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Fiche TD7 Droit à la vie, à la mort :

Amorce : Sous l’impulsion notamment de la CEDH, la vie mais aussi la mort dans une certaine
mesure, se sont traduites par une forme de liberté garantie par des prérogatives individuelles
au nom du droit de vivre et à la liberté de mourir.

Déf° termes + délimitation : Paradoxalement, la vie et la mort ne peuvent pas se définir


simplement. C’est pourquoi on a souvent recours à une approche purement temporelle en
considérant que la vie commence et se termine à un certain moment. Le Code civil, évoque
ainsi à l’art. 16, le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie. On peut donc en
déduire que la vie commence véritablement par la grossesse, mais que la vie autonome en
tant que personne ne commence ensuite qu’avec la naissance. Quant à la mort, jusqu’à un
décret du 2 décembre 1996, elle était liée au caractère irréversible de l’altération du système
nerveux central selon des critères énumérés par une circulaire du 24 avril 1968. Et depuis
2005, l’art. R. 1232-1 du CSP est venu préciser que si la personne présente un arrêt cardiaque
et respiratoire persistant, le constat de la mort ne peut être établi qu’en présence absence
totale de conscience et d’activité motrice spontanée de la pers, de l’abolition de tous les
réflexes du tronc cérébral et de l’absence totale de ventilation spontanée. Les déf° de la vie et
de la mort ne sont donc pas évidentes, et la pbique l’est tout autant lorsque l’on veut définir
ce que sont le droit à la vie et le droit à la mort. En France, on peut ainsi considérer que le
droit à la vie s’entend principalement comme le droit de ne pas mourir, plus que le droit de
choisir de naitre ou non. A contrario, le droit à la mort s’entend davantage comme le droit de
mettre fin à sa vie ou de se soumettre à une euthanasie volontaire.

Contexte : Dans notre législation interne, le droit à la vie n’est pas explicitement consacré par la
C°, il est en revanche consacré par de très nombreuses C° étrangères, à l’instar des C°
allemande et portugaise. Le silence de la C° fr sur cette q° contraste donc avec les autres pays
euro, en ce que ni le droit à la vie, ni la protection contre des traitements inhumains ne sont
mentionnés. En 1977, il y a pourtant eu une tentative de consécration du droit à la vie dans la
C° puisque le 14 déc 1977, 2 ans après sa création, la Com° spéciale des lib avait achevé ses
travaux par l’adoption d’une propo° de loi C°elle sur les lib et les droits de l’Homme, dont
l’art. 20 énonçait que « Tout homme a droit à la vie et à l’intégrité physique et morale ». Mais
cette propo° n’a finalement pas reçu de suite, et dans les projets de révision de 1993 et 2008
issus des travaux du Comité Vedel puis Balladur, la propo° n’a pas non plus été reprise.

Et de la même manière, les travaux du comité présidé par S. Veil en 2008, et consacrés
spécifiquement à la pbique de l’ajout de nouv drts fondamentaux dans le préambule de la C°,
n’ont pas non plus formulé de propo° en ce sens.

Il reste toutefois que la protection du droit à la vie demeure garantie par la loi. L’art. 16 du Cciv
affirme que « La loi assure la primauté de la personne hum » et « interdit toute atteinte à la
dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être hum dès le commencement de sa vie ».
L’article 16-3 poursuit ainsi en proclamant « qu’Il ne peut ê porté atteinte à l’intégrité du
corps humain qu’en cas de nécessité médicale pour la pers ou à titre exceptionnel dans
l’intérêt thérapeutique d’autrui (…) ». A vrai dire en France, il est ainsi à souligner que la
protection de la vie, tout comme la protection contre la torture et l’interdiction de l’esclavage
ou du travail forcé, relève essentiellement de la loi, et particulièrement du droit pénal.
Effectivement, le Titre II du Livre II du Code pénal sanctionne fermement les atteintes à la vie
et à l’intégrité physique et psychique de toute personne. L’art 221-1 du Cpén énonce ainsi
que « Le fait de donner volontairement la mort à autrui constitue un meurtre (…) puni de
trente ans de réclusion crim ».

Mais cette protection est également assurée par le juge adm qui a notamment qualifié le droit à
la vie de liberté fonda au sens de l’art. L. 521-2 du CJA, dans une ordo du 13 août 2013,
Commune de Saint-Lieu. De la même manière, dans une ordo du 23 nov. 2015, Min. de
l’intérieur et Commune de Calais, il avait pu qualifier de lib fonda, le droit à ne pas ê soumis à
des traitements inhumains ou dégradants. De plus, il existe en France une législation spé
relative aux pbiques du droit à la vie inscrite dans les lois de bioéthique qui traitent
notamment de la q° de l’euthanasie.

Mais en revanche, par contraste au droit national, les textes internationaux qui proclament le
droit à la vie est largement protégé. L’article 2 de la Convention européenne des droits de
l’Homme prévoit ainsi que « Le droit de toute personne à la vie est protégé par la loi. La mort
ne peut être infligée à quiconque intentionnellement (…) ». En vertu de la Convention, le
droit à la vie est donc un droit intangible, et insusceptible de dérogations, hormis le cas où la
mort résulterait d’un recours à la force rendu absolument nécessaire. D’ailleurs, dans un
arrêt Mac Cann c/ Royaume-Uni du 27 septembre 1995, la Cour euro avait condamné le
Royaume-Uni, parce que le recours à la force n’avait pas été rendu absolument nécessaire
pour assurer la défense d’autrui contre la violence illégale. Il s’agissait en l’espèce du décès
d’individus suspectés d’être sur le point de commettre un attentat à la bombe. Les militaires
britanniques ont fait feu, mais n’ont retrouvé sur les suspects ni arme, ni détonateur, et dans
leur véhicule, ni explosifs, ni bombe. Elle avait ainsi énoncé que « Le droit à la vie se place
parmi les art primordiaux de la Convention ».

De même, et même si elle n’a qu’une valeur symbolique, la Décla° univ des drts de l’Homme
prévoit en son art. 3 que « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa
personne. ». Elle est ainsi complétée par l’art. 6 du Pacte international relatif aux drts civils et
pol qui énonce en son art. 6 que « Le droit à la vie est inhérent à la personne humaine. Ce
droit doit être protégé par la loi. Nul ne peut être arbitrairement privé de la vie. ».

Cela étant, la vie apparaissant comme une valeur, il devient d’autant plus difficile d’évoquer
l’existence d’un droit à la mort puisque par pcp, le droit protège la vie et n’évoque
essentiellement la mort, que pour en déterminer les critères. Et de ce fait, il est classique de
considérer qu’il n’y a pas à ce jour de droit à la mort qui puisse être évoqué selon une
approche purement jique, même s’il est vrai que le suicide n’est pas interdit et que le droit à
l’euthanasie est encore une q° ouverte.

