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Module 23 :
Droits de l’Homme et Libertés Publiques
Concepts clés :
● Le droit est un outil d’encadrement des rapports dans la société. C’est un instrument
d’organisation de l’exercice d’une ou des libertés (autorisation, réglementation, restriction….)
● La liberté désigne le pouvoir d’agir au sein d’une société organisée, dans la limite des règles
définies.
● L’Homme : la personne humaine. C’est un être doué de droits naturels et possède une validité
universelle antérieure à l’organisation sociale.
● L’Homme est un sujet atemporel et non contingent = l’état de nature.
● L’Homme est libre.
● Droits de l’Homme : appelés aussi droits humains / droits de la personne, sont un concept à la
fois philosophique, juridique et politique.
● Selon ce concept, tout être humain - en tant que tel et indépendamment de sa condition sociale -
a des droits « inhérents à sa personne, inaliénables et sacrés », et donc opposables en toutes
circonstances à la société et au pouvoir.
Définitions :
● Les droits de l'Homme dénommés également ou encore droits humains ou de la personne sont les
droits inaliénables de tous les êtres humains, quels que soient leur nationalité, lieu de résidence,
sexe, origine ethnique ou nationale, couleur, religion, langue ou toute autre situation.
● Les droits de l’Homme quoique intégrés dans une perspective juridique découle principalement
d’une philosophie
● Les libertés publiques sont strictement de l’ordre du droit positif; déterminées par le législateur,
elles s’appliquent à l’intérieur des frontières nationales.
Plan du cours :
Partie 1 : Droits de l’Homme
Chapitre 1 : Emergence et évolution du concept
Section 1 : Définitions et générations des « droits de l’Homme »
Section 2 : Evolution historique du concept
Chapitre 2 : Droit international des droits de l’Homme
Section 1 : La consécration des droits de l’Homme
Section 2 : Cadre juridique des droits de l’Homme
Partie 2 : Libertés publiques
Chapitre 1 : Définition des libertés publiques
Chapitre 2 : Régime des libertés publiques au Maroc
Bibliographie :
● AKANDJI-KOMBE (J-F) (sous la coordination générale de), L’Homme dans la société internationale.
Mélanges en hommage au Professeur Paul Tavernier, Bruxelles, Bruylant, 2013, 1624 pages.
● BEN ACHOUR (R) et LAGHMANI (S) (dir.), Les droits de l’Homme : une nouvelle cohérence pour le droit
international? Paris, Editions A. Pedone, 2008, 330 pages.
● Yves Cartuyvels, Les droits de l'Homme, bouclier ou épée du droit pénal? Publications Fac St Louis , n°
114,2007.
● Marguerite Rollinde, Le mouvement marocain des droits de l'Homme : entre consensus national et
engagement citoyen, KARTHALA Editions, 2002.
Partie 1 : Droits de l’Homme
A. Définitions :
C’est à dire :
● Les DH sont des prérogatives naturelles qui apparaissent en même temps que l’Homme; dès sa
naissance, elles ne sont pas créées par la loi, mais sont protégées par celle–ci.
● La meilleure façon pour garantir et protéger les DH est de les inscrire dans la loi suprême de
l’Etat; la constitution.
Selon René CASSIN, Les droits de l’Homme se définissent « comme une branche particulière des
sciences sociales qui a pour objet d’étudier les rapports entre les Hommes en fonction de la
dignité humaine, en déterminant les droits et les facultés dont l’ensemble est nécessaire à
l’épanouissement de la personnalité de chaque être humain ».
● Pour Yves MADIOT, « L’objet des droits de l’Homme est l’étude des droits de la personne
reconnus au plan national et international et qui – dans un certain état de civilisation –
assurent la conciliation entre, d’une part, l’affirmation de la dignité de la personne et sa
protection et, d’autre part, le maintien de l’ordre public ».
● Selon le dictionnaire constitutionnel, « Les droits de l’Homme sont des droits de l’individu saisi
dans son essence universelle abstraite , ils sont conçus comme antérieurs et supérieurs au
droit positif afin d’être l’étalon de sa validité et la limite fixée au pouvoir légitime de l’Etat ».
● Selon l’ONU, « Les droits de l’Homme sont les droits inaliénables de tous les êtres humains ,
sans distinction aucune, notamment de race, de sexe, de nationalité, d’origine ethnique, de
langue, de religion ou de toute autre situation . Les droits de l’Homme incluent le droit à la vie
et à la liberté. Ils impliquent que nul ne sera tenu en esclavage, que nul ne sera soumis à la
torture. Chacun a le droit à la liberté d’opinion et d’expression, au travail, à l’éducation, etc. Nous
avons tous le droit d’exercer nos droits de l’Homme sur un pied d’égalité et sans
discrimination».
Les principales caractéristiques des DH :
1. Les DH sont fondés sur le respect de la dignité humaine et de la valeur de chaque personne ;
2. Les DH sont universels, ce qui signifie qu’ils s’appliquent à tous également et sans
discrimination aucune ;
3. Les DH sont inaliénables, en ce sens que personne ne peut être privé , même si on peut leur
apporter certaines restrictions dans des cas bien précis ;
4. Les DH sont indivisibles, interdépendants et solidaires, car il ne suffit pas de respecter certains
droits si on n’en respecte pas aussi d’autres, c’est à dire tous les DH ont une égale importance et
sont également indispensables au respect de la dignité et de la valeur de chaque être humain.
5. Les DH sont à la fois droits et obligations.
B. Générations :
Les générations de DH :
Remarques :
Cette division en générations de droits fondamentaux est le résultat de leurs consécrations successives
au cours de l’Histoire .
Cette division des droits de l’Homme en générations est remise en cause par certains auteurs .
Ce classement ne manque pas d’artificialité, il est basé sur les valeurs incarnées dans chaque catégorie/
génération de droits :
● 1ère génération : issue du 18ème siècle : liberté ;
● 2ème génération : issue du 19ème siècle : égalité ;
● 3ème génération : issue du 20ème siècle : solidarité.
1ère génération :
● Les droits de la première génération ont pour principales bases les réflexions des philosophes
des Lumières et pour principales consécrations les déclarations issues des révolutions
américaines et françaises de la fin du 18ème siècle . Ils consacrent des droits fondamentaux
revendiqués par les révolutionnaires en réaction à l’absolutisme royal de l’Ancien régime.
● Ils sont qualifiés de droits bourgeois par Karl Marx pour deux raisons:
1. leur caractère individualiste ;
2. la nécessaire, mais inexistante, égalité entre les être humains qu’ils présupposent pour
pouvoir en jouir pleinement.
● Ils sont appelés « droits libertés » = droits civils et politiques.
● Ce sont des droits / libertés opposable à l’Etat.
● L’Etat ne peut pas agir au sens contraire pour les limiter ou les supprimer = l’Etat doit
respecter ces droits .
● Ils incluent les libertés individuelles (toute personne peut faire tout ce qui ne nuit pas à autrui) :
○ Libertés physiques : droit à la vie, interdiction d’esclavage, torture, peine inhumaine, de
l’intégrité physique et du domicile, droits à la sûreté, d’aller et de venir… = droit à la sureté
(selon Montesquieu) ;
○ Libertés intellectuelles : libertés d’opinion, de conscience et de religion, d’expression,
d’enseignement, de la communication audiovisuelle… ;
○ Libertés politiques : droit de vote, réunion pacifique, liberté d’expression, d’association,
syndicale… ;
○ Liberté de propriété.
2ème génération :
● Au cours du 19ème siècle et du début du 20ème siècle les droits de la deuxième génération se
sont développés.
● Sous la pression des mouvements ouvriers furent progressivement reconnus des droits conçus, à
l’origine, comme des droits dont la fonction était de remédier à certaines formes d’insécurité
et de précarité qui étaient caractéristiques de la condition des travailleurs salariés.
● Ce sont des « droits créances » = les droits économiques, sociaux et culturels.
● Ils nécessitent l’intervention de l’Etat pour être mis en œuvre.
● L’individu est en mesure d’exiger de l’Etat une certaine action.
● Ce sont « la contrepartie » de l’abandon des citoyens d’une part de leurs libertés.
● Ils sont le résultat des luttes sociales (droit de travail, à la protection sociale, à l’éducation, à la
santé, à la grève…)
● L’Etat doit mobiliser des fonds pour les mettre en œuvre .
