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Master droit des affaires Mohammedia

Sous la direction de Pr. Lamyae


SAHRANE

Travail sous le thème :

Le vol

Préparé par :

BOUR-QAIBA Sara

ELFAIZ Souhaila

Malainine Elalia

GUEGUER Imane

AOURDOU Sonia

FEJRI Ranya

BOUMED Manal

NAORA Nassima

Aboulfateh Zineb

Année universitaire

2022/2023
SOMMAIRE

INTRODUCTION

PARTIE I. LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE L’INFRACTION DU VOL

PARAGRAPHE 1. L’ELEMENT LEGAL ET MATERIEL

PARAGRAPHE 2. L’ELEMENT MORAL

PARTIE II. LE REGIME REPRESSIF

PARAGRAPHE 1. LES QUALIFICATIONS DU VOL

PARAGRAPHE 2. LES EXCEPTIONS A LA REPRESSION

CONCLUSION

1
INTRODUCTION

« Les affaires et le droit pénal ne se sont jamais ignorés » Robert Vouin.


Le droit pénal dans les affaires ? À l'origine, leur rencontre n'était qu'occasionnelle, plus
tardivement, elle devint définitive. Le droit pénal des affaires constitue une branche particulière du
droit pénal spécial. Cette branche particulière se caractérise par la spécificité des infractions qui lui
sont rattachées (infractions d'affaires) et par le profil criminologique distinctif des délinquants
responsables de ces infractions (délinquants d'affaires).1

Depuis tous les temps et jusqu’au 19ème siècle, l’humanité vivait sur la notion d'une délinquance
essentiellement localisée dans les couches dites « laborieuses » de la population, c'est-à-dire dans
les classes sociales qui ne détenaient ni le pouvoir politique ni la puissance économique et dont le
degré d'instruction était faible. En XXème siècle la délinquance « en col blanc » apparait,
principalement avec l’émergence de la mondialisation, de l’interconnexion des marchés
économiques et de la compétition des systèmes juridiques favorisant l’épanouissement d’une
criminalité d’argent mondialisée.
Ainsi apparaît-il que si la pauvreté ou la misère sont génératrices de certaines formes de
délinquance, l'élévation du niveau économique ou social engendre des formes de criminalité qui
sont propres au monde de l'argent.2
Il est à noter que la criminologie Américaine dispose d’une terminologie plus précise, elle distingue
d’abord plusieurs grandes catégories de criminalité : le street crime (les agressions et les vols), le
domestic crime (les viole ces conjugales) et le white-collar crime (les crimes commis autour du lieu
de travail). Au sein de la catégorie générique white-collar crime, il faut distinguer le « corporate
crime » – ce que nous appelons la délinquance en col blanc, c’est-à-dire les crimes commis par les
patrons et les cadres à l’encontre des salariés ou des clients, de l’occupational crime, qui concerne
spécifiquement la criminalité des salariés contre l’entreprise.3

1
Bonnet (F.), Un crime sans déviance : le vol en interne comme activité routinière, Revue française de sociologie ,2008.
2
BOUZGUENDA SNOUSSI (S.), Droit pénal des affaires.
3
LAACHRATE (M.), Droit pénal spécial, 2020.
2
Dans ce sens, les premières fameuses traces de pénalisation des crimes « en col blanc » furent les
deux scandales de ENRON et WORLDCOM et qui ont mené à la création de nouvelles lois et
normes dans le domaine de la gouvernance d’entreprise et sont devenues, dans la culture
populaire, un symbole de la fraude à grande échelle. Le scandale Enron, ou affaire Enron, est un
cas de fraude et de manipulation financière découvert en 2001, qui s’est soldé par la faillite de
l’entreprise Enron, un temps septième capitalisation des États-Unis, et par le démantèlement et la
disparition de facto de son auditeur Andersen. Il s'agit à l'époque de la plus grande faillite de
l'histoire américaine (à côté de la faillite scandaleuse d'une autre grande entreprise américaine
world.com, à peu près, à la même époque et pour des raisons similaires).

