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Droits de l’Homme et libertés publiques :


Polycopié Du prof Aicha

Introduction :
Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme,
les droits de l’Homme sont les droits inaliénables de tous les êtres
humains, quels que soient leur nationalité, lieu de résidence, sexe,
origine ethnique ou nationale, couleur, religion, langue ou toute autre
condition. Ces droits sont intimement liés, interdépendants et
indivisibles.

Les droits de l’Homme sont avant tout un concept philosophique, ce qui


implique que ces dits droits sont par nature inaliénables, sacrés, que
chaque être humain acquiert du seul fait de sa naissance.

Les droits de l’Homme se sont considérablement développés sur le plan


international et les Etats ne peuvent plus les violer impunément depuis
que la communauté internationale a développé des moyens
juridictionnels de poursuite des crimes contre l’humanité.

Ainsi, comme la définit le « Robert », la liberté est la situation de la


personne qui n’est pas sous la dépendance absolue de quelqu’un.

Donc on peut dire que la liberté est la faculté reconnue à l’Homme


d’agir de manière autonome, c’est un pouvoir d’autodétermination en
vertu duquel l’homme choisit son comportement personnel.

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Cependant, vu que l’Homme vit en société, la liberté de chacun doit


être conciliée avec celle des autres.

Ainsi, Les libertés publiques sont des libertés reconnues aux individus,
protégées par la loi, et garanties par l’Etat.

Mais ce qui rend publique une liberté, c’est précisément l’intervention


du pouvoir politique pour la reconnaître et l’aménager.

Et donc, les libertés ne sont donc dites « publiques » que si l’Etat


intervient, par une loi, pour les reconnaître et les aménager, et ce, quel
que soit l’objet de cette liberté.

En ce qui concerne le rapport entre Droits humains et libertés


publiques, il faut noter que les deux notions ne se situent pas au même
plan. En effet, la première relève du droit naturel tandis que la
deuxième relève du droit positif.

Cependant, leur contenu ne coïncide pas forcément : Si toutes les


libertés publiques sont des droits de l’Homme, tous les droits de
l’Homme ne sont pas des libertés publiques. Donc, les libertés publiques
sont des droits de l’Homme que les Etats consacrent dans leurs
législations. Les citoyens doivent en jouir sans entrave, mais dans le
respect dans la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs.

Développement des droits de l’Homme et des


libertés publiques :
• L’Antiquité :

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Il est difficile d’identifier avec précision les origines de la philosophie


des droits de l’Homme, puisqu’il s’agit d’une notion qui date depuis
l’antiquité voir même avant.

HAMMOURABI est le premier à être cité dans ce sujet, il a marqué


l’histoire du droit par son recueil des cas de jurisprudence des juges de
son époque dans un code comportant presque 300 décisions de loi et
de justice. L’antiquité grecque et romaine viennent après avec
différentes pensées de différents philosophes et auteurs en
l’occurrence celles d’Aristote, Platon, Cyniques, Cicéron etc.

Selon Platon, l’être humain jouit d’un droit provenant de sa nature


appelé le droit naturel, il précise aussi qu’il existe une nature universelle
de l’Homme que le monarque dans ses lois doit respecter.

Quant à Aristote, la justice reste la notion centrale de sa pensée, il y a


ce qui est juste et injuste par nature indépendamment du droit positif.
D’après sa pensée l’esclavage est justifié et les Hommes peuvent être
inégaux.

Cicéron vient s’appuyer sur l’apport d’Aristote en introduisant qu’il y a


une loi vraie, droite raison, conforme à la nature. A l’intérieur de
chaque être humain existe un libre arbitre par lequel il peut distinguer
ce qui est juste de ce qui est injuste et donc le droit puise son
fondement de la nature et non des conventions.

• Le Moyen Age :

Certes à l’Antiquité, on a définit les fondements des droits naturels,


malgré la divergence des conceptions, cependant ces droits n’étaient
pas toujours respectés par ceux qui détiennent le pouvoir. Ce n'est
qu'au 13ème siècle, en Angleterre, qu'on a limité les pouvoirs du
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monarque du fait que les droits de l'Homme ne pouvaient être


supprimés même par un roi.

