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INTRODUCTION
A. Définition de la notion
- Eléments de définition d’un point de vue doctrinal (ROCHE J. et POUILLE A., Libertés
publiques et droits de l’Homme, 13ème édition, 1999, p. 6 ; CASSIN R., Revue des droits
de l’Homme 1972, V. 1, p.50 ; MAYOT Y., Droits de l’Homme et Libertés publiques,
MASSON, 1976, p.19)
- Eléments de définition d’un point de vue conventionnel (art. 2 de la Déclaration
universelle des droits de l’Homme de 1948 ; Art. 2 de la Charte africaine des droits de
l’Homme et des Peuples).
C. Portée de la notion
- Reconnaissance des droits de l’Homme comme des droits subjectifs garantis par le droit
international : ils confèrent un patrimoine juridique (articles 1 et 2, DUDH), ils sont pas
une propriété de la personne et non de la collectivité, ils sont intemporels car
s’appliquant en temps de paix comme de guerre, les droits de l’Homme régissent les
rapports entre un bénéficiaire (la personne) et un prestataire (l’Etat), les droits de
l’Homme portent principalement sur le respect de la dignité humaine et sont garantie au
niveau national, régional et international.
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II. Eléments caractéristiques de la notion des droits de l’Homme
- L’impossibilité d’en adopter une partie et d’en rejeter une autre (c’est l’indivisibilité et
l’interdépendance, ce qui a créé d’âpres débats selon les cultures).
- L’idée de droits fondamentaux est intimement liée à celle de droit naturel. Il s’agit de
droits qui ne s’acquièrent pas garce à leur reconnaissance par les pouvoirs publics, ce
sont des droits dont la personne dispose naturellement et pour lesquels, une garantie
s’impose. John LOCKE dans sa Lettre pour la tolérance (1689) cite le droit à la vie et à
fonder une famille, le droit à la propriété et le droit à la liberté pour parler des droits
fondamentaux. Si les droits de l’Homme peuvent être considérés comme une certaine
limitation des actions de l’Etat à l’endroit des individus, les droits fondamentaux quant
à eux sont un acquis lié à l’existence même de la personne.
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une partie du reste du mode comme une volonté de remodeler la carte géopolitique
mondiale. Quant aux droits de l’Homme pris individuellement, ils ne peuvent qu’être
hétérogène, vu la diversité des valeurs, des cultures et modes de pensées.
- Les sources d’inspiration des rédacteurs de la DUDH sont de deux ordres. D’une part,
il s’agit des premières déclarations d’origine anglo-saxonne (la déclaration des droits de
Virginie qui a été la première à énoncer des droits civils et politiques, le Bill of Rights
de James Madison adopté en 1789). D’autre part, il s’agit des travaux des philosophes
des lumières (Spinoza, Locke, Bayle, Newton, Descartes, Rousseau etc.)
- Son caractère universaliste justifie les nombreuses critiques surtout de la part des autres
monarques européens qui pensent que ce texte est une menace face à la souveraineté
divine qu’ils prétendent exercer. Elle s’attira également les foudres de l’église qui
soutient que les principes énoncés dans ce texte sont contraires à ceux divins (voir
l’encyclique Adeo nota du Pape Pie VI de 1791, éditions Clovis, 2009).
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2. Contenu et valeur juridique relative
- Elle comprend tant des droits civils et politiques que socio-économiques et culturels,
elle proclame aussi un droit à un ordre social et international (voir l’article 28).
- La Déclaration n’a qu’une simple valeur déclarative, ce qui a incité l’Assemblée
générale de l’ONU de travailler pour l’adoption d’une Charte qui serait obligatoire pour
les Etats, ce qui a abouti à des textes complémentaires comme les pactes relatifs aux
droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels.
C. Les deux Pactes internationaux sur les droits des individus du 16 décembre 1966
1. Contenu et objectifs
- Le premier pacte relatif aux droits civils et politiques est organisé en six parties avec les
deux premières parties relatives aux dispositions générales, notamment un article
premier sur le principe du droit des peuples à l’autodétermination. La troisième partie
porte sur les droits fondamentaux de la personne (droit à la vie, interdiction de la torture
et des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, l’esclavage, le travail
forcé, la liberté d’opinion, de conscience etc.). La quatrième partie est consacrée à un
comité des droits de l’Homme, chargée d’interpréter les droits et libertés garanties et
d’assurer le respect au sein des différents Etats. La cinquième et sixième parties traitent
des clauses de sauvegarde et de procédures d’adhésion.
- Le second, relatif aux droits économiques, sociaux et culturels est divisé en quatre
parties avec une première qui traite du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (voir
l’art. 1). Une deuxième partie relatives aux dispositions générales, notamment le droit à
l’égalité entre homme et femme en son article 3. La troisième partie (art. 6 à 15) énonce
les différents droits garanties, notamment le droit au travail, le droit à des conditions de
travail juste et équitable, la liberté syndicale, la sécurité sociale etc. Enfin, une quatrième
partie concernant le suivi de son application confié au Conseil économique et social de
l’ONU.
