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Wissal GUESSMI
Ed : édition
P : page
1
Sommaire
Introduction
Conclusion
2
Introduction
1
Droit définition Dictionnaire juridique en partenariat avec Baumann Avocats Droit informatique.
2
www.droit.fr. "détenu : Définition Détenu - Le Portail du Droit".
3
CHAVRIN Robert et SUEUR Jean-Jacques, " Droit de l'homme et liberté de la personne", Edition
LITEC, Paris, 1994, p. 265.
4
SOYER Jean : "La condition du détenu par rapport à la CEDH" dans "la condition juridique du
détenu" sous-direction de PRADEL Jean, ed. Cujas 1994, vol. XIII, p. 71.
3
prévenu ou condamné"5.
Il faut souligner que tous les auteurs qui se sont penchés sur la situation des
détenus, ont été frappés par le contraste entre, d'une part, l'ensemble des
garanties légales accordées à l'inculpé pendant l'instruction et au prévenu ou à
l'accusé lors de son procès, et d'autre part la liberté quasi totale laissée aux
autorités pénitentiaires dans l'exécution des peines 6. D'ailleurs le seul article qui
intéresse directement les détenus est l'article 5 de la convention européenne des
droits de l'homme qui concerne les cas dans lesquels une personne peut être
privée de sa liberté. Après la deuxième guerre mondiale, on a réalisé qu'un
détenu était un être humain. Mais à partir, des années 1980, on a essayé de tout
mettre en œuvre pour le réinsérer socialement. C'est ainsi que la
recommandation R (87) 3 est venu réviser la résolution (73)5 relative à
"l'ensemble des règles minima", ajoutant une quatrième partie qui définit les
objectifs du traitement et des régimes pénitentiaires afin d'éviter au détenu une
coupure brutale avec le monde extérieur et pour essayer de le réhabiliter. Il est
cependant juste de préciser que ces règles n'ont qu'une simple valeur de
référence et sont dépourvues de caractère juridiquement contraignant ; il est
donc évident que cette résolution à une portée limitée et elle n'est qu'indicative.
Mais elle peut servir de source d'inspiration aux législations nationales. Il
semblerait qu'un mouvement en faveur du caractère contraignant de ces règles
ait vu le jour. Tel est le vœu de la neuvième conférence des directeurs
d'administrations pénitentiaires des pays du conseil de l'Europe réunie au
printemps de l'année 19907. Deux autres textes européens concernant les détenus
ont vu le jour. D'abord, la convention européenne pour la surveillance des
personnes condamnées ou libérées sous conditions, adoptée par le comité
5
DANTI JUAN Michel, "Les droits sociaux du détenu", dans " les conditions juridiques du détenu",
Sous-direction de Pradel Jean, op. cit., p. 99.
6
DE BECO Reginald : "Le droit disciplinaire et les détenus en Belgique", RTDH 4ème année du 1-4-
95 p.316. Voir Détienne Jean "Sanction disciplinaires et droit de recours des détenus", J.T., 1986, p.
417.
7
ISOLA Annick, "Les détenus et la CEDH", Mémoire DEA, Université Jean Moulin Lyon III,
Octobre 1990, p. 6.
4
européen pour les problèmes criminels, et ouverte à la signature des Etats
membres le 30 Novembre 1964, qui a pour but "d'organiser un système de
coopération internationale susceptible de permettre, sur le territoire signataire, la
mise en œuvre des mesures conditionnelles concomitantes ou postérieures aux
condamnations pénales prononcées dans un autre Etat partie à la convention".
Vint ensuite, la convention européenne contre la torture et autres peines ou
traitements cruels, inhumains ou dégradants, élaborée au sein du conseil de
l'Europe par le Comité pour les droits de l'homme et adoptée par le Comité des
ministres, elle a été ouverte à la signature des Etats membres du Conseil de
l'Europe le 26 Novembre 1987. Son but est de créer un Comité habilité à visiter
tout lieu relevant de la juridiction des parties contractantes, où des personnes
sont privées de leur liberté sur décision d'une autorité publique. Pour l'instant, la
CEDH reste le texte le plus important pour les détenus, les organes de
Strasbourg en sont les gardiens et les juridictions internes sont garantes de
l'application de ces droits reconnus par la convention. Dans ce contexte, le
détenu reste une personne humaine qui, malgré ISOLA son acte sanctionné par
la société, doit perdre sa liberté dans la légalité8.
