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Famille de situation : La violation des droits

Catégorie d’action : Promotion et protection des droits de l’homme


Module I : la promotion des droits de l’homme et de l’intégrité morale.
Chapitre I : Les droits humains
Leçon 1 : Les droits fondamentaux de l’homme
Notions : Droits de l’homme -Droit international humanitaire
Prérequis : cite deux principes de la démocratie. Quel processus permet d’arriver au pouvoir en
démocratie ?
Exemple de situation : Mépris des libertés, des Droits
Exemple de d’action : Dénoncer et condamner les cas de violation des droits de l’homme
Justification : cette leçon amène l’apprenant à respecter les droits de l’homme.

INTRODUCTION
L’avènement de la démocratie a permis le renforcement et l’élargissement des droits de l’homme. Les
droits de l’homme sont des libertés innées et inaliénables garanties aux personnes humaines, indépendamment
de leur pays, leur race, leur sexe, leur religion ou leur origine sociale. Elles sont reconnues et assurées à chaque
personne humaine dans un Etat démocratique.

I. LES CARACTERISTIQUES ET TYPES DE DROITS FONDAMENTAUX DE L’HOMME


1- Caractéristiques
Les droits fondamentaux découlent des principes de liberté, d’égalité et d’équité. Ils se distinguent par
de nombreuses particularités. Ils sont :
- Universels : ils concernent tous les êtres humains dans tous les pays du monde,
- Inaliénables : ils sont inviolables, invendables et non cessibles,
- Individuels : ils sont attachés à chaque personne humaine,
- Non discriminatoires : sont attachés à la personne humaine indépendamment de sa race, de son sexe, de
sa religion, de son origine sociale,
- Indivisibles et interdépendants : ils sont tous liés, dépendent les uns les autres, ne peuvent donc être ni
détachés, ni séparés.

2- Les types ou les catégories de droits fondamentaux


Les droits fondamentaux peuvent être classés en cinq groupes principaux qui sont :
Les droits ou libertés civiles ;
Les droits ou libertés politiques.
Les droits ou libertés économiques ;
Les droits ou libertés sociales ;
Les droits ou libertés culturelles ;
a) Les libertés civiles
Ce sont des droits qui assurent à l’individu une certaine autonomie en face du pouvoir ou en face de la
société. Ils v sent à protéger l’individu par rapport à l’Etat. Ils sont à la fois physiques et intellectuels. Elles i
comprennent les libertés individuelles et les libertés collectives

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- Les libertés individuelles
Ce sont des droits civils attachés individuellement à chaque personne humaine.
Ce sont : Le droit à la vie ; Le droit au respect de la dignité ; Le respect de la vie privée ; Le respect de
l’intimité ; Le secret de la correspondance ; La liberté d’aller et venir (la libre circulation) ; Le respect du
domicile ; la liberté de pensée, La liberté d’opinion ; La liberté d’expression, le droit à la nationalité; le droit à
un procès équitable ; …
- Les libertés collectives
Ce sont des droits qui concernent chaque individu, mais à l’intérieur d’un groupe.
Ce sont : La liberté d’association (liberté de constituer une association) ; La liberté de réunion ; La liberté de
presse ; le droit à l’information, Le droit de créer un journal ; la liberté de manifestation, le droit à la grève, …
b) Les libertés politiques
Ce sont des Droits pour un individu de participer à la vie, à l’exercice du pouvoir ou encore, à la gestion des
affaires publiques de son pays, sans nuire à la sécurité de l’Etat, ni à autrui.
Ce sont : La liberté de créer un parti politique ; La liberté d’adhérer à un parti politique ; Le droit de vote ;
La liberté d’éligibilité ou La liberté d’être candidat aux élections, le droit de vote ; la liberté de manifestation ;
le droit de résistance à l’oppression ; la liberté de conscience politique ; …
c) Les libertés économiques
C’est le droit pour l’individu d’exercer une activité productrice de revenus.
Ce sont : La liberté de commerce ; Le droit au travail décent ; Le droit à la grève ; la liberté d’entreprendre
ou La liberté d’entreprise; le droit à la propriété ; …
d) Les libertés sociales
Ce sont des libertés qui permettent à un individu d’exiger de l’Etat ou de la société certaines prestations ou
services, afin d’assurer son bien-être social et sa sécurité.
Ce sont : Le droit à la santé ; Le droit à l’éducation ; Le droit à la paix ; Le droit de greffe des organes ; Le droit
au développement ; La liberté de planifier les naissances ; La faculté de reconnaître et d’adopter des enfants ; le
droit à la sécurité ; le droit au logement ; le droit à un environnement sain ; former et joindre des syndicats ; le
droit à un standard de vie adéquat (notamment une alimentation, des services sociaux et médicaux adéquats) ; le
droit au mariage, le droit à la famille ;…
e) Les droits culturels
Ce sont : Le droit à l’identité culturelle ; la liberté de conscience et de religion ; la liberté de culte ; …

II. LES INSTRUMENTS JURIDIQUES DE PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME


Depuis l’Antiquité, de nombreux textes ont accompagnés les différentes luttes pour les libertés. On a par
exemple en Grande Bretagne, La Magna Carta (la Grande Charte en 1215), l’Habeas Corpus (sois maître de ton
corps en 1679), The bill of rights (la déclaration des droits en 1689) ; en France la déclaration des Droits de
l’Homme et du Citoyen en 1789. De nos jours on rencontre un certain nombre d’instruments juridiques
internationaux, régionaux et nationaux relatifs à la protection des droits humains fondamentaux. Parmi les plus
en vue, on a :

Sur le plan international


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A la déclaration universelle des droits de l’homme, il y a d’autres instruments juridiques spécifiques
1) La déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH)
Elle a été adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 10 décembre 1948. Elle proclame la
liberté et l’égalité de tous les êtres humains en dignité et en droit. Elle énonce en 30 articles les Droits
fondamentaux de l’Homme, leur reconnaissance et leur respect par la loi nationale. Il en est ainsi du droit à la
vie, au travail, à une bonne santé, à la propriété, à une nationalité, à la liberté de pensée, de conscience,
d’opinion, d’expression, de religion, d’association. Le Cameroun a intégré les principes prônés par cette
déclaration dans sa Constitution.

2) La Convention relative au statut de Refugiés


Elle est encore appelée Convention de Genève. Elle fut adoptée par l’ONU le 28 juillet 1951. Elle
définit les modalités selon lesquelles un Etat doit accorder le statut de réfugié aux personnes qui en font la
demande, ainsi que les Droits et les Devoirs de ces personnes.

3) Le Pacte International relatif aux Droits civiques et Politiques (PIDCP)


Il a été adopté par l’Assemblée Générale de l’ONU le 16 Décembre 1966. Il comporte des Droits et
libertés classiques qui protègent les individus contre l’Etat. Il a été complété par deux protocoles, le protocole
de 1966 et celui de 1989. Le PIDCP est entré en vigueur en 1976. Il protège le Droit à la vie, interdit la torture,
l’esclavage et le travail forcé.

4) La Convention sur l’Elimination de toutes les Formes de Discriminations à l’Egard des Femmes
(CEDEF) :
Elle a été adoptée le 18 décembre 1979 par l’Assemblée Générale des Nations Unies. Elle est entrée en
vigueur le 03 Septembre 1981. Ratifiée par le Cameroun en 1994, elle recommande aux Etats de favoriser le
plein épanouissement des femmes dans les domaines politique, juridique, économique, social, culturel et civil.
5) La Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) :
Elle a été adoptée le 20 novembre 1989 par l’ONU. Elle a été adoptée par l’Assemblée générale des
Nations Unies, siégeant à New York, le 20 novembre 1989. Cette convention engage les Etats parties à respecter
les droits de l’enfant, sans distinction aucune. Elle protège notamment le droit à la vie, le droit à la santé, le droit
aux loisirs sains.
6) La Convention relative aux Droits des personnes handicapées
Elle a été adoptée le 13 décembre 2006 par l’ONU. Elle vise à promouvoir la dignité, l’égalité devant la loi, les
libertés fondamentales des personnes en situation de handicape.
Sur le plan régional (Africain)
1) La chartes africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP)
Elle a été adoptée le 27 Juin 1981 à Nairobi au Kenya lors de la 18e conférence des chefs d’Etats et de
gouvernements de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Elle. est entrée en vigueur le 21 Octobre 1986
après sa ratification par 25 Etats. Les 18 premiers articles définissent les Droits individuels, les Droits civiques
et les Droits sociaux. Les articles 19 à 24 définissent le Droit des peuples. Tandis que les articles 27 à 29
énoncent les devoirs des individus envers la famille et la société. En résumé, cette charte pose le principe
d’égalité et de la non-discrimination.
2) La convention de Kampala sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique :

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Elle a été ratifiée par le Cameroun en 2017 et engage les Etats parties à apporter des solutions durables
aux situations des personnes déplacées, en mettant un cadre juridique approprié pour leur apporter protection et
assistance.
Sur le plan national (Cameroun)
La constitution du 18 Janvier 1996
La constitution camerounaise du 18 Janvier 1996 s’inspire dans son préambule des différentes
conventions, chartes et déclarations des droits de l’homme ratifiées sur le plan international. A ce propos, l’Etat
camerounais donne à tous les citoyens les conditions nécessaires à leur développement.

III. LE DROIT HUMANITAIRE


1. Définition
Le droit humanitaire ou droit international humanitaire (DIH) est un ensemble de règles qui tend à
limiter les effets des opérations de guerre sur les personnes qui ne participent pas ou qui ne participent plus aux
combats (population civile, les blessés de guerre, prisonniers de guerre, réfugiés).
2. Principe d’application
Le Droit international humanitaire a pour fondement les Conventions de Genève de 1949. Le DIH ne
s’applique que dans des situations de guerre afin de protéger les non combattants et limiter les méthodes et
moyens de combats (armes explosives, armes biologiques et chimiques, mines antipersonnel). Les quatre (04)
Conventions de Génève protègent les prisonniers de guerre, exigent des soins aux blessés de guerre qui qu’ils
soient, protègent les secouristes et les hôpitaux, définissent les homicides, les crimes de guerre et les crimes de
génocide. Pour assurer le respect du DIH, les Etats ont l’obligation d’enseigner les règles de ce droit à leurs
forces armées et au grand public. Ils doivent prévenir et le cas échéant réprimer toutes les violations dont ce
droit peut faire l’objet. A ce propos, des tribunaux comme la cour pénale internationale existent pour juger et
réprimer les crimes de guerre.

CONCLUSION
Les Droits fondamentaux sont inhérents à l’existence humaine. En tant qu’être humain, chacun a droit
au respect de sa dignité et de son intégrité physique et morale. C’est pour cette raison que de nombreux
instruments juridiques ont été conçus pour les protéger. Ces instruments sont des normes qui régissent les
rapports entre individus et que chacun devrait pouvoir respecter.