N.B :
● Ce sont des droits qui ne sont pas subjectivables : ils sont par nature collectifs, ils ne peuvent
faire l’objet d’une appropriation personnelle par les individus, qui ne peuvent, dès lors, en
demander l’application à l’Etat.
● Il s’agit de droits dont la réalisation doit se faire de manière progressive : les États doivent
arriver à cet objectif , mais ne doivent pas les garantir tels quels immédiatement.
● Ce sont des droits dont la mise en œuvre implique des sommes considérables, qui nécessitent
des moyens financiers importants.
3ème génération :
● À partir des années 70, dans le cadre du développement des mouvements écologistes, pacifistes
et tiers-mondistes, se sont développés les droits de la 3ème génération, qui se définissent comme
des droits globaux, attachés à l’espèce humaine dans son ensemble, plutôt qu’à des individus et à
des collectivités.
● Les droits de la “troisième génération”, appelés aussi droits de solidarité, désignent
principalement quatre catégories de droits : droit à la paix, droit au développement, droit à
l’environnement et droit au respect du patrimoine commun de l’humanité.
● “ La paix, le développement, l’environnement et le patrimoine commun de l’humanité constituent
des valeurs universelles, reconnues comme telles par tous les Hommes , par tous les peuples
et toutes les nations et que de tels droits méritent donc d’être reconnus, protégés et mis en
application comme droits de l’Homme”.
● Ils sont inscrits dans les écrits ressortissant au droit international, sauf lorsque l’ordre
constitutionnel de certains pays les reçoit à la suite d’une rédaction nouvelle ou d’une
modification récente de leur constitution .
● La doctrine se divise encore sur leur contenu, exemple : Le droit à un environnement sain n'est pas
inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme, mais plusieurs pays l'ont intégré dans
leur constitution au cours des dernières décennies.
4ème génération :
Question à traiter :
Certains États invoquent des intérêts supérieurs ou la sécurité nationale lorsqu’ils violent les droits de
l’Homme. Ils justifient leur attitude par leurs particularités culturelles et leurs valeurs, qui diffèrent de
celles du monde occidental. Comment peut-on réfuter cette attitude d’après ce qui précède ?
La dissertation juridique :
N.B:
● Les droits de l’Hommes étaient enracinés dans les convictions religieuses et philosophiques.
● Ce concept reflète les luttes sociales dans des contextes très variés.
● Cette réalité s’est transformée souvent en débat politique et philosophique cherchant à répondre
aux questions posées.
● Ces questions étaient posées aux différentes sociétés. Chacune a essayé d’élaborer sa propre
conception concernant l’Homme/l’individu, la vie d’ensemble, et ses exigences.
● Les droits de l’Homme, tels qu’ils sont conçus aujourd'hui, sont le résultat d’une longue histoire de
lutte, construction et destruction.
a. Le code d’Hammourabi :
● C’est un corpus législatif consigné dans la pierre, daté d’environ 1750 av J.C, et que le souverain
babylonien entendait appliquer à l'ensemble de son royaume.
● Il représente le premier embryon de Droits de l'Homme puisque, son objectif était: « faire éclater la
Justice pour protéger l'individu contre l'arbitraire du pouvoir »
b. La charte de Cyrus :
● En 300 J.C, c'est Meng-Tseu, en Chine, qui écrit que "l'individu est infiniment important"
tandis que "la personne du souverain est ce qu'il y a de moins important". Le siècle suivant,
Sium-Tseu abonde dans ce sens et à la question " Qu'est-ce qui rend la Société possible ?"
répond : "Les droits de l'individu".
● Confucius (551 av. J.-C.-479 av. J.-C.) fut, comme chacun sait, le fondateur de la philosophie
chinoise.
● La philosophie confucianiste fut longtemps considérée comme la référence au sein de la société
chinoise.
● C’est le courant principal de la pensée et de la culture chinoise traditionnelle.
● À l’époque de la dynastie Shang, on croyait que l’ensemble des phénomènes naturels et des activités
humaines était contrôlé par l’Être suprême surnaturel, le « Ciel » (T’ien) ou « Dieu » (Ti), et que
l’Homme n’était qu’un simple jouet livré aux forces surnaturelles et inviolées de ce dernier. Mais
cette idée évolua peu à peu,
● Au cours du XIe siècle av. J.-C., la victoire de Chou sur Shang marqua le passage des vieilles
conceptions du « Ciel » ou de « Dieu » vers de nouvelles interprétations. Le « Ciel » n’interfère plus
désormais dans les affaires humaines en tant que divinité anthropomorphe, mais joue son rôle en
tant que source morale et Être suprême dans le monde spirituel. C’est donc l’Homme qui
détermine son propre destin en fonction de ses qualités propres et non plus seulement par la grâce
du « Ciel ».
● Confucius fut le représentant de cette pensée nouvelle. Même s’il garda la conviction d’avoir été
envoyé par le « Ciel » afin de remplir certaines missions sacrées, même s’il conserva la croyance
traditionnelle en ce « Ciel», il ne chercha pas à savoir comment celui-ci interférait dans les affaires
humaines.
● L’une des idées essentielles de Confucius, c’est que tous les Hommes possèdent une nature
identique : « Par nature, dit-il, les Hommes sont quasiment des semblables ; ce n’est que
par la vie pratique qu’ils deviennent différents ».
● Confucius utilise le terme Bienveillance « C’est le fait d’aimer tous les Hommes. »
● Les premières conceptions de la relation entre l’individu et la cité = les droits fondamentaux
● Aristote considérait que le droit naturel était inscrit dans la nature même de l’Homme. C-à-d, Il
existe une loi naturelle qui permet à l’Homme de vivre dans la cité (ensemble)= les Hommes sont
des « animaux politiques »
● Pour lui, « l’Homme est le générateur de ses actes comme de ses enfants » = l’Homme est libre.
● Socrate = le grand défendeur de la liberté de pensée.
● L’Homme pour les grecs se limite au citoyen (absence de l’égalité)
a. Judaïsme :
Sur les dix commandements de dieu à son prophète, les six derniers portent sur la réglementations des
rapports entre individus:
5. Honore ton père et ta mère afin de vivre longtemps dans le pays que l'éternel, ton Dieu, te donne.
6. Tu ne commettras pas de meurtre.
7. Tu ne commettras pas d’adultère.
8. Tu ne commettras pas de vol.
9. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
10. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni
son esclave, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni quoi que ce soit qui lui appartienne.
L’interdiction d’un certain nombre d’actes signifient faire jouir autrui du résultat de cette interdiction
b. Christianisme :
● Les évangiles indiquent une place considérable à l’Homme avec une illustration égalitaire.
(l’individu est créé à l’image de Dieu, et tous les Hommes sont égaux en dignité)
● La liberté est inhérente au christianisme puisque, comme le dit saint Paul, « le Christ nous a
libérés pour que nous restions libres »
● La société est faite pour l’individu, (le pouvoir doit être limité)
● L’individu est un être doté de la dignité acquise pour deux raisons:
○ Sa création à l’image de Dieu
○ La ressemblance/l’égalité des Hommes
● La dignité de l'Homme est la seule base des droits les plus divers de l'Homme .
● Droits de l'Homme est au pluriel, dignité de l'Homme est toujours au singulier.
● La dignité de l'Homme est pour cela la racine de tous les droits de l'Homme.
L’apport du Christianisme :
● Introduire l’idée du vouloir et de la volonté car le monde est créé par un acte de volonté de Dieu,
l’Homme étant créé à l’image de Dieu, lui aussi est doté de volonté ;
● L’idée de la dignité humaine car l’Homme est une créature de Dieu, il est donc digne de respect
en dépit de ses appartenances ;
● L’idée de l’existence d’une sphère propre à l’individu , une sphère d’autonomie car la formule
évangélique « rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » suppose que tout ce qui
concerne la conscience échappe au pouvoir ;
● L’idée de la limitation du pouvoir car la dualité temporel/spirituel veut dire que le domaine de la
conscience religieuse est soustrait à l’autorité de l’Etat. Le pouvoir est donc limité et l’individu est
en droit de désobéir lorsque le pouvoir dépasse ses limites ;
● L’idée de la légitimité de la résistance à l’oppression .
c. L’islam :
● Une conviction fortement défendue: « les droits de l’Homme existaient depuis toujours, et sont
garantis et défendus en Islam »
● L’humanité entière se trouve dans la condition d’un « serviteur » à l’égard de Dieu = égalité = «
L’humanité du monde forme « une seule famille qui a une seule origine ».