Dans le contexte Marocain, et c’est parmi les choses qui lui sont reprochable d’ailleurs, le fait que
le droit pénal des affaires est un droit non uniforme et éparpillé dans plusieurs textes de lois, de ce
fait les infractions d’affaires sont prévues pour la plupart hors du Code pénal (loi 31.08, loi 104.12,
la loi 15-95 formant code de commerce…).
Les infractions d’affaires sont des infractions qui appartiennent à la vie des affaires et qui portent
atteinte à des valeurs récentes liées à l'ordre financier, économique et social. Il s'agit notamment
des infractions en matière de société, des infractions boursières, des infractions fiscales, des
infractions douanières, des infractions relatives aux chèques... Néanmoins, certaines infractions de
droit commun, qui portent atteinte à des valeurs classiques liées à la propriété, la foi publique et
l'intégrité des personnes, sont appliquées dans le domaine des affaires ; on cite notamment
l'escroquerie, l'abus de confiance et le vol.
Bien que proches, ces 3 infractions ne doivent pas faire objet de confusion. Alors que le vol résulte
de la soustraction frauduleuse de la chose d'autrui, l'escroquerie tend à la remise d'une chose à
l'agent du fait de manœuvres frauduleuses, alors que l'abus de confiance n'est constitué qu'en cas
d'usage abusif et prolongé d'une chose remise à titre précaire, manifestant l’intention de posséder
et s’affirmer propriétaire.
Le vol est le type même de l'infraction de droit commun, le voleur étant le délinquant le plus
ordinaire possible. Il apparaît comme l'un des procédés les plus primitifs d'atteintes aux biens, il
intéresse donc peu en théorie le droit des affaires. Mais il ne peut pourtant pas y être négligé. 5
C’est ainsi que notre curiosité juridique est interpellée. Dans une optique générale : Comment le
droit pénal des affaires arrive-t-il à concilier entre le besoin pressant de la garantie d’une sécurité
et stabilité juridiques, sans pour autant porter atteinte à l’encouragement de l’initiative
entrepreneuriale ?
3
Puis, dans une optique plus spécifique : Comment le vol qualifié d’infraction du droit commun peut
avoir application dans la sphère de l’Entreprise ?
Pour répondre à notre problématique, on va étudier dans un premier temps les éléments
constitutifs de l’infraction du vol (partie I), pour se focaliser dans un second temps sur le régime
répressif de cette infraction (partie II).

4
Code pénal Marocain.
5
https://www.piloter.org/gouvernance-entreprise/enron.htm

4
L’annonce du plan :
PARTIE I : Les éléments constitutifs de l’infraction du vol
Paragraphe 1 : l’élément légal et matériel.
Paragraphe 2 : l’élément moral.
PARTIE II : Le régime répressif
Paragraphe 1 : les qualifications du vol
Paragraphe 2 : les exceptions à la répression.

CONCLUSION

5
PARTIE I : LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE L’INFRACTION

Afin d’avoir une idée sur le vol en droit pénal des affaires, on se focalisera dans un premier temps
l’élément légal et matériel (paragraphe 1), pour voir dans un second temps l’élément moral
(paragraphe 2).
Paragraphe 1. L’élément légal et matériel

L’incrimination du vol suppose la réunion d’éléments constitutifs.


1. L’élément légal du vol :
L’article 505 du code pénal dispose : « quiconque soustrait frauduleusement une chose
appartenant à autrui est coupable de vol (...) ».6
2. L’élément matériel du vol :
L’élément matériel du vol est une soustraction (B) accomplie sur une chose appartenant à autrui
(A).
A- La chose appartenant à autrui
1. Une chose
Il a été admis (par la doctrine pénaliste) que seuls les objets mobiliers corporels peuvent faire
l’objet d’un vol ; eux seuls peuvent être déplacés. En effet, il faut pour voler, pouvoir déplacer la
chose, ce qui s’oppose au vol des immeubles et des biens incorporels insusceptibles de ce
déplacement.
Il y a vol, pour le droit pénal, dès qu’un objet peut être détaché et enlevé de son support, même si
l’ensemble auquel il appartient est immobilier.
En outre, le législateur a, dans l’article 521 du code pénal, appréhendé le vol d’énergie électrique
ou de toute autre énergie de valeur économique.7
Cette appropriation clandestine s’opère généralement au moyen de branchement effectué avant
le compteur.
2. Une chose appartenant à autrui
Parmi les conditions du vol, l’une des plus importantes est que la chose soustraite appartienne à
autrui, que le propriétaire en question soit une personne publique ou privée, et même si la
personne en question n’est pas évidemment déterminée.

