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Université Sultan Moulay Slimane

Faculté polydisciplinaire Béni Mellal


Droit Privé Français - Semestre 4

Module 23 :
Droits de l’Homme et Libertés Publiques

Pr. Malika ZEKHNINI


Année Universitaire :2021-2022
Objectifs du module :
Donner une vue d’ensemble sur les droits de l’Hommes et les libertés publiques.
Donc, il faut chercher à traiter :
1. L’évolution de la notion de « droits de l’Homme » ;
2. L’organisation de la protection juridiques de ces droits ;
3. Définir et étudier « les libertés publiques » ;
4. Découvrir le régime des libertés publiques au Maroc.

Concepts clés :
● Le droit est un outil d’encadrement des rapports dans la société. C’est un instrument
d’organisation de l’exercice d’une ou des libertés (autorisation, réglementation, restriction….)
● La liberté désigne le pouvoir d’agir au sein d’une société organisée, dans la limite des règles
définies.
● L’Homme : la personne humaine. C’est un être doué de droits naturels et possède une validité
universelle antérieure à l’organisation sociale.
● L’Homme est un sujet atemporel et non contingent = l’état de nature.
● L’Homme est libre.
● Droits de l’Homme : appelés aussi droits humains / droits de la personne, sont un concept à la
fois philosophique, juridique et politique.
● Selon ce concept, tout être humain - en tant que tel et indépendamment de sa condition sociale -
a des droits « inhérents à sa personne, inaliénables et sacrés », et donc opposables en toutes
circonstances à la société et au pouvoir.

Définitions :
● Les droits de l'Homme dénommés également ou encore droits humains ou de la personne sont les
droits inaliénables de tous les êtres humains, quels que soient leur nationalité, lieu de résidence,
sexe, origine ethnique ou nationale, couleur, religion, langue ou toute autre situation.
● Les droits de l’Homme quoique intégrés dans une perspective juridique découle principalement
d’une philosophie
● Les libertés publiques sont strictement de l’ordre du droit positif; déterminées par le législateur,
elles s’appliquent à l’intérieur des frontières nationales.

Plan du cours :
Partie 1 : Droits de l’Homme
Chapitre 1 : Emergence et évolution du concept
Section 1 : Définitions et générations des « droits de l’Homme »
Section 2 : Evolution historique du concept
Chapitre 2 : Droit international des droits de l’Homme
Section 1 : La consécration des droits de l’Homme
Section 2 : Cadre juridique des droits de l’Homme
Partie 2 : Libertés publiques
Chapitre 1 : Définition des libertés publiques
Chapitre 2 : Régime des libertés publiques au Maroc

Bibliographie :
● AKANDJI-KOMBE (J-F) (sous la coordination générale de), L’Homme dans la société internationale.
Mélanges en hommage au Professeur Paul Tavernier, Bruxelles, Bruylant, 2013, 1624 pages.
● BEN ACHOUR (R) et LAGHMANI (S) (dir.), Les droits de l’Homme : une nouvelle cohérence pour le droit
international? Paris, Editions A. Pedone, 2008, 330 pages.
● Yves Cartuyvels, Les droits de l'Homme, bouclier ou épée du droit pénal? Publications Fac St Louis , n°
114,2007.
● Marguerite Rollinde, Le mouvement marocain des droits de l'Homme : entre consensus national et
engagement citoyen, KARTHALA Editions, 2002.
Partie 1 : Droits de l’Homme

Chapitre 1 : Emergence et évolution du concept

Section 1 : Définitions et générations des « droits de l’Homme »

A. Définitions :

Qu’est ce qu’on veut par droits de l’Homme?

● Les droits de l’Homme sont basés sur le respect de l’individu.


● Une personne est un être moral et rationnel qui mérite d’être traité avec dignité.
● On désigne couramment par le terme « droits de l’Homme » l’ensemble des droits inhérents à
la personne humaine.
● Ce sont un ensemble de prérogatives dont sont titulaires les individus et qui doivent être
assurées.
● Les droits de l’Homme sont les droits dont jouit toute personne en raison de sa condition et
de son existence humaine .
● Le respect de ces droits et la question de les garantir présentent l’un des principes
indispensables aux sociétés démocratiques .
● Ce sont des droits « naturels » qui existent qu’ils soient reconnus ou non.
● La méconnaissance de ces droits présente une atteinte même à la nature de l’Homme, d’où les DH
relèvent de la conception du « droit naturel » = la reconnaissance de la dignité inaliénable
de la personne humaine.

C’est à dire :
● Les DH sont des prérogatives naturelles qui apparaissent en même temps que l’Homme; dès sa
naissance, elles ne sont pas créées par la loi, mais sont protégées par celle–ci.
● La meilleure façon pour garantir et protéger les DH est de les inscrire dans la loi suprême de
l’Etat; la constitution.

Comment définir Les DH?

Selon René CASSIN, Les droits de l’Homme se définissent « comme une branche particulière des
sciences sociales qui a pour objet d’étudier les rapports entre les Hommes en fonction de la
dignité humaine, en déterminant les droits et les facultés dont l’ensemble est nécessaire à
l’épanouissement de la personnalité de chaque être humain ».

Que sont les droits de l’Homme ?

● Pour Yves MADIOT, « L’objet des droits de l’Homme est l’étude des droits de la personne
reconnus au plan national et international et qui – dans un certain état de civilisation –
assurent la conciliation entre, d’une part, l’affirmation de la dignité de la personne et sa
protection et, d’autre part, le maintien de l’ordre public ».

● Selon le dictionnaire constitutionnel, « Les droits de l’Homme sont des droits de l’individu saisi
dans son essence universelle abstraite , ils sont conçus comme antérieurs et supérieurs au
droit positif afin d’être l’étalon de sa validité et la limite fixée au pouvoir légitime de l’Etat ».

● Selon l’ONU, « Les droits de l’Homme sont les droits inaliénables de tous les êtres humains ,
sans distinction aucune, notamment de race, de sexe, de nationalité, d’origine ethnique, de
langue, de religion ou de toute autre situation . Les droits de l’Homme incluent le droit à la vie
et à la liberté. Ils impliquent que nul ne sera tenu en esclavage, que nul ne sera soumis à la
torture. Chacun a le droit à la liberté d’opinion et d’expression, au travail, à l’éducation, etc. Nous
avons tous le droit d’exercer nos droits de l’Homme sur un pied d’égalité et sans
discrimination».
Les principales caractéristiques des DH :

1. Les DH sont fondés sur le respect de la dignité humaine et de la valeur de chaque personne ;
2. Les DH sont universels, ce qui signifie qu’ils s’appliquent à tous également et sans
discrimination aucune ;
3. Les DH sont inaliénables, en ce sens que personne ne peut être privé , même si on peut leur
apporter certaines restrictions dans des cas bien précis ;
4. Les DH sont indivisibles, interdépendants et solidaires, car il ne suffit pas de respecter certains
droits si on n’en respecte pas aussi d’autres, c’est à dire tous les DH ont une égale importance et
sont également indispensables au respect de la dignité et de la valeur de chaque être humain.
5. Les DH sont à la fois droits et obligations.

Ils sont fondés sur six valeurs :

Selon Albert Jacquard, les six valeurs fondamentales des DH sont :


1. La dignité
2. La liberté
3. L’égalité
4. La solidarité
5. La citoyenneté
6. La justice

B. Générations :

Les générations de DH :
Remarques :
Cette division en générations de droits fondamentaux est le résultat de leurs consécrations successives
au cours de l’Histoire .
Cette division des droits de l’Homme en générations est remise en cause par certains auteurs .
Ce classement ne manque pas d’artificialité, il est basé sur les valeurs incarnées dans chaque catégorie/
génération de droits :
● 1ère génération : issue du 18ème siècle : liberté ;
● 2ème génération : issue du 19ème siècle : égalité ;
● 3ème génération : issue du 20ème siècle : solidarité.

1ère génération :

● Les droits de la première génération ont pour principales bases les réflexions des philosophes
des Lumières et pour principales consécrations les déclarations issues des révolutions
américaines et françaises de la fin du 18ème siècle . Ils consacrent des droits fondamentaux
revendiqués par les révolutionnaires en réaction à l’absolutisme royal de l’Ancien régime.
● Ils sont qualifiés de droits bourgeois par Karl Marx pour deux raisons:
1. leur caractère individualiste ;
2. la nécessaire, mais inexistante, égalité entre les être humains qu’ils présupposent pour
pouvoir en jouir pleinement.
● Ils sont appelés « droits libertés » = droits civils et politiques.
● Ce sont des droits / libertés opposable à l’Etat.
● L’Etat ne peut pas agir au sens contraire pour les limiter ou les supprimer = l’Etat doit
respecter ces droits .
● Ils incluent les libertés individuelles (toute personne peut faire tout ce qui ne nuit pas à autrui) :
○ Libertés physiques : droit à la vie, interdiction d’esclavage, torture, peine inhumaine, de
l’intégrité physique et du domicile, droits à la sûreté, d’aller et de venir… = droit à la sureté
(selon Montesquieu) ;
○ Libertés intellectuelles : libertés d’opinion, de conscience et de religion, d’expression,
d’enseignement, de la communication audiovisuelle… ;
○ Libertés politiques : droit de vote, réunion pacifique, liberté d’expression, d’association,
syndicale… ;
○ Liberté de propriété.

2ème génération :

● Au cours du 19ème siècle et du début du 20ème siècle les droits de la deuxième génération se
sont développés.
● Sous la pression des mouvements ouvriers furent progressivement reconnus des droits conçus, à
l’origine, comme des droits dont la fonction était de remédier à certaines formes d’insécurité
et de précarité qui étaient caractéristiques de la condition des travailleurs salariés.
● Ce sont des « droits créances » = les droits économiques, sociaux et culturels.
● Ils nécessitent l’intervention de l’Etat pour être mis en œuvre.
● L’individu est en mesure d’exiger de l’Etat une certaine action.
● Ce sont « la contrepartie » de l’abandon des citoyens d’une part de leurs libertés.
● Ils sont le résultat des luttes sociales (droit de travail, à la protection sociale, à l’éducation, à la
santé, à la grève…)
● L’Etat doit mobiliser des fonds pour les mettre en œuvre .

N.B :
● Ce sont des droits qui ne sont pas subjectivables : ils sont par nature collectifs, ils ne peuvent
faire l’objet d’une appropriation personnelle par les individus, qui ne peuvent, dès lors, en
demander l’application à l’Etat.
● Il s’agit de droits dont la réalisation doit se faire de manière progressive : les États doivent
arriver à cet objectif , mais ne doivent pas les garantir tels quels immédiatement.
● Ce sont des droits dont la mise en œuvre implique des sommes considérables, qui nécessitent
des moyens financiers importants.

3ème génération :

● À partir des années 70, dans le cadre du développement des mouvements écologistes, pacifistes
et tiers-mondistes, se sont développés les droits de la 3ème génération, qui se définissent comme
des droits globaux, attachés à l’espèce humaine dans son ensemble, plutôt qu’à des individus et à
des collectivités.
● Les droits de la “troisième génération”, appelés aussi droits de solidarité, désignent
principalement quatre catégories de droits : droit à la paix, droit au développement, droit à
l’environnement et droit au respect du patrimoine commun de l’humanité.
● “ La paix, le développement, l’environnement et le patrimoine commun de l’humanité constituent
des valeurs universelles, reconnues comme telles par tous les Hommes , par tous les peuples
et toutes les nations et que de tels droits méritent donc d’être reconnus, protégés et mis en
application comme droits de l’Homme”.
● Ils sont inscrits dans les écrits ressortissant au droit international, sauf lorsque l’ordre
constitutionnel de certains pays les reçoit à la suite d’une rédaction nouvelle ou d’une
modification récente de leur constitution .
● La doctrine se divise encore sur leur contenu, exemple : Le droit à un environnement sain n'est pas
inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme, mais plusieurs pays l'ont intégré dans
leur constitution au cours des dernières décennies.

4ème génération :

● Ce sont des droits relatifs à l'avancement des sciences et des techniques.


● Ils concernent principalement deux domaines :
○ Les nouvelles technologies de l'information et de la communication ( NTIC)
○ Les biotechnologies (les progrès liés à la médecine et la biologie).
● La nécessité de concilier les DH et le progrès scientifique.

Génération 1 : des droits contre l'Etat, d'inspiration libérale ;


Génération 2 : des droits sur l'État, d'inspiration socialiste ;
Génération 3 : des droits à dimension transnationales ;
Génération 4 : droits récents s’attachant au progrès scientifique.

● Ce sont des droits complémentaires et interdépendants .


● Cette classification prouve que « Les droits de la personne ne sont pas statiques; ils sont au
contraire en constante évolution ».

Question à traiter :

Certains États invoquent des intérêts supérieurs ou la sécurité nationale lorsqu’ils violent les droits de
l’Homme. Ils justifient leur attitude par leurs particularités culturelles et leurs valeurs, qui diffèrent de
celles du monde occidental. Comment peut-on réfuter cette attitude d’après ce qui précède ?