● L’Homme est le représentant de Dieu sur terre.
● « il est interdit à un musulman de porter atteinte à la vie, aux biens, et à l’honneur d’un autre
musulman »
● Les droits de l’Homme en occident sont le résultat d’une double évolution : évolution de la pensée
philosophique et évolution d’un processus politique.
● Le concept s’attache à la place accordée à l’individu. (société/Etat/…)
● Deux théories fondamentales peuvent être appelées dans ce sens: celle s’inspirant de la doctrine
individualiste, et celle s’inspirant de la doctrine socialiste.
1. Doctrine individualiste :
● Les fondements intellectuels des droits de l’Homme sont à trouver dans la philosophie
individualiste libérale, qui met l’accent sur une sphère d’autonomie, c'est-à-dire, une sphère dans
laquelle l’individu peut agir en dehors de toute contrainte sociale.
● Elle estime que l’individu et son bonheur sont les fins suprême de toute organisation sociale.
● Ils en découlent les idées suivantes:
1. rejet du holisme des cités grecques et romaines
2. rejet de la hiérarchie ecclésiastique
3. rejet des inégalités et privilèges distinctives
N.B :
Les cités gréco-romaines et le moyen âge ont connu les libertés mais inégalitaires et collectives, car ces
libertés étaient reconnues non à des individus autonomes mais à des groupes entiers : l’individu n’avait
pas de liberté ; l’idée même d’individu était méconnue. Elle surgit suite à une longue maturation
intellectuelle.
● Idée de base: l’existence d’une Nature qui obéit à un ordre rationnel que l’Homme doit respecter
pour préserver l’Harmonie du Cosmos
● Le droit naturel classique (antiquité et moyen âge médiéval) était objectif, alors que le droit
naturel moderne est un droit subjectif: il rejette l’idée d’un droit à découvrir dans la nature des
choses pour promouvoir l’idée d’une nature humaine abstraite à partir de laquelle tout droit
peut être construit.
C-À-D :
● Le droit naturel est un droit inhérent à la nature humaine qu’on peut découvrir par l’usage de la
raison.
● Il est antérieur à la société et en conséquence lui est opposable.
● Initié par les théologiens du 15ème et 16ème siècle ( Vittoria et Suarez).
● L’idée est reprise par Grotius et Pufendorf qui vont donner un fondement rationnel au droit
naturel ce qui va le libérer de l’idée religieuse.
● Il s’agit bien de laïciser la conception chrétienne en remplaçant la croyance par l’effort de la raison.
(16ème et 17ème siècle).
● Selon Grotius, « les droits sont un attribut naturel des Hommes, c-à-d, antérieur à leur
intégration dans une société politique » .
● Les grandes questions sur les raisons du pouvoir . = « comment organiser la vie des Hommes en
société sans que leurs droits individuels soient sacrifiés aux contraintes sociales? »
● N.B: le pouvoir est contraire à la liberté, donc, comment les concilier ?
● Chercher à traiter la problématique de la relation entre les droits naturels de l’Homme et le
pouvoir.
1. Etat de nature = situation de départ = l’état des Hommes n’ayant entre eux d’autre lien que leur
qualité commune d’être des êtres humains, chacun étant libre et égal à tous.
2. Contrat d’association = relation entre individus = le contrat des Hommes entre eux quand ils
décident de s’unir
3. Contrat de soumission = relation individus/pouvoir= l’abandon volontaire et complet de la
souveraineté individuelle aux mains des gouvernants qui s’engagent de leur côté à veiller sur la
sécurité et l’utilité commune. C’est un contrat des Hommes avec un maître.
Locke considère que pour fonder l’ordre social, l’Homme n’a pas renoncé à tous ses droits, il a renoncé
seulement à ceux qui sont nécessaires pour la vie en société. L’objet du pacte est justement de montrer les
droits auxquels l’Homme renonce et ceux qu’il se réserve car il ne peut les aliéner, ce sont les droits
qu’il tient de sa nature et qui sont opposables au pouvoir.
Chez Montesquieu :
● Idée de départ: l’existence des droits est conditionnée par une forte intervention de l’Etat dans
le domaine économique et social.
● Reprise de la dialectique de l’individu et de la collectivité .
● Les droits naturels n’existent plus: ce sont les droits positifs posés par le législateurs qui
existent.
● Conception bâtit sur les critiques de la conception occidentale qui n’a abouti qu’à « des libertés
formelles »
● C-à-d, les libertés dans les démocraties libérales sont de caractère illusoire et sont déterminées
en fonction de leur efficacité à exploiter les travailleurs.
● Les droits de l'Homme ne sont qu'une auto-légitimation de la part du système capitaliste -
inégalitaire sur le plan pratique.
● En effet, la classe ouvrière, manquant de moyens économiques et intellectuels afin de faire
respecter ses droits, serait victime d'un jeu de « passe-passe ».
● Les principes d'égalité et de légalité (vus purement théoriques) cachent la réalité des inégalités
de fait.
● Ces inégalités engendrent la lutte sociale entre les différentes classes.
● Idée de base 1 : l‘histoire suivrait un développement progressif selon des stades successifs.
● Ce progrès conduirait à une amélioration de la vie des personnes par le développement des
relations de production.
● Le moteur de ce progrès est la lutte des classes .
● La pratique des régimes marxiste respecte davantage les droits collectifs qu'individuels: le
marxisme est collectiviste; il nie la motivation du profit, et n'est pas réaliste.
● L’idée de base 2 : la liberté n’est pas donnée à l’Homme, elle est une conquête liée aux
transformations de la société = résultat de la lutte des classes.
● La propriété (=source d’inégalités) est un obstacle pour la liberté.
● Liberté = suppression de la propriété .
● Les individus sont menés à suivre le bien collectif / ce qui est utile à l’Etat , tracé par les
dirigeants.
● Accéder à la liberté/ à ses droits est conditionné par la construction d’une société sans classes =
société communiste = disparition de l’Etat (société solidaire)
● Cette société sera précédée par:
○ Révolution et règne du prolétariat
○ L’Etat socialiste= début de l’accès aux droits et libertés réelles .
● Remarque: Au niveau de la défense des droits de l'Homme, les libéraux ont pu réclamer davantage
de "liberté" et les socialistes plus “d’égalité".
Conclusion :
Le code d’Hammourabi (1730 avant notre ère), le cylindre ou la charte de Cyrus Le Grand fondateur de
l’Empire perse, le confucianisme en Chine, les religions monothéistes ont tous fait circuler l’idée de droits
individuels. Mais l’idée de droits attachés à un Homme abstrait et la notion des droits de l’Homme sont
apparues dans l’occident libéral du 18 ème siècle. Après la deuxième guerre mondiale, la notion et les idées
qu’elle circule seront reprises par des documents internationaux puis régionaux mais au prix de plusieurs
adaptations.
Question 2 :
La compréhension religieuse des droits de l'Homme est-elle vraiment la même que celle, toute laïque et
essentiellement juridique, défendue aujourd’hui par les instances internationales qui lui sont dédiées ?
N.B:
● Les documents anglais s’adressaient aux citoyens anglais
● Ils étaient le produit de circonstances propres à l’Angleterre
● Reflètent une nouvelle conception entre la monarchie et ses sujets,
● Leur apport est :
○ La place accordé au droit,
○ Le fait de présenter des documents écrits
○ L’association qu’ils ont fait entre le respect des droits de l’Homme et la limitation du
pouvoir royal.
● Présentée au roi Charles 1er Stuart par les deux chambres du parlement. Ses onze articles
prohibaient les arrestations et les détentions illégales. Il n’a duré que deux ans.
● Cette pétition exige, après avoir analysé la situation, que :
○ Nul, à l'avenir, ne soit contraint de faire aucun don gratuit, prêt d'argent ni présent
volontaire, ni de payer aucune taxe ou impôt quelconque, hors le consentement commun
donné par loi du Parlement,
○ Que nul ne soit appelé en justice ni obligé de prêter serment, ni contraint à un service, ni
arrêté, inquiété ou molesté à l'occasion de ces taxes ou du refus de les acquitter ;
○ Qu'aucun Homme libre ne soit arrêté ou détenu de la manière indiquée plus haut ;
qu'il plaise à V. M.