6
Article 505 du code pénal.
7 Article 521 du code pénal .
5
Il suffit, pour condamner pour vol, de constater que la chose ne pouvait appartenir à celui qui l’a
prise et il importe peu qu’on ne connaisse pas l’identité du propriétaire.
Toutefois, il n’y a pas vol à prendre un resnullis, chose qui n’appartient à personne.
Il n’y a pas vol non plus, à s’approprier une chose qui a appartenue à quelqu’un mais qui a été
abandonnée par lui.
De même, il n’y a pas vol à prendre sa propre chose, même si autrui a des droits sur elle et si, donc,
l’acte nuit à quelqu’un.
Toutefois, cette absence de possibilité de punir trouve ses limites dans deux situations :
-La première est relative à l’article 523 du code pénal qui appréhende le cas de la chose commune
(cohéritiers ou associés).8
-La seconde est relative à la chose n’appartenant pas encore au voleur (propriété future ex
testament).
B -l’acte de soustraction
Il est de principe qu’il n’y a vol que lorsque la chose, objet du délit, passe de la possession du
légitime détenteur dans celle de l’auteur du délit, à l’insu et contre le gré du premier. Pour
soustraire, il faut prendre, enlever ou déplacer la chose contre le gré du propriétaire.
Paragraphe 2 : l’élément moral

L’élément moral de l’infraction de vol consiste précisément en une condition incontournable : La


soustraction doit être frauduleuse, autrement dit, l’auteur doit avoir la conscience de commettre
une appréhension illicite en se rendant maitre de la chose contre le gré de son propriétaire.
Le code pénal marocain ainsi que le code pénal français mettent l’accent sur l’intention
frauduleuse en sanctionnant une soustraction frauduleuse. A cet égard, il se manifeste que le vol
est une infraction intentionnelle qui combine la volonté de s’approprier la chose d’autrui et la
conscience de fait que la chose appartenant à autrui. C’est pourquoi, le vol suppose l’existence
d'un dol général ( la conscience de s’approprier la chose d’autrui) qui est dédoublé d'un dol spécial
( l’intention de l’appropriation définitive de la chose d’autrui) .

8
Article 523 du code pénal.
6
8
Article 523 du code pénal.
6
PARTIE II : LE RÉGIME RÉPRESSIF

Dans cette deuxième partie, nous allons étudier la répression selon les types de vol (paragraphe
1), ensuite les exceptions à cette répression (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Les qualifications du vol

1. Le vol simple :
Le code pénal consacre toute une section aux vols et extorsions sous toutes les formes.
Le vol est comme toute infraction pénale susceptible d’intervenir dans la vie des affaires pouvant
être pénalement sanctionnées.
Il convient de rappeler encore une fois que celui-ci consiste à se saisir de manière frauduleuse de
quelque chose qui appartient à quelqu’un d’autre.
La loi distingue le vol simple et le vol aggravé et généralement la peine dépend de la nature du
vol. Il convient de se poser la question quelle est la différence entre les deux ?
 Le vol simple est un vol sans circonstances aggravantes.
 Le vol aggravé est un vol commis avec une ou plusieurs circonstances aggravantes.
Le vol « simple » peut être soit un délit de police soit un délit correctionnel.
 Le délit de police : qualifié larcin prévu par l’article 506 alinéa 1 du code pénal consiste en
la soustraction frauduleuse d’une chose de faible valeur appartenant à autrui, donc
lorsqu’il s’agit d’un simple larcin, la peine d’emprisonnement est d’un mois à 2 ans et d’une
amende de 200 à 250 dirhams.9
Il convient de mentionner que le larcin constitue un vol puni suivant le cas des pénalités édictées
par les articles 507 à 510 s’il est commis avec circonstances aggravantes.10
 Le délit correctionnel : Il s’agit là du vol qualifié, prévu par l’article 505.l’individu qui se
rend coupable d’un vol est puni de l’emprisonnement d’un à 5 ans et une amende de 200 à
500 dirhams.11
Le vol simple est rare, car il y a souvent des circonstances aggravantes.
Ce délit n’échappe pas au monde des affaires, qu’il s’agisse des affaires ou du droit commun, la
peine encourue pour le délit de vol est la même.

9
Article 506 alinéa 1 du code pénal.
10
Article 507 à 510 du code pénal.
11
Article 505 du code pénal.
7
Quant au vol aggravé (vol avec circonstance aggravante) est puni de sanctions plus lourdes. Plus le
nombre de circonstances aggravantes est élevé, plus les sanctions sont lourdes.
2. Le vol aggravé :
Est un vol commis avec une ou plusieurs circonstances aggravantes. Il est qualifié crime et puni de
5ans de réclusion à la réclusion perpétuelle. Les circonstances s’attachent au temps, à l’espace,
aux moyens utilisés et à la qualité de l’auteur.

