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Introduction
Chapitre 1 : Le crime
Durkheim dans « la règle de la méthode sociologique » : le crime est un acte qui favorise les Etats forts
et définit de la conscience collective. Cette dernière selon Gravitz est l’ensemble de représentations
collectives communes à tous les membres d’un groupe collectif, elle est fondée sur l’interaction entre le
comportement individuel et collectif.
Du latin crimen qui veut dire accusation grave. Les romains ont utilisé ce terme pour vérifier
minutieusement les charges imputées à l’accusé. Dans le grec, crimen signifie, jugement ou
condamnation. Si au sen pénal la définition ne pose pas problème, au sens criminologique et suivant
l’expression de Merl et Vitu, la définition est difficile à cause de la mobilité de l’inconstance des critères
législatifs, judiciaires et populaires qui concourent à la définition du crime. Le crime peut être considéré
comme symptôme. La manifestation d’un trouble à découvrir, c’est une position psychologique et
psychiatrique, il peut être regardé comme un danger social. C’est la vision de la défense sociale, il peut
être un problème à désamorcer. Merl et Vitu examinent le crime à travers ses traits variables et ses
traits constants avant de poser ses frontières :
I. La variabilité des traits (Différence selon le temps et l’espace) :
Au sein de l’Etat, l’acte est puni par la loi nationale, mais les faits qui qualifient l’acte varient selon les
Etats. Les incriminations légales se caractérisent par leur variabilité selon les époques et les nations. Au
Maroc, avant 1912 le vol est considéré comme un acte de bravoure. En outre, le droit coutumier ignorait
l’institution carcérale. Les législations varient dans le temps et dans l’espace, suivant l’importance des
valeurs à protéger. Inversement, des incriminations nouvelles sont apparues, comme la fraude. Sur ce
point, même si les incriminations sont semblables entre certains pays, les peines ne sont pas les mêmes
(une marocaine qui se fait avorter au Maroc est punie art 449).
La relativité du crime est observable au sein même d’une seule législation, le vol peut être simple ou
aggravé, le citoyen perd certains de ses droits. Ce relativisme découle des conséquences judiciaires. En
cas d’ambiguïté, les juges sont confrontés à des problèmes d’interprétation des textes répressifs,
modifient parfois illégalement la qualification normale.
II. Les traits constants
Selon Merl et Vitu, les traits constants du crime sont au nombre de 3 :
L’intolérabilité Le trouble La réaction sociale
tous les actes sanctionnés sont par Occasionné par le crime se situe dans la la réaction contre le crime se déclenche
hypothèse socialement intolérable. région des valeurs socioculturelles. On serait lorsque le crime atteint le seuil
Durkheim note qu’avec le tenté d’assimiler ses valeurs à la morale mais intolérable. le seuil criminel varie en
développement des sociétés, il y’a les dispositions pénales ne coïncident pas fonction des garanties que présentent les
développement quantitatif et qualitatif toujours avec le champ de la morale. Le institutions judiciaires. Parfois les
des peines. L’intolérabilité n’est pas mensonge qu’est un acte immoral n’est pas législations laissent le choix aux
une formule figée dans le temps et réprimé, en réalité les valeurs dépendent des demandeurs d’opter pour l’action civile
l’espace. les peines privatives de liberté structures sociales (le sacrilège est érigé en ou pénale. Le seuil criminel est variable,
tendent de plus en plus à devenir le type crime dans les sociétés désacralisées). reste à déterminer le crime comme réalité
normal de répression. objective.
III. Les frontières du crime :
Pour les criminologues, la société ne sélectionne pas parfaitement les actes qu’elle incrimine. Le
criminologue doit se départir de cette sélection et ne retenir que les éléments décortiqués de la répression.
A cet égard plusieurs distinctions doivent être faites.
Le Dr Siffred : « on sait depuis longtemps que les fonctions motrices du corps sont croisées, que le
cerveau gauche dirige le côté droit et vice-versa ». Le cerveau droit est voué de l’intuition, c’est le
cerveau des images qui perçoit des émotions. Le cerveau gauche est voué à la logique, à la raison qui
planifie et codifie. L’enfant évolue sur le mode de cerveau droit, c’est sa mère qui le fabrique, qui va
meubler ses neurones de sensation.
La 1ere instruction du cerveau gauche va être de langage et les règles de vie en famille. Le
fonctionnement bilatéral explique les blocages et déblocages. Le problème est de reconnaitre les
paramètres sensibles. La théorie constitutionnaliste explique le crime qui prend sa source dans ce
procède indissociable.
1. L’origine de la théorie constitutionnaliste : Merl et Vitu
Lombroso à examiner au départ le monde animal et végétal, il constate que le crime n’est pas le propre
de l’homme mais il est répandu dans le règne animal (les singes pratiquent l’escroquerie). Aux termes
de ces constations, il est difficile de soutenir la thèse du libre arbitre. Le crime est un acte de bestialité.
L’auteur fut frappé par la similitude anatomique de certains criminels, il conclut que le criminel
présente des caractères constitutionnels variables suivant le type de personnes examinés. Ces rapports
forment par rapport aux personnes normales, des anomalies dont l’origine se trouve dans la survivance
du sauvage primitif, c’est une sorte de régression atavique (les anomalies crâniennes – récidivent).
Lombroso dans « L’homme criminel », note 2 points : « les crimes les plus barbares ont un point de
départ physiologique atavique qui peut s’émousser pour un temps grâce à l’éducation et à la crainte
du châtiment, mais qui renait sous l’influence de circonstance comme l’imitation.. ». Le criminel est
donc une résurgence de l’homme des cavernes et le crime est une manifestation de l’atavisme. Joly
contredit Lombroso, il constate que le crime a toujours existé et va exister, et que la permanence de la
criminalité contredit la thèse de l’atavisme mais sous le positivisme.