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Chapitre 1 : La peine
Section 1 : Les caractères et fonctions de la peine
Paragraphe 1 : Caractères
La peine est une mesure répressive prononcée par le juge pour exprimer la réaction
de la société contre l’auteur d’une infraction. En tant que punition elle est personnelle
et individualisée.
A- Le caractère personnel
La peine est personnelle c’est-à-dire qu’elle ne doit atteindre que le coupable et
seulement le coupable. Les répressions de la peine sur la famille du condamné
doivent être le plus possible limitées. Cependant ce principe de la personnalité des
peines connaît un certain recul du fait du développement de plusieurs formes de
responsabilité pénale de fait d’autrui
De son caractère personnelle on peut aussi en déduire qu’elle est égale c’est-à-dire
elle doit être la même pour tous sans discrimination fondée sur la situation sociale du
coupable. L’égalité devant la peine n’est en réalité qu’un aspect de l’égalité devant la
loi et la justice.
B- Le caractère individuel
La peine est individualisée c’est-à-dire que lors de son application et en vertu du
principe de l’individualisation de la peine, il est tenu compte des conditions inhérentes
à chaque coupable. Ce qui fait que la peine peut varier considérablement d’un cas à
un autre même pour une même infraction
Paragraphe 2 : Fonctions
En ce qui concerne les fonctions de la peine on a noté une évolution qui est passée
de la vengeance (fonction d’expiation) à l’utilité (conception utilitaire à l’échelle
individuelle ou collective) puis à l’amendement et à la réinsertion sociale. Aujourd’hui
la peine continue à répondre à ses trois objectifs mais selon des proportions
différentes. Ainsi le législateur vise l’intimidation collective, la dissuasion le juge a
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quant à lui en vue la prévention individuelle, et l’addition pénitentiaire tentera de
réinsérer le délinquant dans la société. Cette évolution de la peine fait apparaître, à
côté de la peine et à son travers des mesures de sûreté ou des mesures de défense
sociale moins préoccupées de punir que de réadapter moins attachées à l’infraction
qu’à l’état dangereux. D’où le rapprochement constaté de nos jours entre la peine et
la mesure de sûreté.
Section 2 : Classement des peines
Le prononcé des peines criminelles est dominé par la liberté de choix de la juridiction,
toutefois enfermée entre un minimum et un maximum, et limitée, dans certains cas,
par une période de sûreté ou des mécanismes de réduction et d'exemption de peine.
Dans certains cas, la peine d'emprisonnement est parfois utilisée par le législateur
d'une manière particulière. Dans des cas où un délit est, initialement, puni d'une peine
d'amende, il arrive que l'emprisonnement soit encouru seulement en cas de récidive.
On trouve des exemples de cette technique en droit pénal du travail.
Le code pénal vise à l’article 33-1 d’autres sanctions limitées à une peine maximale
de 5 ans, il s’agit :
La contravention est une infraction de moindre gravité dont le critère est la peine qui
l'assortit.
- Les peines privatives de liberté. Elles sont nombreuses (les travaux forcés, la
détention criminelle, l’emprisonnement…). Elles se retrouvent pratiquement dans
toutes les infractions mais varient en fonction de leur régime et de leur durée. Elles
constituent la peine par excellence dans un contexte libéral mais elles suscitent de
nos jours un large débat quant à leur utilité (Michel Foncault : Surveiller et Punir ;
Gallimard. La nocuité de la prison. Les délinquants sortent plus corrompus de la
prison et d’autres s’ils ne l’étaient pas le deviennent. D’où le débat sur les substituts
de la prison.
Les peines restrictives de liberté comme l’interdiction de séjour ou bien
l’interdiction du territoire. Il s’agit d’une restriction de la liberté dans l’espace et
nécessairement dans le temps. On range dans cette catégorie le placement en
internat des mineurs, la liberté surveillée mais également le travail d’intérêt (en
France – P.I.G.) lequel restreint la liberté d’activité du condamné. En droit
On peut également retenir la dégradation civique qui est une peine infamante prévue
par l’article 27. Elle entraine la privation des droits civils, civiques et politiques.
Enfin, l’atteinte aux droits de la personne est prévue également par l’article 34 qui
porte sur certains droits civils, civiques et de famille.
C’est à travers de ses caractères et de son objet que la mesure de sureté se distingue
de la peine.
