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DROIT PENAL GENERAL 12022.2023

rnise à l'épreuve et celr.ri des mesures de l'éducation ordonnées à I'encontre des urineurs. Le
juge peut aujourd'hr,ri en tenant compte de la personnalité de I'inculpé, atténuer les peines. et

même en suspendre I'exécution pour les délinquants primaires.

L'individualisation administrative résulte de la possibilité donnée l'administration et au pouroir


exécutif de diminuer la durée de la peine pour les condamnés qui se conduisent bien, au moyen de la

libération conditionnelle.
tsi

B. L'égalité de pein.es

Le principe de l'égalité des peines est étroitement lié à celui de la iégalité des pcincs.

I1 convient cependant de ne pas en exagérer la portée

a) L'égalité des peines ne peut être qn'une égalité de droit qui n'implique nullement une
égalité de fait. En pratique, les peines sont profondément inégales et n'infligent pas à ceux c1u'elles

liappent la môme dose de souffiance ; leur gravité varic suivant le caractère du condanrné, sa

sitr.ration sociaie, sa fofiune. Une peinc de Prison, due pour un homme habituré à une vie conli»1able,

peut-être ture aubaine pour ul mendiant sans domicile. Une, peine d'amende, lourcle au pauvre, es1
v\

légère au riche.

b) Cette égalité des peines n'existe et ne doit exister qu'à égalité de làute. C'est pouriluoi
le législateur a incité parfois le juge à tenir cornpte de certaines quaiités ou de l'exercice cle

certaines professions, pour se rnontrer ph,rs sévère.

c) Cette égalité des peines s'est effi'itée à mesure que s'effritait la légalité des peines et clue de

I larges pouvoirs étaient donnés aux juges. Lorsque deur individus ont commis la môure irrliaction,
t

l'on peut être condamné au minirnum de la peine et l'autre au maximum ; les circonstances
atténttantes peuvent être refusées à I'un et accordées 1'autre ; l'un peut rester incarcéré jusqu'an
tertne fixé par le.jugement et l'autre bénéficier de la libération conditionnelle.

C. Lapersonnulité des peines

Les peines doivent être personnelles et ne frapper clue l'auteur même du fait incriminé. Cela

n'empôche pas que dans les fàits les peines, presque touiours, rejaillissent sr-rr la famille clu condanrné

par leurs consécluences matérielles et morales.

Par ailler"rs, sur le ten'ain du droit même, il existe des exceptions au principe

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a) Certaines peines, qui sont en même temps des tnesures de sûreté, comtne la

conhscation spéciale, 1a fertleture d'établissement, 1a publicité forcée des

conclaurnations. ont dans certains cas uu caractère autant réel que personnel. et

atteignent indistinctement innocents et coupables.

b) En rtratière d'amende, toute une série d'exceptions résultent soit de Ia loi, soit de Ia

jr.rrisprudence. C'est le cas lorsclue dans le cadre de I'article 96 du Code Pénal. une personne

morale est condamnéc solidairement avec I'auteur de I'infraction à payer ies coudanrnations

pécr-rniaires colrure l'amende.

De làçon générale, en matière écononique et fiscale, la jurisprudence, puis la loi, dans lc but

cie mieux assurer 1a répression, ont sanctionné pénalement, des personnes clui ne sont pas les

autcLrrs matériels de f infraction et contre lesquels on ne peut relever aucun acte de complicité
purrissable . Ces personnes sont quelcluefois nommées « auteuts trorallx » de I'infraction pour ies

clistir-rguer des auteurs nratériels. Lajurisprudence et la loi ont ainsi institué ce qu'on appelle souvent
la responsabilité pénale du fait d'autrui.

SECTIOI{ II . LES MESURES DB SURETE

Dans le double souci de la prévention sociale et des exigences de la rnorale. les doctriues
néo-classiques ont établi la distinction entre les peines et les mesures de sûreté.

Paragraphe I: Notion et fonctions des mesures de sureté

La définition des mesures de sûreté permet de déterminer les fonctions qui leur sont assignées
par 1a loi.

A. Lu rtotiort cle mesure de sûreté

La notion de mesure de sûreté est forgée per les auteurs positivistes qui la distinguent de
la peine par son origine. son but et son régime.

D'abord, par l'origine : à la différence de la peine, la rnesure de sûreté ne suppose pas


nécessairement Lure inftaction. Elle est déclenchée par l'état socialemeut dangereux d'un
individu.

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Ensuite, par son but : à la diiference de la peine, la mesure de sûreté ne vise pas à infligcr'
une souffrance. un blâme. Elle n'est pas une rétribution d'un forfait passé. Elle tend à la
protection de la société. Elle ne considère que I'avenir.

Enlin, par son régime : à la dilférence de la peine, dont ia durée est fixée par une décision
judiciaire passée en force de chose jugée, la mesure de sûreté peut être révisab1e. Fonciée sur
la protection cle la société, e1le sera modifiée et elle durera. indéfiniment au besoin. suivant ce
§i
clue l'étai clangereux et la déiense sociale exigeront.