- Contrairement aux deux premières déclarations sus évoqués, les deux pactes produisent
des effets immédiats et directs au sein des différents Etats signataires. Leur valeur
juridique est certaine dans la mesure où, ils sont obligatoires et créent des droits au profit
des citoyens et des obligations à la charge des Etats, ainsi en témoignent les articles 28
et 50 du premier pacte et l’article 2 du second.
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PARAGRAPHE 2 : Les textes à caractère spécial
- Entrée en vigueur le 3 septembre 1981, cette convention comptent 189 Etats membres
et 99 signataire, ce qui est non-négligeable en termes d’adhésion. Elle propose en son
article premier, une définition de la notion de discrimination envers les femmes très
favorable à celles-ci dans le but de faciliter leur implication et la jouissance des droits
qui leur sont longtemps refusés. Cette convention offre aux femmes les conditions de
leur libération, ce qui n’a pas manqué de provoquer énormément de critiques sur ces
principes qui contredisent certaines idéologies, cultures et religions. La femme rurale a
bénéficié d’un traitement spécial à travers cette convention, du fait des problèmes
spécifiques qui lui sont propres (voir l’article 14).
- La Convention n’a pas manqué d’avoir des répercussions juridiques au niveau national
des différents Etats membres, du fait de ses effets immédiats, directs et obligatoires. Les
articles 2 à 16 sont lourds de conséquences sur l’ordre juridique national des différents
Etats membres.
- Objet de droit auparavant, l’enfant est devenu un sujet de droit avec l’introduction de la
notion d’intérêt supérieur de l’enfant dans cette convention (voir l’article 3 ;
ZERMATTEN J., L’intérêt supérieur de l’enfant, de l’analyse littérale à la portée
philosophique. IDE, mars 2003).
- L’enfant se voit défini par la convention comme « tout être humain âgé de moins de
18ans, sauf si la majorité est atteinte plutôt, en vertu de la législation qui lui est
applicable » et bénéficie dorénavant des droits à lui comme ceux des citoyens majeurs.
Il en ainsi du droit à l’éducation, à l’opinion, à la vie, au développement et à
l’épanouissement etc. (voir les articles 2, 3, 6, 12, 28, 29 de la convention).
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2. L’enfant spécialement protégé en tant que personne vulnérable
- Une nouvelle conception de la notion d’handicap est dégagée à travers cette convention.
En effet, le handicap n’est pas en soi une limite à la pleine et effective participation aux
activités de la vie, ce sont les barrières sociales qui lui sont apportées qui en constituent
les limites véritables (voir l’article premier, al. 2 de la convention). Une protection de
plus est apportée à une certaine catégorie plus sensible, notamment les enfants et
femmes handicapés (articles 6 et 7).
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SECTION 2 : Le cadre normatif régional
PARAGRAPHE 1 : Le dispositif européen
1. Genèse et contenu
- Elaboré sous l’égide du Conseil de l’Europe qui a vu le jour le 5 mai 1949 et composé
principalement d’Etats qui se reconnaissent dans les principes fondamentaux de la
civilisation européenne et qui, face à la menace communiste de l’après seconde guerre
mettent en avant leur profond attachement à l’idéologie libérale des libertés.
- La Convention garantie des droits qui sont énoncés au titre premier (articles 2 à 18 et
dans ses protocoles 1, 4, 6, 7 et 13). Ce sont principalement des droits individuels, civils
et politiques.
1. Contenu et originalité
- La Charte a pour mérite d’avoir regroupé pour la première fois dans l’histoire de l’Union
en un seul texte, tous les droits civils et sociaux des citoyens d’Europe.
- La Charte s’est beaucoup inspirée de la CEDH dont elle reprend les principaux droits
fondamentaux regroupés en six grands chapitres dans la Charte (voir les articles 1 à 50).
- La Charte se présente comme étant complémentaire au droit européen et ne lui est pas
contraire. Son domaine d’application est surtout communautaire, en effet elle ne
s’impose aux Etats que lorsque ceux-ci fondent leurs action sur le droit de l’Union
européenne (voir les articles 51 et 52 de la Charte, voir aussi Moccia L. Droit
communautaire et droit européen. Revue internationale de droit comparé, 2014, pp.773-
790).
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PARAGRAPHE 2 : Le dispositif africain
- Elle est adoptée à l’unanimité le 28 juin 1981 par l’Assemblée générale de l’OUA et
entrée en vigueur le 21 octobre 1986. Elle s’inscrit dans la perspective de
démocratisation du continent africain et de la libération de l’Homme africain en général.
Ces deux premières parties sont les plus importantes. La première reconnait des droits
à la personne sans discrimination aucune (voir les articles 1 à 24) et la deuxième met en
place un mécanisme de protection chargé de promouvoir et d’assurer la protection des
droits au niveau africain.
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2. Les spécificités de la Charte
- En plus de la Charte, d’autres textes adoptés par les organes de l’OUA, puis de l’UA
portent directement ou indirectement sur la protection et la promotion des droits de
l’Homme sur le continent africain. Il en ainsi par exemple de la Convention de l’OUA
de 1969 sur les aspects propres aux réfugiés, de la Charte des droits et du bien-être de
l’enfant de 1990, du Protocole additionnel de la Charte africaine, relatif aux droits des
femmes de 2003 etc.
