l'appréciation des juges du fond
- Par contre, l’erreur sur les éléments matériels ne supprime pas le dol général. C’est le cas de celui qui
s’empare d’un tableau contrefait au lieu de l’original.
- Tous les mobiles sont indifférents (cupidité, vengeance, générosité…). Ex : en s’emparant d’un
document compromettant pour un tiers ou prendre aux riches afin de donner aux pauvres.
- Le juge peut seulement tenir compte des mobiles dans la détermination de la peine.
- Les faits justificatifs du vol → suppriment l’élément moral.
- Autorisation de la loi : le droit de saisir les preuves par les fonctionnaires de la police ;
- Légitime de défense : s’emparer d’une arme qui menace ;
- L’état de nécessité : vol de nourriture par une personne affamée ;
- S’emparer d’une arme d’une personne voulant se suicider ;
- Le consentement libre du propriétaire obtenu antérieurement à la soustraction. A contrario, l’abus du
consentement est un élément constitutif du vol.
3. Sanction du vol simple :
- Vol simple et sa tentative : 1 à 5 ans et 200 à 500 DH ;
- Le coupable peut aussi être frappé de 5 à 10 ans de l’interdiction d’un ou +++ des droits mentionnés à
l’article 40 CP et de l’interdiction de séjour.
- Les immunités familiales (Art 543 CP) : → obstacle aux poursuites.
- Vol simple ou aggravé commis entre époux ou par des ascendants au préjudice de leurs enfants ou
autres descendants → pas de peines. Que des réparations civiles
- Vol par les descendants au préjudice de leurs ascendants + vol entre parents ou alliés jusqu’au 4ème
degré → poursuite que par la plainte des ascendants. Le retrait de la plainte fait tomber la poursuite.
- Destruction ou détournement des objets placés sous la main de la justice en vertu d’une saisie-exécution
ou saisie conservatoire ;
- Ces objets demeurent indisponibles durant la période de saisie jusqu’à ce que le débiteur en obtienne la
mainlevée ;
- Destruction ou détournement englobent tout agissement portant atteinte aux droits du créancier en
empêchant l’exercice de la saisie et sa bonne fin. Ex : vente ou non-représentation de la totalité ou une
partie des objets de la saisie ;
- L’élément intentionnel = la mauvaise foi du coupable qui agit volontairement et en connaissance de cause
de l’indisponibilité des objets en raison de la mesure judicaire de saisie et que son acte porte atteinte aux
droits des créanciers ;
- Sanction :
Le coupable n’avait pas la garde des objets de saisie Le coupable avait la garde des objets de saisie
1 à 5 ans et d'une amende de 200 à 500 DH 6 mois à 3 ans et une amende de 200 à 500 DH
Article 525
Est puni de l'emprisonnement de 1 à 5 ans et d'une amende de 200 à 500 DH tout débiteur, emprunteur ou tiers
donneur de gages qui détourne ou détruit volontairement un objet engagé dont il est propriétaire.
- L’infraction ne concerne que le gage sans dépossession ;
- Détournement du gage = sa vente, son abandon dans la voie publique, omission ou refus de le restituer ;
- L’élément moral = dol général = volonté consciente d’agir en connaissance de cause de l’existence du
gage et de l’atteinte aux droits des créanciers ;
- Sanction : 1 à 5 ans et d'une amende de 200 à 500 DH.
Elément matériel
Le délit ne peut être constitué Il suffit que la victime ait été Les moyens mis en œuvre
qu’à condition que le menacée, à travers ces violences, extorquent par exemple une
comportement de la victime (la pour que l’élément matériel soit reconnaissance de dette,
remise) a été obtenu par constitué. renonciation à une poursuite
violence, menaces de violence ou Le délit d’extorsion, pour être judiciaire, endossement d’une
contrainte. constitué, suppose une remise lettre de change…
involontaire, mais consciente de
la part de la victime.
Elément moral
Infraction intentionnelle = la volonté consciente d’obtenir par force, violence ou contrainte ce qui n'aurait
pas pu être librement accordé par la victime s’elle était libre de sa décision. Extorsion sera retenue à
l’égard du créancier qui force son débiteur à régler sa créance.
Le mobile ayant animé le coupable reste indifférent.
Sanction : extorsion est un crime (5 à 10 ans) dont la tentative est punissable.
Le chantage (délit)
Article 538
Quiconque au moyen de la menace, écrite ou verbale, de révélations ou d'imputations diffamatoires,
extorque soit la remise de fonds ou valeurs, soit la signature ou remise des écrits prévus à l'article
précédent, est coupable de chantage et puni de l'emprisonnement de 1 à 5 ans et d'une amende de 200 à
2.000 DH.
Elément matériel
Le délit ne peut être constitué La menace doit être antérieure à Peu importe que le fait soit exact
qu’à condition que le la remise. La menace = tout fait ou non, qu’il concerne la vie privé
comportement de la victime (la de nature à porter atteinte à ou publique.
remise) a été obtenu que par la l’honneur, la considération,
menace. Il s’agit donc d’une statut social de la victime.
violence morale écrite ou
verbale
Elément moral
Infraction intentionnelle = la volonté consciente de contraindre la victime à des remises indues.
Sanction : extorsion est un délit (1 à 5 ans) dont la tentative est punissable des mêmes peines
2.2. Le préjudice :
- Le préjudice est un élément constitutif de l’abus de confiance, mais également un résultat. Ceci
expliquerait que la tentative n’est pas punissable ;
- Contrairement à l’escroquerie, l’abus de confiance n’exige pas que l’auteur ait tiré profit de son acte ;
- Le profit comme la perte subie par le coupable sont indifférents à ce délit ;
- Seul importe le préjudice certain et réalisé causé à la victime ;
- Le préjudice concerne seulement la privation de la jouissance des droits et pas la transmission de la
propriété de la chose remise.
3. L’élément moral :
- L’auteur de l’abus doit être conscient de la précarité de sa détention de la chose remise et des obligations
contractuelles ;
- S’il s’est trompé sur la nature de son droit, il n’y a pas d’intention frauduleuse (pas d’abus de confiance).
Dans ce cas, il s’agit d’une simple inexécution d’obligation contractuelle ;
- La preuve de l’intention frauduleuse se trouve dans les faits eux-mêmes.
-
4. Sanction :
Peine initiale : Le coupable d'abus de confiance est puni de l'emprisonnement de 6 mois à 3 ans et d'une
amende de 200 à 2.000 DH.
Peine atténuée : Si le préjudice est de faible valeur : 1 mois à 2 ans + 200 à 250 DH.
Peine aggravée :