Intérêts : Concrètement, le droit à la vie comme le droit à la mort soulèvent des enjeux
considérables puisque vis-à-vis d’abord du droit à la vie, malgré l’abolition de la PDM par le
droit positif depuis 1981, il reste que des pbiques persistent encore du fait l’existence de
certaines formes de violences I°elles abusives qui, bien que minoritaires, font resurgir des
débats sur la q° de la conciliation entre le droit à la vie et le recours à la force publique
pouvant conduire à la mort d’ind. De la même manière, si l’on envisage ensuite le droit à la
vie sous l’angle du droit à naître, si la PMA est ajd largement reconnue, tout un débat persiste
encore sur le point de savoir quand commence véritablement la vie. Et ce faisant, si le droit à
l’avortement constitue en France un droit essentiel reconnu aux femmes, on peut dans le
même temps considérer qu’il s’agit là d’une atteinte portée au droit à la vie, l’embryon
comme le fœtus étant des êtres humains en dvpt.
En outre, si l’on considère que le droit à la vie s’étend jusqu’à son point extrême, pourquoi alors
ne pas accorder la liberté à tout individu de choisir de vivre comme de ne pas vivre. Le suicide
provoqué par la personne elle-même ne fait certes plus l’objet d’une qualif° pénale, mais en
revanche ajd, c’est tout particulièrement la q° de l’euthanasie qui suscite des débats
véhéments sur le point de savoir si, en présence d’une volonté clairement exprimée, un tiers
peut être autorisé à donner la mort à autrui, notamment d’un patient qui estime n’avoir plus
rien à attendre de la vie. La rép est pour le moins complexe dans la mesure où elle engage
certes des considérations jiques, mais aussi des considérations philosophiques, morales et
religieuses. Il s’agit d’une pbique éminemment complexe sous-entendant une conciliation
entre le respect dû à la vie humaine d’une part, et l’autonomie de la pers. ou son droit à
disposer de sa vie d’autre part. C’est donc à propos de la conciliation de ces deux libertés que
se concentrent encore ajd les discussions.

I) Une prééminence du droit à la vie reflétée par l’étendue des obligations nationales en
découlant

Historiquement, la proclamation du drt à la vie a d’abord répondu à un objectif de protection de


l’individu contre le pouvoir souverain de l’Etat, titulaire d’un véritable droit de vie et de mort
sur les individus. Le droit à la vie a ainsi été au fondement de l’interdiction des exécutions
arbitraires (A). Depuis, ce droit a été enrichi de nombreuses obligations positives imposant
une protection de la vie dès son commencement (B).

A) Un droit à la vie au fondement de l’interdiction des exécutions arbitraires

Le droit à la vie a d’abord et avant tout été conçu comme emportant des obligations négatives de
la part de l’Etat, et en l’occurrence l’interdiction de toute forme de violence I°elle arbitraire
consistant à infliger intentionnellement la mort à un individu. Mais pour autant, lors de leur
proclamation, les textes internationaux proclamant le droit à la vie n’entendaient pas
s’attaquer directement à la peine capitale. L’art 2 de la C°EDH se bornait d’ailleurs à préciser
que la peine capitale « prononcée par un trib et sanctionnant un délit prévu par la loi », ne
constituait pas une violation du droit à la vie. Et de même, le PIDCP rédigé en 1966
n’interdisait pas non plus la peine de mort pour les crimes les plus graves pour les Etats
signataires ayant formulé une réserve en ce sens.

Mais progressivement, sous l’effet d’une évolution des consciences, les diff protocoles
additionnels, de droit international et de droit euro, sont venus compléter les textes originels
et affirmer une incompatibilité entre le droit à la vie et la peine capitale. En droit
international, cette volonté abolitionniste s’est manifestée dans le deuxième protocole se
rapportant au PIDCP du 15 déc. 1989 dont l’art. 1 prévoit « qu’Aucune personne relevant de la
J° d’un Etat partie au présent protocole ne sera exécutée ». Puis en Europe, cette volonté a
d’ab été traduite dans le protocole 6 à la C°EDH du 28 avril 1983 qui aboli la peine de mort en
temps de paix, celle-ci étant autorisée en temps de guerre. C’est véritablement avec le
protocole 13 du 3 mai 2002 que la Convention vient interdire la peine capitale en toutes
circonstances. Son article 1er est d’ailleurs explicite en énonçant que « La peine de mort est
abolie. Nul ne peut être condamné à une telle peine ni exécuté. ».

C’est donc dans cette même logique abolitionniste, qu’en France, à partir des années 70, la PDM
est de moins en moins pratiquée avant d’être finalement abolie le 9 oct. 1981 à l’initiative de
Robert Badinter, nommé garde des sceaux après avoir été l’avocat de l’abolition. La France
signe par ailleurs les différents protocoles aux textes européens et internationaux consacrant
l’abolition de la peine capitale. Toutefois, cette volonté de prolonger l’abolition législative par
une abolition conventionnelle s’est heurtée à l’obstacle de la conformité de ces différents
protocoles à la C°. Si les protocoles à la C°EDH ont été déclarés conformes à la C°, le CC°el en
a par contre jugé différemment pour le second protocole au PIDCP, posant le pcp de
l’abolition de la PDM en ttes circonstances.

Dans sa décision du 13 oct. 2005, le CC°el considère en effet que dans la mesure où ce protocole
ne comportait aucune faculté de dénonciation par les Etats signataires, il était par là même
contraire aux conditions essentielles d’exercice de la souveraineté nationale en impliquant
une abolition irrévocable. La ratification du protocole de NY supposait donc une rév° de la C°,
ce qui a conduit à l’adoption de la loi C°elle du 23 fév. 2007 qui est venue ajouter l’art. 66-1 à
la C°. Il dispose ainsi très clairement que « Nul ne peut être condamné à la peine de mort ».
Mais là encore, cette insistance du CC°el sur la nécessité de préserver la souveraineté nat
traduit aussi le fait qu’historiquement, la peine de mort, et plus largement le droit à la vie,
sont perçus comme une prérogative régalienne de l’Etat.

Mais dans sa rédaction, l’art. 2 de la C°EDH consacre certes le droit à la vie, mais celui-ci n’est pas
absolu dans son principe dans la mesure où il prévoit également l’ens des cas dans lesquels il
est possible de lui apporter des restrictions. Dans son arrêt Mac Cann c. RU, la Cour avait
d’ailleurs explicitement énoncé « qu’il faut garder à l’esprit que l’article 2 garantit non
seulement le droit à la vie », mais il expose aussi « les circonstances dans lesquelles infliger la
mort peut se justifier ».

Donc, si le droit à la vie fonde bien l’interdiction des exécutions arbitraires, dans la définition que
lui donne la Cour euro, dans certaines circonstances très particulières, les Etats peuvent y
déroger. Cela peut paraitre paradoxal étant entendu que d’un côté, la Conv° classe le droit à
la vie parmi les droits réputés indérogeables, et d’un autre côté, elle lui donne aussi une déf°
relative. En d’autres termes, même s’il est encadré par le droit, le droit à la vie peut être
tempéré dans son pcp par les nécessités du maintien de l’ordre et les activités militaires.

S’agissant d’abord de la conciliation entre maintien de l’ordre et droit à la vie, cela pose
évidemment la q° des violences policières qui constituent encore plus à l’heure actuelle un
sujet sensible. D’ailleurs, le rapport de l’année 2020 de l’Inspection générale de la police en
atteste, celui-ci faisant état de 32 morts et 78 blessés par les forces de l’ordre.