- D’autres instruments ont été également mis en place pour apporter une réponse aux
nombreuses questions liées aux problèmes de sécurité et de la bonne gouvernance dans
le continent. Il en est ainsi de la Convention de l’OUA sur la lutte contre le terrorisme
de 1999, de la Convention de l’UA sur la prévention et la lutte contre la corruption de
2003 et de la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance de 2007.
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SECTION 3 : Le cadre normatif national
PARAGRAPHE 1 : Les sources constitutionnelles
A. La consécration constitutionnelle des droits de l’Homme
- Cette consécration se retrouve dans toutes les constitutions des Etats démocratiques
modernes qui proclament et montrent leur ferme attachement aux droits et libertés de
l’Homme. Les préambules étant devenus partie intégrante des textes constitutionnels
(au Sénégal depuis 2001, en France depuis 1901 avec la jurisprudence constitutionnelle
liberté d’association du 16 juillet 1971), ils peuvent dorénavant être invoqués devant le
juge pour soutenir une action en matière de droits de l’Homme.
2. Le corpus constitutionnel
- Ce retard est surtout noté dans le contexte africain où les premiers constituants étaient
des quasi dictateurs qui ne reconnaissaient ni droits, ni libertés aux citoyens. C’est
l’époque des partis uniques, la personnalisation et la patrimonialisation du pouvoir.
Même les Constitutions les plus douces à cette époque étaient très pauvres en matière
de droits et libertés reconnus aux citoyens (voir les trois premières constitutions du
Sénégal de 1959, 1960 et 1963).
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PARAGRAPHE 2 : Les sources infra-constitutionnelles
A. La loi
- La loi est aussi une source pertinente des droits de l’Homme en ce qu’elle fixe les règles
relatives aux droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels accordés aux
citoyens, ainsi que l’étendue et les limites des libertés publiques (voir en exemple, les
articles 8, al.2, 11, al.2, 14, al.2 etc.).
B. Le règlement
- En matière règlementaire, toute une panoplie d’actes intervient pour la mise en œuvre
par les autorités nationales des droits et libertés reconnus aux citoyens dans les textes
internationaux et nationaux. Il en est ainsi des décrets, ordonnances, et arrêtés édictés
par les autorités nationales dans ces domaines. L’exemple de l’actuel état d’urgence au
niveau nationale sénégalais liée à la crise sanitaire et la restriction des libertés qui s’en
suit et matérialisée sous forme de d’actes administratifs est un exemple (voir les récents
décrets et ordonnances du PR, ainsi que les arrêtés des différents ministères surtout ceux
de l’intérieur www.gouv.sn).
1. Le droit à la vie
- Ce droit est affirmé par tous les textes relatifs aux droits de l’Homme et ceux portant
constitution des Etats (voir les articles 3 et 6 respectivement de la DUDH et le Pacte
international relatif aux droits civils et politiques ; voir également au niveau national,
les articles 7, al. 1 et 2 de la Constitution du Sénégal)
- L’exception à ce droit inhérent à l’existence humaine est la peine de mort qui suscite
énormément de débats au sein des différents Etats du monde (voir l’article 6 du Pacte
relatif aux droits civils et politiques et son protocole adopté le 15 novembre 1989).
- Ce droit est également affirmé par tous les textes relatif aux droits de l’Homme et ceux
portant constitution des Etats (voir l’article 3 de de la Convention européenne des droits
de l’Homme ; art. 7, al. 2 de la Constitution du Sénégal)
- Son importance aux yeux de la communauté internationale justifie l’élaboration d’une
convention à part qui lui est dédiée (voir la Convention des Nations-Unies de 1984
contre la torture et les autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants). La
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jurisprudence sur les droits de l’Homme s’y prononce également (voir CEDH, 09 juillet
2013, Vinter c/Royaume Uni, Dalloz 2013, p.2081).
- C’est depuis la première moitié du 20ème siècle que des textes ont déjà été consacrés à
cette pratique inhumain et dégradant qu’est l’esclavage qui se traduit en une sorte de
possession d’une personne par une autre, ce qui dénie à celle possédée, toute
personnalité juridique et donc toute existence (voir la Convention relative à l’esclavage
du 27 septembre 1926 ; voir également le Pacte international relatif aux droits civils et
politiques en son article 8).
- La servitude tout comme le travail forcé et obligatoire font également l’objet de
plusieurs textes allant dans le sens de les interdire de manière définitive (voir la
Convention relative à l’abolition de l’esclavage, du traite des esclaves et des pratiques
analogues du 30 avril 1957 ; de même que la Convention relative à l’abolition du travail
forcé de l’OIT du 25 juin 1957).
1. Sens et contenu
- Il s’agit de toutes les activités relatives à la vie familiale, professionnelle, les loisirs, le
comportement quotidien de la personne dans sa vie, son image dans la société, ses
données personnelles etc.
- Il est important toutefois de préciser que ce droit se trouve des limites dans certaines
condition fixées par les lois nationales, il en est ainsi au cas où l’autorité judiciaire serait
dans l’obligation de fouiller dans la vie privée du citoyen pour établir la vérité (voir pour
cette exception, l’article 13 de la Constitution du Sénégal).