Ces critères de distinction ne sont pas tout à fait opérationnels auiourd'hui où on riote
dans les législations actuelles. Lrn rapprochement de la peine et la mesure de sûreté. L'exemple
c1e I'interdiction de séjour est très éclairant qui montre que cette sanction est à la fois une pcinc
et une rnesure de sûreté.

B. Fonctions cles ntesures de sîtreté

Tandis que les peines restent fondées sur les concepts traditionnels de làutc et de
r--
responsabilité morale, les mesures de sûreté, au contraire. dépourvues de tonte coloration

v\
tnorale, se proposent senlernent d'assurer, dans certains cas où elles apparaissent nécessaires.
la défense de la Société par la prévention spéciale.

Les mesures de sûreté peuvent agir de différentes façons : par la neutralisation (lix :

interuement des aliénés, interdiction cle séjour dans certains lieux, incapacités diverses) : par la
tutelle et l'assistance (Ex. : liberté surveillée des mineurs, lrrcsrires d'assistance prévucs pour les
interdits de sé.jours).
En droit ivoirien, les mesures de sureté qui, au début, étaient en majorité des uresures cie

neutralisation, sont auiourd'hui, pour la plupart des mesures de traitement ou d'assistance.

Paragraphe II : Classification cles mesures cle sûreté

La classihcation ne résulte pas- d'un critère rationnel. Le Code Pénal donne une liste des
dix mesures de sûreté à f intérieur desquelles on peut distinguer les mesures qui alleotcnt la
personne de celles qr:i touchent à ses biens.

A, Les mesures de sûreté offictanl l.a personne

Ii s'agit de :

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1. L'intemement de sûreté qui n'est applicable qu'au récidiviste condamné comme délinquant d'habitr-rde.

2. l,'itrtcrncr-ncnt dans une maison de santé qui concerne les individus considérés conlne
pénalcrnent irresponsables en raison de I'altération de leur fàculté rnentale.

3. L'interdiction de paraître, en certains lieux et qui consiste à interdire au condarlné de revenir


dans une localité ou sa présence serait de nature. à troubler I'ordre public.

+ l-'inlercliction de séjour consistant dans la défense faite aux condamnés de paraître sur le temitoire
national ou dans certains lieux où Sa présence est de nature à troubler l'ordre public, L'interdiction
de séjour pcr:t. d'après I'afiicle 81. être prononcée dans tous les cas de condamnation pour clirne

alors c1-r'cn ratièr'e de délit. l'interdiction de séjour est prononcée dans les cas et les conditions
prévus par une disposition spéciale de la loi.

5. L'interdiction du territoire de la Itépublique et clui ne peuvent être prononcés qu'à 1'égard des
étrangers ct des apatrides.

6. [-'interdiction de I'activité professionnelle qui consiste à interdire à un délinquant 1'exercice de


sa prolession ou de son activité commerciale ou industrielle dans la mesure où l'exercice de

cette profèssion lui a permis de commettre f infraction ou du moins a favorisé la réalisation.

Exemple le banquier ou agent d'affaires usant des facilités procurées par sa profession pour
conrmettre des abus de confiance.

1. La surveillance et l'assistance qui sont des mesures qui ont principalement pour br-rt de donner
z\ la société le moyen de cotrtrôler stricternent l'activité et les dépiacements d'une personne er1

raison dc sa tendance à la délinquance.

B. Les mesures de sûreté uf!'ectant les biens

Il s'agit de la fermcture d'établissement en raison de sort caractère criminogène. de la


cotrfiscation de mesures de police et clui pennet de confisquer toute chose dont la fabrication. la
détcntion. le transpotl, le comrnerce ou I'usage sont illicites. Exeruple : La drogue, les armes
prohibées.

Enfin. la caution de bonne conduite qui constitue une innovation du Code Pénal de 1981 et qui
cousiste pour le juge z\ exiger d'un individu dangereux, un engagelnent exprès, de toujours se conduire

pendant un certain délai, assorli d'une garantie financière.

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CHAPITRE II - LA SANCTION PENALE EN CAS DE REITEII.ATION

L'Entreprise criminelle du délinquant peut 1e condr"rire à commettre plusier,rrs infractions


La réitération d'inliactions se vérifie clans deux situations auxquelles la loi attache cles
conséquences juridiques. Il s'agit du concours ou cumul réel d'infractions et de iarécic1ivc.

§' S[,CTIO]\ I - LE CUMUL REEL D'INFRACTIONS

Le cuurul réel d'infraction se produit au cas où I'indirridu commet une autre ir-rh'action
avattt qr"re la première ou les infractions précédentes n'aient fait l'objet cl'une condaurnation
clélinitive.

'l-el est lc cas de celui qui vol


le matin, se rend coupable cl'abus de conliance à rnidi ct
d'escroquerie le jour suivant.