8
"La Convention Européenne des Droits de l'Homme et les Droits des Personnes Détenues". Mémoire
en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies en Droit Communautaire et Relations
Maghreb-Europe. Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales de Tunis (Tunis II)
5
Première partie : Le droit à une privation de liberté
légalement déclarée
9
Selon l'article 5 de la convention européenne des droits de l'homme « Toute personne a droit à la
liberté et à la sûreté. Nul ne peut être privé de sa liberté, sauf dans les cas suivants et selon les voies
légales: a) s'il est détenu régulièrement après condamnation par un tribunal compétent; b) s'il a fait
l'objet d'une arrestation ou d'une détention régulières pour insoumission à une ordonnance rendue,
conformément à la loi, par un tribunal ou en vue de garantir l'exécution d'une obligation prescrite par
la loi;
c) s'il a été arrêté et détenu en vue d'être conduit devant l'autorité judiciaire compétente, lorsqu'il y a
des raisons plausibles de soupçonner qu'il a commis une infraction ou qu'il y a des motifs raisonnables
de croire à la nécessité de l'empêcher de commettre une infraction ou de s'enfuir après
l'accomplissement de celle-ci; d) s'il s'agit de la détention régulière d'un mineur, décidée pour son
éducation surveillée ou de sa détention régulière, afin de le traduire devant l'autorité compétente; e) s'il
s'agit de la détention régulière d'une personne susceptible de propager une maladie contagieuse, d'un
aliéné, d'un alcoolique, d'un toxicomane ou d'un vagabond; f) s'il s'agit de l'arrestation ou de la
détention régulières d'une personne pour l'empêcher de pénétrer irrégulièrement dans le territoire, ou
contre laquelle une procédure d'expulsion ou d'extradition est en cours. Toute personne arrêtée doit
être informée, dans le plus court délai et dans une langue qu'elle comprend, des raisons de son
arrestation et de toute accusation portée contre elle. Toute personne arrêtée ou détenue, dans les
conditions prévues au paragraphe 1.c du présent article, doit être aussitôt traduite devant un juge ou un
autre magistrat habilité par la loi à exercer des fonctions judiciaires et a le droit d'être jugée dans un
délai raisonnable, ou libérée pendant la procédure. La mise en liberté peut être subordonnée à une
garantie assurant la comparution de l'intéressé à l'audience. Toute personne privée de sa liberté par
arrestation ou détention a le droit d'introduire un recours devant un tribunal, afin qu'il statue à bref
délai sur la légalité de sa détention et ordonne sa libération si la détention est illégale. Toute personne
victime d'une arrestation ou d'une détention dans des conditions contraires aux dispositions de cet
article a droit à réparation ».
6
A) Les conditions d'une privation légale de liberté
7
terme "sûreté" doit être interprété dans son contexte, qui ne semble pas avoir un
sens indépendant de celui du mot "liberté". Cela n'impliquerait pas que le terme
"sûreté" soit dépourvu de signification propre, mais il n'aurait pas un sens
fondamentalement différent. Si le droit à la liberté prémunit la personne contre
l'arrestation ou la détention, le droit à la sûreté la protège des ingérences
arbitraires de l'autorité publique dans sa liberté 15. L'objectif principal est de
s'assurer que l'action de l'Etat est toujours destinée à sauvegarder la primauté du
droit et que cette action est-elle même soumise à des contrôles de sa régularité 16.