Cette gloire était à l’occasion de l’élaboration de la Grande Charte de


Liberté « Magna Carta Libertatum », rédigée par les barons révoltés et
signée par le roi anglais Jean Sans Terre le 15 juin 1215. Cet écrit, qui
représente le premier texte constitutionnel anglais, a octroyé moult
prérogatives aux diverses classes sociales sans oublier les garanties des
libertés individuelles des sujets.

• L’époque Moderne :

L’époque moderne : La modernité politique et l’apparition de la notion


« droits de l’Homme et du citoyen

L’époque moderne est la phase entre la fin du 16eme siècle et le début


du 17eme siècle, c’est une période caractérisée par le retour de
développement du droit naturel surtout avec Thomas Hobbes, Spinoza
et John Locke. Ces trois grands philosophes considèrent que tout
individu doit jouir de ses droits procurant de la nature humaine et non
pas d’un texte de loi. Chacun d’eux a consacré une grande partie de sa
pensée à un droit : Thomas Hobbes (le droit à la vie), Spinoza (le droit à
la liberté) et John Locke (le droit de propriété).

Selon Hobbes la sécurité de la vie doit être garantie par la loi et donc
par un pacte social et chaque individu a le droit à la sureté, dont le désir
de préserver sa vie est le désir le plus grand.

Spinoza a traité le droit à la liberté, en précisant que la liberté de


pensée est un droit inaliénable dont le seul régime capable de le traiter
est le régime démocratique qui contient un pacte d’association et non
pas un pacte de soumission.
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Quant à John Locke, le droit de propriété est un droit naturel c'est-à-


dire que l’Homme est le seul propriétaire de sa vie et de sa sureté c’est
la critique de l’esclavage dont la vie d’une personne est détenue par
une autre.

Ces droits (le droit naturel, le droit à la vie, le droit à la liberté et le droit
de propriété) sont proclamés par les déclarations des droits de
l’Homme ultérieures, à titre d’exemple la Déclaration des droits de
l’Homme et du citoyen de 1789, la convention d’Habeas Corpus de
1679, the Bill of Rights 1689, la déclaration d’Independence des Etat
unis d’Amérique 1776 etc.

Ces déclarations surtout celle des droits de l’Homme et du citoyen de


1789 a traité l’autonomie de la personne et la séparation de la liberté
de l’individu de celle de la communauté et donc en effet l’Homme doit
être libre en tant qu’individu en dehors de la communauté.

• L’époque Contemporaine :

À l’époque moderne, les droits de l'Homme n’étaient pas vraiment


universels comme on les a toujours considérés. À vrai dire, ces droits ne
se limitaient qu’à l’Europe, ils ne semblaient pas légitime dans d’autres
parties du monde qui étaient conquises et brûlées pour développer les
vastes empires de l’Europe. Ce n'est qu’à l’époque contemporaine que
la notion des droits de l'homme s'est propagée dans le monde entier.
Ça commençait avec le grand militant Mahatma Gandhi qui menait, en
1915, des protestations non violentes en Inde pour l’indépendance de
son pays et pour que tous les peuples de la terre aient des droits. Alors
les revendications de Gandhi vainquent et par la suite l’Angleterre a
signé le pacte de Delhi en 1931 qui accorde certains droits civils aux
protestants et garantit leur liberté.
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Au fil des années, le monde a connu plusieurs atteintes aux droits de


l'Homme surtout durant les deux guerres mondiales. Par conséquent les
nations de la terre ont formé une alliance par la création de
l’organisation des nations unies en 1945 dont le but principal est de
réaffirmer la confiance dans les droits fondamentaux des Hommes,
dans la dignité et dans la valeur de la personne humaine. Ajoutant aussi
la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, adoptée le 10
décembre 1948 par 58 États, qui a proclamé l’ensemble des droit civils,
politiques, sociaux, économiques et culturels inhérents à toute
personne humaine. À titre d’exemple on trouve : la liberté d’expression,
l’interdiction de la discrimination, le droit à l’éducation, le droit au
travail … Ces droits étaient inaliénables, interdépendants et universels.
Or cette Déclaration n’avait pas une force contraignante. C'est ainsi que
les États membres du conseil de l’Europe ont signé la Convention
Européenne des Droits de l’Homme en 1950 qui est entrée en vigueur
en 1953. Aussi la commission des droits de l’Homme de l'ONU a adopté
en 1966 les deux pactes suivants :

Le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et


culturels (entré en vigueur le 3 janvier 1976 et ratifié par 170 États)

Le pacte international relatif aux droits civils et politiques (entré en


vigueur le 16 mars 1976 et ratifié par 172 États)

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Quant à l’Amérique, on a adopté la Convention Interaméricaine des


Droits de l’Homme en 1969, aussi appelée le pacte de San José.