En la matière, l’apport de la jp euro est déterminante dans la mesure où la Cour exerce un


contrôle strict des hypothèses dans lesquelles le recours à la force peut s’avérer meurtrier
sans enfreindre l’art. 2 de la Conv° puisqu’elle exige la preuve du caractère absolument
nécessaire du recours à la force. Autrement dit, elle applique un critère de nécessité
maximale, plus strict que celui qui est normalement en vigueur dans sa jp, de manière à
examiner si la violence employée par les forces de l’ordre est bien proportionnée à la menace
existante.

S’agissant du cas particulier de la France, on peut donc légitimement se demander si la pratique


des forces de l’ordre est ou non en conformité avec les exigences de la Cour euro. Au regard
de la loi du 28 février 2017 relative à la sécurité pq, on remarque que les conditions et les
procédés de recours à la force par la police nat ont été alignés sur le régime autrefois
applicable aux gendarmes. Mais tout en rappelant les exigences de nécessité absolue et de
stricte proportionnalité, elle a aussi élargi les cond° dans lesquelles il est possible pour les
forces de l’ordre d’utiliser leur arme, en permettant d’ouvrir le feu après sommations, pour
contraindre un fugitif à s’arrêter. Donc, si autrefois, la légitime défense était entendue
strictement, désormais on remarque qu’elle a été élargie à des hypo de délit de fuite,
lorsqu’un suspect est susceptible de perpétrer des atteintes à la vie ou à l’intégrité physique.

La Cour euro a alors été amenée à se prononcer sur la compatibilité de ce régime avec le droit à
la vie, et elle a en l’occurrence souligné le caractère pbique de la possibilité reconnue aux
forces de l’ordre de recourir à une arme à feu à l’encontre d’une pers en fuite. Dans un arrêt
du 17 avril 2014, Guerdner c. France, elle considère en effet que le but légitime d’effectuer
une arrestation régulière ne peut justifier de mettre en danger des vies humaines qu’en cas
de nécessité absolue. Elle estime en effet qu’en pcp, cette nécessité ne peut exister lorsque
l’on sait que la personne qui doit être arrêtée ne représente aucune menace pour la vie ou
l’intégrité phys de quiconque et n’est pas soupçonnée d’avoir commis une infraction à
caractère violent. En l’espèce, un homme avait été exécuté par balle par un gendarme alors
qu’il tentait de s’évader des locaux dans lesquels il avait été placé en garde à vue. Par cet
arrêt, la Cour avait ainsi condamné la France pour violation de l’art. 2 de la Conv°, considérant
que les conditions n’étaient pas réunies pour que le gendarme ouvre le feu de cette manière.

C’est dans ce contexte que de nombreuses associations de protection des droits de l’Homme ainsi
que la Commissaire aux droits de l’Homme du Cons de l’Europe se sont inquiétées de
l’émergence d’une forme de « brutalisation du maintien de l’ordre » par l’intermédiaire des
techniques policières utilisées pour assurer ce maintien. De la même manière, des
interrogations ont alors émergé quant au respect du critère de « nécessité absolue »
conditionnant en pcp le recours à la force pq.

Mais malgré tout, les débats existants sur cette pbique et sur la compatibilité entre l’utilisation
d’armes létales et le respect du pcp du droit à la vie n’ont pour l’heure pas donné de réponse
de la part des pouvoirs publics, puisque la responsabilité des forces de l’ordre en cas d’usage
excessif de la force est encore relativement limitée. Comme le relève la doctrine, en matière
d’usage abusif de la force par les gendarmes et policiers, les enquêtes sont anormalement
longues, les poursuites peu nombreuses, et les condamnations encore plus rares.

S’agissant ensuite de la question de la conciliation du droit à la vie avec le recours à la force dans
le cadre des opérations militaires, là encore, il est clair que les situations de conflits armés
rendent difficiles l’appli° des critères établis par la Cour euro.

En droit interne, le CE recours alors svt à la théorie des actes de gvrt pour refuser d’examiner la
licéité des décisions militaires, et plus généralement le JA considère que, par nature, les
opérations militaires ne sont pas susceptibles d’engager la responsabilité de l’Etat, y compris
sur le fondement de la rupture d’égalité devant les charges publiques. Bien sûr, cela ne
signifie pas que les opérations militaires échappent à tout contrôle du juge puisque
l’intervention des forces mil fr à l’étranger doit se faire dans le respect du drt international
des conflits armés et du drt interne au regard des dispo° du Code de la défense et du Cpén.

De la même manière, on peut ajouter que le droit à la vie tel que défini par la Cour européenne
impose également aux Etats de ne pas mettre volontairement en danger la vie d’autrui, en
refusant toute extradition d’un étranger vers un pays où il risquerait la PDM. Sur ce point, la
Cour euro dispose d’ailleurs d’une jp bien établie qui l’a amené à condamner la France, dans
un arrêt du 30 mai 2013, Rafaa c. France, pour ne pas avoir exclu de renvoyer au Maroc, un
militant de la cause indépendantiste sahraouie, alors qu’il risquait d’ê soumis à la torture.
TR° : Quoi qu’il en soit, même si des interrogations persistent quant à la légitimation du recours à
la force pour provoquer la mort d’un individu et sa conciliation avec le droit à la vie garantit
par la C°EDH, il n’en demeure pas moins qu’en France, le droit à la vie est au fondement de
l’interdiction des exécutions arbitraires, à l’instar de la PDM. Mais à cette obligation négative
de ne pas soumettre les individus à des exécutions arbitraires, le pcp du droit à la vie est aussi
venu imposer à l’Etat, une protection de la vie dès son commencement (B).

B) Un droit à la vie imposant une protection de la vie dès son commencement

Il est indéniable que pour assurer une garantie efficace du droit à la vie, il ne s’agit pas seulement
pour l’Etat de ne pas porter arbitrairement atteinte à la vie des individus, il s’agit également
de mettre en œuvre les moyens d’assurer une véritable protection de la vie.

Là encore, la Cour euro a un rôle déterminant, et certains auteurs soutiennent même qu’elle a
opéré une véritable réécriture de l’article 2 de la Conv° par sa jp. Le point de départ de cette
jp créatrice a certainement été l’arrêt LCB c. RU du 9 juin 1998 dans lequel elle a souligné
l’oblig° incombant à l’Etat de « prendre les mesures nécessaires à la protection de la vie des
pers relevant de sa J° ». En l’espèce, l’affaire était relative à l’exposition d’un militaire à des
rayonnements le soumettant à un risque important de contracter une leucémie. C’est ce qui a
conduit la Cour a affirmer cette obligation à la charge de l’Etat de prendre des mesures
destinées à préserver la santé des personnes.

Mais cette nouvelle obligation de « protéger la vie » s’est aussi manifestée dans d’autres
domaines, notamment concernant la protection des personnes placées en GAV par les forces
de l’ordre, ou la prévention des risques sanitaires vis-à-vis par exemple des risques pesant sur
la santé publique.

En réalité, cette obligation imposée par la Cour euro, et donc traduite en droit positif, a fini par
être envisagée comme une obligation gé de sécu des pers que la Cour rattache au drt à la vie.
Elle a ainsi pu mettre en cause l’absence de mesures de sécu destinées à empêcher l’accès à
une zone où étaient posées des mines anti personnelles, ou à affirmer qu’il revenait aux Etats
de garantir la sécurité des pers dans les espaces publics.