Devoir :
Je m’évalue
1- Dans une production de 10 à 15 lignes, définis la notion de libertés fondamentales et présente ses
caractéristiques.
2- Présente avec exemples droits politiques et droits sociaux
3- Indique trois instruments juridiques de protection des droits de l’homme et leur domaine d’action.
4- Présente le Droit International humanitaire et donne son intérêt pour l’humanité, notamment pour le
Cameroun,
5- Recherche et présente deux principaux traités du Droit international humanitaire,
6- Que signifie DUDH, PIDCP, CIDE, CADHP, DIH, CEDEF,
7- Propose quelques menaces aux droits de l’homme et quelques actions pour les réduire ou les éradiquer

Famille de situation : La violation des droits

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Catégorie d’action : Promotion et protection des droits de l’homme
Module I : la promotion des droits de l’homme et de l’intégrité morale.
Chapitre I : Les droits humains
Leçon 2 : LES INSTITUTIONS DE PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME
Notions : Institution, Institution nationale, Institution internationale
Prérequis : Que signifie droit de l’homme ? Cite deux instruments juridiques de protection des droits de
l’homme. Dans quelle institution a été adoptée la déclaration universelle des droits de l’homme ?
Exemple de situation : Exploitation de l’homme par l’homme
Exemple de d’action : Dénoncer et condamner les cas de violation des droits de l’homme
Justification : cette leçon amène l’apprenant à protéger les Droits de l’homme

INTRODUCTION
Une institution est une personne morale, un organisme qui s’occupe des intérêts de la collectivité.
Depuis plusieurs décennies, les droits de l’homme sont devenus une préoccupation majeure. Dans le monde
entier, de nombreuses organisations ont été créées et se consacrent à protéger les droits de l’homme et à mettre
fin aux violations de ces droits : ce sont les institutions de protection des droits de l’homme.

I. LES INSTITUTIONS INTERNATIONALES DE PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME.


1. L’ONU
a) Création et objectifs
L’Organisation des Nations-Unies (ONU) a été créée à la Conférence de San Francisco le 26 juin 1945.
Elle entre en activité le 24 octobre de la même année après la ratification de sa Charte par 51 Etats. Son rôle
majeur est de :
- Maintenir la paix et la sécurité dans le monde,
- Développer les relations amicales entre les Nations,
- Réaliser la coopération internationale en encourageant le respect des droits de l’homme,
Pour ce dernier point, l’ONU a créé des organes pour préserver les droits de l’homme.
b) Les Organes de l’ONU en charge des droits de l’homme
Il y a trois types d’organes : ceux créés en vertu de la Charte, ceux créés en vertu des traités
internationaux des droits de l’homme et des Institutions spécialisées.
- Les Organes de la Charte
L’organe principal des Nations Unies en charge des droits de l’homme était la Commission des droits de
l’homme. Elle a été remplacée par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en 2006. Celui-ci est à
ce jour le principal organe des Nations Unies œuvrant à la promotion et la protection des droits de l’homme.
C’est un Organe intergouvernemental du système des Nations Unies composé de 47 Etas. Il a la responsabilité
de renforcer la promotion et la protection des droits de l’homme dans le monde. Le Conseil des droits de
l’homme de l’ONU examine les problèmes qui se posent en matière de droits de l’homme, élabore de nouvelles
normes internationales et en surveille l’application partout dans le monde.
- Les Organes des traités
 Le Comité des droits de l’homme des Nations Unies. C’est un organe composé d’experts
indépendants. Il surveille la mise en œuvre du Pacte international relatif aux droits civils et
politiques par les Etats paries.
 le Comité des droits économiques et sociaux : Fondé en 1885, il a pour but de veiller à
l’application du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966.

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 Le comité pour l’Elimination de toutes les Formes de Discriminations à l’Egard des
Femmes
 Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale
 Le Comité contre la torture : c’est un organe composé de dix experts indépendants. Il surveille
l’application de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains
ou dégradants.
En plus de ces organes, il existe des institutions spécialisées des Nations Unies qui ont un rapport direct
avec les questions des droits de l'homme.

- Les Institutions spécialisées des Nations Unies


 Le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Droits de l’homme : c’est une agence
spécialisée des Nations Unies qui a pour but de promouvoir, de contrôler et de renseigner sur le
respect des droits de l’homme à travers le monde.
 L’OMS : créée en 1948, elle s'emploie à promouvoir la coopération technique entre les pays au
service de la santé, exécute les programmes visant à lutter contre les maladies et éradiquer
certaines d'entre elles ; et s'efforce d'améliorer la qualité de la vie.
 L’OIT ; fondé en 1919 lors du traité de Versailles, elle a pour vocation de promouvoir la justice
sociale et notamment de faire respecter les droits de l'homme dans le monde du travail.
 L’UNESCO : L’organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture: elle a
été créée en 1946 pour instaurer une paix mondiale durable fondée sur la solidarité intellectuelle
et morale de l'humanité.
À côté des ces entités de l’ONU, on a les ONG.
2. Les Organisations Non Gouvernementales (ONG) internationales
Ce sont des Associations de personnes de par le monde constituées de défenseurs des droits humains.
Elles jouent un rôle de premier plan en surveillant les actions des gouvernements et en les poussant à agir selon
les principes des droits de l’homme. Citons à ce propos :
a) Le comité international de la croix rouge (CICR) : c’est une institution d’aide humanitaire crée à
Genève en 1863. c’est une organisation impartiale et neutre. Elle a une mission exclusivement
humanitaire de protéger la vie et la dignité des victimes des conflits armés et d’autres situations de
violence et de leur porter assistance.
b) Amnesty international : Organisation fondée en 1961. C’est un mouvement mondial réunissant les
personnes qui défendent les droits humains. Il a plus de 2.2 millions de membres et de souscripteurs
dans plus de 150 pays dont le Cameroun. L’organisation recherche des violations graves des droits de
l’homme et agit afin de les empêcher, d’y mettre fin et d’exiger que justice soit faite pour ceux dont les
droits ont été violés. Elle œuvre en faveur des prisonniers politiques, des personnes emprisonnées pour
des raisons religieuses, ethniques, le droit des femmes, des peuples autochtones, l’enrôlement des
enfants soldats…
c) Médecins sans frontière (MSF) : La 1ère section de MSF a été érigée le 21 décembre 1971. Son siège
se trouve à Londres Genève en Suisse. C’est un groupe de médecins qui apportent leurs secours aux
populations en détresse (sans aucune discrimination d'origine, de religion, de philosophie ou de
politique), aux victimes de catastrophes d'origine naturelle ou humaine, de situation de belligérance,
d) Reporters sans frontière (MSF) : Fondée à Montpellier en 1985, Son siège se trouve à Paris. RSF
défend les journalistes emprisonnés et la liberté de la presse dans le monde.

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3. La justice pénale internationale
De nombreux tribunaux rendent justice dans le monde au nom de la protection des droits de l’homme :
- La cour pénale internationale (CPI) : elle a été créée par le statut de Rome du 1er juillet 2002 et siège
à la Haye aux pays Bas. La CPI est compétente pour juger les actes de génocide, les crimes contre
l’humanité, les crimes de guerre et crime d’agression. Quiconque commet un de ces crimes est
individuellement responsable et peut être puni conformément au Statut.
- Le tribunal pénal international (TPI) : L’ONU a participé à la création de plusieurs tribunaux afin de
juger les auteurs de génocides ou de crimes de guerre internationaux. Exemple : le Tribunal pénal
international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

II. LES INSTITUTIONS NATIONALES


Pays démocratique, le Cameroun s’est doté d’un arsenal institutionnel qui permet la protection des droits
de l’homme :
1. La commission nationale des droits de l’homme et des libertés (CNDHL) :
Le CNHDL est la principale institution gouvernementale de protection et de promotion des droits de
l’homme au Cameroun. Il a été créé en 2004. C’est une institution indépendante dont le but fondamental est de
servir de relais entre l'Etat, les pouvoirs publics et la société civile dans la gestion des droits de l'homme et plus
particulièrement sous l'aspect promotion et protection de ces droits. Son rôle est de :
- Recevoir les dénonciations portant sur la violation des droits de l’homme,
- Mener des enquêtes sur les violations des droits de l’homme,
- Etudier les questions relatives à la promotion des droits de l’homme
2. Les ONG/Société civile nationale
On distingue :
- Le REDHAC : c’est le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale. Il est créé en
2007 et regroupe dix pays de l’Afrique centrale. Il œuvre dans la protection des défenseurs des droits
de l’homme.
- Nouveaux Droits de l’homme (NDH) : fondé en 1977, son rôle est d’œuvrer dans la protection des
droits de l’homme.
- L'Association camerounaise des femmes juristes (ACAFEJ) : elle offre une assistance juridique aux
personnes victimes de violations des droits de l’homme. Elle œuvre aussi dans la promotion des
droits de l’homme. Elle pour cela procède par des tables rondes, des séminaires, …
Les ONG/Société civile contribuent à l’amélioration des pratiques respectueuses de la dignité humaine à
travers :
- Des campagnes d’éducation aux droits de l’homme : pour former les gens à jouir de leurs droits, à
les défendre, à les promouvoir eux-mêmes,
- Des campagnes de promotion, de vulgarisation aux droits de l’homme : pour les faire connaître
davantage,
- Des campagnes de sensibilisation aux droits de l’homme : pour expliquer le bien fondé des doits
de l’homme.
- l’action des églises qui prêchent la justice, le respect du prochain, la préservation de la dignité
humaine et affirme l'égalité de tous les hommes devant Dieu.
- L’assistance aux groupes vulnérables : De nombreuses ONG et associations œuvrent pour
objectifs spécifiques notamment, la défense, la protection, l'encadrement des groupes sociaux
vulnérables ou des couches sociales défavorisées. Exemple : le foyer de l’espérance de Yaoundé,

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l'Association camerounaise pour le bien-être familial (CAMNAFAW), l'Ecole spécialisée pour
enfants déficients auditifs (ESEDA) à Yaoundé,
- La dénonciation des violations des droits de l’homme : Il s'agit pour ces associations de défense
des droits de l'homme d' « un devoir de parole et de dénonciation » qui consiste à interpeller les
gouvernants sur les violations graves commises par les agents publics (fonctionnaires, forces de
police, gendarmerie...). il s’agit aussi d’interpeller les populations sur les entraves aux droits de
l’homme qu’ils commettent au quotidien. Leur action dans ce sens s'exerce par le canal des revues
ou bulletins et des rapports périodiques qu'elles publient.
3. Les autres institutions
Il s’agit des juridictions (Tribunaux et Cours) qui, au nom de la loi, rendent justice et rétablissent les
individus dans leurs droits en réparant l’arbitraire. Il y a aussi des forces de sécurité (police, gendarmerie) voire
de défense (militaire). Leur mission est de protéger les hommes et leurs biens.
Conclusion
La culture universelle des droits de l’homme est chaque jour une réalité dans le monde entier. De
nombreux instruments juridiques et des institutions permettent d’en assurer l’effectivité. Cependant, le respect
de la dignité humaine demeure encore une quête permanente.

Je m’évalue
1- Présente deux un organe et deux organismes spécialisés de l’ONU en charge des questions des droits de
l’homme.
2- Identifie à travers le monde deux types d’organisme de protection des droits de l’homme et précise leurs
champs d’action.
3- Identifie autour de toi deux atteintes aux droits et présente deux ONG internationales chargées de ce
type de cas
4- présente deux structures gouvernementales en charge des questions d’atteintes aux droits.
5- Cite deux autres institutions au Cameroun qui peuvent aider les Citoyens à se faire rétablir dans leurs
droits.
6- Propose deux solutions face aux violations récurrentes des droits de l’homme au Cameroun.
7- Propose deux actions à engager face aux violations récurrentes des droits de l’homme au Cameroun.

Famille de situation : La violation des droits


Catégorie d’action : Promotion et protection des droits de l’homme
Module I : la promotion des droits de l’homme et de l’intégrité morale.