En Afrique c’était la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des


Peuples, adoptée par l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en 1981

Sans oublier le monde arabe qui a adopté la Charte Arabe des Droits de
l'Homme en 2004, cependant cette charte a connu plusieurs critiques ,
de la part du haut commissariat aux Droits de l’Homme, concernant les
droits de la femme, la négociation des droits des non-citoyens et le
maintien de la peine de mort pour les mineurs .

Faisons rappel aussi à d’autres événements importants en cet époque


comme :

La création du mécanisme d’enquête par la commission de l'ONU sur les


violations des droits de l'Homme des pays membres en 1967.

La déclaration et le programme d'action de Vienne de 1993.

Création du conseil des droits de l'Homme des Nations unies en 2006.

Les sources juridiques des Droits de l’Homme et


des libertés publiques :
A. Les sources juridiques des droits de l’Homme :

On trouve d’une part, les instruments généraux composant la Charte


Internationale des droits de l’Homme, d’autre part, des instruments
sectoriels et particuliers.

1. La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme :


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Adaptée le 10 Décembre 1948 par la résolution 217 A (III), lors de la


troisième session de l’Assemblée Générale de l’ONU qui s’est tenue au
Palais de Chaillot à Paris.

La DUDH est un document qui comprend un préambule et trente


articles. Quant à sa nature, il n’a aucune force juridique contraignante
vis-à-vis des membres.

La déclaration tente de faire une synthèse cohérente des conceptions


philosophiques et politiques dominantes, afin d’obtenir le plus large
consensus.

On y trouve des droits et libertés classiques :

• Droits et libertés attachés à la personne : à la vie, liberté d’aller et


venir, sûreté, interdiction de l’esclavage…
• Libertés s’exerçant dans la vie sociale : de conscience, d’opinion,
d’expression, de réunion…
• Droits économiques et sociaux : Sécurité (solidarité) sociale,
travail, juste rémunération, repos, loisirs…

Tous les Etats membres de l’ONU sont censés adhérer à ces principes.

La déclaration a surtout une grande force symbolique puisqu’elle veut


témoigner de l’unité de la société humaine, et d’une possibilité d’accord
de l’ensemble des Etats sur un fond commun de droits de l’Homme.

N.B : Pour concrétiser les principes contenus dans la Déclaration, le 16


Décembre 1966, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté deux pactes.

Dans la deuxième Conférence mondiale sur les droits de l’Homme tenue


à Vienne du 14 au 25 Juin 1993, il a été établi que : « Tous les droits de

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l’Homme sont universels, indissociables, interdépendants et


intimement liés. »

2. Le Pacte International relatif aux droits civils et politiques :

Cet instrument, adopté le 16 Décembre 1966 par la résolution 2200


(XXI) de l’Assemblée Générale de l’ONU, est entré en vigueur le 23 Mars
1976.

Dans le Pacte International relatif aux droits civils et politiques, les Etats
se sont obligés à respecter et à garantir les droits en cas de violation, les
individus bénéficieraient de voies de recours.

Le Pacte prévoit :

La liberté et le droit de participer à la vie politique et de prendre part à


la direction des affaires publiques, de voter et d’être élu (Art. 25),
droit à la liberté partisane (Art. 22.1), le droit d’asile (Art.13).

Les droits civils reconnus sont :

- Le droit à la vie : C’est le premier des droits civils inhérents à toute


personne humaine (Art. 6).
- Le droit à la protection de l’intégrité physique (Art. 7).
- Le droit à la liberté et à la sûreté.
- Le droit au respect de la vie privée et familiale, du domicile et de
la correspondance.
- Quant aux droits collectifs, les seuls reconnus exclusivement par
le PIDCP sont les droits des minorités.