○ Faire retirer les soldats et matelots dont il est ci-dessus parlé, et empêcher qu'à l'avenir le
peuple soit opprimé de la sorte ;
○ Que les commissions chargées d'appliquer la loi martiale soient révoquées et annulées, et
qu'il n'en soit plus délivré de semblables à quiconque, de peur que, sous ce prétexte,
quelques-uns de vos sujets ne soient molestés ou mis à mort contrairement aux lois et
franchises du pays.
● L'expression latine complète “habeas corpus ad subjiciendum" signifie « que tu aies le corps pour
le soumettre (... pour être devant le juge) »
● La loi Habeas Corpus est une loi votée par le Parlement anglais constitutionnalise la pétition
de 1628
● Il s’agit d’un acte délivré à la requête d'un détenu en vertu duquel ce dernier doit être
amené immédiatement devant le juge qui doit vérifier les motifs de la détention et
prononcer éventuellement sa mise en liberté définitive ou sous caution.
● Cette loi dispose que tout Homme arrêté a le droit d’être présenté dans les trois jours à un juge
qui statue sur la légalité de son arrestation.
● Et en cas d’actes arbitraires, cette procédure protectrice garantit des dommages et intérêts et la
sanction des responsables.
● C-à-d, elle évite l'arbitraire de la détention par une justification judiciaire de celle-ci en donnant
le droit au détenu de comparaître immédiatement.
● Il s’agit bien d’une limitation des prérogatives du pouvoir exécutif, des forces policières et
pénitentiaires en particulier, voire du pouvoir royal.
● L'Habeas Corpus renvoie à la liberté de l'individu, c'est-à-dire au contrôle qu'il doit avoir de son
propre corps et de ses biens.
● Ce principe est à la base de l'État de droit .
● Loi pour la déclaration des droits et libertés des sujets et pour le règlement de la succession à la
Couronne. (pas d’origine divine, mais populaire/parlementaire): elle met fin au concept de royauté
de droit divin
● Une déclaration qui limite définitivement le pouvoir du roi au profit de celui du Parlement
anglais = elle subordonne l’autorité royale à la loi car il stipule que le roi ne peut plus
suspendre l’application d’une loi ou ne pas appliquer une loi
● La loi donc est au dessus de tout
● La monarchie parlementaire remplace désormais la monarchie absolue
● La Déclaration des droits définit les pouvoirs du Parlement dont l'avis est indispensable pour la
suspension des lois, leur exécution, la levée d'un nouvel impôt royal, l'entretien d'une armée en
temps de paix (articles 1, 4 et 6)
● Le droit de pétition (article 5) ou la liberté des élections à la Chambre des communes.
● Pour contrecarrer toute dérive absolutiste, le Parlement doit être réuni souvent (article 13).
● Les articles 5-8 reproduisent le Habeas Corpus,
● Le Bill rappelle les droits traditionnels du peuple anglais et de ses représentants. Il met fin au
concept de royauté de droit divin et subordonne l’autorité royale à la loi car il stipule que le roi ne
peut plus suspendre l’application d’une loi ou ne pas appliquer une loi. La loi donc est au-dessus de
tout, ce qui marque la naissance de la monarchie parlementaire.
Remarques:
● La déclaration reste marquée par son individualisme car elle ne reconnait des droits qu’aux
individus et les libertés collectives sont ignorées.
● La déclaration est une réaction contre les maux de l’ancien régime c'est-à- dire les privilèges,
l’arbitraire, le poids des impôts, les ordres et les corporations .
● On critiquait le caractère trop abstrait des droits réclamés par les révolutionnaires de 1789 et, on
prônait la reconnaissance de vrais droits tels que le droit à l’éducation, le droit à la justice ou la
liberté d’entreprendre.
● Les sociaux-démocrates sont contre l’individualisme de la déclaration de 1789 et réclament
une société fondée sur la démocratie politique mais dans laquelle l’Etat joue un rôle de premier
plan dans la satisfaction des exigences des individus. Ils prônent un modèle fondé sur les
prestations de l’Etat ouvrant ainsi la voie aux droits créances.
Vu ces considérations :
L'Assemblée générale Proclame la présente Déclaration universelle des droits de l'Homme comme
l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et
tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l'esprit, s'efforcent, par
l'enseignement et l'éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d'en assurer, par
des mesures progressives d'ordre national et international , la reconnaissance et l'application
universelles et effectives, tant parmi les populations des Etats Membres eux-mêmes que parmi celles des
territoires placés sous leur juridiction.
Article 1 : Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits . Ils sont doués de
raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de
fraternité.
Article 2 : Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente
Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de
religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de
fortune, de naissance ou de toute autre situation.
De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou
international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou
territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation
quelconque de souveraineté.
Article 3 : Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne .
Article 4 : Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont
interdits sous toutes leurs formes .
Article 5 : Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou
dégradants.
Article 6: Chacun a le droit à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité juridique .
Article 7: Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi.
Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la
présente Déclaration et contre toute provocation à une telle discrimination .
Article 8: Toute personne a droit à un recours effectif devant les juridictions nationales
compétentes contre les actes violant les droits fondamentaux qui lui sont reconnus
par la constitution ou par la loi .
Article 9 : Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ni exilé.
Article 10 : Toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue
équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial , qui
décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de toute accusation en matière
pénale dirigée contre elle.
Article 11 : 1. Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que
sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties
nécessaires à sa défense lui auront été assurées.
2. Nul ne sera condamné pour des actions ou omissions qui, au moment où elles ont
été commises, ne constituaient pas un acte délictueux d'après le droit national ou
international. De même, il ne sera infligé aucune peine plus forte que celle qui était
applicable au moment où l'acte délictueux a été commis.
Remarques :
● La Déclaration universelle des droits de l’Homme est un document fondateur du système des
Nations Unies en matière de droits de l’Homme
● La Déclaration énonce pour la première fois dans l’histoire de l’humanité un ensemble de
libertés et de droits fondamentaux dont tous les êtres humains devraient jouir.
● Elle est largement reconnue comme la norme fondamentale des droits de l’Homme que tous
devraient respecter et protéger. Elle revêt, dès lors, une valeur morale importante.
● Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (et ses deux protocoles facultatifs) et le
Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (voir ci-après), en
particulier, traduisent ses principes en droit conventionnel obligatoire pour les États qui les ont
ratifiés.
● Les Conventions internationales généralistes
En 16 Décembre 1966, l’Assemblée Générale des Nations Unies adopte deux pactes dans sa résolution 2200
A (XXI) :
1. Le Pacte international sur les droits civils et politiques (PIDCP)
2. Le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC).
N.B:
● Dès l’adoption de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, l’Assemblée Générale
demandait à la Commission des Droits de l’Homme de préparer un projet de pacte.
● L’objectif: élaboration d’un texte juridiquement contraignant qui complète et renforce la
Déclaration (qui n’avait qu’une simple valeur déclarative ).
● Le contexte d’élaboration de ce projet a connu de profonds désaccords entre les États, reflétant
les débats idéologiques de l’époque .
○ Les États capitalistes mettaient en avant les droits libertés,
○ Les États communistes insistaient sur les droits économiques, sociaux et culturels.
● Cette situation a poussé l’Assemblée Générale à demander, en 1951, la rédaction de deux pactes
distincts.
● Les deux pactes seront adoptés le 16 décembre 1966.
● Ils ont entré en vigueur en 1976 (8 janvier (PIDCP) et 23 mars (PIDESC))
● Les deux pactes instaurent des organes de contrôle pour surveiller le respect de leur mise en
œuvre par les États parties.
● Les droits civils et politiques sont des droits de l’Homme considérés comme les « droits libertés ».
● Ces droits impliquent généralement une abstention d’intervention des États dans les libertés
de chaque personne.
● Il s’agit des droits garantissant à l’individu l’exercice de sa citoyenneté et la protection de son
intégrité physique.
Mécanisme de surveillance
N.B:
● Le premier protocole facultatif instaure une procédure de recours individuel. Les États parties
donnent leur accord pour que chaque personne relevant de leur juridiction puisse porter
plainte contre une violation d’un droit garanti par ce Pacte .
● Le deuxième protocole facultatif du pacte prévoit l’abolition de la peine de mort pour les États
parties à ce protocole.
● Les droits économiques, sociaux et culturels sont des droits de l’Homme considérés comme les «
droits créances »,
● C’est-à-dire des droits pour lesquels les États sont tenus d’intervenir pour prendre les mesures
appropriées garantissant leur réalisation
● Ces droits garantissent à l’individu des conditions d’existence favorables.