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Chapitre I : Les droits humains
TD 1 : Etude d’une structure locale de promotion des droits de l’homme
Notions : Institution, Institution nationale, Institution internationale
Prérequis :
Exemple de situation : La régularité des cas de violation des droits de l’homme
Exemple de d’action : Dénoncer et condamner les cas de violation des droits de l’homme
Justification : Ce TD amène l’apprenant à dénoncer toutes formes de violation des droits

Le Comité National des Droits de l'Homme et des Libertés (CNDHL)


Doc 1 : Comité National des Droits de l'Homme et des Libertés (CNDHL)
Le Comité National des Droits de l'Homme et des Libertés (CNDHL) a été créé par décret présidentiel
en 1990. Le mandat du CNDHL lui donne, entre autres attributions, le pouvoir de « procéder à toutes les
enquêtes et investigations nécessaires sur les violations des droits de l'homme et des libertés, » mais il limite ce
pouvoir en exigeant qu'il « n'en fasse rapport qu'au Président de la République. » Le CNDHL peut réaliser des
études, assurer l'éducation aux droits de l'homme et coordonner l'action des ONG dans ce secteur. Il est
également habilité à visiter les lieux de détention.
Le CNDHL présente pour les dix années écoulées un bilan impressionnant d'activités de promotion et
d'éducation telles que l'organisation de séminaires et de conférences ainsi qu'une participation à des
programmes radiophoniques et télévisés. Au cours de sa première année en 1992, le comité a organisé des
séminaires à Douala et Bertoua qui consistaient en des sessions publiques destinées à des personnes appartenant
à différents secteurs de la société. Dans son Bilan Quinquennal des activités 1992-1997, le CNDHL fait état de
nombreuses visites de centres de détention, de prisons et de cellules de bureaux de police et de gendarmerie. Il
décrit ces visites comme étant « l'une des activités courantes du comité » Human Right Watch, 2001

Doc 2 : Commission des droits de l’homme : Les rapports 2017 sont disponibles
Le bilan des activités et celui sur l’état des droits de l’homme au Cameroun en 2017 ont été rendus
publics à Yaoundé. Les documents ont été présentés lors d’une cérémonie présidée par Chemuta Divine Banda.
Le rapport d’activités de la CNDHL retrace les grands moments de ses descentes sur le terrain. Entres
autres, une récurrence de litiges fonciers observés dans le Faro-Déo ainsi qu’une enquête suite à l’attaque
perpétrée contre la délégation des Nations-Unies à Kontcha. De même, la CNDHL est descendue dans quelques
lieux de détention des dix régions du pays. Résultat, seules trois prisons sur 15 visitées révèlent moins de
détenus que la capacité d’accueil. En 2017, l’institution a ainsi reçu 1142 requêtes dont 713 ont été traitées et
390 étaient encore en cours de traitement. Riche de près de 190 pages, le document formule quelques
recommandations à l’égard de l’autorité publique. A savoir en ce qui concerne les atteintes liées à la vindicte
populaire, de planifier et mener des campagnes de sensibilisation de la population visant à éradiquer les actes de
justice populaire mais aussi à encourager les populations à dénoncer les auteurs de ces actes afin de les
sanctionner.
S’agissant des questions de terrorisme, la CNDHL réitère la poursuite des politiques de scolarisation des
jeunes dans les zones d’éducation prioritaires et l’ouverture d’enquêtes sur les allégations d’atteintes aux droits
de l’homme dans le cadre de la lutte contre Boko Haram et l’engagement des poursuites à l’encontre des mis en
cause. Alexandra Tchuileu, Cameroon-tribune, novembre 2018.
Résumé :
La CNDHL œuvre dans la promotion et la protection des droits de l’homme au Cameroun. Cependant son
existence et même ses activités restent très mal connues du grand public. Compte tenu des relations tendues et

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souvent conflictuelles entre le gouvernement et les ONG, le CNDHL pourrait essayer de jouer un rôle plus actif
de médiateur entre ceux-ci et offrir ainsi une certaine protection aux défenseurs locaux des droits de l'homme. Il
y gagnerait beaucoup en crédibilité, en visibilité, et peut-être en efficacité, s'il parvenait à établir une relation de
travail plus étroite avec les ONG locales, et par là-même à compléter et renforcer leurs activités de promotion et
de protection des droits de l'homme au Cameroun.

Le REDHAC : Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale


Document 1 : La naissance du REDHAC
En 2007, Amnesty International organise un séminaire de formateurs sur les commissions nationales des
droits en Afrique centrale à Bujumbura en République du Burundi. Cinquante participants venus des pays de
l’Afrique centrale prennent part à ce séminaire. Lors des discussions, les défenseurs des droits de l’homme
relèvent que dans leur travail pour la promotion, la protection et la défense des droits de l’homme :
a- D’une part, ils rencontrent des problèmes dans les pays en conflits armés et/ou à l’alternance politique
bloquée.
b- D’autre part, ils doivent relever les mêmes défis d’amener les gouvernants d’Afrique centrale à respecter
les engagements pris (Conventions et textes internationaux et régionaux) en matière des droits de
l’homme.
C’est dans le souci et la volonté de conjuguer leurs efforts que naît l’idée du Réseau des Défenseurs des Droits
Humains en Afrique Centrale (REDHAC). Ce constat fait, et conformément à la Déclaration de l’Assemblée
Générale des Nations Unies adoptée en 1998, à New York reconnaissant le statut du défenseur, Amnesty
International prend l’engagement ce jour d’accompagner les défenseurs réunis à la mise en place de ce réseau.
Ainsi, le 21 avril 2007, avec l’appui logistique et technique d’Amnesty International, le Réseau des Défenseurs
des Droits Humains en Afrique Centrale voit le jour.
REDHAC, 2013, Situation des Défenseurs et prespectives Démocratiques pour le XXIe siècle,
Constatation, P1
Document 2 : La situation des droits de l’homme au Cameroun
Le pays figure parmi les rares pays au monde où le journaliste, dans l’exercice de son métier, peut être
emprisonné plus facilement qu’un criminel de droit commun, où une chaine de radio ou de télévision peut être
fermée aussi facilement qu’une échoppe du quartier… des activistes politiques voient leurs réunions dispersées
par la police ; certains restent poursuivis par le ministère public pou « manifestation illégale » alors que
l’organisation desdites manifestations n’est soumise qu’au régime de déclaration…
In REDHAC, 2013, Situation des Défenseurs et prespectives Démocratiques pour le XXIe siècle,
Constatation, P1

Résumé
Le REDHAC (Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale) a été fondé en 2007 avec le
soutien de l’ONG Amnesty International. Son siège se trouve à Douala au Cameroun. Son rôle principal est de
soutenir les défenseurs des droits de l’homme.
A son actif, le REDHAC a protégé plusieurs défenseurs des droits de l’homme en Afrique centrale. Il a dénoncé
de nombreuses violations de droits humains notamment, les réguliers cas de tortures policières dans les locaux
de la police camerounaise, les femmes et leurs bébés assassinés dans le nord par certains éléments de l’armée
camerounaise, ce qui a conduit à leur arrestation, à leur jugement et à leur condamnation ; les arrestations des
militants des partis d’opposition ; les violents crimes commis par les sécessionnistes du NOSO comme les
décapitations, les assassinats, etc.

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Questions
1- Présente le CNDHL et le REDHAC (définition et création) ;
2- Donne deux raisons qui justifient la création de chacun d’eux ;
3- Indique le rôle de chacune des deux institutions
4- cite cinq domaines d’intervention de chacune des organisations
5- Présente la situation des droits de l’homme au Cameroun évoquée par chacun de ces organismes,
6- énumère quatre (04) violations des droits de l’homme au Cameroun d’après ces organismes ;
7- Propose quatre (04) solutions.

Famille de situation : La violation des droits


Catégorie d’action : Promotion et protection des droits de l’homme
Module I : la promotion des droits de l’homme et de l’intégrité morale.

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Chapitre 2 : L’intégrité morale
Leçon 3 : LE CONCEPT DE L’INTEGRITE MORALE
Notions : intégrité morale
Prérequis : (1) Définir CNDHL. (2) Cite deux réalisations du CNDHL. (3) Quel nom donne-t-on à la
pratique qui consiste à donner de l’argent pour obtenir un service ?
Exemple de situation : Corrompre le Surveillant Général pour effacer ses heures d’absences
Exemple de d’action : Dénoncer toutes formes de corruption
Justification : cette leçon amène l’apprenant à utiliser toutes les ressources qui lui sont installées pour
lutter contre la corruption

INTRODUCTION
L'intégrité morale désigne une valeur morale de vie fondée sur de nombreuses vertus notamment
l’honnêteté, la probité, l’incorruptibilité et le respect de ses engagements et de ses principes, qui sert de
référence et guide nos choix et nos actions. Elle suppose la capacité d'une personne à respecter ces vertus
malgré des pressions contraires. L’intégrité morale est nécessaire dans la famille, au sein de la société et dans la
vie professionnelle.

I. L’INTEGRITE MORALE EN FAMILLE


Au sein des familles, les parents assure la transmission et la continuité des valeurs d’intégrité aux
enfants. Leurs rôles est multiforme :
1. Servir de modèles aux enfants et transmettre les valeurs sociales
La famille est l’unité de base de la société. Des études ont montré que 80 à 90 % des enfants
reproduisent très exactement le comportement des parents. Parce qu’ils transmettent d’abord l’éducation par
l’exemple, l’intégrité morale en famille appelle à la responsabilité des parents, dont le premier intérêt est de
servir de modèle fiable. C’est ainsi que l’intégrité morale en famille demande des parents vertueux, honnêtes,
justes, travailleurs, respectueux, pacifiques… Ensuite, ils doivent éduquer leurs enfants dans la vertu afin qu’ils
soient des citoyens modèles. Dans ce cadre, ils transmettent aux enfants les valeurs telles que la bonté, la
gentillesse, l’obéissance, l’humilité, la patience, la maîtrise de soi, l’amour, la joie, le respect envers les autres,
le discernement, l’honnêteté, la fidélité, la vérité, la tolérance, le travail, l’effort la solidarité… Ni le système
éducatif, ni le groupe ne pourrait remplacer pleinement une famille construite autour de ces valeurs. Sur le plan
du Droit, l’intégrité morale exclut envers les membres de la famille toutes formes de violence, particulièrement
la violence morale.
2. promouvoir l’égalité hommes-femmes
La famille est là aussi pour enseigner l’égalité homme-femme et doit combattre toute tentative de
déconsidérer la femme. Le respect de l’homme envers son épouse est déjà la première leçon d’égalité que
suivront les enfants. Partant de là, les enfants pourront mieux intégrer l’égalité entre tous les êtres humains…
3. Renforcer les liens de solidarité
La famille élargie doit être un lieu de solidarité où les membres s’entraident, se conseillent, s’épaulent. Il
y a ces moments particuliers de solidarité quand les aînés vieillissent et qu’ils souffrent de graves maladies. Là
encore, la famille aimante, prenant soin de ses membres âgés comme elle le peut, présente pour eux, va faire
vivre cette valeur et la transmettre aux jeunes générations qui seront amenés un jour à faire de même…
4. Inculquer les valeurs religieuses aux enfants
Les parents doivent aussi Parler de Dieu aux enfants, leur enseigner que le Seigneur est Amour,
compatissant, juste et qui répond aux prières. Faire comprendre aux enfants que l’attachement à Dieu est la

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meilleure protection pour toute la vie. S’ils aiment Dieu, malgré les erreurs, ils souhaiteront revenir et se
conformer à ce que Dieu aime (intégrité). La famille doit transmettre cet amour sincère pour Dieu aux enfants et
leur montrer qu’être Croyant n’est pas une honte, c’est un grand privilège. En dehors du milieu familial,
l’intégrité morale s’exprime aussi en société.