La valeur juridique d’un instrument, en droit international, prend effet


quand les Etats s’engagent en le ratifiant. Avec la ratification du Pacte
sur les droits civils et politiques, tout individu se voit conférer des
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droits, de sorte que la valeur universelle de l’égalité contenue dans la


Déclaration Universelle, s’est transformée en un droit à l’égalité garanti
par l’interdiction de toute discrimination.

3. Le Pacte International relatif aux droits économiques, sociaux et


culturels :

Ce pacte a été adopté en même temps que le précédent et par la même


résolution, et est entré en vigueur le 3 Janvier 1976. Il est composé de
31 articles.

Bon nombre de droits économiques, sociaux et culturels sont reconnus


par les instruments tels :

- La Convention relative aux droits de l’enfant.


- La Convention internationale sur l’élimination de toutes les
formes de discrimination à l’égard des femmes, et certains des
instruments de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).

La partie cruciale du Pacte, se trouve en Partie III, articles 6 à 31, où


sont exposés les droits à protéger, et comprennent :

Le droit de travailler (Art. 6), le droit à des conditions de travail justes


(Art. 7), le droit de s’affilier aux syndicats et de former des syndicats
(Art. 8), le droit à la sécurité sociale (Art. 9), le droit à la protection de
la famille (Art. 10), le droit à un niveau de vie suffisant, comprenant le
droit d’accès à la nourriture, au vêtement et au logement (Art.11) …

Les Pactes reprennent, en général, les dispositions de la Déclaration


Universelle des Droits de l’Homme qu’ils détaillent, explicitent et
complètent. Cela permet de rendre la DUDH elle-même contraignante.

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Le Comité des droits de l’Homme, constitué aux termes de la quatrième


partie du Pacte, est habilité à recevoir et à examiner des
communications émanant de particuliers victimes d’une violation d’un
des droits énoncés, dans le Pacte.

4. Les protocoles facultatifs se rapportant au Pacte International


relatif aux droits civils et politiques :

Le premier Protocole facultatif se rapportant au Pacte international


relatif aux droits civils et politiques (PIDCP-PF1) a été adopté en même
temps que le Pacte, et a été ouvert à la signature par l’Assemblée
générale des Nations Unies, le 19 Décembre 1966. Il est entré en
vigueur le 23 Mars 1976. Son objectif est d’assurer l’application des
dispositions du Pacte International relatif aux droits civils et politiques.

Le deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international


relatif aux droits civils et politiques a été adopté le 15 Mars 1989 par
l’Assemblée générale de l’ONU qui vise à l’abolition de la peine de mort
de manière définitive.

Dans le cadre de ce protocole, les Etats ont pour responsabilité


principale d’interdire les exécutions dans le ressort et de prendre les
mesures nécessaires pour abolir la peine de mort, et ce dès la
ratification dudit Protocole.

Les articles 1 à 11 à voir sur la page 27.

• Les instruments juridiques sectoriels ou particuliers :

La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme a jeté les fondements


de plus de 80 instruments relatifs aux droits de l’Homme :

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1. La Convention sur l’élimination de toutes les formes de


discrimination raciale, adoptée et ouverte à la signature le 21
Décembre 1965 par la Commission des droits de l’Homme.
2. La Convention sur l’élimination de toutes les formes de
discrimination à l’égard des femmes, adoptée me 18 Décembre
1979 par la Commission des Nations Unies chargée de la
promotion des droits de la femme. Ce texte de 30 articles est
entré en vigueur le 3 Septembre 1981.
3. La Convention contre la torture et autres peines ou traitements
cruels, inhumains et dégradants, adoptée le 10 Décembre 1984.
Ce texte de 15 articles est entré en vigueur le 26 Juin 1987.
4. La Convention relative aux droits de l’enfant, adoptée le 20
Novembre 1989, est entrée en vigueur le 2 Septembre 1990.
5. La Déclaration sur le droit au développement, adoptée par
l’Assemblée Générale des Nations Unies le 4 Décembre 1986 par
la résolution 41/128.

B. Les sources des Libertés Publiques :

Une liberté publique est une liberté encadrée et protégée par le droit
national. Les libertés publiques trouvent leur origine dans la philosophie
individualiste libérale.

Avant de puiser leurs sources juridiques dans différents textes


juridiques, le cadre juridique des libertés publiques est donc en premier
lieu national.