Cette situation ne doit pas être confondue avec le concorirs de qualifications qui sllppose

qu'uu même fait ou agissement matériel soit susceptiblc de plusieurs qualifications.

Elle doit également être distinguée du cumul juridique d'inhactions qui se réalise dans
1'hypotl-rèse suivante :

Nuitamment. un individu lorce la porte d'une villa pour y soustraire un bien. il ,v a

l'iolation c1e clotricile et vol. Deux infractions appareml"nent résultant de fàits distincts. N4ais il
se troLlve clue la loi, par z;me clisposition spéciale a fusionné ces deux infractions en Llne seule.
difÏérente et plus grave, à savoir le délit de vol avec effraction. l)ans ce cas. on parle dc ILrsior-r

de qualifications légales au de cumuljr"rridique d'infractions. Dans cette hypothèse, il n'existe


qu'uue seule infi'action, comme dans le curnul idéal ou concours de qualifications, Mais à la
dil'ference du cumul idéal, il s'ensuit une aggravation di la peine, car dcux infractions sont
devenues une infraction aggravée.

La notion de cumul réel d'infractions se distingue ainsi des cleux autres notions de cumul
idéal et de cumul juridique.

On parle de cumul réel d'infractions parce qu'il y a une pluralité de laits distincts qLri

constituent une pluralité d'infiactions.

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Toutes ces inh'actions peuvent, dans le cas d'une poursuite unique, être porlées devant une

même.juridiction. Mais il peut également arriver qu'elles fassent I'objet de poursuites successives. bans

ces deux cas, la question est de savoir si les peines des diflerentes infractions doivenl ou uotl
s'accun'ruler à la charge du délinquant.

La solution de principe est donnée par I'article 117 du Code Pénal qui pose la règle du
non-cumul des pcines.

Paragraphe I : La règle du non-cumul des peines

I)'après 1'article 117, lorsque plusieurs infractions qualifiées critnes ou délits ont été
corumises par la même personne, les peines sanctionnant chacuue de ces infiactions ne se
cuurulent pas. La règle établie par ce texte voit son dornaine l'application doublement
circonscrit : qllant aux infiactions et quant aux peines auxquelles elle s'applique.

A. Domuine cluant aux infractions

L'article 1 17 du Code Pénal ne vise que les infractions qualifiées critne ou délit. Ce texte
laisse donc. en dehors de son domaine, les contraventions.

a) Le concours de crimes et délits

La règle du non-cumul vise tous les crimes cor11ll1e tous les délits aussi bien lorsque
pinsieurs crirles ou plusieurs délits sont en concours, que lorsqu'un crime est en concours avcc
un c1é1it. ou inversement. selon lenrs dates de comrnission respectives.

Cependant, à titre exceptionnelle, certains textes prévoient un régiure particulier pour


ccrtains délits. dans 1a mesure où iis instaurent un cumul des peines intégral.

En eIIèt. de telles dispositions se retrouvent dans le code du travail. Ainsi, l'article 100.7
déclare que lorsqu'une arnende cst prononcée pour infraction aux dispositious du code du travail.

elle est encolu-Lle autant de fbis c1u'il y a d'infi'actions. Cependant I'arlicie 100.7 limite le montant
total des amendes à, au rnaximum, cinquante fois le taux maximum dc cette amende. En dépit de
ccttc lirnitation, ce texte nc constitue pas moins, pour la règle du non-cutnul, une exccption qui
s'applicpre notamment lorsque plusieurs travailleurs ont été employés dans des conditions contraires

à la ioi (voir article 100.1 du code du travail qui punit d'un erlprisonnernent de deux urois à deux
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J ans eÿou d'une amende de 50.000 à 2.000.000 francs quiconque excrce une activité dc placemetrt

de travailler-rrs sans autorisation).

b) Le concours de contr:rvenfions

l,'article 117 du code pénal ne vise pas les contraventions il s'ensuit que les peines
aflérentes aux contraventions en concours peuvent se cumuler. En rnatière d'atneucle
contraventionnelle, la solution peut conduire à des sanctions très sévères, leur urontant total
pouvant excéder largement le montant maximum de 1'amende sanctionnant une contravention
(voir par exemple Crim. i7 mars 1993 B. 125 qui aprononcé 365 amendes de 300 I'-rar-rcs).

Le cunruldes peines sanctionnant les contraventions ne der,'rait pas jouer poLlr ccs peines.
notatxtxent lorsqu'elles relèvent du même régime que ies peines corrcctionnelles oLr

criminelles. Mais le code pénal ne prévoit aucune exception.

Ainsi les peines de plusieurs contraventions peuvent se cumuler. De même. la peir-re

ai'fcrente à une contravention peut s'ajouter à celle qui sanctionne un délit correctiouucl ou Lln
6'

crirne commis de surcroît"

B, Domaine quflnt aux peines

La règie de non-crurul ne s'applique qu'aux peines principales et par consécluent aux pe incs
accessoires qui leur sont automatiquernent liées. Cette formule exclut en premier lieu les amenclcs

fiscales, qui ont une tbnction parliellement réparatrice (Crim 6 mars 1989 Il. n" 10,1 qtti prononcc
2360 arnendes de 200 Francs). En deuxième lieu, les peines complémentaires. cotrme
a f interdiction de séjour, attachées à une infraction, peuvent se cumuler avec une intcrdiction
profèssionnelle attachée à une autre infraction.