Cette conception très large des obligations positives pesant sur les pouvoirs publics du fait des
exigences posées par le drt à la vie a d’ailleurs sensiblement influencé la jp adm. Dans son
ordo du 13 août 2013, Commune de Saint Lieu, le CE a ainsi pu juger que la carence de
l’autorité adm devant les attaques de requins sur le littoral de la Réunion portait atteinte au
droit au respect de la vie.

Et progressivement, la portée de l’art. 2 s’est considérablement élargie pour s’appliquer, non plus
seulement à l’individu dans ses relations avec la puiss pq, mais aussi aux relations
interindividuelles. Le droit à la vie ne protège dc plus seulement l’ind contre la puiss pq, il la
contraint aussi à lui assurer une protection contre les autres pers privées.

Et sur ce point, la Cour euro considère que les Etats doivent non seulement mettre en place une
législation pénale concrète pour protéger la vie, mais il se doivent aussi de prendre des
mesures d’ordre pratique, pour protéger la vie des ind contre les menaces dont elle peut faire
l’objet. C’est ainsi par exemple que le manque de diligence des autorités policières vis-à-vis
des violences domestiques peut être sanctionné par la Cour euro sur le fondement de l’art. 2.
Toutefois, la Cour considère légitimement que ces oblig° qu’elle impose aux Etats ne sont que
des oblig° de moyen et non de résultat. S’agissant toujours de l’exemple de la protection en
matière de violences domestiques, c’est ce qui l’a amené dans un arrêt du 15 juin 2021, Kurt
c. Autriche, a considéré, malgré le fait qu’en l’espèce un enfant avait été tué par son père,
qu’aucun manquement n’était imputable à l’Etat puisque toutes les diligences requises
avaient été accomplies par les autorités de police. En définitive, seules des circonstances
exceptionnelles sont susceptibles d’entrainer la responsabilité de l’Etat. D’ailleurs en France,
le JA procède à une interprétation similaire en considérant que le droit à la vie inclut celui de
recevoir les traitements et les soins les plus appropriés à son état de santé, mais qu’il revient
aux médecins d’apprécier la pertinence des traitements et des soins à donner. Au final, on
comprend aussi à travers la jp européenne, que la vie est entendue dans un sens très large,
elle ne se limite pas à la vie biologique, mais le tout de l’existence, et c’est en ce sens que le
droit à un environnement sain ou le droit à sécurité sanitaire et de sécurité générale relèvent
également de cette acception large du droit à la vie.

Mais la reconnaissance du droit à la vie a aussi impliqué de nombreuses q° relatives aux droits à
la procréation ou au contraire à ne pas procréer. La question s’est aussi posée de savoir si le
droit à la vie comprenait également un droit de naitre ?

S’agissant d’abord de la procréation, elle est protégée par le droit au respect de la vie privée et
familiale protégé par l’art. 8 de la Conv° et dont la Cour euro se fait la garante en
sanctionnant sévèrement les obstacles à la procréation. A titre d’illustration, l’affaire Csoma
C. Roumanie que la Cour euro avait jugé le 15 janv. 2013 est révélatrice de cette idée. En
l’espèce, la requérante se plaignait de ne plus pouvoir avoir d’enfants à la suite de graves
erreurs médicales, et la Cour a décidé d’en conclure à une violation de l’art. 8 en raison
notamment du fait que la requérante n’avait pas été impliquée dans le choix des traitements
qui lui furent appliqués et qu’elle n’avait pas été informée correctement des risques
inhérents à ces traitements. De la même manière, dans son arrêt N.B c. Slovaquie où il était
q° d’une requérante qui alléguait avoir été stérilisée dans un hôpital public en Slovaquie sans
avoir donné son consentement, la Cour en a déduit la violation de l’art. 3 et 8 de la Conv°.

De plus, toujours dans cette perspective du droit à la procréation et donc du droit aussi du droit à
naître, le recours à la procréation médicalement assistée (PMA) permet aujourd’hui de
résoudre les problèmes de stérilité. Pourtant, en France, jusqu’en 1988, aucun établissement
de santé n’était habilité par la loi à pratiquer une PMA. C’est par deux décrets du 8 avril 1988
qu’un régime d’autorisation préalable est instauré pour exercer la PMA. Puis dès 1973, des
centres spécialisés commencent à pratiquer deux types d’insémination artificielle :
l’insémination artificielle avec sperme du conjoint (IAC) et celle avec sperme de donneur
(IAD). Le premier type d’insémination ne pose en réalité aucune difficulté jique particulière,
hormis l’insémination post mortem qui a lieu après le décès du mari, laquelle a été interdite
en France par la loi la loi du 29 juillet 1994.

En revanche, de véritables pb éthiques se sont posés sur la q° de l’insémination artificielle avec


donneur de sperme dans la mesure où le parent biologique n’est pas jiquement identifié.

Concernant le don de gamètes, la Cour européenne ne condamne pas les États qui ne le
permettent pas, elle considère néanmoins que l’interprétation de la Conv° par les Etats doit
évoluer avec les progrès scientifiques, et s’appliquer à la lumière des circonstances actuelles,
notamment sur des q° comme la procréation artificielle qui sont en perpétuelle évolution. En
France, la loi bioéthique du 29 juillet 1994 modifiée par les lois du 6 août 2004, du 7 juillet
2011 et du 2 août 2021 vient ainsi réglementer ce type d’insémination, et en conformité avec
le principe d’indisponibilité du corps humain, le don est à titre gratuit.
Et si elle était au départ réservée aux couples hétérosexuels, la loi du 2 août 2021 est venue
étendre PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires d’autant plus qu’elle
permet également de lever l’anonymat du don de gamètes pour les donneurs consentants,
permettant aux enfants nés de ce type de don d’avoir accès à leur origine à leur majorité.
Mais même si le donneur n’a pas souhaité que son anonymat soit levé, il est en revanche
contraint de consentir à la communication de données non-identifiantes, telles que l’âge, les
caractéristiques physiques, ou la motivation du don.

Un couple peut également envisager le recours à une mère porteuse, mais cpdt, en France, les
conv° de GPA sont pour le moment illicites, tel que le consacre l’art. 16-7 du Cciv introduit
par la loi bioéthique du 29 juill. 94 et selon lequel « toute convention portant sur la
procréation ou la gestation pour le compte d'autrui est nulle ». Pour autant, il est possible
qu’une révision des lois de bioéthique intervienne pour revenir sur cette interdiction
puisqu’une partie de la classe pol y semble ajd favorable du fait de l’expatriation de plus en
plus importante de couples vers des pays qui légalisent cette pratique. Cela est d’autant plus
envisageable que, depuis la condamnation de la France par la Cour euro, la transcription à
l’état civil des enfants issus d’une convention de mère porteuse à l’étranger est admise. De ce
fait, il n’y a en réalité qu’un pas entre la reconnaissance de ces enfants à l’état civil français et
la légalisation de la convention de GPA.

Toutes ces problématiques s’inscrivent donc aussi dans la reconnaissance du droit à la vie en ce
qu’elles impliquent un droit à la procréation dont l’enjeu est celui de la naissance et donc
d’un droit à naître. D’ailleurs la réalité est parlante puisqu’en 2020, on est arrivé à un total de
400.000 enfants conçus par FIV depuis 1982.