● Ce sont les droits fondamentaux qui concernent le lieu de travail, la sécurité sociale, la vie
familiale, la participation à la vie culturelle et l’accès au logement, à l’alimentation, à l’eau,
aux soins de santé et à l’éducation .
● Droit au travail (des conditions de travail correctes, l’interdiction du travail des enfants et du travail
forcé ainsi que le droit à la constitution de syndicats) ( art 6- 7- 8)
● Droit à la sécurité sociale (art 9)
● Droit à la formation (art 10)
● Droit à un niveau de vie suffisant (art 11)
● Droit à la santé et à des conditions de vie saines, accès aux dispositifs de santé égal pour tous et
toutes (art 12),
● Droit à l’éducation ( art 13-14)
● Le droit de:
○ Participer à la vie culturelle;
○ Bénéficier du progrès scientifique et de ses applications;
○ Bénéficier de la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production
scientifique, littéraire ou artistique dont il est l’auteur. (art 15)
Mécanisme de surveillance :
● Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels créé par le Conseil Économique et Social
des Nations Unies.
● En fait, Article 16 du pacte a confié cette tâche au Conseil Économique et Social des Nations
Unies :
○ 1. Les Etats parties au présent Pacte s’engagent à présenter, conformément aux
dispositions de la présente partie du Pacte, des rapports sur les mesures qu’ils auront
adoptées et sur les progrès accomplis en vue d’assurer le respect des droits reconnus
dans le Pacte.
○ 2. Tous les rapports sont adressés au Secrétaire général de l’ONU, qui en transmet copie
au Conseil économique et social , pour examen, conformément aux dispositions du
présent Pacte;
● Et le Conseil a créé en 1985 le Comité en tant qu’organe de contrôle de la mise en œuvre du pacte.
● Le Comité est composé de 18 experts indépendants et tient à Genève deux sessions par an .
● Les États parties sont tenus de lui transmettre des rapports périodiques (environ tous les 5 ans),
ainsi qu’un rapport initial dans les deux ans suivant leur adhésion au pacte.
● Il peut également formuler des observations générales , et examiner des communications
étatiques.
● De plus, le Comité est compétent pour examiner les communications individuelles grâce au
protocole facultatif.
● Plus la charte internationales des droits de l’Homme déjà évoquée, des droits des « Hommes » de
nature particulière étaient focalisés et traités sur « des conventions internationales spécialisées »
● On cite:
1. La Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale
2. La Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
3. La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), ou Convention relative aux droits
de l’enfant
4. La Convention relative aux droits des personnes handicapées
5. La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide
Dans la présente Convention, l'expression « discrimination raciale » vise toute distinction, exclusion,
restriction ou préférence fondée sur la race, la couleur, l'ascendance ou l'origine nationale ou
ethnique, qui a pour but ou pour effet de détruire ou de compromettre la reconnaissance, la
jouissance ou l'exercice, dans des conditions d'égalité, des droits de l'Homme et des libertés
fondamentales dans les domaines politique, économique, social et culturel ou dans tout autre domaine
de la vie publique.
Les Etats parties condamnent spécialement la ségrégation raciale et l'apartheid et s'engagent à prévenir, à
interdire et à éliminer sur les territoires relevant de leur juridiction toutes les pratiques de cette nature.
La première partie de la convention énonce les obligations juridiques des États parties: ils doivent assurer
une protection et une voie de recours effectives contre les actes de discrimination raciale devant
les tribunaux et autres organismes d’État compétents. (on ouvre la possibilité de recours aux
mécanismes de conciliation ou de médiation, la mise en place d’organes administratifs pour mener des
enquêtes….)
Mécanisme de surveillance :
2. La Convention sur l'Elimination de toutes les formes de Discrimination À l’égard des Femmes
(Convention on the Elimination of all forms of Discrimination Against Women - C.E.D.A.W -)
Définition :
Article premier
Aux fins de la présente Convention, l'expression " discrimination à l'égard des femmes" vise toute
distinction, exclusion ou restriction fondée sur le sexe qui a pour effet ou pour but de compromettre ou de
détruire la reconnaissance, la jouissance ou l'exercice par les femmes, quel que soit leur état matrimonial,
sur la base de l'égalité de l'homme et de la femme, des droits de l'Homme et des libertés fondamentales
dans les domaines politique, économique, social, culturel et civil ou dans tout autre domaine.
Comment?
Les Etats s'engagent à :
a. Inscrire dans leur constitution nationale ou toute autre disposition législative appropriée
le principe de l'égalité des hommes et des femmes , si ce n'est déjà fait, et assurer par voie de
législation ou par d'autres moyens appropriés l'application effective dudit principe;
b. Adopter des mesures législatives et d'autres mesures appropriées assorties , y compris des
sanctions en cas de besoin, interdisant toute discrimination à l'égard des femmes;
c. Instaurer une protection juridictionnelle des droits des femmes sur un pied d'égalité avec
les hommes et garantir , par le truchement des tribunaux nationaux compétents et d'autres
institutions publiques, la protection effective des femmes contre tout acte discriminatoire;
d. S'abstenir de tout acte ou pratique discriminatoire à l'égard des femmes et faire en sorte que
les autorités publiques et les institutions publiques se conforment à cette obligation;
e. Prendre toutes mesures appropriées pour éliminer la discrimination pratiquée à l'égard des
femmes par une personne, une organisation ou une entreprise quelconque;
f. Prendre toutes les mesures appropriées, y compris des dispositions législatives, pour modifier
ou abroger toute loi, disposition réglementaire, coutume ou pratique qui constitue une
discrimination à l'égard des femmes;
g. Abroger toutes les dispositions pénales qui constituent une discrimination à l'égard des
femmes.
Mécanisme de surveillance :
Article 17 :
Aux fins d'examiner les progrès réalisés dans l'application de la présente Convention, il est constitué un
Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (ci-après dénommé le Comité), qui se
compose, au moment de l'entrée en vigueur de la Convention, de dix-huit, et après sa ratification ou
l'adhésion du trente-cinquième Etat partie, de vingt-trois experts d'une haute autorité morale et
éminemment compétents dans le domaine auquel s'applique la présente Convention
Article 18 :
1. Les Etats parties s'engagent à présenter au Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies,
pour examen par le Comité, un rapport sur les mesures d'ordre législatif, judiciaire, administratif
ou autre qu'ils ont adoptées pour donner effet aux dispositions de la présente Convention et sur les
progrès réalisés à cet égard :
a. Dans l'année suivant l'entrée en vigueur de la Convention dans l'Etat intéressé
b. Puis tous les quatre ans, ainsi qu'à la demande du Comité.
2. Les rapports peuvent indiquer les facteurs et difficultés influant sur la mesure dans laquelle sont
remplies les obligations prévues par la présente Convention.
Article 2
Des communications peuvent être présentées par des particuliers ou groupes de particuliers ou au
nom de particuliers ou groupes de particuliers relevant de la juridiction d'un Etat Partie , qui affirment
être victimes d'une violation par cet Etat Partie d'un des droits énoncés dans la Convention . Une
communication ne peut être présentée au nom de particuliers ou groupes de particuliers qu'avec leur
consentement, à moins que l'auteur ne puisse justifier qu'il agit en leur nom sans un tel consentement.
Les plaignants doivent avoir épuisé toutes les voies de recours internes de l'État concerné.
Les plaintes anonymes ainsi que les plaintes référant à des événements précédant la signature du
protocole par le pays concerné ne sont pas permises.
Article 11
L'État Partie prend toutes les dispositions nécessaires pour que les personnes relevant de sa juridiction
qui communiquent avec le Comité ne fassent pas de ce fait l'objet de mauvais traitements ou
d'intimidation.
Principes de base :
La convention est construite sur cinq grands principes qui la structurent et influencent ses différents
articles :
● La non-discrimination (article 2) ;
● L'intérêt supérieur de l'enfant (article 3) ;
● Le droit à la survie et au développement (article 6) ;
● L'opinion de l'enfant (article 12) ;
● Le droit à l'éducation (article 28 et 29)
Mécanisme de surveillance :
● Le Comité des droits de l’enfant est l’organe des Nations Unies chargé de veiller à la bonne
application de la Convention dans les États parties.
● Il est situé à Genève et se compose de 18 experts indépendants de nationalités différentes qui sont
élues pour 4 ans.
● Il procède par le contrôle sur rapport.