Au Maroc, le titre II de la Constitution de 2011, est consacré aux libertés


et droits fondamentaux. Comprenant 21 articles, il détaille les différents

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droits et libertés auxquels les citoyens peuvent prétendre et que l’Etat


doit garantir.

La constitution française quant à elle déclare dans l’article 34 que : La


loi fixe les règles concernant : Les règles civiques et les garanties
fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des libertés
publiques.

A partir de 1971, le Conseil constitutionnel français s’est attaché à


conférer une valeur constitutionnelle à certaines libertés, devant ainsi le
garant des libertés fondamentales.

Aujourd’hui alors, on peut que dire que la plupart des libertés ont donc
une valeur constitutionnelle.

- Les libertés publiques n’ont de sens que si elles peuvent être


exercées en droit et en fait.

A. La Constitution : Source suprême des libertés et droits


fondamentaux :

La Constitution est présentée comme la principale source des libertés


et droits fondamentaux.

La situation de la Constitution au sommet de la hiérarchie des normes


juridiques l’adapte bien aux exigences de la protection des droits de
l’homme et des libertés publiques.

Cette constitutionnalisation concrétise le passage de l’Etat légal à l’Etat


de droit. Les droits et les libertés et leur effectivité au sein d’un état de
droit doivent être garantie au plus haut niveau de l’Etat afin qu’ils
puissent s’imposer même au législateur.

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La plupart des pays d’aujourd’hui marquent la consécration de droits et


libertés dans leur constitution.

Et au Maroc, plusieurs dispositions constitutionnelles proclament les


droits et libertés des citoyens.

Depuis 1992, les constitutions réaffirment l’attachement du Maroc aux


droits de l’Homme tels qu’ils sont universellement reconnus.

B. La loi : Source secondaire des libertés publiques :

La loi est l’expression de la volonté générale. Elle a pour tâche de


consacrer juridiquement les droits de l’Homme et de les protéger en
imposant leur respect la loi doit rendre ces droits effectifs dans la
société politique, en déterminant les bornes.

Tous les citoyens et les citoyennes doivent respecter la Constitution et


la loi. Ils doivent exercer les droits et libertés garantis par la Constitution
dans un esprit de responsabilité et de citoyenneté engagée où l’exercice
des droits se fait en corrélation avec l’accomplissement des devoirs.

Elle détermine (La loi), les cas et les formes dans lesquels un homme
peut être arrêté ou détenu et établit les délits et les peines (Art. 23),
elle maintient l’ordre public (Art. 21), elle détermine les cas d’abus de la
liberté d’expression (Art. 27), et constate la nécessité publique
permettant qu’un homme soit privé de sa propriété (Art. 35).

Le législateur peut donc intervenir pour :

- Définir les conditions concrètes d’exercice d’une liberté


constitutionnelle.
- Assurer la conciliation de deux libertés contradictoires.

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- Répondre à une préoccupation sociale qui requiert une


intervention rapide.
- Mettre en œuvre les prérogatives que l’individu peut faire valoir
auprès des pouvoirs publics.

Il est alors nécessaire qu’il intervienne pour que les droits et principes
constitutionnels se matérialisent.

La Constitution marocaine promulguée en date du 29 Juillet 2011 voit le


domaine de la loi élargi à 30 matières, lui étant exclusivement
réservées, sans compter les 26 lois organiques prévues par le texte
constitutionnel.

C. Définition et domaine du règlement :

Matériellement, le règlement est l’acte qui comporte des dispositions


générales et impersonnelles.

Du point de vue organique, c’est l’acte unilatéral pris par le


Gouvernement, et précisément le Chef du Gouvernement.

Tout d’abord, le pouvoir réglementaire est également exercé par le Roi,


même à titre exceptionnel. En outre, les ministres peuvent exercer le
pouvoir réglementaire dans certaines hypothèses.

Au niveau local, les autorités déconcentrées (Gouverneurs), disposent


du pouvoir réglementaire dans les mêmes conditions que les ministres.

Les organes délibérants et exécutifs des collectivités territoriales


disposent également du pouvoir réglementaire en vertu des textes
législatifs relatifs à la police administrative.