Cette protection s'étend aussi bien aux mineurs qu'aux adultes, aux autochtones
ainsi qu'aux étrangers, à ceux qui sont en liberté mais aussi aux détenus 17 quel
que soit le titre auquel la détention s'opère : les détenus provisoires comme les
personnes jugées et condamnées. Un condamné à l'emprisonnement à vie n'est
pas pour autant privé de ce droit. Le prisonnier ne perd pas le bénéfice de ce seul
fait18 ce droit de car "pour être détenu, l'on n'en est pas moins homme" 19. Un
homme qui aura toujours besoin d'une garantie contre toute ingérence arbitraire
des autorités publiques et que soit assurée la conformité de sa privation de
liberté à la finalité de l'article 5de la CEDH, comme des garanties procédurales
qui continuent à s'appliquer pendant toute la période de détention. C'est là le rôle
de la C.E.D.H. La Cour l'a confirmé dans l'affaire DE WILDE, OOMS et
VERSYP contre la Belgique en déclarant que "le droit à la liberté revêt une trop
grande importance dans une "société démocratique" au sens de la Convention,
pour qu'une personne perde le bénéfice de la protection de celle-ci du seul fait
qu'elle se constitue prisonnière"20. Si le premier paragraphe de l'article 5 CEDH
affirme que "Nul ne peut être privé de sa liberté"..., la jurisprudence n'offre
aucune définition générale de la "privation de liberté". La Commission et la
15
Commission E.D.H.: Décision du 17-12-76; requête nº 7729/76; D.R. Vol. 7 p.173.
16
Dossier sur les D.H. n°12: "L'art. 5 de la C.E.D.H., La protection de la liberté et la sûreté de la
personne"; Ed. Conseil d'Europe, 1996 p: 11.
17
Cour E.D.H.: Arrêt WEEKS du 02-03-87, A nº 111, p. 22, §40.
18
Cour E.D.H.: Arrêt DE WILDE, OOMS et VERSYP du 18-06-71, A n°12, p. 36, §61.
19
J.C. SOYER, " Condition du détenu par rapport à la C.E.D.H.",p71.
20
Cour E.D.H.: Arrêt DE WILDE, OOMS et VERSYP,
8
Cour ont estimé que cet article s'applique lorsque les autorités mettent une
personne en détention, en prison, dans une cellule de police ou ailleurs 21. L'Etat
doit pouvoir priver de liberté les personnes qui représentent une menace pour
l'ordre public. Il s'agit donc de rechercher l'équilibre entre les intérêts légitimes
de l'Etat et le respect des garanties de la liberté individuelle ; sachant que toute
arrestation ou détention illégale, toute privation de liberté effectuée dans
l'inobservation du droit interne constituent une négation des droits de l'individu
et une violation de l'article 5 de CEDH22. Cette protection s'étend aussi bien aux
mineurs qu'aux adultes, aux autochtones ainsi qu'aux étrangers, à ceux qui sont
en liberté mais aussi aux détenus 23 quel que soit le titre auquel la détention
s’opère : les détenus provisoires comme les personnes jugées et condamnées. Un
condamné à l'emprisonnement à vie n'est pas pour autant privé de ce droit. Le
prisonnier ne perd pas le bénéfice de ce seul fait 24 ce droit de car "pour être
détenu, l'on n'en est pas moins homme" 25 autorités publiques et que soit assurée
la conformité de sa privation de liberté à la finalité de l'article 5, comme des
garanties procédurales qui continuent à s'appliquer pendant toute la période de
détention. C'est là le rôle de la C.E.D.Η. Les privations de liberté qui relèvent du
droit pénal ou de procédures pénales et qui intéressent notre étude sont régies
exclusivement par les alinéas a) et c) du premier paragraphe de l'article 5. En
effet, la détention régulière d'une personne suite à une infraction pénale n'est
admise que dans deux hypothèses, l'une avant jugement et l'autre après
jugement.
21
GOMIEN Donna / HARRIS David / ZWAAK Léo: "Conv. E.D.H. et Charte sociale européenne
droit et pratique", Ed. Conseil d'Europe, 1997, p.140.
22
Cour E.D.H.: Arrêt WEEKS du 02-03-87, A n° 111, p. 22, §40.
23
Cour E.D.H.: Arrêt DE WILDE, OOMS et VERSYP du 18-06-71, A n°12, p. 36, §61.