De la même manière, le droit de ne pas procréer garanti par la reconnaissance de l’IVG, pose
aussi la q° du droit à la vie, et en l’occurrence du droit à la vie de l’embryon et du fœtus. Ajd
encore, le commencement véritable de la vie fait tjrs débat si bien que, dans certains système
jiques, l’embryon peut-être considéré comme une pers humaine, alors que dans d’autres, le
point de départ de la vie commence à partir de la naissance. Au niv européen l’art. 2 de la
Conv° euro n’apporte pas de grandes précisions sur ce point dans la mesure où il se limite à
prévoir le droit de toute personne à la vie sans préciser concrètement quand débute la vie.
Dans un arrêt du 8 juill. 2004 Vo c. France, où il était q° en l’espèce d’une erreur médicale qui
avait entrainé le décès d’un fœtus, étant donné que le droit français empêche de condamner
un médecin pour homicide involontaire, la Cour euro devait répondre à la q° de savoir si
l’embryon pouvait se voir attribuer la qualité de personne au sens de l’art. 2 de la Conv°. Or,
elle considéra « qu’il n’est ni souhaitable ni même possible actuellement de répondre dans
l’abstrait à la question de savoir si l’enfant à naître est une personne au sens de l’article 2 de
la Convention ». Il revient donc à chaque Etat de juger du point de départ de la vie et de
l’appartenance ou non du fœtus à l’espèce hum ce qui pose forcément la q° de la conciliation
entre le droit à la vie et l’avortement dans les pays où il est autorisé.

En France, la loi du 31 juillet 1920 en vigueur jusqu’en 1975 réprimait très sévèrement
l’avortement. Mais cette interdiction de l’IVG ayant favorisé les avortements clandestins, le
législateur est donc intervenu pour encadrer cette pratique et améliorer la situation des
femmes désireuses d’avorter. La loi Veil du 17 janvier 1975 est ainsi venue dépénaliser
l’avortement jusqu’à la dixième sem de grossesse en envisageant l’hypothèse de l’IMG
lorsque qui répond à une situation médicale, et l’IVG qui relève de la pure convenance de la
femme enceinte. Mais depuis la loi du 02 mars 2022 visant à renforcer le droit à l’avortement,
le délai légal pour recourir à une IVG a été porté à 14 semaines. Toutefois, en cas de danger
pour la santé de la mère, ou de malformation de l’enfant, une IVG reste possible sans
condition de délai. De plus, la loi bioéthique du 2 août 2021 permet également l’interruption
volontaire partielle d’une grossesse multiple en cas de mise en péril de la santé de la femme,
des embryons ou des fœtus.

Et par ailleurs, depuis la loi du 28 décembre 1988, la pilule abortive a été mise sur le marché, et
elle permet un avortement médicamenteux dans les 5 premières semaines de grossesse.
C’est ce qui la distingue de la pilule du lendemain qui constitue un moyen de contraception si
elle est prise dans 3 jours suivant le rapport non protégé.

Quoi qu’il en soit, cela atteste du fait que la contraception comme l’avortement sont ajd acquis
en France, mais malgré tout, les débats entourant la q° du point de départ de la vie sont tjrs
d’actualité puisque certains plaident pour une protection jique du fœtus. Pourtant, le
Parlement a tjrs refusé d’attribuer une qualité juridique au fœtus, et au regard de la jp, alors
que les cours d’appel ont svt essayé de qualifier le décès du fœtus provoqué
accidentellement comme un homicide volontaire, la Cour de cassation l’a tjrs refusé sur le
fondement du pcp de la légalité des délits et des peines. Par conséquent, il est possible de
considérer que le droit français ne reconnait pas le droit de naître au profit d’enfants qui ne
sont pas encore nés. Mais en France, cela n’est pas considéré comme une atteinte au droit à
la vie, justement parce-que notre droit positif n’envisage pas l’enfant à naître comme une
personne.

TR° : En définitive, il apparait ainsi que le droit à la vie demeure une valeur fondamentale à
l’échelle des droits de l’Homme et dont la Cour euro se fait largement la garante. Il devient
alors d’autant plus difficile d’évoquer la possible reconnaissance d’un droit à la mort, le droit
étant par pcp protecteur de la vie. Pourtant, même si la reconnaissance d’un droit à la mort
est loin d’être d’actualité, la réprobation par le droit positif d’un droit à mourir ne demeure
pas absolue en dépit du pcp du droit à la vie (II).

II) Une réprobation non-absolue par le droit positif d’un droit à mourir en dépit du pcp du droit
à la vie

Chapeau : Le caractère non-absolu de la réprobation d’un droit à mourir par le droit positif se
manifeste par le fait qu’il existe en France un droit à se donner volontairement la mort
indirectement reconnu (A) atténué par la prohibition du droit de donner volontairement la
mort à autrui (B).

A) Un droit à se donner volontairement la mort indirectement reconnu

La lecture de l’article 16 du Cciv ne fait référence qu’à la protection de l’être humain dès le
commencement de sa vie sans envisager la q° de la mort, et l’article 16-1-1 ne s’intéresse qu’à
la protection de la personne après son décès en posant le pcp du respect du cadavre, mais la
mort en tant que telle n’est pas traitée. Légitimement, on peut donc se demander si cette
revendication d’un droit à mourir est susceptible ou non d’être juridiquement entendue.

En France, le droit considère que dans la mesure où la personne est la seule à disposer d’une
relation des plus intimes avec son corps, elle est donc libre de décider de se donner la mort
par soi-même. Autrement dit, en drt fr, tte personne a le droit de se donner volontairement
la mort étant entendu que le suicide ne fait pas l’objet d’une répression pénale. Pourtant,
cela n’a pas toujours été le cas puisque sous l’Ancien rég, il était fréquent de faire comparaitre
une pers qui avait tenté de se suicider, voire de condamner post mortem une pers qui s’était
suicidée, de manière à la priver de sépulture. L’ensemble des sanctions pénales relatives au
suicide ont véritablement disparu avec l’instauration du Code pénal de 1810 dans l’idée qu’il
ne revenait pas à l’Etat de condamner une décision intime ayant poussé un ind à mettre ou à
tenter de mettre fin à ses jours.

Depuis cette date, le suicide ne fait donc plus l’objet d’une qualification pénale, et plus
tardivement, au début des années 70, la chambre crim est venue confirmer cette situation
dans arrêt du 23 avril 1971 où en l’espèce, il s’agissait de viser la complicité de celui qui avait
laissé se suicider la personne. A cette occasion, la Cour a considéré que l’art. 63-1 ancien du
Cpén, concernant l’assistance à personne en péril, ne s’appliquait pas au suicide qui n’est ni
un crime, ni un délit. Dans un arrêt du 3 janvier 1973, elle a ainsi réaffirmé cette position,
allant alors jusqu’à reconnaitre le droit pour une personne de ne pas suivre les prescriptions
d’un médecin en absorbant une quantité très importantes de somnifères qui lui avaient été
prescrits. De la même manière d’ailleurs, au nom du pcp d’inviolabilité, un patient peut tjrs
refuser tous les traitements et soins proposés par son médecin. L’art L. 1111-4 du CSP dispose
ainsi clairement que « Toute personne a le droit de refuser ou de ne pas recevoir un
traitement. ». Un médecin a donc l’obligation de respecter la volonté de son patient à partir
du moment où celui-ci a été informé des csqs de ses choix et de leur gravité. Pour autant, ce
n’est pas parce-que le suicide ne constitue pas une infraction pénale en France, qu’il faut en
déduire la reconnaissance d’un droit au suicide, d’une part, parce-que le droit français et le
respect de l’ordre public ne peuvent affirmer l’existence d’un tel droit, et d’autre part parce-
que le droit limite cette liberté individuelle lorsque le suicide va au-delà de l’action isolée de
la pers. C’est notamment ce qui explique que les J° adm sanctionnent parfois les A°
pénitentiaires lorsqu’un détenu en vient à se suicider sur la base d’un défaut de vigilance. Il
en va d’ailleurs de même quant à la responsabilité des établissements de santé qui se doivent
de prendre toutes les précautions nécessaires pour prévenir et éviter tout acte suicidaire.