II. L’intégrité morale dans la vie en société : creuset du vivre ensemble


L’intégrité morale dans la vie en société suppose le respect des règles communes et la reconnaissance
des valeurs communes : c’est le vivre ensemble. Les Eglises, les mosquées et les autres lieux de culte jouent un
rôle important dans la construction morale d’une société intègre. De même, les structures d’Education et de
formation (écoles, Lycées et Collèges, Centres de formation, Universités, Ecoles de formation) jouent un rôle
essentiel dans la formation des citoyens intègres, c'est-à-dire honnêtes, serviables, incorruptibles, accueillants,
disponibles, patriotes, travailleurs, ayant le culte de l’effort, désintéressés. Plusieurs autres éléments sont
nécessaires pour réaliser cela en société.
1. Le rejet de toutes formes d’exclusion
L’une des plus hautes valeurs morales qui permet de réaliser la solidarité humaine est le rejet de toutes
les formes d’exclusion (racisme, tribalisme, xénophobie) et le combat contre les préjugés.
2. L’assistance aux autres
Dans la société, il faut être capable de secourir son prochain. En effet, il n’y a pas de vie commune sans
destin commun et sans moyens mis en commun. Une société qui exclut les plus pauvres, les malades, les
personnes âgées, les personnes handicapées est une société qui détruit le lien social, ciment du vivre-ensemble.
Exemple : faire un don de sang, secourir un accidenté.
3. L’engagement dans les causes communes et justes
S’engager avec les autres, pour les autres c’est réaliser un idéal moral, c’est pratiquer la solidarité et
vivre le partage. Vivre ensemble en société nous impose donc de défendre ceux qui souffrent pour des raisons
injustifiées. Il s’agit de dénoncer, de condamner, de refuser toutes formes d’injustices.
4. Au plan du Droit
Au plan du Droit, l’intégrité morale renvoie au respect de la dignité humaine, c'est-à-dire le respect du droit à la
vie, du droit à la vie privée, du droit à l’image, Le droit à l’honneur, le droit au secret, le respect de la
présomption d’innocence.
Toutes ces dispositions devraient se refléter en milieu professionnel.

III. L’INTEGRITE MORALE DANS LA VIE PROFESSIONNELLE


En milieu professionnel, l'intégrité est sans conteste une composante essentielle de la déontologie
professionnelle. Les travailleurs devraient se distinguer par le respect des vertus telles que le respect du secret
professionnel, la justice, l’impartialité, la disponibilité, la serviabilité, la loyauté, le respect des Collègues et des
usagers, être incorruptibles, tout comme ils doivent être vrais dans leurs compétences.
Sur le lieu de service, l’employé ou l’employeur doivent prévenir la corruption, ils doivent posséder un
haut standard de transparence et d’honnêteté, tandis que les promotions et les sanctions doivent refléter des
critères objectifs. Dans tous les métiers du monde, seules les valeurs morales et déontologiques devraient
justifier l’action ou la prise de décision.

1. Les valeurs morales en milieu professionnel

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L'obligation d'intégrité comporte une série de normes destinées à favoriser l'honnêteté et la probité des
rapports qu'entretiennent les professionnels avec leurs clients, le public et leurs confrères. Il s’agit de l’éthique,
de la transparence et de la responsabilité.
- Éthique et responsabilité : l’éthique désigne les règles de bonne conduite à respecter en milieu
professionnel. Il s’agit de : l’efficacité, la discipline professionnelle, la dignité, l’équité, l’impartialité, la
justice, le civisme et la courtoisie dans l’exercice de ses fonctions. En conséquence, la responsabilité (la
capacité de répondre de ses actions et d’en assumer les conséquences) est une vertu éthique, étant donné
que l’éthique est relative aux principes et règles qui régissent les valeurs morales du comportement des
travailleur.
- La transparence : la transparence” implique l’ouverture, la communication et vérité.
2. Pratique et comportement qui nuisent à l’intégrité morale en milieu professionnelle
Certains actes et comportements sapent l’intégrité morale en milieu professionnelle. Il s’agit principalement :
- De la corruption : C’est une incitation financière ou d’un autre type ou une récompense pour une action
illégale, contraire à l'éthique, de manière générale inappropriée ou un abus de confiance.
- De la fraude : La fraude consiste à tromper délibérément autrui pour obtenir un bénéfice illégitime, ou
pour se soustraire à une obligation légale. En pratique, la fraude se traduit le plus souvent par des
détournements de fonds, l’utilisation détournée de matériel, ou par des informations ou une
comptabilisation erronée.
- Du conflit d’intérêt : Le conflit d’intérêts désigne toute situation où les intérêts personnels d’un
collaborateur entrent en conflit avec ceux de l’entreprise ou de l’institution : privilège indu, illégalité,
atteinte aux biens ou à la réputation de l’entreprise ...
- Mentir sur son CV, Propos humiliants, harcèlement sexuel, le chantage,
- Dans l’Enseignement : relations coupables entre élèves, relations coupables entre élèves et
enseignants, la corruption ou les notes sexuellement transmissibles, l’intimidation des élèves par
d’autres, la violence…
Conclusion
L’intégrité morale est essentielle pour construire une société harmonieuse et exemplaire capable de
servir l’intérêt général. L’intégrité morale demande du courage, de la force, du bon sens, de la discipline et une
volonté d’être différent pour être meilleur. Vivre dans l’intégrité devrait alors s’ériger en mode de vie pour tous
et pour chacun.

Je m’évalue
1- Définis intégrité morale et présente quelques valeurs attachées à cette notion,
2- Après avoir présenté le milieu familial, indique une valeur morale qui devrait caractérisée chacun des
membres de la famille,
3- Après avoir défini le concept de milieu professionnel, relève quatre valeurs qui doivent caractériser les
travailleurs en milieu professionnel,
4- Présente deux atteintes à l’intégrité morale en société et en milieu professionnel et propose des solutions
pour remédier à chaque cas.
5- Propose quatre atteintes à l’intégrité morale en famille et propose des solutions pour remédier à chaque
cas.
6- Lors d’un voyage, vous vous arrêter à un contrôle de police et/ou de gendarmerie, qu’est ce que vous
observez ? Comment appelle t-on l’acte posé entre le chauffeur et l’agent de police ou de gendarmerie ?

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Cet acte est-il acceptable ? Avez-vous déjà observé ou vécu ce type de situation ailleurs ? Si oui
explique. Propose deux mesures pour combattre ce type de situation
7- Voici quatre phrases :
 Il y a trois choses dans la vie qui ne reviennent jamais : le temps, les mots et les opportunités,
 Il y a trois choses qui peuvent te détruire : le mensonge, l’orgueil et la trahison,
 Il y a trois choses que tu ne dois jamais perdre : l’espérance, la patience et l’honnêteté,
 Mais il y a trois grandes valeurs : la famille, l’amour, l’amitié
Relève deux vices (mauvais actes) de ces phrases
Identifie et explique deux attitudes morales contenues dans ces phrases.
8- Voici une situation :
Une Australienne de 46 ans a été condamnée à 25 mois de prison, sans possibilité de libération
conditionnelle pendant un an. Son offense : avoir menti curriculum vitae pour décrocher un emploi dont
la rémunération s’élevait à 245 000 dollars par année.
Questions :
1- Présente et explique l’attitude morale valorisée dans cette situation,
2- Cite deux autres atteintes à l’intégrité morale en milieu professionnel.

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Famille de situation : La violation des droits
Catégorie d’action : Promotion et protection des droits de l’homme
Module I : la promotion des droits de l’homme et de l’intégrité morale.
Chapitre 2 : L’intégrité morale
Leçon 4 : LES INSTITUTIONS DE PROMOTION ET DE PROTECTION DE L’INTEGRITE MORALE
AU CAMEROUN
Notions : Société civile
Prérequis : (1) Définir intégrité morale (2) cite une institution au Cameroun qui lutte pour la promotion de
l’intégrité morale.
Exemple de situation : Depuis le lancement de l’opération épervier, beaucoup de hautes personnalités
camerounaises ont été mises en prison.
Exemple de d’action : Lutter contre la corruption et la prévarication de la fortune publique.
Justification : cette leçon amène l’apprenant à promouvoir le respect des principes d’intégrité et le respect du
bien public.

INTRODUCTION
Le Cameroun est confronté à des actes qui portent atteinte à l’intégrité morale, notamment la
délinquance économique ou la corruption. Ces maux gangrènent la société et retardent le développement. Dans
le but de matérialiser la politique de rigueur et de moralisation de la vie publique, le Cameroun s’est doté de
nombreuses institutions chargées de barrer la voie à ces fléaux, par la sensibilisation, l’éducation aux bonnes
mœurs et par la répression. Ces institutions sont la CONAC, l’ANIF, ou le CONSUPE. De plus le
Gouvernement est accompagné dans la quête de la moralité de la fortune publique par des Organisations de la
Société civile (Associations, ONG, les Communautés religieuses et les structures traditionnelles.

I. LES INSTITUTIONS ETATIQUES


1. La CONAC
La commission nationale anticorruption (CONAC) se place au cœur de la croisade en matière de
promotion et de protection de l’intégrité morale au Cameroun. Créée par décret du Président de République le
11 mars 2006, cet organisme public indépendant a pour mission de rechercher les cas de corruption et surtout
les causes de la corruption pour les combattre. Dans son action, elle recueille des dénonciations d’actes de
corruption, mène des enquêtes, effectue des contrôles physiques de l’exécution des projets, évalue les
conditions de passation des marchés… et ses rapports également sont toujours riches de matière pour la Justice.
2. L’ANIF
L’agence nationale d’investigation financière a été créée par décret présidentiel N° 2005/187 du 31 mai
2005. C’est un service de renseignement financier rattaché au Ministère des Finances. L’ANIF a pour rôle de :
- Recevoir, de traiter et de transmettre, le cas échéant, aux autorités compétentes, tous les renseignements
sur les soupçons de blanchiment des capitaux ou de financement du terrorisme ;
- Obtenir des autorités judiciaires, des informations utiles à sa mission et de contrôle des assujettis ;
- Constituer une banque de données contenant toutes les informations utiles concernant les déclarations de
soupçons.
L’ANIF se concentre donc sur la prévention et la répression du blanchiment d’argent et du financement
du terrorisme. C’est grâce à cette institution que les banques demandent depuis quelques années de justifier
systématiquement l’origine des fonds déposés ou reçus dans les comptes de leurs clients. Et si beaucoup, par
défaut de justificatif convaincant, préfèrent aujourd’hui entreposer de fortes sommes d’argent en espèces dans
leurs domiciles, c’est bien le signe que l’ANIF veille.
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3. Le CONSUPE
Le contrôle supérieur de l’Etat est créé le 11octobre 2005 par décret du Président de la République. Les
services du Contrôle supérieur de l’Etat relèvent de l’autorité directe du Président de la République. Ils
reçoivent de lui les instructions et lui rendent compte. Ils sont dirigés par un Ministre Délégué à la Présidence
chargé du Contrôle Supérieur de l’Etat. Son action le niveau le plus élevé des services publics, des
établissements publics, des entreprises publiques et parapubliques, des Collectivités territoriales décentralisées
et leurs établissements, des entreprises publiques et parapubliques.
Le rôle du CONSUPE est :
- la vérification des liquidations administratives et judiciaires ;
- Le contrôle de l’exécution du budget de l’Etat ;
- Le contrôle de l’exécution des projets à financements extérieurs ;
- Le contrôle, en cas de nécessité, de la qualité des rapports d’audits effectués pour le compte de l’Etat ou
de ses démembrements par les cabinets privés ;
- l’évaluation des programmes et projets ;
- l’appui au renforcement des capacités des ordonnateurs et des gestionnaires de crédits publics ;
- L’appui technique, méthodologique et pédagogique en matière de contrôle et de vérification de la
gestion de la fortune publique ;
- La diffusion des normes de vérification et d’audit dans le secteur public et parapublic ;
En résumé, le CONSUPE s’assure au quotidien de la bonne gestion des fonds publics. Il est garant du
respect, par l’ensemble de personnes qui gèrent les fonds publics, du respect des règles d’éthique et de
déontologie qui gouvernent le secteur de la protection de la fortune publique. Avec ses vérificateurs, le
CONSUPE agit en véritable gendarme. Ses missions de contrôle au sein des organismes publics sont redoutées.