La dissertation juridique :

Introduction (courte + ciblée + cohérente)


Encadrement de la question
Problématique
Mode de traitement (répartition en deux sections)
Section 1 : ………………….
Petite introduction sur laquelle apparaît la répartition en deux paragraphes
Paragraphe 1 : ……………………..
Paragraphe 2 : ……………………….
Section 2 : …………………………………..
Petite introduction sur laquelle apparaît la répartition en deux paragraphes
Paragraphe 1 : …………………………….
Paragraphe 2 : …………………………
Conclusion (synthèse / proposition de réponse pour la question posée)

Section 2 : Evolution historique du concept

A. Les premières traces du concept

N.B:
● Les droits de l’Hommes étaient enracinés dans les convictions religieuses et philosophiques.
● Ce concept reflète les luttes sociales dans des contextes très variés.
● Cette réalité s’est transformée souvent en débat politique et philosophique cherchant à répondre
aux questions posées.
● Ces questions étaient posées aux différentes sociétés. Chacune a essayé d’élaborer sa propre
conception concernant l’Homme/l’individu, la vie d’ensemble, et ses exigences.
● Les droits de l’Homme, tels qu’ils sont conçus aujourd'hui, sont le résultat d’une longue histoire de
lutte, construction et destruction.

1. Dans les anciennes civilisations :

a. Le code d’Hammourabi :

● C’est un corpus législatif consigné dans la pierre, daté d’environ 1750 av J.C, et que le souverain
babylonien entendait appliquer à l'ensemble de son royaume.
● Il représente le premier embryon de Droits de l'Homme puisque, son objectif était: « faire éclater la
Justice pour protéger l'individu contre l'arbitraire du pouvoir »

b. La charte de Cyrus :

● Contribution de la civilisation persienne, environ 570 av J.C.


● Se rapportant au roi perse Cyrus le Grand, fondateur de l’Empire perse achéménide, qui avait créé
le plus grand empire de l’époque. (détaillant la conquête de Babylone en 539 avant J.-C)
● La charte présente les mesures que le roi préconise en direction des Babyloniens, parmi lesquelles il
proclame la liberté de religion et l’interdiction de l’esclavage...
● Connue aujourd’hui comme le cylindre de Cyrus, elle est considérée comme la plus ancienne
déclaration connue des droits de l’Homme.
● Ce document est considéré comme la « première charte des droits de l’Homme » et a fait l’objet
d’une traduction dans les langues officielles par l’ONU, en 1971.
● Découverte dans les ruines de Babylone, en Irak moderne, en mars 1879.

c. Les enseignements de Confucius

● En 300 J.C, c'est Meng-Tseu, en Chine, qui écrit que "l'individu est infiniment important"
tandis que "la personne du souverain est ce qu'il y a de moins important". Le siècle suivant,
Sium-Tseu abonde dans ce sens et à la question " Qu'est-ce qui rend la Société possible ?"
répond : "Les droits de l'individu".
● Confucius (551 av. J.-C.-479 av. J.-C.) fut, comme chacun sait, le fondateur de la philosophie
chinoise.
● La philosophie confucianiste fut longtemps considérée comme la référence au sein de la société
chinoise.
● C’est le courant principal de la pensée et de la culture chinoise traditionnelle.
● À l’époque de la dynastie Shang, on croyait que l’ensemble des phénomènes naturels et des activités
humaines était contrôlé par l’Être suprême surnaturel, le « Ciel » (T’ien) ou « Dieu » (Ti), et que
l’Homme n’était qu’un simple jouet livré aux forces surnaturelles et inviolées de ce dernier. Mais
cette idée évolua peu à peu,
● Au cours du XIe siècle av. J.-C., la victoire de Chou sur Shang marqua le passage des vieilles
conceptions du « Ciel » ou de « Dieu » vers de nouvelles interprétations. Le « Ciel » n’interfère plus
désormais dans les affaires humaines en tant que divinité anthropomorphe, mais joue son rôle en
tant que source morale et Être suprême dans le monde spirituel. C’est donc l’Homme qui
détermine son propre destin en fonction de ses qualités propres et non plus seulement par la grâce
du « Ciel ».
● Confucius fut le représentant de cette pensée nouvelle. Même s’il garda la conviction d’avoir été
envoyé par le « Ciel » afin de remplir certaines missions sacrées, même s’il conserva la croyance
traditionnelle en ce « Ciel», il ne chercha pas à savoir comment celui-ci interférait dans les affaires
humaines.
● L’une des idées essentielles de Confucius, c’est que tous les Hommes possèdent une nature
identique : « Par nature, dit-il, les Hommes sont quasiment des semblables ; ce n’est que
par la vie pratique qu’ils deviennent différents ».
● Confucius utilise le terme Bienveillance « C’est le fait d’aimer tous les Hommes. »

d. Chez les grecs :

● Les premières conceptions de la relation entre l’individu et la cité = les droits fondamentaux
● Aristote considérait que le droit naturel était inscrit dans la nature même de l’Homme. C-à-d, Il
existe une loi naturelle qui permet à l’Homme de vivre dans la cité (ensemble)= les Hommes sont
des « animaux politiques »
● Pour lui, « l’Homme est le générateur de ses actes comme de ses enfants » = l’Homme est libre.
● Socrate = le grand défendeur de la liberté de pensée.
● L’Homme pour les grecs se limite au citoyen (absence de l’égalité)

2. Dans les religions monothéistes : religions juive, chrétienne et musulmane :

● Religions qui croient à un dieu unique, éternel et incorporel.


● Chacune possède un « livre sacré » source de différentes conceptions sur le monde.

a. Judaïsme :

Sur les dix commandements de dieu à son prophète, les six derniers portent sur la réglementations des
rapports entre individus:
5. Honore ton père et ta mère afin de vivre longtemps dans le pays que l'éternel, ton Dieu, te donne.
6. Tu ne commettras pas de meurtre.
7. Tu ne commettras pas d’adultère.
8. Tu ne commettras pas de vol.
9. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
10. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni
son esclave, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni quoi que ce soit qui lui appartienne.
L’interdiction d’un certain nombre d’actes signifient faire jouir autrui du résultat de cette interdiction

b. Christianisme :

● Les évangiles indiquent une place considérable à l’Homme avec une illustration égalitaire.
(l’individu est créé à l’image de Dieu, et tous les Hommes sont égaux en dignité)
● La liberté est inhérente au christianisme puisque, comme le dit saint Paul, « le Christ nous a
libérés pour que nous restions libres »
● La société est faite pour l’individu, (le pouvoir doit être limité)
● L’individu est un être doté de la dignité acquise pour deux raisons:
○ Sa création à l’image de Dieu
○ La ressemblance/l’égalité des Hommes
● La dignité de l'Homme est la seule base des droits les plus divers de l'Homme .
● Droits de l'Homme est au pluriel, dignité de l'Homme est toujours au singulier.
● La dignité de l'Homme est pour cela la racine de tous les droits de l'Homme.

L’apport du Christianisme :

● Introduire l’idée du vouloir et de la volonté car le monde est créé par un acte de volonté de Dieu,
l’Homme étant créé à l’image de Dieu, lui aussi est doté de volonté ;
● L’idée de la dignité humaine car l’Homme est une créature de Dieu, il est donc digne de respect
en dépit de ses appartenances ;
● L’idée de l’existence d’une sphère propre à l’individu , une sphère d’autonomie car la formule
évangélique « rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » suppose que tout ce qui
concerne la conscience échappe au pouvoir ;
● L’idée de la limitation du pouvoir car la dualité temporel/spirituel veut dire que le domaine de la
conscience religieuse est soustrait à l’autorité de l’Etat. Le pouvoir est donc limité et l’individu est
en droit de désobéir lorsque le pouvoir dépasse ses limites ;
● L’idée de la légitimité de la résistance à l’oppression .

c. L’islam :

● Une conviction fortement défendue: « les droits de l’Homme existaient depuis toujours, et sont
garantis et défendus en Islam »
● L’humanité entière se trouve dans la condition d’un « serviteur » à l’égard de Dieu = égalité = «
L’humanité du monde forme « une seule famille qui a une seule origine ».
● L’Homme est le représentant de Dieu sur terre.
● « il est interdit à un musulman de porter atteinte à la vie, aux biens, et à l’honneur d’un autre
musulman »

B. Les droits de l’Homme dans les théories politiques :

● Les droits de l’Homme en occident sont le résultat d’une double évolution : évolution de la pensée
philosophique et évolution d’un processus politique.
● Le concept s’attache à la place accordée à l’individu. (société/Etat/…)
● Deux théories fondamentales peuvent être appelées dans ce sens: celle s’inspirant de la doctrine
individualiste, et celle s’inspirant de la doctrine socialiste.

1. Doctrine individualiste :

● Les fondements intellectuels des droits de l’Homme sont à trouver dans la philosophie
individualiste libérale, qui met l’accent sur une sphère d’autonomie, c'est-à-dire, une sphère dans
laquelle l’individu peut agir en dehors de toute contrainte sociale.
● Elle estime que l’individu et son bonheur sont les fins suprême de toute organisation sociale.
● Ils en découlent les idées suivantes:
1. rejet du holisme des cités grecques et romaines
2. rejet de la hiérarchie ecclésiastique
3. rejet des inégalités et privilèges distinctives

a. La phase de maturation menant aux droits de l’Homme :

N.B :
Les cités gréco-romaines et le moyen âge ont connu les libertés mais inégalitaires et collectives, car ces
libertés étaient reconnues non à des individus autonomes mais à des groupes entiers : l’individu n’avait
pas de liberté ; l’idée même d’individu était méconnue. Elle surgit suite à une longue maturation
intellectuelle.

b. Facteurs menant à cette situation

L’influence de la religion chrétienne :

● Valorise la personne humaine


● Affirme la dignité humaine, l’Homme; créature de Dieu, est donc digne de respect en dépit de
ses appartenances
● Considère les gens égaux .
● La dualité temporel/spirituel = pb (la conception religieuse a valorisé la foi au détriment de la loi)

L’école du droit naturel (moderne) :

● Idée de base: l’existence d’une Nature qui obéit à un ordre rationnel que l’Homme doit respecter
pour préserver l’Harmonie du Cosmos
● Le droit naturel classique (antiquité et moyen âge médiéval) était objectif, alors que le droit
naturel moderne est un droit subjectif: il rejette l’idée d’un droit à découvrir dans la nature des
choses pour promouvoir l’idée d’une nature humaine abstraite à partir de laquelle tout droit
peut être construit.

C-À-D :

● Le droit naturel est un droit inhérent à la nature humaine qu’on peut découvrir par l’usage de la
raison.
● Il est antérieur à la société et en conséquence lui est opposable.
● Initié par les théologiens du 15ème et 16ème siècle ( Vittoria et Suarez).
● L’idée est reprise par Grotius et Pufendorf qui vont donner un fondement rationnel au droit
naturel ce qui va le libérer de l’idée religieuse.
● Il s’agit bien de laïciser la conception chrétienne en remplaçant la croyance par l’effort de la raison.
(16ème et 17ème siècle).
● Selon Grotius, « les droits sont un attribut naturel des Hommes, c-à-d, antérieur à leur
intégration dans une société politique » .

L’école du contrat social (Philosophie des lumières) :

● Les grandes questions sur les raisons du pouvoir . = « comment organiser la vie des Hommes en
société sans que leurs droits individuels soient sacrifiés aux contraintes sociales? »
● N.B: le pouvoir est contraire à la liberté, donc, comment les concilier ?
● Chercher à traiter la problématique de la relation entre les droits naturels de l’Homme et le
pouvoir.

Les trois conceptions du contrat social : (Hobbes- Locke- Rousseau)

Trois idées abordées :

1. Etat de nature = situation de départ = l’état des Hommes n’ayant entre eux d’autre lien que leur
qualité commune d’être des êtres humains, chacun étant libre et égal à tous.
2. Contrat d’association = relation entre individus = le contrat des Hommes entre eux quand ils
décident de s’unir
3. Contrat de soumission = relation individus/pouvoir= l’abandon volontaire et complet de la
souveraineté individuelle aux mains des gouvernants qui s’engagent de leur côté à veiller sur la
sécurité et l’utilité commune. C’est un contrat des Hommes avec un maître.

Chez Hobbes (1588- 1679) :

● 1 = état de guerre/ l’insécurité = l’Homme est un loup pour l’Homme.


● 2&3 = sont inséparables :
○ Soumission totale (Hommes)
○ Pouvoir absolu (maître)
○ Obéissance = sécurité et le respect des biens des Hommes
○ La théorie de l’absolutisme

Chez Locke (1632 – 1704) :

● 1 = état avec un manque de la garantie de l’ordre et du bonheur, autrement dit la garantie de la


sécurité.
● 2 = Consentement mutuel + La règle de majorité.
● 3 = Contrat de soumission conditionnel :
○ Assurer la sécurité et l’égalité
○ Une garantie contre l’abus de pouvoir
○ Séparation des pouvoirs en législatif, exécutif et judiciaire.
○ Le peuple a le droit de l’insurrection
Donc :

Locke considère que pour fonder l’ordre social, l’Homme n’a pas renoncé à tous ses droits, il a renoncé
seulement à ceux qui sont nécessaires pour la vie en société. L’objet du pacte est justement de montrer les
droits auxquels l’Homme renonce et ceux qu’il se réserve car il ne peut les aliéner, ce sont les droits
qu’il tient de sa nature et qui sont opposables au pouvoir.

Chez Rousseau (1712-1778) :

● 1 = L’état de nature n’est pas une époque historique


○ Supposé un état de solitude et de bonheur.
● 2 = L’aliénation totale de chaque associé avec la communauté.
○ S’unir à tous et préserver la liberté.
○ Le pacte social instaure entre les Hommes une véritable égalité juridique
● 3 = L’individu perd la liberté naturelle pour gagner la liberté sociale.
○ L’individu en tant qu’un sujet obéit aux lois ; et les promulgue en tant qu’un citoyen .
○ Ils deviennent tous égaux par convention et de droit .
○ Le pouvoir dans cette société d’égaux se trouve dans la volonté générale à laquelle les
Hommes ont décidé de se soumettre par le contrat social.
○ En obéissant à la volonté générale chacun fait ce qu’il a choisi et n’obéit en fin de compte
qu’à lui-même car il a participé à la formulation de la volonté générale = La liberté est
préservée par la participation .
○ L’expression de la volonté générale c’est la loi qui ne peut être oppressive et devient le seul
moyen de protéger les libertés.