Au plan européen, la Cour euro reste fidèle à sa volonté de protéger en priorité le droit à la vie en
incitant les Etats à protéger les personnes contre le risque suicidaire, notamment dans les
hypothèses de garde à vue ou de de détention qui offrent un cadre susceptible de pousser les
individus au suicide.

Toutefois, même si elle exige qu’une protection toute particulière soit réservée au droit à la vie, il
n’en demeure pas moins qu’elle reconnait une certaine prérogative de l’individu sur lui-
même, à travers la notion de l’autodétermination qui a émergé à l’occasion de l’arrêt Pretty c.
RU du 29 avril 2002. En l’espèce, une ressortissante britannique atteinte d’une maladie
incurable avait demandé aux J° britanniques de pouvoir bénéficier d’une assistance à la mort
avec l’aide de son mari ou du personnel médical. Or, cette demande de suicide assisté ne lui a
pas été accordée par les juges nationaux, ce pk° elle s’est alors tournée vers la Cour euro en
se fondant sur l’art. 2 de la Conv° sur la base de l’idée qu’il existe un droit à la mort comme
corollaire du droit à la vie.

De plus, celle-ci mettait en avant l’idée d’une obligation à la charge des Etats d’aménager le droit
interne pour faciliter la reconnaissance du droit à la mort comme un droit s’inscrivant dans
un pcp général d’autodétermination des pers sur leur corps. Ttefois, la Cour a débouté la
requérante, en lui refusant à la fois un droit à l’autodétermination, que la reconnaissance
d’un droit à la mort. Cette jp n’a en réalité rien d’étonnant dans la mesure où, en la matière,
la Cour a constamment mis l’accent sur l’obligation à la charge des Etats de protéger la vie. Ce
faisant, il était plutôt prévisible qu’elle ne soit pas convaincue par l’idée que le droit à la vie
garanti par l’art. 2 puisse s’interpréter comme comportant un aspect négatif, et en
l’occurrence, un droit à la mort. De la même manière, le droit à la vie ne saurait s’interpréter
comme créant un droit à l’autodétermination qui donnerait également à tout individu le droit
de choisir la mort plutôt que la vie.

Mais la Cour euro considère en rev que l’autonomie perso reflète un pcp qui sous-entend
l’interprétation des garanties de l’art. 8 de la Conv°. A partir de l’art. 8 de la Conv°, elle
reconnait donc le droit de tout ind à pouvoir opérer de véritables choix sur son propre corps,
y compris le droit à pouvoir s’adonner à des pratiques dangereuses voire potentiellement
mortelles pour la personne. Pour la requérante de l’affaire Pretty, elle lui reconnait donc le
droit d’éviter de subir ce qui constitue pour elle, une fin de vie indigne et pénible. Par contre,
concernant la q° spé du drt à l’autodétermination dont l’enjeu est celui de la mort de la
personne, la Cour renvoie généralement les requérants vers la législation de leur Etat.

Cette analyse a ensuite été réaffirmée par un arrêt du 20 janv. 2011, Haas c. Suisse. Les faits de
l’espèce étaient différents puisque le requérant n’était pas au stade terminal d’une maladie
incurable, mais souffrait d’une pathologie maniaco-dépressive sévère. Il avait ainsi
revendiqué auprès d’asso°, le droit à bénéficier d’une assistance médicale au suicide, laquelle
lui avait été refusée tant par les asso° qu’il avait sollicité, ainsi que par le Trib fédéral. Il s’est
donc tourné en dernier recours vers la Cour euro en évoquant la nécessité pour lui de
recourir à un suicide assisté au nom de la protection de sa dignité. Elle réfute toutefois le fait
que la dignité de la fin de vie puisse entrer dans le champ de de l’art. 2 de la Conv°, en
reconnaissant par contre au visa de l’art. 8 de la Conv°, la possibilité pour les individus de
choisir de quelle manière et à quel moment ils souhaitent que vie prenne fin. Mais elle
conditionne par contre cette faculté à une décision de l’individu qui soit prise librement et en
connaissance de cause, tout en mettant en balance ce droit avec le devoir pour les Etats de
protéger les individus.

TR° : Mais si le droit positif français vient indirectement garantir le droit à tout individu de se
donner volontairement la mort si cet acte relève d’un choix personnel de l’individu, bien
souvent, les aspects pratiques d’un tel choix suppose l’intervention d’une tierce personne
pour aider sa mise en œuvre. Or, si se donner la mort par soi-même n’est pas réprimé, la
provocation ou l’aide au suicide ne sont pas compris dans cette absence de répression. Il
existe en effet en France, une prohibition du droit de donner volontairement la mort à autrui
(B).

B) Une prohibition du droit de donner volontairement la mort à autrui

En France, le droit admet que la personne puisse par elle-même procéder à un acte suicidaire. En
revanche, toutes les personnes ayant participé à ce suicide ne sont pas protégées dans la
mesure où seule la personne peut disposer par elle-même de son corps. C’est ce qui explique
dans l’arrêt Pretty c. RU, que la Cour euro ait précisé à propos de la patiente désireuse d’en
finir avec la vie, que l’art. 2 de la Conv° ne conférait pas un droit à mourir « que ce soit de la
main d’un tiers ou avec l’assistance d’une autorité publique ».

Par csqt, elle a en l’espèce considéré que l’art. 3 de la Conv° relatif à l’interdiction de la torture ne
fait peser aucune oblig° positive sur l’Etat défendeur « de prendre l’engagement de ne pas
poursuivre le mari de la requérante s’il venait à aider son épouse à se suicider (…) ».
Le droit positif consacre donc même logique en sanctionnant l’intervention d’un tiers dans l’aide
qu’il pourrait apporter au suicide d’une autre personne. En termes purement jique cette
solution se justifie dans la mesure où les tiers se doivent de respecter le corps d’autrui en
appli° du pcp d’inviolabilité du corps humain énoncé par l’art. 16-3 du Cciv. En toute logique,
le droit de donner la mort à autrui, même si celui-ci est consentant, se heurte donc
fondamentalement à nos principes et nos valeurs tournés vers la protection de la vie.