24
J.C. SOYER, " Condition du détenu par rapport à la C.E.D.H.",
25
Commission E.D.H., rapport du 16.7.1980 affaire X C.R.U. p 25 § 105
9
B) Les garanties procédurales que doit présenter la décision
de privation de liberté
Nous avons vu que toute décision de privation de liberté doit être fondée
sur le plan juridique. Et l'article 5 de la CEDH stipule que personne ne doit être
privé de sa liberté arbitrairement en limitant les cas autorisés d'arrestation ou de
détention dans son premier paragraphe. Même si, le pouvoir de maintenir
quelqu'un en détention au titre de l'article 5 p: 1 de la CEDH est laissé au droit
interne, dans les paragraphes qui suivent, l'article prévoit des garanties
procédurales en cas d'infraction pénale, contre toute décision privative de liberté
pour toute personne arrêtée ou détenue. Ces garanties se manifestent dans des
droits garantis aux accusés non encore jugés et des droits exceptionnels garantis
à tout détenu, lui permettant de se défendre contre toute détention arbitraire que
ce soit avant ou après jugement. Auparavant, il faut souligner, qu'une première
garantie donnée par l'article 5 p : 2, est le droit à l'information pour toute
personne arrêtée. C'est un principe d'ouverture important, sans lequel les autres
dispositions de l'article n'auraient pas d'effet. Dans son deuxième paragraphe,
l'article dispose que « toute personne arrêtée doit être informée, dans le plus
court délai, et dans une langue qu'elle comprend, des raisons de son arrestation
et de toute accusation portée contre elle ». Le droit de savoir pourquoi l'on est
arrêté, est un des droits primordiaux de l'individu afin de permettre de juger de
la légalité de l'action de l'Etat. Donc, toute personne arrêtée doit être informée
des motifs de son arrestation, partant du principe qu'il va de son intérêt dans
cette situation difficile et que cette information peut être nécessaire pour
l'exercice de ses droits. Les mineurs d'âges et les malades mentaux ont
également droit à cette information, même si vu leur situation, il peut être
difficile pour eux de faire usage. Ce droit s'applique à tous les cas de privation
de liberté énoncés au paragraphes 1 er de l'article 5. Si en cours de procédure, le
fondement de la détention change ou lorsque de nouveaux éléments de fait sont
10
retenus, le détenu a droit à une information complémentaire pour adapter, le cas
échéant, ses moyens de défense26. D'où d'ailleurs, l'importance du
rapprochement du paragraphe 2 de l'article 5 avec son paragraphe 4 de la CEDH
qui donne droit à toute personne privée de liberté d'introduire un recours devant
un tribunal; la cour l'a souligné "quiconque a le droit d'introduire un recours en
vue d'une décision rapide sur la légalité de sa détention, ne saurait s'en prévaloir
efficacement si on ne lui révèle pas dans le plus court délai, et à un degré
suffisant, les faits et les règles juridiques invoqués pour le priver de sa liberté 27
Pour les conditions de l'information, aucune forme déterminée n'est exigée, les
conditions dépendent de nombreux facteurs. Si un policier arrête un étranger il
convient de prévoir une interprétation rapide, aussi, par exemple si la personne
n'est pas en mesure de comprendre, il convient d'habiliter une autre personne
agissant en son nom à recevoir l'information. Une certaine généralité dans le
contenu de l'information est donc admise il suffit que l'inculpé puisse inférer les
charges contenues de l'interrogatoire. L'important donc est que toute information
soit claire, rapide et complète. L'article 5 p 3 dispose que "toute personne arrêtée
ou détenue, dans les conditions prévues au paragraphe 1c) du présent article,
doit être aussitôt traduite devant un juge ou un autre magistrat habilité par la loi
à exercer des fonctions judiciaires et a le droit d'être jugée dans un délai
raisonnable, ou libérée pendant la procédure. La mise en liberté peut être
subordonnée à une garantie assurant la comparution de l'intéressé à l'audience".
Dès 1961, la cour affirme que ce texte est "en parfaite harmonie avec le but de la
convention, qui est de protéger la liberté et la sûreté de la personne contre des
arrestations illégales ou arbitraires"28 L'article vise donc les personnes privées de
liberté au titre de son paragraphe 1 c) 29, c'est à dire avant jugement. Il consacre
26
Cour E.D.H.: Arrêt X. C.R.U du 5- 11- 1981; série A, n°46, p.27, § 66.
27
Cour E.D.H.: Arrêt X contre Royaume Uni.
28
Article 1 de la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 : "tous les êtres humains
naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience."
29
L'article 15 de la C.E.D.H" n'autorise aucune dérogation à l'article 2 sauf pour le cas de décès
résultant d'actes licites de guerre...".
11
des droits, dont le domaine d'application est limité à la phase préparatoire du
procès pénal, le droit à un juge et à un délai raisonnable de la détention. Pour la
phase suivante, qui est le déroulement du procès en lui - même, l'article 6 de la
convention garantit à toute personne le droit à un procès équitable.