2. Manifestations et portée
1. Consécration juridique
- Cette liberté se trouve consacrer dans les textes internationaux relatifs aux droits de
l’Homme, notamment la Déclaration universelle des droits de l’Homme et le Pacte
internationale des droits civils et politiques. Au niveau national, toutes les constitutions
la consacrent comme droits inhérents à l’existence de la personne et son épanouissement
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(la Constitution du Sénégal parle de liberté de déplacement dans son article 8 qui
énumère les droits et libertés reconnus aux citoyens).
2. Etendue et limites
1. Consécration juridique
- Le droit à l’opinion est affirmé par plusieurs textes au niveau international et national
(voir les articles 18 du Pacte international sur les droits civils et politiques, 18 et 19 de
la DUDH de 1948, 10 et 11 de la DUDH de 1789 ; au niveau national, voir l’article 8
de la Constitution du Sénégal).
2. Manifestations
1. Sens et contenu
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2. Etendue et limites
- Il se manifeste principalement à travers la liberté de presse qui est garantie par les grands
textes internationaux en matière de droits de l’Homme et ceux nationaux, notamment
les Constitutions (voir les articles 2 et 19 respectifs de la DUDH de 1789 et de 1948).
- Cette liberté de presse peut être écrite, orale et visuelle (audio-visuelle avec les radios
et télés), caricaturale et même symbolique. Elle ne trouve aucune limite tant qu’elle
n’est pas contraire au respect et au maintien de l’ordre public, son exercice est encadré
par la loi (voir les articles 10 et 11 de la Constitution du Sénégal et la loi de 2017 sur le
code de la presse). La jurisprudence internationale est également très active en matière
de liberté d’expression (voir CEDH, 5ème section, 14 mars 2013, Eon c/ France, AJDA
2013, p. 1794).
1. Signification et manifestations
- Il s’agit de la liberté de réunion qui se définie comme étant une rencontre organisée et
momentanée dans un lieu fermé ou ouvert ; la liberté d’association qui consiste à créer
un groupe par affinité politique, religieuse, culturelle, intellectuelle pour atteindre un
objectif ; la liberté syndicale qui consiste à créer un groupe par solidarité de corporation
dans le but de défendre en commun des droits bien déterminés.
- Ces droits sont garantis par les plus grands textes internationaux en matière de droits de
l’Homme et intégrés dans les législations nationales des Etats (voir les articles 20 et 21
du Pacte, 11 de la CEDH, 20 et 23 de la DUDH de 1948).
2. Encadrement juridique
- Ces libertés qui peuvent porter atteinte au respect et à la tranquillité de l’ordre public du
fait du nombre important de personnes qu’elles regroupent font l’objet d’un
encadrement sérieux par les législations nationales étatiques (voir l’article 8, al. 1 et 2
de la Constitution du Sénégal).
1. Le droit au travail
- Il s’agit d’un droit fondamental, intimement lié à la vie de la personne. Il s’agit d’un
droit reconnu à toute personne de pouvoir gagner sa vie de manière décente.
L’importance de ce droit se mesure à l’aune de ses conséquences positives concernant
les autres droits qu’il octroie à la personne comme celui à l’alimentation, à la survie, au
logement, à la santé etc. (voir l’article 6 du Pacte sur les droits économiques et sociaux
et culturels).
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- L’article 7 du même Pacte énumère les droits qui vont de pair avec ce droit au travail à
savoir : le droit à une rémunération, à la sécurité et l’hygiène au travail, à la promotion,
aux congés etc.
- L’organe international chargé de veiller à la jouissance pleine et entière de ce droit est
l’OIT, créée en 1919 avec plus de 350 Conventions et recommandations relatives aux
salaires, horaires et conditions de travail, indemnité, accidents de travail etc.
- La sécurité sociale est garantie à toute personne y comprises les assurances qui vont
avec, notamment les couvertures sociales en appoint et en guise de compléments pour
les manques concernant une personne, surtout dans le domaine sanitaires. L’OIT veille
scrupuleusement au respect de ce droit en adoptant une Convention n°103 sur la sécurité
sociale en 1952.
- Il s’agit d’une conséquence directe du principe de l’égalité des citoyens devant la loi et
de bénéficier d’un procès juste et équitable. L’article 9, al. 4 de la Constitution du
Sénégal précise dans ce sens que : « La défense est un droit absolu dans tous les Etats
et à tous les degrés de la procédure ». La jurisprudence internationale sur les droits de
l’Homme est également très active par rapport au respect de ce droit (voir CEDH, 3 ème
section, 27 juin 2013, Stichting Mothers of Srebrenica et autres c/Pays –bas).
4. Le droit à l’éducation
- Consacré par l’article 13 du Pacte international sur les droits économiques et sociaux, il
donne la possibilité à toute personne de favoriser son plein épanouissement et de
pouvoir participer à la vie active des affaires de sa nation. C’est d’ailleurs dans ce sens
que ce même Pacte rend l’enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous. (voir
les articles 21, 22 et 23 de la Constitution du Sénégal du 22 janvier 2001).
- Les différents Etats du monde se trouvent dans l’obligation d’assurer ce droit à tous. A
cet effet, une Institution internationale a été créée pour faciliter cet objectif, il s’agit de
l’UNESCO, née le 04 novembre 1946, exclusivement orientée dans le domaine de
l’éducation, de la science et de la culture.