Principes de base :
Article 3:
a. Le respect de la dignité intrinsèque, de l'autonomie individuelle, y compris la liberté de faire ses
propres choix, et de l'indépendance des personnes;
b. La non-discrimination;
c. La participation et l'intégration pleines et effectives à la société;
d. Le respect de la différence et l'acceptation des personnes handicapées comme faisant partie de la
diversité humaine et de l'humanité;
e. L'égalité des chances;
f. L'accessibilité;
g. L'égalité entre les Hommes et les femmes;
h. Le respect du développement des capacités de l'enfant handicapé et le respect du droit des
enfants handicapés à préserver leur identité.
Mécanisme de surveillance :
Article 34 : Comité des droits des personnes handicapées
● Il est institué un Comité des droits des personnes handicapées (ci-après dénommé « le Comité »)
qui s'acquitte des fonctions définies ci-après;
● Le Comité se compose, au moment de l'entrée en vigueur de la Convention, de douze experts.
Après soixante ratifications et adhésions supplémentaires à la Convention, il sera ajouté six
membres au Comité, qui atteindra alors sa composition maximum de dix-huit membres
● Il procède par le contrôle sur rapport. /4ans
● Chaque État Partie présente au Comité, un rapport détaillé sur les mesures qu'il a prises pour
s'acquitter de ses obligations en vertu de la présente Convention et sur les progrès accomplis à cet
égard, dans un délai de deux ans à compter de l'entrée en vigueur de la Convention pour l'État
Partie intéressé. (art 35)
● Traité approuvé à l'unanimité le 9 décembre 1948 par l'Assemblée générale des Nations unies.
● Il est entrée en vigueur le 12 janvier 1951
● En décembre 2019, 152 pays l'ont ratifié
● L’article 2 définit le génocide comme « l'un quelconque des actes ci-après, commis dans
l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou
religieux, comme tel :
a. Meurtre de membres du groupe;
b. Atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe;
c. Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner
sa destruction physique totale ou partielle ;
d. Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe;
e. Transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe.
Article 3 :
Seront punis les actes suivants :
a. Le génocide;
b. L'entente en vue de commettre le génocide;
c. L'incitation directe et publique à commettre le génocide;
d. La tentative de génocide;
e. La complicité dans le génocide.
Article 4 :
Les personnes ayant commis le génocide ou l'un quelconque des autres actes énumérés à l'article 3 seront
punies, qu'elles soient des gouvernants, des fonctionnaires ou des particuliers .
Article 5 :
Les Parties contractantes s'engagent à prendre, conformément à leurs constitutions respectives, les
mesures législatives nécessaires pour assurer l'application des dispositions de la présente
Convention, et notamment à prévoir des sanctions pénales efficaces frappant les personnes
coupables de génocide ou de l'un quelconque des autres actes énumérés à l'article 3 .
La convention sera complétée ensuite par divers textes, essentiellement:
● Statut du tribunal pénal international pour l'Ex Yougoslavie
● Statut du tribunal pénal international pour le Rwanda
● Statut de Rome de la Cour pénale internationale
● Pour renforcer la protection et l’exercice des droits de l’Homme en prenant en considération les
données propres à chaque région (coutumes, valeurs, cultures régionales partagées), on a instauré
des institutions régionales des droits de l’Homme .
● Le cadre juridique régional donne aux gens, qui estiment que leurs droit sont été violés, la
possibilité de plaider leur cas devant une entité régionale, à condition que:
○ Le pays concerné soit partie de ce cadre ,
○ Les recours nationaux soient épuisés ou jugés inefficaces.
1. En Europe :
La Convention Européenne :
● Elle a été ouverte à la signature à Rome le 4 novembre 1950 et est entrée en vigueur le 3 septembre
1953.
● Donc, c’est le premier instrument rendant contraignants certains des droits énoncés dans la
DUDH.
● À l’origine, trois institutions étaient chargées de veiller sur le respect des engagements pris par les
États contractants :
○ La Commission européenne des droits de l’Homme ;
○ La Cour européenne des droits de l’Homme ;
○ Le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe.
● La Convention a été amendée par plusieurs protocoles (11 et 14), et complétée par un
protocoles additionnel, et les protocoles (4,6,7,12,13,16)
● « Considérant que le but du Conseil de l’Europe est de réaliser une union plus étroite entre
ses membres, et que l’un des moyens d’atteindre ce but est la sauvegarde et le
développement des droits de l’Homme et des libertés fondamentales » (préambule)
● Art 1 : « Les Hautes Parties contractantes reconnaissent à toute personne relevant de leur
juridiction les droits et libertés définis au titre I de la présente Convention »
● Art 19 : Afin d’assurer le respect des engagements résultant pour les Hautes Parties contractantes
de la présente Convention et de ses protocoles, il est institué une Cour européenne des droits
de l’Homme, ci-dessous nommée « la Cour ». Elle fonctionne de façon permanente.
● Art 34 : La Cour peut être saisie d’une requête par toute personne physique, toute
organisation non gouvernementale ou tout groupe de particuliers qui se prétend victime
d’une violation par l’une des Hautes Parties contractantes des droits reconnus dans la Convention
ou ses protocoles. Les Hautes Parties contractantes s’engagent à n’entraver par aucune mesure
l’exercice efficace de ce droit .
2. Le Système Interaméricain :
3. Le Système Africain :
● La Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples (Charte de Banjul) va plus loin.
● Elle est le premier texte juridiquement contraignant qui institue des droits collectifs tels que le
droit à l’autodétermination des peuples, le droit des peuples à disposer librement de leurs
richesses et de leurs ressources naturelles, le droit au développement économique, social et
culturel ainsi que le droit à un environnement propice.
● La Charte traite également de droits individuels, tels les droits civils, politiques, économiques,
sociaux et culturels.
● La Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples est l’organe chargé de
promouvoir et protéger les droits définis sur la charte.
● La Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples a son siège permanent à Arusha, en
Tanzanie. (Six Etats ont fait une déclaration spécifique, selon laquelle ils reconnaissent la
compétence de la Cour, de sorte que leurs citoyennes et leurs citoyens peuvent directement lui
adresser leurs questions).
4. Le Monde Arabe :
● La Charte arabe des droits de l’Homme a été adoptée en 1994 par la Ligue arabe et révisée en
2004, avant d’entrer en vigueur en 2008.
● L’un de ses principaux acquis est qu’elle reconnaît l’égalité entre femmes et hommes.
● La Commission arabe pour les droits de l’Homme a été créée en 2009, afin de veiller à
l’application de la Charte dans les dix Etats parties actuels.
Remarque:
Instruments juridiques :
● N.B : L’application des droits de l’Homme sur leur territoire incombe en principe aux Etats.
● Lorsqu’un Etat ne peut ou ne veut pas remplir ses obligations ou si les structures, les lois et les
institutions juridiques requises font défaut, ce sont les mécanismes internationaux prévus dans
toutes les conventions relatives aux droits de l’Homme qui s’appliquent.
● Si une personne est victime de violations des droits de l’Homme, et ne réussi pas à se faire entendre
auprès des tribunaux nationaux, elle peut s’adresser à des organes régionaux ou
internationaux, telles les Cour des droits de l’Homme.
● Elles ont pour mission d’établir la responsabilité pénale des personnes soupçonnées d’avoir
commis les violations les plus graves des droits de l’Homme , comme le génocide, les crimes
de guerre ou les crimes contre l’humanité.
● On distingue en principe deux types de cours pénales :
○ Les tribunaux pénaux internationaux ad hoc
○ La Cour Pénale Internationale (CPI).
La société civile :
Maroc :
● Il a signé le Pacte international relatif aux droits civils et politiques le 19 janvier 1977 et l’a ratifié le 3
mai 1979.
● Il a signé le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels le 19 janvier 1977
et l’a ratifié le 3 mai 1979.
● Depuis les années 90, le Maroc a réalisé d’importantes avancées axées sur la consolidation et la
promotion des droits et libertés, à travers:
○ L’amélioration de l’arsenal juridique national
○ La création des institutions œuvrant dans le domaine de la promotion et la protection des
droits de l’Homme
○ La grâce accordée aux prisonniers politiques;
○ La création de l’Instance Equité et Réconciliation pour enquêter sur des violations graves des
droits de l’Homme passées entre les années 1956 et 1999
○ Révision du code de la famille et du code de la nationalité
● Les associations de défense des droits de l’Homme aussi bien nationales qu’internationales ont
toujours soulevé les questions relatives à :
○ La torture,
○ La détention arbitraire,
○ La disparition des opposants politiques…
A. La liberté :
B. Qualification « publique » :
N.B :
● Les LP supposent que l’État reconnaisse aux individus le droit d’exercer, à l’abri des pressions
extérieures, un certain nombre d’activités déterminées .