Chez Montesquieu :

● Montesquieu a influencé la pensée révolutionnaire par deux moyens : sa conception de la loi et la


séparation des pouvoirs.
● La loi = étant l’ensemble des rapports nécessaires qui découlent de la nature des choses.
● De cette définition découlent deux conséquences:
○ La loi politique a le même rôle que la loi physique : en ce sens que la loi ne cherche pas à
changer la société mais seulement à la décrire.
○ La loi n’est pas absolue , c’est une loi d’adaptation sociale
● Il est donc possible de la contester au nom de son inadaptation sociale.
● Le moyen de garantir l’exercice de la liberté est la séparation des pouvoirs . = Si tous les pouvoirs
sont cumulés par une seule personne ou une seule institution il n’y a plus de liberté.
● Avec la séparation des pouvoirs entre législatif, exécutif, judiciaire, chacun d’eux exerce ses
prérogatives et le pouvoir arrête le pouvoir .

2. La doctrine socialiste : conception marxiste

● Idée de départ: l’existence des droits est conditionnée par une forte intervention de l’Etat dans
le domaine économique et social.
● Reprise de la dialectique de l’individu et de la collectivité .
● Les droits naturels n’existent plus: ce sont les droits positifs posés par le législateurs qui
existent.
● Conception bâtit sur les critiques de la conception occidentale qui n’a abouti qu’à « des libertés
formelles »
● C-à-d, les libertés dans les démocraties libérales sont de caractère illusoire et sont déterminées
en fonction de leur efficacité à exploiter les travailleurs.
● Les droits de l'Homme ne sont qu'une auto-légitimation de la part du système capitaliste -
inégalitaire sur le plan pratique.
● En effet, la classe ouvrière, manquant de moyens économiques et intellectuels afin de faire
respecter ses droits, serait victime d'un jeu de « passe-passe ».
● Les principes d'égalité et de légalité (vus purement théoriques) cachent la réalité des inégalités
de fait.
● Ces inégalités engendrent la lutte sociale entre les différentes classes.
● Idée de base 1 : l‘histoire suivrait un développement progressif selon des stades successifs.
● Ce progrès conduirait à une amélioration de la vie des personnes par le développement des
relations de production.
● Le moteur de ce progrès est la lutte des classes .
● La pratique des régimes marxiste respecte davantage les droits collectifs qu'individuels: le
marxisme est collectiviste; il nie la motivation du profit, et n'est pas réaliste.
● L’idée de base 2 : la liberté n’est pas donnée à l’Homme, elle est une conquête liée aux
transformations de la société = résultat de la lutte des classes.
● La propriété (=source d’inégalités) est un obstacle pour la liberté.
● Liberté = suppression de la propriété .
● Les individus sont menés à suivre le bien collectif / ce qui est utile à l’Etat , tracé par les
dirigeants.
● Accéder à la liberté/ à ses droits est conditionné par la construction d’une société sans classes =
société communiste = disparition de l’Etat (société solidaire)
● Cette société sera précédée par:
○ Révolution et règne du prolétariat
○ L’Etat socialiste= début de l’accès aux droits et libertés réelles .
● Remarque: Au niveau de la défense des droits de l'Homme, les libéraux ont pu réclamer davantage
de "liberté" et les socialistes plus “d’égalité".

Conclusion :
Le code d’Hammourabi (1730 avant notre ère), le cylindre ou la charte de Cyrus Le Grand fondateur de
l’Empire perse, le confucianisme en Chine, les religions monothéistes ont tous fait circuler l’idée de droits
individuels. Mais l’idée de droits attachés à un Homme abstrait et la notion des droits de l’Homme sont
apparues dans l’occident libéral du 18 ème siècle. Après la deuxième guerre mondiale, la notion et les idées
qu’elle circule seront reprises par des documents internationaux puis régionaux mais au prix de plusieurs
adaptations.

Question 2 :
La compréhension religieuse des droits de l'Homme est-elle vraiment la même que celle, toute laïque et
essentiellement juridique, défendue aujourd’hui par les instances internationales qui lui sont dédiées ?

Chapitre 2 : Droit international des droits de l’Homme (Textes/instruments)

Section 1 : La consécration des droits de l’homme

Textes de référence en matière des droits de l’Homme :


● Les textes anglais :
○ La Magna Carta de 1215
○ La pétition des droits de 1628 présenté au roi Charles 1er Stuart
○ Le Habeas Corpus 1679
○ Le Bill of Rights de 1689
● Les documents américains :
○ La déclaration des droits de Virginie du 12 juin 1776
○ La déclaration d’indépendance américaine du 4 juillet 1776
● La déclaration française des droits de l’Homme et du citoyen du 26 août 1789

1. Les textes anglais

N.B:
● Les documents anglais s’adressaient aux citoyens anglais
● Ils étaient le produit de circonstances propres à l’Angleterre
● Reflètent une nouvelle conception entre la monarchie et ses sujets,
● Leur apport est :
○ La place accordé au droit,
○ Le fait de présenter des documents écrits
○ L’association qu’ils ont fait entre le respect des droits de l’Homme et la limitation du
pouvoir royal.

A. La Magna Carta de 1215


● La Magna Carta est l’un des documents les plus célèbres de l’histoire d’Angleterre.
● Elle est souvent considérée comme la pierre angulaire de la liberté, de la démocratie et du droit
anglais,
● Il s’agit d’un « traité » imposé à John Lackland (roi de l'Angleterre) en 1215,
● Ses conflits avec la papauté puis avec ses barons allaient plonger l'Angleterre dans la guerre civile et
faire l'unité de la nation contre lui, l'obligeant finalement à signer la Grande Charte,
● Fruit d’une médiation entre le roi et ses grands vassaux, ses soixante-trois articles sont imposés, par
une révolte de barons, soutenus par les principaux prélats de l'Église.
● Selon ce document, le roi s'engage à :
○ Ne pas lever d'impôts extraordinaires sans l'accord d'un Grand conseil composé de barons et
d'ecclésiastiques.
○ Ne pas procéder à des arrestations arbitraires
○ Le célèbre article 39 dispose que : « Aucun Homme libre ne pourra être arrêté,
emprisonné, privé de ses biens , exilé ou d'aucune manière dépossédé, et nous ne
nous en prendrons pas à lui et ne délivrerons pas de mandat contre lui sans
jugement en bonne et due forme de ses pairs selon la loi du royaume ».
● Donc, la charte a imposé pour la première fois à l’autorité royale des restrictions détaillées et
écrites en matière de fiscalité, de droits féodaux et de justice,
● Il s’agit donc d’une limitation imposée à l'arbitraire monarchique et l'amorce de la démocratie
moderne.
● Mais, l’expression « Homme libre » excluait du champ d'application de l'article la majorité de la
population, la grande masse des paysans qui étaient encore en servage »
● Cette charte est encore de nos jours le fondement des institutions britanniques. C’est première loi
écrite anglaise ;

B. La pétition des droits de 7 Juin 1628 :

● Présentée au roi Charles 1er Stuart par les deux chambres du parlement. Ses onze articles
prohibaient les arrestations et les détentions illégales. Il n’a duré que deux ans.
● Cette pétition exige, après avoir analysé la situation, que :
○ Nul, à l'avenir, ne soit contraint de faire aucun don gratuit, prêt d'argent ni présent
volontaire, ni de payer aucune taxe ou impôt quelconque, hors le consentement commun
donné par loi du Parlement,
○ Que nul ne soit appelé en justice ni obligé de prêter serment, ni contraint à un service, ni
arrêté, inquiété ou molesté à l'occasion de ces taxes ou du refus de les acquitter ;
○ Qu'aucun Homme libre ne soit arrêté ou détenu de la manière indiquée plus haut ;
qu'il plaise à V. M.
○ Faire retirer les soldats et matelots dont il est ci-dessus parlé, et empêcher qu'à l'avenir le
peuple soit opprimé de la sorte ;
○ Que les commissions chargées d'appliquer la loi martiale soient révoquées et annulées, et
qu'il n'en soit plus délivré de semblables à quiconque, de peur que, sous ce prétexte,
quelques-uns de vos sujets ne soient molestés ou mis à mort contrairement aux lois et
franchises du pays.

C. Le Habeas Corpus 1679 :

● L'expression latine complète “habeas corpus ad subjiciendum" signifie « que tu aies le corps pour
le soumettre (... pour être devant le juge) »
● La loi Habeas Corpus est une loi votée par le Parlement anglais constitutionnalise la pétition
de 1628
● Il s’agit d’un acte délivré à la requête d'un détenu en vertu duquel ce dernier doit être
amené immédiatement devant le juge qui doit vérifier les motifs de la détention et
prononcer éventuellement sa mise en liberté définitive ou sous caution.
● Cette loi dispose que tout Homme arrêté a le droit d’être présenté dans les trois jours à un juge
qui statue sur la légalité de son arrestation.
● Et en cas d’actes arbitraires, cette procédure protectrice garantit des dommages et intérêts et la
sanction des responsables.
● C-à-d, elle évite l'arbitraire de la détention par une justification judiciaire de celle-ci en donnant
le droit au détenu de comparaître immédiatement.
● Il s’agit bien d’une limitation des prérogatives du pouvoir exécutif, des forces policières et
pénitentiaires en particulier, voire du pouvoir royal.
● L'Habeas Corpus renvoie à la liberté de l'individu, c'est-à-dire au contrôle qu'il doit avoir de son
propre corps et de ses biens.
● Ce principe est à la base de l'État de droit .

D. Le Bill of Rights de 1689 : Déclaration des droits de 1689

● Loi pour la déclaration des droits et libertés des sujets et pour le règlement de la succession à la
Couronne. (pas d’origine divine, mais populaire/parlementaire): elle met fin au concept de royauté
de droit divin
● Une déclaration qui limite définitivement le pouvoir du roi au profit de celui du Parlement
anglais = elle subordonne l’autorité royale à la loi car il stipule que le roi ne peut plus
suspendre l’application d’une loi ou ne pas appliquer une loi
● La loi donc est au dessus de tout
● La monarchie parlementaire remplace désormais la monarchie absolue

Une avancée pour la liberté d'expression:

● La Déclaration des droits définit les pouvoirs du Parlement dont l'avis est indispensable pour la
suspension des lois, leur exécution, la levée d'un nouvel impôt royal, l'entretien d'une armée en
temps de paix (articles 1, 4 et 6)
● Le droit de pétition (article 5) ou la liberté des élections à la Chambre des communes.
● Pour contrecarrer toute dérive absolutiste, le Parlement doit être réuni souvent (article 13).
● Les articles 5-8 reproduisent le Habeas Corpus,
● Le Bill rappelle les droits traditionnels du peuple anglais et de ses représentants. Il met fin au
concept de royauté de droit divin et subordonne l’autorité royale à la loi car il stipule que le roi ne
peut plus suspendre l’application d’une loi ou ne pas appliquer une loi. La loi donc est au-dessus de
tout, ce qui marque la naissance de la monarchie parlementaire.

2. Les documents américains et français:

A. Les documents américains :

a. La déclaration des droits de virginie du 12 juin 1776


● La déclaration de Virginie est un texte de 18 articles dans lequel les rédacteurs reconnaissent le
caractère naturel et abstrait des droits de l’Homme : « tous les Hommes sont par la nature
également libres et indépendants et ont certains droits inhérents »
● « le gouvernement est institué pour l’avantage commun, protection ou sécurité du peuple »

b. La déclaration d’indépendance américaine du 4 juillet 1776


● C’est un texte politique par lequel Treize Colonies britanniques d'Amérique du Nord, ont fait
sécession de la Grande-Bretagne le 4 juillet 1776, pour former les « États-Unis d'Amérique ».
● Thomas Jefferson est le principal auteur du texte.
● Nous publions et déclarons solennellement au nom et par l'autorité du bon peuple de ces Colonies,
que ces Colonies unies sont et ont le droit d'être des États libres et indépendants ;
● Qu'elles sont dégagées de toute obéissance envers la Couronne de la Grande Bretagne;
● Que tout lien politique entre elles et l'État de la Grande-Bretagne doit être entièrement dissous;
● Que, comme les États libres et indépendants, elles ont pleine autorité de faire la guerre, de
conclure la paix, de contracter des alliances, de réglementer le commerce et de faire tous autres
actes ou choses que les États indépendants ont droit de faire; et pleins d'une ferme confiance dans
la protection de la divine Providence, nous engageons mutuellement au soutien de cette
Déclaration, nos vies, nos fortunes et notre bien le plus sacré, l'honneur.
● « Tous les Hommes sont créés égaux, qu’ils sont dotés par leur créateur de certains droits
inaliénables, et que parmi ces droits figurent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. »

B. La Déclaration française des droits de l’Homme et du citoyen du 26 août 1789:

● Premier texte adopté par une assemblée constituante.