5. Le droit à la santé
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B. Les droits spécifiques
- Voir la Convention relative aux droits des enfants du 20 novembre 1989, sus-évoquée.
- Voir la Convention relative aux droits des personnes handicapées du 13 décembre 2006,
sus-évoquée.
1. Le droit au développement
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B. Les droits liés à une vie saine
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DEUXIEME PARTIE : L’effectivité des droits de l’Homme
CHAPITRE 1 : Les sujets des droits de l’homme
SECTION 1 : La redevabilité aux droits de l’Homme
PARAGRAPHE 1 : Les personnes publiques assujetties
A. A l’échelle nationale
- Elles sont pour l’essentiel des composantes du pouvoir exécutif, dans tous les pays du
monde, elles sont généralement les organes de trois principales structures (la Présidence
de la République, la primature qui n’existe plus au Sénégal depuis la dernière
modification constitutionnelle de 2019 et les départements ministériels.
- L’Administration centrale comprend également d’autres démembrements sous forme de
directions générales, d’agences et autres organismes de gestion, de contrôle et de
consultation (voir René Chapus, droit administratif général, tome 2, 2 ème partie, 15ème
édition, collection Domat/Droit public, 2001).
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B. A l’échelle internationale
- Les droits reconnus aux citoyens par les grands textes relatifs aux droits de l’Homme ne
s’imposent pas seulement au niveau interne des Etats. Chaque Etat de la communauté
internationale se trouve dans l’obligation de reconnaitre, de garantir et de protéger ces
droits non seulement à ses propres citoyens, mais aussi aux citoyens des autres Etats
(voir l’article 30 de la DUDH de 1948).
1. Personnes physiques
- Il s’agit principalement de toutes personnes vivant dans le territoire d’un Etat bien
déterminé, qu’elle soit citoyen de cet Etat ou pas. Cela concerne donc les hommes et les
femmes qui se trouvent dans une situation susceptible de les amener à violer les droits
fondamentaux garantis au niveau international et national. Il en est ainsi par exemple du
patronat dans le privé, une position pouvant occasionné des abus et excès de pouvoir
constitutifs de la violation des droits de l’Homme (voir la Convention de l’OIT n°189,
adoptée en juin 2011 sur les travailleurs et travailleuses domestiques victime de
violences et de harcèlement au travail).
2. Personnes morales
- Il s’agit de toutes les entreprises publiques et privées, évoluant dans le territoire d’un
Etat bien déterminé, qu’elles soient de nationalité de cette Etat ou pas pour les privées.
B. Scénarios
1. De particulier à particulier
- Il s’agit de l’effet direct horizontal des droits de l’Homme. Cela veut dire que les
citoyens sont assujettis aux droits de l’Homme et doivent dans leurs rapports
interpersonnels éviter de violer ces droits. L’effet Drittwirkung entre en jeu ici, dans la
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mesure où, entre particulier, l’un peut invoquer un texte international ou national des
droits de l’Homme pour poursuivre l’autre pour violation de ces droits.
2. De particulier à entreprise
- L’effet direct horizontal joue également dans l’hypothèse où la violation des droits de
l’Homme s’est produite dans les relations entre une personne et une entreprise. Les
relations entre employeurs et employés nous donnent de nombreux exemples sur ces
éventuelles violations des droits de l’Homme, surtout de la part des employeurs.
- Les individus, personnes physiques sont de toute évidence les principaux destinataires
des droits fondamentaux, d’ailleurs tous les textes relatifs à la protection de ces droits
visent exclusivement l’Homme en tant qu’humain et citoyen.
- Dans ce sens d’ailleurs, A. Philip à propos de la DUDH de 1789, précise que :
« Introduire les collectivités dans la Déclaration, ce serait affirmer l’existence d’êtres
collectifs, distincts des êtres individuels qui les composent. Or, il n’existe pas d’autres
que les personnes, les individus … La Déclaration doit être la Déclaration des droits de
la personne humaine ».
- Les personnes morales également jouissent des droits fondamentaux tout comme les
personnes physiques. On note l’existence de droits fondamentaux communs aux
personnes physiques et morales. Il en est ainsi par exemple du droit à la défense qui est
aussi reconnu à une personne morale, victime d’une sanction administrative de pouvoir
se défendre devant la justice (voir CC, Décision n°80-117, DC du 22 juillet 1980, loi
sur la protection et le contrôle des matières nucléaires. Rec., p. 42).
- Le droit à la vie privé, reconnu aux personnes physiques peut aussi être élargi aux
personnes morales, la notion de réputation d’une entreprise est le pendant de celle de la
dignité chez une personne physique. Une personne morale ne peut par exemple se voir
retirer son droit à la réponse au cas où des allégations qui auraient pour conséquences
la dégradation de son image auraient été affirmées à son endroit (voir CC, Décision
n°82-141 DC du 27 juillet 1982, loi sur la communication audiovisuelle. Rec., p. 48).
Notons qu’il y a des droits et libertés qui n’ont pas de sens pour les personnes morales).