Paragraphe II : La mise en æuvre de la règle du non-cumul des peines

i,es difllcultés varient suivant c1u'il y a unité ou pluralité des poursuites.

A. Les règles applicables en cfis d'unité de poursuite

L'hypothèse est que I'on connaît en même temps toutes les inliactions cotnmiscs. On peut

clonc les soumetfe à la même juridiction, Celle-ci devra prononcer autant de culpabilité clLre

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d'iniractions constituécs. Mais el1e ne devra prononcer, indivisiblement. qu'une seule peine
principale qui ne poura excéder le maxirnum prévu pour I'inf,action la plus grave. Cette pcine

englobe toutes les autrcs. On dit qu'il y a absorption des peines pal la plus grave.

B. Hypotltèse de pluralité des poursttites

Le cas se présente lorsque. par exernple on n'a pas connll à temps, toutes les infiactions
conmises. Dans ce cas plusieursiuridictions se prononceront. On se trouve alors non pas seulement

autant de déclarations de culpabilité que d'infractions constituées. tnais aussi plusieurs peines
prononcées. Dès lors 1a règle du non-cumul des peines pourra s'opérer par le biais du tnécanistne de

1a oonfusion des peines.

Coutraircment au droit pénal français, la confusion des peines n'est pas obligatoire.
l,'article 122 du Code Pénal ivoiricn reconnaît au juge la laculté de I'ordonner. Dans ce cas.
scuies sont exécutées les peines principales prononcées pour l'inftaction qui a été la plus
sévèrement réprimée.

Si. d'après I'zrrticle 121 du Code Pénal, le juge a refusé d'accorder la confusion ou a omis

clc statuer sur celle-ci. les peines principales s'exécutent cumulativement sans pouvoir excéder
au total le maximum de la peine encoLlrue pour I'infraction la plus sévèrement réprimée.

Exemple : Un individu est condamné successivement à deux ans d'etnprisonnement pour


abr-is de confiance et à cinq ans pour vol. Si la conlïsion est accordée, la peine

cl'eurprisonnelnent devant être exécutée sera de cinq ans. Si la confusion est refusée. elle sera
cic scpt ans, ce qui est encore inférieure au maximurn légal qui est de dix ans pour le vol.
S'agissant des peines complérnentaires et des mesures de sûreté, le régime prévu par
l'articlc 121 du Code Pénal en cas de poursuite uniclue est plus sévère que celui applicable en
cas de poursuites successives.

Iln effet, toutes ces peines s'exécutent cumulativement ou successivement. 11 faut souligner
cnfin que la conîusion des peines n'affecte que leur exécution. Si I'une d'entre elle disparaît par
cxcurple à la suite d'une grâce. les autres revivront. C'est la ditlérence avec llabsorption des peines

en cas de poursuite unique.

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§

SECTION II - LA RECIDI\T,

La récidive constitue une calrse d'aggravation de la sanction pénale. Elle opère à l'égard
cle I'individu qui une fois condamné, réitère son entreprise crirninelle en comlncttant une
seconde infiaction. La récidive consiste donc à prendre en considération une inliaction
courmise antérieurement sans pour autant reiuger l'individu pour cette ir-rfiaction. Elle se définit
par ses éléments généraux et se présente sous diverses formes.

Paragraphe I: Les éléments généraux de la récidive

Un individu est en état cle récidive lorsqu'il a été prononcé contre lui r.rnc condamnatiorr
présentant certains caractères et qu'ii commet une nouvelle infraction. Cette définition fait
apparaître der,tx é1éments constitutif.s de 1a récidive"

A. L'existence cl' une condamnution

I
Il làut d'abord une condamnation. Si donc la condamnation a été amnistiée, il n'y, a pas

récidive, Il faut que cette condarnnation présente certains caractères.

- Elle doit être pénale. Il s'ensuit que le uineur, à l'égard de qui a été prise une lnesure d'éducation

n'est pas récidiviste s'il vient ensuite à commettre une infi'action.

- Elle doit ôtre définitive, c'est-à-dire non susceptible des voies de recours.

l,orsqLte ces caractères sont réunis, il importe pel] que la peine ait été prononcée par Lmc
!

juridiction étrangère ou ivoirienne ou qu'elle ait été oLl non exécr,rtée. i-e condamné qui s'est

soustrait à l'exécr.rtion de la peine et clui commet un nouveau clélit est récidiviste.