● Elles ne se conçoivent que dans le cadre d’un système juridique déterminé
● Selon ce système, les individus peuvent disposer d’une faculté d’agir, mais, seulement après une
autorisation administrative qu’il convient de solliciter
○ Certaines autorisations sont de droit dès lors que les conditions prévues sont réunies,
○ D’autres sont laissées à l’appréciation discrétionnaire, voire arbitraire de
l’administration.
A. Le niveau normatif :
1. Les dispositions constitutionnelles qui proclament les droits et libertés des citoyens:
a. La Constitution de 1996:
● Le préambule réaffirme l’attachement du Maroc aux droits de l’Homme tels qu’ils sont
universellement reconnus
● Le Titre premier du même texte énonce les différentes libertés :
○ L’article 9 garantit aux citoyens la liberté de circuler et de s’établir dans toutes les parties du
territoire, la liberté d’opinion, d’expression et la liberté de réunion, la liberté d’association et
d’adhésion à toute association syndicale et politique
○ L’article 10 garantit le droit à la sûreté : « Nul ne peut être arrêté, détenu ou puni que dans
les cas et les formes prévus par la loi. Le domicile est inviolable. Les perquisitions ou
vérifications ne peuvent intervenir que dans les conditions et les formes prévues par la loi ».
○ Le secret de la correspondance est également affirmé (art. 11)
○ Des droits économiques et sociaux sont proclamés : le droit à l'éducation et au travail, le
droit de grève, le droit à la propriété, la liberté d’entreprendre…
● Les devoirs
● Art 37: Tous les citoyennes et les citoyens doivent respecter la Constitution et se conformer à la loi.
Ils doivent exercer les droits et les libertés garantis par la Constitution dans un esprit de
responsabilité et de citoyenneté engagée, où l'exercice des droits se fait en corrélation avec
l'accomplissement des devoirs.
● Art 38: Tous les citoyennes et les citoyens contribuent à la défense de la Patrie et de son
intégrité territoriale contre toute agression ou menace.
● Art 39: Tous supportent, en proportion de leurs facultés contributives, les charges publiques
que seule la loi peut, dans les formes prévues par la présente Constitution, créer et répartir.
● Art 40: Tous supportent solidairement et proportionnellement à leurs moyens, les charges
que requiert le développement du pays, et celles résultant des calamités et des catastrophes
naturelles.
● Dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I 1378 (15 novembre 1958) réglementant le droit d'association
● Dahir N° 1-58-377 du 3 joumada I er 1378 (15 novembre 1958) relatif aux rassemblements publics,
(modifié par le dahir du 23 juillet 2002)
● Dahir n°1-58-378 du 3 joumada I 1378 (15 novembre 1958) formant code de la presse au Maroc,
(DAHIR N° 1- 02-207 du 25 Rejeb 1423 ( 3 octobre 2002) portant promulgation de la loi n°77-00
modifiant et complétant le Dahir n°1-58-378 du 3 Joumada I 1378 ( 15 novembre 1958) formant code
de la Presse et de l’Édition -2003)
a. Liberté d'association :
● La liberté d'association est régie par le Dahir n° 1-58-376 du 15/11/ 1958 réglementant le droit
d'association. Modifié par D. portant loi n° 1-73-283, 10 avril 1973 – rebia I 1393,
● Def: “une convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun de façon
permanente leurs connaissances ou leurs activités dans un but autre que de partager des bénéfices
» + Elle est régie, quant à sa validité, par les principes généraux du droit applicable aux contrats et
obligations. (art 1)
● Le texte trace des limites pour cette liberté, ainsi l’association ne doit pas être: (art 3)
○ Fondée sur une cause ou en vue d'un objet illicite ,
○ Contraire aux lois, aux bonnes mœurs
○ Qui a pour but de porter atteinte à la religion islamique, à l'intégrité du territoire
national, au régime monarchique
○ Faire appel à la discrimination
● Toute association doit faire l'objet d'une déclaration au siège de l'autorité administrative
locale dans le ressort duquel se trouve le siège de l'association , directement ou par
l'intermédiaire d'un huissier de justice.
● Il en sera donné récépissé provisoire cacheté et daté sur le champ
● Un exemplaire de cette déclaration ainsi que des pièces qui lui sont annexées, visées au
troisième alinéa ci dessous, sont adressés par cette autorité locale, au parquet du tribunal de
première instance compétent afin de lui permettre de formuler, le cas échéant, un avis sur la
demande
● Lorsque la déclaration remplit les conditions nécessaires , le récépissé définitif est délivré
obligatoirement dans un délai maximum de 60 jours; à défaut, l'association peut exercer son
activité conformément à l'objet prévu dans ses statuts .
Droits de l’association
● Ester en justice,
● Acquérir à titre onéreux, posséder et administrer :
1. Les subventions publiques;
2. Les droits d'adhésion de ses membres;
3. Les cotisations annuelles de ses membres;
4. L'aide du secteur privé ;
5. Les aides que les associations peuvent recevoir d'une partie étrangère ou
d'organisations internationales, sous réserve des dispositions des articles 17 et 32 bis de
la présente loi;
6. Les locaux et matériels destinés à l'administration de l'association et à la réunion de ses
membres;
7. Les immeubles nécessaires à l'exercice de son activité et à la réalisation de ses
objectifs.
● Art 32 bis :
● Les associations qui reçoivent des aides étrangères sont tenues d'en faire la déclaration
au secrétariat général du gouvernement en spécifiant le montant obtenu et son origine
et ce dans un délai de 30 jours francs à compter de la date de l'obtention de l'aide.
● Sont fixés par arrêté du ministre chargé des finances les livres comptables que doivent
tenir les associations visées à l'alinéa précédent. Ces livres sont soumis au contrôle des
inspecteurs du ministère des finances .
C-à-d :
● Toute association peut, après enquête préalable de l’autorité administrative sur son but et
ses moyens d’action, être reconnue d’utilité publique par décret sur demande présentée à cet
effet.
● Le nouveau texte de loi limite sensiblement le droit discrétionnaire de l’Etat en fixant un délai
de six mois pour apporter une réponse à la demande de reconnaissance, et en obligeant l’autorité
gouvernementale à motiver sa décision .
Cas particuliers :
● Les partis politiques et les associations à caractère politique dont le financement pose
problème pour des raisons évidentes, sont écartés de cette possibilité.
● D’autre part, l’art 9 dispense de cette demande, les fédérations sportives habilitées
conformément aux dispositions de la loi 06-87, afférente à l’éducation physique et aux sports, qui
acquièrent la reconnaissance d’utilité publique de plein droit.
● Toute association reconnue d'utilité publique jouira , indépendamment des avantages prévus à
l'article 6, de faire appel à la générosité publique ou tout autre moyen autorisé procurant
des recettes ;
➥ art 9 : Par dérogation à la législation relative aux appels à la générosité publique ou tout autre
moyen autorisé procurant des recettes, l'association pourra, une fois par an, et sans autorisation
préalable, faire appel à la générosité publique ou tout autre moyen autorisé procurant des
recettes (MAIS, elles est tenue d'en faire déclaration au secrétaire général du gouvernement dans
les quinze jours au moins qui précèdent la date de la manifestation. Cette déclaration doit indiquer
la date et le lieu de la manifestation ainsi que les recettes prévisionnelles et leur affectation)
(pouvoir discrétionnaire du secrétaire général du gouvernement),
De plus :
● Ce genre d’associations peut posséder les biens, meubles ou immeubles nécessaires au but qu'elle
poursuit ou à l'accomplissement de l'œuvre qu'elle se propose dans les limites fixées par le
décret de reconnaissance. (art 10)
● Acquérir à titre gratuit entre vifs ou par testament وصیةet acquérir à titre onéreux, qu'il s'agisse
de deniers, valeurs, objets meubles ou immeubles, dans les conditions prévues par ses statuts et
après autorisation par arrêté du Premier ministre (art 11)
Remarque :
● Art 11: Aucune association reconnue d'utilité publique ne peut accepter une donation mobilière
ou immobilière avec réserve d'usufruit au profit du donateur. يحتفظ فيها الواهب بمنفعة العقار أو المنقول
● Toutes les valeurs mobilières d'une association devront être placées en titres immatriculés au
nom de l'association.