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PARAGRAPHE 2 : Au niveau externe
A. Les Etats
- Les Etats comme les personnes physiques principaux bénéficiaires des droits
fondamentaux jouissent également du bénéfice de ces derniers. En effet, un Etat peut
invoquer devant la justice internationale, les dispositions des grands textes
internationaux en matière de droits de l’Homme pour voir un autre Etat sanctionné du
fait de la violation par lui de ces mêmes droits (voir CIJ, 1er avril 2011, Géorgie c/
Fédération de Russie, Application de la Convention sur l’élimination de toutes les
formes de discrimination raciale). www.icj-cij.org
- La requête interétatique prévue à l’article 33 de la Convention européenne des droits de
l’Homme qui dispose que : Toute haute partie contractante peut saisir la Cour de tout
manquement aux dispositions de la Convention et de ses protocoles qu’elle croira
pouvoir être imputé à une autre Haute partie contractante.
- Créé par les alliés en 1945 pour juger les criminels du 3ème Reich, ce tribunal a été le
premier à être mis en place exclusivement pour juger les personnes accusées de crimes
durant un conflit armé.
- Il a siégé à Nuremberg de novembre 1945 à novembre 1946 et a condamné douze
personnes à la peine de mort, sept autres à des peines de prison et trois acquittés. Les
chefs d’accusation retenus par ce tribunal étaient les crimes contre la paix, les crimes de
guerre et crimes contre l’humanité.
- Le tribunal de Tokyo a été également créé pour les mêmes raisons. Il s’agissait de juger
les criminels de guerre au Japon, ce tribunal a siégé d’octobre 1946 à novembre 1948 et
a condamné huit personnes à la peine capitale. Ces deux premiers tribunaux répressifs
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pour les atteintes aux droits de l’Homme ont toutefois étaient qualifiés de « justice des
vainqueurs ».
- Ce sont des tribunaux pénaux internationaux ayant vu le jour dans le cadre de conflits
armés ayant occasionné de graves violations des droits de l’Homme comme les crimes
contre l’humanité, les crimes de guerre, les génocides etc. Le TPIY a été mis en place
en 1993 et établi à la Haye et la TPIR en 1994 et établi à Arusha.
- Notons également que d’autres tribunaux pénaux internationaux spéciaux ont été mis
en place avec l’aide des Nations-Unies comme en Sierra Léone en 2002 pour juger les
crimes commis durant la guerre civile et au Liban en 2005 sur demande de cet Etat à la
suite de l’assassinat de R. Hariri, le premier ministre.
- Etabli par l’article 92 de la Charte des Nations-Unies et créée en 1946, elle est l’organe
juridictionnel de l’ONU chargé de statuer sur les recours des différents Etats membres
surtout en matière de violation des droits de l’Homme.
- Dans sa jurisprudence sur l’affaire des activités militaires et paramilitaires au Nicaragua,
la Cour établit pour la première fois le lien entre respect des droits de l’Homme et
recours à la force armée. Face aux accusations des Etats-Unis des droits de l’Homme
par l’Etat du Nicaragua, la Cour précise que : « l’emploi de la force ne saurait être la
méthode appropriée pour vérifier et assurer le respect de ces droits » (voir CIJ, arrêt du
27 juin 1986, l’affaire des activités militaires et paramilitaires au Nicaragua).
- En juillet 1998, 120 pays adoptent le statut de Rome qui est le fondement juridique de
la Cour pénale internationale, un statut qui entre en vigueur le 1er juillet 2002, après sa
ratification par 60 pays dont le Sénégal qui a signé le statut le 18 juillet 1998 et a déposé
son instrument de ratification le 2 février 1999.
- Il est important de préciser que cette Cour a une compétence conditionnelle dans la
mesure où, elle n’est compétente pour juger les crimes contre l’humanité que si les
accusés sont des ressortissants d’un Etat partie ou qui accepte la compétence de la Cour
dans ses affaires intérieures, c’est le principe. L’exception est que la Cour est
compétente si le Conseil de sécurité de l’ONU transmet un dossier au Procureur de la
CPI (voir les articles 12.1 et 13.a et b). (voir également les articles du chapitre 2 sur les
compétences, la recevabilité et le droit applicable devant la Cour).
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PARAGRAPHE 2 : Le contrôle non-juridictionnel ou la pratique onusienne
A. Les moyens pacifiques de contrôle
- Le principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat a toujours été un
obstacle majeur pour l’AG de l’ONU d’intervenir dans les cas de violation des droits de
l’Homme au niveau interne. Toutefois, cela ne l’a pas empêché à discuter des questions
relatives aux droits de l’Homme en exprimant son souci, ses inquiétudes face aux graves
accusations dont les Etats étaient mêlés en matière de droit de l’Homme.
- A partir de 1967 l’AG de l’ONU a initié une procédure lui permettant d’examiner les
communications individuelles relevant des violations massives des droits de l’Homme
à travers sa résolution n°1235XLII. De nombreuses autres résolutions ont été adoptées
par l’AG dans le but d’inciter les Etats à respecter et à faire respecter les droits de
l’Homme (voir les résolutions de l’AG sur le site l’ONU www.un.org ).
-
2. Portée et valeur juridique
- Les résolutions de l’AG de l’ONU sont dépourvues d’une force juridique contraignante,
ce qui veut dire qu’elles n’ont aucun caractère coercitif et les Etats ne sont pas dans
l’obligation de les appliquer. L’AG parle un langage humanitaire avec les Etats sous
forme de prières, d’invitations ou de recommandations à respecter les droits de
l’Homme et non sur un ton empreint de force coercitive.
