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CONCOURS D’ENTREE A L’ENAM CYCLE « A » DE LA DIVISION


JUDICIAIRE
ANNEE : 2004

EPREUVE DE DROIT PENAL

Sujet : Le choix de la sanction pénale par le juge.

ELEMENTS DE CORRECTION
Compréhension du sujet :
Le choix de la sanction n’est pas antérieur à la
déclaration de culpabilité. A cet et Ici, certains
auteurs ont préconisé la censure du procès pénal :
■ Le procès de la culpabilité ;
 Le procès de la sanction.
Le candidat averti devrait donc comprendre (pie
dans le cadre du sujet, la culpabilité a été reconnue
et il est question de délibérer sur la sanction ;
Qu’est ce qui va déterminer le choix du juge pour
telle ou (elle autre peine ?
Telle est la problématique.
Introduction
Le prononcé de la sanction pénale est l’une
des phases les plus importantes du procès pénal :
- Importante pour la société qui voit ainsi
traduite dans la décision du juge sa
réprobation du fait délictuel dont l’auteur
est reconnu coupable.
- Importante surtout pour le délinquant qui est
fixé sur son sort ; la décision du juge pourra
en effet porter atteinte selon les cas, à sa
liberté, à sa fortune et à son honorabilité.
Il est donc compréhensible que foute sanction ait
pour fondement, le principe de la légalité. Ce principe
signifie en substance que les infractions et les peines
y afférentes, doivent être prévues par la loi. C’est
dans ce cadre légal, fixé par les articles 18, 19 et
21 du code pénal que le juge devra se mouvoir pour le
choix de la peine.
Le respect du principe de la légalité ne fait
cependant pas du juge, un distributeur automatique des
sanctions. Ce que le législateur camerounais rappelle
fort opportunément à l’article 93 du code pénal en ces
termes : « La peine ou la mesure prononcée dans les limites
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fixées ou autorisées par la loi doit toujours être fonction des


circonstances de l'infraction, du danger qu'elle présente pour
l'ordre public de la personnalité du condamné de ses possibilités
de reclassement et des possibilités pratiques d'exécution. »
Le juge est donc appelé à effectuer un choix en vue d’un
traitement adéquat du, délinquant
Quels sont les éléments ou critères qui guident
ce choix ? tel est la problématique du sujet. Tout
choix induisant une « marge de manœuvre », il sera
question en d’autres termes d’examiner à combien de
niveaux s’exerce lu liberté de choix reconnue au juge
dans l’application de la sanction pénale. Mais en tout
état de cause, le choix du juge, qu’il s’agisse de la
nature ou de la mesure de la sanction, et parce que
c’est l’individu qui est jugé et non les faits, sera
chaque fois influencé par la nécessité de concilier
les impératifs de la politique criminelle cl les
exigences de la resocialisation du délinquant.
En ayant tic manière constante à l’esprit cette
double exigence, l’analyse du sujet portera dans une
première partie sur la liberté du juge quant au choix
de la nature de la sanction (I) et dans une deuxième
partie, sur la liberté du juge quant à la mesure de la
sanction (II).

I- LA LIBERTE MESUREE DU JUGE QUANT AU


CHOIX DE CA
NATURE DE LA SANCTION
Le correcteur devrait retrouver dans celte partie, les éléments
d’affirmation de cette liberté (A) et des éléments de relativisation de cette
liberté (B).
A- Le principe de la liberté
- Dans la réaction de la plupart des articles du code pénal,
laquelle offre au juge la latitude de choisir entre les peines principales : Ex
: Art. 316 (1) du code pénal « Est puni d’un emprisonnement de 15 jours à
3 ans et d’une amende de 5 000 à 100 000 frs ou de l’une de ces peines
seulement celui qui détruit... »
- Par le jeu du pardon judicaire qui permet au juge de
changer la nature de la peine prévue par la loi initialement.
Ex : Ait. 92(2) « lorsque la loi n’édicte qu'une peine privative-de liberté, la
juridiction peut y substituer une amende dont le maximum est de ... »
B- Les limites A la liberté de choix du juge
- L’obligation de ne prononcer que les peines prévues par la loi
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art. 17 à 21 du code pénal)


- L’interdiction de prononcer les peines accessoires à litre
principal ; l’interdiction du cumul des peines.

II- IL LA LIBERTE RELATIVEMENT LARGE DU JUGEMENT' QUANT A LA


MESURE DE LA SANCTION
En rappelant le rôle de la sanction pénale, le candidat devrait ressortir
dans cette partie, les critères subjectifs énoncés par l’art. 93, qui
permettent au juge pénal de jouer pleinement son rôle de « clinicien », par
opposition à son homologue statuant en matière civile, davantage
considéré comme un « technicien ».
IL s’agit notamment de la prise en compte de la personnalité du
délinquant, de l’impact social de l’infraction cl de l'application de la peine.
Il y aura lieu de relever cependant que la liberté du juge, même dans ce
domaine est légalement encadrée.

A- La prise en compte de la personnalité du


délinquant
- Le sursis (art. 54) ;
- Les circonstances atténuantes : art. 90 à 92 du code pénal ;
- Les causes d’exonération partielle de responsabilité (excuses
atténuantes) art. 77 à 87 du code pénal ;
- Les circonstances aggravantes ;
■ Récidive ;
■ Age de la victime ;
■ Statut du délinquant ;
■ lien de parenté avec la victime ;
■ Moyens utilisés pour l’infraction etc.

B- La prise en compte de l’impact social de


l’infraction et des possibilités matérielles
d’exécution de la peine
- la nature de l’infraction ;
- le danger que représenter l’infraction pour
l’ordre public ; ex : un faux en écriture publique
et authentique ne sera pas traité de la même
manière qu’un vol de canard ou encore le prévenu
reconnu coupable de pratique do sorcellerie n’aura
pas le même traitement que celui reconnu coupable
de filouterie de boisons,
- L’applicabilité de la sanction
• Nécessité de prendre en compte, les aspects
pratiques d’exécution de la peine
Ex : - internement d’un alcoolique alors qu’il
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n’existe pas d’établissement approprié


- amende faramineuse pour un indigent

PLAN ALTERNATIF POUR LE II


II- LA LIBERTE RELATIVEMENT LARGE QUANT A LA MESURE
DE LA
SANCTION
A- La prise en compte par je juge de la personnalité du délinquant,
la nature de l’infraction, et application de la sanction
- Personnalité du délinquant (voir corrigé
type)
- L’impact social de l’infraction
- L’application de la sanction
B- Une liberté néanmoins encadrée légalement
- L’interdiction de dépasser le maximum ;
- L’obligation de se conformer à un minimum
;
- L’interdiction du cumul ;
- L’obligation de cumuler certaines peines.

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