Malgré tout, en matière médicale, le droit français insiste à la fois sur l’interdiction de donner la
mort, mais aussi sur le droit dont dispose chaque patient à ne pas souffrir. C’est ce qui
découle de la loi Leonetti du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie,
retouchée par la loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016 créant de nouveaux droits en faveur
des malades et des personnes en fin de vie. C’est ainsi que l’euthanasie est au cœur de cette
pbique. Concrètement, ce terme n’a pas véritablement de déf jique, et il n’est véritablement
utilisé que pour envisager les actes consistant à provoquer la mort d’animaux dangereux et
errants, comme à l’article L. 211-11 du Code rural et de la pêche maritime ou l’art. 131-21-1
du Code pénal. De plus, les déclinaisons de la notion sont très nombreuses puisque l’on
entend svt parler d’euthanasie active, passive, ou indirecte, ce qui contribue à entretenir le
flou qui entoure cette notion qui vise à désigner l’ens des pratiques consistant à mettre fin à
la vie d’une personne atteinte d’une maladie grave ou incurable pour soulager ses
souffrances. Or, l’al 2 de l’art R. 4127-38 du CSP pose un interdit absolu en la matière en
énonçant que le médecin « n’a pas le droit de provoquer délibérément la mort ». Et si cet
agissement devait avoir lieu, il pourra donc être pénalement sanctionné car constitutif d’une
infraction pénale. De plus, la maladie en elle-même constitue une circonstance aggravante,
comme le précise notamment l’art 221-4 troisièmement du Cpén qui vise l’infraction
commise « Sur une personne dont la particulière vulnérabilité (…) est apparente ou connue
de son auteur ».

Malgré tout, les médecins bénéficient d’une irresponsabilité dès lors qu’ils agissent sous la
protection de la loi. L’al 1er de l’art. 122-4 du Cpén dispose à ce titre que « N'est pas
pénalement responsable la personne qui accomplit un acte prescrit ou autorisé par des
dispositions législatives ou réglementaires. ». Seul le législateur peut ainsi changer la donne
en la matière en venant autoriser les médecins à pratiquer de tels actes. C’est donc la loi
Leonetti qui est venue fixer la frontière entre le licite et l’illicite en appréhendant plusieurs
situations complexes. Elle est notamment venue apporter des solutions qt à la situation d’un
patient pour lequel le maintien des traitements ne constitue qu’un prolongement artificiel de
sa vie. Sur ce point, depuis sa première version, la loi Leonetti vient interdire l’acharnement
thérapeutique que les textes appellent « l’obstination déraisonnable ».

De plus, le nouvel art. L. 1110-5-1 du CSP issu de la loi du 2 février 2016 fait écho à cette
interdiction en énonçant que les traitements et les soins d’un patient « ne doivent pas être
mis en œuvre ou poursuivis lorsqu'ils résultent d'une obstination déraisonnable (…) ».

De ce fait, le législateur vient autoriser les praticiens à arrêter, suspendre, ou ne pas mettre en
œuvre des actes médicaux qui constitueraient la manif° d’un acharnement thérapeutique.
Par csqt, lorsque le personnel médical est arrivé au bout de sa mission thérapeutique, soit le
patient peut exprimer sa vol d’arrêter les traitements, soit il est hors d’état de manifester sa
vol, et dans ce cas, une procédure particulière est organisée par les textes. La décision
d’arrêter les traitements peut ainsi être prise après que la personne de confiance désignée
par le patient ou ses proches aient été consultés, ou par la lecture des directives anticipées
du patient s’il a pris soin d’en rédiger. Depuis la loi du 2 février 2016, ces directives anticipées
doivent d’autant plus être prises en compte qu’elles ont un caractère obligatoire pour les
soignants, et leur validité est désormais permanente, alors qu’elle était auparavant de trois
ans.

Mais bien évidemment, l’arrêt des traitements est ce qui conduira au décès du patient, et l’art. L.
110-5 aborde indirectement cette réalité en énonçant l’obligation du médecin de préserver la
dignité hum de son patient en mettant en place des soins palliatifs.

Mais parfois, des situations pbiques peuvent survenir lorsque le patient est hors d’état de
manifester sa volonté et que les membres d’une même famille ne se st pas mis d’accord sur la
q° de savoir si un arrêt des traitements doit ou non intervenir. C’est cette même situation qui
a innervé la fameuse affaire Lambert. Cet homme avait été victime d’un accident de la circu°
qui l’avait plongé dans un état le rendant totalement dépendant. L’équipe médicale avait alors
proposé l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation du fait de l’absence de l’amélioration de
son état. Mais la famille s’étant opposée quant à la question de l’arrêt des soins qui
permettaient le maintien artificiel de sa vie, l’affaire avait été portée devant les J° adm étant
donné que le patient était hospitalisé dans un hôpital public. Dans un arrêt rendu le 14 février
2014, le CE qui avait été interrogé sur la régularité de la procédure, avait commencé par
demander une expertise médicale complémentaire quant à l’état de M. Lambert au vu de la
complexité de l’affaire. Puis, suite aux rapports des experts, le 24 juin 2014, le CE rend alors
une décision dans laquelle il confirme la validité de la procédure d’arrêt des traitements, en
précisant notamment que « l’alim° et l’hydratation artificielles sont au nb des traitements
susceptibles d’être arrêtés lorsque leur poursuite traduirait une obstination déraisonnable.
On peut d’ailleurs remarquer sur ce point que le législateur a validé cette interprétation
puisque le nouvel art. L. 1110-5-1 du CSP issu de la loi du 2 février 2016 précise désormais en
son alinéa 2 que la nutrition et l’hydratation artificielles relèvent du champ d’appli° de cette
procédure d’arrêt des soins. Et se fondant sur les témoignages de l’épouse et de l’un des
frères du patient selon lesquels il avait clairement exprimé le souhait de ne pas ê maintenu
artificiellement en vie s’il se trouvait dans un état de grande dépendance, le CE estima alors
que le médecin, qui avait pris la décision d’arrêt des soins, n’avait pas fait une interprétation
inexacte des souhaits exprimés par le patient. Le CE conclut donc que toutes les cond° posées
par la loi Leonetti étaient réunies et que la décision d’arrêt des soins était légale.

La Cour euro a également eu à se prononcer sur la q°, et par un arrêt du 5 juin 2015, elle souligne
l’absence de violation du droit à la vie en cas de mise en œuvre de l’arrêt du CE. En effet, la
Cour étant favorable à laisser une certaine latitude aux Etats face à cette q°, elle souligne
pour le cas de la France, que la loi du 22 avril 2005 permet de guider de manière
suffisamment précise et claire les décisions du médecin dans une situation comparable à
celle de M. Lambert. Etant pleinement consciente de l’importance des pb soulevés par cette
affaire qui touche à des q° médicales, jiques et éthiques de la plus grde complexité, elle
rappelle ainsi que, dans les circonstances de l’espèce, il appartenait en premier lieu aux
autorités internes de vérifier la conformité de la décision d’arrêt des traitements par rapport
au drt interne et à la Conv°, et d’établir les souhaits du patient conformément à la loi nat. Le
rôle de la Cour dans cet arrêt n’a donc consisté qu’à examiner le respect par l’Etat de ses
obligations positives découlant de l’art. 2 de la Conv°. Elle d’abord considéré que le cadre
législatif prévu par le droit interne était conforme aux exigences de l’art. 2, tout comme le
processus décisionnel qui avait été mené en l’espèce. Elle est ainsi arrivée à la ccl° que la
présente affaire avait fait l’objet d’un exam approfondi où tous les pts de vue avaient pu
s’exprimer et où tous les aspects avaient été murement pesés.
Par csqt, le 6 juillet 2015, la Cour a fait savoir qu’elle rejetait la demande de révision de l’arrêt du
CE formée par les parents du patient. Suite à cet arrêt, trois procédures collégiales ont donc
été engagées pour décider l’arrêt des soins, dont la dernière le 9 avril 2018, mais elles ont
systématiquement été attaquées par les parents du patient qui ont également contesté dev la
Cass la nomination de sa femme comme tutrice légale.