● Elle reste marquée par son caractère philosophique et universaliste qui lui a permis une large
diffusion.
● L’article 1 rappelle que « les Hommes naissent libres et égaux en droit »
● « La liberté consiste à pouvoir faire ce qui ne nuit pas à autrui » (L’article 4)
● La liberté ne s’arrête que là où commence celle d’autrui. En dehors de cette limite, seul le
législateur peut déterminer d’autres bornes à la liberté
● « Tout ce qui n’est pas défendu par la loi ne peut être empêché, nul ne peut être contraint à
faire ce qu’elle n’ordonne pas » ( l’article 5)

Remarques:

● La déclaration reste marquée par son individualisme car elle ne reconnait des droits qu’aux
individus et les libertés collectives sont ignorées.
● La déclaration est une réaction contre les maux de l’ancien régime c'est-à- dire les privilèges,
l’arbitraire, le poids des impôts, les ordres et les corporations .
● On critiquait le caractère trop abstrait des droits réclamés par les révolutionnaires de 1789 et, on
prônait la reconnaissance de vrais droits tels que le droit à l’éducation, le droit à la justice ou la
liberté d’entreprendre.
● Les sociaux-démocrates sont contre l’individualisme de la déclaration de 1789 et réclament
une société fondée sur la démocratie politique mais dans laquelle l’Etat joue un rôle de premier
plan dans la satisfaction des exigences des individus. Ils prônent un modèle fondé sur les
prestations de l’Etat ouvrant ainsi la voie aux droits créances.

Section 2 : Cadre juridique des droits de l’Homme

➥ Le référentiel International des Droits de l’Homme


➥ La Charte Internationale des Droits de l’Homme
● Elle se compose de trois textes :
○ La Déclaration universelle des droits de l'Homme (DUDH) du 10 décembre 1948, qui
n'a pas de force contraignante, ni de caractère obligatoire pour les États qui l'ont signée ;
○ Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), avec le Protocole
facultatif s'y rapportant ;
○ Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux, culturels et
environnementaux (PIDESC), avec le Protocole facultatif s'y rapportant
N.B:
● Il s’agit de « conventions internationales »
● Les États doivent les signer puis les ratifier afin qu‘elles puissent entrer en vigueur
● L’Etat accepte donc de son plein gré une série d'obligations juridiques qui lui impose de
promouvoir les droits et de les respecter .
● On dit que « l'État est partie à cet instrument »
A. La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 :

● Elle se présente sous forme de proclamation de groupes de droits (droits personnels de


l’individu, droits de l’individu face à la collectivité, droits politiques, droits économiques et
sociaux).
● La Déclaration n’est pas un instrument juridiquement obligatoire (c’est-à- dire qu’elle ne crée pas
d’obligations légales pour les États)
● Préambule + 30 articles
● Considérations de départ:
○ La reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de
leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la
paix dans le monde,
○ La méconnaissance et le mépris des droits de l'Homme ont conduit à des actes de
barbarie qui révoltent la conscience de l'humanité et que l'avènement d'un monde où les
êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a
été proclamé comme la plus haute aspiration de l'Homme ,
○ Il est essentiel que les droits de l'Homme soient protégés par un régime de droit pour
que l'Homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et
l'oppression,
○ Il est essentiel d'encourager le développement de relations amicales entre nations ,
○ Dans la Charte les peuples des Nations Unies ont proclamé à nouveau leur foi dans les
droits fondamentaux de l'Homme, dans la dignité et la valeur de la personne
humaine, dans l'égalité des droits des hommes et des femmes , et qu'ils se sont
déclarés résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie
dans une liberté plus grande
○ Les Etats Membres se sont engagés à assurer, en coopération avec l'Organisation des
Nations Unies, le respect universel et effectif des droits de l'Homme et des libertés
fondamentales, une conception commune de ces droits et libertés est de la plus
haute importance pour remplir pleinement cet engagement ,

Vu ces considérations :

L'Assemblée générale Proclame la présente Déclaration universelle des droits de l'Homme comme
l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et
tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l'esprit, s'efforcent, par
l'enseignement et l'éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d'en assurer, par
des mesures progressives d'ordre national et international , la reconnaissance et l'application
universelles et effectives, tant parmi les populations des Etats Membres eux-mêmes que parmi celles des
territoires placés sous leur juridiction.

Article 1 : Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits . Ils sont doués de
raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de
fraternité.
Article 2 : Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente
Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de
religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de
fortune, de naissance ou de toute autre situation.
De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou
international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou
territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation
quelconque de souveraineté.
Article 3 : Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne .
Article 4 : Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont
interdits sous toutes leurs formes .
Article 5 : Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou
dégradants.
Article 6: Chacun a le droit à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité juridique .
Article 7: Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi.
Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la
présente Déclaration et contre toute provocation à une telle discrimination .
Article 8: Toute personne a droit à un recours effectif devant les juridictions nationales
compétentes contre les actes violant les droits fondamentaux qui lui sont reconnus
par la constitution ou par la loi .
Article 9 : Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ni exilé.
Article 10 : Toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue
équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial , qui
décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de toute accusation en matière
pénale dirigée contre elle.
Article 11 : 1. Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que
sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties
nécessaires à sa défense lui auront été assurées.
2. Nul ne sera condamné pour des actions ou omissions qui, au moment où elles ont
été commises, ne constituaient pas un acte délictueux d'après le droit national ou
international. De même, il ne sera infligé aucune peine plus forte que celle qui était
applicable au moment où l'acte délictueux a été commis.

Remarques :
● La Déclaration universelle des droits de l’Homme est un document fondateur du système des
Nations Unies en matière de droits de l’Homme
● La Déclaration énonce pour la première fois dans l’histoire de l’humanité un ensemble de
libertés et de droits fondamentaux dont tous les êtres humains devraient jouir.
● Elle est largement reconnue comme la norme fondamentale des droits de l’Homme que tous
devraient respecter et protéger. Elle revêt, dès lors, une valeur morale importante.
● Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (et ses deux protocoles facultatifs) et le
Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (voir ci-après), en
particulier, traduisent ses principes en droit conventionnel obligatoire pour les États qui les ont
ratifiés.
● Les Conventions internationales généralistes

B. Pactes internationaux relatifs aux droits de l’Homme 1966

En 16 Décembre 1966, l’Assemblée Générale des Nations Unies adopte deux pactes dans sa résolution 2200
A (XXI) :
1. Le Pacte international sur les droits civils et politiques (PIDCP)
2. Le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC).

N.B:
● Dès l’adoption de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, l’Assemblée Générale
demandait à la Commission des Droits de l’Homme de préparer un projet de pacte.
● L’objectif: élaboration d’un texte juridiquement contraignant qui complète et renforce la
Déclaration (qui n’avait qu’une simple valeur déclarative ).
● Le contexte d’élaboration de ce projet a connu de profonds désaccords entre les États, reflétant
les débats idéologiques de l’époque .
○ Les États capitalistes mettaient en avant les droits libertés,
○ Les États communistes insistaient sur les droits économiques, sociaux et culturels.
● Cette situation a poussé l’Assemblée Générale à demander, en 1951, la rédaction de deux pactes
distincts.
● Les deux pactes seront adoptés le 16 décembre 1966.
● Ils ont entré en vigueur en 1976 (8 janvier (PIDCP) et 23 mars (PIDESC))
● Les deux pactes instaurent des organes de contrôle pour surveiller le respect de leur mise en
œuvre par les États parties.

1. Le Pacte International sur les Droits Civils et Politiques (PIDCP)

● Les droits civils et politiques sont des droits de l’Homme considérés comme les « droits libertés ».
● Ces droits impliquent généralement une abstention d’intervention des États dans les libertés
de chaque personne.
● Il s’agit des droits garantissant à l’individu l’exercice de sa citoyenneté et la protection de son
intégrité physique.

Ces droits sont:

● Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes (article 1);


● Le droit à la vie (article 6);
● L’interdiction de la torture et des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (article 7);
● L’interdiction de l’esclavage et des travaux forcés (article 8 );
● Le droit à la liberté et à la sécurité, et l’interdiction de la détention arbitraire (article 9);
● Interdiction de la détention à cause de l'obligation du droit civil (article 11);
● L’égalité devant les tribunaux et les cours de justice: droit au silence, présomption d'innocence, non
bis in idem (pas 2 fois pour la même chose) et dommage pour l'erreur judiciaire (article 14);
● Principe de la non-rétroactivité de la Loi pénale plus sévère (article 15);
● Droit de reconnaissance de la personnalité juridique (article 16);
● Droit à la protection de la vie privée (article 17);
● Le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion (article 18);
● Liberté d'expression. (article 19);
● Interdiction de toute propagande en faveur de la guerre et l'incitation à la discrimination (art. 20);
● Droit de réunion pacifique (Article 21);
● Droit de s’associer librement avec d’autres, y compris le droit de constituer des syndicats et d’y
adhérer pour la protection de ses intérêts. (article 22);
● Le droit de vote et d’être élu, et de prendre part de la direction des affaires publiques de son pays
(article 25);
● Le droit d’accéder, dans des conditions générales d’égalité, aux fonctions publiques de son pays
(article 25);
● Droit à l'égalité devant la loi (Article 26);
● Droits culturels des minorités (Article 27).

Mécanisme de surveillance

● Partie 4 du PIDCP (art 28- art 45)


● L’article 28 du Pacte international sur les droits civils et politiques: « Il est institué un comité des
droits de l’Homme (ci-après dénommé le Comité dans le présent Pacte) »
● Elle a été mis en place en 1976 dès l’adoption du pacte.
● Composé de 18 experts indépendants, ce Comité est chargé de surveiller la mise en œuvre des
dispositions du pacte par les États parties .
● Les membres du Comité sont élus et siègent à titre individuel.(art 29 - 34)
● Art 3 : « 2 . Après sa première réunion, le Comité se réunit à toute occasion prévue par son
règlement intérieur.
3. Les réunions du Comité ont normalement lieu au Siège de l’Organisation des Nations Unies ou à
l’Office des Nations Unies à Genève »
● Le Comité tient 3 sessions/an pour contrôler les États parties qui sont tenus de lui présenter
des rapports périodiques sur leurs efforts de mise œuvre du pacte. (/4ans)
● Dès son adhésion au pacte, l’Etat doit remettre au Comité, dans un délai d’un an, un rapport initial
sur sa situation nationale.
● Compétence du comité:
○ Le Comité est compétent pour recevoir des communications formulées par des États
parties sur les violations présumées des dispositions du pacte par d’autres États
parties.
● Mais en tenant compte de l’art 41 (1): « Tout Etat partie au présent Pacte peut, en vertu du
présent article, déclarer à tout moment qu’il reconnaît la compétence du Comité pour recevoir
et examiner des communications dans lesquelles un Etat partie prétend qu’un autre Etat
partie ne s’acquitte pas de ses obligations au titre du présent Pacte . Les communications
présentées en vertu du présent article ne peuvent être reçues et examinées que si elles émanent
d’un Etat partie qui a fait une déclaration reconnaissant, en ce qui le concerne, la compétence du
Comité. Le Comité ne reçoit aucune communication intéressant un Etat partie qui n’a pas fait une
telle déclaration. La procédure ci-après s’applique à l’égard des communications reçues
conformément au présent article: ( Lire l’art 41 et l’art 42 (obligatoire))

Le comité est aussi compétent pour :

● Examiner les communications émanant de particuliers relatives à une violation présumée


par un État partie au protocole (premier protocole facultatif)
● Formuler des observations générales qui permettent de clarifier le sens des dispositions, de
conseiller les États sur la mise en œuvre du pacte….

N.B:
● Le premier protocole facultatif instaure une procédure de recours individuel. Les États parties
donnent leur accord pour que chaque personne relevant de leur juridiction puisse porter
plainte contre une violation d’un droit garanti par ce Pacte .
● Le deuxième protocole facultatif du pacte prévoit l’abolition de la peine de mort pour les États
parties à ce protocole.

2. Le Pacte International sur les Droits Économiques, Sociaux et Culturels (PIDESC)

● Les droits économiques, sociaux et culturels sont des droits de l’Homme considérés comme les «
droits créances »,
● C’est-à-dire des droits pour lesquels les États sont tenus d’intervenir pour prendre les mesures
appropriées garantissant leur réalisation
● Ces droits garantissent à l’individu des conditions d’existence favorables.
● Ce sont les droits fondamentaux qui concernent le lieu de travail, la sécurité sociale, la vie
familiale, la participation à la vie culturelle et l’accès au logement, à l’alimentation, à l’eau,
aux soins de santé et à l’éducation .

Ces droits couvrent:

● Droit au travail (des conditions de travail correctes, l’interdiction du travail des enfants et du travail
forcé ainsi que le droit à la constitution de syndicats) ( art 6- 7- 8)
● Droit à la sécurité sociale (art 9)
● Droit à la formation (art 10)
● Droit à un niveau de vie suffisant (art 11)
● Droit à la santé et à des conditions de vie saines, accès aux dispositifs de santé égal pour tous et
toutes (art 12),
● Droit à l’éducation ( art 13-14)
● Le droit de:
○ Participer à la vie culturelle;
○ Bénéficier du progrès scientifique et de ses applications;
○ Bénéficier de la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production
scientifique, littéraire ou artistique dont il est l’auteur. (art 15)
Mécanisme de surveillance :

● Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels créé par le Conseil Économique et Social
des Nations Unies.
● En fait, Article 16 du pacte a confié cette tâche au Conseil Économique et Social des Nations
Unies :
○ 1. Les Etats parties au présent Pacte s’engagent à présenter, conformément aux
dispositions de la présente partie du Pacte, des rapports sur les mesures qu’ils auront
adoptées et sur les progrès accomplis en vue d’assurer le respect des droits reconnus
dans le Pacte.
○ 2. Tous les rapports sont adressés au Secrétaire général de l’ONU, qui en transmet copie
au Conseil économique et social , pour examen, conformément aux dispositions du
présent Pacte;
● Et le Conseil a créé en 1985 le Comité en tant qu’organe de contrôle de la mise en œuvre du pacte.
● Le Comité est composé de 18 experts indépendants et tient à Genève deux sessions par an .
● Les États parties sont tenus de lui transmettre des rapports périodiques (environ tous les 5 ans),
ainsi qu’un rapport initial dans les deux ans suivant leur adhésion au pacte.
● Il peut également formuler des observations générales , et examiner des communications
étatiques.
● De plus, le Comité est compétent pour examiner les communications individuelles grâce au
protocole facultatif.