Les Principales Libertés Publiques :


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Les libertés publiques peuvent être individuelles ou collectives mais


aussi libertés physiques – libertés intellectuelles – libertés à caractère
économique…

1. La liberté d’aller et de venir : La liberté d’aller et de venir est l’une


des premières traductions de la liberté individuelle.
1.1. La liberté de la libre circulation en général : A l’intérieur du
territoire national, la liberté d’aller et de venir est totale.
Toutefois, la liberté de circulation peut faire l’objet
d’aménagement.
1.1.1. L’étendue de la liberté d’aller et venir : Toute
personne peut se déplacer sans entrave et dispose
d’une liberté de déplacements pleine et entière. Les
autorités publiques ne peuvent pas y apporter de
restriction.
1.1.2. Les aménagements à la liberté d’aller et venir : La
liberté d’aller et venir peut parfois supporter certaines
limites. Certaines sont propres à une catégorie de
personnes, comme par exemple les personnes
assignées à résidence ou celles faisant l’objet d’une
interdiction de séjour…
1.2. Le régime particulier applicable aux étrangers : Les
conditions d’entrée et de séjour des étrangers peuvent être
restreintes par mesure de police administrative. Le plus
souvent, il faut un passeport régulier et un visa d’entrée. En
cas d’entrée clandestine, l’étranger encourt une amende et
une peine de prison.

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2. Le droit à la sûreté : Il est affirmé solennellement par l’article 3 de


la DUDH. C’est un droit essentiel à l’exercice des libertés. Il est
susceptible de prendre plusieurs formes.
2.1. Le droit à un juge indépendant : Ce principe implique
également que toute personne a droit à ce que sa cause soit
entendue équitablement, publiquement et dans un délai
raisonnable par un tribunal indépendant et impartial.
2.2. Le principe de la légalité des délits et des peines et la
présomption d’innocence : Ce principe est essentiel car il n’y
a pas de liberté quand un acte, licite au moment où il a été
accompli, peut exposer son auteur à une sanction.
2.3. Protection contre les arrestations arbitraires : La protection
contre les arrestations arbitraires recouvre le droit ç un juge
impartial qui protège le justiciable contre les mesures
d’arrestation arbitraire. Cette protection nécessite
également une réglementation stricte des contrôles
d’identité.
3. Le droit à la vie privée : La protection de la vie privée est
désormais garantie par l’article 24 de la Constitution.
3.1. La protection du domicile : Le domicile est un lieu dans
lequel il n’est pas possible normalement de pénétrer sans
autorisation de l’autorité judiciaire, sous réserve des
douanes qui visent des professionnels.
3.2. La protection de la correspondance : Seule la justice peut
autoriser, dans les conditions et selon les formes prévues par
la loi, l’accès à leur contenu, leur divulgation totale ou
partielle ou leur invocation à la charge de quiconque.
3.3. Le droit à l’image : On appelle « Droit à l’image » le droit de
toute personne physique à disposer de son image, quelle
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que soit la nature du support de publication ou de diffusion


de l’image. Le droit à l’image protège la personne et
l’utilisation qui en est faite.
4. Le droit à la vie et à la dignité humaine : Le droit à la vie est
protégé par l’article 20 de la constitution de 2011. Les articles 21
et 22 viennent corroborer le droit à la vie protégé par l’article 20.
4.1.1. Le droit à la vie et la peine de mort : On trouve ce droit
à l’article 3 de la DUDH. Le maintien de la peine de
mort est en contradiction avec le droit à la vie reconnu
par la nouvelle constitution marocaine. La peine de
mort étant toujours considérée comme sanction
pénale principale.
4.1.2. Le droit à la vie et l’avortement : La question du droit à
l’avortement pose à la fois des questions d’ordre
moral, éthique ou religieuse. L’avortement, bien que
prohibé au Maroc, est tout de même pratiqué
illégalement. L’avortement sera aussi légal dans 3 cas :
- Lorsque la femme est victime de viol ou d’inceste
après ouverture d’enquête judiciaire.
- Lorsqu’elle est atteinte de troubles mentaux.
- En cas de malformation fœtale.
4.2. La dignité humaine : La dignité humaine est protégée par les
dispositions de l’article 22 de la constitution.
4.2.1. Le respect de l’intégrité physique : L’article 20, garantit
l’intégrité physique et morale.
A. La prohibition de la torture et des traitements
inhumains ou dégradants : La pratique de la torture,
sous toutes formes et par quiconque, est un crime
puni par la loi.
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B. Le respect du corps humain : Le respect du corps