Mais, par un arrêt du 8 décembre 2016, la 1ère chambre civ a rejeté leur recours, et surtout, dans
une ordo du 24 avril 2019, le CE est de nouv venu confirmer la légalité de la décision d’arrêt
des soins en estimant que le maintien de ces soins constituait « une obstination
déraisonnable » et que la volonté de M. Lambert de ne pas ê maintenu en vie dans cet état
était établie. Par csqt, dans un arrêt du 30 avril 2019, la Cour euro a réitéré son refus de la
demande des parents du patient visant à ce que la France suspende la décision d’arrêt des
soins.

Pour autant l’affaire ne s’est pas arrêtée là puisque le 3 mai 2019, les parents ont décidé de saisir
le Comité des drts des personnes handicapées, lequel a demandé à l’Etat fr de ne pas mettre
à exécution la décision d’arrêt des soins provisoirement, mais cette demande leur est refusée
par la France. Le TGI de Paris est alors saisi, mais dans sa décision du 17 mai 2019, il se
déclare incompétent pour ordonner à l’Etat de prendre les mesures demandées par le Comité
de l’ONU. Et de manière totalement inattendu, le 20 mai 2019, la CA de Paris a pris le contre-
pieds de cette solution en se déclarant compétente, considérant que l’Etat était l’auteur
d’une voie de fait. Mais logiquement, par un arrêt du 28 juin 2019, la Cour de cass° a cassé la
décision, constatant l’absence de voie de fait et l’inapplicabilité de l’art. 66 de la C°. Elle
rappelle en ce sens que selon le CC°el, seules les privations de liberté peuvent constituer une
atteinte à la lib ind, le droit à la vie n’entrant donc pas dans ce champ. Par csqt, elle souligne
que le refus de l’Etat d’ordonner le maintien des soins vitaux prodigués à M. Lambert ne
constituait pas une atteinte à la lib ind. C’est donc finalement suite à cette décision que la
procédure s’est clôturée après plusieurs années de lutte, M. Lambert décédant le 11 juill.
2019, neuf jours après l’arrêt de ses soins.

La longueur de cette affaire a ainsi souligné toute la complexité qui entoure la législation sur
l’euthanasie et la q° des drts du malade en fin de vie. Il en ressort ainsi que si l’euthanasie et
le suicide assisté sont illégaux, au travers de la q° des droits du malade en fin de vie,
l’euthanasie passive est en revanche tolérée. En effet, plutôt que de pratiquer un
acharnement thérapeutique sur un malade en fin de vie, la loi a légitimement fait le choix
d’autoriser le médecin à réduire ou arrêter le traitement d’un patient en fin de vie, même si
cela doit entraîner sa mort à plus ou moins court terme. De plus, la loi du 2 février 2016 est
aussi venue consacrer un pcp éthique de bienfaisance et de respect de la dignité humaine en
consacrant le droit de ne pas souffrir à l’al 2 de l’art. L. 1110-5 du CSP. Celui-ci énonce ainsi
que « Toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur. ».

Ce droit se traduit d’abord par un droit au décès sans souffrance. Autrement dit, lorsqu’un patient
ne peut pas exprimer sa volonté, et au titre du refus de l’obstination déraisonnable
mentionnée à l’art. L. 1110-5-1, dans le cas où un médecin décide d’arrêter un traitement de
maintien en vie, il doit alors mettre le patient sous sédation profonde et continue jusqu’à sa
mort, de manière à altérer son état de conscience. En outre, le droit ne pas souffrir implique
aussi le droit de vivre sans souffrance. A ce titre, l’art L. 1110-5-3 du CSP prévoit que « Toute
pers a le drt de recevoir des traitements et des soins visant à soulager sa souffrance (…) ».
Autrement dit, le médecin se doit de prévoir un ens de traitements analgésiques et sédatifs
pour répondre à la souffrance d’un malade en phase avancée ou terminale, même s’ils
peuvent avoir pour effet d’abréger la vie. Malgré tout, on comprend rapidement que ce droit
de vivre sans souffrance n’est finalement que le corollaire du droit au décès sans souffrance
comme l’indique l’al. 2 de l’art. L. 1110-5. Puis dans la mesure où les traitements visant à
soulager la douleur peuvent aussi avoir pour csq d’abréger la vie du patient, on comprend
également que la vol du législateur est avant tout d’éviter ou du moins limiter la douleur du
patient même si la mort s’ensuit. D’ailleurs, le CC°el qui avait été saisi d’une QPC à propos de
la loi du 2 février complétant celle 2005, avait été très clair sur la q°.

Dans sa décision du 2 juin 2017, il avait en effet considéré que les procédures d’arrêt des
traitements et de mise en place d’une sédation profonde et continue participait à la gestion
de la fin de vie. Pour lui, dans la mesure où la fin de vie relève aussi de la vie, il est donc
normal de réfléchir à la gestion de ce temps qu’il reste à vivre pour le malade, et d’y réfléchir
en termes de bienfaisance et de dignité hum. Il retient ainsi que le législateur n’a pas porté
d’atteinte inconstitutionnelle au pcp de sauvegarde de la dignité de la pers hum et de la lib
personnelle, du fait des garanties suffisantes assorties à la procédure.

En définitive, on remarque donc que ce n’est pas tant la recherche de la mort que le législateur
cherche à satisfaire, mais plutôt la recherche d’une mort digne, apaisée et sans douleur pour
le patient en fin de vie. Et la consécration du droit de ne pas souffrir ainsi que
l’accompagnement systématique de soins palliatifs que le médecin est obligé de mettre en
place devant un patient mourant tend ainsi à le prouver.

Mais malgré tout, le débat sur la question de l’euthanasie a été relancé à l’occasion des Etats
généraux de la bioéthique ouverts du 18 janvier au 7 juillet 2018, qui ont précédé
l’élaboration de la loi du 2 août 2021. Et parmi les thèmes envisagés à la consultation, on
retrouvait notamment toutes les q° sur la légalisation de l’assistance au suicide, et les
politiques d’accompagnement pour les malades en fin de vie. Mais finalement la q° de la fin
de vie n’a pas figuré au programme de la loi de 2021 qui n’y fait pas mention. Toutefois, le 19
janvier 2021, des députés avaient déposé une propo° de loi qui visait à affirmer le libre choix
de la fin de vie et un accès univ aux soins palliatifs en France. Cette propo° visait ainsi à créer
un drt à l’euthanasie pour les pers souffrant d’une pathologie incurable. Elle n’a finalement
pas pu être votée du fait de l’obstruction de son examen par les députés s’y étant opposés,
mais malgré tout, cela montre que la q° de l’euthanasie est tjrs au cœur de débats houleux
qui sont loin d’être clos.

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