- La doctrine en interprétant l’article 2.7 de la Charte de l’ONU lui ôte toute valeur
juridique contraignante dans la mesure où, l’adoption d’une recommandation par un
organe d’une organisation ne saurait être considérée comme une intervention. (voir sur
la doctrine, P. DAILLIER et A. PELLET, Droit international public, 7 ème édition, Paris,
LGDJ, 2002).
- Il faut préciser que dans le système onusien en matière de violation des droits de
l’Homme, le principe est la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat, ainsi
le précise l’article 2.7 de la même Charte. Toutefois, au besoin, le chapitre VII de cette
Charte pourrait produire ses pleins effets qui consistent de la part du Conseil de sécurité
de faire recours à la force dans le but de faire cesser des violations graves des droits de
l’Homme par un Etat (voir le Chapitre VII de la Charte et ses conditions de mise en
œuvre).
2. Signification et justification
- Le chapitre VII ne donne pas une définition précise de cette notion de coercition, la
Cour internationale de Justice en a profité à l’occasion de l’affaire dite de certaines
dépenses des Nations-Unies, article 17, paragraphe2 de la Charte du 20 juillet 1962 pour
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établir un lien directe entre action et mesures coercitives. En faisant référence à l’action
de l’AG et du CS, le juge précise que l’action correspond à toute « mesure coercitive »
- Cette coercition de la part du Conseil de sécurité à l’encontre des Etats trouve sa
justification dans la mission qui est dévolue au Conseil de sécurité de réagir en cas de
menaces contre la paix, de rupture de la paix et d’actes d’agression. Aujourd’hui sous
l’égide du CS des forces internationales sont déployées un peu partout dans le monde
pour maintenir la paix et assurer le respect des droits de l’Homme.
- Instituée en 1959 par le Conseil de l’Europe, la Cour européenne des droits de l’Homme
qui trouve son fondement juridique dans l’article 19 de la CEDH siège à Strasbourg
depuis le 1er novembre 1998. Elle a une activité très soutenue liée au caractère
automatique de sa saisine après épuisement des voies de recours internes. Les
statistiques attestent de plus 12.000 arrêts rendus par la Cour avec une forte
condamnation des Etats et plus de 160.000 affaires pendantes. Voir le site de la Cour
pour plus amples détails : https://www.echr.coe.int/Pages/home.aspx?p=home&c=fre.
- Sa compétence est large et s’étend à toutes les questions relatives à l’interprétation et
l’appréciation des dispositions de la Convention européenne des droits de l’Homme,
ainsi que ses protocoles additionnels, comme le précisent les articles 33, 34, 46 et 47.
Elle traite des affaires interétatiques et des requêtes individuelles concernant les
particuliers à qui la CEDH garantit la jouissance d’un certain nombre de droits et
libertés. Les conditions de sa saisine sont définies à l’article 34 1, 2, 3 et 4 de la CEDH.
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6.1 de la Convention européenne des droits de l’Homme aux cours constitutionnelles.
La célèbre décision Ruiz Mateos c/ Espagne, rendue le 26 juin 1993 de la Cour
européenne des droits de l’Homme fait endosser aux juges constitutionnels, la
responsabilité d’appliquer cet article 6.1 ainsi que toutes ces conditions, allant du délai
raisonnable au principe du contradictoire, en passant par la confidentialité des audiences
et le principe d’impartialité. Cette exigence qui s’impose aux juges constitutionnels a
été récemment rappelée par la Cour à l’occasion de l’affaire Korbely c/ Hongrie, rendue
le 19 septembre 2008.
- La Cour de Justice des Communautés européennes, devenue depuis 2009 avec le traité
de Lisbonne la Cour de Justice de l’Union européenne a été créée en 1952. Il regroupe
actuellement deux grandes institutions que sont la Cour elle-même et le tribunal. Le
tribunal de la Fonction publique qui était institué grâce au traité de Nice de 2001 a
finalement été dissout le 1 er septembre 2016.
- Si la Cour de Justice de l’Union européenne a principalement pour rôle d’assurer le
respect du droit communautaire dans son interprétation et son application, elle s’est très
vite intéressée aux violations des droits et libertés dont les citoyens européens sont
victimes. A l’occasion de son célèbre affaire Van Gend Loose rendue le 05 février 1963,
la Cour affirme que : « Le droit communautaire ne concerne pas uniquement les Etats,
mais également les individus, qui peuvent faire valoir directement leurs droits devant
les tribunaux nationaux. Elle peut ainsi être saisie d’un recours en matière de droits de
l’Homme par tout citoyen qui juge inapte le système de protection des juridictions
nationales.
- Créée en janvier 2004, la Cour africaine des droits de l’Homme n’a été opérationnelle
que depuis le début de l’année 2009, date à laquelle, elle l’a rendu sa première décision,
le 15 décembre 2009 exactement (voir requête n°001/2008, arrêt du 15 décembre 2009,
Michelot Yogogombaye c/ République du Sénégal).