È1

B, L'existence d'une nouvelle infruction

Cette nouvelle infiaction doit être distincte et indépendante de la première. Si. cllc n'en
est qu'une conséquence, il n'y a pas récidive. Ainsi, le condamné à la réclr,rsion criminelle qLri

s'évade n'est pas considéré corllme r'écidiviste du seul fait de son évasion.

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Paragraphc II : Les diverses formes de la récidive

La récidive est régletncntée par les articles 122 et suivants


du Code pénal. Ces texles
clistingr-rcnt ia récidive en matière crirninelle, correctionnelle
et contraventionnelle.

A. Lo récidive en matière criminelle

Il y a réciclive criurinelle lorsque la première condamnation est une peine crirune1le et ia


scconde infraction est un critne donnant lieu
à I'application d'unc peine criminelle. Ce,t- cleux
élérlcnts sont nécessaires. En effet. si la première
infraction était un crime n,ayant entraî,é qnc
l'application de peincs correctionnelles, par exemple,
à la suite de l,adrnission des circonstances
atténuantes, il ne pounait y avoir récidive criminelle.

Si la seconde infraction était un crime, rnais n'ayant


<lonné lieu qu,à l,application de pei,e
correctionnelle, par suite d'une excuse atténuante
ou de circonstance atténuante, il y aurait bien
récidiYc, lnais cette récidive serait traitée colnme
une récidive correclionnelle.
l'a récidive criminclle est punie du maximum de la peine encourue.
laquellc pe.t ôtre
portée.jusqu'au double.

ces règles de la répression de la récidive crirninelle


s'appliqr-rent quelle que soit la nature de
1a scconde infiaction et qttel que
soit le délai dans lequel survient la seconde inf,action.
on exprime
parlois cetlc double règle en disant que la
récidive criminelle est générale et perpétuelle.

B. La récidive en motière correctionnelle

l'a récidive correctionnelle est celle clont la seconde


inûaction est punie <1e peines
correctionnelles' la première condamnation pouvant
être à une peine crirlinelle ou
correctionnelle . Elle obéit à trois règles :

La sanctiotl de la récidive ne s'applique que


si la seconde inli.action entraîne une peine
d'emprisonnentent.

11 ll'y a r'écidive que si la seconde infraction est


commise clans le délai de cinq ans qui sr-rit
I'expiration de la première peine ou sa prescription.
on exprime parfois cette règie en disant que
cette récidive est temporaire. Pour qu'il y ait récidive, il fàut que la seconde i,liaction
soit
se,rblablc à cellc qui a motivé la première
condamnation. on exprime cette idée en
disa,t ciue
la récidive correctionnelle est spéciale.

:]

1{J2
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Quand la récidive est spéciale, cette spécialité n'est clue relative. La loi considère corlllre
un même délit des infractions voisines. Ainsi, le vol, l'escroquerie et l'abus de cont'rancc sont
cles délits assimilés.

C. Lu. récidive en mutière contraventionnelle

Ii existe des régimes spéciar"rx de récidive, notamment en matière de contraventions (loi


t
§r n' 63-526 du 26 Déc. 1963) et en matière d'infractions forestières (article 59 de la loi no65-
425 clu 20 Déc. 1965).
En principe la récidive contraventionnelle est étroitement réglementée. Ce texte pose
quatre conditions que devrait prendre en considération 1e juge ivoirien.
1. Il fàut qtte ies clélinquants aient déjà été condarnnés pour une prernière contravention de policc.
2. Il lar-rt qr,re la seconde contravention se soit produite dans les douze rnois qui ont suivi lit
première condamnation. i-a récidive de police est donc temporaire.
3. Il {àut que la seconde contravention ait été commise dans le ressort territorial dr-r tribnnal de

poiice que la première. La récidive est donc locale sauf exception.


I
4. La récidive n'exige pas en principe que la deuxième contravention soit cle nature
identiclue à la première. On dit que la récidive contraventionnelle est générale sauf exception. Ici

on appliclue les mêmes règles que la récidive de crime à crime et de délit à délit respectivcrrcnt
prévue par l'arlicle 122 e|123 du Code Pénal"

Paragraphe III : La récidive aggravée

Lorsque le délinquant réitère de façon intensive ses entreprises crirninelles, i1 est appelé
clélincluant d'habitude. En pareil cas, Code Pénal l'autorise le juge à prononcer à son enoontre

une rrresLlre de sûreté consistant en un internement de sûreté. Cette mesure va s'aiouter à la peine
t. aggrar'ée telle que pr'évue par les articles 122 et 123 du Code Pénal. Ce régime cle la récidive

aggravée ne peut pas être appliqué à certains délinquants notamrnent les femmes et 1es incliviclus

âgés cle plus de 60 ans ou de moins de 21 ans à I'expiration de la peine principale originellement

prononcée. L'internement de sûreté est remplacé à leur égard par f interdiction de séiour pour
une période de cinq ans ou par lc régime d'assistance et de survcillance.
Iln dehors dc ces cas, est réputé délinquant ont d'habitucle, tout récidivistc. qui. contl'r1r'
tenu de la conclamnation prononoée pour la nouvelle infraction commise fait l'obiet :

r1

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l. clc deux condamnations pour crirne, soit à la peine de ulort coultttuée en une peine privative de
Hberté. soit à une peine privative de liberté.