 Les circonstances relatives au temps :


Elles sont au nombre de deux :
- La nuit : le législateur n’a pas définit la nuit mais il est admis qu’elle s’étend du coucher au
lever du soleil ;
- Les vols commis dans des situations de trouble : il s’agit du vol commis au cours d’une incendie,
une révolte, après une explosion, un effondrement, une émeute, etc.
En vertu de l’article 510 du code pénal, le vol commis dans ces circonstances est puni de la
réclusion de cinq à dix ans.12
 Les circonstances relatives au lieu :
Il s’agit de deux situations :
- La maison habitée et ses dépendances : c’est-à-dire le vol commis dans une maison, logement,
tente ou autres, qui est habité ou destiné à l’être ainsi que leurs dépendances (cours, basse-cours,
granges, etc.).
- Les chemins publics et autres : le vol commis sur les chemins publics (toute voie ouverte au public
hors agglomération), les gares, les voies ferrés, les ports, les aéroports et autres, constitue
également une circonstance aggravante.
Selon l’article 508, le vol dans ce cas est sanctionné de réclusion de 20 ans à 30 ans lorsque celui-ci
a été commis avec l’une au moins des circonstances visées à l’article 509.13
 Les circonstances relatives aux moyeux utilisés par le voleur :
Le législateur a prévu une multitude des circonstances liées aux moyens utilisés à savoir :
- L’arme : au terme de l’article 303 du code pénal, est considéré comme armes, les armes à feu, les
explosifs, les objets perçants (comme une seringue), les objets tranchants (un couteau, une épée),
les objets contondants tels qu’un marteau et les objets suffocants comme un sac de plastique pour

12
Article 510 du code pénal.
13
Article 508 et article 509 du code pénal.
8
empêcher la respiration.14
Selon l’article 507, le port d’arme expose l’auteur à la réclusion perpétuelle que cette arme soit
apparente ou cachée et même laissée à bord du véhicule qui a servi à déposer les malfaiteurs au
lieu du crime ou à faciliter leur fuite ;15

- L’escalade, l’effraction, bris de scellé, utilisation de fausses clés : selon l’article 510, si c’est
la seule circonstance commis dans une maison même non habitée, elle est passible d’une
réclusion de 5 à 10ans. Si elle est accompagnée d’une autre circonstance aggravante, dans ce
cas elle est punie de la réclusion de 10 à 20 ans ;16
- La réunion : le fait que l’infraction soit commise à plusieurs constitue également une circonstance
aggravante. Dans le cas où la réunion est la seule circonstance, elle est punie de la réclusion de 5 à
10ans. Dans le cas où la réunion est au moins la deuxième circonstance, elle est punie de la
réclusion de 10 à 20 ans ;
- La violence, le port illégal d’uniforme ou l’usurpation d’une fonction d’autorité ;
- L’utilisation d’un véhicule motorisé pour faciliter le vol lui-même ou pour faciliter la fuite
des malfaiteurs : elle est sanctionnée de la réclusion de 5 à 10 ans.

 Les circonstances relatives à la qualité de l’auteur :


La qualité de domestique est une circonstance aggravante. Le domestique qui commet un vol au
préjudice de son employeur, ou de quelqu’un qui se trouve chez son employeur, ou une autre
personne à laquelle son employeur rend visite et que celui-ci l’accompagne c’est aussi considéré
comme une circonstance aggravante. En outre, l’ouvrier ou l’apprenti qui commet un vol dans la
maison, l’atelier ou magasin de son employeur est aussi une circonstance aggravante.
Dans ce cas, l’auteur est puni de la réclusion de 10 à 20 ans lorsque le vol est commis avec deux au
moins des circonstances.

