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II.

Exceptions à la répression :
Les sanctions prévues pour le vol ne pourront pas être prononcées si certaines
circonstances peuvent être invoquées, à savoir :

A. L’Immunité familiale :
L’immunité familiale peut faire obstacle à la poursuite de l’infraction de vol. Le
jeu de cette immunité est strictement encadré par le législateur qui ne l’a
consacrée qu’au bénéfice des personnes visées par la loi.
C’est ainsi que l’Article 534 du CP dispose :
« N'est pas punissable et ne peut donner lieu qu'à des réparations civiles, le vol
commis :
1° Par des maris au préjudice de leurs femmes, par des femmes au préjudice de
leurs maris;
2° Par des ascendants au préjudice de leurs enfants ou autres descendants. »
Par ailleurs, les vols commis par des descendants au préjudice de leurs
ascendants, ou entre parents ou alliés jusqu'au quatrième degré́ inclusivement, ne
peuvent être poursuivis que sur plainte de la personne lésée; le retrait de la
plainte met fin aux poursuites, et ce suite aux dispositions de l’Article 535 du
CP.
Il est à noter toutefois, que les personnes autres que celles désignées aux deux
articles susmentionnés, qui ont agi comme coauteurs ou complices de ces
infractions ou qui en ont recelé le produit, ne peuvent bénéficier des dispositions
desdits articles.

B. La Réduction de la peine :
Les excuses atténuantes peuvent faire obstacle à la répression du coupable, en
lui assurant une modération de la peine tout en laissant subsister l’infraction et la
responsabilité, suite aux dispositions de l’Article 143 du CP.
En effet, et lorsqu’à l'issue des débats, la juridiction répressive saisie estime que,
dans l'espèce qui lui est soumise, la sanction pénale prévue par la loi est
excessive par rapport soit à la gravité des faits, soit à la culpabilité de l'auteur,
elle peut, sauf disposition légale contraire, accorder aux condamné, le bénéfice
des circonstances atténuantes. L'admission des circonstances atténuantes est
laissée à l'appréciation du juge, à charge par lui de motiver spécialement sa
décision sur ce point ; les effets en sont exclusivement personnels et la peine ne
doit être réduite qu'à l'égard des condamnés qui ont été admis à en bénéficier,
conformément aux dispositions de l’Article 146 du CP.
S’agissant du vol simple considéré comme délit correctionnel, le Code pénal
prévoit dans son Article 149 qu’ « en matière de délit correctionnel, même au
cas de récidive, le juge, sauf disposition légale contraire, dans tous les cas où la
peine édictée est celle de l'emprisonnement et de l'amende ou l'une de ces deux
peines seulement, peut, lorsqu'il constate l'existence de circonstances
atténuantes, réduire la peine au-dessous du minimum légal, sans toutefois que
l'emprisonnement puisse être inferieur à un mois et l'amende inferieure à 120
dirhams. »
S’agissant du vol qualifié contravention, le juge, même au cas de récidive, peut
réduire la détention et l'amende jusqu'au minimum prévu par le présent code
pour les peines contraventionnelles; il peut substituer l'amende à la détention
dans le cas où cette dernière est édictée par la loi, lorsqu'il constate l'existence de
circonstances atténuantes (Article 151).
Il est à noter toutefois, qu’en cas de concours des causes d’atténuation et
d’aggravation, le juge détermine la peine en tenant compte successivement : des
circonstances aggravantes inhérentes à la commission de l'infraction; des
circonstances aggravantes inhérentes à la personnalité de l'auteur de l'infraction;
des excuses légales atténuantes inhérentes à la commission de l'infraction; des
excuses légales atténuantes inhérentes à la personnalité de l'auteur de
l'infraction; de l'état de récidive; des circonstances atténuantes, conformément
aux dispositions de l’Article 161 du CP.

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