2. cl'unc des condamnations prévucs ci-dessus et de deux condamnations pour délit à une peine

privative de liberté supérieure à un art,


3. De quatre condamnations pour délit à des peines privatives de liberté supérieure à un an.
[,es infiactions qui peuvent motiver I'internement de sûreté doivent avoir été courmises

à I'intér'icur d'un délai de dix ans, calculé à partir de la date de la dernièrc infraction susceptible
d' entraîner i'intcrnetnent.
II n'cst tcnu compte ni des condamnations effàcées par l'arnnistie ou la réirabilitation ni

de celles prononcécs à I'encontre des rnineurs de 18 ans lors de la commission des faits.

CI{APITRE III - LE SORT DE LA SANCTION PENALE

Iln principe, la sanction pénale, c'est-à-dire les peines et mesures de sûreté prononcées
par le juge qui constate l'existence d'une infiaction, doit s'applicl-rer à auteur de cette infiaction

saul' s'il est décédé. Même en pareil cas, d'après I'article du Code Pénal, I'exécution cles
condarnnations pécuniaires et des confiscations ordonnées est poursuivie sur ses biens.

'i'outefois, certains faits. concomitants ou postérieurs à la condamnation, peuvent.

déflnitivement et immédiatement. mettre fin à l'exécution de la sanction pénale. D'autres faits.


cependant. interviennent pour suspendre I'exécution. Ainsi, on a outre les causes de suspension

de la sanction pénale, celles qui emportent son extinction.

SECTIOI{ I . LA SUSPENSION DE LA SAI{CTION PENALE

Le Code Pénal et le code de procédure pénale prévoient des mesures clui ont pour el'fct
cle suspcndre I'exécution de la sanction pénale. La prernière lresure est la libération
conditionnelle. Mais, celle-ci rnaintient le condamné sous la menace des sanctions suspendues.
s'il venait après la libération à se conduire mal. La libération conditionnelle suppose c1u'une
pcine ait été prononcée et parlbis même exécutée en bonne partie.

La cler,rxième ûIeslrre dc suspension de la sanction pénale est le sursis. Le sursis est prévu
par 1'article 130 du Code Pénal, Ii consiste. pour 'le juge qui a statué sur f infi'action et prononcé

1a peine, à décider de surseoir à l'exécution de la peine principale pendant un délai d'épreuve.

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Si à I'expiration de ce dé ai, le bénéficiaire du, sursis n'a pas cornmis une nouvelle infraction..
la condamnation est effàcée définitivcment.

Le sursis ne peut être accordée par le juge que si certaines conditions sont remplies

Paragraphe I - Les conditions du sursis

t
§.1
On peut distinguer trois conclitions la conclition relalive au passé du délinquant. la
condition relative à 1a condamnation assortie du sursis et la condition relative aux.iuricliotions
accordant ie sursis.

A. La condition relattve uu pussé pénul du délinqu.ant

Le sursis peut être ordonné lorsque le prévenu n'a pas été déjà condamné au cours cles

cinq années précédant une condamnation pour crime ou délit. De cette condition tiréc de i'article
130 du Code Pénal et 695 du code de procéclure pénale, il résulte qu'une condamnation vieille
dc plus cle cinq ans par rapport à la nouvelle infraction ne peut mettre obstacie à I'ocrroi du
t
sursis. Il en est de même polrr une condarnnation pour contravention, puisque la loi ne vise clue

1cs condatlnations pour crime ou délit de droit corr-lmun. En outre, une condantnation antérieure
pour délit politique ne peut laire obstacle à l'obtention d'un sursis porrr unc infraction cle droit
colltlrlun. Une première condamtration à I'amende, non plus, ne s'oppose pas à I'octroi du sr.rrsis
puisque I'article 130 ne vise que les peines d'emprisonnement pour crime ou délit.

Le sursis n'est clonc pas réservé anx seuls délincluants véritablement primaires ». Il faut
d'aillcurs uoter qrte même intervenu dans la période cluinqucnnale précédant la nouvelle
infraction, I'emprisonnement pour crime ou délit ne fait pas obstacle au sulsis. si cettc
condarnnation e été effacée, notamment par l'amnistie.
t

B. La condition relative ù la condamnation assortie tle sursis

I1 faut distinguer suivant que cette condamnation intervient en matière de crirle ou de


délit

Pour le odme, le sursis est applicable à toute condarnnation à l'emprisonnemcnt ou


i'amende, scrait-elle infligée à raison cl'une infraction politiquc ou militzrire. Mais ici, la pcinc: cloit

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DROIT PENAL GENERAL 12022.2023

être inlërieure ou égale à cinq ans. C'est clire qr.re I'octroi du sursis en uratière criminelle sLlppose

clue lcs 1àits qualifiés crime aient bénéficié de circonstances atténuantes'

pour les délits, le sursis est applicable à toutes les condamnations à la seule condition

que la pcinc d'emprisonnetnent soit inférieure ou égale à cinq ans.