La distinction entre les peines et les mesures de sûreté puise ses origines dans la
doctrine positiviste. Cette école soulignait le déterminisme qui scellait le parcours
vers la délinquance des criminels. Soucieux de réduire la criminalité et de faire
échec à la récidive, les auteurs positivistes proposaient d'abandonner le concept
de peine au profit des mesures de sûreté. Ces mesures doivent se détacher de
toute référence à la faute du délinquant, celui-ci étant présumé irresponsable.
Plutôt que d'orchestrer la réponse répressive autour des idées de rétribution et
d'imposer une souffrance, la mesure de sûreté privilégie la protection de l'ordre
social grâce à la neutralisation des individus considérés comme dangereux.
Parce qu'elle apparaît comme une mesure de protection sociale contre les actes
criminels, guidée par l'état de dangerosité des délinquants, la mesure de sûreté
présente des critères de distinction avec les peines.
D'un point de vue théorique, la mesure de sûreté est considérée comme une
sanction préventive. Elle doit empêcher le délinquant de commettre une nouvelle
infraction. La mesure de sûreté est, de façon exclusive, tournée vers l'avenir. Ces
traits particuliers l'opposent à la peine qui poursuit un double mission, préventive
certes, mais à l'évidence aussi, répressive. La peine s'attache au passé comme à
l'avenir. Principalement parce qu'elle ne regarde pas la situation passée, la mesure
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de sûreté est dépourvue de connotation rétributive ou d'effet intimidant. Sans doute
peut-elle être vécue comme telle lorsqu'elle frappera le condamné dans sa liberté
ou dans ses droits, mais elle demeure dominée par la prise en compte de l'état de
dangerosité du délinquant. Elle n'est pas influencée par la faute qu'il a pu
commettre. L'état dangereux est apprécié, en effet, distinctement de l'infraction
commise et sans égard à la culpabilité du délinquant. Sans doute aussi la mesure
de sûreté peut-elle être éliminatoire à l'instar de la peine, mais le parallèle n'est que
partiel. L'élimination de l'individu par le biais d'une mesure de sûreté peut survenir
avant la commission d'une infraction, tandis que l'élimination générée par une peine
interviendra une fois l'infraction réalisée, en toute hypothèse après reconnaissance
de la culpabilité du délinquant.
La mesure de sûreté présente un autre trait distinctif des peines. Son rattachement
à l'état de dangerosité de l'individu ne permet que très imparfaitement de fixer sa
durée à l'avance. Aussi, c'est le principe de l'indétermination de la durée des
mesures de sûreté qui prévaut. Sur d'autres plans, la mesure de sûreté fait toujours
preuve de particularisme. Elle ne se soumet pas au principe de la non-rétroactivité
des lois pénales. Le but préventif de la mesure de sûreté milite indubitablement
pour son application immédiate.
La mesure de sureté n’a qu’une finalité préventive. Elle vise à éviter la commission de
l’infraction ou la récidive. Cette prévention est assurée par le moyen de la surveillance
de la personne ou de l’application de mesures de rééducation, d’assistance ou de
protection de la personne.
On peut aussi citer les mesures curatives concernant les alcooliques et les
toxicomanes.
Section 1 : La dispense
Le recours à la dispense de peine n'est possible que dans une série d'hypothèses
déterminées par la loi. Le juge peut dispenser le délinquant de peine dans la
mesure où son reclassement paraît acquis, parce que le dommage causé est
réparé et lorsque le trouble résultat de l'infraction a cessé. Le domaine de la
dispense de peine est en somme très étendu. Toutes les sanctions sont
susceptibles de recevoir une dispense d'exécution, à l'exception notable d'une
pénalité de nature fiscale. La dispense peut être prononcée en matière
correctionnelle ou contraventionnelle. Le juge bénéficie toutefois d'une totale
liberté. Il a la faculté de refuser la dispense alors même que ses conditions sont
réunies.
Section 2 : L’ajournement
Bien que l'ajournement concerne une personne qui a encore le statut de prévenu,
puisqu'il n'est pas encore statué, par hypothèse, sur la peine, c'est le juge de
l'application des peines qui est compétent pour le contrôler tout le temps de la mesure.
Si le prévenu ne se conforme pas aux mesures de contrôle et d’assistance, le JAP
saisit la juridiction qui a prononcé l’ajournement.
Trois conditions doivent être réunies pour que l’ajournement puisse être prononcé. Il
faut que :
- Le prévenu soit présent à l’audience : cette mesure ne peut être prise que si
le prévenu est présent à l'audience. Cette règle est d'ordre public et « la
décision qui la méconnaît est entachée de nullité » (Crim. 22 mai 1986, Bull.
crim. no 166. - 25 févr. 1992, no 91-84.063, Bull. crim. no 84 ; Dr. pénal 1992,
no 192). Elle s'impose aussi lors de la seconde audience prononçant la peine
(Crim. 11 mars 2009, no 08-84.513, Dr. pénal 2009, no 75, p. 24, obs.