Le protocole facultatif relatif aux droits économiques, sociaux et culturels :

● Ce Protocole est adopté par l'Assemblée Générale de l'ONU le 10 Décembre 2008.


● Il permet depuis 2013, aux individus ou des groupes de particuliers, issus des pays qui l'ont
ratifié, de présenter des communications concernant les violations d’un des droits énoncés dans le
Pacte.
● Les individus, issus des pays qui l'ont ratifié peuvent être entendus par le Comité des Droits
Économiques Sociaux et Culturels de l'ONU à propos de cas concrets de violation par leur pays
d'un des droits énoncés dans le Pacte

C. Les conventions internationales spécialisées :

● Plus la charte internationales des droits de l’Homme déjà évoquée, des droits des « Hommes » de
nature particulière étaient focalisés et traités sur « des conventions internationales spécialisées »
● On cite:
1. La Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale
2. La Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
3. La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), ou Convention relative aux droits
de l’enfant
4. La Convention relative aux droits des personnes handicapées
5. La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide

1. La convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale:

● Adoptée et ouverte à la signature et à la ratification par l'Assemblée générale dans sa résolution


2106 A(XX) du 21 décembre 1965
● Entrée en vigueur : le 4 janvier 1969, conformément aux dispositions de l'article 19
● C’est le seul instrument juridique international qui porte spécifiquement sur les questions de fond
de la discrimination raciale.
● En vertu de la Convention a été constitué un comité composé de 18 experts indépendants qui sont
chargés de surveiller la mise en œuvre des dispositions de la Convention. (rapport/2ans)
20
Définition « Discrimination Raciale » :
Article 1:

Dans la présente Convention, l'expression « discrimination raciale » vise toute distinction, exclusion,
restriction ou préférence fondée sur la race, la couleur, l'ascendance ou l'origine nationale ou
ethnique, qui a pour but ou pour effet de détruire ou de compromettre la reconnaissance, la
jouissance ou l'exercice, dans des conditions d'égalité, des droits de l'Homme et des libertés
fondamentales dans les domaines politique, économique, social et culturel ou dans tout autre domaine
de la vie publique.

Elle couvre les droits à titre individuel et collectif, ( art 2 (1))


a. « Chaque Etat partie s'engage à ne se livrer à aucun acte ou pratique de discrimination raciale
contre des personnes, groupes de personnes ou institutions et à faire en sorte que toutes les
autorités publiques et institutions publiques, nationales et locales, se conforment à cette
obligation;
b. Chaque Etat partie s'engage à ne pas encourager, défendre ou appuyer la discrimination raciale
pratiquée par une personne ou une organisation quelconque »
Ce fait est très important pour les groupes minoritaires et les populations autochtones dont les
droits collectifs font souvent l’objet de discrimination.
Article 3:

Les Etats parties condamnent spécialement la ségrégation raciale et l'apartheid et s'engagent à prévenir, à
interdire et à éliminer sur les territoires relevant de leur juridiction toutes les pratiques de cette nature.

La première partie de la convention énonce les obligations juridiques des États parties: ils doivent assurer
une protection et une voie de recours effectives contre les actes de discrimination raciale devant
les tribunaux et autres organismes d’État compétents. (on ouvre la possibilité de recours aux
mécanismes de conciliation ou de médiation, la mise en place d’organes administratifs pour mener des
enquêtes….)

Mécanisme de surveillance :

● La deuxième partie de la convention décrit la composition du Comité qui surveille


l’application de la Convention par les États parties, ainsi que ses méthodes .
● L’article 9 de la Convention établit un système de contrôle par rapports ( un rapport initial,
rapport exhaustif, rapport périodique, et rapport spécial à la demande du Comité)
● Les articles 11-12-12 instaurent un système de contrôle sur plaintes interétatiques: tous les États
parties à la Convention reconnaissent la compétence du Comité pour recevoir une plainte
déposée par une partie selon laquelle une autre partie n’applique pas les dispositions de la
Convention, et pour agir en conséquence.
● L’article 14 traite les communications individuelles: cette procédure de communications permet
à des personnes ou à des groupes de personnes de saisir directement le Comité de leurs plaintes en
tant que victimes d’une violation de la Convention, à condition que le ou les États parties
concernés aient déclaré reconnaître la compétence du Comité en vertu de l’article 14 .

2. La Convention sur l'Elimination de toutes les formes de Discrimination À l’égard des Femmes
(Convention on the Elimination of all forms of Discrimination Against Women - C.E.D.A.W -)

● Adoptée le 18 décembre 1979 par l’Assemblée générale des Nations unies.


● Entrée en vigueur le 3 septembre 1981 après avoir été ratifiée par 20 pays
● Objectif : éliminer toute forme de discrimination envers les femmes, et à favoriser leur plein
développement dans l'ensemble des domaines politiques, économiques, sociaux, culturels et civils.
● La convention interdit la discrimination faite sur la base du genre et oblige les parties à abroger les
lois discriminatoires et à garantir une certaine égalité dans les domaines de la santé, de l'emploi
et de l'éducation.

Définition :
Article premier
Aux fins de la présente Convention, l'expression " discrimination à l'égard des femmes" vise toute
distinction, exclusion ou restriction fondée sur le sexe qui a pour effet ou pour but de compromettre ou de
détruire la reconnaissance, la jouissance ou l'exercice par les femmes, quel que soit leur état matrimonial,
sur la base de l'égalité de l'homme et de la femme, des droits de l'Homme et des libertés fondamentales
dans les domaines politique, économique, social, culturel et civil ou dans tout autre domaine.

Comment?
Les Etats s'engagent à :
a. Inscrire dans leur constitution nationale ou toute autre disposition législative appropriée
le principe de l'égalité des hommes et des femmes , si ce n'est déjà fait, et assurer par voie de
législation ou par d'autres moyens appropriés l'application effective dudit principe;
b. Adopter des mesures législatives et d'autres mesures appropriées assorties , y compris des
sanctions en cas de besoin, interdisant toute discrimination à l'égard des femmes;
c. Instaurer une protection juridictionnelle des droits des femmes sur un pied d'égalité avec
les hommes et garantir , par le truchement des tribunaux nationaux compétents et d'autres
institutions publiques, la protection effective des femmes contre tout acte discriminatoire;
d. S'abstenir de tout acte ou pratique discriminatoire à l'égard des femmes et faire en sorte que
les autorités publiques et les institutions publiques se conforment à cette obligation;
e. Prendre toutes mesures appropriées pour éliminer la discrimination pratiquée à l'égard des
femmes par une personne, une organisation ou une entreprise quelconque;
f. Prendre toutes les mesures appropriées, y compris des dispositions législatives, pour modifier
ou abroger toute loi, disposition réglementaire, coutume ou pratique qui constitue une
discrimination à l'égard des femmes;
g. Abroger toutes les dispositions pénales qui constituent une discrimination à l'égard des
femmes.

Mécanisme de surveillance :

Article 17 :
Aux fins d'examiner les progrès réalisés dans l'application de la présente Convention, il est constitué un
Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (ci-après dénommé le Comité), qui se
compose, au moment de l'entrée en vigueur de la Convention, de dix-huit, et après sa ratification ou
l'adhésion du trente-cinquième Etat partie, de vingt-trois experts d'une haute autorité morale et
éminemment compétents dans le domaine auquel s'applique la présente Convention
Article 18 :
1. Les Etats parties s'engagent à présenter au Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies,
pour examen par le Comité, un rapport sur les mesures d'ordre législatif, judiciaire, administratif
ou autre qu'ils ont adoptées pour donner effet aux dispositions de la présente Convention et sur les
progrès réalisés à cet égard :
a. Dans l'année suivant l'entrée en vigueur de la Convention dans l'Etat intéressé
b. Puis tous les quatre ans, ainsi qu'à la demande du Comité.
2. Les rapports peuvent indiquer les facteurs et difficultés influant sur la mesure dans laquelle sont
remplies les obligations prévues par la présente Convention.

Le protocole facultatif à la CEDAW :

● Un traité international mettant en place des mécanismes d'enregistrement de plaintes et


d'enquêtes concernant la Convention,
● Adopté le 6 octobre 1999
● Entre en vigueur le 22 décembre 2000
● Les parties reconnaissent la compétence du comité du CEDAW pour l'évaluation des
plaintes d'individus ou de groupes affirmant que leur droits ont été transgressés

Article 2

Des communications peuvent être présentées par des particuliers ou groupes de particuliers ou au
nom de particuliers ou groupes de particuliers relevant de la juridiction d'un Etat Partie , qui affirment
être victimes d'une violation par cet Etat Partie d'un des droits énoncés dans la Convention . Une
communication ne peut être présentée au nom de particuliers ou groupes de particuliers qu'avec leur
consentement, à moins que l'auteur ne puisse justifier qu'il agit en leur nom sans un tel consentement.
Les plaignants doivent avoir épuisé toutes les voies de recours internes de l'État concerné.
Les plaintes anonymes ainsi que les plaintes référant à des événements précédant la signature du
protocole par le pays concerné ne sont pas permises.

Article 11

L'État Partie prend toutes les dispositions nécessaires pour que les personnes relevant de sa juridiction
qui communiquent avec le Comité ne fassent pas de ce fait l'objet de mauvais traitements ou
d'intimidation.

3. La convention internationale des droits de l’enfant :

● Adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU, le 20 novembre 1989


● Le but: reconnaître et protéger les droits spécifiques des enfants.
● La convention élargit aux enfants le concept de droits de l'Homme tel que prévu par la
Déclaration universelle des droits de l'Homme.

Principes de base :

La convention est construite sur cinq grands principes qui la structurent et influencent ses différents
articles :
● La non-discrimination (article 2) ;
● L'intérêt supérieur de l'enfant (article 3) ;
● Le droit à la survie et au développement (article 6) ;
● L'opinion de l'enfant (article 12) ;
● Le droit à l'éducation (article 28 et 29)

Les trois protocoles facultatifs :

La convention se complète de trois protocoles facultatifs concernant:


1. La vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des
enfants ; adopté en 2000 afin de renforcer la protection des enfants l’exploitation sexuelle.
2. L’implication d’enfants dans les conflits armés ; adopté en 2000 afin de renforcer la protection
des enfants contre la participation à des conflits armés
3. L’établissement d’une procédure de présentation de communications (dépôt de plaintes) ,
adopté en 2011 pour permettre à tout enfant de déposer une plainte devant le Comité des droits de
l’enfant des Nations Unies s’il estime qu’un de ses droits a été violé.

Mécanisme de surveillance :

● Le Comité des droits de l’enfant est l’organe des Nations Unies chargé de veiller à la bonne
application de la Convention dans les États parties.
● Il est situé à Genève et se compose de 18 experts indépendants de nationalités différentes qui sont
élues pour 4 ans.
● Il procède par le contrôle sur rapport.

4. La convention relative aux droits des personnes handicapées :

● Adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies le 13 décembre 2006,


● Entrée en vigueur le 3 mai 2008.
● Par personnes handicapées on entend des personnes qui présentent des incapacités
physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables dont l'interaction avec
diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur
la base de l'égalité avec les autres.
● Objectif: « promouvoir, protéger et assurer » la dignité, l'égalité devant la loi, les droits
humains et les libertés fondamentales des personnes avec des handicaps en tous genre .
● C-à-d garantir la pleine jouissance des droits humains fondamentaux par les personnes
handicapées et leur participation active à la vie politique, économique, sociale et culturelle.

Principes de base :
Article 3:
a. Le respect de la dignité intrinsèque, de l'autonomie individuelle, y compris la liberté de faire ses
propres choix, et de l'indépendance des personnes;
b. La non-discrimination;
c. La participation et l'intégration pleines et effectives à la société;
d. Le respect de la différence et l'acceptation des personnes handicapées comme faisant partie de la
diversité humaine et de l'humanité;
e. L'égalité des chances;
f. L'accessibilité;
g. L'égalité entre les Hommes et les femmes;
h. Le respect du développement des capacités de l'enfant handicapé et le respect du droit des
enfants handicapés à préserver leur identité.

Article 10 : Droit à la vie


Les États Parties réaffirment que le droit à la vie est inhérent à la personne humaine et prennent toutes
mesures nécessaires pour en assurer aux personnes handicapées la jouissance effective, sur la base de
l'égalité avec les autres.