humain complète l’interdiction des traitements
inhumains et dégradants. Les juristes nomment le
principe de l’indisponibilité du corps humain.
Principe juridique fondamental, l’indisponibilité du
corps humain que notre enveloppe charnelle est
hors commerce.
C. L’interdiction de l’esclavage : La Convention signée
à Genève de 25 Septembre 1926 défini l’esclavage
comme la condition de l’individu sur lequel
s’exercent les attributs de droit de propriété.
4.2.2. Le droit de mourir : Il n’existe pas dans notre droit
d’interdiction du suicide, même s’il est considéré par la
société condamnable sur le plan moral. Le suicide ne
relève d’aucun délit. Par exemple, en France, le Code
de la santé publique permet à une personne
consciente, mais en phase avancée d’une maladie
grave ou incurable, de décider de limiter ou d’arrêter
tout traitement.
5. La liberté d’opinion conscience et la liberté d’expression :

Les libertés d’opinion se prolonge dans la liberté d’expression.

5.1. La liberté de conscience, d’opinion et de religion :

La liberté de conscience, qui englobe la liberté de religion, désigne


le choix fait par un individu des valeurs ou des pratiques qui vont
conduire son existence.

Ce choix est de manière générale encadré par les lois. Il s’agit


également de la liberté d’agir en fonction de ses convictions.
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Il faut noter que la convention volontaire n’est pas un crime en


vertu du Code Pénal ou civil.

Comment les droits de l’Homme sont ils


promus et protégés ?
1. Les organes des Nations Unies et les droits de l’Homme :

Au sein du système des Nations Unies, c’est le Haut-Commissariat aux


droits de l’Homme (HCDH) qui est principalement en charge de la
question qui touche à tous les domaines de travail des Nations Unies : la
paix, la sécurité, le développement…

a. Le Conseil des droits de l’Homme :

Le Conseil des droits de l’Homme est le principal organe


intergouvernemental des Nations Unies chargé des droits de l’Homme.
Il a été établi par la résolution 60/251 de l’Assemblée Générale du 15
Mars 2006 pour remplacer la Commission des Droits de l’Homme.

Le Conseil se réunit régulièrement tout au long de l’année. Il tient au


minimum trois sessions par an, dont une session principale. Les sessions
doivent durer au total au moins dix semaines. Le Conseil a également la
possibilité de tenir des sessions extraordinaires.

Le Conseil a mis en place un nouveau mécanisme : L’Examen


périodique Universel. Ce mécanisme permet d’évaluer périodiquement
le respect par chacun des 192 Etats membres des Nations Unies de ses
obligations et engagement en matière de droits de l’Homme.

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L’Examen Périodique Universel :

Trois documents servent de base à l’examen de chaque Etat :

1. Des informations rassemblées par l’Etat examiné.


2. Une compilation d’informations sur l’Etat examiné préparée par le
Haut-Commissariat aux droits de l’Homme sur la base des
rapports des organes de traités, des procédures spéciales.
3. Un résumé établi par le HDCH qui contient les informations
fournies par d’autres parties prenantes. (Ex : Les institutions
nationales de protection des droits de l’Homme.)

Lors de la session de l’Examen, le groupe de travail conduit un dialogue


de trois heures avec le pays examiné durant lequel ce dernier a
l’opportunité de présenter l’information qu’il a préparé en vue de son
évaluation.

Les procédures spéciales :

Les procédures spéciales sont des mécanismes mis en place par la


Commission des droits de l’Homme et repris par le Conseil des droits de
l’Homme. Elles s’occupent de la situation spécifique d’un pays (mandat
par pays) ou de questions thématiques dans toutes les régions du
monde (mandat thématique).

Les titulaires de mandats au titre de Procédures Spéciales sont des


experts des droits de l’Homme indépendants qui ont été nommés par le
Conseil pour assumer un mandat particulier.

Les ONG nationales, régionales et internationales ainsi que d’autres


acteurs de la société civile jouent un rôle primordial dans le système de
Procédures Spéciales.