II. LES AUTRES INSTITUTIONS


La religion, nos coutumes sont également des garde-fous intéressant face à la décrépitude de la morale
publique. Ces structures dépositaires des principes moraux. Ces valeurs sont entre autres le respect d’autrui et
de ses biens, la solidarité, le respect des ainés, le secours aux cadets et aux personnes en difficultés, l’effort, le
travail.
1. Les communautés religieuses
L’Eglise catholique, les Eglises protestantes et la Communauté islamique du Cameroun mènent au
Cameroun une action permanente d’éducation morale. Ceci afin que notre société tourne le dos maux qui
dégradent les mœurs entre autres le vol, le détournement des biens d’autrui (tant publics que privés), la
corruption, la tricherie. La religion promet en récompense d’intégrité morale le paradis (joie éternelle) ou la
félicité. Tandis que le péché (compris comme travestissement, atteinte des valeurs morales) est sanctionné par
l’enfer (les tourments éternels).
2. Les structures traditionnelles
Les structures traditionnelles œuvrent dans la promotion de l’intégrité morale à travers des us et coutumes.
Par le respect de la tradition ou des coutumes, les hommes sont forgés à cultiver plusieurs valeurs notamment le
travail, le droit d’ainesse, etc. Le non respect des règles traditionnelles peut conduire aux sanctions comme le
bannissement.
3. La Société civile
- Transparency International Cameroun est la section nationale de l’ONG Internationale Transparency
International. Son rôle primordial est celui d’éveil de la conscience collective sur le fléau qu’est la
corruption. Ensuite son action porte sur la mobilisation de la société civile et des autres partenaires

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internationaux dans la lutte contre la corruption au Cameroun, sans oublier le dialogue avec le
gouvernement pour « la mise en place d’instruments nationaux et régionaux de lutte contre la
corruption ».
- Action Citoyenne est une association de jeunes Camerounais mobilisés pour la promotion de la bonne
gouvernance, la lutte contre la corruption et le détournement de deniers publics. Elle a son siège à
Yaoundé. Sa devise est : « Pour une gestion saine et transparente de la chose publique».

Conclusion
Les valeurs morales ne sont pas la chose la mieux partagée par tous les citoyens camerounais et même
des étrangers. C’est pour cela que les autorités camerounaises ont créé de nombreuses institutions pour
préserver la morale publique. Ces institutions de protection et de promotion de l’intégrité morale au Cameroun
obtiennent certes de bons résultats, mais ils sont mitigés. À côté d’elles, les religions et les coutumes participent
à la conscientisation, à la sensibilisation et à l’éducation des masses. Pour plus d’efficacité, il faut désormais
que les citoyens eux-mêmes soient des acteurs du combat. il ne s’agit plus pour eux de subir en silence ou en
observateurs passifs les actes qui touchent à l’intégrité morale mais de les dénoncer, de les condamner, de les
combattre.

Je m’évalue
1- Après avoir identifié les menaces qui pèsent sur la fortune publique au Cameroun, présente deux
structures publiques en charge de sa protection ;
2- Présente la CONAC, l’ANIF, le CONSUPE et précise deux missions de chacune des structure ;
3- Compare les Institutions étatiques de promotion de l’intégrité morale les unes par rapport aux autres ;
4- Relève le rôle spécifique de chaque structure ;
5- Analyse l’efficacité des Institutions étatiques dans la protection de la fortune publique au Cameroun ;
6- Cite d’autres structures de promotion et de protection de l’intégrité morale ;
7- Compare ces autres Institutions de promotion de l’intégrité morale les unes par rapport aux autres ;
8- Relève le rôle spécifique de chaque structure ;
9- Analyse l’efficacité de ces Institutions dans la protection de l’intégrité morale au Cameroun ;
10- Propose une différence entre les institutions étatiques et les autres structures et montre l’efficacité de
chaque grand groupe de structures.
11- Soit la phrase : STOP CORRUPTION,
a) Dégage et explique deux attitudes morales contenues qui y sont contenues :
b) Propose deux raisons pour promouvoir ces attitudes.

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Je suis compétent :
Document 1 :
Article 118 –(1). Est puni d’un emprisonnement de cinq (05) à dix (10) ans et d’une amende de cent milles
(100 000) à un million (1 000 000) de francs, celui qui porte atteinte à la fortune d’autrui.
Code pénal du Cameroun

Document 2 : Les acteurs et les mécanismes publics de la lutte contre la corruption au Cameroun
L’un des traits caractéristiques de l’institutionnalisation de la lutte contre la corruption au Cameroun est
la particulière floraison des structures chargées de combattre le phénomène, chacune justifiant sa pertinence à
travers ses missions.
La CONAC, le Ministère de la Justice, le Contrôle Supérieur de l’Etat, la Chambre des Comptes, la
Police judiciaire, les cellules ministérielles de lutte contre la corruption…
L’environnement institutionnel et organisationnel de la prévention et de la lutte contre la corruption a été
modifié avec la mise en place de nouveaux mécanismes publics. C’est ainsi qu’il est apparu de nouveaux outils
tels que :
- Le Programme National de Gouvernance (PNG) révisé ;
- l’Agence de Régulation des Marchés publics (ARMP) :
- l’Agence Nationale d’Investigation Financière (ANIF)
CONAC, rapport sur l’Etat de la lutte contre la corruption au Cameroun, P22, 24

Document 3 : La CONAC
La CONAC est l’organe central de la lutte contre la corruption. Créée par le Chef de l’Etat, son Excellence äul
BIYA, à la faveur du décret N°2006/088 du 11 mars 2006, la CONAC est l’organe central de la lutte contre la
corruption au Cameroun. Cette structure est dotée de missions et d’une organisation spécifiques. Elle a pour
missions, selon l’article 2 (al.2) du texte organique qui la créé de :
- suivre et d’évaluer l’application effective du Plan Gouvernemental de Lutte Contre la Corruption
- recueillir, de centraliser et d’exploiter les dénonciations et les informations dont elle est saisie, pour des
pratiques, faits ou actes de corruptions et infractions assimilées ;
- mener toutes études ou investigations et de proposer toutes mesures de nature à prévenir ou à juguler la
corruption
CONAC, rapport sur l’Etat de la lutte contre la corruption au Cameroun, P22, 24
La CONAC, pour faire avancer la volonté de lutter contre la corruption, croit ardemment en ce combat
salutaire susceptible de préserver le fruit vert de tout pourrissement, de soigner le fruit mûr à peine touché par la
gangrène et d’écarter de la corbeille sociale le fruit totalement souillé, selon le mot de son tout premier
Président, Paul TESSA, à qui nous tenons à rendre un hommage particulier.

Document 4 : Cameroun : Contrôle de la gestion de la fortune publique : le CONSUPE veille


Au début de chaque exercice, le Ministre délégué soumet à l’approbation du Président de la République,
le programme annuel de vérification, ainsi que son plan d’action.
Les services du Contrôle supérieur de l’Etat (CONSUPE), organisés par le décret présidentiel
n°2013/287 du 04 septembre 2013, jouent un rôle central dans la protection de la fortune publique et de la lutte
contre les détournements des deniers publics. Son positionnement institutionnel en dit long sur l’importance de
ses missions. Puisque les services du Contrôle supérieur de l’Etat relèvent de l’autorité directe du Président de

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la République, dont ils reçoivent les instructions, et à qui ils rendent compte. En tant qu’institution supérieure de
contrôle des finances publiques, les services du CONSUPE sont chargés de l’audit externe.
À ce titre, ils ont notamment pour missions : la vérification au niveau le plus élevé, des services publics,
des établissements publics, des entreprises publiques et parapubliques, des Collectivités territoriales
décentralisées et leurs établissements, des entreprises publiques et parapubliques…
R-J. FOUTE (06 juillet 2018), Cameroun Tribune
Document 5 : La corruption des agents publics au Cameroun
Toutes les ressources naturelles gérées par l’Etat, y compris celles qu’il est censé protéger, donnent lieu
à des trafics, dont beaucoup sont reliés à la présidence. Des agents du Ministère de la forêt et de la faune
(Minfof) sont ainsi impliqués dans l’exploitation illicite des forêts, en fournissant illégalement des documents
officiels aux trafiquants, qui peuvent aussi être de hauts responsables. Selon les informations données en 2008
par un forestier français établi au Cameroun, les circuits illégaux permettent d’acheter auprès d’un responsable
du ministère un permis d’exportation de bois pour 800 000 FCFA (1200 euros) et la signature d’un haut
responsable du Minfof s’obtient contre 500 000 FCFA (760 euros). Le tarif pour truquer le système
d’attribution des concessions forestières varie lui entre 150 et 500 millions de FCFA (entre 220 000 et 760 000
euros). Le montant estimé de pots de vin perçus par les fonctionnaires dans le cadre de l’exploitation illégale du
bois utilisé pour le marché domestique est chaque année six à sept milliards de FCFA (entre neuf et dix millions
d’euros), ont estimé en 2011 des chercheurs du Centre international de recherche sur les forêts (Cifor).
F. Pigeaud, (2011), Au Cameroun de Paul Biya, Paris, Karthala, P. 151.

Questions
1- Présente l’attitude morale contenue dans le document 1
2- Présente l’atteinte à l’intégrité morale dont il est question
3- cite les institutions au Cameroun chargées de la sauvegarde de l’intégrité morale.
4- Relève dans le document 2, Quatre structures ou mécanismes de lutte contre la corruption au Cameroun,
5- Présente deux raisons qui justifient la multiplication des institutions en charge de la protection de la
fortune publique,
6- Présente CONAC, sa création, son rôle, précise ses missions (document 3)
7- Donne l’idée générale du Document 4,
8- Présente l’autorité chargée de diriger le CONSUPE,
9- Donne deux fonctions du CONSUPE
10- Présente les particularités des institutions étatiques dans leur rôle et leurs missions.

Consigne : Les atteintes à la fortune publique sont devenues un phénomène banal dans notre société. Rédige
une production cohérente dont les grandes lignes reposent sur les t)aches suivantes :
1- Présente deux manifestation de l’atteinte à la fortune publique ou à la morale publique au Cameroun,
2- Identifie deux institutions nationales chargées de préserver les atteintes à la fortune publique, précise le
rôle de chacune d’elles ;
3- Propose au moins deux solutions que le Gouvernement du Cameroun pourrait adopter pour rendre
efficace la protection des biens publics.