 Enfin, constitue une circonstance aggravante le fait de voler un objet assurant la sécurité d’un
moyen de transport, que ce moyen de transport soit public ou privé.
Les sanctions prévues par le code pénal qui peuvent être prononcées contre les employeurs
personnes physiques ou personnes morales ou contre les salariés sont diversifiées et par

14
Article 303 du code pénal.
15
Idem. Article 507 du code pénal.
16
Idem. Article 510 du code pénal.
9
conséquent sont adaptées à la gravité des infractions.
L’article 39 du code du travail cite les faits considérés comme faute grave pouvant entraîner le
licenciement du salarié notamment le fait de commettre, à l’intérieur de l’entreprise ou pendant
son travail le vol. En vertu de l’article 61 du code du travail, le salarié ayant commis une faute
grave à savoir le vol peut être licencié, sans préavis, sans indemnité de licenciement et sans
dommages- intérêts. Cependant, si la lettre de licenciement retient comme motif le vol du salarié,
et que le juge pénal décide qu’il ne s’agit pas d’un vol, mais d’une escroquerie par exemple, ou
toute autre infraction pénale, le licenciement ne pourra pas être justifié.17
D’autre part, même si le vol est passible du licenciement en tant que faute grave, il peut
également faire l’objet de sanction pénale sur plainte de l’employeur.
A noter que la tentative de vol est également punissable sauf en matière de contravention c’est-à-
dire seule la tentative de crime et la tentative de délit qui sont punissables. Selon l’article 539, la
tentative de vol est punie des mêmes peines que l’infraction consommée.18
3. Les vols spécifiés :
Sont distinctement prévu par la loi en considération de leurs objets ou leurs circonstances.
Ils sont nommés ainsi parce que ce n’est pas possible de les sanctionner si on se base sur la seule
définition du vol qui est la soustraction frauduleuse d’une chose appartenant à autrui.
Ce sont des vols d’une infime importance d’où la qualification au tant que contravention (par
exemple : le maraudage, cueillette et consommation sur place de fruits d’autrui), la sanction
prévue dans ce cas est une amande de 10 à 200 DHS selon l’Article 609 du Code pénal. 19
L’article 609 en matière de contraventions relatives aux biens dispose :
« Sont punis de l’amende de 10 à 120 dirhams :
38 : Ceux qui cueillent et mangent sur le lieu même, des fruits appartenant à autrui ;
39 : Ceux qui glanent, râtellent ou grappillent dans les champs non encore entièrement dépouillés
ou vidés de leurs récoltes ».
Exemple des textes spécifique :
 L’article 521 du CP stipule que : « Quiconque soustrait frauduleusement de l’énergie
électrique ou toute autre énergie ayant une valeur économique, est puni de
l’emprisonnement d’un mois à deux ans, et d’une amende de 250 à 2.000 dirhams ou de

17
Article39 et article 61 du code de travail.
18
Article 539 du code pénal.
19
Article 609 du code pénal.
10
l’une de ces deux peines seulement. »20
 L’article 522 du CP : « fait usage d’un véhicule motorisé à l’insu ou contre la volonté de
l’ayant droit est puni de l’emprisonnement d’un mois à deux ans, à moins que le fait ne
constitue une infraction plus grave. La poursuite n’a lieu que sur plainte de la personne
lésée ; le retrait de la plainte met fin aux poursuites. »21
 L’article 532 du CP : « Quiconque, sachant qu’il est dans l’impossibilité absolue de payer,
se fait servir des boissons ou des aliments qu’il consomme en tout ou en partie dans des
établissements à ce destinés, même s’il est logé dans lesdits établissements, est puni de
l’emprisonnement d’un à six mois et d’une amende de 200 à 250 dirhams. »22
La tentative en matière de contravention n’est pas punie.
Paragraphe 2 : Les exceptions à la répression

Les sanctions prévues pour le vol ne pourront pas être prononcées si certaines circonstances
peuvent être invoquées, à savoir :
1. L’Immunité familiale :
L’immunité familiale peut faire obstacle à la poursuite de l’infraction de vol. Le jeu de cette
immunité est strictement encadré par le législateur qui ne l’a consacrée qu’au bénéfice des
personnes visées par la loi.
C’est ainsi que l’Article 534 du CP dispose :
« N’est pas punissable et ne peut donner lieu qu’à des réparations civiles, le vol commis :
1° Par des maris au préjudice de leurs femmes, par des femmes au préjudice de leurs maris ;
2° Par des ascendants au préjudice de leurs enfants ou autres descendants. »23
Par ailleurs, les vols commis par des descendants au préjudice de leurs ascendants, ou entre
parents ou alliés jusqu’au quatrième degré´ inclusivement, ne peuvent être poursuivis que
sur plainte de la personne lésée ; le retrait de la plainte met fin aux poursuites, et ce suit aux
dispositions de l’Article 535 du CP.24
Il est à noter toutefois, que les personnes autres que celles désignées aux deux articles
susmentionnés, qui ont agi comme coauteurs ou complices de ces infractions ou qui en ont recelé
le produit, ne peuvent bénéficier des dispositions desdits articles.