● L'aliénation des valeurs ainsi immatriculées, leur conversion, leur emploi en autres valeurs ou en
immeubles, ne pourra avoir lieu qu'après autorisation par arrêté du Premier ministre .(art 12)
● Art 21: « Sont réputées associations étrangères au sens du présent titre les groupements
présentant les caractères d'une association et :
○ Qui ont un siège à l'étranger
○ Ou dont les dirigeants sont des étrangers
○ Ou dont la moitié des membres sont étrangers
○ Ou qui sont effectivement dirigées par des étrangers et dont le siège est au Maroc ».
● Art 23:
○ « Aucune association étrangère ne peut se former ni exercer son activité au Maroc si elle
n'en fait la déclaration préalable dans les conditions fixées par l'article 5 ».
○ Dans ce cadre, l'article 22 précise qu'il appartient à l’autorité locale, à toute époque, d'inviter
les dirigeants de tout groupement, sous leur compétence territoriale, à lui fournir par écrit et
dans un délai ne dépassant pas un mois, tous renseignements de nature à déterminer le
siège auquel ils se rattachent, leur objet, la nationalité des membres et des dirigeants et
administrateurs effectifs.
○ Ceux qui ne se conforment pas à cette injonction ou font des déclarations mensongères sont
punis des peines prévues à l'article 8.
● Art 24 : pouvoir discrétionnaire du gouvernement
○ Dans un délai de trois mois à partir de la date figurant sur le dernier récépissé, le
Gouvernement peut s'opposer à la constitution d'une association étrangère, ainsi qu'à
toute modification aux statuts, à tout changement dans le personnel de direction ou
d'administration, à toute création de succursales, filiales, établissements détachés
d'une association étrangère existante.
○ Par conséquent, « Toute association étrangère ne peut effectuer les opérations autorisées par
l'article 6 qu'à l'expiration du délai de trois mois prévu à l'article 24 » (art 25)
● Remarque :
○ « Sous réserve d’être autorisées par décret, les associations étrangères peuvent également se
constituer en union ou fédérations d’associations » art 26.
● Art 27 : dissolution de l’association
○ « Lorsqu'une association étrangère tombe sous le coup de la nullité prévu par l'article 3 ou
se trouve en infraction aux dispositions des articles 14, 23 et 25 ou lorsque ses activités
porte atteinte à l’ordre public , sa dissolution est prononcée conformément à la procédure
prévues à l'article 7 »
○ Art 7 :
« Le tribunal de première instance est compétent pour connaître des demandes de
déclaration de nullité de l'association prévue à l'article 3.
Il est également compétent pour connaître des demandes de dissolution de l'association
si cette dernière est en situation non conforme à la loi , à la demande de toute
personne concernée ou à l'initiative du ministère public .
Le tribunal peut ordonner à titre de mesure conservatoire , et nonobstant toute voie de
recours, la fermeture des locaux et l'interdiction de toute réunion des membres de
l'association »
● La conception Royale pour la modernisation du Maroc dont la loi sur les partis politiques
constitue l'une des remarquables étapes s'appuie sur une approche réformiste globale visant
principalement à promouvoir les droits de l'Homme et à tourner définitivement la page du
passé afin de préserver la dignité, rendre justice aux ayant droits et renforcer l'unité nationale.
● La loi relative aux partis politiques tend à renforcer le socle de l'Etat moderne dans le cadre de
la monarchie constitutionnelle, démocratique et sociale.
● Tend à doter les partis politiques d'un cadre législatif restituant à l'action politique sa considération
et sa crédibilité
● Peut être considérée comme un instrument d'aménager un climat politique approprié pour faire du
parti politique un moyen de rayonnement des valeurs de citoyenneté et un trait d'union fort entre
l'Etat et le citoyen en mettant l'accent en particulier sur la responsabilité des partis politiques dans
la mise en œuvre saine et exemplaire des dispositions de cette loi en s'engageant à appliquer son
contenu et en s'y conformant dans leurs institutions, leurs programmes, leurs modes de
financement et de fonctionnement, leurs statuts et règlements intérieurs aux règles et principes de
démocratie et de transparence.
● Faire des partis politiques, école véritable de la démocratie, des instances qui œuvrent avec
assiduité à renforcer l'autorité de l'Etat à travers l'instauration d'un climat de confiance dans les
institutions nationales pour permettre de:
○ Libérer les énergies, raviver les espoirs, ouvrir les horizons, contribuer à l'émergence d'élites
compétentes convaincues des valeurs de l'efficience économique, de la solidarité sociale et
de la moralisation de la vie publique,
○ De vulgariser la saine éducation politique, la citoyenneté positive,
○ De concevoir des solutions et de proposer des projets sociétaux efficaces et des initiatives de
terrain efficientes pour contribuer au développement du Maroc du 21 e siècle, à son évolution
et au renforcement des piliers de l'Etat par des institutions, des instances et des mécanismes
démocratiques efficaces.
Définition (art 1) :
Le parti politique est une organisation permanente et à but non lucratif, dotée de la personnalité
morale, instituée en vertu d'une convention entre des personnes physiques, jouissant de leurs droits
civils et politiques et partageant les mêmes principes, en vue de participer, par des voies
démocratiques, à la gestion des affaires publiques .
Art 2 :
Les partis politiques concourent à l'organisation et à la représentation des citoyens. Ils contribuent,
à ce titre, à l'éducation politique et à la participation des citoyens à la vie publique, à la formation des
élites capables d'assumer des responsabilités publiques et à l'animation du champ politique .
Donc :
La liberté de presse :
● Les modalités de publication des périodiques ;
● Les modalités de suspension et d’interdiction des périodiques ;
● Le maintien des notions vagues et ambiguës.
La liberté syndicale :
● L'action syndicale est définie et réglementée par le dahir n° 1-57-119 du 16 juillet 1957
● L’idée d’un syndicat national a lentement fait son chemin et avec l’appui du mouvement national se
constitua en janvier 1955, « un comité d’organisation » qui finit par mettre sur pied, deux mois plus
tard, en mars, le premier syndicat national : l’Union Marocaine du Travail.
● Les syndicats interviennent dans un domaine exclusif: la défense des intérêts économiques,
industriels, commerciaux et professionnels de leurs adhérents . Selon l’article 2, « les
personnes exerçant la même profession, des métiers similaires, la même profession libérale ou des
professions connexes peuvent se constituer en syndicats ».
B. Le niveau institutionnel :
● Le Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH) créé en 1990 et réorganisé en 2001 sur la
base des principes de Paris régissant les Institutions Nationales des Droits de l’Homme
● En 2011, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a pris la suite du CCDH et a été
doté de prérogatives et de compétences plus élargies en matière de droits de l’Homme et de droit
international humanitaire ((Dahir n° 1.11.19, publié au Bulletin Officiel n° 5922 du 3 mars 2011)
En effet :
● La constitution de 2011 réaffirme l'adhésion du pays aux principes et valeurs des droits humains,
tels qu'ils sont universellement reconnus , avec la consécration de la primauté des
conventions internationales ratifiées sur le droit interne.
● Le Maroc connaissait en 2011 un ensemble de réforme notamment, par le nouveau statut de
l'Institution du Médiateur, la création d'une Délégation interministérielle aux droits de
l'Homme, le lancement de la réforme des statuts du Conseil de la concurrence économique , et
de l'Instance centrale de prévention de la corruption et la publication du rapport de la
Commission consultative sur la régionalisation avancée .
Même si les DH expriment l’ensemble des droits inhérents à la personne humaine, ils ne sont pas
statiques; ils sont au contraire en constante évolution. Comment peut-on concilier les deux idées?
Les droits de l’Homme désignent les droits dont jouit toute personne en raison de sa condition et de son existence
humaine. Ils sont de caractère universel; puisqu’ils sont les mêmes là où se trouve l’Homme. Ils émanent de la
nature même de cette personne. Ces droits sont-ils, donc, statiques puisqu’ils s’attachent à la personne
humaine, ou en évolution selon les changements que l’Homme subit?
Pour répondre à cette question, on doit d’abord chercher les caractéristiques des DH (section1), et les générations
des DH (section2)
Conclusion :
Ainsi, les droits de l’Homme présentent un système en pleine évolution puisqu’il s’attache à la personne humaine
qui ne cesse de progresser. Mais ce système est construit à base de fondements solides qui trouvent leur origine dans
le droit naturel, et la nature humaine distincte, à laquelle est collé un ensemble de valeurs de nature constante.