20
TD2 : L’intégrité morale en milieu scolaire
Situation de vie : Marchandage des places lors des recrutements scolaires, La tricherie pendant les
examens,
Exemple de situation : Punir sévèrement les tricheurs et leurs complices
Justification : Ce TD vise à installer chez l’Apprenant le culte de l’effort

Document 1 : LOI N°98/004 DU 4 AVRIL 1998 D’ORIENTATION DE L’EDUCATION AU


CAMEROUN
Article premier : (1) La présente loi fixe le cadre juridique général de l'éducation au Cameroun.
(2) Elle s'applique aux enseignements maternel, primaire, secondaire général et technique, ainsi qu'à
l'enseignement normal.
Article 4 : L'éducation a pour mission générale la formation de l'enfant en vue de son épanouissement
intellectuel, physique, civique et moral et de son insertion harmonieuse dans la société, en prenant en compte les
facteurs économiques, socio-culturels, politiques et moraux.
Article 5 : Au titre de la mission générale définie à l'article 4 ci-dessus, l'éducation a pour objectifs :
1. la formation de citoyens enracinés dans leur culture, mais ouverts au monde et respectueux de l'intérêt
général et du bien commun;
2. la formation aux grandes valeurs éthiques universelles que sont la dignité et l'honneur, l'honnêteté et
l'intégrité ainsi que le sens de la discipline;
3. l'éducation à la vie familiale;
4. la promotion des langues nationales;
5. l'initiation à la culture et à la pratique de la démocratie, au respect des droits de l'homme et des libertés, de la
justice et de la tolérance, au combat contre toutes formes de discrimination, à l'amour de la paix et du dialogue,
à la responsabilité civique et à la promotion de l'intégration régionale et sous-régionale;
6. la culture de l'amour de l'effort et du travail bien fait, de la quête de l'excellence et de l'esprit de partenariat;
7. le développement de la créativité, du sens de l'initiative et de l'esprit d'entreprise;
8. la formation physique, sportive, artistique et culturelle de l'enfant;
9. la promotion de l'hygiène et de l'éducation à la santé.
Article 6 : L'Etat assure à l'enfant le droit à l'éducation.
Chapitre II : Des élèves
Article 34 : L'élève a droit aux enseignements prescrits par les programmes. Ce droit s'exerce dans le strict
respect de la liberté d'expression, de pensée, de conscience et d'information de l'élève.
Article 35 : L'intégrité physique et morale des élèves est garantie dans le système éducatif. Sont de ce fait
proscrits : les sévices corporels et toutes autres formes de violence, les discriminations de toute nature, la vente,
la distribution et la consommation des boissons alcooliques, du tabac et de la drogue.
Article 36 : (1) Les obligations des élèves consistent en l'accomplissement des tâches inhérentes à leurs études.
(2) Elles incluent le respect des textes en vigueur, y compris le règlement intérieur de l'établissement scolaire
fréquenté.

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Document 2 : DECRET N° 2001/041 DU 10 FEVRIER 2001 portant organisation des Etablissements
Scolaires Publics et fixant les Attributions des Responsables de l’Administration Scolaire.
CHAPITRE VII : DU CONSEIL DE DISCIPLINE
Article 30. – (1). – Le Conseil de Discipline est chargé de juger les élèves pour les faits et actes répréhensibles
graves commis par eux dans une classe ou au sein de l’Etablissement.
(2). – Convoqué en tant que de besoin et présidé par le Chef d’Etablissement, le Conseil de Discipline
comprend :
Le Censeur concerné ;
Le Surveillant Général concerné ;
Le Chef des Travaux concerné ;
Le Professeur Principal de la Classe ;
Un Représentant des parents d’élèves, membre du Conseil d’Etablissement ;
Un Représentant des Elèves, membre du Conseil d’Etablissement ;
Le Représentant des personnels administratifs au Conseil d’Etablissement ;
Un Représentant des Enseignants, membre du Conseil d’Etablissement.
(2). – La procédure disciplinaire est contradictoire.
(3). – Le Conseil de Discipline entend toute personne susceptible d’aider à la manifestation de la vérité.

Document 3 : Circulaire N°2/D/7/MINEDUC/IGP-ESG/IGP-ETP/DESG/DETP du 11 janvier 1993,


portant sanctions punitives applicables aux élèves.
Les fautes appelant une sanction punitive peuvent être classées en deux catégories : les fautes mineures
et les fautes majeures.
Les fautes mineures : ce sont des cas d’indiscipline moins graves
Sont considérées comme fautes mineures ;
- Les retards au cours
- Le trouble pendant le cours,
- la tenue non réglementaire,
- le port d’objets interdits ou dangereux,
- les courtes absences injustifiées.
Pour ce genre de fautes, la sanction ira de la retenue au blâme.
Les fautes majeures : Ce sont des cas d’indiscipline graves
Sont considérées comme fautes majeures :
- Les bagarres et les agressions de toutes sortes,
- La consommation de l’alcool et des stupéfiants,
- les absences injustifiées de plus de deux semaines,
- les relations coupables entre élèves,
- Le vol, la fraude, la tricherie,
- les actes de vandalisme,
- Les injures,
- L’insubordination (refus de se soumettre) envers les règles ou les normes établies, les personnels de
l’établissement, les Enseignants, les Responsables administratifs.
Pour ces cas, les sanctions iront de l’exclusion temporaire (de 03 à 08 jours) à l’exclusion définitive.

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Remarques :
1- Ces énumérations ne sont pas exhaustives, elles servent de référence pour l’appréciation d’autres fautes
éventuelles.
2- Hormis les cas appelant une sanction lourde, les sanctions à infliger à un élève devront observé une
certaine progression,
Sanctions à prendre pour les fautes majeures
Trois (03) jours d’exclusion pour :
- Les bagarres et les agressions de toutes sortes,
- La consommation de l’alcool et des stupéfiants,
- Les injures et Les insubordinations
Huit jours d’exclusion pour :
- Coups avec blessures,
- Récidiviste dans la consommation de l’alcool et des stupéfiants,
- Les absences injustifiées de plus de deux semaines,
- Les relations coupables entre élèves,
- Le vol, la fraude, la tricherie,
- les actes de vandalisme,
- Agression physique des personnels de l’établissement, des Enseignants, des Responsables administratifs.
- Menaces proférées contre les personnels de l’établissement, les Enseignants, les Responsables
administratifs.
En cas de récidive de chacune de ces fautes ou fautes plus graves : Exclusion définitive.

Document 4 : L’intégrité morale et la tricherie en milieu scolaire


Travail authentique : Travail basé sur les idées originales de l’élève qui cite toutes les idées et tous les
travaux empruntés à autrui. Tous les travaux soumis à l’évaluation doivent utiliser dans leur totalité le langage,
l’expression et les idées de l’élève. Lorsque les idées ou le travail d’une autre personne sont présentés dans un
travail, la ou les sources doivent être toutes citées de manière appropriée.
Fraude : Comportement procurant, ou susceptible de procurer un avantage déloyal à l’élève ou à tout autre
élève dans une ou plusieurs composantes de l’évaluation. La fraude inclut des éléments suivants :
- Le plagiat : l’élève présente des idées ou le travail d’une autre personne comme étant les siens. Par
exemple : Faire du copier-coller d’un site web, regarder les réponses sur la feuille d’un voisin durant un
examen.
- La collusion : l’élève contribue à une fraude en autorisant qu’un autre candidat copie son travail ou le
présente comme le sien pour l’évaluation. Par exemple, prêter sa copie à un ami pour qu’il le copie.
- Reproduction d’un travail : l’élève présente un même travail pour différentes composantes de
l’évaluation. Par exemple, remettre un travail d’un élève de l’année précédente en tout ou en partie
comme le sien.
- Tout autre comportement procurant un avantage déloyal lors d’une évaluation. Par exemple : écrire
des réponses sur un petit papier, utilisation d’un appareil électronique, signaux entre deux ou un groupe
d’élèves pour échanger des réponses, mettre délibérément à vue une copie d’évaluation dans le but
qu’un autre élève s’en inspire ou copie, etc.
In « politique d’intégrité en milieu scolaire 2019-2020 », p6.

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Document 5 : Recrutement dans les établissements scolaires : le marché est ouvert…
Le recrutement dans les établissements scolaires. La période est propice au marchandage des places,
orchestré par des chefs d’établissements véreux… Entre les élèves renvoyés et ceux nouvellement arrivés dans
la ville, la situation est la même… il faut monnayer pour inscrire l’enfant au Lycée… Le montant est connu
pour ce qui est de certains lycées : 50 000 FCFA par élève recruté. A u cœurs des transactions, les démarcheurs.
Source : Georges Emmanuel, « Recrutement dans les établissements scolaires : le marché est ouvert… », in
Cameroun Tribune 01-Oct. 2020.

Questions :
1- Relève des comportements conformes à l’intégrité morale,
2- Relève des atteintes à l’intégrité morale,
3- Indique les risques encourus par une personne qui adopte de telles attitudes,
4- Donne les noms des responsables et l’organe qui fondent les sanctions en milieu scolaire,
5- Présente deux instruments qui permettent de garantir le bon fonctionnement des établissements
scolaires,
6- Présente deux organes qui permettent de garantir le bon fonctionnement des établissements scolaires,
7- Relève les éléments qui font de l’école un milieu de promotion des valeurs morales,
Consigne : Les atteintes à l’intégrité morale en milieu scolaire sont devenues récurrentes. Rédige une
production cohérente dont les grandes lignes reposent sur les t)aches suivantes :
1- Relève deux manifestations du non respect de l’intégrité morale en milieu scolaire par les élèves.
2- Dégage deux conséquences sur les élèves, du non respect de l’intégrité morale en milieu scolaire par les
élèves.
3- Propose deux stratégies qui te permettront de lutter efficacement contre les atteintes à l’intégrité morale
en milieu scolaire par les élèves.

Résumé
L’intégrité morale en milieu scolaire désigne l’ensemble des valeurs adoptées et transmises en milieu
scolaire afin de faire des élèves de bons citoyens. Ces valeurs sont l’honnêteté, le respect d’autrui, le respect de
la loi, le respect des Enseignants, la promotion de l’excellence, de la justice, de l’effort, et bien d’autres. De
nombreux instruments ont été élaborés et de nombreux organes ont été constitués pour s’assurer de l’atteinte des
objectifs.

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Famille de situation : L’accès à l’information
Catégorie d’action : La recherche de la bonne information/le bon usage des TIC
Module II : LES MEDIAS ET L’OPINION PUBLIQUE.
Chapitre 3 : LES MEDIAS ET LEUR IMPACT SUR L’OPINION PUBLIQUE
Leçon 5 : LES MEDIAS ET LEUR IMPACT SUR L’OPINION PUBLIQUE
Notions : Médias, opinion publique, Fake news, information, réseaux sociaux
Prérequis : (1) Définir intégrité morale. (2) Cite deux instruments de l’intégrité morale en milieu scolaire
(3) En dehors de l’école, de la famille et des églises, quel canal peut-on encore utiliser pour promouvoir
les valeurs morales ?
Exemple de situation : la Désinformation
Exemple de d’action : Vérifier les informations
Justification : Cette leçon permet d’installer chez l’apprenant le principe de vérification des
informations,

INTRODUCTION
Le monde est aujourd’hui considéré comme un village planétaire grâce aux facilités d’accès à
l’information. De plus, dans les sociétés démocratiques en vogue aujourd’hui, les citoyens jouissent d’une
multitude de droits et libertés parmi lesquelles la liberté d’expression, d’opinion et le droit à l’information. Que
ce soit l’accès facile à l’information ou les moyens qu’utilisent les citoyens pour manifester leurs libertés, tout
cela est l’œuvre des medias. Le terme média désigne tout moyen de distribution, de diffusion ou de
communication, des informations (des messages). Le média peut être écrit (œuvres, documents), sonore, audio,
visuel, électronique.