20
Opsit. Article 521 du code pénal.
21
Article 522 du code pénal.
22
Article 532 du code pénal.
23
Article 534 du code pénal.
24
Article 535 du code pénal.
11
2. La réduction de la peine :
Les excuses atténuantes peuvent faire obstacle à la répression du coupable, en lui assurant une
modération de la peine tout en laissant subsister l’infraction et la responsabilité, suite aux
dispositions de l’Article 143 du CP.25
En effet, et lorsqu’à l’issue des débats, la juridiction répressive saisie estime que, dans l’espèce qui
lui est soumise, la sanction pénale prévue par la loi est excessive par rapport soit à la gravité des
faits, soit à la culpabilité de l’auteur, elle peut, sauf disposition légale contraire, accorder aux
condamné, le bénéfice des circonstances atténuantes. L’admission des circonstances atténuantes
est laissée à l’appréciation du juge, à charge par lui de motiver spécialement sa décision sur ce
point ; les effets en sont exclusivement personnels et la peine ne doit être réduite qu’à l’égard des
condamnés qui ont été admis à en bénéficier, conformément aux dispositions de l’Article 146 du
CP.26
S’agissant du vol simple considéré comme délit correctionnel, le Code pénal prévoit dans son
Article 149 qu’« en matière de délit correctionnel, même au cas de récidive, le juge, sauf
disposition légale contraire, dans tous les cas où la peine édictée est celle de l’emprisonnement et
de l’amende ou l’une de ces deux peines seulement, peut, lorsqu’il constate l’existence de
circonstances atténuantes, réduire la peine au-dessous du minimum légal, sans toutefois que
l’emprisonnement puisse être inferieur à un mois et l’amende inferieure à 120 dirhams. » 27
S’agissant du vol qualifié contravention, le juge, même au cas de récidive, peut réduire la
détention et l’amende jusqu’au minimum prévu par le présent code pour les peines
contraventionnelles ; il peut substituer l’amende à la détention dans le cas où cette dernière est
édictée par la loi, lorsqu’il constate l’existence de circonstances atténuantes (Article 151).28
Il est à noter toutefois, qu’en cas de concours des causes d’atténuation et d’aggravation, le juge
détermine la peine en tenant compte successivement : des circonstances aggravantes inhérentes à

la commission de l’infraction ; des circonstances aggravantes inhérentes à la personnalité´ de


l’auteur de l’infraction ; des excuses légales atténuantes inhérentes à la commission de l’infraction;

des excuses légales atténuantes inhérentes à la personnalité´ de l’auteur de l’infraction; de l’état de


récidive; des circonstances atténuantes, conformément aux dispositions de l’Article 161 du CP.29

25
Article 143 du code pénal.
26
Article 146 du code pénal.
27
Article 149 du code pénal.
28
Article 151 du code pénal.
29
Article 161 du code pénal.
12
CONCLUSION

L’existence du droit pénal des affaires s’impose sur trois raisons. D’abord, le droit pénal tend à
protéger les victimes. Ensuite, pour des exigences de justice, cette branche de droit doit punir
efficacement tous les types de délinquance : les grandes escroqueries financières comme les
petits vols. Enfin, la délinquance d’affaires menace la structure de l’Etat, car elle met en cause la
confiance du public dans le système financier, économique et social.

13
Bibliographie :
I. OUVRAGES
 Bonnet (F.), Un crime sans déviance: le vol en interne comme activité routinière, Revue française de
sociologie, 2008.
 BOUZGUENDA SNOUSSI (S.), Droit pénal des affaires.
 LAACHRATE (M.), Droit pénal spécial, 2020.
II. Textes de loi
 Code du travail Marocain.
 Code pénal Marocain.

Webographie :
https://www.piloter.org/gouvernance-entreprise/enron.htm

14
Table des matières
SOMMAIRE............................................................................................................................................1
INTRODUCTION.....................................................................................................................................2
PARTIE I : LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE L’INFRACTION.......................................................................5
Paragraphe 1. L’élément légal et matériel................................................................................................5
Paragraphe 2 : l’élément moral.................................................................................................................6
PARTIE II : LE RÉGIME RÉPRESSIF...........................................................................................................7
Paragraphe 1 : La répression selon le type du vol.....................................................................................7
Paragraphe 2 : Les exceptions à la répression.........................................................................................11
CONCLUSION.......................................................................................................................................13
Bibliographie........................................................................................................................................14

15

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