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Le Procédé de Plainte :

Le Procédé de plaintes du Conseil des droits de l’Homme traite des cas


de violations flagrantes et systématiques attestées des droits de
l’Homme et des libertés fondamentales ayant lieu dans toute partie du
monde, sur toute question et dans toutes les circonstances. Tout
individu ou groupe peut porter une plainte devant le Conseil des droits
de l’Homme.

Le Comité consultatif du Conseil des droits de l’Homme :

Le Comité consultatif du Conseil des droits de l’Homme remplace la


Sous-Commission de la promotion et de la protection des droits de
l’Homme.

Il est composé de 18 experts siégeant à titre individuel élus par le


Conseil des Droits de l’Homme avec une répartition régionale des
sièges. Il met à la disposition de ce dernier son expertise et ses conseils
et entreprend des recherches à sa demande pour l’aider dans son
travail. Le mandat des membres du Comité est au max trois ans avec
une seule possibilité de réélection.

b. La troisième Commission de l’AG :

L’assemblée générale est le principal organe de délibération des Nations


Unies. Elle est composée de représentants de tous les Etats Membres
qui disposent chacun d’une voix.

Chaque commission est composée de tous les Etats Membres. La


plupart des objets relatifs aux droits de l’homme sont traités par la 3ème
commission. Cette dernière, se concentre sur un certain nombre de
questions sociales, humanitaires et de droits de l’Homme.

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2. Mécanismes dérivés de traités spécifiques :

La mise en œuvre des principaux traités en vigueur en matière de droits


de l’Homme est assurée par des organes de traités.

La tâche principale des organes de traités est de faire un examen


approfondi et systématique des obligations des Etats parties à un traité
spécifique.

Les huit organes de traités de droit de l’Homme sont :

- Le Comité des droits de l’Homme.


- Le Comité des droits économiques, sociaux et
culturels.
- Le Comité pour l’élimination de la discrimination
raciale.
- Le Comité pour l’élimination de la discrimination
à l’égard des femmes.
- Le Comité contre la torture + sous-comité pour la
prévention de la torture.
- Le Comité des droits de l’enfant.
- Le Comité des travailleurs migrants.
- Le Comité des droits des personnes handicapés.

Chaque organe de traité est composé d’experts internationaux qui sont


nominés sur la base de leur expertise en matière de droits de l’Homme
et leur autorité morale. Ces experts sont élus par les Etats parties pour
des mandats renouvelables d’une durée fixe de quatre ans.

La fonction principale des organes de traités est d’examiner les rapports


soumis par les Etats parties de manière périodique.

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3. Autres mécanismes internationaux en matière de droits de


l’Homme :
a. Tribunaux pénaux internationaux :

Le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et le Tribunal pénal


international pour le Rwanda ont été créés en 1993 et 1994
respectivement. Leur mission est de poursuivre les individus
responsables de génocide, de crimes contre l’humanité et d’autre
violations du droit international humanitaire commises.

b. La Cour pénale internationale :

La Cour pénale internationale est un autre mécanisme très important


dans le domaine des droits de l’Homme. Elle a été créée par une
conférence des Nations Unies en 1998 qui a adopté le Statut de Rome
entré en vigueur en 2002. La Cour pénale internationale est la première
cour internationale permanente compétente pour juger les personnes
accusées de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre
l’humanité.

Le rôle du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme :


Le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme dirige le Haut-
Commissariat aux droits de l’Homme (HCDH) et le travail des Nations
Unies en matière de droits de l’Homme.

Le HCDH est l’autorité mondiale en matière de droits de l’Homme. Il fait


partie du Secrétariat des Nations Unies.

La première responsabilité du HCDH est de promouvoir et de protéger


tous les droits de l’Homme consacrés par la Charte des Nations Unies et
les lois et traités internationaux en matière de droits de l’Homme.

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Le HCDH entreprend de nombreuses activités et apporte son soutien au


travail du système des Nations Unies dans le domaine de droits de
l’Homme.

Le HCDH a des bureaux un peu partout dans le monde. Son travail sur le
terrain est essentiel à la promotion et à la protection des droits de
l’Homme. Cette présence sur le terrain peut prendre la forme de
bureaux nationaux, régionaux ou de conseillers aux droits de l’Homme.

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