I. LES TYPES DE MEDIAS


Il existe plusieurs types de médias. On peut citer :
- Les affiches (le plus souvent les panneaux publicitaires…)
- La presse écrite (les journaux, les magazines…)
- la radio,
- la télévision,
- internet,
- le cinéma,
- les bandes dessinées,
- les médias tactiques ou média de proximité. Ce sont des supports publicitaires : cartes de visites,
calendrier, sac à pain, gobelets, tablier…)

Les médias peuvent se diviser en deux grandes catégories : publics ou privés. On peut les retrouver deux
grands groupes à savoir : les médias de masses, et les médias numériques et électroniques.
- Les médias de masses
L’expression médias de masses renvoie aux médias qui ont une diffusion à grande échelle, pour un large
public. Mass-médias : Supports de diffusion massive des informations au grand public. On y retrouve la radio
(Poste nationale …), la télévision (CRTV, Canal2, Vision4…), la presse écrite (Cameroun tribune, …) et
internet.

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- Les médias numériques et électroniques
Ce sont les médias qui ont vu le jour grâce à l’avènement d’internet et des Nouvelles Technologies de
l’Information et de la Communication (les NTIC). Cette catégorie regroupe les réseaux sociaux (Facebook,
WhatsApp, twitter…), les blogs et les sites web.

II. LES MEDIAS ET LA VIE DEMOCRATIQUE


Aujourd’hui, il est impossible de parler de démocratie sans parler de médias. En effet, les médias sont
essentiels en démocratie. Car en démocratie, les médias :
- favorisent la liberté d’expression qui est un fondement de la démocratie,
- favorisent la diversité des opinions (ce qui permet aux citoyens, sur la base de la divergence des idées,
de se fixer une opinion propre sur un sujet précis).
- favorisent la diffusion de différentes offres politiques,
- favorisent le débat contradictoire entre citoyens, entre hommes politiques sur des sujets précis,
- permettent de former et d’informer l’opinion publique sur plusieurs sujets.
Ainsi, tous les Etats et organisations qui veulent se prévaloir des pratiques démocratiques doivent sacraliser
(rendre sacré) et garantir la liberté d’expression, le libre accès à l’information et la sécurité des journalistes.
Aujourd’hui, toute pratique consistant au bâillonnement des hommes de médias et les supports médiatiques est
considérée comme antidémocratique.
Pour les dirigeants d’une nation, les médias sont les meilleurs moyens utilisés pour communiquer avec
le peuple (parler au peuple et écouter le peuple). A cet effet, les médias jouent plusieurs rôles dans les nations
démocratiques parmi lesquels :
1. Les médias : un moyen d’échange entre dirigeant et dirigé
Le rôle premier des médias est et reste la transmission de l’information. C’est donc un moyen
qu’utilisent les gouvernants pour faire passer une information au peuple, et au peuple de faire passer une
information aux dirigeants. Les médias garantissent ainsi la liberté d’expression aux citoyens et, ceux-ci
peuvent participer à la vie de la nation à travers les débats radio et télévisés, les articles de journaux, etc.
2. Les médias : instruments de mesure de la démocratie
Pour mesurer le degré de la démocratie d’une nation, les organismes de défense et de promotion des
droits de l’homme se réfèrent très souvent au niveau de liberté de la masse média. En effet pour ces organismes,
l’écrit et l’audiovisuel sont deux moyens qui permettent aux citoyens de parler de leur quotidien, de la vie
sociale et de la vie politique, et de porter leurs revendications jusqu’aux oreilles de ceux qui gouvernent. Les
médias constituent ainsi le « quatrième pouvoir » ou le « contre pouvoir » qui contribue à la représentation de
l’opinion publique et au contrôle de l’exécutif.
Le « quatrième pouvoir » signifie qu’après le pouvoir Exécutif, le pouvoir Législatif, le pouvoir
Judiciaire qui nécessite ou font intervenir la participation du peuple, les médias constituent un autre organe qui
permet la participation du peuple.
Le « contre pouvoir » signifie que les autres pouvoirs pour s’exercer disposent de la puissance publique
(des forces de police, de gendarmerie, de la défense notamment les militaires), les populations, les citoyens ne
disposent que de leur parole, des stylos à bille et du papier pour s’exprimer pour contrer les autres pouvoirs. Ils
ne les utilisent qu’à travers les médias.
3. Autres rôles des médias
Outre les rôles de moyen d’échange et de « quatrième pouvoir » ou de « contre pouvoir », les médias
jouent d’autres rôles importants :

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- Moyen de communication : de nos jours, rare sont les foyers qui ne disposent pas d’appareil permettant
l’accès à la médiatisation et dans l’objectif de pouvoir rester au contact du monde (actualité de sa ville,
de sa région, de son pays, à l’international, échanges avec des proches lointains).
- Moyen d’éducation : les médias se positionnent aussi comme étant l’éducateur numéro un dans les
sociétés modernes. Aujourd’hui, c’est une source d’apprentissage pour les plus petits (TJ,
Boomerang…) et pour les adultes (Sciences et vie Tv, National Géographic, Cuisine Tv…), via des
programmes dédiés à cet effet.
- Source de divertissement : dédié à la fois aux enfants, jeunes et aux adultes, en plus de jouer un rôle
d’informateur, les médias constituent un moyen de divertissement. Ainsi pour se divertir, plusieurs
personnes comptent sur ce que proposent les chaines Tv ou internet.

III.LES DANGERS DES MEDIAS SUR L’OPINION PUBLIQUE


Les sont essentiels à l’évaluation de la démocratie. Mais leur importance incontestable dans la société,
ne les dispense pas de constituer un danger sur l’opinion publique. Opinion publique : Ensemble de
convictions, de valeurs, de jugements plus ou moins partagés par la population d’une société donnée à un
moment donné. Ces dangers sont surtout sur les jeunes. Ainsi, comme principaux dangers ou dérives des médias
nous avons :
1. Les Fake-news : source de manipulation de l’opinion, risques de désinformation
Encore appelés fausses informations, le phénomène des « fake news » a pris de l’ampleur dans nos
sociétés avec l’avènement d’internet. Les « fake news » sont une information volontairement ou
involontairement tronquée (mensongère) diffusée au public. Leur but est de manipuler ou tromper un auditoire
(opinion). Ces informations mensongères, partagées à grande échelle à l’aide des réseaux sociaux et des sites
web, ont un impact sur les individus. Elles peuvent en effet induire leur jugement et leurs actions en erreur et
avoir des conséquences socioéconomiques et politiques graves. Ceci appelle à l’endroit populations et des
journalistes, le respect de deux principes fondamentaux : l’obligation de vérifier les informations et l’obligation
de s’abstenir de diffuser ou de relayer des informations incertaines, fausses, incomplètes, dont on ne devrait pas
avoir accès, ou qu’on ne peut pas prouver.
2. Les risques de manipulation de l’opinion publique
Les médias peuvent être amenés à manquer d’objectivité. L’origine des capitaux dont dépendent les
médias peut fortement influencer leur traitement de l’information en orientant l’analyse et la diffusion des faits
dans un sens précis. Car ceux qui financent les médias peuvent vouloir modifier l’information en fonction de
leurs intérêts. Par exemple la CRTV et Cameroon Tribune qui sont des médias à capitaux publics vont, pour la
plupart du temps, privilégier le point de vue du Gouvernement. Tandis que si l’on veut un point de vue contraire
à celui du Gouvernement, c’est Equinox. Tous ces médias pris en exemple décrivent et expliquent la réalité des
faits dans un sens précis. Selon le point de vue du Gouvernement (CRTV, Cameroon Tribune), selon un point
de vue contraire, à l’encontre ou autre que celui du Gouvernement (Equinox). Ceci appelle les populations et
davantage les citoyens à avoir plusieurs sources d’information. Cette multiplication des sources d’information
(le fait d’avoir plusieurs sources d’information) lui permet d’être critique devant le flot d’information, de
découvrir la vérité et de se forger une opinion objective sur des sujets précis.
3. Les autres dangers
- La diffusion des discours de haine
Cette dérive peut forger l’opinion publique jusqu’à conduire aux guerres tribales, aux guerres civiles, à
l’insurrection, aux génocides. C’est le cas de la radio mille Collines au Rwanda qui favorisa le génocide
rwandais qui a causé plus de neuf cent dont pratiquement sept cent en 24heures.

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- La diffusion des publicités mensongères,
- La violation de l’intimité des personnalités ou des citoyens ordinaires. Ce qui pourrait porter atteinte
à leur intégrité ou à leur image.
- La diffusion des contenus inadaptés au public, notamment la pornographie et la violence pour les
enfants,
- La diffusion des sondages commandés ou manipulés. Ceci dans le but de tromper la vigilance ou
l’opinion des populations.
- La Désinformation : utilisation des technique de l’information pour induire en erreur, cacher ou
travestir (déformer, déguiser, falsifier, fausser, maquiller) les fais.
- Les dangers des réseaux sociaux
L’usage des réseaux sociaux a plusieurs impacts néfastes sur ses utilisateurs, surtout les jeunes :
 Cyber harcèlement : les réseaux sociaux ne présentent pas que des environnements civilisés, ils
comportent des risques très considérable sur la santé psychique tels que les insultes ou
mensonges ; propos racistes ou xénophobes ; chantages et diffusion des photos
compromettantes ; agression sexuelles et pédophilie
 Cyberdépendance : Elle se traduit par une utilisation persistante et récurrente des technologies
ou moyens de communications, et engendrent des difficultés chez l’individu. Ainsi, de nombreux
jeunes consacrent plus de temps aux réseaux sociaux qu’à leurs études. Cette dépendance peut
également entrainer des troubles psychiques comme les troubles de sommeil.
 La dépravation des mœurs : elle se traduit par la diffusion et le partage des contenus vidéos,
audio et images à caractère sexuels, mettant ainsi fin aux sujets tabous et entrainant l’enterrement
des cultures et traditions. Les jeunes se retrouvent détournés des objectifs qui engagent leur
avenir, certains sont enrôlés dans des sectes pernicieuses et groupes terroristes sans s’en rendre
compte.

CONCLUSION
Depuis le XIXè siècle, le développement prodigieux des médias a été providentiel pour le Droit à
l’information. Ce développement a facilité l’accès à l’information à toutes les couches sociales, grâce à
l’avènement des mass-médias. De nos jours, les médias se présentent comme les principales sources
d’information. Ils sont pratiquement inséparables à la vie quotidienne des populations et occupent une place
importante dans la société actuelle. Acteurs clés de la démocratie moderne, les médias sont désormais
incontournables à la vie politique et ont une influence sur l’opinion publique. Cependant, la désinformation, la
manipulation des informations et le mauvais usage des réseaux sociaux représentent une menace pour la société.

Je m’évalue
1- Après avoir défini média, présente leurs fonctions politiques, économiques et sociales ;
2- cites sept types de médias en donnant un exemple dans chaque cas, classe-les par catégories public-privé
et selon leur mode de diffusion ;
3- Définis mass-média et précise leur rôle en démocratie ;
4- Présente la notion d’opinion publique et indique trois dangers auxquels les médias l’exposent ;
5- présente la notion de « fake news » et indique deux solutions pour éviter la manipulation des
informations.