Véron). Il en découle d'ailleurs que le jugement qui prononce l'ajournement
est par hypothèse toujours contradictoire. Il en va de même du second
jugement qui prononce ensuite la peine, quand bien même le prévenu ne se
présenterait cette fois pas à l'audience (Crim. 14 juin 1983, Bull. crim.
no 180 ; JCP 1983. IV. 268 ; JCP 1985. II. 20447, note Chambon). Du fait de
la présence du prévenu à la première audience lors de laquelle la date de la
seconde avait par hypothèse été fixée, il ne serait ensuite pas même
nécessaire de procéder à une citation (Crim. 22 oct. 1986, Bull. crim. no 298.
- 4 nov. 1988, ibid. no 370), à moins que la juridiction ne statue alors pour la
première fois sur l'action civile (Crim. 7 févr. 1996, no 95-82.546, Bull. crim.
no 63).
Aussi bien pour l’ajournement simple que pour l’ajournement avec mise à l’épreuve,
la décision prononçant la peine doit intervenir dans le délai d’un an.
A- L’excuse de minorité
Le mineur de moins de 18 ans voit sa responsabilité pénale engagée de façon
multiforme. En effet, la loi distingue le mineur de 13 ans du mineur de moins de 13
ans. Ce dernier est considéré comme étant pénalement irresponsable et ce sont des
mesures de protection, d’assistance, de surveillance et d’éducation qui lui sont
appliquées.
Quant au mineur de plus de 13 ans, il peut faire l’objet des mesures précitées mais le
juge peut lui appliquer la peine en raison des circonstances et sa personnalité.
Toutefois, les articles 52 et 53 du CP précisent que la peine qui lui est appliqué doit
être inférieure à celle qu’on applique au majeur :
L’excuse de provocation est prévue par les articles 309 à 314 du CP. Selon la Cour
de cassation français, la provocation doit s'entendre comme « tous faits accomplis
volontairement dans le but d'irriter une personne et venant par suite expliquer et
excuser les propos injurieux qui lui sont reprochés ». Elle résulte de toute parole ou
tout écrit, tout acte ou toute attitude de nature à justifier ou même expliquer l'injure. La
provocation est de nature à atteindre l'auteur du délit ou de la contravention, soit dans
son honneur ou sa considération, soit dans ses intérêts pécuniaires ou moraux.
En droit sénégalais, la loi établit une liste limitative des infractions excusables :
Au regard de cette liste, on retient pour que l’excuse de provocation soit retenue, il
faut que la provocation soit injuste et que la riposte soit immédiate. Cette immédiateté
de la riposte montre le trouble causé par la provocation. Autrement, la riposte serait
purement considérée comme une vengeance.
Elle est à distinguer de la légitime défense car ici, le législateur n’exige pas que la
riposte soit proportionnée à l’attaque. L’infracteur peut causer plus de mal qu’il n’était
nécessaire pour se défendre.
Lorsqu’elle est retenue, l’excuse de provocation permet d’abaisser la peine (art. 314
CP) :
A- Domaine
Elles sont applicables aux crimes, délits et contraventions (432 et 433 CP) sauf pour
les infractions jugées graves : torture, barbarie ayant entrainé mort de la victime,
séquestration d’otages suivie de mort de la victime, vols avec violence.
B- Effets
Elles entrainent la réduction de la peine :
Les circonstances aggravantes dites spéciales qui sont dénommées ainsi parce
qu’elles ne s’appliquent que si un texte particulier d’incrimination les prévoit. Certaines
sont dites « réelles » ou objectives, c'est-à-dire en relation avec la commission de
l’infraction indépendamment de son auteur (bande organisée, réunion, guet-apens,
usage d’une arme, effraction, escalade…). D’autres sont dites « personnelles » ou
subjectives, c'est-à-dire liées à la personnalité de l’auteur de l’infraction, à sa qualité
propre (par exemple les liens existant entre l’auteur et sa victime). D’autres encore
sont dites mixtes car elles relèvent des deux catégories à la fois (préméditation, motif
raciste, personne chargée d’une mission de service public agissant dans l’exercice de
ses fonctions…).