Mécanisme de surveillance :
Article 34 : Comité des droits des personnes handicapées
● Il est institué un Comité des droits des personnes handicapées (ci-après dénommé « le Comité »)
qui s'acquitte des fonctions définies ci-après;
● Le Comité se compose, au moment de l'entrée en vigueur de la Convention, de douze experts.
Après soixante ratifications et adhésions supplémentaires à la Convention, il sera ajouté six
membres au Comité, qui atteindra alors sa composition maximum de dix-huit membres
● Il procède par le contrôle sur rapport. /4ans
● Chaque État Partie présente au Comité, un rapport détaillé sur les mesures qu'il a prises pour
s'acquitter de ses obligations en vertu de la présente Convention et sur les progrès accomplis à cet
égard, dans un délai de deux ans à compter de l'entrée en vigueur de la Convention pour l'État
Partie intéressé. (art 35)

Le protocole facultatif se rapportant à la convention :


Il donne la compétence au Comité des droits des personnes handicapées à : « recevoir et examiner les
communications présentées par des particuliers ou groupes de particuliers ou au nom de
particuliers ou groupes de particuliers relevant de sa juridiction qui prétendent être victimes
d’une violation par cet État Partie des dispositions de la Convention. »
5. La convention pour la prévention et la répression du crime de génocide :

● Traité approuvé à l'unanimité le 9 décembre 1948 par l'Assemblée générale des Nations unies.
● Il est entrée en vigueur le 12 janvier 1951
● En décembre 2019, 152 pays l'ont ratifié
● L’article 2 définit le génocide comme « l'un quelconque des actes ci-après, commis dans
l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou
religieux, comme tel :
a. Meurtre de membres du groupe;
b. Atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe;
c. Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner
sa destruction physique totale ou partielle ;
d. Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe;
e. Transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe.
Article 3 :
Seront punis les actes suivants :
a. Le génocide;
b. L'entente en vue de commettre le génocide;
c. L'incitation directe et publique à commettre le génocide;
d. La tentative de génocide;
e. La complicité dans le génocide.

Article 4 :
Les personnes ayant commis le génocide ou l'un quelconque des autres actes énumérés à l'article 3 seront
punies, qu'elles soient des gouvernants, des fonctionnaires ou des particuliers .

Engagement des Etats :

Article 5 :
Les Parties contractantes s'engagent à prendre, conformément à leurs constitutions respectives, les
mesures législatives nécessaires pour assurer l'application des dispositions de la présente
Convention, et notamment à prévoir des sanctions pénales efficaces frappant les personnes
coupables de génocide ou de l'un quelconque des autres actes énumérés à l'article 3 .
La convention sera complétée ensuite par divers textes, essentiellement:
● Statut du tribunal pénal international pour l'Ex Yougoslavie
● Statut du tribunal pénal international pour le Rwanda
● Statut de Rome de la Cour pénale internationale

D. Les instruments de droits de l’Homme à vocation régionale :

● Pour renforcer la protection et l’exercice des droits de l’Homme en prenant en considération les
données propres à chaque région (coutumes, valeurs, cultures régionales partagées), on a instauré
des institutions régionales des droits de l’Homme .
● Le cadre juridique régional donne aux gens, qui estiment que leurs droit sont été violés, la
possibilité de plaider leur cas devant une entité régionale, à condition que:
○ Le pays concerné soit partie de ce cadre ,
○ Les recours nationaux soient épuisés ou jugés inefficaces.

1. En Europe :

● Deux institutions principales qui s’intéressent aux droits de l’Homme:


○ Le Conseil de l’Europe et l’Union européenne à travers trois documents:
1. La convention européenne de sauvegarde des DH et des libertés fondamentales
(convention européenne)
2. La charte sociale européenne 1961
3. L’acte final de Helsenki 1975

La Convention Européenne :

● Elle a été ouverte à la signature à Rome le 4 novembre 1950 et est entrée en vigueur le 3 septembre
1953.
● Donc, c’est le premier instrument rendant contraignants certains des droits énoncés dans la
DUDH.
● À l’origine, trois institutions étaient chargées de veiller sur le respect des engagements pris par les
États contractants :
○ La Commission européenne des droits de l’Homme ;
○ La Cour européenne des droits de l’Homme ;
○ Le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe.
● La Convention a été amendée par plusieurs protocoles (11 et 14), et complétée par un
protocoles additionnel, et les protocoles (4,6,7,12,13,16)
● « Considérant que le but du Conseil de l’Europe est de réaliser une union plus étroite entre
ses membres, et que l’un des moyens d’atteindre ce but est la sauvegarde et le
développement des droits de l’Homme et des libertés fondamentales » (préambule)
● Art 1 : « Les Hautes Parties contractantes reconnaissent à toute personne relevant de leur
juridiction les droits et libertés définis au titre I de la présente Convention »
● Art 19 : Afin d’assurer le respect des engagements résultant pour les Hautes Parties contractantes
de la présente Convention et de ses protocoles, il est institué une Cour européenne des droits
de l’Homme, ci-dessous nommée « la Cour ». Elle fonctionne de façon permanente.
● Art 34 : La Cour peut être saisie d’une requête par toute personne physique, toute
organisation non gouvernementale ou tout groupe de particuliers qui se prétend victime
d’une violation par l’une des Hautes Parties contractantes des droits reconnus dans la Convention
ou ses protocoles. Les Hautes Parties contractantes s’engagent à n’entraver par aucune mesure
l’exercice efficace de ce droit .

2. Le Système Interaméricain :

● La Convention américaine relative aux droits de l’Homme (droits civils et politiques).


● Les droits sociaux figurent dans un protocole additionnel.
● Le respect de ces droits est à la charge de:
○ La Commission interaméricaine des droits de l’Homme
○ La Cour interaméricaine des droits de l’Homme .
● La Commission est notamment compétente pour:
○ Se prononcer sur des plaintes individuelles pour violation de la Convention
○ Adresser des recommandations aux Etats membres.
● La Cour est l’organe juridictionnel (à condition que les Etats signataires de la Convention l’aient
reconnue compétente en la matière).

3. Le Système Africain :

● La Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples (Charte de Banjul) va plus loin.
● Elle est le premier texte juridiquement contraignant qui institue des droits collectifs tels que le
droit à l’autodétermination des peuples, le droit des peuples à disposer librement de leurs
richesses et de leurs ressources naturelles, le droit au développement économique, social et
culturel ainsi que le droit à un environnement propice.
● La Charte traite également de droits individuels, tels les droits civils, politiques, économiques,
sociaux et culturels.
● La Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples est l’organe chargé de
promouvoir et protéger les droits définis sur la charte.
● La Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples a son siège permanent à Arusha, en
Tanzanie. (Six Etats ont fait une déclaration spécifique, selon laquelle ils reconnaissent la
compétence de la Cour, de sorte que leurs citoyennes et leurs citoyens peuvent directement lui
adresser leurs questions).
4. Le Monde Arabe :

● La Charte arabe des droits de l’Homme a été adoptée en 1994 par la Ligue arabe et révisée en
2004, avant d’entrer en vigueur en 2008.
● L’un de ses principaux acquis est qu’elle reconnaît l’égalité entre femmes et hommes.
● La Commission arabe pour les droits de l’Homme a été créée en 2009, afin de veiller à
l’application de la Charte dans les dix Etats parties actuels.

Remarque:

La Protection Internationale des Droits de l’Homme :

● Les traités internationaux relatifs aux droits de l’Homme sont de neuf.


● Chacun de ces traités est doté d’un organe conventionnel (comité) composé d’experts ayant
pour rôle de surveiller la mise en œuvre des dispositions dudit traité par ses États parties :
○ Ils analysent les rapports soumis par les États (qui présentent des évaluations
optimistes de la situation des droits humains et des actions entreprises par les
gouvernements concernés)
○ Remarque: Il est important que les institutions nationales de promotion des droits de
l’Homme et les organisations de la société civile soumettent eux aussi des rapports «
parallèles » présentant une autre vision des choses que celle des rapports des États.
○ Ils leur donnent des recommandations pour améliorer l’application des traités (ce sont
les observations finales).
○ Ils statuent sur des plaintes individuelles (sous conditions).
○ Ces organes récapitulent les points particulièrement importants dans leurs
observations générales qui concrétisent le contenu des obligations des États en matière
des droits humains

Le Conseil des Droits de l’Homme de L’ONU :


● Il a été fondé en 2006 et a son siège à Genève.
● Il offre un cadre mondial aux débats sur les questions relatives aux droits de l’Homme,
● Il rassemble systématiquement toutes les normes pertinentes et réagit en cas de violation des droits
de l’Homme, par l’adoption de résolutions ou l’envoi d’observateurs, Il se réunit trois fois par an ,
mais il peut recourir à une session extraordinaire chaque fois qu’il y a une violation grave aux DH.
● Le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme a été institué en 1994. Il
assume de nombreuses tâches visant à promouvoir et à protéger les droits de l’Homme, mais ne
possède pas de pouvoirs exécutifs .

Instruments juridiques :
● N.B : L’application des droits de l’Homme sur leur territoire incombe en principe aux Etats.
● Lorsqu’un Etat ne peut ou ne veut pas remplir ses obligations ou si les structures, les lois et les
institutions juridiques requises font défaut, ce sont les mécanismes internationaux prévus dans
toutes les conventions relatives aux droits de l’Homme qui s’appliquent.
● Si une personne est victime de violations des droits de l’Homme, et ne réussi pas à se faire entendre
auprès des tribunaux nationaux, elle peut s’adresser à des organes régionaux ou
internationaux, telles les Cour des droits de l’Homme.

Les Juridictions Pénales Internationales :

● Elles ont pour mission d’établir la responsabilité pénale des personnes soupçonnées d’avoir
commis les violations les plus graves des droits de l’Homme , comme le génocide, les crimes
de guerre ou les crimes contre l’humanité.
● On distingue en principe deux types de cours pénales :
○ Les tribunaux pénaux internationaux ad hoc
○ La Cour Pénale Internationale (CPI).
La société civile :

● La mondialisation économique a conduit à l’émergence d’une société civile globalisée.


● Regroupées en réseau, des ONG visent à renforcer et à faire respecter les droits de l’Homme
● Elles sont devenues d’importants partenaires pour les organisations internationales.

Maroc :
● Il a signé le Pacte international relatif aux droits civils et politiques le 19 janvier 1977 et l’a ratifié le 3
mai 1979.
● Il a signé le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels le 19 janvier 1977
et l’a ratifié le 3 mai 1979.
● Depuis les années 90, le Maroc a réalisé d’importantes avancées axées sur la consolidation et la
promotion des droits et libertés, à travers:
○ L’amélioration de l’arsenal juridique national
○ La création des institutions œuvrant dans le domaine de la promotion et la protection des
droits de l’Homme
○ La grâce accordée aux prisonniers politiques;
○ La création de l’Instance Equité et Réconciliation pour enquêter sur des violations graves des
droits de l’Homme passées entre les années 1956 et 1999
○ Révision du code de la famille et du code de la nationalité
● Les associations de défense des droits de l’Homme aussi bien nationales qu’internationales ont
toujours soulevé les questions relatives à :
○ La torture,
○ La détention arbitraire,
○ La disparition des opposants politiques…

Partie 2 : Libertés publiques

Section 1 : Définition des libertés publiques.

A. La liberté :

● C’est la faculté reconnue à l’Homme d’agir de manière autonome, c’est un pouvoir


d’autodétermination en vertu duquel l’Homme choisit son comportement personnel.
● Elle n’est pas absolue car la liberté de chacun doit être conciliée avec celle des autres

B. Qualification « publique » :

● Elle exprime l’opposabilité de cette liberté à la puissance publique.


● Ce sont des libertés reconnues aux individus, protégées par la loi, et garanties par l’État.
● Elles expriment un pouvoir d’autodétermination reconnu par des normes à valeur au moins
législative et bénéficiant d’une protection renforcée même à l’égard des pouvoirs publics .
● c/c: Une liberté publique est une liberté encadrée et protégée par la loi . Elle jouit d’une
protection spécifique même, et surtout, à l’égard des pouvoirs publics
● Ce qui rend une liberté publique c’est l’intervention du pouvoir pour la reconnaître et
l’aménager, Relation DH & LP
● L.P = des droits de l'Homme reconnus et consacrés par le droit positif.
● Toutes les libertés publiques sont DH, mais tous DH ne sont pas des libertés publiques.
● Les libertés publiques sont strictement de l’ordre du droit positif ; déterminées par le législateur,
elles s’appliquent à l’intérieur des frontières nationales
● Il existe une dimension complémentaire entre les droits de l’Homme à connotation universelle
et les libertés fondamentales qui se traduisent dans des systèmes juridiques organisés au
niveau national
● Elles ont un caractère concret qui permet de les distinguer des droits de l’Homme

N.B :
● Les LP supposent que l’État reconnaisse aux individus le droit d’exercer, à l’abri des pressions
extérieures, un certain nombre d’activités déterminées .
● Elles ne se conçoivent que dans le cadre d’un système juridique déterminé
● Selon ce système, les individus peuvent disposer d’une faculté d’agir, mais, seulement après une
autorisation administrative qu’il convient de solliciter
○ Certaines autorisations sont de droit dès lors que les conditions prévues sont réunies,
○ D’autres sont laissées à l’appréciation discrétionnaire, voire arbitraire de
l’administration.

Système de la déclaration préalable :


● Dans le système de la déclaration préalable , les individus sont libres d’agir sous réserve d’en
informer une autorité administrative ou judiciaire pour lui permettre de contrôler l’usage
qui sera fait de la liberté et, également, d’intervenir au cas où celui-ci paraîtrait illégal ou
contraire à l’ordre public .