Le sursis s'applique aux peines crirninelles et correctionnelles remplissant les conditions


ci,dessr.rs. sauf dans les cas où la 1oi 1'écarte expressément comme en tnatière
de détournernent

cle clcniers publics, de vol. d'abus de confiance et d'escroquerie.

C, Ln conclition relo.tive uux iuridictions uccortlunt le sursis

Le sursis peut êtrc accordé par toute juridiction répressive quelle c1u'elle soit. Mais il
est

purencnt facuitatif. Les juges restcnt toujours libres de I'accorder ou de ie refuser.

Si la juridiction accorcle le sursis, elle doit motiver sa décision. Cela montre clue le sursis
est

une fal,eur particulière accordée ar.r délinquant jugé digne d'intérêt. Aussi, pour que le condaurné

compreunc bien 1a portée de la mesure dont il bénéficie, le président de la juridiction doit, aux teLtttes

ciel'articlc 697 du code de procéclure pénale,l'aveftir qu'au cas de nouvelles infiactions clans le déiai
jusclu'ici ie
dc cinq ans. le sursis risque c1'être révoqué, et qu'en conséquence, la peine non exécutée

sera et que tnême, les peines de la récidive seront encourues.

Paragraphe II : Les effets du sursis

L'effet essentiel du sursis est d'aflecter Ici condamnation prononcée d'une condition
suspcnsive. Cette coldition, c'est que lc bénéficiaire du sursis, duraut un délai de cinq ans à cornpter

c1c la conclamnation n'encotura pas une nouvelle condanmation. Ainsi, les peines

c1'eltprisonnernent et d'amende, suspendues, ne seront pas exécutées. Si le condamr-ré était en état

clc rlétenrion préventive. il doit être imrnédiatement mis en liberté. Mais. seule l'exécution cle la

peine principale est suspendue. Les autres effets de la condarnnation subsistent. Ainsi le condamné

reste tenu du paiement des fi'ais du procès et des dommages et intérêts. Si la condamnation entraîne

cles pénalités accessoires ou complémentaires, celles-ci subsistent, car elles sont une consécluence

cle lat conclatnnation eile-n:rôme. et non de I'exécution de la peine principale.

Si pendant le délai de cinq ans. le condamné cotuuet un autre crime ou délit suivi d'une
condamnation à 1'emprisonnetncnt. le sursis à I'exécution de la première peine est révoqué et la peinc

sus;rendue cst exécutée sans confusion possible avec la seconcle,

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DROIT PENAL GENERAL 12022-2023

Si les cinq ans se passent sans qu'il y ait rechute clans la criminalité, le condanrné est

définitivement dispensé de subir la peine. La condarnnation est réputée non avenllc (arlicle 696 dri
code de procédure pénale) et, en conséquence, les peines accessoires olr complémentaires cessent de

produire cffet. La condamnation ne cour.pte plus pour la récidive. elle ne s'oppose plus à 1'octroi

du sursis les nouvelles infractions qui seraient comrnises.

SECTION II - L'EXTINICTION DE LA SANCTION PENIALE

En principe, la peine ne doit s'éteindre que pff son exécution oll le décès du condamné.

foutefbis, certaines considérations peuventiustiher des mesures exceptionnelles d'extirTction


cle la peine ou cle certaines de ses conséquences.

Il en est ainsi en cas de grâce, de prescription et de réhabilitation et, en principe clc


l'amnistie. Mais le Code Pénal ivoirien classe l'arnnistie dans les Çauses qui suppriment la
rcspor-isabilité.
L

i\ Paragraphel:Lagrâce
I

l,a grâce est prévue par l'article 132 du Code Pénal comme étant une uresure c1e

dispense cl'exécution de la sanction pénale.

La grâce est un acte de clémence du chef de l'État qui fait remise totale ou partielle de sa peine
au condamné.

Ce droit de grâce permet de corriger la rigidité des institutions pénales et de tenir


compte. dans l'application des peines, des considérations politiques ou humanitaires, parfois
même de favoriser l'individualisation de la peine en vlre du reclassement dn condanrné. La

Ë
grâce pemret égalernent de corriger les erreurs judiciaires, lorsque les conditions de la révision

ne sont pas remplies olr en attente du succès d'une telle procédr:re, souvent longue.

A. Le clomuin.e de l.a griice

Le droit de grâce du président cle la République ne comporte aucune limite en cc cp.ti

concerne les personnes. Tout condaurné per:t en bénéficier.

I-a grâce peut ôtre individuelie ou collective. Elle est collective lorsqu'elle vise à accorder

remise d'une partie de la peine à toute une catégorie de la population carcérale.