Une autre circonstance aggravante dite générale puisqu’il n’est besoin d’aucun texte
d’incrimination particulier pour que les peines encourues soient aggravées. La
principale circonstance aggravante générale connue par notre droit est la récidive.
Elle consiste à sanctionner plus sévèrement celui qui, ayant été définitivement jugé et
condamné pour une première infraction, en commet néanmoins une seconde
(paragraphe 1).
Paragraphe 1 : La récidive
La récidive est l'état de l'individu qui, après avoir été définitivement condamné pour
une première infraction, en commet une nouvelle dans les conditions fixées par la loi.
La récidive légale se distingue ainsi de la simple réitération d'infractions, situation dans
laquelle un délinquant, après une première condamnation définitive, commet une
nouvelle infraction sans que soient pour autant constitués les éléments légaux de la
récidive.
En deuxième lieu, la condamnation doit être définitive. En effet, pour servir de premier
terme à la récidive, la condamnation pénale antérieure doit être définitive au jour où
la deuxième infraction est commise. Si cette condition n'est pas remplie, on se trouve
Elle se fait par le billet du casier judiciaire du condamné : Bulletin n° I. Toutes les
infractions s’y trouvent. Seuls les magistrats le consultent – Bulletin n° II beaucoup
d’informations s’y trouvent – on ne le consulte pas sauf magistrats Bulletin n° III. Pas
de problème on le délivre.
Paragraphe 2 : Cumul réel d’infractions
A- Domaine
Elle ne s’applique pas en matière criminelle ou délictuelle sauf en matière d’évasion
où l’article 215 du code pénal précise que la peine applicable se cumule avec
l’infraction qui a entrainé l’évasion.
B- Mise en œuvre
Deux situations sont à distinguer :
Paragraphe 1 : Conditions
Le sursis ne peut être prononcé que pour les infractions punies d’emprisonnement ou
d’amende. Lorsque la juridiction veut accorder le sursis pour une autre peine que
l’emprisonnement, il faut en outre que le prévenu n’ait pas été condamné à une peine
de ce type, avec ou sans sursis.
Cependant, celle-ci peut décider que le sursis va s’appliquer qu’à une partie de la
peine dont il détermine la durée, ex : peine d’emprisonnement de 5 ans assortie d’un
sursis de 2 ans.
Toutefois, le droit sénégalais prévoit des cas dans lesquels le juge ne peut prononcer
le sursis. Il en est ainsi en matière d’homicide ou blessures volontaires accompagnés
du délit de fuite, de l’attentat à la pudeur, de l’avortement commis par un médecin, du
viol, du détournement de deniers publics, de vols aggravés, etc.
Paragraphe 2 : Effets
A- Dispense d’exécution
B- Révocation du sursis
En cas de nouvelle condamnation à une peine de réclusion ou d’emprisonnement
ferme, le tribunal pourra, par décision spéciale, ordonner la révocation, totale ou
partielle, du sursis antérieurement accordé, quelle que soit la peine qu’il ait
accompagnée (art. 705 al.1 CPP). Si le tribunal prononce une nouvelle condamnation
à une peine autre que la réclusion ou l'emprisonnement ferme, il pourra également
ordonner la révocation, totale ou partielle, du sursis antérieurement accordé, dès lors
qu’il accompagnait une peine autre que la réclusion ou l’emprisonnement.
C- Absence de révocation
Si pendant le délai de 5 ans le délinquant n’a pas fait l’objet de condamnation, il est
définitivement dispenser de purger la peine.
Si le sursis avait été prononcé pour une partie de la peine, la condamnation devient
sans objet dans tous ses éléments. L’article 705 dispose à cet effet que si le sursis ne
concernait que l’emprisonnement, l’amenda reste due et que s’il ne concernait que
l’amende, la partie non concernée reste due.
Paragraphe 1 : Conditions
Seules les personnes physiques sont susceptibles de se voir appliquer le sursis avec
mise à l'épreuve, ce qui se comprend aisément en raison du fait que ce dernier ne
peut porter que sur la peine d'emprisonnement, qui, par nature, est inapplicable aux
personnes morales.
Contrairement au sursis simple, la loi ne fait pas référence au passé pénal de l’agent
(art. 707 al. 1 CPP).
L'octroi du sursis avec mise à l'épreuve ne dépend pas de la peine encourue mais de
la peine prononcée. En règle générale, la juridiction peut prononcer un sursis avec
mise à l'épreuve si elle condamne l'auteur de l'infraction à un emprisonnement d'une
Cependant, le juge peut limiter l’application du sursis avec mise à l’épreuve à une
partie de l’emprisonnement dont il doit déterminer la durée.