12
Deuxième partie : Le droit à des conditions de
détention respectueuses des droits de l'homme
On va exposer dans cette partie les droits et libertés physiques (A) et les
droits et libertés morales (B).
43
« Les libertés publiques ». PUF, T2, 1989 p. 74.
18
avec d'autres individus et rester en contact avec eux, tout cela d'ailleurs entre
dans le cadre de la protection de sa vie privée. La possibilité d'écrire et de
recevoir des lettres représente parfois pour le détenu, le seul lien avec le monde
extérieur. Aussi la correspondance constitutionnel un moyen de communication
auquel l'article 8 accorde une protection distincte. Parmi les libertés morales qui
ne doivent être ni influencées ni contrôlées se trouvent la liberté de pensée et la
liberté d'expression. Ces deux libertés valent pour tout homme d'après les
articles 9 et 10 de la convention et donc, valent pour le détenu. Nous allons donc
étudier le droit des détenus à la liberté de pensée, de conscience et de religion
dans un premier paragraphe. Ensuite dans un second paragraphe nous
analyserons le droit du détenu à la liberté d'expression44.
44
«"La Convention Européenne des Droits de l'Homme et les Droits des Personnes Détenues".
Mémoire en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies en Droit Communautaire et
Relations Maghreb-Europe.
19
Conclusion
Cette étude nous a permis de constater que la CEDH accorde des droits
aux détenus, pas en tant que tels mais en tant qu'êtres humains. Leur protection a
été mise en œuvre par la cour et la commission européenne, qui ont essayé
d'interpréter la convention en leur faveur. La cour essaye de tirer les Etats
membres vers le haut, vers une égalité et une sécurité réaliste de l'homme, vers
une protection qui se rapproche le mieux du parfait, même si le parfait ne sera
jamais atteint en matière des droits de l'homme. Les détenus ont essayé de
bénéficier de tous ces droits. Toutefois, il est frappant de constater que durant
l'instruction de son affaire qui précède sa condamnation définitive, le détenu
bénéficie de nombreuses garanties dans l'exercice des droits de sa défense, à la
différence des droits dont - il peut bénéficier une fois en prison, où on constate
que beaucoup des droits et libertés garantis font l'objet de limitation, au point
qu'on se demande si "la convention européenne n'a pas finalement pour effet de
légitimer les violations des droits de l'homme pratiquées au nom de la défense
de l'ordre et de la lutte contre le crime" 45. L'important est de dire que quelque
soient les délits, voire les crimes reprochés aux détenus, pour lesquels ils ont
éventuellement été condamnés, ils demeurent des êtres humains que la
convention doit protéger. En même temps, la protection de leurs droits ne doit
pas faire oublier que les bons citoyens méritent tout autant la protection de leur
droit à vivre paisiblement.
45
DELMAS MARTY Mireille : " L'égalité pénale et prééminence du droit selon la C.E.D.H.", p. 161.
20
Bibliographie
I. Ouvrages :
CHAVRIN Robert et SUEUR Jean-Jacques," Droit de l'homme et liberté
de la personne", Edition LITEC, Paris, 1984
DANTI JUAN Michel, "Les droits sociaux du détenu", dans " les conditions
juridiques du détenu", Sous-direction de Pradel Jean.
SOYER Jean, "La condition du détenu par rapport à la CEDH" dans "la
condition juridique du détenu" sous-direction de PRADEL Jean, ed. Cujas
1994, vol. XIII
II. Articles :
DE BECO Reginald "Le droit disciplinaire et les détenus en Belgique",
RTDH 4ème année du 1-4
III. Mémoires :
ISOLA Annick, "Les détenus et la CEDH", Mémoire DEA, Université Jean
Moulin Lyon III
21
"La Convention Européenne des Droits de l'Homme et les Droits des
Personnes Détenues". Mémoire en vue de l'obtention du Diplôme
d'Etudes Approfondies en Droit Communautaire et Relations Maghreb-
Europe. Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales de Tunis
(Tunis I).
22
Table des matières
Introduction………………………………………………………………...…3
Conclusion……………………………………………………………………20
Bibliographie………………………………………………………………....21
23