- Elle a compétence pour connaitre toutes affaires ou différends dont elle sera saisie
concernant l’interprétation et l’application de la CADHP, du Protocole l’ayant institué,
de l’Acte constitutif de l’UA, des traités de l’UA et de tous les autres instruments
juridiques subsidiaires, de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, du
protocole relatif aux droit des femmes, des autres traités et instruments relatifs aux droits
de l’Homme en Afrique et de toute question de droit international (voir pour les
compétences et la saisine de la Cour, les articles 3.1 et 2, 5.1,2 et 3).
- La difficulté principale que rencontre la Cour réside dans le fait que, l’exécution de ses
arrêts dépend de l’entière volonté des Etats. Ses décisions sont certes obligatoires, mais
le fait de les confier aux différents Etats membres pour ce qui est de son exécution
apparait déjà comme une limite de la Cour face à l’affirmation des souverainetés
nationales.
- La question se pose de savoir si la CADHP survivra à cette forte affirmation des
souverainetés nationales. Les Etats continuent de retirer à leurs citoyens et aux ONG, la
possibilité de saisir la Cour, le 28 avril dernier c’est la Cote d’Ivoire qui avait manifesté
cette volonté (voir la requête n°012/2020, Guillaume Kigbafori SORO et autres c/
République de Côte d’Ivoire). Cette même volonté a été également manifestée par le
Bénin le 24 mars 202, la Tanzanie en novembre 2019 et le Rwanda en 2016.
- Il est important de préciser que la principale raison pour laquelle la Cour de Justice de
la CEDEAO a été mise en place est de s’occuper des différends dans le domaine
communautaire. En effet, la Cour est une Cour communautaire orientée surtout vers les
aspects économiques, monétaires et sociaux que contiennent ses traités. Mais comme la
Cour de Justice des Communautés européennes, elle s’est donnée depuis 2005 une
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compétence en matière de droits de l’Homme au niveau Ouest africaine (voir l’article 4
du Protocole additionnel A/SP du 1er janvier 2005).
- C’est dire que depuis la modification de l’article 9 du Protocole additionnel de 1991, la
Cour de la CEDEAO est compétente pour appliquer et interpréter tous les textes relatifs
à la protection des droits de l’Homme au niveau africain, au cas où, ces droits seraient
violés au sein d’un de ses Etats membres.
- En dépit de la volonté de la Cour d’amener les différents Etats membres à respecter les
droits fondamentaux de leurs citoyens, celle-ci a du mal à voir sa jurisprudence produire
les effets escomptés. Pourtant, contrairement à la CADHP qui laisse l’exécution de ses
décisions à la volonté des Etats, la Cour de la CEDEAO en fait une obligation
communautaire dans la mesure où « les Etats membres …, sont tenus de prendre sans
délai toutes les mesures nécessaires de nature à assurer l’exécution de la décision de la
Cour » (voir l’article 22, al.3 du protocole de 1991).
- Cette volonté de la Cour et cette obligation communautaire d’exécuter les décisions de
la Cour butent sur l’affirmation des souverainetés nationales. En effet, les Etats
membres ignorent les décisions de la Cour, surtout quand celles-ci mettent en jeu des
intérêts politiques (voir par exemple les affaires Karim WADE c/ Etat du Sénégal du 22
février 2013 et ECW /CCJ / JUD / 17 / 18 / du 29 juin 2018, Khalifa Ababacar SALL
c/ Etat du Sénégal).
- Il s’agit d’un recours qui est adressé à l’auteur de l’acte administratif considéré par un
agent de l’Administration comme étant une violation de ses droits. L’objet de ce genre
de recours est d’amener celui qui a édicté l’acte incriminé à le faire disparaitre pour
annuler ses effets.
- Pour permettre aux citoyens de faire respecter leurs droits, ce recours est ouvert à tout
particulier même si aucun texte ne l’a prévu (voir CE français, 30 juin 1950 Quéralt).
B. Le recours hiérarchique
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C. Le recours de tutelle
- Ce recours est surtout présent dans le cadre des rapports entre les autorités locales et les
citoyens qui peuvent saisir l’autorité de tutelle de ces dernières, notamment les
commandants territoriaux pour qu’ils annulent un acte pris par une autorité locale
contraire au respect des droits des citoyens.
- Le juge de l’ordre judiciaire assure un important rôle dans le cadre de la sauvegarde des
droits fondamentaux des citoyens. Son intervention dans ce domaine est large et va des
référés aux contrôles limités de conventionalité, en passant par les exceptions
d’illégalité et la responsabilité des pouvoirs public.
- Le domaine des droits de l’Homme étant de plus en plus évolutif, les juridictions
judiciaires sont allées jusqu’à se prononcer sur des aspects très récents concernant le
droit de la personne de disposer de son corps. Il en ainsi en matière fiscale avec
l’applicabilité de l’article 6 de la CEDH dans le domaine fiscale (voir l’arrêt Klockner
c/ Directeur général des impôts, C.Cass., Ass. plén., 14 juin 1996. Bulletin 1996 A.P,
n°05, p.09). En matière de transsexualisme également où la Cour de Cassation française
a même admis que les transsexuels avaient dorénavant le droit de changer l’indication
de leur sexe sur les registres d’état civil (voir l’arrêt C. Cass. Ass. Plén., du 11 décembre
1992. Bulletin 1992, AP, n°13, p. 27).
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C. Les juridictions constitutionnelles
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