Section 2 : Régime des libertés publiques au Maroc

N.B: Les LP font appel à l’intervention de l’Etat à deux niveaux:


1. Le niveau normatif
2. Le niveau institutionnel

A. Le niveau normatif :

1. Les dispositions constitutionnelles qui proclament les droits et libertés des citoyens:

a. La Constitution de 1996:

● Le préambule réaffirme l’attachement du Maroc aux droits de l’Homme tels qu’ils sont
universellement reconnus
● Le Titre premier du même texte énonce les différentes libertés :
○ L’article 9 garantit aux citoyens la liberté de circuler et de s’établir dans toutes les parties du
territoire, la liberté d’opinion, d’expression et la liberté de réunion, la liberté d’association et
d’adhésion à toute association syndicale et politique
○ L’article 10 garantit le droit à la sûreté : « Nul ne peut être arrêté, détenu ou puni que dans
les cas et les formes prévus par la loi. Le domicile est inviolable. Les perquisitions ou
vérifications ne peuvent intervenir que dans les conditions et les formes prévues par la loi ».
○ Le secret de la correspondance est également affirmé (art. 11)
○ Des droits économiques et sociaux sont proclamés : le droit à l'éducation et au travail, le
droit de grève, le droit à la propriété, la liberté d’entreprendre…

b. Les droits de l’Homme selon la constitution de 2011:

● Une constitution des DH!!


● Le Maroc réaffirme: (préambule)
○ Son attachement aux droits de l'Homme tels qu'ils sont universellement reconnus, ainsi que
sa volonté de continuer à œuvrer pour préserver la paix et la sécurité dans le monde.
protéger et promouvoir les dispositifs des droits de l'Homme et du droit international
humanitaire et contribuer à leur développement dans leur indivisibilité et leur universalité ;
○ Bannir et combattre toute discrimination à l'encontre de quiconque, en raison du sexe, de la
couleur, des croyances, de la culture, de l'origine sociale ou régionale, de la langue, du
handicap ou de quelque circonstance personnelle que ce soit ;
○ Accorder aux conventions internationales dûment ratifiées par lui, dans le cadre des
dispositions de la Constitution et des lois du Royaume, dans le respect de son identité
nationale immuable, et dès la publication de ces conventions, la primauté sur le droit
interne du pays, et harmoniser en conséquence les dispositions pertinentes de sa législation
nationale.
● La souveraineté appartient à la Nation qui l'exerce directement, par voie de référendum, et
indirectement, par l'intermédiaire de ses représentants. (art2)
● La loi est l'expression suprême de la volonté de la Nation. Tous, personnes physiques ou morales, y
compris les pouvoirs publics, sont égaux devant elle et tenus de s'y soumettre. (art6)
● Le titre II de la constitution « LIBERTÉS ET DROITS FONDAMENTAUX » (art19—art40) traite les
différentes libertés accordées aux marocains,
● Art 19 : L'Homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique,
économique, social, culturel et environnemental, énoncés dans le présent Titre et dans les autres
dispositions de la Constitution, ainsi que dans les conventions et pactes internationaux dûment
ratifiés par le Maroc et ce, dans le respect des dispositions de la Constitution, des constantes du
Royaume et de ses lois.

● Les droits garanties :


○ Le droit à la vie (art 20)
○ Le droit à la sécurité de sa personne et de ses proches, et à la protection de ses biens. (art 21)
○ Le droit à l'intégrité physique et morale (art 22)
■ Nul ne doit infliger à autrui, sous quelque prétexte que ce soit, des traitements cruels,
inhumains, dégradants ou portant atteinte à la dignité humaine.
■ La pratique de la torture, sous toutes ses formes et par quiconque, est un crime puni
par la loi.
■ Nul ne peut être arrêté, détenu, poursuivi ou condamné en dehors des cas et des
formes prévus par la loi. (art23)
○ Droit à la protection de sa vie privée (art 24)
○ Le droit d'accéder à l'information détenue par l'administration publique, les institutions
élues et les organismes investis de mission de service public. ( art 27)
○ Le droit de grève est garanti (art 29)
○ Le vote est un droit personnel et un devoir national. (art 30)
○ La protection de la famille sur les plans juridique, social et économique, de manière à
garantir son unité, sa stabilité et sa préservation. (art 32)
○ Le droit de propriété (art 35)

● Les libertés garanties :


○ Art 25 : Sont garanties les libertés :
■ De pensée,
■ D'opinion et d'expression sous toutes leurs formes.
■ De création, de publication et d'exposition en matière littéraire et artistique et de
recherche scientifique et technique.
○ Art 28: La liberté de la presse
○ Art 29: les libertés de réunion, de rassemblement, de manifestation pacifique, d'association
et d'appartenance syndicale et politique.

● Les droits de l’art 31 :


○ L'Etat, les établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation
de tous les moyens disponibles pour faciliter l'égal accès des citoyennes et des citoyens aux
conditions leur permettant de jouir du droit :
■ Aux soins de santé ;
■ À la protection sociale, à la couverture médicale et à la solidarité mutualiste ou
organisée par l'Etat;
■ À une éducation moderne, accessible et de qualité ;
■ À l'éducation sur l'attachement à l'identité marocaine et aux constantes
nationales immuables;
■ À la formation professionnelle et à l'éducation physique et artistique ;
■ À un logement décent ;
■ Au travail et à l'appui des pouvoirs publics en matière de recherche d'emploi ou
d'auto-emploi;
■ À l'accès aux fonctions publiques selon le mérite ;
■ À l'accès à l'eau et à un environnement sain ;
■ Au développement durable.
● Art 33: Il incombe aux pouvoirs publics de prendre toutes les mesures appropriées en vue :
○ D'étendre et généraliser la participation de la jeunesse au développement social,
économique, culturel et politique du pays;
○ D'aider les jeunes à s'insérer dans la vie active et associative et prêter assistance à ceux en
difficulté d'adaptation scolaire, sociale ou professionnelle ;
○ De faciliter l'accès des jeunes à la culture, à la science, à la technologie, à l'art, au sport et
aux loisirs, tout en créant les conditions propices au plein déploiement de leur potentiel
créatif et innovant dans tous ces domaines.
● Art 35: la liberté d'entreprendre et la libre concurrence.

● Les devoirs
● Art 37: Tous les citoyennes et les citoyens doivent respecter la Constitution et se conformer à la loi.
Ils doivent exercer les droits et les libertés garantis par la Constitution dans un esprit de
responsabilité et de citoyenneté engagée, où l'exercice des droits se fait en corrélation avec
l'accomplissement des devoirs.
● Art 38: Tous les citoyennes et les citoyens contribuent à la défense de la Patrie et de son
intégrité territoriale contre toute agression ou menace.
● Art 39: Tous supportent, en proportion de leurs facultés contributives, les charges publiques
que seule la loi peut, dans les formes prévues par la présente Constitution, créer et répartir.
● Art 40: Tous supportent solidairement et proportionnellement à leurs moyens, les charges
que requiert le développement du pays, et celles résultant des calamités et des catastrophes
naturelles.

2. Les Dahirs de 1958 :

● Dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I 1378 (15 novembre 1958) réglementant le droit d'association
● Dahir N° 1-58-377 du 3 joumada I er 1378 (15 novembre 1958) relatif aux rassemblements publics,
(modifié par le dahir du 23 juillet 2002)
● Dahir n°1-58-378 du 3 joumada I 1378 (15 novembre 1958) formant code de la presse au Maroc,
(DAHIR N° 1- 02-207 du 25 Rejeb 1423 ( 3 octobre 2002) portant promulgation de la loi n°77-00
modifiant et complétant le Dahir n°1-58-378 du 3 Joumada I 1378 ( 15 novembre 1958) formant code
de la Presse et de l’Édition -2003)

a. Liberté d'association :

● La liberté d'association est régie par le Dahir n° 1-58-376 du 15/11/ 1958 réglementant le droit
d'association. Modifié par D. portant loi n° 1-73-283, 10 avril 1973 – rebia I 1393,
● Def: “une convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun de façon
permanente leurs connaissances ou leurs activités dans un but autre que de partager des bénéfices
» + Elle est régie, quant à sa validité, par les principes généraux du droit applicable aux contrats et
obligations. (art 1)
● Le texte trace des limites pour cette liberté, ainsi l’association ne doit pas être: (art 3)
○ Fondée sur une cause ou en vue d'un objet illicite ,
○ Contraire aux lois, aux bonnes mœurs
○ Qui a pour but de porter atteinte à la religion islamique, à l'intégrité du territoire
national, au régime monarchique
○ Faire appel à la discrimination

La reconnaissance juridique de l'association (art 5) amendement par la loi 75.00

● Toute association doit faire l'objet d'une déclaration au siège de l'autorité administrative
locale dans le ressort duquel se trouve le siège de l'association , directement ou par
l'intermédiaire d'un huissier de justice.
● Il en sera donné récépissé provisoire cacheté et daté sur le champ
● Un exemplaire de cette déclaration ainsi que des pièces qui lui sont annexées, visées au
troisième alinéa ci dessous, sont adressés par cette autorité locale, au parquet du tribunal de
première instance compétent afin de lui permettre de formuler, le cas échéant, un avis sur la
demande
● Lorsque la déclaration remplit les conditions nécessaires , le récépissé définitif est délivré
obligatoirement dans un délai maximum de 60 jours; à défaut, l'association peut exercer son
activité conformément à l'objet prévu dans ses statuts .

Selon art 5, Cette déclaration fera connaître:

1. Le nom et l'objet de l'association ;


2. La liste des prénoms, noms, nationalité, âge, date et lieux de naissance, professions et domicile des
membres du bureau dirigeant;
3. La qualité dont disposent ces membres pour représenter l'association sous quelque dénomination
que ce soit;
4. Copies de leurs cartes d'identité nationale ou pour les étrangers de leurs cartes de séjour et des
copies de leur casier judiciaire;
5. Le siège de l'association ;
6. Le nombre et les sièges de ses succursales , filiales ou établissements détachés, par elle créés,
fonctionnant sous sa direction ou en relation constante avec elle et dans un but d'action commune.
● Les statuts seront joints à la déclaration. Trois exemplaires de ces pièces seront déposés au siège
de l'autorité locale qui en transmettra un au secrétariat général du Gouvernement.
● La déclaration et les pièces y annexées devront être signées et certifiées conformes par
l'auteur de la déclaration . Elles seront assujetties au timbre de dimension , à l'exception de
deux exemplaires.
● Tout changement survenu dans l'administration ou la direction ainsi que toute modification
apportée aux statuts, toute création de succursales, filiales, établissements détachés doivent
dans le mois de survenance faire l'objet d'une déclaration dans les mêmes formes que
ci-dessus.
● Ces modifications et changements ne sont opposables aux tiers qu'à partir du jour où ils ont été
déclarés.

Droits de l’association

Toute association régulièrement déclarée peut:

● Ester en justice,
● Acquérir à titre onéreux, posséder et administrer :
1. Les subventions publiques;
2. Les droits d'adhésion de ses membres;
3. Les cotisations annuelles de ses membres;
4. L'aide du secteur privé ;
5. Les aides que les associations peuvent recevoir d'une partie étrangère ou
d'organisations internationales, sous réserve des dispositions des articles 17 et 32 bis de
la présente loi;
6. Les locaux et matériels destinés à l'administration de l'association et à la réunion de ses
membres;
7. Les immeubles nécessaires à l'exercice de son activité et à la réalisation de ses
objectifs.
● Art 32 bis :
● Les associations qui reçoivent des aides étrangères sont tenues d'en faire la déclaration
au secrétariat général du gouvernement en spécifiant le montant obtenu et son origine
et ce dans un délai de 30 jours francs à compter de la date de l'obtention de l'aide.
● Sont fixés par arrêté du ministre chargé des finances les livres comptables que doivent
tenir les associations visées à l'alinéa précédent. Ces livres sont soumis au contrôle des
inspecteurs du ministère des finances .

Des Associations Reconnues d'Utilité Publique. (Art 9)


● À l'exception des partis politiques et des associations à caractère politique, visés au titre IV
de la présente loi, toute association, après enquête préalable de l'autorité administrative sur
son but et ses moyens d'action, peut être reconnue d'utilité publique, par décret sur demande
présentée à cet effet.
● Il doit être statué sur cette demande par décision motivée dans un délai maximum de six
mois courant à partir de la date de son dépôt auprès de l'autorité administrative locale,

C-à-d :

● Toute association peut, après enquête préalable de l’autorité administrative sur son but et
ses moyens d’action, être reconnue d’utilité publique par décret sur demande présentée à cet
effet.
● Le nouveau texte de loi limite sensiblement le droit discrétionnaire de l’Etat en fixant un délai
de six mois pour apporter une réponse à la demande de reconnaissance, et en obligeant l’autorité
gouvernementale à motiver sa décision .

Cas particuliers :
● Les partis politiques et les associations à caractère politique dont le financement pose
problème pour des raisons évidentes, sont écartés de cette possibilité.
● D’autre part, l’art 9 dispense de cette demande, les fédérations sportives habilitées
conformément aux dispositions de la loi 06-87, afférente à l’éducation physique et aux sports, qui
acquièrent la reconnaissance d’utilité publique de plein droit.

Obligations des associations reconnues d’utilité publique (art 9) :


● Les associations reconnues d'utilité publique doivent:
○ Tenir une comptabilité dans les conditions fixées par voie réglementaire, permettant de
donner une image fidèle de leur patrimoine, de leur situation financière et de leurs résultats.
Les états de synthèse, les pièces justificatives des écritures comptables et les livres doivent
être conservés pendant une période de cinq ans.
○ Soumettre un rapport annuel au secrétariat général du gouvernement comportant
l'affectation des ressources qu'elles ont obtenues pendant une année civile. Ce rapport doit
être certifié par un expert-comptable inscrit à l'ordre des experts-comptables, attestant la
sincérité des comptes qu'il décrit, sous réserve des dispositions de la loi relative au code des
juridictions financières.
● En cas d’infraction à ses statuts ou à ses obligations, le bénéfice de la reconnaissance d’utilité
publique peut être retiré également par décret .