Les textes relatifs au sursis avec mise à l'épreuve n'imposent en aucun cas aux juges
de prononcer ce dernier puisque la loi leur donne seulement un pouvoir. Il s'agit donc
d'une faculté qui leur est offerte dans le cadre des prérogatives qu'ils possèdent au
titre de la personnalisation de la peine, laquelle est bien, en revanche, un devoir.
Toutefois, la loi interdit le prononcé du sursis lorsque l’infraction porte sur les délits
suivants : détournement, délits douaniers, pédophilie, viol, attentat à la pudeur, délits
relatifs aux stupéfiants.
Paragraphe 2 : Effets
Paragraphe 1 : Conditions
A- Délai de prescription
La prescription de la peine est la « prescription extinctive applicable à la peine
résultant de la sentence d'une condamnation qui empêche l'exécution de cette peine,
mais ne fait pas disparaître la condamnation. La prescription de la peine est un
principe selon lequel toute peine, lorsque celle-ci n'a pas été mise à exécution dans
un certain délai fixé par la loi à 20 ans pour les crimes, 5 ans pour les délits et 2 ans
pour les contraventions, ne plus être subie.
Le délai peut également être suspendu par des circonstances de droit (ex, pourvoi en
cassation) ou de fait (ex, guerre, inondation). Dans ce cas, le délai continu de courir
dès que l’événement ayant entrainé la suspension prend fin.
Seules les peines susceptibles d'une exécution forcée sont concernées par la
prescription. Puisque la prescription de la peine s'analyse entre autres comme une
sanction de la carence de l'autorité publique chargée de l'exécution des
condamnations, sont donc prescriptibles toutes les peines susceptibles d'un acte
En revanche, les peines privatives de droit ne se prescrivent pas car elles ne peuvent
faire l’objet d’exécution forcée, ex : interdiction de séjour, incapacité… Certaines
peines sont imprescriptibles par l'effet de la loi, ce sont les crimes contre l'humanité.
En effet, les crimes contre l'humanité, tels qu'ils sont définis par la résolution des
Nations unies du 13 février 1946, prenant acte de la définition des crimes contre
l'humanité, telle qu'elle figure dans la charte du tribunal international du 8 août 1945,
sont imprescriptibles par leur nature.
Paragraphe 2 : Effets
Les sanctions civiles prononcées par jes juridictions pénales ne sont pas concernées
par la prescription, la victime peut conformément à l’art. 725 CPP agir selon les règles
du droit civil.
La prescription de la peine est une institution d'ordre public, parce qu'elle est instituée
dans l'intérêt de la société ; elle opère par le seul effet de la loi, et les décisions qui
constatent que la prescription est acquise ne sont que déclaratives
Section 2 : L’amnistie
C’est une mesure législative qui fait disparaitre l’infraction. Chaque loi d’amnistie se
suffit à elle-même, c’est la raison pour laquelle aucune disposition pénale concernant
l’amnistie ne figure dans le code pénal.
La loi d’amnistie intervient souvent lorsqu’un nouveau président est élu ou pour
apaiser les esprits après une période de troubles.
Paragraphe 1 : Conditions
En revanche, si elle désigne les bénéficiaires des infractions qu’elle énumère, on parle
de grâce amnistiante. Dans ce cas, les bénéficiaires des infractions seront désignés
par décret. Cette désignation lui confère les caractères d’une grâce mais elle produit
les effets d’une amnistie.
Paragraphe 2 : Effets
Elle fait disparaitre l’infraction. Si elle intervient avant que les poursuites ne soient
engagées, l’action publique est éteinte. Si elle intervient alors qu’une condamnation
n’est pas encore prononcée, l’action publique est éteinte aussi.
Section 3 : La réhabilitation
Paragraphe 1 : Conditions
- Il faut que le condamné ait exécuté sa peine ou qu’il ait bénéficié d’une mesure
de grâce ou de la prescription,
- Il faut l’écoulement d’un délai de 5 ans pour les peines criminelles ou de 3 ans
pour les peines correctionnelles. Le point de départ de ce délai est le jour de
En cas de rejet, aucune autre demande ne peut être formée avant l’expiration d’un
délai de 2 ans.
Enfin, elle met fin aux mesures de suretés (art. 754 CPP).
Section 4 : La grâce
Paragraphe 1 : Conditions
Elle ne peut intervenir que lorsque la sanction prononcée est devenue définitive et
exécutoire.
Paragraphe 2 : Effets