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DROIT PENAL GENERAL 12022-2023

La grâce ne concerne que les sanctions pénales. Elle est donc sans effets sur les
condamnations civiles, à I'image cle I'amnistie, ou sur les condamnations disciplinaires. à
f invcrsc dc 1'amnistie.

On considère, en général, que la grâce n'a d'effet sur les peines complémentaiLes on
accessoires que si le décret présidentiel le précise expressément. Certains auteurs estiment

cepcndant c1-re la peine accessoire suit automaticluement le sort de la peine principale. Les tnesures

cle sûreté proprernent dites, telles que celles clui concement les mineurs et leur rééducation. ne

pourraicnt Iàire I'ob.jet de grâce.

Il. Conditions de la griice

DLr point de vue des conditions de fond, la grâce n'est concevable qu'en présence d'une
peine irrévocable, c'est à dire portée par une décision passée en fbrce de chose jugée.
En outre, la peine doit être exécutoire. I1 n'y a pas de grâce possible pour nne peine
aninistiée. erssortie du sursis ou déià exécutée.
La grâcc peut être conditionnelle, notamment lorsque son maintien est subordonné au
fait que lc bénéficiaire satisfàsse à certaines exigences. par exemple I'indemnisation de la
victime.
Du point de vue des conditions de fonne, la procédure en grâce est ouverte par un recours
introduit par 1c. condamné ou tout intéressé. Le chef de l'État peut égaienrent accorder cette
Iàveur d'olTce.
Le chcf de l'État se détcmrine d'après le dossier de l'affaire.
La décision d'accorder ou de refuser la grâce est discrétionnaire. Le condarnné ne dispose
d'aucur-r recolrrs contre cette décision. La grâce est accordée par décret.

C. Effets de la grâce

La grâce n'a d'effets que sur la peine. La condamnation continue donc d'être mentionnée
au casier judiciaire et de produire ses conséquences ordinaires. Elle fera notarnrnent obstacle à

1'octroi du sr.trsis. Elle pourra justilier une réhabilitation et complera éventuellernent pour la
récidive.

Paragraphe II - La réhabilitation

l,a réhabilitation a pour but de fàire disparaître les incapacités et déchéances qui accompagnent

Ia condamnation et qui sr-rvivent à son exécution. La réhabilitation suppose donc clue la peir-re

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ô

principale ait été exécutée ou éteinte par r.ure autre cause, telle que la grâce ou la prescription. I-a
réhabilitation e1ïàce donc rétroactivement la condamnation elle-rnême. Illle est judiciaire ou légale.

La réhabilitation judiciaire peut s'appliquer à toutes les condamnations criminelles et

correctiomelles. Elle est soumise à certaines conditions. lln eflèt, il fuut que le conclamné ait

exécuté sa peine ou qu'il ait bénéflcié d'une mesure de grâce ou de prescription qui écy"rivaicnt t\

l'exécr:tion. Il laut ensuite qu'tur délai d'épreuve de cincl ans pour les crimes et de trois ans pour les

délits se soit écoulé. Ce délai cor.ut pour les peines privatives de libelté, du jour dc la libér'ation
définitive et poru les peines d'amende, du jour de la condarlnation déllnitive.
Du point de vue de la procédure, la réhabilitation judioiaire doit être soliicil.ée par

I'intéressé ou son représentant légal, dans une requête adressée au Procureur de la RépLrblique
clu lieu de sa résidence. Après enquête, la charnbre d'accusation statue sur ia demancle en tcnant

conlpte de la gravité des fi ails et de l'attitude ultérieure du condarnné.


La réhabilitation légale quant à elle se produif automatiquement par le seul effet de la loi.
Elle produit les mêmes effets que la réhabilitation judiciaire et n'en diffère que par ses conclitions.

En e1'1et, la réhabilitation légale exige des délais beaucoup plus longs que la réhabilitation
! iudiciaire. Ces délais varient en lonction de la peine qui avait été prononcée. Ils vont de cinq ans
:'l
a pollr une condamnation à i'amende, à vingt ans pour unc condamnation à ure peine

d'emprisonnernent supérieure à deux ans (cf. article 740 dr.r code de procédure pénale).

Paragraphe III - La prescription de la peine

Il amive qu'une peine prononcée n'ait pas pu être exécutée. Cette inexécrition per"rt

pro\roqller I'extinction de la peine, après l'écoulement d'un certain temps. C'est la prescription dc

la peir-re qr.r'il convient de ne pas confondre avec la prescription de I'action publique qui Iàit
:r obstacle aux poursuites.

.\ A. Les conclitions cle lu prescription des peines


§

Elles tiennent aux peines qu'elles peuvent atteindre et au délai à I'issue duquel la
prescription intervient.

1. Les peines prescriptibles

En principe toutes les sanctions pénales sont prescriptibles. quelle que soient leur naturc
et lerr gravité. l,e code pénal ne làit à cette règle aucune exception.

Cependant, on admet que seules sont prescriptibles. les peines pour lcsquclles une
exécution forcée est concevable. l,es peines restrictives de droit, telles lcs incapacités et

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