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Le code pénal dispose en son article 1er: « L'infraction que les lois punissent de
peines de police est une contravention.
L'infraction que les lois punissent de peines correctionnelles est un délit.
L'infraction que les lois punissent d'une peine afflictive ou infamante est un crime».
D’après les termes de cet article, les infractions sont classées en fonction de la
gravité de la peine.
Les délits sont punis d’une peine correctionnelle. L’article 9 du code pénal énumère
les peines en matière correctionnelle : l'emprisonnement à temps dans un lieu de
correction, l'interdiction à temps de certains droits civiques, civils ou de famille et
l'amende.
Enfin, les crimes, selon l’article 6 du code pénal, sont punis de peines qui sont « ou
afflictives et infamantes, ou seulement infamantes ».
§2 -. L’intérêt de la classification
L’article 76 dispose quant à lui que les matières qui ne sont pas du domaine
législatif en vertu de la Constitution ont un caractère réglementaire.
La loi détermine les éléments constitutifs des crimes et délits et le règlement
détermine le contenu des faits constitutifs d’une contravention.
Le délai de prescription de l'action publique pour les crimes est de dix ans, article
7 du code de procédure pénale.
Le délai de prescription de l'action publique pour les délits est de trois ans, article
8 du code de procédure pénale.
Le délai de prescription de l'action publique pour les contraventions est d’un an,
article 9 du code de procédure pénale.
Les infractions peuvent être classées selon le mode de réalisation par l’auteur en
plusieurs catégories.
Les infractions continues ou successives supposent une exécution qui s’étale dans
le temps, et la persistance corrélative de l’intention coupable. Exemple : le recel.
Les infractions permanentes sont des infractions instantanées dont les effets
perdurent dans le temps. Elles se distinguent des infractions continues car elles ne
supposent pas une persistance de l’intention coupable. Exemple : la bigamie.
Les infractions d’habitude supposent plusieurs faits semblables, dont chacun
isolément ne serait pas punissable. L’habitude est caractérisée dès le second acte
semblable. Ainsi, la prescription pour l’action publique commence à courir dès le
second acte, la loi pénale de fond nouvelle s’applique également dès le second
acte. Exemple . L’exercice illégal de la profession de médecin.
L’infraction simple est caractérisée par un fait matériel unique. Exemple : le vol
L’infraction matérielle est celle dans laquelle la loi exige un résultat dommageable
pour que l'infraction soit consommée. Le résultat représente un élément constitutif.
Exemple : le meurtre n’est consommé que si la victime meurt.
Quand l'infraction est matérielle, la séparation est plus nette entre le délit
consommé et le délit tenté.
L’infraction formelle est celle qui est consommée indépendamment du résultat. Elle
n’inclut pas dans sa définition le résultat dommageable. Exemple :
l’empoisonnement est constitué par la seule administration de substances
mortifères.
Quand l'infraction est formelle, la séparation est moins nette entre le délit
consommé et le délit tenté puisque l'infraction est consommée par sa seule
commission, indépendamment du résultat.
La classification fondées sur la nature de l’infraction porte sur une distinction entre
infractions de droit commun et infractions politiques, infractions terroristes et
infractions de la criminalité organisée.
Selon le critère objectif, une infraction est politique lorsque son objet est politique.
Par exemple, le complot en vue de changer le régime constitutionnel est
objectivement politique.
Selon le critère subjectif, une infraction est politique lorsque le mobile de son auteur
est de nature politique.
Second exemple : le vol d’armes dans une armurerie lors d’une insurrection.
Objectivement, le vol est une infraction de droit commun, mais le contexte révèle
un mobile politique. Dans ce cas, l’infraction est dite connexe, on tient en compte
le critère subjectif relatif au mobile de l’auteur de l’infraction. (Cass. crim. 18 nov.
1959, JCP, 1960, II, 11475, note A Légal. En France, lors de la guerre d’Algérie,
des algériens condamnés pour divers crimes et délits de droit commun ont été
dispensés de la contrainte par corps car ces infractions étaient connexes à
l’infraction politique principale qui était l’insurrection. Ainsi en découle que le sort
réservé aux auteurs d’infraction politique est plus favorable aux auteurs d’infraction
de droit commun).
L’infraction est terroriste lorsque, quelle que soit sa forme, elle est commise
« intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant
pour but de troubler l’ordre public ou le fonctionnement normal des institutions
nationales ou internationales, par l’intimidation ou la terreur » (Art. 279-1 et
suivants du CP).
La criminalité organisée renvoie à la notion de bande organisée qui est définie dans
le code de procédure pénale français à l’article 132-71 comme « tout groupement
formé ou toute entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou
plusieurs faits matériels, d'une ou de plusieurs infractions. »