D’autre part (droits) :

● Toute association reconnue d'utilité publique jouira , indépendamment des avantages prévus à
l'article 6, de faire appel à la générosité publique ou tout autre moyen autorisé procurant
des recettes ;
➥ art 9 : Par dérogation à la législation relative aux appels à la générosité publique ou tout autre
moyen autorisé procurant des recettes, l'association pourra, une fois par an, et sans autorisation
préalable, faire appel à la générosité publique ou tout autre moyen autorisé procurant des
recettes (MAIS, elles est tenue d'en faire déclaration au secrétaire général du gouvernement dans
les quinze jours au moins qui précèdent la date de la manifestation. Cette déclaration doit indiquer
la date et le lieu de la manifestation ainsi que les recettes prévisionnelles et leur affectation)
(pouvoir discrétionnaire du secrétaire général du gouvernement),

De plus :
● Ce genre d’associations peut posséder les biens, meubles ou immeubles nécessaires au but qu'elle
poursuit ou à l'accomplissement de l'œuvre qu'elle se propose dans les limites fixées par le
décret de reconnaissance. (art 10)
● Acquérir à titre gratuit entre vifs ou par testament ‫ وصیة‬et acquérir à titre onéreux, qu'il s'agisse
de deniers, valeurs, objets meubles ou immeubles, dans les conditions prévues par ses statuts et
après autorisation par arrêté du Premier ministre (art 11)

Remarque :
● Art 11: Aucune association reconnue d'utilité publique ne peut accepter une donation mobilière
ou immobilière avec réserve d'usufruit au profit du donateur. ‫يحتفظ فيها الواهب بمنفعة العقار أو المنقول‬
● Toutes les valeurs mobilières d'une association devront être placées en titres immatriculés au
nom de l'association.
● L'aliénation des valeurs ainsi immatriculées, leur conversion, leur emploi en autres valeurs ou en
immeubles, ne pourra avoir lieu qu'après autorisation par arrêté du Premier ministre .(art 12)

Les Associations Étrangères :

● Art 21: « Sont réputées associations étrangères au sens du présent titre les groupements
présentant les caractères d'une association et :
○ Qui ont un siège à l'étranger
○ Ou dont les dirigeants sont des étrangers
○ Ou dont la moitié des membres sont étrangers
○ Ou qui sont effectivement dirigées par des étrangers et dont le siège est au Maroc ».
● Art 23:
○ « Aucune association étrangère ne peut se former ni exercer son activité au Maroc si elle
n'en fait la déclaration préalable dans les conditions fixées par l'article 5 ».
○ Dans ce cadre, l'article 22 précise qu'il appartient à l’autorité locale, à toute époque, d'inviter
les dirigeants de tout groupement, sous leur compétence territoriale, à lui fournir par écrit et
dans un délai ne dépassant pas un mois, tous renseignements de nature à déterminer le
siège auquel ils se rattachent, leur objet, la nationalité des membres et des dirigeants et
administrateurs effectifs.
○ Ceux qui ne se conforment pas à cette injonction ou font des déclarations mensongères sont
punis des peines prévues à l'article 8.
● Art 24 : pouvoir discrétionnaire du gouvernement
○ Dans un délai de trois mois à partir de la date figurant sur le dernier récépissé, le
Gouvernement peut s'opposer à la constitution d'une association étrangère, ainsi qu'à
toute modification aux statuts, à tout changement dans le personnel de direction ou
d'administration, à toute création de succursales, filiales, établissements détachés
d'une association étrangère existante.
○ Par conséquent, « Toute association étrangère ne peut effectuer les opérations autorisées par
l'article 6 qu'à l'expiration du délai de trois mois prévu à l'article 24 » (art 25)
● Remarque :
○ « Sous réserve d’être autorisées par décret, les associations étrangères peuvent également se
constituer en union ou fédérations d’associations » art 26.
● Art 27 : dissolution de l’association
○ « Lorsqu'une association étrangère tombe sous le coup de la nullité prévu par l'article 3 ou
se trouve en infraction aux dispositions des articles 14, 23 et 25 ou lorsque ses activités
porte atteinte à l’ordre public , sa dissolution est prononcée conformément à la procédure
prévues à l'article 7 »
○ Art 7 :
« Le tribunal de première instance est compétent pour connaître des demandes de
déclaration de nullité de l'association prévue à l'article 3.
Il est également compétent pour connaître des demandes de dissolution de l'association
si cette dernière est en situation non conforme à la loi , à la demande de toute
personne concernée ou à l'initiative du ministère public .
Le tribunal peut ordonner à titre de mesure conservatoire , et nonobstant toute voie de
recours, la fermeture des locaux et l'interdiction de toute réunion des membres de
l'association »

b. Les partis politiques :


● Titre IV du Dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I 1378 (15 novembre 1958): Des Partis Politiques et
Associations à Caractère Politique. (Abrogé par l’article 61 de la loi n° 36-04 relative aux partis
politiques)
● Dahir n° 1-06-18 du 15 moharrem 1427 portant promulgation de la loi n° 36-04 relative aux partis
politiques (B.O. n° 5400 du 2 mars 2006).
● Dahir nº 1-11-166 du 24 kaada 1432 (22 octobre 2011) portant promulgation de la loi organique
n°29-11.

Préambule de la Loi n° 36-04 relative aux partis politiques :

● La conception Royale pour la modernisation du Maroc dont la loi sur les partis politiques
constitue l'une des remarquables étapes s'appuie sur une approche réformiste globale visant
principalement à promouvoir les droits de l'Homme et à tourner définitivement la page du
passé afin de préserver la dignité, rendre justice aux ayant droits et renforcer l'unité nationale.
● La loi relative aux partis politiques tend à renforcer le socle de l'Etat moderne dans le cadre de
la monarchie constitutionnelle, démocratique et sociale.

Il s’agit d’une loi qui :

● Tend à doter les partis politiques d'un cadre législatif restituant à l'action politique sa considération
et sa crédibilité
● Peut être considérée comme un instrument d'aménager un climat politique approprié pour faire du
parti politique un moyen de rayonnement des valeurs de citoyenneté et un trait d'union fort entre
l'Etat et le citoyen en mettant l'accent en particulier sur la responsabilité des partis politiques dans
la mise en œuvre saine et exemplaire des dispositions de cette loi en s'engageant à appliquer son
contenu et en s'y conformant dans leurs institutions, leurs programmes, leurs modes de
financement et de fonctionnement, leurs statuts et règlements intérieurs aux règles et principes de
démocratie et de transparence.

Son objectif est :

● Faire des partis politiques, école véritable de la démocratie, des instances qui œuvrent avec
assiduité à renforcer l'autorité de l'Etat à travers l'instauration d'un climat de confiance dans les
institutions nationales pour permettre de:
○ Libérer les énergies, raviver les espoirs, ouvrir les horizons, contribuer à l'émergence d'élites
compétentes convaincues des valeurs de l'efficience économique, de la solidarité sociale et
de la moralisation de la vie publique,
○ De vulgariser la saine éducation politique, la citoyenneté positive,
○ De concevoir des solutions et de proposer des projets sociétaux efficaces et des initiatives de
terrain efficientes pour contribuer au développement du Maroc du 21 e siècle, à son évolution
et au renforcement des piliers de l'Etat par des institutions, des instances et des mécanismes
démocratiques efficaces.

Définition (art 1) :

Le parti politique est une organisation permanente et à but non lucratif, dotée de la personnalité
morale, instituée en vertu d'une convention entre des personnes physiques, jouissant de leurs droits
civils et politiques et partageant les mêmes principes, en vue de participer, par des voies
démocratiques, à la gestion des affaires publiques .

Art 2 :

Les partis politiques concourent à l'organisation et à la représentation des citoyens. Ils contribuent,
à ce titre, à l'éducation politique et à la participation des citoyens à la vie publique, à la formation des
élites capables d'assumer des responsabilités publiques et à l'animation du champ politique .

L’article 7 de la Constitution de 2011 stipule : « Les partis politiques œuvrent à l’encadrement et à la


formation politique des citoyennes et citoyens , ainsi qu’à la promotion de leur participation à la
vie nationale et à la gestion des affaires publiques . Ils concourent à l’expression de la volonté des
électeurs et participent à l’exercice du pouvoir , sur la base du pluralisme et de l’alternance par les
moyens démocratiques, dans le cadre des institutions constitutionnelles. Leur constitution et l’exercice
de leurs activités sont libres, dans le respect de la Constitution et de la Loi . Le régime du parti
unique est illégal. »

Donc :

● Un parti politique doit avoir un programme, un statut et un règlement intérieur.


● C’est le programme qui fixe les fondements et les objectifs du parti; les règles de
fonctionnement, son organisation administrative et financière.

Ce qui est repris sur :

Art 2 de la loi organique 29.11 :


● Loi qui, selon art 1, « fixe la définition du parti politique, les règles relatives à la constitutions, et à
l’adhésion aux partis politiques, à l’exercice de leurs activités, les principes de leur administration et
de leur organisation, le régime de financement et les modalités de son contrôle, ainsi que les
critères d’octroi du soutien financier de l’Etat »
● Un parti politique ne peut être créé sur une base religieuse, linguistique, ethnique ou régionale ou
toute autre base discriminatoire ou contraire aux droits de l’Homme.
● Un parti politique est considéré comme nul s’il a pour but de porter atteinte à la religion
musulmane, au régime monarchique, aux principes constitutionnels, aux fondements
démocratiques et à l’unité nationale ou l’intégrité territoriale (art.4).

La liberté des rassemblements publics :


Les rassemblements publics englobent, dans la loi marocaine:
● Les réunions publiques ;
● Les manifestations sur la voie publique ;
● Les attroupements.

La liberté de presse :
● Les modalités de publication des périodiques ;
● Les modalités de suspension et d’interdiction des périodiques ;
● Le maintien des notions vagues et ambiguës.

La liberté syndicale :
● L'action syndicale est définie et réglementée par le dahir n° 1-57-119 du 16 juillet 1957
● L’idée d’un syndicat national a lentement fait son chemin et avec l’appui du mouvement national se
constitua en janvier 1955, « un comité d’organisation » qui finit par mettre sur pied, deux mois plus
tard, en mars, le premier syndicat national : l’Union Marocaine du Travail.
● Les syndicats interviennent dans un domaine exclusif: la défense des intérêts économiques,
industriels, commerciaux et professionnels de leurs adhérents . Selon l’article 2, « les
personnes exerçant la même profession, des métiers similaires, la même profession libérale ou des
professions connexes peuvent se constituer en syndicats ».

B. Le niveau institutionnel :

● Le Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH) créé en 1990 et réorganisé en 2001 sur la
base des principes de Paris régissant les Institutions Nationales des Droits de l’Homme
● En 2011, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a pris la suite du CCDH et a été
doté de prérogatives et de compétences plus élargies en matière de droits de l’Homme et de droit
international humanitaire ((Dahir n° 1.11.19, publié au Bulletin Officiel n° 5922 du 3 mars 2011)

En effet :

● La constitution de 2011 réaffirme l'adhésion du pays aux principes et valeurs des droits humains,
tels qu'ils sont universellement reconnus , avec la consécration de la primauté des
conventions internationales ratifiées sur le droit interne.
● Le Maroc connaissait en 2011 un ensemble de réforme notamment, par le nouveau statut de
l'Institution du Médiateur, la création d'une Délégation interministérielle aux droits de
l'Homme, le lancement de la réforme des statuts du Conseil de la concurrence économique , et
de l'Instance centrale de prévention de la corruption et la publication du rapport de la
Commission consultative sur la régionalisation avancée .
Même si les DH expriment l’ensemble des droits inhérents à la personne humaine, ils ne sont pas
statiques; ils sont au contraire en constante évolution. Comment peut-on concilier les deux idées?

Les droits de l’Homme désignent les droits dont jouit toute personne en raison de sa condition et de son existence
humaine. Ils sont de caractère universel; puisqu’ils sont les mêmes là où se trouve l’Homme. Ils émanent de la
nature même de cette personne. Ces droits sont-ils, donc, statiques puisqu’ils s’attachent à la personne
humaine, ou en évolution selon les changements que l’Homme subit?

Pour répondre à cette question, on doit d’abord chercher les caractéristiques des DH (section1), et les générations
des DH (section2)

Section 1 : Les caractéristiques des DH (DH sont statiques)


Les DH présente un édifice compacte fondé sur des idées résistant aux changement (paragraphe 1), qui font d’eux
des droits de nature spécifiques (paragraphe 2)

Paragraphe 1 : Fondements de l’idée des DH


La dignité humaine
La personne humaine comme être moral rationnel
Liberté
L’égalité
La non discrimination

Paragraphe 2 : La nature spécifique des DH


Droits naturels
Inaliénables à la personne humaines
Indivisibles/interdépendants/solidaires
universel

Section 2 : Générations des DH (DH sont en évolution)


Bien que les DH ont des fondements qui donnent l’impression qu’ils sont constants, ils ont connu un évolution
considérable dès les droits dits de 1ère et 2ème générations (paragraphe 1), jusqu’aux droits liés aux progrès
scientifique et technique (paragraphe 2)

Paragraphe 1 : les droits de la 1ère et 2ème générations


Droits civil et politiques
Droits économiques sociaux et culturels

Paragraphe 2 : les droits récents


Droits de solidarité
Droits liés au progrès tech et sc

Conclusion :
Ainsi, les droits de l’Homme présentent un système en pleine évolution puisqu’il s’attache à la personne humaine
qui ne cesse de progresser. Mais ce système est construit à base de fondements solides qui trouvent leur origine dans
le droit naturel, et la nature humaine distincte, à laquelle est collé un ensemble de valeurs de nature constante.

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