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Document 1 : Le Contre-pouvoir des médias
Le contre-pouvoir est une force qui contrôle, dénonce et limite le pouvoir d’un système mis en place.
Les médias sont qualifiés de contre-pouvoir car ils modèrent le pouvoir politique afin d’en minimiser les excès.
Dans les démocraties, la presse doit être libre, indépendante et la plus fiable possible afin d’assurer pleinement
ce rôle. On dit d’ailleurs que, sans contre-pouvoir, la démocratie est inexistante. Les médias sont également
surnommé le « quatrième pouvoir », car sans eux, le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir
judiciaire ne pourraient pas être exercés correctement.
La puissance de ce contre-pouvoir : L’affaire du watergate aux Etats-Unis
Le 17 juin 1972, cinq cambrioleurs sont arrêtés à l’intérieur des locaux du parti démocrate, dans
l’immeuble du watergate à Washington. Ils possédaient de l’argent liquide et du matériel d’espionnage tels des
agents secrets. Aussitôt, deux journalistes du Washington Post, Carl Bernstein et Bob Woodward vont établir
une longue enquête qui va les amener jusqu’au comité pour la réélection du Président, et donc à l’entourage de
Richard Nixon, Président et candidat à l’élection présidentielle des États-Unis. Ils publieront de nombreuses
révélations, notamment sur les liens entre les cambrioleurs et la présidence et sur les financements électoraux
irréguliers de Richard Nixon. Le Président dément l’accusation d’espionnage le 22 juin. Cela n’affectera pas sa
réélection qui fut un succès…
Cette affaire devient très médiatique. Les Américains pourront même assister à des retransmissions télévisées
des auditions judiciaires et au Sénat. Elle prend encore plus d’ampleur entre la fin de 1973 et l’été 1974 car
plusieurs affaires concernant Richard Nixon s’accumulent et donnent donc à la présidence des Etats-Unis une
image dévastatrice. Suite à ces scandales, Richard Nixon perd la confiance de la plupart de ses partenaires
politiques et des adhérents. Cela le conduit à démissionner le 09 août 1974. Cet événement montre l’importance
du « quatrième pouvoir » ainsi que celui des journalistes d’investigations face aux politiciens. C’est également
une preuve de la montée en puissance de la presse écrite et des médias télévisuels.
In http://contrepouvoirmedias.e-monsite.com
Document 2: La fonction sociale des médias
- Le rôle de la presse au sein du corps social n’est plus à démontrer. Les mass médias peuvent nourrir les
germes des conflits et les entretenir en attisant le feu des inimitiés. L’exemple le plus fameux à cet égard
demeure celui de la radio des milles collines.
- Les médias peuvent également être des vecteurs de paix et de cohésion sociale en jouant leur rôle
premier au sein de la société, qui est celui de médiateur.
- La mission des médias est avant tout d’informer pour former. Il va sans dire que cette mission ne peut
être véritablement accomplie sans une bonne connaissance et un respect strict des règles de la profession
de journaliste.
Questions
1- lorsque l’on lit les mots suivants : Internet, Radio, Télévision, Journaux, Magazines, de quoi est-il
question ou à quoi cela renvoie t-il ?
2- à quoi servent-ils ?
3- lequel préfères-tu, pourquoi ?
4- Présente l’idée générale du document (texte) ci-dessus,
5- Relève l’importance des médias en démocratie ;
6- Donne les raisons pour lesquels la presse est considérée comme étant le quatrième pouvoir ;
7- Donne les raisons pour lesquelles la presse est considérée comme « contre-pouvoir » ;
8- à travers deux exemples précis pour chaque cas, indique si la presse joue pleinement ces deux rôles au
Camer

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Famille de situation : L’accès à l’information
Catégorie d’action : La recherche de la bonne information/le bon usage des TIC
Module II : LES MEDIAS ET L’OPINION PUBLIQUE.
Chapitre 3 : LES MEDIAS ET LEUR IMPACT SUR L’OPINION PUBLIQUE
Dossier 1 : LE RECOUPEMENT DE L’INFORMATION
Notions : Médias, opinion publique, Fake news, information, réseaux sociaux
Prérequis : (1) Définir désinformation. (2) Cite deux techniques de manipulation de l’information, (3) En
dehors du rôle d’informer, quel autre rôle joue les médias sur les plans politique, économique et social ?
Exemple de situation : le phénomène des « fake news »
Exemple de d’action : chercher la bonne information.
Justification : Ce dossier permet à l’apprenant de confronter les sources d’information.

DOSSIER 1 : LE RECOUPEMENT DE L’INFORMATION


Document 1 : le recoupement de l’information en journalisme
Les journalistes ne sont pas tous égaux face au processus de vérification de l’information. Dépendant du
média qui est le sien, et des impératifs de temps et d’argent auxquels il se trouve soumis, chaque journaliste a un
rapport différent face à la vérification.
Le journaliste du quotidien, qui a des délais très serrés a une marge de manœuvre probablement plus
restreinte qu’un journaliste évoluant en magazine. Néanmoins, au-delà de ces différences et quelque soit le
contexte particulier de chacun, le cross-checking ou recoupement des sources apparait dans tous les cas comme
un passage obligé pour amoindrir le risque d’erreurs au cours de la collecte de l’information en ligne.
Rabéa Kabbaj, in L’Exemplaire du 17 septembre 2014.
Cross-cheking : Recoupement, vérification croisée,

Document 2 : le circuit de l’information


Le circuit de l’information comprend les éléments suivants :
- Les faits : ils peuvent être des événements attendus ou des événements imprévus,
- Recueil de l’info : il s’agit des enquêtes de terrain, des témoignages, des interviews, des dépêches,
- Traitement de l’information : type de traitement (buzz, analyse), règles d’écriture, vérification,
recoupement des sources, déontologie,
- Traitement rédactionnel de l’information (diddusion) : type de médias, ligne éditorial, impact
électronique,
- Publication : lecteur, auditeur, téléspectateur, internaute
- on revient à nouveau sur les faits, car la publication est un fait.

Document 3 : Vérifier et diffuser l’information


Ces dernières années ont été marquées par l’explosion de nouvelles sources d’information avec
l’apparition du réseau Internet.
Aujourd’hui, n’importe qui peut diffuser n’importe quoi sur ce réseau et il est facile de se perdre dans
cet océan d’informations. Il existe toutefois des principes de base et des sites de référence qui peuvent nous
guider dans nos recherches d’information sur Internet.
Il est essentiel de procéder d’abord à l’établissement des faits. Il existe diverses méthodes pour recueillir
l’information et différentes sources qui permettront de vérifier l’information récoltée. Pour analyser le niveau de

30
qualité et de fiabilité des informations, nous pouvons procéder en sept étapes. En voici une présentation, sous
forme de récapitulatif.
Recueillir l’information
1- S’assurer d’avoir de l’information qui vienne du terrain, qui soit de première main (Les entretiens
avec les victimes ou les témoignages, photos, documents écrits, enregistrements audio ou vidéo), le
plus proche possible de l’événement. On peut se rendre sur place pour obtenir directement l’information
par les sources concernées. Si l’on n’a pas cette possibilité, on peut remonter le réseau de
communication, pour savoir comment l’information est venue jusqu’à nous.
2- Il faut diversifier ses sources et en obtenir un maximum. Les sources de première main sont à
compléter avec des sources secondaires, qui peuvent donner des éclairages plus distanciés (journaux et
revues, documents de l’Etat, informations d’ONG, transcriptions d’émissions radiodiffusées… rapports
d’avocats; des communiqués et des lettres de victimes, mémoires, thèses publiées par les chercheurs
universitaires, les sources d’information sur internet)
Aujourd’hui, plusieurs de ces sources sont disponibles sur Internet, ce qui facilite grandement le travail de
recherche d’information.
Attention toutefois aux canulars et nombreuses fausses informations ou informations non-vérifiées qui
circulent sur la toile. Il vaut mieux consulter des sites internet fiables et régulièrement mis à jour.

Analyser la situation
3- Identifier tous les acteurs de la situation donnée, en ne laissant personne de côté. Il faut identifier le
maximum d’acteurs possible afin de voir quelles sources manquent dans l’information réunie.
4- Identifier les intérêts de chaque acteur, pour avoir une idée de l’orientation des informations provenant
de chacune des sources

Recouper et analyser l’information


5- Recouper les informations recueillies :
- trouver les convergences et les divergences sur les faits,
- faire attention aux ressemblances et aux dissemblances dans la formulation des faits.
6- Se mettre à la place des acteurs – Faire travailler sa tête! Cette étape est essentielle. Il faut se mettre à
la place de chacun, y compris de ceux que l’on combat ; ne jamais sous-estimer un acteur, ni le
surestimer. Cela permet de déceler la logique de chaque acteur. Chacun a de bonnes raisons de faire ou
de dire ce qu’il fait ou dit. Ne jamais se laisser influencer par les sentiments de sympathie ou
d’antipathie ! On peut alors analyser les dissonances et les déviations. Si le discours n’est pas
semblable à ce que l’on imagine, c’est là qu’il faut creuser. Attention, cette étape est essentielle. Dès
qu’on s’arrête de penser, on est sûr de se tromper.
7- Relever les convergences entre acteurs, ainsi que les divergences. Cela donne le contexte, ainsi que
ses possibles évolutions, dans lequel s’inscrivent l’information et notre action. CODAP, 2013

Document 4 : Analyser les informations diffusées sur les réseaux sociaux.


À propos d’un même événement qui vient d’avoir lieu, collecter de nombreuses informations sur les
réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram…) via leur moteur de recherche ; observer la manière dont ces
informations sont reprises, voire altérées. S’interroger sur la nature de ces informations : sont-elles diffusées
avec les mêmes précautions et dans les mêmes règles d’usage que les dépêches dont se servent les médias
d’information? Constater que les sujets les plus diffusés en ligne ne sont pas ceux qui font la une des médias

31
traditionnels; observer la part des informations locales diffusées, tous les réseaux sociaux ne parlent pas de la
même chose. Opposer et critiquer les avantages et les inconvénients de ce type d’informations «immédiates».
Chaque citoyen usager de ces réseaux sociaux peut-il être un «journaliste collaboratif»?
Questions :
1- présente le principe du recoupement de l’information,
2- présente une raison pour laquelle on doit recouper une information,
3- donne deux méthodes de recoupement de l’information,
4- Quelle attitude adopter face à une information ?
5- Donne deux raisons pour promouvoir ces attitudes
Document 5 : le génocide juif
à partir de 1941, c’est le massacre des Juifs en URSS par les Einsatztruppen, petites unités qui suivent la
progression de la Wehrmacht en territoire russe… à l’arrivée, la plupart sont tués dans les chambres à gaz, avant
d’être brulés dans les fours crématoires. Au total, le génocide a fait plus de 5,5 millions de morts parmi les Juifs
et 200 milles parmi les tziganes.
M. Ivernel, (19991), Histoire-Géographie 3è, Paris, P.92.
Document : un traumatisme moral : les camps et la bombe
Au cœur de ce désastre humain, figurent les victimes des persécutions nazies : plus de 5 millions de Juifs et 200
milles tziganes sont exterminés.
J. M. Darier, (2004), Histoire Terminale S, Paris, Nathan, P.24
Questions
1- indique combien s’élèvent les victimes juives et tziganes pendant la deuxième guerre mondiale ?
2- Ces chiffres vous semblent-ils justes ? Pourquoi ?

Résumé :
Pour échapper à la diffusion des fake news ou à la désinformation, il est toujours nécessaire de recouper
toute information avant de la consommer ou de la diffuser. Car la diffusion de fausses informations est une
infraction punie par la loi. Ainsi, dès le moment où l’on reçoit une information, la technique de recoupement
consiste à :
- Diversifier (multiplier) ses sources c’est-à-dire à recueillir plusieurs avis sur une information donnée
(sources de première main et source secondaire), pour distinguer la vraie information de la fausse.
- Analyser la situation en :
 identifiant les acteurs et leurs intérêts,
 identifiant les convergences et les divergences sur les faits.
Ceci est valable pour les réseaux sociaux où l’on ne doit publier, ni partager aucune information sans l’avoir
vérifiée au préalable.

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